Franck, chauffeur de taxi, passe sa vie dans les bouchons : «On ne sait même plus à quelle heure ça va rouler»

Taxi en région parisienne depuis neuf ans, Franck Santos déplore d’être confronté aux embouteillages «à toute heure».

Franck Santos, taxi dans le Val-de-Marne, essaye de travailler au maximum au petit matin pour éviter les embouteillages. LP/Laure Parny
Franck Santos, taxi dans le Val-de-Marne, essaye de travailler au maximum au petit matin pour éviter les embouteillages. LP/Laure Parny

    Il n’hésite pas une seconde au moment de dire à quel moment de la journée il préfère travailler. Franck Santos, taxi depuis neuf ans en région parisienne, aime être sur la route « vers 4 ou 5 heures du matin, parce que c’est le seul moment sans bouchon ».



    Après quelques années de travail sur Paris, Franck Santos a fait le choix d’installer sa société de taxi indépendant à Chennevières et de travailler principalement dans le Val-de-Marne. « Circuler à Paris était devenu insupportable », mais désormais, même en banlieue, le quotidien de taxi est « devenu difficile ».

    « De nombreux collègues partent en province »

    À tel point qu’à 36 ans, et alors qu’il apprécie la liberté qu’offre son métier pour être disponible pour sa fille de 2 ans, Franck Santos n’est pas sûr de l’exercer encore longtemps. « De nombreux collègues partent travailler en province. Évidemment, en tant que taxi, les embouteillages on les intègre au métier, mais la différence aujourd’hui c’est qu’ils ont lieu à n’importe quelle heure, alors qu’avant on savait quand on allait pouvoir respecter les durées des courses. »



    Environ 80 % des missions de Franck Santos consistent à conduire des malades à leurs rendez-vous ou soins médicaux. « Malheureusement ils arrivent parfois en retard, et quand j’emmène quelqu’un à l’aéroport ou à la gare, on prévoit au moins une heure de marge ! »

    En faveur des voies dédiées

    Depuis qu’il roule, Franck Santos estime que la situation sur les routes ne s’arrange pas. « Sauf peut-être au niveau du pont de Nogent. Les gros travaux ont limité les bouchons, mais aucun miracle n’a eu lieu… Quant à la circulation sur la bande d’arrêt d’urgence sur l’A4, c’est fermé un jour sur deux alors ça ne change pas grand-chose ! »



    Il aimerait surtout voir se multiplier les voies dédiées, comme celles de l’A6a ou de l’A1. « Uniquement dédiées aux bus, taxis et au covoiturage, elles seraient vraiment efficaces », assure Franck Santos.

    Et le conducteur quotidien de rêver à des nouvelles créations de voies, comme il en a vu cet été en vacances au Caire, en Égypte. « Là-bas ça roule, dans les nouveaux quartiers ils ont créé des voies qui passent au-dessus des autres, il y a cinq voies dans chaque sens, ça fonctionne, même si j’ai bien conscience que tout n’est pas applicable sur Paris… »