Pour sa centième édition, le Tour de France résiste encore au scandale du dopage

Avant même son coup d'envoi, ce samedi, le Tour de France est rattrapé, une fois de plus, par le dopage. Huit mois après la déchéance sportive de Lance Armstrong, la Grande Boucle est, à nouveau, confrontée à ses vieux démons avec, en l'espace de quelques jours, les aveux de son vainqueur de 1997, l'Allemand Jan Ullrich, et la révélation par « L'Equipe » d'un contrôle a posteriori positif à l'EPO en 1998 de l'ex-champion français Laurent Jalabert.

Même si d'aucuns renvoient à une période révolue du « vélo », Amaury Sport Organisation (ASO, groupe Amaury, par ailleurs propriétaire de « L'Equipe » et du « Parisien ») aurait préféré un tout autre contexte, alors que l'organisateur du Tour veut faire de son édition 2013, sa centième, un moment exceptionnel. Le parcours, à 100 % bleu-blanc-rouge, l'est avec, entre autres, le départ inédit en Corse, le final en soirée sur les Champs-Elysées ou un contre-la-montre avec une arrivée au Mont-Saint-Michel. Sans oublier le mythique mont Ventoux et la double ascension de l'Alpe-d'Huez. La Grande Boucle, c'est un peu le « Des racines et des ailes » de la légende du cyclisme en France.

C'est l'un des ingrédients de son succès planétaire. Pas moins de 100 chaînes le diffusent dans 190 pays, soit 3,5 milliards de téléspectateurs sur la base des audiences de l'an dernier. Et si nombre d'entre eux s'intéressent surtout aux paysages de la « Douce France », les quelque 12 millions de spectateurs installés au bord de la route viennent pour la course et... la caravane publicitaire toujours haute en couleur.

La plus grande course cycliste du monde reste un puissant support, voire un accélérateur, de notoriété. Pour la deuxième année consécutive, ERDF, la filiale d'EDF gestionnaire du réseau public d'électricité, part ainsi à la rencontre des Français dans la caravane du Tour en tant que « supporteur officiel ». L'enjeu est aussi d'importance pour une marque grand public comme le PMU. L'opérateur de paris hippiques et paris sportifs en ligne fête cette année ses vingt ans de parrainage du maillot vert. « Une marque n'est jamais totalement installée. Le Tour reste une épreuve fantastique en termes de visibilité et de relation avec le public, et un formidable outil d'animation d'un réseau de proximité », explique sa direction.

Exposition maximale

Même si la crise économique a refroidi le marché du sponsoring, le cyclisme demeure attractif pour les marques. « Le cyclisme est particulièrement efficient en termes de retour sur investissement, car il offre une exposition maximale. Le nom de l'équipe est le nom du sponsor. Il n'y pas d'équipe Europcar sans Europcar. De plus, l'accompagnement du sponsoring est moins nécessaire que dans d'autres sports », souligne le coprésident du cabinet spécialisé Sportlabgroup, Gilles Dumas. « Si l'affaire Armstrong a eu un impact, il est mineur », constate-t-il. Le directeur général d'Havas Sports & Entertainment France, Gilles Portelle, confirme : « Il n'y a pas de désaffection. »

L'équipe néerlandaise Blanco Pro Cycling, qui portait jusqu'à la fin 2012 les couleurs de la banque Rabobank, une institution dans le cyclisme - sport dont elle s'est désengagée après dix-sept ans de sponsoring -, vient d'ailleurs d'annoncer son nouveau partenaire. Il s'agit de l'entreprise américaine de matériel informatique Belkin, qui apporte son soutien jusqu'à fin 2015.

Autre acteur « historique » toujours bien présent, lui, la Française des Jeux dont l'équipe FDJ, parée d'un nouveau maillot tout bleu, est rebaptisée FDJ.fr à l'occasion de ce Tour 2013, « afin de renforcer la visibilité » du site de l'opérateur de jeux.