Gerrard, dernier bastion d’une époque révolue

Hormis la validation officielle des titres du Barca et du PSG, les satellites de la planète foot européenne avaient les antennes rivées sur une petite ville ouvrière du Nord de l’Angleterre bordée par la Mersey. En ce Samedi 16 Mai 2015 dans le mythique mausolée footballistique d’Anfield Road, le « Captain Legend » Steven Gerrard a fait ses adieux à ses frères d’armes Scousers après 17 années consacrées à son premier amour, le club aux 18 titres de champion d’Angleterre. Chiffre que l’enfant chéri de la région ne sera jamais parvenu à faire évoluer, malgré une ribambelle de trophées et des saisons de très haut niveau. Mais l’essentiel était ailleurs dans cette journée durant laquelle l’émotion a supplanté l’aspect sportif. Et si ce Liverpool-Crystal Palace fut le théâtre du départ d’un des derniers grands joueurs mariés à l’amour du maillot. Décryptage.

20h25. Coup de sifflet final. Liverpool s’incline pour son dernier match à domicile 1-3 face à une redoutable équipe de Crystal Palace. Un scénario plutôt inattendu qui a contraint le numéro 8 des Reds à disputer l’intégralité de la rencontre, durant laquelle il ne parviendra pas à inscrire un 70e et dernier but à Anfield. Mais l’essentiel était ailleurs : les 45 000 privilégiés présents sont venus consacrer une dernière fois l’empereur Scouser, celui que nous aurions pu surnommer le « cinquième Beatles » si les livres du football n’avait pas déjà accordé ce surnom à une autre légende du football britannique : George Best, popstar du rival honni Manchester United.

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Mais passées l’émotion et toute la dimension symbolique de cette dernière représentation de l’artiste affectueusement appelé « le putain de dur » par les membres du Kop d’Anfield, nous pouvons nous demander si les aficionados du ballon rond n’ont pas assisté au retrait de l’un des derniers ovnis du football moderne. Gerrard, comme Totti ou Schweinsteiger font partie de la poignée de joueurs de classe mondiale à n’avoir joué que dans un seul club auquel ils ont juré fidélité. Et même si Stevie G se dirige vers les Los Angeles Galaxy, il restera pour toujours le joueur de la tunique rouge frappée du « Liverbird », logo de l’institution. Ce départ est le fruit d’un commun accord raisonné pour un joueur qui à 34 ans, ne possède plus les jambes de la décennie précédente et qui préfère migrer vers une dernière contrée de «football plaisir » avant de faire la saison de trop, tare d’une copie presque parfaite.

Changement de cap

Avec la renégociation des droits TV pour un montant record de 7 milliards d’euros effectif dès la saison prochaine ainsi que des apports de capitaux de plus en plus mondialisés (Cheikh Mansour à City, Stan Kroenke à Arsenal Glazer à Man U), l’ obligation de résultats se fait toujours plus pressante pour un football anglais vacillant à l’échelle continentale.
Avec toutes ces logiques ne favorisant pas la stabilité et l’attachement affectif à l’institution que peut représenter un grand club, il est légitime de se demander si la génération actuelle sera pourvoyeuse de joueurs à l’aura et à la trajectoire de Gerrard ou de Totti. Plusieurs éléments de réponse possibles. Développons en quelques uns. L’un des critères à prendre en compte sera celui de la formation, et plus particulièrement de joueurs locaux ou attachés affectueusement à la tunique pour laquelle ils défendent les couleurs. Nous pouvons penser à Jack Wilshere, enfant de Stevenage, bourgade située à une cinquantaine de bornes du Nord de Londres. Le numéro 10 des Gunners avait déclaré il y a quatre ans : « Je promets de rester à Arsenal pour toujours ». Et malgré les sirènes de Manchester City qui aurait formulé une offre avoisinant les 35 Millions d’Euros pour s’attacher les services du milieu de terrain la saison prochaine, Wilshere réitère sa volonté de s’inscrire sur un projet à long terme avec le club londonien. Pour rester sur Arsenal, club ayant connu des Tony Adams ou des Martin Keown, la tendance est plutôt au changement. Le modèle des « baby-gunners » laisse place au fil des saisons à des logiques de recrutement basées sur l’achat de joueurs confirmés à la fleur de l’âge et prêt à apporter des résultats immédiats, moyennement de gros émoluments (Ozil, Welbeck, Sanchez). A Manchester United, la logique d’intégration des pousses issues de la formation a connu ses limites cette saison (Blackett ou encore McNair).

Pour ce qui est de Chelsea et de City, inutile de dire qu’Abramovitch et le cheikh Mansour veulent claquer leurs pétrodollars pour ramener des superstars aux pédigrées clinquants. Avec ces nouvelles logiques de gestion économique, il est quasiment impossible d’avoir des joueurs issus du club parvenant à s’imposer très tôt pour rester de longues années. Aujourd’hui dans ce type de club, un jeune prometteur est prêté de nombreuses saisons dans les clubs voisins avant de revenir pour essayer de s’imposer ou de définitivement quitter l’équipe (Micah Richards et Negredo du côté des Citizens ou encore Chelsea qui prête prés d’une vingtaine de joueurs aux quatre coins de l’Europe dont Moses, Salah et Marin). La plupart de ces joueurs ne s’imposeront probablement jamais chez ces cadors anglais mais seront achetés à d’autres clubs moyennant une opération financière très intéressante, amortissant les risques pris sur les gros transferts.

L’Olympique Lyonnais cette saison fait office d’exception, avec une équipe type composée en majorité de joueurs issus du crû de Tola Vologe et qui a failli ravir le titre de champion de France au conglomérat parisien dirigé par la surpuissance qatarie.

Gerrard, exception confirmant la beauté du football

Chauvinisme oblige, finissons ce rapide tour de carte du côté de la France. Pour le futur mercato estival, un joueur cristallise toutes les convoitises et la démesure des chiffres accompagnant ce football du XXIe siècle de tous les excès. Nous voulons bien sur parler de Paul Pogba. Le natif de Lagny sur Marne en région parisienne a refusé une offre du PSG lui promettant un salaire annuel de 15 millions d’euros et de devenir une icône nationale et régionale. Pas assez selon son agent, le très vénal Mino Raiola.

Je suis dévasté de ne plus pouvoir jouer devant mon public

Mais le football de 2015 est aux antipodes de celui du 5 Novembre 1997, jour de la signature d’un certain Steven Gerrard à Liverpool. Et malgré des offres mirobolantes de Chelsea et du Réal Madrid au milieu des années 2000 qui lui auraient permis de glaner un titre de championnat national manquant à son palmarès, l’enfant de la Mersey a refusé ces offres de peur de ne plus pouvoir marcher sereinement dans les rues de Liverpool. Et 17 ans, une dizaine de trophées et de millions amassés plus tard, Gerrard déclare être dévasté de ne plus pouvoir jouer pour le meilleur public du monde.

Une conception romantique du football probablement disparue pour bien longtemps. Contrairement au slogan de son club éternel, Gerrard fût l’un des seuls à marcher vers cette trajectoire de carrière, durant laquelle l’émotionnel et l’amour porté à un club mythique du patrimoine anglais auront pris le pas sur les logiques dominant le football d’aujourd’hui.

Merci Steve.

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Walid Kachour

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ABI-HENRY : HUIT ANS DE DESTINS CROISES

Cette semaine synonyme de début des vacances de fêtes de fin d’année est aussi synonyme de nostalgie d’un football français peut être définitivement révolu. Ce vendredi, soit 72H après l’annonce officielle de la retraite de Thierry Henry, c’est un autre des derniers grands noms confirmés du ballon rond hexagonal qui se retire. Eric Abidal, 35 ans a lui aussi annonce son retrait de la scène sportive. Même si peu de choses semblent les associer au départ, ces deux géants de notre football ont connu des trajectoires présentant beaucoup de similitudes lors de ces huit dernières saisons, durant lesquelles foot et humanité furent au cœur du jeu. Récit.

  • 2006 : ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE

france 2006

Les deux joueurs aux origines martiniquaises, leur premier point commun de naissance, firent partie des 23 sélectionnés par Raymond Domenech pour la coupe du monde en Allemagne. Les Bleus se sont qualifiés difficilement à ce 18e mondial . Qualifications qui auront vu l’inattendu retour de Zidane qui a donné cette phrase mythique de l’ex numéro 14 des Gunners : « Dieu est de retour » Abidal n’aura paradoxalement joué aucun match des éliminatoires à ce mondial. Mais sortant d’une grosse saison avec Lyon, le latéral occupera une place de choix dans ce mondial aux débuts poussifs qui verra la nation frappée du coq se qualifier lors du dernier match de poule au profit d’une victoire poussive face au Togo. La France se coltinera le présumé épouvantail de la compétition, l’Espagne qui sortait d’une phase de poule tonitruante et que l’on annonçait précocement comme candidat au titre. Quelques mois après son compère, c’est au tour d’Abidal de lancer la phrase choc en conférence de presse quelques heures avant le match : «  L’Espagne a des joueurs techniques, mais nous on a Zidane, eux ils l’ont pas ». La suite, tout le monde la connaît, 3-1 pour les Bleus avec un ultime but de….Zidane et un énorme match de toute l ‘équipe. Les Bleus échoueront en Finale.mais avec trois minuscules buts encaissés, dont deux dans le jeu, Le quatuor Abidal, Thuram, Gallas, Sagnol (bien épaulé par la paire Maké-Vieira) finira comme l’une des meilleures défenses de la compétition, qui plus est en ayant disputé les 7 matchs promis au finaliste ou au vainqueur. Henry lui sera avec 3 unités, dont le but décisif contre le Brésil sur l’unique passe décisive de Zidane au natif des Ulis (0-1) le meilleur buteur des Bleus à l’issue de la compétition. Le King d’Highbury sera même retenu dans le onze type du tournoi. Tandis qu’Abidal aura effectué un mondial monstrueux, comme l’ensemble de cette nation cru 2006, mais dans l’ombre et la discrétion.

Dieu est de retour – T.Henry

Nous on a Zidane…-E.Abidal

  • 2007-2010 : LA RAZZIA CATALANE

abidal henry barca

Henry effectuera une dernière saison à Arsenal, la première de l’ère Emirates Stadium. Après avoir marqué le dernier but de l’histoire des 93 années d’Highbury, pour un triplé et une victoire pleine d’émotion contre Wigan (4-2). Malgré une saison en demi-teinte marquée par les blessures récurrentes à l’aine ou encore au dos (Il se soignera aux cellules souches de sa jeune fille pour récupérer plus rapidement), Henry parviendra à convertir 10 buts en 17 petits matchs joués. Cette saison mitigée verra l’ancien Roi d’Highbury partir vers le FC Barcelone. Le départ de David Dein aurait influencé son choix, ainsi qu’un futur sportif incertain avec Arsène Wenger. Le natif des Ulis arrivera la même saison que celle de son ami Abi  qui aura tout raflé ou presque, avec Lyon : 2007-2008. Et quelle saison…ratée. Surtout pour un club de cette envergure. Une troisième place en Liga, derrière le Réal et….Villaréal, une demi-finale de Ligue des Champions, ce qui pour 95% des clubs européens serait une superbe performance. Un zéro pointé donc. Mais les deux compères se rattraperont et de quelle manière la saison suivante qui voit la fin d’une ère, celle des Rijkaard, Ronnie, Deco et consorts. Exit l’ancienne école qui a vu le Barca remporter la Ligue des Champions 2006, la première depuis 14 ans. Place à la filière maison, en la personne de Josep Sala Guardiola, ancienne légende made in Masià et qui va révolutionner la footosphère et notamment tous les services statistiques de la Liga et de l’UEFA : des matchs à plus de 70% de possession, plus de 600 passes par matchs, 3 à 4 buts en moyenne/match sur l’ensemble de la saison pour ne citer que ces chiffres. Et la recette ne va pas tarder à se montrer payante, puisque Henry, Abidal et les autres réaliseront une performance encore jamais rééditée : le sextuplé sur la saison 2008-2009 (Liga, Coupe Du Roi, Ligue Des Champions, Supercoupe D’Europe, Supercoupe d’Espagne, Mondial des Clubs). Saison durant laquelle Henry aura claqué 12 buts et délivré 9 passes décisives en 30 matchs dans un poste d’ailier gauche bien différent du rôle occupé à Londres Nord. Et en C1, les stats seront tout aussi épaisses : 12 matchs , 6 buts et 4 passes décisives d’une saison qui verra Messi, en partie grâce à Henry, s’asseoir sur la pyramide du football mondial. Saison qui verra le Barca finir meilleur défense, avec seulement 35 buts encaissés, ce qui est une prouesse dans un championnat ou les attaques s’expriment et dans un club ou le talon d’Achille est bien souvent la défense. Abidal disputera 25 matchs, malgré une blessure handicapante au ménisque. Après avoir touché le firmament, les deux compères pouvaient au mieux rééditer cette performance ou faire un peu moins bien : option 2 avec « seulement » une Liga remportée cette année là. Mais si la chute se résumait à une simple diète de trophées avec le Barca…

  • 2010 : PLUS ON S’ÉLÈVE, ET PLUS DURE SERA LA CHUTE…

France - Reconnaissance Green Point Stadium

Il faut aller à des milliers de kilomètres pour voir les deux compères, jusqu’alors au sommet de leur art, sombrer dans le marasme le plus retentissant de l’histoire du foot français. Nous parlons bien sur de l’affaire Knysna dont Henry sera le symbole le plus criant de l’impuissance et du manque de leadership. C’est un fait, Domenech l’a retenu au dernier moment, plus pour que l’attaquant dispute une quatrième phase finale de suite que pour lui donner un rôle prépondérant d’ancien guidant le reste de la troupe bleue. Un quart d’heure pour le terne nul contre l’Albiceleste (0-0). Sur le banc lors du naufrage final mexicain (0-2) (affaire Anelka, L’Équipe et début du délitement général) et une triste demi-heure lors du coup de massue final contre l’Afrique du Sud. 45 minutes et puis s’en va. Abidal lui aussi traversera ce mondial cauchemardesque comme le spectre du joueur de 2006 qui en faisait l’un des meilleurs arrières au monde. Replacé en charnière, il concèdera le pénalty qui enterra les ultimes illusions françaises au Mexique, celui du 2-0. Il ne jouera pas une minute lors du dernier match de poule, comportant pourtant un mince enjeu de qualification pour les huitièmes. S’en suivra le tapage médiatique, la mutinerie de la honte et les sanctions infligées par la FFF auxquelles Abidal et Henry échapperont. Henry lui quitte la scène internationale lors d’une dernière représentation indigne de sa classe et de son apport au football mondial, lui qui a révolutionné le poste d’avant centre moderne. Ces deux joueurs sont surement ceux, qui, parmi les cadres, n’auraient jamais lancé une telle entreprise d’auto-démolition de la sélection en pleine compétition, au vu de leur professionnalisme et de leur attachement au maillot frappé du coq. Mais les coupable sont peut être ailleurs : Domenech n’aurait probablement pas du retenir un Henry très souvent blessé dans la saison. Mais il faut se rappeler que la qualif’ pour ce mondial a été obtenue en barrages grâce au fameux but de Gallas accompagné d’une main d’Henry qu’on a enfoncé au lieu de protéger, comme il en a été pour Maradona qu’on a consacré en devin après sa mimine en 1986. Triste clap de fin. Pour Abidal, le meilleur est passé.

  • 2010-2014 : EXILS AUX FORTUNES DIVERSES

Thierry Henry Soccer

Henry plus prophète en son pays s’exilera aux États Unis, pays pour lequel il a toujours eu un petit faible. Il choisira la franchise des New York Red Bulls avec laquelle il jouera quatre saisons. Il finira premier de la conférence Est en 2010 et remportera le trophée de la meilleure formation de saison régulière à deux reprises en 2010 et 2013 .Durant cette même année, il glanera l’ESPY Award du meilleur joueur de la MLS. Mais malgré quelques buts d’exception et des statistiques encore au dessus de la moyenne, il ne parviendra pas à remporter le championnat à l’issue des play-offs. Abidal lui connaitra entre temps des heures encore plus sombres, et reviendra sur les terrains avec le Barca sans jamais retrouver son niveau qui avait fait du natif de Saint Genis-Laval un titulaire incontesté. Il imitera son ancien coéquipier, en prenant lui aussi la voie de l’exil, cette fois ci du côté de la Grèce, en rejoignant l’Olympiakos en début de saison, après un retour en demi-teinte dans la maison monégasque qui l’aura vu naitre et avec qui il aura attrapé une 2e place derrière l’intouchable PSG cuvée 2013-2014. Un challenge intéressant pour un club habitué des joutes européennes et qui a bataillé jusqu’à la dernière minute pour une place en huitièmes de l’actuelle Champions League, dans un groupe pourtant relevé avec les présences des deux épouvantails Juventus et Atlético Madrid. Le club du Pirée n’obtiendra finalement que la 3e place synonyme d’Europa League avec 9 points. Et malgré une saison de Super League grecque bien entamée ou l’Olympiakos pointe à la deuxième place à un point du leader, le PAOK Salonique, Abi a décidé de raccrocher les crampons après un exil qui s’est plus apparenté à un dernier désir du jeu, et des sensations procurées par le simple bonheur de humer la pelouse en étant en bonne santé. Car ceci relève déjà du « Miracle Abidal ». L’Olympiakos fût le dernier plaisir du gourmand. Gâterie que le numéro 22 éternel du FC Barcelone n’aurait pu se permettre dans un club devenu trop exigeant pour ses capacités physiques restantes suite à la terrible épreuve qu’il a traversé. En cela, il s’agit déjà une victoire qui ne se limite pas aux traditionnels trois points.

abi grece

  • DÉCEMBRE 2014 : RETRAITE ET HÉRITAGE

L’heure de la retraite a donc sonné pour ces deux géants, une semaine froide et pluvieuse de Décembre 2014. Il y a encore un peu moins de trois ans, Henry effectuait en prêt un retour express à Arsenal digne des plus grands contes de fées, en inscrivant trois buts dont ceux de la victoire en Cup contre Leeds (1-0) peu de temps après son entrée en jeu et contre Sunderland en PL (but du 1-2 dans les derniers instants). Dernière parenthèse enchantée d’une carrière hors norme, qui l’aura consacré meilleur joueur de l’histoire d’Arsenal et meilleur étranger de l’histoire de la Ligue Anglaise. The Telegraph le placera comme le 2e meilleur joueur de l’histoire de la Premier League derrière Ryan Giggs. Il est dans le cercle très élitiste des « champions du monde et meilleur buteur de sélection » (en bonne compagnie, de Pelé et Bobby Charlton notamment)
Mais ce n’est peut être pas toutes ces statistiques déroutantes qu’il faut retenir. Mais toute la symbolique humaniste qui découle de ce parcours croisé entre deux joueurs opposés par le style, le poste occupé et la trajectoire prise par leurs carrières respectives. Car comme nous le savons tous, Eric Abidal fut atteint d’une tumeur au foie en Mars 2011. Une épée de Damoclès autour de laquelle le Barca a montré que sa devise « Mes Que Un Club » (Plus qu’un club) n’était pas qu’une simple arme marketing mais une pure réalité. Comme le montre cette idée des Socios, qui à la 22e minute (en hommage à son numéro) de chaque match, applaudissait en soutien à celui qu’ils aiment appeler affectueusement « Abi ». Comme l’un des nombreux miracles dont seul le foot possède le secret, Abidal reviendra à la compétition un soir de demi-finale de Ligue des Champions, soit moins de deux mois après son intervention. Et l’histoire qui n’était pas encore assez belle, voudra que Barcelone gagne cette édition face à Manchester United. L’ex probable retraité débutera le match comme titulaire et soulèvera le trophée en premier. Il effectuera un an plus tard une rechute qui le poussera à une greffe, avec comme donneur son cousin. Henry très proche de son ex-coéquipier viendra le voir à plusieurs reprises à la clinique « L’Hospital » de Barcelone, pour le soutenir dans cette terrible épreuve. Nous pourrions aujourd’hui parler de ce joueur au passé. Mais le destin et le soutien indéfectible de la planète foot et de ses proches ont surement aidé ce joueur profondément humain. Abidal, c’est celui qui payait ses restaurants lorsqu’il était à Lyon à tous ses coéquipiers. C’est aussi celui qui invitait des coéquipiers à la maison pour souder l’équipe.

abidal maladie
Et pour l’anecdote, lorsque celui-ci jouait à Lille, c’est bien le même Eric Abidal mais bien moins illustre, qui a payé la caution de son ami de banlieue rhodanienne tombé dans la délinquance afin qu’il évite la case prison. Un grand joueur, mais un grand être humain avant tout. Comme quoi il y a une morale, pas toujours vrerifiée sur un terrain. Mais le grand rectangle vert qu’est la vie de tous les jours, lui, a donné justice à Abidal, à défaut d’avoir eu une fin de carrière à la hauteur de sa grandeur humaine. Justice à moitié rétablie pour un joueur hors norme au parcours unique.

Dans les moments de grâce connus en Catalogne comme dans les moments de doute où le simple trophée était le bonheur de se retrouver en vie et en bonne santé, Henry et Abi se sont toujours soutenus mutuellement.

Au plus grand bonheur de nos cœurs, et de nos yeux amateurs de beau jeu.

Thierry Henry, Eric Abidal

Walid Kachour (@WalidKachour – Total-Futbol.com)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN : JOUR 19

NUMERO 8 : QUAND LE PRAGMATISME EUROPEEN L’EMPORTE SUR LA FURIA AFRICAINE

 

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Hier ont eu lieu les huitièmes de finale 5 et 6 de ce fabuleux Mondial. Et quels huitièmes de finale! France-Nigéria d’un côté d’une part et Allemagne-Algérie de l’autre. Deux matchs qui m’ont particulièrement touché, étant français d’origine algérienne. Il fallait avoir le cœur solide hier. Narrer le récit de cette journée riche en émotions sera compliqué, mais en restituer le suc et l’idée générale qui ressort de ces deux matchs, cela semble possible.

18h donc, France-Nigéria avec le maillot Zidane de 2006 fier comme un coq. Un match a priori abordable si les joueurs de DD prennent ce match par le bon bout. Or c’est tout le contraire qui se produit. Début de match brouillon malgré le retour des titulaires habituels dans le 4-3-3 classique avec le milieu Pogba-Cabaye-Matuidi. Devant c’est Giroud qui supplée Griezmann et à nouveau Benzema qui se déporte sur la gauche de l’attaque. Une première mi-temps calamiteuse entre poursuite de la dynamique plus que moyenne insufflée par le match face aux Equatoriens lors du dernier match de poule et crainte d’aborder ce nouveau tournoi des matchs à élimination directe. Voire un brin de suffisance face à des Super Eagles prêts à migrer vers les quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Seuls Valbuena et Matuidi surnageront dans ce premier acte durant lequel les nigérians se verront refuser un but d’Emmanuel Emmenike pour un hors-jeu. Je suis même en mesure de dire que les joueurs de Keshi auraient dû bénéficier d’un pénalty pour un ceinturage d’Evra dans la surface suite à un corner. 0-0 donc à la mi-temps et c’est plutôt un moindre mal. Entre un Benzema qui a du mal à se positionner, un Giroud hors tempo dans le jeu en combinaisons et un milieu beaucoup trop distendu, ce premier acte fut surement le plus mauvais depuis le début du Mondial des Bleus. Le tournant du match aura lieu très tôt en seconde période, lorsque Matuidi commet un attentat involontaire sur Onazi contraint de quitter ses partenaires et victime d’une double fracture tibia péroné. Le parisien s’en tire avec un jaune tout « heureux ». Car si l’arbitre avait sifflé l’évident pénalty et attribué un rouge direct, nous serions peut être pas là à parler du quart de finale à venir Vendredi. Mais les grandes équipes lorsqu’elles prétendent viser loin doivent parfois avoir ce genre de coup de pouce inopiné du destin et l’arbitre américain a contre son gré aidé les bleus dans leur quête : ils ne pouvaient pas perdre ce soir. Car la dernière demi-heure sera un véritable déluge bleu, comme si tous ses faits de match ont réveillé des bleus plus qu’en sommeil paradoxal pendant près de 60 minutes. Une ribambelle d’occasions s’abattront sur un Enyeama qui retardera l’échéance, sur une tête quasi à bout pourtant d’un Benzema branché sur courant alternatif (70’). Et lorsque le portier du LOSC se retrouve impuissant, c’est son défenseur qui le supplée sur sa ligne suite à un remarquable une-deux Griezmann-Benz. L’entrée de « Grizi » en lieu et place d’un Giroud très décevant changera totalement la donne et coïncidera avec la déferlante française. Emmenés par un Valbuena qui reste la valeur sure des Bleus sur le très long terme et ce depuis maintenant près de deux ans, les troupes de DD feront craquer le verrou nigérian dans le dernier quart d’heure pour s’imposer finalement 2-0. Point commun des deux réalisations ? « Petit Vélo » en est à l’origine. D’abord sur le corner botté et détourné par Eneyama sur Pogba qui catapulte la balle dans le but déserté (79’) et enfin un centre à ras de terre dans le temps additionnel trouvant une zone vicieuse entre le goal et Joseph Yobo qui sous la pression de Griezmann dévie le ballon dans son propre but. La messe est dite mais nous pouvons pousser un gros « OUF » de soulagement tant la partie fut compliquée et longue à se dessiner en faveur des Bleus bougés par une vaillante formation africaine qui a longtemps fait jeu égal avec l’EDF voire dominer par séquences les débats. Pas imprévisible au vu de la montée en puissance des Super Eagles : 0 but au premier match, 1 au second et 2 lors du match perdu contre l’Argentine (2-3) qui paradoxalement fut sûrement la prestation la plus aboutie notamment offensivement des joueurs de Keshi lors des matchs de poule. Mais faisons pas la fine bouche et contentons-nous de ce qu’on a, à savoir la qualif pour le TOP 8 mondial ce sera déjà plus que pas mal. Surtout lorsqu’on connait la difficulté des 1/8 de finale qui marque le début d’un deuxième tournoi. En 1998 à Felix Bollaert face au Paraguay (1-0 au but en or) ou encore en 2006 face à l’Espagne (1-3 avec deux buts dans les dix dernières minutes). Premier quart d’un mondial pour les Bleus depuis huit ans face au vainqueur d’Allemagne-Algérie qui se disputait deux heures plus tard, 22h heure française. Premier match réussi et déjà un 1/2 de mon côté. France qualifiée.

EDF

22h, donc. Je troque mon maillot de l’équipe de France pour enfiler celui de l’EN algérienne de 2010 floqué Ziani. Fier comme un fennec cette fois-ci. Allemagne-Algérie, un match dont mon père me reparle au moins une fois par an comme le plus beau match de l’histoire de la sélection algérienne, celui de la coupe du monde 1982 qui a vu les Madjer, Belloumi et consorts terrasser la grande RFA des Breitner ou encore Rummenigge 2-1 à Gérone. Le dernier match de poules intitulé « match de la honte » verra Allemands et Autrichiens arranger un piteux 0-0 écartant l’Algérie de la course au second tour. Trente-deux ans après, l’histoire se répète et tout un peuple se met à espérer une réédition de cet exploit sans précédent. L’Allemagne est annoncée comme ultra favorite et prête à pulvériser les joueurs de Coach Vahid qui ont déjà réussi leur mondial en se qualifiant pour la première fois en huitièmes de finale de leur jeune histoire footballistique. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce match marquera à nouveau l’histoire de ce Mondial et de l’histoire des Fennecs. Car ce fût d’une part un match magnifique à voir, et ce pour tout amateur de foot qui se respecte. Et parce que l’Algérie a longtemps crû tenir un possible exploit, un tiers de siècle après. Une première mi-temps dominée par l’Algérie qui aura trois occasions nettes d’ouvrir le score, notamment par Ghoulam qui à l’angle de la surface, adresse une frappe enroulée frôlant le poteau de Neuer. Puis par Feghouli qui se précipite en adressant une frappe s’envolant au-dessus de la cage allemande alors que Soudani attendait l’offrande en retrait. Et enfin Slimani fera même trembler les filets de la Manschaft d’une tète rageuse mais l’attaquant du Sporting Portugal, l’une des révélations de ce Mondial verra son but refusé à juste titre pour un hors-jeu de quelques centimètres. Les joueurs de Joachim Low auront une seule vraie occasion dans cette première période. Mais une énorme, avec une double parade d’un Rais M’Bolhi qui détourne la frappe de Kroos et gagne le duel face à Gotze. Rais à traduire comme « leader ou chef » n’aura jamais aussi bien porté son prénom en ce 30 Juin et sera élu homme du match. Vous allez vite comprendre pourquoi. Neuer n’est pas en reste non plus et aura lui aussi de nombreuses fois, notamment en première mi-temps, permis de maintenir le score à 0-0 en jouant le libéro et sortant au-devant de Slimani (9’) et de Feghouli (27’) hors de sa surface lorsque sa ligne arrière l’abandonna. Un duel de portiers mais un duel d’identités footballistiques. Avec une Allemagne qui reprendra le deuxième acte tambour battant sous la houlette d’un Schurrle qui fait son entrée en lieu et place d’un Gotze discret. Mais qui se heurtera non pas au Mur de Berlin, mais à une MURAILLE issue de Paris, en la personne de Rais M’Bolhi. Le portier algérien établira avec 12 parades, le record d’arrêts à l’issue de ce match pour un gardien africain en Coupe Du Monde. Quand on voit encore Tim Howard hier soir, Navas et Ochoa il y a quelques jours, nous voyons une pléthore de gardiens sublimes. Écœurant tour à tour Muller, Mustafi, Lahm et enfin Schweinsteiger en toute fin de match pour offrir aux spectateurs 30 minutes supplémentaires de bonheur et à tout un peuple le droit de rever à ce qui resterait l’exploit de ce Mondial. TITANESQUE et épique prolongation qui commencera de la pire des manières pour « El Khedra » (traduisez « La Verte ») puisque c’est le très remuant André Schurrle qui ouvrira le score à la 92e minute sur…une « Madjer » nom donné en hommage au joueur algérien du FC Porto. Tout un symbole. L’Algérie aura une énorme occasion sur corner d’égaliser à la 101e minute et une frappe de Mostefa frôlant le poteau allemand. L’Algérie qui a probablement laissé passer sa chance finit le match la fleur au fusil en s’exposant aux contres adverses et c’est Ozil qui viendra crucifier des Fennecs luttant contre les crampes à la 119e minute. On croit alors le match totalement fini, mais les joueurs d’Halilhodzic montreront une dernière fois dans ce mondial leur amour et fierté du jeu en réduisant la marque par Abdelmoumene Djabou à la 120e minute. Une minute de jeu à disputer un dernier long ballon algérien détourné par Slimani mais capté par Neuer. C’en est fini. L’Allemagne s’impose difficilement 2-1 après prolongations au terme d’un match de toute beauté et qui aura vu les fantômes algériens de 82 ressurgir côté allemand durant près d’une heure et demie. L’Algérie quitte la compétition avec fierté, force et honneur en ayant conquis les cœurs du monde du football et plus particulièrement des brésiliens qui se sont pris d’affection pour une formation très peu connue du grand public .En ayant tenu la dragée haute à un potentiel champion du monde. Grand coup de chapeau. Des joueurs et un coach portés en triomphe ce soir à leur retour à Alger. Une équipe nationale qui a donné à travers ce match une image plus que positive de l’Algérie à travers le globe, loin de certains poncifs et amalgames regrettables. Comme quoi, on peut être magnifique dans la défaite. Mais pour avoir une belle opposition, il faut aussi un magnifique vainqueur, et l’Allemagne l’a été. Un grand Bravo à cette très grande équipe dans le top 4 mondial et européen depuis près de huit ans.

Nous étions finalement très proches d’un Nigeria-Algérie en quarts au vu des physionomies de match. Mais c’est finalement le classique France-Allemagne qui aura lieu Vendredi 4 Juillet à 18h. Le froid réalisme de l’Europe Occidentale a eu raison de la furia tactique décousue africaine. A mon grand bonheur à 20h mais à ma grande tristesse à 00h15.

 Le France-Algérie que j’ai tant espéré n’aura pas eu lieu. Mais quelle fierté et privilège d’être un français d’origine algérienne et de surcroit fan de football à l’issue de cette soirée du 1er Juillet aux alentours de 00h30. France-Allemagne, un des plus grands classiques du football mondial. Un match dont là aussi mon père me reparle très souvent comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire de l’Equipe De France, avec cette fois ci une issue terrible, la défaite des joueurs d’Hidalgo aux penaltys après avoir mené 3-1 en prolongations lors de la riche coupe du Monde 1982, en demi-finale à Séville. Certains, comme Didier Six, ne s’en sont jamais remis.  Espérons que cette fois ci le scénario inverse se produise.

ONE TWO THREE VIVA L’ALGERIE.

MAIS MAINTENANT CE SERA SEULEMENT ALLEZ LES BLEUS.

Avec mes quatre maillots Bleus des coupes du monde 1998, 2002,2006 et 2010.

Pour l’histoire peut être.

Car Impossible n’est pas français.

FRANCE ALGERIE

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 9

NUMERO 6 : UNE FRENCH CONNECTION “GOD LEVEL”

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Oui je sais ce que vous allez dire, il s’enflamme avec son titre…Mais remettons les choses dans leur contexte, je n’utilise pas ce terme pour dire que les Bleus sont les meilleurs de ce mondial et qu’ils vont aller nous chercher leur deuxième Coupe Du Monde. Il est beaucoup trop tôt pour envisager une telle lubie. Je veux d’abord faire référence au son de la pub du mondial tournant en boucle entre les matchs de la marque Adidas. En effet les aficionados de rap américain auront reconnu la voix de Kanye West et son « GOD LEVEL » qui s’annonce comme une future tuerie sur les ondes outre Atlantique. Hormis cela, ce terme à traduire comme le « niveau divin » peut s’appliquer à l’équipe de France. Car au vu des attentes timides nourries par les plus sceptiques du style « passons le premier tour ce sera déjà pas mal » le match fourni par les troupes de DD en cette veille estivale s’est rapproché du « God Level ». En effet, ce 5-2 avec un trio Benzema-Giroud-Valbuena auteurs de ce qu’on pourrait appeler en basket un « double-double » (un but et une passe décisive chacun) fera date si les Bleus parviennent à réaliser un gros parcours au Brésil. Un premier acte de folie, ponctué par trois buts, dont deux en 45 secondes et un pénalty loupé et une transversale de Cabaye . Cette mi-temps reste peut être à mon humble avis la plus belle des bleus lors d’un Mondial depuis la deuxième réalisée contre le Brésil en 2006 en Coupe Du Monde. Mais paradoxalement, deux sentiments m’habitent : l’envie de m’extasier et de me laisser envahir par un sentiment de folie dans un Mondial fou. Ou celui de la prudence au vu de la faible équipe Suisse, aussi trouée qu’un gruyère AOC. Etonnant au vu de la survente que nous en ont fait les médias et les spécialistes. Moi qui m’attendais à une autre opposition que celle du Honduras, j’ai été servi. Mais pas avec la tournure attendue : une formation d’Ottmar Hitzfeld scindée en deux tout au long du match, un milieu qui s’effritait lors de la moindre combinaison de passes et un Benaglio passoire dans les buts. Le premier but de la tête de Giroud certes magnifique aurait pu être évité si la main du gardien avait été plus ferme. La frappe de Matuidi moins d’une minute après au premier poteau était aussi prévisible au niveau de la trajectoire. Rien à dire sur les trois autres buts et la leçon offensive donnée par la suite. Mais c’est cette minute qui a totalement fait tourner le match dans le non entendement. Benzema et ses comparses avaient le feu de Dieu en leur faveur. Mais la question est de savoir si une prestation de ce type notamment dans le domaine offensif est reproductible face à ce que j’appelle les « nations étalons » de cette Coupe, à savoir celles de la zone AmSud qui semblent les plus en harmonie avec l’esprit de jeu qui règne au Brésil. Je pense notamment aux redoutables Chili et Colombie. Voire le Mexique en Amérique centrale. Une prestation de la même facture face à une équipe pareille me laisserait me méprendre à croire à l’exploit d’une équipe à deux doigts de la non qualification il y a encore six mois. Même si 2006 et l’issue fatale m’ont bien amoché et déprimé du football Français au vu des espoirs de grandeurs que j’ai nourri au fil des exploits de Zizou et les siens. Comme disait le rappeur Kool Shen dans le superbe doc « Rendez Vous le 9 Juillet » , « je ne regarderais plus jamais l’équipe de France de la même manière », même si l’amour de cette institution reste intact. Prudence donc même si la part de rêve monte tout doucement. Mais nous savons très bien que les matchs à élimination directe constituent un second tournoi et que le 1/8e de finale symbolise le « Climax » ou le « tournant » dans la vie d’un groupe. Le Paraguay et ce match au couteau en 1998, ou le classique France-Espagne de 2006 qui me donne des frissons rien qu’en écrivant le nom de ces deux nations en sont les plus beaux exemples.

Mais ce qui est sûr, c’est que Deschamps et sa fameuse culture de la gagne sont toujours en parfaite harmonie. Il est en train de réinsuffler une aura de winner à ce groupe, en offrant un jeu basé sur une assise défensive très solide ce soir avec Sakho et Varane et des projections rapides vers l’avant, comme avec Matuidi et Sissoko sur le 5 à 0 qui ont réalisé le « dépassement de fonction » cher à Roger Lemerre. Mais ce qu’il faut noter aussi c’est le coaching gagnant du Bayonnais, avec un 4-3-3 remodelé par les entrées de Sissoko à la place d’un Pogba nerveux et averti contre le Honduras dans le milieu à trois et surtout la titularisation de Giroud dans l’axe de l’attaque déportant Benzema sur la gauche et Griezmann sur le banc, pour offrir une autre alternative en attaque, avec du jeu en remise et de déviation pouvant permettre à Benz et Petit Vélo de s’engouffrer dans les brèches. Deschamps a surement et justement vu la Suisse comme l’adversaire le plus proche sur le papier ce qui fait que le coach a probablement repensé sa tactique en misant sur l’impact physique du Gunner notamment sur les coups de pieds arrêtés dans l’optique d’un match tactiquement cadenassé. Payant puisque le coup de casque de Giroud a permis l’ouverture du score. Sissoko et son volume de jeu ont été rarement mis à contribution mais le Magpie a répondu au défi qui se présentait à lui dans l’entrejeu en étant même au four et au moulin dans les zones dangereuses de récupération du ballon. Il s’est même offert le luxe de marquer le but de la “Manita” d’une frappe croisée imparable. L’entrée de Pogba aboutira même à une passe décisive pour le but du 4-0 de Benzema qui marche lui aussi sur l’eau en ce début de Mondial. Du côté des « Thumbs Up », j’ai beaucoup aimé cette affinité technique Giroud-Valbuena qui se prolonge en dehors du terrain puisque les deux joueurs sont très amis dans la vie. Ce qui transparaissait de comme de l’eau de roche sur la célébration du 3-0.Deux produits du football amateur français quand les Bleus jouaient la finale de 2006 et qui tutoient aujourd’hui le gratin du football international. Beau à voir et exemplaire pour ceux qui veulent croire à leurs rêves de footballeurs. J’ai bien sur aimé Benzema qui a encore planté sa banderille mais qui pourrait déjà en être à six buts en deux matchs si il avait inscrit son pénalty et si l’arbitre n’avait pas stupidement laissé la dernière attaque française se déployer pour ensuite siffler juste avant qu’il n’accroche la filet opposé de Benaglio pour un 6-2 qui sera finalement annulé. C’est juste cela qui me fait rager à sa place, car on a envie de tout croquer quand on dispute à 26 ans son premier mondial et que les occasions de marquer les esprits se présentent. Sakho et Varane ont tenu la baraque même si la blessure du premier est à suivre et sa sortie a malheureusement coïncidé avec le relâchement de la ligne arrière laissant la Suisse inscrire deux buts pour rendre l’addition un peu plus digeste. Ce laxisme de fin de match sera mon « Thumbs Down ». Les Français ont quand même envoyé un petit signal d’alerte à ses concurrents : il faudra les garder du coin de l’œil car ils pourraient débouler dans le rétroviseur des nations favorites. Mais on le sait, la France dans son Histoire n’a jamais aussi bien marché que lorsque personne l’attend. C’est même ce qui fait sa particularité, tant en 1982, qu’en 1998 ou encore en 2006.

« Vivons heureux vivons cachés » comme disait l’illustre Jean Pierre Florian. Maxime encore plus porteuse de sens aujourd’hui pour une équipe qui arrive petit à petit à nous faire cicatriser des plaies encore ouvertes il y a peu de temps et qui nous avait valu d’être la risée du football mondial. A nous Français de redevenir une référence de ce sport. Et ce match en sera peut-être le point de départ.

Après tout, pourquoi pas ? Cela faisait tellement longtemps que l’on s’était pas octroyé le droit de rêver qu’on serait bien bêtes de s’en priver… mais dans la mesure du raisonnable toujours.

Car tout peut être remis en question sur un match. Surtout en Coupe Du Monde.

ON VIT ENSEMBLE, ON MEURT ENSEMBLE – Lilian Thuram, Coupe Du Monde 2006

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 8

NUMERO 5 : LES COLOMBIENS EN ROCKSTARS, EL PISTOLERO AGENOUILLE LE ROYAUME

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A l’heure où j’écris ce billet, le match Grèce-Japon vient de s’achever au terme d’une partie insipide. 0-0 et rien d’autre à retenir dans ce match de minuit. A part un carton rouge pour les hellènes peu avant la mi-temps et une possession stérile des Nippons durant l’intégralité de la rencontre. Les deux nations méritent leur statut de bonnets d’âne du Groupe C, et en particulier les Grecs se contentant de défendre, l’un des mots à bannir de ce Mondial 2014.

L’autre match de ce groupe, opposant les deux premiers, la Colombie et la Côte d’Ivoire, a justifié le standing supposé de ces deux nations. La première image marquante est pour moi les pleurs de Serey Die durant l’hymne ivoirien. Superbe image d’un joueur qui témoigne son amour de l’équipe nationale qu’il représente au sommet de la pyramide footballistique. Emouvant, je me sentais presque ivoirien à ce moment là et j’avais envie de l’accompagner dans ses larmes car ce sentiment doit être ressenti par tous les acteurs de ce Mondial, qui sont des privilégiés adulés par tout un peuple. Deuxième image marquante : la marée jaune colombienne envahissant les tribunes lorsque les “Los Cafeteros” disputent un match. Comme lors de la balade face à la Grèce (3-0) le public s’est déplacé en masse comme pour insuffler une aura de folie à cette formation. Vous savez, j’ai le sentiment que chaque match de la Colombie au Brésil équivaut à une représentation des Stones ou des Beatles. A chaque match, le public accompagne les protégés de Perkerman comme de véritables Rockstars du ballon rond. Comme le témoigne les chorégraphies à chaque but. C’est quelque chose d’encore plus profond que le rectangle vert. Comme ne onde partie de Bogota, Cali ou encore Medellin pour transcender les partenaires du lieutenant Mario Yepes à travers le pays du football.

 

Colombian Rockstars
Colombian Rockstars

 

Au-delà de ça, ne première mi-temps vivante entachée de quelques déchets dans la zone de vérité, mais une farouche volonté de jouer en avançant des deux côtés, même si le score est resté nul et vierge malgré une domination aux poings des colombiens. La deuxième mi-temps a emballé le match, avec l’ouverture du score de James Rodriguez qui balbutiait ses passes en première mi-temps, grâce à un coup de casque sous la barre de Barry à l’heure de jeu. Le deuxième but colombien interviendra une poignée de secondes plus tard, suite à une erreur de…Serey Die surement submergé par l’émotion et qui laisse Gutierrez servir Quintero pour le 2-0. Le match semble alors plié. C’est sans compter sur une facétie du transfiguré Gervinho version AS Roma de Rudi Garcia. Au terme d’un numéro de soliste, l’ancien joueur du Muc 72 trompe Ospina au ras du poteau sur la gauche de la surface. Trois buts en moins de dix minutes donc et un quart d’heure encore à disputer. Fin de match sous tension qui verra les Eléphants pousser pour arracher un nul qui n’aurait pas totalement été immérité. Mais une fois de plus, les standards sont respectés : trois buts, du jeu, de la folie, des supporters au rendez-vous, du panache et de la tactique culottée. Voilà comment prendre son pied pendant 90 minutes en étant tout seul.

Rien à ajouter à part magnifique.
Rien à ajouter à part magnifique.

La grande affiche de 21h opposa deux nations notables du football mondial cumulant 3 coupes du monde, l’Uruguay et l’Angleterre. Les deux formations étaient déjà au pied du mur suite à leur défaite. L’interrogation autour de l’Albiceleste résidait autour du cas Suarez insuffisamment remis de sa blessure lors de la déroute face au Costa Rica et incertain pour le « Crunch » face aux anglais. Tabarez a joué la carte de l’intox en conférence de presse en restant vague et dubitatif sur son attaquant phare :

 SI et je dis bien SI Suarez joue ce soir, car ce n’est pas sûr, ne vous attendez pas à le voir jouer au niveau auquel il a évolué cette saison 

Oscar Tabarez, Sélectionneur de l’Uruguay.

Le Three Lions était donné favori au vu de la prestation plus qu’honorable proposée lors du premier match contre l’Italie (1-2). Et pourtant…l’Uruguay a la mini surprise générale l’emportera finalement 2-1 avec un doublé de…Luis Suarez, attendu comme le Messie et finalement sauveur au bout du suspense de la patrie uruguayenne. La star a justifié son statut, et offre un sursis à l’Albiceleste qui jouera un 16e de finale face à l’Italie lors du dernier match de poules.Au terme d’un match regrettable pour l’Angleterre qui a encore eu la mainmise sur le ballon, concédant l’ouverture du score à la 40e minute sur l’unique occasion concédée d’un coup de casque plein de malice de Suarez profitant d’une action orchestrée par l’ouverture lumineuse de son alter égo de Salto, Edinson Cavani. Les joueurs d’Hogdson ont eu deux occasions plus que nettes par l’intermédiaire de Wayne Rooney qui a caressé une merveille de coup franc faisant la bise à lucarne de Muslera ainsi qu’une tête à 10 centimétres du but qu’il rabat sur la barre… A ce moment-là , le Mancunien en est toujours à 0 but en 3 Coupes du Monde. Mais l’enhardissement des british s’avère payant et récompensé, comme si cela était la fable de ce mondial : « l’attaque paiera toujours à un moment ou à un autre ». Egalisation de…ROONEY qui plante sa première banderille dans le tournoi international à la 75e minute. Je me dis à ce moment-là que l’Uruguay va plier sous les assauts anglais. Car tout au long du match, l’Albiceleste n’a proposé qu’une ébauche de football, basé principalement sur la grinta du milieu de terrain symbolisée par la sentinelle Arevalo Rios. Parfois à la limite de l’agaçant, jouant les touches au ralenti et se contentant de défendre, avec un arbitre au sifflet facile et parfois mal dosé, la tactique déployée par les sud-américains finira par payer puisque El Pistolero dégainera sa dernière cartouche pour fusiller Hart à cinq minutes de la fin. Trop dur pour les joueurs du Royaume qui ont couru pendant 35 minutes après le score et qui n’ont pas trouvé le ressort mental pour ramener un point capital dans l’optique de la qualification plus que compromise voire définitivement entérinée si l’Italie ne gagne pas à 18h. Suarez a donc offert à lui tout seul une finale à l’Uruguay face à l’Italie lors de la dernière journée, rien que ça. Toujours aussi agaçant, jouant la faute grossière parfois à la limite de la simulation, aux antipodes de l’esprit qui règne dans ce mondial. Mais diaboliquement efficace à l’issue du match, ce qui lui donne presque ou toujours raison comme l’atteste sa saison monstre a plus de 30 buts avec Liverpool. Arrogant aussi comme lorsqu’il dit qu’il «n’a rien à prouver aux anglais car ils savent déjà qui je suis » lors de l’avant match. Nous retiendrons donc que ce n’est pas toujours le plus « beau » qui gagne, même si l’Angleterre n’a pas réalisé le match parfait loin de là, conjuguant naïveté et inexpérience en attaque malgré un potentiel talent monstre, avec Sterling et Sturridge notamment. Toutefois les anglais ont montré un jeu nettement plus séduisant dans le domaine offensif. Je me dois de souligner la pure intox de Tabarez puisque Suarez a usé la charnière par son jeu dos au but et ses appels dans la profondeur et faisant preuve d’un sans faute dans le un contre un face au but. L’Uruguay a fait de l’Uruguay : vice, malice, mais aussi sa « grinta », faisant office de véritable signature tactique avec une défense vaillante et un milieu colmatant les brèches pendant 90 minutes. Et biensur la dose de talent nécessaire symbolisée par qui vous savez. Cette équipe m’a par moments énervée par son opportunisme, mais ce critère est malheureusement mais heureusement une qualité de ce sport. Comme ce soir ou lors du Quart de Finale en 2010 où il a privé le Ghana d’une demi-finale historique par son antijeu, El Pistolero est peut être finalement le génie que les puristes adorent détester, jouant des coups de poker menteur qui lui donnent encore une fois raison. Et je peux prouver ce que j’avance puisque L’Uruguay a joué sa dernière cartouche dans ce Groupe mais Suarez a quand même trouvé le moyen de dégainer à deux reprises.

Surréaliste ? Non. Juste GENIAL.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

 

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN: JOUR 7

NUMERO 4 : REINE ESPAGNE OFFICIELLEMENT DESTITUEE DE SA COURONNE.

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Ce 18 Juin 2014 fera date dans le grand livre de l’Histoire des Coupes du Monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Tome 20 se souviendra de l’élimination du Roi du football mondial de manière aussi foudroyante que surprenante. La Roja a en effet dit adieu à ce Mondial brésilien. Quoi de plus beau que de tirer sa révérence dans l’un des plus beaux lieux de représentation de l’art footballistique : le Maracaña de Rio De Janeiro. Le Chili enivré par l’actuelle fièvre touchant les matchs des nations sud-américaines (souvenez-vous de la vague jaune colombienne lors du Colombie-Grece) a littéralement croqué les ibériques pour s’imposer 2 à 0 au terme d’une partition tactique et collective rodée de la première à la dernière minute. Emmenés par leurs stars Alexis Sanchez et Arturo Vidal, les joueurs de Jorge Sampaoli sont assurés de disputer leur deuxième huitième de finale consécutif depuis 1998 et la génération dorée des Marcelo Salas ou encore Ivan Zamorano. L’Espagne a écroulé en 180 minutes et 7 buts encaissés le château de cartes qu’elle avait bâti en l’espace de quatre ans. Fait de trophées et d’une réinvention de l’approche de ce sport, symbolisée à l’échelle des clubs par le triomphe du Barca de Guardiola et son fameux « tiki-taka » (locution destinée à exprimer une idée de jeu fondée sur la possession permanente et un jeu de passes courtes et répétées dans de pétits périmètres afin de faire déjouer l’adversaire et trouver la faille). Paradoxalement, cette Espagne a rarement fait l’unanimité chez le public mondial : une certaine jalousie peut expliquer cela, de voir cette génération dorée arrivée à maturité rafler tout ce qui se présentait à elle, les deux euros et la coupe du monde 2010. Mais aussi une équipe qui n’a pas confirmée dans les chiffres durant ces grandes compétitions victorieuses les préceptes prônés par les grands de la Liga. Dois-je vous rappeler que la Roja, c’est moins de 2 but/ match durant l’euro 2008, quasiment 1 but/match durant le Mondial 2010. Donc oui cette équipe pouvait parfois être agaçante à voir jouer, évoluant sans véritable attaquant puisque le danger venait de partout. Ce que nous devons en revanche reconnaitre, c’est que cette formation a offert une densité hors normes en termes de  potentialités tactiques avec l’un des effectifs les plus riches de l’Histoire de ce sport. Un milieu monstrueux, symbolisé par les Xabi Alonso, Iniesta ou encore Xavi. Des latéraux jouant comme ailiers, le plus beau symbole étant Jordi Alba qui propulse le ballon du 2-0 en finale de l’Euro 2012. Des avants centres redoutables (Villa, Torres) et une défense de loubards tout aussi physiques que raffinés dans la lecture tactique (Puyol et Ramos). Ajoutons à cela deux symboles phares créant une unité entre le crew « FC Barcelone » et le crew « Real Madrid » à une période où les clasicos étaient électriques, à savoir Vicente Del Bosque et Iker Casillas, et vous aviez la recette du succès garanti. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé : les cadres sont vieillissants, l’attaque est balbutiante, symbolisée par un Diego Costa qui n’a pas assumé la lourde charge placée entre ses pieds et qui n’a toujours pas cadré la moindre frappe. Ajoutons à cela une défense et un portier perdant leurs certitudes en l’espace de quelques minutes et vous avez certains éléments d’explication de cet échec cuisant. Mais je ne m’interdis pas de penser que la « théorie de la satiété » est une clé de résolution du casse-tête espagnol. Je m’explique : quand plus de la moitié de l’effectif présent cette année au Brésil a remporté les trois derniers titres majeurs en sélection, plusieurs ligues des Champions et Liga avec leurs clubs et j’en passe, n’y va-t-il pas inconsciemment une perte d’influx qui provoque inconsciemment une baisse de régime ? Seuls les joueurs ont la réponse. Autre question en suspens : le coaching de Del Bosque est-il à pointer du doigt ? A mon humble avis, oui. Compter sur un Diego Costa qui n’a fait qu’une seule saison monstre et qui a fini la saison avec du sang de Jument pour disputer la finale de la Ligue Des Champions et un Torres qui n’est plus que l’ombre de celui qui marqua le but de la finale lors de l’Euro 2008, n’était-ce déjà pas se tirer une balle dans le pied ? Quand nous savons que le natif de Salamanque s’est passé des services d’un Negredo qui a claqué plus de 20 buts pour sa première saison en Premier League et d’un Llorente beaucoup plus accoutumé au schéma tactique de la Roja ces dernières années, je me dis que le Vicente a voulu innover dans le vide. En tous les cas, même si je ne suis pas un aficionado absolu de cette équipe qui m’a souvent fait plus ragé que jouir devant mon poste de télévision, il faut reconnaitre que l’Espagne a imprimé un air de flamenco au monde du football mondial, qui a parcouru aussi bien la sélection que les clubs , encore cette année avec Madrid et Séville vainqueurs des deux coupes d’Europe en 2014. Le tout avec une philosophie de jeu qui a inspiré plus d’un tacticien et régalé des millions et pour cela, grand respect. Ce sport est fait de cycles et il faut reconnaitre que l’un d’entre d’eux, surement le plus beau de l’histoire de cette nation, s’achève. Pour combien de temps, ça je ne le sais pas. Fin de la toute puissance du modèle de jeu espagnol à l’echelle des clubs pour la saison prochaine ? Encore bien trop tôt pour tirer des plans sur la comète, mais nous pouvons soulever ce questionnement. Tout ce que je peux dire ce soir c’est : Baisser du rideau rouge. Pour au moins deux ans, d’ici l’Euro 2016.

Mais respect aussi à cette formidable équipe du Chili, qui a réalisé le match parfait et qui s’inscrit dans la lignée durant ce Mondial des nations du continent américain qui feront office d’épouvantails et plus si affinités durant la compétition (Mexique ou encore Colombie). Une nation de plus à surveiller pour la suite de la compétition et qui jouera la première place du groupe B face au Pays Bas dans quelques jours.

Le match de 18h a opposé l’Australie aux Pays Bas. Tout le monde, moi en tête attendait l’orange sanguine faire du grabuge face aux Socceroos mais ce sont bien les Kangourous qui se sont montrés plus que bondissants. Jouant avec leurs moyens, les coequipiers de Tim Cahill (inscrivant le plus beau but de ce mondial pour égaliser moins de trente secondes après Robben) ont montré un visage très séduisant, pratiquant un football détonnant, rafraichissant fait de projections vers l’avant très rapides et d’une volonté quasi constante de porter le danger dans le but adverse, au lieu de se contenter de placer deux lignes de 4 resserées dans les trente derniers mètres. Une lecon de tactique pour les petites nations qui se contenteraient de la jouer petit bras dans ce mondial aux orgies de buts et dont celui qui voudrait gacher la fête visuelle des millions de spectateurs serait vu comme un tricheur. Mais les tricheurs du beau jeu seront plus que jamais rattrapés par la patrouille. Même si l’Australie est aujourd’hui éliminée puisqu’elle a perdu 2-3, elle sort avec les honneurs et le respect du monde du football. Mieux faut perdre 2-3 qu’1-0 je dirais en ayant défendu 90 minutes. Bravo à vous les australiens, vous m’avez regalé durant ce match. Les joueurs de Postecoglou auront même mené 2-1 et ont loupé la balle de match lorsque le compteur était bloqué à 2-2 lorsque l’attaquant Leckie se retrouve obligé de propulser la balle de 3-2…de la poitrine suite à un ballon mal donné par son coéquipier. Trente secondes plus tard, Memphis Depay donne la victoire aux Pays Bas. Le football est un sport tout aussi cruel que magnifique.

Journée de folie qui a vu la destitution de son trône du Roi ROJA et qui a failli voir les Pays Bas qui en plantaient cinq à l’Espagne il y a encore 4 jours se faire battre par le petit poucet de ce groupe. Quand je vous dis que ce Mondial est fou et qu’il recompensera pas la plus belle somme d’individualités. Mais la cohérence collective, le panache et la fierté de jouer pour sa nation dans le plus beau pays de football.

Rouge de honte, rouge de tristesse ou encore rouge de surprise ce soir? Peut-être. Rouge de joie face à ce spectacle hallucinant commencé il y a huit jours ? Surement.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

Billets d’humeur brésilien : JOUR 3

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NUMERO 3 : GRAND BENZEMA, BON MESSI,PETITS SUISSES.

Hier a eu lieu la troisième journée des phases de poules et l’entrée en lice tant attendue de l’Equipe de France, face à la défensive et agressive selection du Honduras. Le match auquel on s’attendait a bien eu lieu, même si les cinq premières minutes ont vu les Bleus tatônner un peu laissant les joueurs de Suarez passer le rond central et se rapprocher de la zone de vérité gardée par Hugo Lloris. Préssion des débuts sans doute. Par la suite, cela a été un match à sens unique, avec une France à 70% de possession de balle, tandis que Palacios et les siens ont joué la carte du tacle irrégulier et de l’autobus en défense. Ce même Palacios qui prendra un deuxième jaune suite à la répetition de fautes et une charge plus qu’irrégulière dans le dos de Pogba dans la surface de réparation . Ouverture du score de Benzema et première réalisation de l’ex Lyonnais en coupe du Monde a 26 ans. Des la reprise Benz’ croit offrir le but du break sur un caviar de Cabaye mais il frappe l’intérieur du montant droit. Mais Valladares le gardien la remet dans son but en voulant la dégager et 2-0. A dix contre onze et totalement déboussolés tactiquement, le Honduras se contentera de survivre et prendra un troisième but suite à une combinaison sur coup franc qui profite aux cinq mètres à Benzema qui fusille le gardien sous la barre. Aucun réel flop ce soir, mais beaucoup de satisfactions notamment au niveau offensif. Biensur Benzema homme du match avec son quasi coup du chapeau ce soir, un Valbuena toujours aussi transfiguré sous la tunique bleue : remuant, provoquant des fautes et au service de l’animation. Griezmann qui a bien failli marquer à 0-0 avec sa tête sur la barre et à réalisé une très bonne partie pour sa première à enjeu. Le milieu à trois Cabaye-Pogba-Matuidi a surtout souffert de la volonté de l’adversaire à casser du petit bois. L’animation du côté des latéraux Evra et Debuchy est elle aussi à noter. Toutefois certains enseignements sont difficiles à tirer, notamment en défense : la paire Sakho-Varane n’a pas eu à s’employer durant tout le match, excepté une erreur sans conséquence du défenseur de Liverpool quand le score était déjà en poche. De plus le scénario a été avantageux suite à la triple sanction pénalty-carton rouge-ouverture du score. Qui plus est à quelques encablures de la fin de la première mi-temps. Toutefois, les joueurs de DD se sont procurés des occasions en tapant la transversale par deux fois quand les 22 acteurs étaient encore sur la pelouse. Le match contre la Suisse sera la vraie validation de compétences pour ce début de mondial qui part sous les meilleurs auspices. Première victoire en coupe du monde depuis le 5 Juillet 2006 et la demi-finale contre le Portugal 0-1 sur un but de Zinedine Zidane.

Quelques heures plus tôt, les deux prochains adversaires de la France, la Suisse et l’Equateur, ont ouvert le bal dans le groupe E. L’Equateur créant la petite sensation en ouvrant le score par Enner Valencia en début de match. Les Suisses trouveront la faille à la reprise suite à une tête sur corner de Mehmedi, le joueur du SC Fribourg en Bundesliga. Le milieu de terrain profitant d’une affligeante passivité de l’Equateur et notamment le gardien qui n’intervient pas malgré la proximité avec laquelle la balle passe devant lui. Le numéro 18 aurait presque eu le temps de la contrôler, c’est vous dire. Une fin de match plutôt intéressante avec un K-O ambiant de chaque côte et plusieurs balles de match Equateur non concrétisées. Et la sentance arrive à la 93e minute pour les hommes de Rueda avec le coéquipier d’Antoine Griezmann à la Réal Sociedad, Haris Seferovic qui à 20 secondes de la fin réalise le premier hold up de la compétition au terme d’une action rondement menée mais relativement annihilable si les sud-américains avaient mis les ingrédients nécessaires en fin de match : à savoir l’agressivité, le pragmatisme et le replacement intégral. La Nati débute avec une victoire quasi inespérée et s’en sort déjà très très bien. Mais le match contre la France sera surement différent donc gare à un possible excès de confiance.

A minuit et dans le Maracana version 2014 se disputait le premier match du groupe F entre le favori du groupe l’Argentine et l’un des outsiders crédibles de ce groupe, la Bosnie d’Edin Dzeko. L’Argentine connait une entame parfaite avec une ouverture du score chanceuse contre son camp des joueurs de Susic, dès la troisième minute. La premiere mi-temps réalisée par l’Albiceleste est d’une médiocrité étonnante au vu du potentiel, offensif notamment, que comporte cette équipe. Messi rate tout ou presque lors du premier acte et c’est même la Bosnie-Herzégovine qui aurait mérité de rentrer au vestiaires à 1-1 sans un très bon Romero. L’albiceleste se reprendra légèrement en deuxième mi-temps, notamment sous la houlette du trio Di Maria-Aguero-Messi. La Pulga passe la vitesse supérieure et mettra son équipe à l’abri à l’heure de jeu. Le mental aidant encore plus que jamais pour cette édition de la Coupe Du Monde, les joueurs de Sabella enclencheront comme par magie quelques enchainements de bonne qualité, même si le déchet dans l’attaque placée a bien été réel tout au long du match. Les coéquipiers de Miralem Pjanic ont pris un coup sur la tête après le but du break de Messi et sont passés à côté de la première demi heure du second acte. L’entrée de Vedad Ibisevic, l’ex joueur du PSG, de Dijon ou encore d’Hoffenheim a fait du bien puisque c’est lui qui réduira le score à la 84e minute. Trop tard, malgré les trente derniers mètres de Sergio Romero assiègés de manière stérile, ce sont les argentins qui l’emporteront timidement. L’une des satisfactions pour l’Albiceleste sera la prise de responsabilités de la star Messi au moment charnière de la rencontre, insufflant une nouvelle dynamique à l’équipe en fin de partie.

Nous pouvons déjà dresser un mini-bilan de ces trois premiers jours de compétitions qui a vu se disputer onze matchs : hormis la pluie de buts, les stars prennnent déjà les clés du camion chez les grandes nations. Neymar sauveur au Brésil, puis Van Persie-Robben en gourous de la Roja. Drogba déterminant dans la victoire des Elephants. Ou encore Balotelli qui sans donner l’impression de faire d’efforts, marque le but des trois points face à l’Angleterre. Et aujourd’hui Benzema et Messi donc. Les grands ne perdent pas de temps en ce début de Mondial. Un très bon signe.

Au passage, la France a ouvert par un 3-0 sa Coupe Du Monde, comme en 1998 contre l’Afrique du Sud au Vélodrome. Et Tony Parker a glané sa quatrième bague NBA au terme d’une 4e lecon des Spurs infligée au Heat de LeBron James. Simple coincidence du destin ? Peut être pas, croyons à la destinée. Un vent de victoires souffle actuellement sur la France du sport. Espérons que le grain de sable suisse ne vienne pas l’enrayer.

Walid KACHOUR (@WalidKachour)

BILLET D’HUMEUR BRESILIEN : JOUR 2

NUMERO 2 : PRIME AU PANACHE

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Deux matchs programmés aujourd’hui pour les comptes des groupes A et B. Dans le premier match opposant le Mexique au Cameroun, c’est le premier qui l’emportera d’une courte tête 1-0 sur un but…d’Oribe Peralta dont j’ai annoncé sur le blog qu’il serait l’une des belles découvertes de cette Coupe Du Monde (https://footagedegueules.wordpress.com/2014/06/10/mondial-2014-la-belle-decouverte-du-13-juin/). Là encore un arbitrage qui aurait pu jouer des tours aux partenaires de Rafael Marquez si La Verde n’avait pas forcée la décision. Car si le score en était resté à 0-0 voire 0-1 pour le Cameroun après le coup Franc d’Assou-Ekotto détourné par le mur et qui envoyait un souffle au poteau droit d’Ochoa, la mélodie n’aurait pas été la même. Mais le football a choisi cette fois-ci le camp de la justice et malgré les deux buts refusés injustement par deux fois à Giovanni Dos Santos pour un hors jeu et une charge d’un comparse imaginaires, les Mexicains ont fait craquer des Lions pas si indomptables que cela à l’heure de jeu. Sur une action rapide et malgré une parade d’un Charles Itandje qui a retardé tant bien que mal l’échéance annoncée, c’est El Hermoso qui pousse la balle au fond des filets à l’heure de jeu. Aucune réaction camerounaise mis à part une tête captée par un Ochoa aérien en fin de match. Logique respectée avec un Mexique qui malgré la pluie a proposé un jeu fort séduisant avec des joueurs déjà réglés au niveau de la partition collective avec un déchet minimal et peu de jeu long. Prime à la construction dès la première relance quitte à prendre quelques risques pour se retrouver dans les meilleures dispositions avec un surnombre (tant offensif que défensif) pour apporter le danger dans les zones de vérité. Un Cameroun bien pâle qui lui devra relever la tête face à une Croatie qui a montré lors du match d’ouverture qu’elle peut prétendre à s’extirper de ce groupe encore indécis.

L’autre match et le plus attendu de la journée était celui opposant les deux finalistes du Mondial précédent, les Pays Bas et l’Espagne. Un match qui fera date dans l’histoire des 20 coupes du monde et qui fera tâche dans l’histoire actuellement glorieuse de la Roja espagnole puisque l’Espagne s’est inclinée pour la première fois en match officiel depuis 3 ans et 362 jours face à la Suisse lors du…premier match du Mondial 2010. Triste coïncidence. Mais le pire n’est pas la défaite, mais le score qui va avec : 5-1 ! Une “Manita” infligée à la Selecion par des Oranjes non à cours de jus. Qui aurait misé une telle déculottée, surtout quand on sait que l’Espagne à défaut d’être flamboyante, a depuis de nombreux mois une haine de la défaite. Moi-même je n’aurais pas misé un kopeck sur une telle victoire hollandaise, je ne vous le cache pas. Je voyais même une victoire d’une Espagne dominée 2-1 à l’arrachée. Mais la classe éternelle des bataves a été traduite par un Robben en feu humiliant tour à tour la défense et un Casillas catastrophique ce soir. Sans oublier un Van Persie qu’on avait peut être enterré un peu trop tôt. Mais VanGol reste un génie capable de créer une lubie dont lui seul a le secret comme sur cette tête offrant l’égalisation juste avant la mi-temps là où neuf attaquants sur dix auraient controlé le ballon et laisser le défenseur revenir. Un joueur qui, même moi le Gunner, n’arrive pas à détester tellement il est beau sur un terrain de football, peu importe sa tunique, même celle de Man.U. Car oui aussi étonnant que ça à en a l’air l’Espagne a mené ce match durant prés d’une vingtaine de minutes après le but de Xabi Alonso sur un pénalty…très contestable pour un tacle sur Diego Costa. L’addition aurait même être plus salée si Van Persie n’avait pas tapé la barre ou si Robben n’avait pas vendangé une dernière occasion en fin de match. SURREALISTE. A l’image de ce début de Coupe du Monde, qui a défaut d’être parfait sur le plan de l’équité et de la justice, a au moins pour aujourd’hui le mérite d’avoir récompensé LE PANACHE, tant du côté mexicain qu’hollandais. A des échelles différentes. Mais le Mexique et le Pays Bas ont joué dans un « esprit coupe du monde ». Avec rage, fierté, patriotisme et PANACHE. La répétition est volontaire, car aujourd’hui, ce sont les meilleures équipes qui ont gagné. Et que c’est bon pour nos yeux.

WALID KACHOUR (@WalidKachour)

Billet d’humeur brésilien: JOUR 1

NUMERO 1 : ET SI L’HOMME DU MATCH ETAIT FINALEMENT JAPONAIS?

nishimura

12 Juin 2014- RIO DE JANEIRO- BRESIL-CROATIE.

Premier match de cette coupe du monde aussi attendue par le monde du football que contestée par le peuple auriverde. La compétition enfin de retour à la Mecque du ballon rond plus de 64 ans après la dernière coupe du monde sur le sol brésilien devait débuter par une rencontre savoureuse entre le pays hôte et une valeur sûre du foot européen, la Croatie. Le moins que l’on puisse dire c’est que la physionomie de la partie a laissé plus d’un téléspectateur pantois. Les croates offrent une première sueur froide aux supporters de l’Arena Corinthians. La douche froide arrivera à la 12e minute quand la Croatie ouvre rapidement le score sur une superbe action initiée par un Ivica Olic très remuant laissant sur place Thiago Silva pour un centre qui atterrit directement dans les pieds de…Marcelo qui marque contre son camp le premier but du Mondial 2014. Le Brésil, comme tétanisé par l’évènement et la paradoxale ferveur populaire du stade vue notamment au moment des hymnes passe un premier quart d’heure entre anesthésie et jambes en coton. Timide réaction d’abord initiée par Paulinho et grosse occasion pour Oscar détournée par un Pletikosa qui semblait parti pour faire le match de sa vie. Neymar égalisera sur une frappe totalement écrasée mais qui prend à défaut le gardien au ras du poteau (27’) . La suite on la connait. Pénalty imaginaire provoqué par Fred qui s’écroule dans la surface et Neymar Jr sauveur malgré lui d’une Sélecao « maxi diesel » ce soir, redonne l’avantage . Le tournant du match sans doute pour des croates totalement sortis du match.

Pourtant ces derniers jouaient la partition tactique parfaite au vu de la difficulté du match que le tirage au sort leur a imposé. Rakitic et Modric ont été tour à tour les chefs d’orchestre à la relance, lançant bien souvent les deux fusées Perisic et…le vieux loup de mer de l’Adriatique Olic comme transfiguré depuis son arrivée à Wolfsburg qu’il a failli qualifié en Ligue des Champions cette année (14 buts cette saison). Les deux excentrés ont profité du placement haut des latéraux Marcelo et Alvés souvent pris à revers lors du repli défensif. La défense a bien souvent contenu les assauts d’un Brésil qui a défaut d’être flamboyant, a eu le mérite de s’enhardir pour aller puiser au bout de l’effort une victoire à l’arrache mais au combien importante pour la suite de la compétition. L’arbitre japonais Yuishi Nishimura a surement été l’un des acteurs majeurs de ce match. Certes peut être que même sans ce pénalty, les hommes de Scolari l’aurait finalement emporté. Mais ce scénario est difficile à imaginer tant le 1-1 semblait de plus en plus inéluctable. Pire encore, les joueurs de l’ex défenseur Niko Kovac aurait pu repartir avec quelque chose sans le refus de but égalisateur pour une charge plus que litigieuse d’Olic sur un Julio César passif. Si nous poussons le bouchon encore un peu plus loin, le troisième but d’Oscar dans les arrêts de jeu est probablement entaché d’une faute de Ramires à la récupération du ballon. Beaucoup trop pour une équipe comme le Brésil qui n’a pas besoin de ça pour imprimer sa supériorité. Toutefois la pression d’un match d’ouverture peut orchestrer un trompe l’œil d’une sélection brésilienne qui montera peut être en puissance au fil des rencontres. L’arbitre nippon a déjà arbitré 4 rencontres du mondial 2010 dont le quart de finale Brésil-Pays Bas avec  un arbitrage contestable. Il serait peut être temps de mettre des arbitres tout aussi représentatifs de la cartographie mondiale que compétents, car ces errements de jugement sont structurels. Espérons que la suite de la compétition nous donne des matchs où le sentiment de frustration et d’injustice laissera place à la vérité pure et dure du terrain. Toutefois la bonne nouvelle du soir reste les quatre buts pour ce match d’ouverture, une première depuis 2006 et le feu d’artifice Allemagne-Costa Rica (4-2). Mais l’ « ORDEM E PROGRESSO » inscrit sur le drapeau brésilien semble relever pour l’heure de la promesse, tant au niveau de l’arbitrage que de l’organisation de ce mondial, avec un stade encore inachevé pour l’ouverture de la compétition au niveau de la toiture. Mais trêve de turpitudes : place au spectacle et vendez nous du rêve car c’est avant tout cela que vient chercher le milliard de spectateurs aux yeux rivés sur l’un des plus beaux terrains d’expression de la technique et du beau jeu : le Brésil.

WALID KACHOUR