1, 2021
La pandémie : hasard ou signification ?
A pandemia : acaso ou sentido ?
Centro de Pesquisas Sociossemióticas
Pontifícia Universidade Católica de São Paulo
Av. Nazaré, 993, bloco III, sala 2
CEP: 04263-100, Ipiranga, São Paulo (SP)
https://www.pucsp.br/cps/
Acta Semiotica
successeur des Actes Sémiotiques, revue fondée en 1978 par
sucessora das Actes Sémiotiques, revista fundada em 1978 por
Algirdas J. Greimas
1, 2021
Direção :
Ana Claudia de Oliveira
Redator chefe :
Eric Landowski
Comitê de redação :
Per Aage Brandt
Giulia Ceriani
Paolo Demuru
Yvana Fechine
Guido Ferraro
Manar Hammad
Nijolé Kersyté
Ana Claudia de Oliveira
Jean-Paul Petitimbert
Conselho editorial :
Claude Calame
Norma Discini
José Luiz Fiorin
Peter Fröhlicher
Bernard S. Jackson
Tarcisio Lancioni
Massimo Leone
Anna Maria Lorusso
Jorge Lozano
Francesco Marsciani
Kestutis Nastopka
Herman Parret
Jean Petitot
Óscar Quezada
Mehmet Rifat
Franciscu Sedda
Pekka Sulkunen
Arunas Sverdiolas
Eero Tarasti
Luiz Tatit
Felix Thürlemann
Jean-Didier Urbain
Saulius Žukas
Comitê de leitura :
Cristina Addis
Daniele Barbieri
Anouar Benmsila
Marc Bogo
José Carlos Cabrejo
Pierluigi Cervelli
Luciana Chen
João Ciaco
José Contto
Nicola Dusi
Roberto Flores
Francesco Galofaro
Rayco González
Giorgio Grignaffini
Stefano Jacoviello
Paulius Jevsejevas
Morteza B. Moein
Federico Montanari
Roberto Pellerey
Alain Perusset
Moema Rebouças
Luiza Silva
Didier Tsala
Projeto gráfico e diagramação :
Marc Barreto Bogo
Configuração do sistema OJS :
Open Journal Solutions
Periodicidade : semestral
Idiomas : português, francês,
italiano, inglês, espanhol
1, 2021
Acta Semiotica — Présentation en forme de petit manifeste
Acta Semiotica — Apresentação em forma de pequeno manifesto
5
13
Ouvertures théoriques
Per Aage Brandt De la chorématique. Les dynamiques de l’espace vécu
Alain Perusset Les horizons de sens de la persévérance humaine
20
36
Analyses et descriptions
Giorgio Grignaffini Appunti per una sociosemiotica del giardinaggio
Jean-Paul Petitimbert The value of emptiness : MUJI’s strategies
48
67
Forum : La pandémie : hasard ou signification ?
A pandemia : acaso ou sentido ?
Eric Landowski Présentation du dossier
86
Raconter la pandémie
88
Eric Landowski Face à pandemia
Guido Ferraro L’accidente e il sistema. Forme di narrazione dell’epidemia 104
Francesco Galofaro Apocalyptic features of political discourses about
126
the pandemic
Per Aage Brandt Crises et mondes. Réflexions viro-sémiotiques en août 2020 143
La présence perdue
Rafael A. Alves Igrejas fechadas : rezar na pandemia ?
Massimo Leone Critique sémiotique de l’enseignement numérique
Pedro Vasconcelos Estádios vazios : o torcer em pandemia
149
173
196
Crise politique
Franciscu Sedda O vírus, os estados, os coletivos : interações semiopolíticas
Paolo Demuru Caos, teorias da conspiração e pandemia
Yvana Fechine Uma dinâmica interacional complexa
Anouar Ben Msila Contamination sensible et responsabilité par temps
de pandémie
211
244
261
278
Bonnes feuilles
Présentation de la rubrique
Roberto Flores (coord.) Ocho ensayos de arqueosemiótica. Introducción
e Índice
290
291
Acta Semiotica
1, 2021
ISSN 2763-700X
DOI da edição: 10.23925/2763-700X.2021n1.2576
Acta Semiotica
1, 2021
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54162
Acta Semiotica :
Présentation en forme
de petit manifeste
1. Orientation générale
Acta Semiotica publie son premier numéro, et pourtant il ne s’agit pas à proprement parler d’une revue nouvelle, d’une apparition ex nihilo. C’est la résultante
d’une scission intervenue en mars 2020 au sein de l’équipe des Actes Sémiotiques,
revue-mère dont le signataire de ces lignes était depuis 2012 de nouveau le rédacteur en chef, après l’avoir été une première fois du temps de Greimas, et à ses
côtés, à l’époque de sa fondation, de 1979 à 1987.
La divergence qui a abouti à cette rupture portait sur une question cruciale :
comment penser, comment écrire la sémiotique aujourd’hui ?1 Aujourd’hui, c’està-dire dans un contexte universitaire, scientifique et plus largement culturel
où notre discipline se trouve de plus en plus nettement marginalisée. Entre la
génération de Greimas — entouré de Lévi-Strauss, Dumézil, Benveniste, Barthes et quelques autres — et la nôtre (ou les nôtres), tout s’est renversé. Non
seulement, bien sûr, la vogue « structuraliste » a fait son temps, mais tout particulièrement la sémiotique, qui était alors à la pointe de la recherche, à côté de
la linguistique et de l’anthropologie structurales « triomphantes », est passée en
quelques décennies au rang d’une presque inconnue au catalogue des enseignements universitaires tout en étant tenue (ou se tenant ?) de plus en plus à l’écart
du débat intellectuel contemporain — mise à part l’exception italienne, grâce à
Umberto Eco.
1 Titre de l’introduction à un débat publié fin février 2020 dans la rubrique Dialogue des Actes
Sémiotiques (n° 123) mais « dé-publié » début mars.
6
Les raisons de cet isolement sont multiples, complexes, et en grande partie
elles nous échappent. Mais la première, peut-être, tient à ce que, dès Sémantique
structurale (publié tardivement en anglais, et par un éditeur peu connu), la sémiotique de Greimas a manqué son implantation Outre-Atlantique, où désormais
tout se joue. A tel point que les idées fondatrices du structuralisme européen
des années 1950-70 passent aujourd’hui, dans les pays anglophones, pour des
découvertes toutes nouvelles du « post-structuralisme »2. (Ainsi notamment du
« story telling », caricature tardive et lénifiante mais à grand succès médiatique
de la grammaire narrative). A plus forte raison, rien de ce qui par la suite a été
fait autour et à partir de Greimas par ses nombreux disciples ou successeurs
depuis sa disparition n’existe Outre-Manche ou Outre-Atlantique.
Mais notre discipline est-elle mieux parvenue à s’enraciner dans le reste du
monde et en particulier dans les pays européens où elle est née ? Il faudrait
être très optimiste pour le croire alors que ce qu’on constate, c’est, d’année en
année, la raréfaction des chaires universitaires, l’extinction de revues, l’absence
de tout sémioticien dans les grands débats de société et la désaffection un peu
partout grandissante du public étudiant. Autant nous manquons de prise sur les
tenants et aboutissants du rejet par le monde anglophone, autant, au contraire,
les raisons de notre échec sur notre propre terrain (vaste lui aussi : de l’Italie à
la Lithuanie, via la France, du Brésil au Mexique, en passant par le Pérou, entre
autres), sont, elles, à notre portée. Elles tiennent pour l’essentiel, croyons-nous,
à ce que par notre style alambiqué et nos discours pédants, nous, sémioticiens
rattachés de près ou de loin à la soi-disant « Ecole de Paris », n’avons réussi à
rien de mieux que de nous faire passer pour autant de petits Diafoirus — ce
pseudo-savant de Molière qui au lieu d’impressionner son monde ne fait que se
ridiculiser par son dogmatisme et son latin de cuisine abscons.
Or la sémiotique — dont ni l’objet, la signification, ni la méthode, structurale, ne sont indignes de figurer au royaume des sciences sociales — n’est pas
intrinsèquement une interrogation sur le monde plus « compliquée » que ses
sœurs la sociologie, la psychanalyse ou a fortiori la philosophie. Elle ne requiert
donc pas, par nature, l’usage d’une phraséologie plus inaccessible encore que les
leurs ! Et pas plus qu’elles, elle n’a vocation à une pure auto-contemplation qui
lui interdirait de se préoccuper d’autre chose que de sa propre édification. Ce
sont pourtant là deux des travers les plus répandus parmi la tribu greimassienne
(mieux vaudrait dire « greimassiste »3), et ceux qui expliquent le mieux la répulsion ou l’ironie que, le plus souvent, elle inspire. Et ce sont les divergences et les
incompatibilités internes relatives à ces points critiques qui devaient un jour ou
l’autre faire éclater l’unité apparente du « groupe greimassien ».
Mais en deçà de l’anecdote comme au-delà des réactions épidermiques, ce
qui est fondamentalement en jeu se situe sur un plan intellectuellement plus
substantiel. Il s’agit de l’éternelle rivalité entre les deux grandes vocations des
2 Cf. Massimo Leone, « Post-structural Semiotics », in AAVV, Bloomsbury Semiotics, à par. 2021.
3 Cf. E. Landowski, « Interactions (socio) sémiotiques », Actes Sémiotiques, 120, 2017, pp. 5-7
(« Greimas et le greimassisme »).
7
sciences humaines et sociales, et spécialement de la sémiotique : doit-elle se développer avant tout — ou uniquement ? — en tant que pur « projet scientifique »,
sur le mode d’une conceptualisation autonome, avec les modèles et le métalangage sui generis correspondants, réquisits indispensables mais qui, s’ils sont pris
trop exclusivement en considération, risquent de conduire à l’autoréférentialité
et à la perte de vue de l’objet même de la recherche ? Ou bien la sémiotique a-telle aussi — ou surtout ? — un rôle à assumer dans le siècle et dans la vie, d’abord
en contribuant à la méthodologie des autres sciences sociales (c’était l’idée de
« vocation ancillaire » défendue par Greimas4), mais aussi, le cas échéant, en
construisant ses objets et sa problématique propres à partir ou en fonction des
contradictions, des urgences, des préoccupations du temps présent, sans s’interdire a priori de s’engager en prenant position ?
Opter pour l’une de ces exigences contre l’autre serait vain puisque, pour autant qu’elles s’opposent, elles se présupposent réciproquement, ni plus ni moins
que les termes contraires de n’importe quelle catégorie. Aussi bien, qu’il s’agisse
des ex-Actes ou des nouveaux Acta, la seule politique éditoriale qui tienne pour
une revue de sémiotique qui se veut à la fois fidèle à elle-même et ouverte sur le
monde consiste à gérer la complexité du rapport entre une tentation endogène
qui, parmi nous, a toujours été très forte (tout comme l’« attraction des profondeurs », dont on sait qu’elle laissait Greimas assez perplexe5), et une orientation
exogène non moins nécessaire (et exemplairement illustrée par les travaux
pionniers de Jean-Marie Floch ou de Françoise Bastide6). Par conséquent, ni
fermeture sur soi dans un métadiscours parfait mais hors du temps, qui marginaliserait davantage encore une discipline déjà perçue par beaucoup, à l’extérieur,
comme quasi inutile, ni laxisme conceptuel et dilution dans les à-peu-près du
discours social ambiant : voilà le minimum. Mais il y a mieux à faire encore
(et plus ardu) que de rappeler l’une de ces deux exigences lorsque l’autre tend à
s’imposer trop exclusivement : ce sera de chercher à les intégrer l’une à l’autre
en veillant, d’un côté, à ce que l’extrême attention portée à la préservation de la
cohérence théorique interne permette d’oser — et non pas inhibe — un regard
sémiotique extroverti ; et de l’autre, inversement, en veillant à ce que l’exploration de territoires conceptuellement vierges ne s’effectue pas, par une sorte de
contagion venue de l’objet, au détriment des options théoriques minimales et en
principe constantes de la discipline.
L’ambition d’Acta Semiotica sera de tenir ce cap grâce à la coopération d’un
groupe international de chercheurs à l’esprit libre et créatif en même temps
4 Cf. Sémiotique et sciences sociales, Paris, Seuil, 1976, chap. 3. Au lieu de ce genre de rapport à sens
unique, sans doute serait-il aujourd’hui plus approprié de souhaiter davantage d’échanges (par
définition réciproques) avec les autres disciplines.
5 Cf. Algirdas J. Greimas et Joseph Courtés, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, vol. 2, 1986, p. 6.
6 Pour nous limiter à deux de leurs contributions aux anciens Actes Sémiotiques-Documents, mentionnons seulement J.-M. Floch, « Sémiotique plastique et langage publicitaire », ASD, 26, 1981 ;
Fr. Bastide, « La démonstration », ASD, 28, 1981.
8
que soucieux de développer une sémiotique efficace, en prise sur la société.
Nous poursuivrons ainsi le travail accompli ces dernières années sur l’écriture
des textes publiés, effort fondé sur le postulat que la profondeur de la pensée
ne justifie pas par principe l’inintelligibilité du discours mais qu’au contraire la
bonne tenue rédactionnelle, du fait qu’elle présuppose la lucidité conceptuelle,
conditionne ou pour le moins favorise le développement de la pensée, et cela
d’autant plus que l’objet de la réflexion est plus complexe. Réclamer de tout article
non seulement la pertinence du propos mais aussi le maximum de précision,
d’exactitude et de justesse, et finalement de clarté dans l’expression trouve là sa
raison d’être7. Affaire d’élégance, certes, et de courtoisie vis-à-vis des lecteurs,
mais aussi condition indispensable au renforcement des liens, jusqu’à présent
si ténus, entre notre discipline tellement singulière et le monde vivant autant
que le monde savant qui nous entoure. Car pour véritablement faire exister la
sémiotique comme projet de science (sinon la « sauver » !), c’est à la communauté intellectuelle dans son ensemble que nous devons être capables de nous
adresser, et non pas exclusivement à des sémioticiens.
Aux anciens comme aux nouveaux collaborateurs des « AS » à présent ressuscités, voilà comment nous proposons de travailler ensemble au développement
d’une sémiotique conceptuellement rigoureuse, critique et inventive, plurilingue,
ouverte sur le monde — et lisible. A la fois projet de science et projet de vie,
« gai savoir », résumait Greimas, la sémiotique le mérite bien et nous le demande.
2. Politique éditoriale
et organisation pratique
Acta Semiotica, publication attachée au Centro de Pesquisas Sociossemióticas
(Centre de recherches socio-sémiotiques) de la PUC de São Paulo, est la revue
d’un groupe international de chercheurs de provenances et d’orientations hétérogènes, mais soudé par un ensemble d’options épistémologiques, théoriques et
méthodologiques issues essentiellement de l’œuvre d’Algirdas J. Greimas. Cette
filiation et cette fidélité, soulignées par le titre choisi (ou plutôt maintenu), définissent l’identité de la revue à l’intérieur du champ très diversifié que constitue la
sémiotique dans le monde. Pour autant, Acta Semiotica ne sera pas l’organe dogmatique d’une « école » car la défense et l’illustration d’un héritage ne sauraient
suffire. La « parole tenue », comme l’écrivait jadis Jean-Marie Floch, citant Paul
Ricœur, demande l’innovation autant que la continuité : « elle relève d’une visée
éthique et donc d’une exigence qui peut dans certains cas amener à la rupture »8.
Et c’est justement en répudiant tout dogmatisme que nous nous donnons pour
objectif de réhabiliter une sémiotique actuellement trop fermée sur elle-même,
mais qui ne l’est pas nécessairement. Nous voulons prouver aux lecteurs de
7 Cf. Jean-Paul Petitimbert, « La sémiotique à l’épreuve de l’écrit : régimes rédactionnels et intelligibilité », Galáxia, 44, 2020, http://revistas.pucsp.br/galaxia /issue/view/2376.
8 Jean-Marie Floch, Identités visuelles, Paris, Presses Universitaires de France, 1995, p. 39.
9
bonne foi que l’approche structurale n’est pas monolithique mais qu’elle est assez
ouverte en théorie pour produire des lectures du monde différentes, peut-être
plus éclairantes qu’une bonne partie de ce qu’ils ont jusqu’à présent eu l’occasion
de connaître au titre de la « sémiotique greimassienne » ou de certains de ses
dérivés. Pour cela, nous faisons appel à la passion, aujourd’hui encore partagée
par quelques-uns parmi nous, et aussi autour de nous, de construire une vraie
sémiotique vivante, une réflexion pour notre époque si dramatiquement en
quête de sens.
Compte tenu de ces choix, on comprendra que la revue publie surtout des
textes écrits sur la base de commandes adressées à des auteurs nominalement
invités en fonction à la fois de leurs compétences et de leur affinité avec la visée
intellectuelle globale de la revue. Ceci n’exclut cependant nullement la publication de contributions non sollicitées mais pertinentes : les propositions extérieures, elles aussi, seront toujours bienvenues. Selon le type de thèmes abordés
et de problèmes soulevés, les textes à paraître, qu’ils aient été commandés ou
proposés, seront soumis à l’évaluation d’experts soit choisis au sein de l’équipe
rédactionnelle, parmi les cinquante-cinq chercheurs composant les trois conseils
de la revue, soit, chaque fois que nécessaire, en faisant appel à des compétences
disciplinaires extérieures. Les travaux à évaluer seront examinés et discutés sur
la base de critères épistémologiquement fondés (et non purement formels), dans
un esprit d’entraide entre des chercheurs qui par delà leur diversité partagent
en profondeur un ensemble d’options fondatrices. Autrement dit, Acta Semiotica
se donne pour mission non pas de produire « de la sémiotique » au kilomètre
mais de constituer le laboratoire de recherche d’une équipe, un espace de travail
collectif au service d’un projet scientifique commun : la construction d’une sémiotique à la hauteur de notre temps — ce qui suppose à la fois hauteur de vue et
cohérence théorique interne.
Chaque numéro se composera principalement d’un, deux ou plusieurs dossiers, le plus souvent issus de sessions du Forum online également organisé par
Acta Semiotica et le Centre de recherches socio-sémiotiques. Ce forum est conçu à
la manière d’un séminaire de recherche. Chacune de ses sessions se compose de
cinq séances de deux heures portant sur un thème défini (quatre exposés d’une
heure, suivie d’une heure de discussion, plus une séance de débat général). A
« La pandémie, hasard ou signification ? », question abordée en juin 2020, ont fait
suite les sessions portant sur « Les paradoxes du “post-consumérisme” » (octobre
2020) puis sur le « Rythme — entre schématisation et interaction » (février 2021).
A la différence de ce qui se passe dans beaucoup de colloques, il ne s’agit pas
d’une enfilade de soliloques minutés mais de moments de discussion critique et
détaillée autour de l’exposé de chaque contributeur, en vue de favoriser la rédaction ultérieure, pour la revue, d’articles qui, autant que possible, se répondent
les uns aux autres et contribuent à l’approfondissement de la théorie. A côté
de ces recherches à plusieurs voix, d’autres textes, hors dossiers, sollicités par
l’équipe de rédaction ou proposés par leurs auteurs, entreront dans les autres
rubriques, les unes déjà présentes dans ce numéro inaugural (« Ouvertures théo-
10
riques », « Descriptions et analyses »), d’autres destinées à apparaître par la suite
(« Dialogue », « Le point sémiotique » , « Bonnes feuilles », etc.).
La distribution des rôles entre les organes chargés du fonctionnement de la
revue vise à favoriser à la fois la concertation et l’esprit d’innovation. Le comité de rédaction constitue le noyau de l’équipe rédactionnelle ; en concertation
avec la direction et le rédacteur en chef, qu’il assiste au jour le jour, c’est lui qui
définit la politique éditoriale de la publication. Le conseil éditorial, composé de
« sages » (les « sénateurs » de la revue), joue un rôle essentiel à la visée d’ouverture
poursuivie, en réunissant, à côté de sémioticiens confirmés de longue date, des
représentants de disciplines qui sont les premiers interlocuteurs souhaitables
de la nôtre (linguistique, anthropologie, sociologie, droit, philosophie). Les
membres du comité de lecture partagent avec ceux des autres instances le travail
de lecture et d’évaluation des textes, sans y être cantonnés ; comme l’ensemble
des participants d’Acta Semiotica, ils sont appelés à contribuer à l’orientation générale du dispositif en proposant de nouveaux thèmes ou problèmes à explorer,
ou en prenant eux-mêmes en charge l’organisation de dossiers de la revue ou de
sessions du forum9.
Le français et le portugais sont les principales langues d’Acta Semiotica, mais
l’italien, l’anglais et l’espagnol sont tout aussi bienvenus, autant pour les contributions écrites à la revue que pour les interventions orales dans les rencontres
du forum.
3. Historique
Des Actes Sémiotiques à Acta Semiotica10
Née en 1978 sous la forme d’un Bulletin d’information de quelques pages ronéotées, la publication, amplifiée l’année suivante par la série monographique des
Documents et bientôt rebaptisée Actes Sémiotiques (titre qui avait enchanté Greimas lorsque je le lui avais proposé), fut, durant une période de presque dix ans
sémiotiquement des plus créatives, le lieu de publication régulier des travaux
de ce que le « maître » appelait le « club des égaux » (officiellement, Groupe
de Recherches Sémio-linguistiques), foyer d’intenses discussions qu’il avait
su rassembler. Mais son départ à la retraite détermina entre les membres du
groupe des dissensions qui le conduisirent à décider avec son rédacteur en chef
de mettre un point final à la publication. De fait, elle ne paraîtra pas en 1988.
Elle renaît pourtant, sous une autre forme, l’année suivante. Commence alors
une longue phase intermédiaire, sans ligne directrice très précise, celle les Nouveaux Actes Sémiotiques (1989-2006), série de monographies éditées à Limoges
sous la direction conjointe de l’auteur de cette présentation et de J. Fontanille,
qui, à ce moment doyen de la Faculté des Lettres, pouvait en assurer l’ancrage
institutionnel.
9 Voir la rubrique « Organigramme ».
10 Voir le relevé chronologique dans la rubrique « Historique ».
11
En 2007, métamorphose technologique avec le passage à l’édition en ligne.
Parallèlement, les « NAS » commencent à prendre l’allure d’une revue proprement dite, avec dossiers et rubriques (Recherches, Analyses, Comptes rendus).
En 2012, nouvelle mutation, symboliquement soulignée par le retour à la
dénomination d’Actes Sémiotiques, tout court. C’est le début d’un gros septennat (2012-2020) marqué par le choix d’une politique rédactionnelle rigoureuse
(chasse à la trivialité et au jargon creux, travail approfondi sur la cohérence
conceptuelle et la clarté des textes) et d’une vraie politique éditoriale qui,
moyennant un ensemble d’initiatives coordonnées, va permettre aux Actes à la
fois d’élargir leur audience (introduction du plurilinguisme, internationalisation des comités éditoriaux) et de s’épanouir de l’intérieur (diversification des
rubriques, multiplication des dossiers, publication annuelle d’un grand texte
commandé à un auteur particulièrement chevronné11), le tout sans oublier le
passé (réédition d’anciens AS-Documents, Archives ouvertes). Ces efforts débouchent sur la reconstitution (un peu à la manière du « club » originel), autour
de la rédaction, d’une équipe internationale de jeunes chercheurs productifs
et prometteurs, qui partagent une idée exigeante de la sémiotique. Continuer
de susciter de telles vocations en pensant à l’indispensable relève, c’est aussi
une des raisons d’être qui motive la présente prise de relais, de feu les Actes à
l’actuel Acta.
C’est dans ce contexte et, fondamentalement, contre cette politique d’ouverture autant que de rigueur que devait soudain apparaître au grand jour, début
2020, une divergence de conception depuis longtemps latente relativement aux
conditions de la survie — sans parler de l’essor — de notre discipline. Paru le 28
février 2020, le numéro AS 123 comportait une rubrique Dialogue composée de
cinq textes. Trois d’entre eux ont scandalisé un haut représentant de l’« école
de Paris », auteur du travail qui faisait l’objet du débat. Mis en demeure de
supprimer les trois articles incriminés, le rédacteur en chef choisit de quitter
la revue plutôt que de trahir les auteurs qu’il venait d’éditer, et de déshonorer la
fonction de rédacteur en chef. Les textes en question ont été « dé-publiés » — en
clair, censurés — le 4 mars12. Près de la moitié des membres de la rédaction
donnèrent leur démission dans les semaines suivantes13. Face à cette atteinte à
l’esprit même de la revue, la nécessité d’un nouvel espace de réflexion, libre et
11 2013, M. Hammad ; 2014, Fr. Marsciani ; 2015, J. Fontanille ; 2016, J.-D. Urbain ; 2017, B.S.
Jackson ; 2018, Cl. Calame ; 2019, A. Sverdiolas.
12 Les deux principaux d’entre eux sont néanmoins accessibles grâce à la revue Galáxia qui les
a volontiers accueillis dans le mois qui a suivi : Per Aage Brandt, « De la “sujétion”, ou Crise de
la sémiotique », Galáxia, 44, 2020 (http://revistas.pucsp.br/galaxia /issue/view/2376) et Jean-Paul
Petitimbert, « La sémiotique à l’épreuve de l’écrit : régimes rédactionnels et intelligibilité », art.
cit., ibid.
13 P.Aa. Brandt, Cl. Calame, G. Ceriani, Y. Fechine, J.L. Fiorin, R. Flores, P. Fröhlicher, M.
Hammad, B.S. Jackson, N. Kersyté, E. Landowski, K. Nastopka, A.C. de Oliveira, R. Pellerey, J.-P.
Petitimbert, P. Sulkunen, F. Thürlemann, J.-D. Urbain.
12
autonome, s’imposait. D’où, un an plus tard, Acta Semiotica, dernier avatar en
date de la sémiotique greimassienne.
Eric Landowski
Rédacteur en chef de la revue Acta Semiotica
Co-directeur du Centre de Recherches Socio-sémiotiques
(CPS, PUC, São Paulo) depuis 1994
Ancien rédacteur en chef des Actes Sémiotiques
(1979-1987 et 2012-2020)
Acta Semiotica
1, 2021
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54162
Acta Semiotica :
Apresentação em forma
de pequeno manifesto
1. Orientação geral
Acta Semiotica publica seu primeiro número, entretanto não se trata propriamente de uma revista nova que surge do nada. Ela é a resultante de uma cisão
ocorrida em março de 2020 no seio da equipe das Actes Sémiotiques, revista mãe
da qual, a partir de 2012, o signatário dessas linhas tornou-se novamente o redator chefe, depois de ter ocupado pela primeira vez essa função no tempo de
Greimas, e a seu lado, na época de sua fundação, de 1979 a 1987.
A divergência que levou a essa ruptura girou em torno de uma questão crucial :
como pensar, como escrever a semiótica hoje ?1 Hoje, isto é, em um contexto acadêmico, científico e mais amplamente cultural, no qual nossa disciplina encontra-se cada vez mais marginalizada. Entre a geração de Greimas — rodeado por
Lévi-Strauss, Dumézil, Benveniste, Barthes e alguns outros — e a nossa (ou as
nossas), tudo mudou. Não somente faz tempo que a moda estruturalista passou,
mas especialmente a semiótica, que estava então na vanguarda da pesquisa ao
lado da linguística e da antropologia estrutural, tornou-se em algumas décadas
uma disciplina quase desconhecida no catálogo dos ensinos universitários, ao
mesmo tempo que era mantida (ou se mantinha) cada vez mais afastada do debate intelectual contemporâneo — salvo a exceção italiana, graças a Umberto Eco.
As razões desse isolamento são múltiplas, complexas, e em boa parte elas nos
escapam. Mas a primeira, talvez, seja o fato de que, já desde Semântica Estrutural
1 Título de um debate publicado no final de fevereiro de 2020 na rubrica Dialogue das Actes Sémiotiques (n° 123) e “despublicada” no início de março.
14
(obra publicada tardiamente em inglês, e por uma editora pouco conhecida2), a
semiótica de Greimas não conseguiu se estabelecer do outro lado do Atlântico,
onde tudo agora se passa. Tanto é verdade que as ideias fundadoras do estruturalismo europeu dos anos 1950-1970 são agora consideradas nos países de língua
inglesa como descobertas do “pós-estruturalismo”. Um exemplo disso é o tal
“storytelling”, essa caricatura tardia e leniente, mas com grande sucesso midiático, da gramática narrativa. A fortiori, nada do que foi feito subsequentemente
a partir ou em volta de Greimas por seus muitos discípulos ou sucessores desde
seu desaparecimento existe do outro lado do Canal da Mancha ou do Atlântico.
Mas será que a nossa disciplina foi mais bem sucedida em enraizar-se no
resto do mundo e, em particular, nos países europeus onde nasceu ? Teria que
ser muito otimista para acreditar nisso quando o que vemos é, ano após ano, a
rarefação das cátedras, o desaparecimento de periódicos, a ausência de qualquer
semioticista nos grandes debates da sociedade e, na maior parte dos países, a
falta crescente de interesse no público estudantil. Se não há muito o que fazer
quanto à rejeição por parte do mundo anglófono, as razões de nosso fracasso
em nosso próprio território (estendendo-se da Itália à Lituânia, via a França,
do Brasil ao México, passando pelo Peru, entre outros), ao contrário, estão em
nossas mãos. Devem-se principalmente, acreditamos, ao fato de que, com nosso
estilo complicado e nosso discurso pedante, nós, semioticistas ligados de perto
ou de longe à chamada “Escola de Paris”, não alcançamos nada melhor do que
nos fazer passar por outros tantos pequenos Diafoirus, esse pseudocientista de
Molière que, em vez de impressionar seu mundo, não faz mais do que tornar-se
ridículo com seu dogmatismo e seu latim abstruso.
No entanto, a semiótica — cujo objeto, o sentido, e método, estrutural, são
perfeitamente dignos de figurar no reino das ciências sociais — não é intrinsicamente uma interrogação sobre o mundo mais “complicada” do que a de suas
irmãs, a sociologia, a psicanálise ou a fortiori a filosofia. Portanto, não requer
por natureza o uso de uma fraseologia ainda mais inacessível do que a delas !
E ela não tem vocação — não mais do que suas irmãs — para uma autocontemplação pura que a impeça de se preocupar com outra coisa senão a sua própria
edificação. Porém, essas são duas das falhas mais comuns entre a tribo greimasiana (mais justo seria dizer “greimasista”3) e as que melhor explicam a repulsa
ou a ironia que, na maioria das vezes, ela inspira. E foram as divergências e
incompatibilidades internas relativas a esses pontos críticos que, dia após dia,
acabaram estilhaçando a aparente unidade do “grupo greimasiano”.
Mas, além da anedota e das reações epidérmicas, o que está fundamentalmente em jogo se situa em um plano intelectualmente mais substancial.
Trata-se da eterna rivalidade entre as duas vocações das ciências humanas e
sociais, e especialmente da semiótica : deveria ela desenvolver-se antes de tudo
— ou unicamente ? — como puro “projeto científico”, à maneira de uma con2 Cf. Massimo Leone, “Post-structural Semiotics”, in AAVV, Bloomsbury Semiotics, no prelo, 2021.
3 Cf. E. Landowski, “Greimas e o greimasianismo”, in Com Greimas, São Paulo, Estação das letras
e das cores, 2017, p. 159-163.
15
ceptualização autônoma, com os modelos e a correspondente metalinguagem
sui generis, requisitos indispensáveis, mas que, se levados em consideração de
modo demasiadamente exclusivo, comportam o risco de conduzir à autoreferencialidade e à perda da visão do próprio objeto da pesquisa ? Ou a semiótica
tem também — ou sobretudo ? — um papel a ser assumido no século e na vida,
primeiramente contribuindo para a metodologia das outras ciências sociais (era
esta a ideia de “vocação ancilar” defendida por Greimas4), mas também, se for
o caso, construindo seus próprios objetos e suas problemáticas a partir ou em
função das contradições, das urgências, das preocupações do tempo presente,
sem proibir-se a priori de se engajar e assumir posição ?
Optar por uma das exigências em detrimento da outra seria vão pois, por
mais que elas se oponham, elas se pressupõem reciprocamente, nem mais nem
menos que os termos contrários de qualquer categoria. Por essa razão, sejam as
ex-Actes ou as novas Acta, a única política editorial que vale para uma revista de
semiótica que pretende ser tanto fiel a si mesma quanto aberta ao mundo consiste em gerar a complexidade da relação entre uma tentação endógena que, entre
nós, foi sempre muito forte (na mesma medida que a “atração das profundidades”,
que, sabemos, deixava Greimas bastante perplexo5), e uma orientação exógena
não menos necessária (e exemplarmente ilustrada pelos trabalhos pioneiros de
Jean-Marie Floch ou de Françoise Bastide6). Por conseguinte, nem fechamento
sobre si mesmo em um metadiscurso perfeito mas fora do tempo, que marginalizaria ainda mais uma disciplina já percebida por muitos, do exterior, como
quase inútil, nem laxismo conceitual e diluição no discurso social ambiente :
eis o mínimo. Mas há ainda mais a fazer (e mais árduo) do que relembrar uma
dessas duas exigências quando a outra tende a se impor de modo exageradamente exclusivo : será procurar integrá-las uma à outra assegurando-se, por um
lado, que a extrema atenção dada à preservação da coerência teórica interna
torne possível ousar — e não iniba — um olhar semiótico extrovertido ; e inversamente, por outro lado, evitando que a exploração de territórios conceptualmente
virgens se efetue, por uma espécie de contágio vindo do objeto, em detrimento
das opções teóricas minimais e em princípio constantes da disciplina.
A ambição de Acta Semiotica será manter-se neste rumo graças à colaboração de um grupo internacional de investigadores de espírito livre e criativo, ao
mesmo tempo que zelosos em desenvolver uma semiótica eficaz, conectada à
sociedade. Continuaremos assim o trabalho realizado nos últimos anos sobre
a escritura dos textos publicados, esforço fundado sobre o postulado de que a
4 Cf. Sémiotique et sciences sociales, Paris, Seuil, 1976, cap. 3. Em lugar desse gênero de relação de
sentido único, hoje, sem dúvida, seria mais apropriado almejar mais intercâmbios (por definição
recíprocos) com as outras disciplinas.
5 Cf. Algirdas J. Greimas e Joseph Courtés, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, vol. 2, 1986, p. 6.
6 Para nos limitar a duas entre suas contribuições aos antigos Actes Sémiotiques-Documents, mencionamos somente J.-M. Floch, “Sémiotique plastique et langage publicitaire”, ASD, 26, 1981 ; Fr.
Bastide, “La démonstration”, ASD, 28, 1981.
16
profundidade do pensamento não justifica por princípio a ininteligibilidade do
discurso, mas que, ao contrário, o bom desempenho redacional, que pressupõe
a lucidez conceitual, condiciona ou pelo menos favorece o desenvolvimento do
pensamento, e isso tanto mais quanto o objeto da reflexão for mais complexo.
Exigir de todo artigo não somente a pertinência do propósito mas também o máximo de precisão, de exatidão e de justeza e, finalmente, de clareza na expressão
encontra aí a sua razão de ser7. Questão de elegância, obviamente, e de cortesia
em relação aos leitores, mas também condição indispensável ao fortalecimento
dos laços, tão tênues até então, entre nossa disciplina tão singular e o mundo da
vida tanto quanto com o mundo do saber que nos circunda. Isso porque para
fazer a semiótica realmente existir (senão salvá-la !) enquanto projeto de ciência,
é à comunidade intelectual em seu conjunto que nós devemos ser capazes de nos
dirigir, e não exclusivamente a outros semioticistas.
Aos antigos e aos novos colaboradores da “AS”, agora renascida, eis como
propomos trabalhar juntos no desenvolvimento de uma revista semiótica conceitualmente rigorosa, crítica e inventiva, plurilinguista, aberta ao mundo — e
legível. Ao mesmo tempo projeto de ciência e projeto de vida, “gai savoir” resumia Greimas, a semiótica bem o merece e nos pede isso.
2. Política editorial
e organização prática
Acta Semiotica, publicação ligada ao Centro de Pesquisas Sociossemióticas8, é a
revista de um grupo internacional de pesquisadores de origem e de orientação
heterogêneas, mas ligado por um conjunto de opções epistemológicas, teóricas
e metodológicas saídas essencialmente da obra de Algirdas J. Greimas. Esta filiação e esta fidelidade, sublinhadas pelo título escolhido ou, antes, mantido, definem a identidade da revista dentro do campo muito diversificado que constitui
a semiótica no mundo. Apesar disso, Acta Semiotica não será o órgão dogmático
de uma “escola” porque a defesa e ilustração de um patrimônio não bastariam. A
fidelidade, como escrevia outrora Jean-Marie Floch, citando Paul Ricœur, exige
a inovação tanto quanto a continuidade : “ela se alicerça numa ética e, portanto,
impõe uma exigência que pode às vezes levar à ruptura”9.
E é justamente repudiando todo dogmatismo que assumimos por objetivo
reabilitar uma semiótica atualmente fechada sobre si mesma, sem que isso constitua uma necessidade. Queremos provar aos leitores de boa fé que a abordagem
estrutural não é monolítica, mas suficientemente aberta em teoria para poder
produzir leituras do mundo diferentes, talvez mais ricas e esclarecedoras que
a maior parte do que muitos, até o presente, provavelmente tiveram ocasião de
7 Cf. Jean-Paul Petitimbert, « La sémiotique à l’épreuve de l’écrit : régimes rédactionnels et intelligibilité », Galáxia, 44, 2020, http://revistas.pucsp.br/galaxia /issue/view/2376.
8 Centro registrado no Diretório de Grupos de Pesquisa do Centro Nacional da Pesquisa – CNPq,
pela Pontífícia Universidade Católica de São Paulo (PUCSP), desde 1995.
9 Jean-Marie Floch, Identités visuelles, Paris, Presses Universitaires de France, 1995, p. 39.
17
conhecer sob o rótulo de “semiótica greimasiana” ou de tal ou outra abordagem
derivada. Para isso, fazemos apelo à paixão, hoje ainda partilhada por alguns entre nós, e também em nosso entorno, para construir uma verdadeira semiótica
viva, uma reflexão para nossa época tão dramaticamente em busca do sentido.
Levando em conta essas escolhas, é compreensível que a revista publique,
sobretudo, textos escritos sob encomendas dirigidas a autores individualmente
escolhidos em função tanto de suas competências como de suas afinidades com
a visada intelectual global da revista. No entanto, isso não exclui em nenhum
grau a publicação de contribuições não solicitadas, mas relevantes : as propostas
exteriores também serão sempre bem vindas. Encomendados ou propostos, os
textos a serem publicados serão submetidos, dependendo dos temas abordados
e dos problemas levantados, quer à avaliação cega de experts escolhidos no seio
da equipe redacional (isto é, entre os 55 membros dos comitês da revista), quer à
apreciação de competências disciplinares exteriores, se for necessário. Os trabalhos a avaliar serão examinados e discutidos com base em critérios de validade epistemologicamente fundados (e não apenas puramente formais) e com um
espírito de ajuda mútua entre pesquisadores que, para além de sua diversidade,
partilham em profundidade um conjunto de opções fundadoras. Dito de outro
modo, Acta Semiotica assume como missão não entregar páginas e mais páginas
de uma semiótica indiferenciada, mas funcionar como o laboratório de pesquisa
de uma equipe, como um espaço de trabalho coletivo a serviço de um projeto
científico comum : a construção de uma semiótica à altura do nosso tempo — o
que supõe abertura de espírito, mas também coerência teórica interna.
Cada número se comporá principalmente de um, dois ou vários dossiês, que
mais frequentemente sairão das sessões do Fórum online igualmente organizado
por Acta Semiotica e pelo Centro de Pesquisas Sociossemióticas. Esse fórum é
concebido à maneira de um seminário de pesquisa. Cada uma de suas sessões
se compõe de cinco encontros de duas horas sobre um tema definido (quatro
apresentações de uma hora com pesquisadores convidados, seguida de uma hora
de discussão, mais um último encontro para debate geral). Após “A pandemia,
acaso ou sentido ?”, questão abordada em junho de 2020, ocorreram as sessões
sobre “Paradoxos do ‘pós-consumismo’” (outubro de 2020), e o “Ritmo — entre
esquematização e interação” (fevereiro de 2021). À diferença do que ocorre em
muitos colóquios, não se trata de uma sequência de solilóquios com minutos
cronometrados, mas de momentos de discussão crítica e detalhada em torno
da exposição de cada colaborador, visando favorecer a redação posterior, para
a revista, de artigos que, tanto quanto possível, dialoguem uns com os outros e
contribuam para o aprofundamento da teoria. Ao lado dessas pesquisas de múltiplas vozes, outros textos, fora dos dossiês, solicitados pela equipe de redação ou
propostos pelos autores, entrarão nas outras rubricas, umas já presentes neste
número inaugural (“Aberturas teóricas”, “Descrições e análises”) e outras destinadas a aparecer em seguida (“Diálogo”, “O ponto semiótico”, “Boas folhas” etc.).
A distribuição das tarefas entre os órgãos encarregados do funcionamento da
revista visa favorecer ao mesmo tempo a concertação e o espírito de inovação.
18
O comitê de redação constitui o núcleo da equipe redacional ; em conjunto com a
direção e o redator chefe, ao qual auxilia no dia a dia, é ele que define a política
editorial da publicação. O conselho editorial, composto por pesquisadores seniors,
desempenha um papel essencial à visada de abertura perseguida, reunindo, de
um lado, semioticistas conhecidos de longa data, e, de outro, representantes de
disciplinas que são os nossos primeiros e mais desejáveis interlocutores (linguística, antropologia, sociologia, direito, filosofia). Os membros do comitê de leitura
partilham com aqueles das outras instâncias o trabalho de leitura e de avaliação
dos textos, sem estarem aí confinados, pois, como o conjunto dos participantes
de Acta Semiotica, eles são chamados a contribuir na orientação geral do dispositivo, propondo novos temas ou problemas a explorar, ou tomando eles mesmos a
tarefa de organização de dossiês da revista ou de sessões do fórum10.
O francês e o português são as principais línguas de Acta Semiotica, mas o
italiano, o inglês e o espanhol são também bem vindos, tanto para as contribuições escritas para a revista quanto para as intervenções orais nos encontros do
fórum.
3. Histórico
Das Actes Sémiotiques a Acta Semiotica11
Nascida em 1978 sob a forma de um Bulletin de informação de algumas páginas
mimeo-grafadas, a publicação, ampliada no ano seguinte pela série monográfica
dos Documents e logo rebatizada Actes Sémiotiques (título que encantou Greimas
quando eu lhe propus), foi, durante um período de quase dez anos, semioticamente entre os mais criativos, o lugar de publicação regular dos trabalhos do que
o “mestre” chamava de “clube dos iguais” (oficialmente, Groupe de Recherches
Sémio-linguistiques), foco de intensas discussões que tinha criado ao seu redor.
Mas sua aposentadoria determinou tamanhas desavenças entre os membros do
grupo que ele resolveu, juntamente com seu redator, colocar um ponto final na
revista. De fato, ela não foi publicada em 1988.
Entretanto, ela renasce, sob uma outra forma, no ano seguinte. Começa então
uma longa fase intermediária, sem linha diretiva muito precisa, a dos Nouveaux
Actes Sémiotiques (1989-2006), série de monografias editada em Limoges sob
a direção conjunta do autor dessa apresentação e de J. Fontanille, que, nessa
época, como diretor da Faculdade de Letras, podia assegurar sua ancoragem
institucional.
Em 2007, houve uma metamorfose tecnológica com a passagem à edição
online. Ao mesmo tempo, as “NAS” começam a ganhar o aspecto de uma revista
propriamente dita com dossiês e seções regulares (Pesquisa, Análise, Resenhas).
Em 2012, nova mutação, simbolicamente sublinhada pelo retorno à denominação Actes Sémiotiques, simplesmente. É o início de um mandato de nove anos
(2012-2020) marcado pela escolha de uma política redacional rigorosa (caça à
10 Ver a rubrica “Organigramme”.
11 Ver a recapitulação cronológica na rubrica “Historique”.
19
trivialidade e ao jargão vazio, trabalho aprofundado sobre a precisão conceitual,
a coerência e a clareza dos textos) e de uma verdadeira política editorial que,
graças a um conjunto de iniciativas coordenadas, permitiu as Actes alargar a
sua audiência (introdução do plurilinguismo, internacionalização dos comitês
editoriais) e se desenvolver internamente (diversificação das rubricas, multiplicação dos dossiês, publicação anual de um grande texto encomendado a um
autor particularmente experiente12), tudo isso sem esquecer o passado (reedição de AS-Documents, Archives ouvertes). Esses esforços desembocaram na
reconstituição (um pouco à maneira do “clube” original), em torno da redação,
de uma equipe internacional de jovens pesquisadores produtivos e promissores,
que compartilham uma ideia exigente de semiótica. Continuar a encorajar tais
vocações pensando na sucessão necessária é também um dos motivos do atual
revezamento, desde as últimas Actes até a presente Acta.
É nesse contexto e, fundamentalmente, contra essa política de abertura tanto
quanto de rigor, que, no início de 2020, de repente apareceu em plena luz uma
divergência de concepção há muito tempo latente a respeito das condições da
sobrevivência — sem falar do desenvolvimento — de nossa disciplina. Publicado
no dia 28 de fevereiro, o número 123 incluiu uma rubrica Dialogue composta de
cinco textos. Três entre eles escandalizaram um alto representante da “escola
de Paris”, autor do trabalho discutido na seção. Intimado a suprimir os três
artigos incriminados, o redator chefe preferiu se afastar da revista para não trair
os autores que acabara de editar e nem desonrar a função de editor. Os textos
em questão foram “des-publicados” — isto é, censurados — no dia 4 de março13.
Quase a metade dos membros da redação demitiram-se nas semanas sucessiva14.
Face a um tal golpe contra o espírito mesmo da revista, a necessidade de um
novo espaço de reflexão, livre e autônomo, impunha-se. Por isso, um ano depois,
surge a Acta Semiotica, último avatar da semiótica greimasiana.
Eric Landowski
Redator chefe da revista Acta Semiotica
Codiretor do Centro de Pesquisas Sociossemióticas
(CPS, PUC, São Paulo) desde 1994
Anteriormente redator chefe da revista Actes Sémiotiques
(1979-1987 e 2012-2020)
12 2013, M. Hammad ; 2014, Fr. Marsciani ; 2015, J. Fontanille ; 2016, J.-D. Urbain ; 2017, B.S.
Jackson ; 2018, Cl. Calame ; 2019, A. Sverdiolas.
13 Contudo, os dois principais deles estão disponíveis graças à revista Galáxia que os acolheu
no mês seguinte : Per Aage Brandt, “De la ‘sujétion’, ou Crise de la sémiotique”, Galáxia, 44, 2020
(http://revistas.pucsp.br /galaxia/issue/view/2376) e Jean-Paul Petitimbert, “La sémiotique à
l’épreuve de l’écrit : régimes rédaction¬nels et intelligibilité”, art. cit., ibid.
14 P. Aa. Brandt, Cl. Calame, G. Ceriani, Y. Fechine, J.L. Fiorin, R. Flores, P. Fröhlicher, M.
Hammad, B.S. Jackson, N. Kersyté, E. Landowski, K. Nastopka, A.C. de Oliveira, R. Pellerey, J.-P.
Petitimbert, P. Sulkunen, F. Thürlemann, J.-D. Urbain.
Acta Semiotica
1, 2021
Ouvertures théoriques
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54162
De la chorématique.
Les dynamiques de l’espace vécu
Per Aage Brandt
Case Western Reserve University
Le terme grec chora désigne le lieu, la place, l’espace où on se trouve, ou qu’on
quitte, etc., bref l’espace en tant qu’il est vécu. Espace vécu et sémiotisé par ce
fait : nommé, interprété, c’est une entité dynamique, auquel nous prêtons des
forces et des formes. Nous pouvons appeler cette forme dynamique que prend
une chora élémentaire un chorème et ainsi proposer de développer une analyse
sémio-spatiale, une chorématique1. Tout dépend bien entendu de ce que nous
trouverons à retenir dans les domaines, élémentaires ou plus complexes, de l’expérience spatiale et spatio-temporelle, en l’examinant de ce point de vue formel,
mais phénoménologique.
Schématismes dynamiques
Un lieu est un espace fermé, entouré d’une frontière plus ou moins nette, créant
en les séparant un intérieur et un extérieur, un dedans et un dehors. Le prototype
est probablement la demeure, le lieu protégé où on vit, derrière des murs qui
1 Notre première élaboration d’une chorématique, ou logique des lieux, date de l’ouvrage
Sandheden, sætningen og døden ([La vérité, la phrase, la mort], Copenhague, Basilisk, 1982). A
l’époque, cette version primordiale allait permettre d’intégrer la sémiotique dynamique de
René Thom et la sémantique cognitive d’Eve Sweetser et de Leonard Talmy, c’est-à-dire les
modèles catastrophistes et les modèles force-barrier, en un paradigme de recherche qui a été
ensuite présenté sous le terme de sémiotique dynamique et cognitive. Voir Les petites machines du
sens (2020, sur ResearchGate).
21
arrêtent les flux dysphoriques qui s’approchent de l’extérieur (la pluie, l’orage, la
malfaisance, la prédation) et qui retiennent les flux euphoriques et les objets qui
existent à l’intérieur, ainsi que les sujets qui s’y trouvent. En ce sens, le chorème
protège. Il détourne, et il retient.
chorème
O÷
O+
détournement
rétention
Fig. 1. Les deux sens de la protection. Détournement et rétention.
L’importance de la frontière chorémique comme double barrière, force
répulsive, ou bien dissuasive, est évidente. La barrière est un répulseur, alors
que l’intérieur est un attracteur ; le chorème en 3D peut donc avoir la forme
dynamique d’un cratère ou d’une bulle, d’un ballon. En termes de topologie catastrophiste, il correspond à un pli (potentiel x3). Cette catastrophe élémentaire
représente pour René Thom l’être. Si le pli est lissé, l’être n’est plus (c’est le néant).
Le pli possède un seul paramètre de variation, la variable de contrôle a dans : y
= x3 + ax. Le minimum, c’est-à-dire l’attracteur, existe si a est négative. Dans ce
cas, la barrière, le répulseur, existe également2.
y
être
a neg.
lieu
=
pli
x
chorème
y = x3 + ax
Fig. 2. Correspondance.
Valoriser, c’est nécessairement intérioriser, retenir, en ce sens ; c’est thésauriser les O+, ce qui présuppose un lieu protégé du trésor, son chorème. Dévaloriser,
en revanche, est un acte qui inverse cette logique spatiale : on invente un lieu négatif, extérieur, et y localise ce qui est déprécié (O÷) ; une déchetterie, un rebut,
2 Un minimum est un attracteur pour des flux qui cherchent une stabilité structurelle demandant un minimum de dépense d’énergie ; c’est cette convention qui fait également du maximum
un seuil et une barrière, un répulseur. La barrière est indifférente à la différence entre ce qui
vient de l’intérieur et ce qui vient de l’extérieur de ce chorème / pli qu’il définit en se roulant sur
lui-même en gardien du fermé. La protection se réalise dans les deux sens.
22
une prison, les exemples ne manquent pas. Les choses ont ainsi leurs places,
d’où elles peuvent pourtant être déplacées, ce qui donne lieu à des récits.
{O}
trésor
rebut
O+
O÷
Fig. 3. Chorématique polaire simple.
C’est ainsi que nous sémantisons l’espace physique, et que nous couvrons le
monde de spécifications géopolitiques et idéologiques : le même et l’autre, ce sont
les entités séparées par les murs des lieux, le tout dans l’espace neutre, ouvert. La
disposition polaire semble surtout servir à des fins idéologiques et narratives :
opposer deux chorèmes contraires, donc deux intérieurs, est déjà plus dramatique qu’opposer simplement un intérieur valorisé et un extérieur neutre3.
Si deux plis se rencontrent ainsi dans l’espace, ils peuvent se rapprocher l’un
de l’autre et s’allier topologiquement pour former un petit univers local à deux
attracteurs. Les deux puits deviennent alors des forces en conflit, et cette formation devient agonistique. C’est ce qui arrive quand deux chorèmes se touchent et
se recoupent. Topologiquement, on a alors ce qui correspond à la catastrophe
cusp : y = x4 + ax2 + bx, où a et b sont les variables de contrôle.
a
b
S1
S1
S2
=
S2
S1
S2
state de conflit
Fig. 4. Conflit chorémique, formation de cusp.
3 Le carré sémiotique de Greimas et Courtés correspond à cette chorématique simple. Cf. Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, 1979.
23
Ce conflit peut donner lieu à un échange ou à une lutte, au sens où les deux
attracteurs se partagent ou se disputent les flux énergétiques qui passent les
barrières. L’intersection chorémique peut même se transformer en attracteur
stable, et on aura alors une topologie locale à trois attracteur (x6), la catastrophe
papillon4.
Dans l’espace vécu, on rencontre ce conflit chorémique dans les jeux sportifs
de balle et de ballons, ou dans le jeu d’échecs. Il est également présent dans la
disposition spatiale des assemblées politiques (gauche — centre — droite).
Les jeux agonistiques spatialisent toujours explicitement, et ils manifestent
un autre trait syntaxique très important : l’encadrement. Il y a un terrain de jeu
fortement démarqué. Ce cadre constitue en soi un chorème englobant ; il faut
donc comprendre comment un chorème peut en englober un autre. Il y aura
dans ce cas un pli dans le pli, de sorte qu’on n’accède pas au premier sans passer
par le second. Le potentiel x3 du pli devient alors un potentiel x5, et le pli se transforme en queue d’aronde. L’enchâssement représente sémiotiquement la figure
conditionnelle : un espace et ce qu’il contient ou ne contient pas détermine ou
conditionne un autre espace qu’il enchâsse. Un champ de possibilités détermine
ainsi ce qui devient un sous-champ de possibilités.
Ch 1
Ch 2
p
p
y
Ch 1
Ch 2
=
x
chorème
y = x5 + ax3 + bx2 + x
Fig. 5. Enchâssement chorémique. Pli dans le pli, queue d’aronde5.
On peut désormais envisager des chorèmes qui entrent dans d’autres chorèmes, d’ordre supérieur, ou qui en sortent. Les dynamiques de ceux qui se déplacent seront alors affectées par celles qui les reçoivent ou qui les laissent partir. Si
un chorème est un lieu imprégné par un certain caractère, une qualité déterminant ce qu’il contient, le chorème mobile qui y entre sera à son tour imprégné par
ce caractère, cette qualité. C’est ce qui donne lieu (comme on le dit si bien) à la
sémantique propositionnelle : le chorème Sujet entre dans le chorème Prédicat,
4 Nous avons récemment eu l’occasion de nous servir du modèle papillon pour rendre compte
de la dynamique de l’énonciation (Actes Sémiotiques, 123, 2020). Nous expliquons dans l’article
mentionné le déploiement de cette catastrophe.
5 La topologie de contrôle de la queue d’aronde est discutée dans une interprétation narrative
in P.A. Brandt, La charpente modale du sens (Amsterdam, Benjamins, 1992). C’est le chemin de
déformation traversant cette topologie de déploiement qui décide du sens attribuable, parce que
ce chemin caractérise le temps du changement de la condition spatiale des entités le parcourant.
Ces entités sont représentées par le p du graphe ci-dessus, fig. 5.
24
S « devient » donc P et « restera » P jusqu’à en sortir — S ne « sera » alors plus P. La
négation dans S ¬ P exprime l’extériorité entre S et P. Si S est P, il sera déterminé
par le sens de P, c’est-à-dire par la condition que P impose à ce qui y est entré. Une
petite logique spatio-temporelle et dynamique s’installe dans le monde vécu, si
on pense de cette manière. La conditionnalité s’ensuit directement : Si P contient
la qualité pluie, S en sortira mouillé. Si P est un temple, S peut en sortir béni et
touché par la magie de la divinité. Si S est dans P, et que P contient la substance
Q, alors S s’expose à l’effet de Q. Il peut évidemment encore se protéger contre
Q s’il entre dans un R anti-Q auparavant ou après-coup, et qu’ainsi il se trouve
encapsulé dans R pendant qu’il traverse P. On a alors une constellation {P(R(S))},
facile à exemplifier. Epidémie, masque, sujet.
Les schématismes dynamiques ne connaissent pas d’échelle : qu’il s’agisse
d’un minime phénomène quotidien (telle la logique d’un parapluie) ou d’un concept à grande extension comme la gestion d’un vaste territoire, la pensée se sert
des mêmes formes.
Chorématique sociale
Ainsi, on peut considérer qu’une société se compose de plusieurs composantes
collectives qui se conditionnent mutuellement. Il y a une composante organique
qui assure les vivres et qui est indispensable à l’existence même d’une population
territorialisée par l’agriculture (dans la préhistoire, –8000) ; disons que ce sont
là les êtres de la terre. Ils sont fragiles, et les conflits entre tribus sont fréquents
et meurtriers. Or, depuis l’âge du Bronze (–3000), ce chorème organique entre
dans une bulle protectrice, un chorème symbolique composé de guerriers et
de prêtres qui garantissent la spiritualité de la violence protectrice offerte. Ce
sont les êtres du métal6. Désormais les êtres de la terre se trouvent donc protégés
par les êtres du métal. Le nouveau problème qui surgit immédiatement, c’est
que ces protecteurs exploitent et terrorisent aussi la population ; il faut donc
s’en protéger de nouveau, ce qui se fait en intercalant une sphère supposée régulariser les rapports entre le métal et la terre, entre la violence sacrée et la
population organique. Cette sphère interposée correspond au surgissement de la
législation, des villes-cités, d’une vie « publique », fondées sur l’extraction d’une
troisième catégorie écologique après les vivres et les métaux : la pierre. Les êtres
de la pierre, aujourd’hui du béton urbain, s’intercalent et inventent des régimes
civiques empêchant les guerriers sacrés de saccager la population, maintenant
en partie devenue des « citoyens ». C’est l’origine de la vie publique et politique ;
une polarisation inévitable opposera désormais socialement une « droite » qui
voudrait affaiblir les murs de la pierre pour permettre au symbolique d’atteindre
l’organique, comme cela se voit dans les régimes autoritaires et les populismes
de nos jours, et une « gauche » qui cherche à renforcer au contraire la pierre, et
ainsi à soutenir la protection de la population contre sa « protection » prédatrice.
6 A savoir, le métal des armes, des insignes de la religion et de l’argent (de la monnaie métallique).
Casernes, temples, banques, souvent mélangés ou fusionnés.
25
En temps de guerre, la pierre se tait, et le symbolique est soutenu partout ; en
temps de paix, en revanche, le discours politique de la pierre fleurit.
Intégraton protectrice 1
Intégraton protectrice 2
Symb.
Ês de
la terre
Ês des
métaux
Sphère
organique
Sphère
symbolique
Ês de
la pierre
Org.
Sphère politique
Symb.
Pol.
Org.
Société organique, politique, symbolique
Fig. 6. La dynamique sociale de la terre, du métal et de la pierre.
Les chorèmes se déplacent facilement, et l’organique peut par exemple en
partie dépasser le politique, se trouvant ainsi directement sous le symbolique ;
ainsi le régime légaliste peut coexister avec un anti-régime populiste fascisant.
Ce modèle correspond probablement à une intuition largement partagée dans la
communauté mondiale qui dans la conjoncture actuelle a l’occasion de comparer
et évaluer l’état des nations et des régions de la planète.
Le rôle de la sphère politique est ainsi de s’intercaler entre la violence symbolique et la base organique, et de constituer d’une part un espace de communication, de discours et d’échanges inscrivant l’organique dans un milieu civique
permettant la régulation des comportements et la délibération sur les problèmes
communs ; et d’autre part un rempart contre l’arbitraire agonistique des guerriers et des religions, bref un espace démocratique au sens structural profond
et élémentaire, voire rudimentaire. Le nouveau problème qu’elle introduit est
évidemment que les professionnels de la sphère politique doivent naviguer entre
leurs « citoyens » internes (organiques) et leurs souverains externes (symboliques). C’est peut-être là le problème de ce nouvel emploi du langage : le discours ;
il s’adresse à une « population » interne, mais au nom d’une souveraineté externe
soutenant l’autorité performative (speech act force) de son énonciation. Ou bien il
s’adresse à la souveraineté externe au nom de la population, comme dans le modèle idéal de la « démocratie » moderne. L’ambiguïté de l’énonciation discursive
est probablement constitutive, en ce sens.
Chorématique de la ville
L’instance de la ville, demeure des êtres de la pierre, dans notre terminologie
écologique, comporte une autre complexité structurelle à étudier. C’est que, à
26
l’intérieur de l’enceinte de la ville, intra muros, il doit y avoir trois instances :
une administration, lieu de gouvernement ; des temples et autres lieux sacrés
(comme des banques) ; et entre les deux, des marchés, lieux d’échanges. Le pouvoir exécutif, le pouvoir sacré, et entre les deux, le pouvoir effectif, pratique, des
valeurs concrètes. Les trois instances ont ceci en commun qu’elles nécessitent
un contact continu avec le monde, et d’abord avec le territoire extra muros, un
moyen efficace à la fois i) de communication administrative, ii) de transport,
surtout de vivres et de marchandises, et iii) de contrôle doctrinaire : bref, une
dimension transcendante.
Les villes se posent donc le long des grands chemins, sur des fleuves, sur les
bords de mer, ou si possible, sur des estuaires. Pour des raisons évidentes, la
traversée aquatique doit permettre à chaque partie sectionnée de fonctionner
intégralement. On peut ainsi proposer un modèle chorématique de la Ville prototypique ; il enchâsse (dynamique de queue d’aronde) entre ses murs un conflit de
chorèmes avec une nette intersection (dynamique de papillon) ; et il est marqué
par une coupe transcendante toujours présente. Dans l’espace libre entre ses
murs de défense et les trois instances mentionnées, on peut noter l’existence
d’une sphère publique, ou la conversation, l’art, le divertissement, le sport, la
philosophie « péripathétique », la poésie, la parade érotique, etc. peuvent se
déployer.
enceinte
sphère publique
zone
admin
marché
zone
sacrée
route
ou fleuve
Fig. 7. Modèle chorématique de la Ville minimale.
L’espace visible et habité d’une ville n’est évidemment pas réductible à une
telle description géographique ; le modèle décrit seulement un schématisme
qui peut constituer une sorte de structure sous-jacente à ce que le plan de la
ville nous montre. Une mairie, un marché couvert et une caisse d’épargne, une
église..., les restes d’un ancien mur d’enceinte. Si les composantes catégorielles
sont supposées être présentes, elles sont évidemment là historiquement, dans
la mesure où la vie collective les a trouvées inscrites, projetées, ou projetables,
sur les particularités géographiques de l’endroit : vallée fluviale ou grande route
avec des buttes aptes à marquer les zones à distinguer. Il y a ainsi en général
un blending entre le schématisme chorématique et la particularité territoriale
27
qui s’offre à un développement urbain. La perception de ce qui nous entoure est
toujours double : on perçoit l’horizon géographique qui s’offre, et on perçoit la
distribution chorématique qui fait que le premier ait un sens ; on projette la dernière perception sur la première, et on « vit dans le blend » des deux, comme le
dit le cognitiviste Mark Turner7. Pour comprendre ce processus de « blending »,
il faut passer par l’explication qui suit concernant le rapport entre chorèmes
et espaces mentaux. Il est utile de commencer par les morpho-sémantiques du
langage.
Aspect, temps, mode
Revenons donc aux phénomènes élémentaires de la sémantique quotidienne et
langagière. La forme du trajet du chorème S à travers le chorème P s’exprime dans
les valeurs aspectuelles, qui varient selon les langues et les mises en scène mais qui
le font par rapport à quelques principes invariables particulièrement simples.
Commencer, c’est entrer, pour un S, dans un P. L’inchoatif consiste autrement
dit à franchir ce seuil chorématique. Cela peut demander un effort (« J’ai fini par
comprendre... », inchoatif d’insistance). Le duratif marque le fait d’y rester, notamment pendant que quelque chose d’autre arrive, plus ou moins brusquement,
en aoriste (« Je faisais la vaisselle, quand le téléphone sonna... »), de sorte que la
condition P marque également le nouvel événement qui entre dans P (« J’ai donc
perdu le téléphone dans la cuvette... »). La constellation aspectuelle des états et
des événements est essentielle à l’articulation de ce qui « est » et de ce qui « se
passe ». Le terminatif marque la sortie, encore une fois plus ou moins difficile, ce
que nos adverbes spécifient volontiers (« J’ai finalement cessé de fumer »). Mais
l’itératif ajoute une nouvelle entrée ou toute une série de nouvelles entrées sur
un même chorème, et qui peut conditionner ce qui éventuellement s’y passe
(« Il toussait tout le temps, de sorte que je n’ai pas bien compris ce qu’il essayait
de me dire »). L’aspect sert souvent à mettre en contact spatial les temps des
événements.
trajet inchoatif
R
E
trajet terminatif
trajet duratif
R
E
trajet itératif
R
R
E
E
R = chorème de réalisation
E = événement, acte, état
Fig. 8. Valeurs aspectuelles élémentaires.
7 Cf. G. Fauconnier et M. Turner, The Way We Think. Conceptual Blending and the Mind’s hidden
Complexities, New York, Basic Books, 2002.
28
C’est le cas de la conjoncture particulière du « stress » ou du carpe diem. Elle
fait se rencontrer deux aspects de transition, le terminatif et l’inchoatif : on est
encore dans un chorème dont on sortira, mais déjà dans un autre chorème dont
on n’échappera pas. Dans le sonnet magnifique mais cruel du poète espagnol
baroque Luis de Góngora, Mientras por competir con tu cabello, la dame apprend
de la voix du poète qu’elle est encore belle mais qu’elle a déjà perdu sa jeunesse,
il faut donc qu’elle se hâte d’aimer (le poète), qu’elle se décide pendant qu’il est
encore temps.
Le sujet S est encore dans X mais déjà dans Y, d’où il ne peut sortir. Et Y s’éloigne de X.
Encore
X
S
Déjà Y
Fig. 9. Encore — déjà. Le drame du « stress ».
Il peut s’agir d’une situation écologique ou personnelle encore vivable (X) mais
déjà dégradée (Y), et l’intersection XY est destinée à disparaître : S aura perdu la
condition X et se retrouvera exclusivement dans la condition Y.
Les modalités ont à voir avec la consistance de la barrière, qui peut s’ouvrir
et donc laisser l’objet, le sujet ou le chorème, mobiles, passer — entrer ou sortir.
D’où l’importance des négations ; une porte (barrière) se ferme, et deux négations
apparaissent ; une porte (barrière) s’ouvre, et les deux négations disparaissent :
« ne pas pouvoir être n », ou entrer dans X (par exemple une discothèque), « ne
pas pouvoir ne pas être » dans X, ou en sortir (par exemple d’une prison). On doit
alors rester dehors ou rester dedans. Qu’il s’agisse de la réalisation d’un être ou
d’un faire ne fait d’ailleurs pas de différence modale. Devoir-X exprime toujours
un pouvoir-X sous négation, soit simple, soit double ; dans les deux cas, la barrière
de réalisation est fermée — que X soit situé à l’extérieur ou à l’intérieur.
On peut également, dans la cognition intersubjective que nous appelons communication, schématiser X comme un rapport à l’autre, ce qui permet de spécifier
le régime modal, et ainsi de distinguer la modalité déontique de l’épistémique et
la fondamentale, aléthique, qui dans cette figure intersubjective est performative.
Le sujet et l’autre sont alors considérés comme des chorèmes, et la communication est vue ou sentie comme un partage et un échange qui transporte des
entités entre les deux chorèmes personnels.
En effet, quand deux personnes communiquent, elles « s’ouvrent » l’une vers
l’autre, et cette double ouverture crée des échanges possibles. On établit ainsi une
intersection entre le chorème de soi8 et le chorème de l’autre, une zone partagée,
8 Nous projetons tous un petit espace circulaire « péri-personnel » autour de nous, littéralement,
ce qui décide des distances réservées à certaines interactions, intimistes, amicales, collégiales,
29
où on peut déposer des thèmes ou des objets à considérer ensemble, ou plus fondamentalement négocier l’espace occupé9. Cela rend la communication possible,
aléthiquement ; un désaccord diminuerait immédiatement l’intersection, alors
que l’accord empathique total l’augmenterait jusqu’à frôler la fusion. L’intersection est un attracteur plastique.
S1
S2
Fig. 10. La communication.
Le geste de la poignée de main exprime le schéma. L’ancienne coutume
grecque du symbolon, par laquelle les amis gardent chacun un morceau de terre
cuite brisée en deux, renvoie à l’intersection symboliquement rétablie par l’assemblage des deux morceaux après une séparation. On peut d’ailleurs aussi se
quereller, et commencer à devenir verbalement agressif : on profite alors de l’ouverture de l’autre pour déposer des objets négatifs dans la zone partagée, ce qui
s’appelle argumenter ad hominem. Par là on mord pour ainsi dire dans la chair
de l’autre ; certains le font d’ailleurs littéralement, à des moments particulièrement échauffés de l’échange agonistique. La transition à la violence physique est
toujours possible.
S2 envahit l’espace péripersonnel de S1 et élimine les objets : outrage, offense —
S1
O1
O2
S2
S1
S2
Fig. 11. La querelle.
Les intersections intimistes passent rapidement à de tels stades ; l’ouverture
interpersonnelle chorématique est toujours dangereuse. Les rapports de pouvoir
s’installent, précisément par l’effet de l’affaiblissement des barrières chorématiques — qui sont donc des réalités psychologiques et sociales à prendre au
sérieux.
commerciales etc. Nous marquons nos attitudes envers l’autre en nous rapprochant ou en nous
éloignant physiquement de lui, dans la théâtralité quotidienne. Le phénomène constitue comme
on sait l’objet d’étude de la proxémique.
9 Si je peux dire à quelqu’un : « Vous pouvez entrer ! », c’est parce que je contrôle l’état de la
porte, c’est-à-dire la force de ce répulseur qui protège mon chorème.
30
Si S2 dans le graphe de la communication (fig. 10 et 11) est cette fois une communauté, alors que S1 est un membre prospectif de cette communauté, le rapport
devient déontique. S1 doit (= ne peut pas ne pas) en pareil cas honorer les normes et
les comportements moraux et souvent physiques de S2 pour pouvoir obtenir son
passeport d’identité participative. Il doit payer ses impôts, par exemple. Il doit
renoncer à certaines pratiques et en adopter d’autres pour pouvoir s’inscrire. Ce
qui explique l’opposition entre éthique et morale : alors que l’éthique concerne le
respect S1-S2 d’individu à individu, les deux étant corporels et mortels, la morale
exprime le lien S1-{S2}, le tribut payé par l’individu corporel, mortel, au groupe
abstrait et en principe immortel, et pour autant « spirituel »10. La déontique est
un régime moral de la modalité.
La modalité épistémique, en revanche, est un dispositif critique connectant
deux chorèmes. L’un contient une idée propositionnelle, un postulat, un scénario imaginaire, un état de choses hypothétique et simplement pensable, bref
une pensée (P1) ; l’autre constitue l’ensemble des pensées ({P2}) qui selon le sujet
méritent de figurer dans son savoir et de rester dans sa mémoire. La question
critique est de savoir si P1 peut être admise dans l’ensemble {P2}. Ce dernier
ensemble est un chorème Vérité pour le sujet11 ; P1 doit donc correspondre à
des critères pour être admise, elle doit être « vraisemblable » par rapport au
contenu préalable de {P2}, et offrir des traits qui répondent aux attentes du sujet,
à ses espoirs ou ses craintes, mais aussi à son sens esthétique, scientifique ou
philosophique. En un sens, P1 doit encore une fois « payer un prix » pour être
admise. On ne peut pas croire à tout et à n’importe quoi. Les idées possibles sont
admises, souvent au prix d’une reformulation, et les impossibles sont rejetées et
doivent rester en dehors de ce for intérieur contenant ce que le sujet juge pouvoir
« admettre », soit comme des vérités probables (qui risquent de sortir de nouveau), soit comme des vérités nécessaires, indispensables au bien-être mental
du sujet, ou à sa philosophie.
Les modes se rapportent à ce dernier point, au mode d’être de nos contenus
de pensée. Dans les propositions subordonnées, surtout dans les complétives
objet d’un verbe transitif exprimant une attitude mentale, le mode se manifeste
sémantiquement avec une certaine clarté12. Dans les langues romanes, les variations entre indicatif et subjonctif jouent dans ces conditions sur quatre valeurs
du sens verbal exprimant des attitudes mentales13. On a typiquement deux séries
10 Spirituel veut simplement dire immortel, comme l’est un groupe, une communauté, du fait
qu’ils se composent d’éléments remplaçables, et qui s’inscrivent dans le groupe en partageant
son « esprit » communitaire.
11 Ce chorème Vérité n’est pas nécessairement organisé comme une vision du monde, une
Weltanschauung, mais peut être un conglomérat plus ou moins chaotique et contradictoire,
selon le style mental du sujet.
12 Le mode se manifeste dans bien d’autres types de propositions subordonnées, et il doit être
vu en relation directe avec les modes en proposition principale : l’impératif, l’interrogatif, le
constatif, l’exclamatif.
13 Je reprends ici mon étude sur la question, « Mode, textualité » publiée dans Revue Romane,
VI, Fasc. 2, 1971. J’utilise la même notation que dans cet article. L’idée est développée dans « It’s
31
morphématiques, donc deux ensembles « signifiants » (indicatif, subjonctif)
pour quatre signifiés que nous nommerons :
a) l’intentionalis : je veux/ordonne que X : subjonctif ;
b) l’imaginalis : je me figure/crains que X : indicatif/subjonctif ; conditionnel ;
c) l’intellectus : je sais/vois que X : indicatif ;
d) l’affectus : je regrette que X : subjonctif. Indicatif en latin.
L’italien et l’espagnol ont plus de cas de subjonctif en b que le français, dû
à la persistance du système latin. D’autres langues et familles de langues, sans
morphologie subjonctive, utilisent des expressions modales ou syntaxiques pour
les mêmes valeurs (a : I want this to be done today ; b : I fear (that) he will leave
me ; d : I regret that this may hurt you). La sémantique de l’enchâssement phrastique articule ainsi un espace-temps ET1 où un sujet envisage un scénario, et un
espace-temps ET2 qui serait celui de ce même scénario envisagé. Dans a et b, le
contenu de ET2 n’est pas affirmé comme réel, R, alors qu’il est affirmé comme
réel dans c et d. En revanche, dans a et d, le sens de ET2 est assumé comme
performatif, P, il modifie la relation entre les sujets dans ET1, alors que cela n’est
pas le cas dans b et c. Le subjonctif exprime donc fortement, en français, ou bien
la constellation ÷R & P, a, ou bien la constellation R & P, d. L’attitude neutre, constative, « objective », en c, correspond à R & ÷P ; et l’attitude plutôt interrogative,
incertaine, de b, se résume en deux critères négatifs, ÷R & ÷P. En résumé :
a : ÷R, P — ET2 est désiré par le sujet de ET1 ;
b : ÷R, ÷P — ET2 est imaginé par le sujet de ET1 ;
c : R, ÷P — ET2 est assumé comme vrai par le sujet de ET1 ;
d : R, P
— ET2 est vrai et affectivement valorisé par le sujet de ET1.
Cette morphologie RP est évidemment de la plus grande importance pour la
pensée, puisque c’est par elle que nous nous rapportons et nous nous référons à
la réalité mondaine et temporelle, au passé, à l’avenir et au possible en général,
c’est-à-dire à tout ce qui doit être situé en dehors du chorème de notre présent
(ET1). Nous planifions l’avenir (a) et l’évaluons, quand il est devenu du passé (d) ;
nous examinons et interrogeons le permanent et le récurrent (b) et nous observons ses transformations (c).
Chorématiquement parlant, ce mécanisme complétif-objet de la grammaire
des langues (romanes) nous montre, en le résumant, un phénomène universel :
le fonctionnement épistémique élémentaire de l’esprit humain. Parmi tous les
chorèmes que nous vivons — la pièce, la maison, la ville, le pays, le continent, la
planète ; les groupes, les populations, les cultures... — il y en a un et un seul que
nous ne quittons jamais : le chorème phénoménal du présent, celui que contient
la perception présente de ce qui nous entoure et nous habite, de notre propre
corps, de notre attention, et de notre imaginaire actif par lequel nous projetons,
five o’clock : Micro-prosody and Enunciation », qui étudie les variations détectables y compris
dans l’intonation phrastique (in P.Aa. Brandt, The Music of Meaning. Essays in Cognitive Semiotics,
Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars, 2019).
32
grâce aux ET1—ET2 (supra) et les embrayeurs14 a, b, c, d, volontairement ou
involontairement des espace-temps autour de nous qui font notre réel. Je vais
essayer de proposer une analyse de cette partie phénoménologique de la dynamique du sens.
Je me laisse guider par un exemple personnel. Je pense à mon pommier. Il
est regrettablement en train d’être étouffé par un méchant tilleul. Je me promets
donc d’aller me mêler de la bagarre végétale et de couper les branches de tilleul
qui gênent le bon développement de mes pommes. Le sujet (moi) utilise en réalité les quatre embrayeurs avant de se décider : il voit la situation (c), il regrette
et se reproche (d) de ne pas avoir réagi plus tôt, il se demande comment faire
maintenant (b) et il se met en route avec une échelle et une scie (a), car il veut
que ces branches pernicieuses disparaissent, et ainsi, il a un plan.
Il y a donc un chorème de base, celui du sujet, relié mentalement, et éventuellement par des expressions grammaticales, à une série d’espaces mentaux, c’està-dire à des chorèmes imaginaires, une constellation qui finalement conduit à
une décision prise dans le chorème de base, à un événement je-veux. Le résultat
est un réseau qui correspond à un processus par lequel trois unités de sens,
établies par c, d et b, se rencontrent dans un chorème d’intégration, souvent
narrative, comme dans notre exemple, aboutissant dans le plan volitif reconduit
vers la base par a. L’apport de b est décisif pour la mise en œuvre pratique, la
réalisation schématisée, de l’appel au changement introduit par d.
Voici le réseau processuel des six instances sémiotiques impliquées dans
ce petit épisode de pensée pratique. Il coïncide avec le graphe de l’intégration
conceptuelle connue sous le nom de modèle sémio-cognitif de « blending », qui
intègre des « espaces mentaux » — et ce n’est pas un hasard : les chorèmes imaginaires (ET2) forment une classe de chorèmes spécifiés par le fait de se trouver
ancrés dans un chorème de base (ET1) par un embrayage modal (a/b/c/d), ce qui
précisément les rend imaginaires, ou mentaux, selon les terminologies.
14 Embrayeurs au sens de Greimas, mais dans une problématique inversée où il s’agit du lien
fragile entre la « bulle » du sujet et toute autre bulle. Pour Greimas, génératif, le sens objectif,
mondain, était établi avant que le sujet n’entre en scène.
33
embrayages initiaux
Chorème
de base
δ
γ
évaluation
situation
botanique
Pommier
tilleul
« conflit »
ET1 du
sujet
Entre S-p
Et S-t
embrayage
schématique
β
observation
proj.
projections
α
méthode :
scie, échelle
et moi, sujet
proj.
p/t, sit.
sc., éch.
sujet
Intégration
narrative, ET2
maturation
plan
d’exécution
Fig. 12. Intégration chorématique.
L’intégration, ici narrative, se fait en fonction des entrées de la part des composantes imaginaires de cette boucle décisionnelle (d’où la direction des flèches
de projection, d’embrayage, et de maturation perspectivante). Le modèle suggère
que la production de sens est, dans de tels cas, en quelque sorte circulaire : elle
se fait par embrayages efférents et puis afférents par rapport au chorème de
base (base space). Le vouloir est en effet senti comme un aboutissement, comme
l’issue d’un processus de pondération, même s’il est automatique ; c’est comme
un état qui arrive au sujet (« ma décision est mienne, parce qu’elle vient vers moi,
elle me vient à l’esprit », pourrait dire le sujet).
L’attention efférente n’est jamais volitive, elle observe, elle évalue, ou elle rêve,
mais laisse le sujet tranquille quant à sa participation ; seule, la volitive engage le
corps (imaginaire) du sujet ou de son autre (« je veux que tu... »), délégué du sujet.
Si cette analyse est correcte, la pensée procède donc en boucle, quand elle
combine et intègre des composantes tantôt abstraites, tantôt concrètes, par des
retours réguliers au chorème de base, où s’accumulent ainsi les étapes de nos
raisonnements souvent sinueux et indécis. Elle constitue sans doute un « flux »
perpétuel, mais ce flux est modalement organisé, et c’est probablement cette
organisation universelle qui explique que nous arrivons en général à suivre le
raisonnement de nos co-sujets. Il y a une structure dynamique, une certaine
cuisine mentale, qui contrôle les aléas de nos contenus en les canalisant dans
des réseaux chorématiques préétablis.
34
La pensée topologique. Ontologie.
Les analyses présentées illustrent, bien que ponctuellement, le rôle que la chorématique peut jouer pour faire le pont entre la sémantique cognitive, avec ses
containers et ses schémas force-barrier, et la sémiotique structurelle et dynamique,
topologiquement orientée, celle que les travaux philosophico-mathématiques de
René Thom ont inaugurée. Les modèles catastrophistes de Thom, notamment les
cuspoïdes, permettent déjà de déployer les espaces topologiques élémentaires à
l’œuvre dans les schématismes dynamiques que nous découvrons en étudiant la
cognition in vivo, ce qui est la vocation de la sémiotique, à la suite de la phénoménologie.
L’expérience des situations topographiques où se rencontrent les dramatis
personae et ce véritable genius loci qu’est le lieu même — la fureur de l’orage sur
notre tête, les eaux qui montent, ou les sables mouvants qui nous engloutissent,
bref, l’instabilité fondamentale des forces qui nous enveloppent et conditionnent
nos actes15 — cette expérience appelle une description dynamique du rapport
entre les choses et leurs espaces de « support », et notamment entre ces espaces.
La pensée elle-même est topologique et, nous avons voulu le montrer, topo-logique.16 Mais la pensée de la pensée ne le comprend que si elle se regarde de
l’extérieur, ce qu’elle arrive à faire dans la mesure — certes instable et fragile —
où elle trouve les diagrammes à l’œuvre quand spontanément elle active ses
schématismes et les exprime. Si la sémantique du langage est topologique, c’est
qu’elle doit simuler la « sémantique » de la pensée pour pouvoir l’exprimer. Et
si les diagrammes graphiques décrivent les opérations cognitives, c’est qu’ils
simulent les diagrammes mentaux de la pensée même. Ces simulations, nous
les critiquons et les corrigeons sans cesse, ce qui montre leur contact avec ce
qu’elles visent. Ce constat ontologique est prometteur ; la pensée peut, au moins
en principe, se comprendre elle-même. Sinon, aucune sémantique ne serait
d’ailleurs possible.
Bibliographie
Brandt, Per Aage, « Mode, textualité », Revue Romane, VI, 2, 1971.
— Sandheden, sætningen og døden. [La vérité, la phrase, la mort], Copenhague,
Basilisk, 1982.
— La charpente modale du sens, Amsterdam, Benjamins, 1992.
— Dynamiques du sens, Aarhus, Aarhus University Press, 1994.
— The Music of Meaning. Essays in Cognitive Semiotics, Newcaste upon Tyne, Cambridge Scholars, 2019.
— Cognitive Semiotics. Signs, Mind and Meaning, Londres, Bloomsbury, 2020.
15 Idée chère à Michel Serres. Voir Genèse, Paris, Grasset, 1982.
16 On pourrait dire que la logique formelle offre un portrait de la pensée privée d’espace-temps.
Privation qui l’extrait de l’imaginaire où seulement elle peut inventer et faire des découvertes
synthétiques, et non seulement analytiques, au sens de Kant et de la philosophie analytique.
35
— « La dynamique énonciative de la subjectivité », Actes Sémiotiques, 123, 2020.
Fauconnier, Gilles et Mark Turner, The Way We Think. Conceptual Blending and the
Mind’s hidden Complexities, New York, Basic Books, 2002.
Greimas, Algirdas J. et Joseph Courtés, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la
théorie du langage, Paris, Hachette, 1979.
Serres, Michel, Genèse, Paris, Grasset, 1982.
Sweetser, Eve, From etymology to pragmatics, Cambridge, Cambridge University
Press, 1990.
Talmy, Leonard, « Force Dynamics in Language and Cognition », in id., Toward a
Cognitive Semantics, Cambridge (Mass.), MIT Press, 2000, chap. 7.
Thom, René, Stabilité structurelle et morphogenèse. Essais d’une théorie générale des
modèles, Reading (Mass.), W.A. Benjamins, 1972.
Mots clefs : aspectualité, blending, catastrophe, chorème, chorématique, communication, diagramme, espace, proxémique, sémiotique cognitive, topologique.
Auteurs cités : Gilles Fauconnier, Algirdas J. Greimas, René Thom, Mark Turner.
Plan :
Schématismes dynamiques
Chorématique sociale
Chorématique de la ville
Aspect, temps, mode
La pensée topologique. Ontologie.
Acta Semiotica
1, 2021
Ouvertures théoriques
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54213
Les horizons de sens
de la persévérance humaine
Alain Perusset
Université de Lausanne
Introduction
Au cours des années 2000, la sémiotique s’est équipée de nouveaux modèles et
outils pour étudier les pratiques sociales de tous ordres1. Initialement fondées
sur des considérations interactionnelles, ces recherches se sont rapidement
déplacées sur le terrain du social et du culturel. Dans ce contexte, la sémiotique
en est venue à s’intéresser à des problématiques proprement anthropologiques
et c’est pour poursuivre la réflexion dans cette voie que nous nous proposerons
dans cette contribution de dresser une typologie des horizons de sens de la persévérance humaine. Soit : pour quels motifs les individus (quelles que soient
leur histoire, leur culture et leur époque) sont-ils enclins à continuer de vivre et
d’agir ?
Pour répondre à cette question, nous opterons pour suivre une voie peut-être
peu conventionnelle en sémiotique, que nous reconnaîtrions donc volontiers
être impertinente : nous approcherons le problème en ne considérant rien moins
que la vie, et surtout en faisant de cette énergie le centre de l’intentionnalité des
activités du vivant, donc de celles des humains également. Pour cette raison, la
discussion — certains diront, la métaphore — sera filée autour d’une vie qui agit,
dicte, pressent, souhaite, manœuvre… Par ce cheminement de la pensée sur le
1 Cf. E. Landowski, Passions sans nom, Paris, PUF, 2004 ; Les interactions risquées, Limoges, Pulim,
2005 ; Avoir prise, donner prise, Actes sémiotiques, 112, 2009 ; J. Fontanille, Pratiques sémiotiques,
Paris, PUF, 2008.
37
mode de l’essai et dans une perspective librement inspirée du vitalisme (donc
ni finaliste ni mécaniste2), nous souhaitons montrer que dans les caractères
généraux du vivant se trouvent des tendances qui, extrapolées au domaine des
activités humaines, peuvent s’avérer constituer de véritables horizons de sens
anthropologiques, que nous estimons être au nombre de quatre : la Puissance, la
Paix, le Plaisir et la Prospérité.
1. Les caractères généraux du vivant
1.1. Une histoire d’énergie
Le cosmos, notre univers, est un entrelacs d’énergies soumises à des lois déterminées et régies par la causalité physique. Il s’y trouve pourtant une énergie
qui fait exception : la vie, énergie « imprévisible et libre »3, qui crée une zone
d’indétermination là où elle s’active, du fait qu’elle ne suit pas une trajectoire,
mais poursuit un but — qu’elle a donc un sens.
La vie est ainsi une énergie intentionnelle, parce qu’elle tend vers quelque
chose ; elle vise à ne pas s’évanouir, autrement dit, à s’épanouir. Par cette tension, elle révèle aussi contenir comme principe la puissance. En effet, pour parer
à toute menace (qui ferait qu’elle s’évanouisse) ou tout obstacle (qui empêcherait qu’elle s’épanouisse), la vie cherche par tous les moyens, et constamment,
à gagner en puissance. C’est la raison pour laquelle, partout où elle saisit une
opportunité de se déployer, elle s’immisce, se glisse. En ce sens, cette puissance
d’agir s’avère aussi être une intelligence, car elle crée et recrée sans cesse sa
voie — son sens — pour se maintenir dans le monde ; elle est une intelligence,
parce que, du néant, elle est capable de tirer de l’inédit4.
De la sorte, si la vie est à la fois une volonté de puissance (pour reprendre
l’expression de Nietzsche) et une intelligence créatrice (comme nous l’enseigne
Bergson), c’est parce qu’elle est extrêmement vulnérable et que sans cette forme
d’intelligence elle ne pourrait survivre bien longtemps ni gagner en vigueur
avec le temps. En particulier, c’est grâce à ce génie (acquis par voie divine ou
généré biochimiquement, là n’est pas la question) que la vie a trouvé à se loger
au sein de corps matériels (les organismes vivants) pour assurer sa préservation.
Ceci revient à dire que la vie et les corps qui la transportent sont deux réalités distinctes, bien que concomitantes, et que surtout la vie réussit, si on peut
2 Comme le précise Henri Bergson dans L’Évolution créatrice, « c’est dire qu’on verra dans
l’évolution [du vivant] tout autre chose qu’une série d’adaptations aux circonstances, comme le
prétend le mécanisme, tout autre chose aussi que la réalisation d’un plan d’ensemble, comme le
voudrait la doctrine de la finalité ». Cf. op. cit. (1907), Paris, P.U.F., 2007, p. 100.
3 H. Bergson, La conscience et la vie (1911), Paris, PUF, 2011, p. 12.
4 Comme on le comprend, et comme indiqué en introduction, ainsi qu’en note 2, le présent
propos ne tient pas de la théorie du « dessein intelligent » (position finaliste). Nous exposons
simplement une théorie biologique modérée (position vitaliste), c’est-à-dire qui évite également
de tomber dans une conception trop biochimique du vivant (vision mécaniste). En somme,
indépendamment des hypothèses ici formulées, nous reconnaissons que la vie reste un phénomène des plus complexes à formaliser et à interpréter.
38
dire, à « faire croire » à ces organismes qu’ils agissent pour leur compte alors
même qu’ils persévèrent pour ses intérêts5. En tant qu’énergie intentionnelle et
intelligente, comme nous en faisons l’hypothèse, la vie peut donc être reconnue
comme source d’intention et principe de compréhension.
Pour autant, dans la perspective bergsonienne que nous adoptons, la vie ne
se satisfait pas de corps qui la protègent. Elle a surtout besoin de corps qui lui
permettent de se déployer. Autrement dit, pour gagner en puissance, la vie a
besoin qu’on la multiplie, qu’on la reproduise, faute de quoi cette volonté n’aurait
pas de sens. Or, la nature est faite de telle façon que cette tâche n’est pas rendue
aisée, puisqu’un organisme (pluricellulaire) ne peut engendrer seul la vie. On le
sait, les êtres vivants présentent deux attributs fondamentaux qui conditionnent
l’essor de la vie sur Terre : ils appartiennent, d’une part, à une espèce particulière, d’autre part, à un type sexuel spécifique6. Pour assurer sa réplication,
la vie doit donc composer avec cette donne, à savoir amener les individus qui
la transportent à entrer en relation avec d’autres individus de la même espèce,
mais du sexe opposé. Telle est l’une des exigences du vivant, exigence que la
vie parvient à satisfaire en faisant ressentir à ses hôtes certaines tensions, et
notamment, chez les animaux, des pulsions.
Néanmoins, chez ces derniers, voire plus spécifiquement chez les mammifères
dont nous faisons partie, il est clair que les individus ne passent pas leur temps à
courtiser des partenaires ou à s’accoupler. Ce qu’ils font plus substantiellement
et ordinairement, c’est chercher de la nourriture et s’alimenter, chercher un abri
et se reposer, rester alertes et se protéger. Pour déployer la vie, les organismes
accomplissent ainsi une multitude d’activités qui ont toutes en commun de potentialiser leur intégrité et leur vitalité. Autrement dit, les tensions biochimiques
que la vie distille au sein de l’organisme visent prioritairement à rappeler aux
individus qu’ils doivent emmagasiner de l’énergie. Et enfin, s’il en va ainsi, si les
animaux ressentent des tensions comme la faim (ou la peur d’avoir faim), c’est
parce qu’à chaque instant, et plus encore lorsqu’ils s’activent, ils dépensent de
l’énergie. Aussi, puisque la perte d’énergie est inhérente à l’activité organique, il
va sans dire que le fait de s’alimenter constitue une préoccupation constante et
critique pour le vivant. La nutrition est bien pour cette raison un besoin fondamental, au même titre que le repos, qui aussi permet de régénérer et de réguler
le métabolisme.
1.2. Vers la puissance et bien plus
Suite à ce qui vient d’être dit, la faim, la peur, de même que la fatigue, apparaissent
comme des tensions — ou, plus clairement, des signaux — que la vie adresse à
5 On a là exposée de façon plus douce et plus imagée l’hypothèse selon laquelle les organismes
agissent prioritairement pour le bien de leurs gènes et non celui de leur espèce.
6 Nous ne considérons pas ici les pratiques humaines qui peuvent remettre en question ce
postulat, en particulier celles liées à la procréation médicalement assistée ou à la modification
génétique des organismes.
39
l’organisme pour qu’il maintienne sa forme, mais aussi gagne en robustesse. Tout
se passe donc comme si, une fois logée au sein d’un corps, la vie était capable
de présager qu’elle devra, avec celui-ci, relever différents défis pour parvenir à
s’épanouir : d’un côté, surmonter les dangers du milieu, de l’autre, chercher à se
reproduire.
De ce fait, si la vie met en tension l’organisme pour qu’il s’alimente et se repose
convenablement, c’est aussi parce que, du point de vue de son développement,
le fait d’évoluer dans un corps sain et robuste répond à des enjeux encore plus
existentiels que la revitalisation immédiate du corps. Le bénéfice systémique
d’un tel processus consiste en la production d’un métabolisme performant. En
effet, plus le métabolisme de l’organisme est soigné, plus il est fonctionnel, et
plus la vie peut s’y développer optimalement en rendant l’individu toujours plus
clairvoyant et compétent. En termes stratégiques, l’intérêt de l’alimentation et
du repos est donc double : d’une part, ces activités donnent de la force et de
l’intelligence, c’est-à-dire confèrent de la puissance ; d’autre part, par cette puissance accumulée, ces activités participent à rendre l’individu particulièrement
attractif pour la reproduction.
Effectivement, à l’intérieur d’un corps puissant, la vie peut être optimalement
préservée des aléas du quotidien ; des dangers liés à la prédation, des intoxications, des chutes ou des blessures… Mais surtout, si son hôte manifeste ce couple
d’attributs — la force et l’intelligence —, il aura de grandes chances de pouvoir
la répliquer, puisqu’il apparaîtra aux yeux de ses semblables du sexe opposé
comme un partenaire susceptible d’engendrer une descendance vigoureuse et
attractive, comme lui.
Ainsi, de ces prémisses, on peut conclure que ce qui anime le mouvement
général des êtres vivants est la recherche de puissance, quelle que soit sa forme :
physique (force, prestance), psychologique (sensibilité, esprit), artistique (habileté, créativité) ou sociale (comme avec les mâles alpha chez les gorilles ou
les reines d’essaims chez les abeilles). Et aussi, à cette première conclusion, on
peut en ajouter deux autres : premièrement, que, si finalement ces individus
apparaissent aussi enclins à « poursuivre » la puissance, c’est parce que la vie
parvient comme toujours à générer des tensions (du désir, de l’attraction) qui,
en plus de demander d’être calmées, promettent des apaisements plaisants (de
la jouissance, du bien-être) ; et deuxièmement, qu’il y a tout intérêt pour la vie à
faire en sorte que des liens de dépendance se nouent entre les individus, puisque
de leur attachement et de leur capacité à s’entraider dépend directement son
déploiement à travers l’espace et le temps.
En somme, en regard de cette situation générale, on peut difficilement voir
la vie, dans la pratique, autrement que comme une énergie qui tend vers ce
qui s’apparenterait à de la manipulation et de l’égoïsme, en ce qu’elle démontre
n’avoir cure de rien d’autre que de son déploiement. Pour autant, si la vie s’avère
effectivement implacable, reconnaissons, en considérant le mode de fonctionnement des écosystèmes en général, que par ce « traitement » qu’elle réserve
aux organismes elle parvient indirectement et simultanément à équilibrer les
40
rapports de forces entre les espèces vivantes et de fait à préserver la biodiversité,
puisque chaque organisme finit par participer, à sa manière, à l’auto-régulation
de la vie sur Terre, donc à un déploiement potentiellement perpétuel de cette
énergie, qui, comme nous l’avons postulé, vise, en tant que principe général, à
toujours davantage s’étendre et se perpétuer.
2. Les horizons de sens et leurs zones d’influence
2.1. Le déploiement de la vie
A partir de ce qui précède, nous formulons l’hypothèse que c’est la perspective
de déploiement de la vie qui donne foncièrement sens aux activités du vivant,
donc à celles des humains aussi. En effet, si une activité permet de déployer la
vie, il faut lui reconnaître un sens car elle ouvre alors sur la possibilité d’accomplir d’autres activités, et ainsi de suite. Pourtant, en observant en particulier les
activités humaines, on constate qu’il en est certaines qui posent problème, du
fait de leur apparente insignifiance ou absurdité 7. Ce déficit de sens peut avoir
diverses causes selon la perspective qu’on retient (subjectiviste, objectiviste,
relativiste, interactionniste8), mais en rapport à notre problématique, une
explication tout évidente — et qui en tout état de cause relèverait de l’une de
ces perspectives — tiendrait au fait qu’il est des activités qui déploient la vie
seulement indirectement ou de façon très limitée dans l’espace et/ou le temps.
En conséquence, pour donner une assise sémiotique à ces observations, nous
considèrerons quatre degrés dans le déploiement de la vie, fondés sur la grammaire tensive de Claude Zilberberg : le minimal, le faible, le fort et le maximal
(cette graduation n’impliquant aucun jugement de valeur). Autrement dit, nous
tirons, à titre de postulat à justifier, l’idée que la persévérance humaine — l’effort
pour continuer de vivre et d’agir — répond de quatre grands motifs, qu’elle est
motivée par quatre horizons de sens.
Conformément aux observations consignées dans la partie précédente, on
considèrera d’abord l’horizon de sens minimal comme étant celui du « Plaisir »,
cette intensité qu’on ressent lorsqu’on apaise les tensions que la vie distille continuellement. En effet, l’une des raisons pour lesquelles les individus persévèrent
est la perspective de pouvoir profiter ensuite de temps libres, pour s’adonner à
ce qui leur plaît, pour s’évader du quotidien. Cet horizon du Plaisir est dès lors
minimal, car les activités qui peuvent s’y rapporter, comme le jeu ou la flânerie,
ne visent nullement à déployer la vie ; elles y participent seulement indirectement en rendant l’existence plus savoureuse ou moins insoutenable grâce aux
agréments ou aux extases qu’elles procurent.
A l’inverse, l’horizon de sens faible est, lui, déjà critique pour le déploiement
de la vie, car il compose avec des activités contribuant de façon significative à
son développement. Néanmoins, si ce développement reste faible, c’est parce
7 Cf. E. Landowski, Les interactions risquées, op. cit., pp. 12, 62-63, 82.
8 Cf. E. Landowski, Passions sans nom, op. cit., pp. 244-248.
41
que ces activités visent seulement à maximiser ce qui existe déjà et qui, surtout,
est par principe condamné à disparaître, à savoir la vie organique individuelle.
Cet horizon peut dès lors être désigné comme celui de la « Puissance », cette
volonté qu’on a dit animer chaque individu en le motivant à repousser l’échéance
de la mort, voire à se jouer d’elle, par exemple aujourd’hui par le biais de diverses
technologies biomédicales. Plus généralement (et plus trivialement), parmi les
activités prototypiques de cet horizon de sens se trouvent celles consistant à
prendre soin de soi, à entretenir sa condition physique et mentale, à optimiser
son bien-être, son confort et son hygiène, bref à assurer sa longévité et sa santé.
Avec l’horizon de sens fort, on passe ensuite un cap. En effet, on se trouve
avec un horizon qui désormais permet un déploiement de la vie véritablement
optimal et efficient, car lui offrant l’occasion de s’épanouir dans un espace-temps
a priori infini. Les activités se rapportant à cet horizon sont celles qui visent à
soutenir une cause, à savoir à prendre soin d’une communauté dont l’existence et
l’histoire sont jugées devoir être protégées et sauvegardées. Ainsi, si cet horizon
est fort, c’est parce qu’effectivement une communauté constitue un existant qui
transcende la condition mortelle individuelle et qui, par suite, est susceptible
de ne jamais disparaître. En persévérant pour une communauté, les individus
offrent à la vie des perspectives de déploiement réellement durables et globales.
Toutefois, seules certaines communautés ont valeur de cause : celles pour
lesquelles les individus se sentent en affinité, c’est-à-dire celles qui s’apparentent
à des fraternités. Aussi, n’est-il pas nécessaire d’être attaché organiquement
ou historiquement à une communauté pour se sentir à même de la soutenir,
bien que ce soit généralement le cas comme on le constate systématiquement
au sein des espèces vivantes. Plus profondément, les liens de cet horizon de la
« Prospérité » (puisqu’il s’agit de maintenir vivante et vivace une communauté
de liens naturels ou culturels singulière) sont, avant tout, foncièrement sensibles
et affectifs. De telle sorte qu’un individu pourra bien sûr vouloir persévérer pour
soutenir sa parenté biologique (sa famille ou son ethnie) ou ses appartenances
sociales (ses cercles d’amis ou ses compatriotes), mais également le faire pour
soutenir des communautés autres et étrangères, si elles lui inspirent une sympathie
particulière. Dans cette perspective, on saisit qu’une communauté peut se présenter sous une multitude de formes : elle peut être fortement institutionnalisée
ou n’être qu’informelle, composée de milliers d’individus ou seulement d’une
poignée. Nonobstant, ce qui ne changera jamais, c’est que les activités conduites
pour cet horizon ne pourront rendre pérenne qu’une partie du vivant, à savoir
seulement les membres des communautés chéries et soutenues. Pour cette raison, cet horizon est seulement fort.
Enfin, il en va tout autrement avec le quatrième et dernier horizon de sens,
qui est, lui, maximal, parce que composé d’activités pouvant permettre un déploiement universel de la vie. Par là, nous entendons dire qu’il est des activités
qui profitent à tous et pas seulement aux individus qui les exécutent (ou à l’une de
leurs communautés) ; des activités qui, en somme, participent à rendre pérenne
le système entier, telle la biosphère à l’échelle de l’ensemble du monde vivant.
42
A hauteur des hommes, ce sont en revanche des systèmes variés que l’on
trouve : sociaux, religieux, idéologiques ou encore économiques. Mais pour chacun le principe reste le même, à savoir que les individus visent par leurs activités
à s’aligner sur l’ordre institué, assumant donc de perpétuer sa logique, sans pour
autant nécessairement y adhérer. En effet, si les individus s’activent pour que
leur milieu continue à « tourner rond », c’est souvent, en fait, surtout pour « avoir
la paix », pour pouvoir s’adonner sereinement à la réalisation d’autres horizons
de sens.
Ainsi, on constate que les individus qui agissent en faveur de cet horizon de
la « Paix » le font toujours sous emprise ou sous pression, par croyance ou par
crainte, par fatalisme ou par habitude. Ils sont dévoués dans leurs tâches et par
la même occasion manifestent de la sorte un fort sens des responsabilités et du
devoir. Cette attitude est enfin, si on peut dire, d’autant plus remarquable qu’elle
s’inscrit dans le cadre d’activités où les individus n’occupent au fond qu’une
fonction (programmatique) et non un rôle (héroïque), comme ce serait le cas
dans le cadre de l’horizon de la Prospérité. En effet, lorsqu’on s’active en faveur
de l’horizon de la Paix, en même temps qu’on assume le fait de n’être qu’un
maillon interchangeable et substituable d’un rouage, et surtout d’un engrenage,
on contribue par cette soumission au système à favoriser bon gré mal gré le déploiement de toutes les formes de vie qui y sont contenues, donc inévitablement
aussi celles dont on ignore l’existence ou qu’on n’apprécie guère.
2.2. Les relations entre horizons de sens
Relativement à la présentation de ces quatre horizons de sens, il nous faut apporter plusieurs commentaires. D’abord, précisons — à nouveau — que les termes de
Plaisir, de Puissance, de Prospérité et de Paix sont des valeurs qui appartiennent
à la catégorie des « horizons de sens ». En effet, dès lors qu’une réalité concrète ou
abstraite présente plusieurs facettes, elle doit être traitée comme une catégorie.
Or, une catégorie, comme nous l’enseigne la sémiotique structurale et tensive,
est aussi et avant tout un continuum ; c’est dire que les termes qui la composent
ne s’opposent pas en nature, mais en degré : d’où notre recours aux méta-termes
de minimal, faible, fort et maximal.
Plus particulièrement, cette gradation permet de distinguer les horizons de
sens sur la base de leur potentiel en termes de déploiement de la vie, c’est-à-dire
en rapport à la portée et à la zone d’influence des activités humaines. Par cette
précision, nous voulons suggérer qu’il serait judicieux de concevoir les horizons
de sens comme des cercles concentriques, ceci pour que ressorte le fait que l’horizon du Plaisir n’offre aucun déploiement, que l’horizon de la Puissance en offre
un (mais circonscrit au corps propre de l’individu), que celui de la Prospérité
en offre certains (inscrits dans l’entour), enfin que celui de la Paix en offre une
infinité (ouverts sur l’univers entier comme système total).
43
UNIVERS
ENTOUR
1 horizon du Plaisir (ça)
CORPS
1
2 horizon de la Puissance (je)
2
3 horizon de la Prospérité (nous)
4 horizon de la Paix (il)
3
4
Les zones d’influence des horizons de sens
A dessein, cette proposition rejoint une série de travaux de sémiotique portant
sur la problématique des aires culturelles (dites aussi « zones anthropiques »9)
et qui ont ceci d’intéressant qu’ils reconnaissent aux pronoms de la langue — le
« ça », le « je », le « nous » et le « il »10 — une aptitude à circonscrire exemplairement les zones d’influence pratiques ici décrites et discutées. Pour cette raison,
nous avons volontiers repris ces pronoms dans notre schéma pour en faire des
« Autorités transcendantales », à savoir des figures mythiques qu’on pourrait
imaginer déterminer les activités de chacun des horizons de sens identifiés : le
Ça-pulsionnel comme autorité du Plaisir, le Je-individuel comme autorité de la
Puissance, le Nous-interpersonnel comme autorité de la Prospérité et le Il-universel comme autorité de la Paix11.
Ceci clarifié, il devient enfin possible, et profitable, de projeter ces horizons de
sens sur un carré sémiotique. A cette fin, rappelons que nous avons déjà identifié
les horizons limites et neutres de la catégorie : d’un côté, le minimal du Plaisir et
le maximal de la Paix, de l’autre, le faible de la Puissance et le fort de la Prospérité.
A partir de cette syntaxe, on comprend donc que la Puissance représente l’horizon contradictoire du Plaisir, et que de la même façon la Prospérité vaut comme
horizon contradictoire de la Paix. De fait, premièrement, le Plaisir ne déploie la
vie de personne (entendu d’aucune personne) alors que la Puissance déploie la vie
de quelqu’un (c’est-à-dire de « pas personne »), et, secondement, qu’à la différence
9 Fr. Rastier, « Anthropologie linguistique et sémiotique des cultures », in id. et S. Bouquet
(éds.), Une introduction aux sciences de la culture, Paris, PUF, 2001, pp. 243-267.
10 Cf. J.-Cl. Coquet, La quête du sens, Paris, PUF, 1997 ; Phusis et Logos, Paris, Presses Universitaires de Vincennes, 2007. J. Fontanille, « Les types thématiques des schèmes de la pratique et
la topologie anthropo-sémiotique », Actes Sémiotiques, 123, 2020 ; « L’instauration des mondes et
la fabrique des vérités », Degrés, 182-183, 2020.
11 Dans Sémiotique des formes de vie (Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2020, pp. 179-180), là où nous
avons proposé pour la première fois ce concept d’« Autorité transcendantale », c’est une autre
terminologie, plus imagée, que nous avions retenue : la Puissance (pour le Je-individuel), le
Milieu (pour le Il-universel), le Feeling (pour le Nous-interpersonnel) enfin, la Nature pour le
(Ça-pulsionnel). Aujourd’hui, nous serions toutefois enclin à remplacer au moins deux de ces
termes : la « Puissance » par le « Corps » (pour éviter le doublon avec la dénomination éponyme
de l’horizon de sens) et le « Feeling » par l’« Origine » (puisqu’on parle ici d’une communauté de
sentiments, donc d’une affinité qui est supposée être née quelque part).
44
de la Prospérité, qui ne déploie que la vie de quelques-uns (à savoir de « pas tout le
monde »), la Paix déploie celle de tout le monde (ou d’un tout).
INSCRIPTION
ATEMPORELLE
horizon de la Paix (il)
s’aligner par devoir (insignifiant)
/persévérer pour tout le monde/
horizon du Plaisir (ça)
s’évader par envie (insensé)
/persévérer pour personne/
DIMENSION
DU RÉFLÉCHI
DIMENSION
DU RESSENTI
horizon de la Puissance (je)
tenir par intérêt (signifiant)
/persévérer pour soi-même/
horizon de la Prospérité (nous)
soutenir par affinité (sensé)
/persévérer pour certains/
INSCRIPTION
TEMPORELLE
Le carré sémiotique des horizons de sens
Cette schématisation rend en outre possible de préciser des relations entre
horizons de sens que nous n’avons que peu explicitées jusqu’ici. On peut d’abord
constater, sur l’axe horizontal, que deux types d’horizons s’opposent : des horizons de sens reposant sur du réfléchi et des horizons de sens reposant sur du
ressenti, c’est-à-dire, d’un côté, des horizons qui inscrivent le sens dans un cadre
plutôt rationnel, de l’autre, des horizons qui l’inscrivent dans un cadre plus
émotionnel. Et de la même façon, sur l’axe vertical, on peut reconnaître que les
horizons limites (en haut) et neutres (en bas) se distinguent plus spécifiquement
entre eux du fait que les premiers ne font guère cas du temps (la Paix l’annihile,
le Plaisir s’en extrait) alors que les seconds en font un enjeu central (la Puissance
le combat, la Prospérité compte dessus).
Enfin, comme il est ici question du sens dans toute sa complexité, il nous a
paru opportun de relever dans ce carré que chacun de ces horizons peut répondre
d’un régime de sens particulier12. Ainsi, l’horizon du Plaisir serait insensé, car il
ne trace rien (bien plutôt, quand un sujet vit une extase ou un enchantement,
tout se fige dans l’instant présent), tandis que celui de la Paix serait insignifiant
dans la mesure où la marche du monde ne dépend pas des activités des individus, puisque, bien au contraire, ce sont eux qui se trouvent dans une relation
de dépendance vis-à-vis du système dans lequel ils évoluent. Enfin, à l’inverse,
12 Cf. E. Landowski, Les interactions risquées, op. cit., p. 72 et passim.
45
alors que véritablement l’horizon de la Prospérité fait sens avec des activités qui
contribuent à tracer et déployer de réelles communautés de vies, l’horizon de la
Puissance a (seulement) de la signification, parce qu’il repose sur des activités
ayant une visée clairement définie et instrumentale, celle de gagner en puissance pour ensuite éventuellement pouvoir accomplir les trois autres horizons
de sens, ou celui-ci même de la Puissance, dans une sorte de fuite en avant.
Conclusion
Il est une notion sur laquelle nous n’avons pas encore pris le temps de nous arrêter :
celle d’activité. C’est à son propos que nous voudrions conclure en commençant
par souligner que tous les horizons de sens procèdent d’activités, mais que pour
autant une activité donnée ne relève pas, par nature, d’un horizon déterminé. Une
activité peut en effet, théoriquement, renvoyer à n’importe quel horizon de sens.
C’est la tradition, la situation et le point de vue qui, ensemble ou séparément,
donnent cas par cas aux activités leur valeur sémiotique. Par exemple, le repos
est une activité qui incontestablement tient de l’horizon de la Puissance, mais
qui peut tout autant s’inscrire dans le cadre de l’horizon du Plaisir (en devenant
grasse matinée). A vrai dire, il faut plus généralement s’attendre à ce qu’une
activité contribue presque toujours à la réalisation de plusieurs horizons de sens
quand bien même elle n’est effectuée que pour en réaliser un spécifiquement.
En second lieu, précisons qu’une activité peut contribuer à l’accomplissement des horizons de sens de deux façons : soit en les réalisant effectivement,
soit en rendant seulement cette réalisation possible. Dans le premier cas, les
activités sont à considérer comme des performances, dans le second, comme des
programmes. Cela équivaut à dire que pour accomplir un horizon de sens, il faut
d’une part accomplir des programmes, d’autre part faire culminer cette persévérance programmatique dans une performance qui précisément réalise l’horizon
poursuivi. Toutefois, conformément à ce que nous avons dit au paragraphe
précédent, il n’est pas d’activités qui soient par nature des performances ou des
programmes ; c’est à nouveau en fonction de la tradition, de la situation et du
point de vue qu’une activité s’avérera être une performance ou un programme.
Par exemple, la chasse, au sein des sociétés tribales, est une activité qui
indéniablement tient valeur de programme, puisqu’elle vise par-dessus tout à se
procurer de quoi manger dans le cadre de l’horizon de la Puissance. Mais vue
sous un autre angle, elle peut aussi valoir comme performance, lorsqu’elle est réalisée dans le cadre de temps libres, pour se distraire (horizon du Plaisir). Ainsi,
la question qu’il faut systématiquement se poser pour savoir si une activité est
une performance ou un programme, c’est si elle représente pour les individus
qui l’effectuent un moyen (un programme) ou une fin (une performance).
En somme, une performance constitue le couronnement d’une séquence
de programmes, et à ce titre elle nous amène à considérer les horizons de sens
comme autant de projets qu’on vise sans cesse à accomplir. D’ailleurs, indépendamment du contexte social, on se rend compte que ces projets en viennent
rapidement à cumuler un nombre important de programmes. En effet, en gar-
46
dant un pied dans le monde tribal, on voit par exemple que pour simplement se
sustenter il faut aux membres, pourtant peu nombreux, de ces sociétés, avoir
accompli préalablement au moins quatre ou cinq programmes ! Dans l’ordre
antéchronologique, et sans chercher l’exhaustivité, en remontant de présupposé
en présupposé (« à partir de la fin », selon la vieille consigne de Greimas), il leur
incombe notamment de cuisiner, chasser, confectionner des armes, rechercher
des matières premières. Ainsi, cette énumération est instructive, car elle montre
qu’un horizon de sens ne s’atteint pas facilement, qu’il requiert la mise en œuvre
d’une variété de programmes procédant eux-mêmes de besoins spécifiques et
qui, en outre, n’apparaissent qu’au fur et à mesure de l’effort de persévérance.
Plus généralement, cette énumération fait ressortir à quel point la persévérance est foncièrement une affaire de coopération. On ne persévère jamais seul
très longtemps. Il faut persévérer ensemble, que ce soit pour être plus efficaces
et rapides, ou parce que, pour telle ou telle activité, il y a toujours des individus
plus talentueux ou expérimentés que soi. Toutefois, si en coopérant les individus ne peuvent manquer de participer à l’horizon de la Paix ou de la Prospérité,
ce n’est pas pour autant qu’ils le réalisent. En effet, un horizon de sens n’est pas
un simple résultat, c’est une finalité réfléchie, consciemment visée. Un horizon
de sens s’atteint lorsqu’on réalise une activité qu’on a, dès le départ, conçue
comme une performance. Ainsi, pour exploiter une dernière fois l’exemple des
sociétés tribales, on peut reconnaître que lorsque leurs membres coopèrent
pour chasser ou cuisiner, ce qu’ils visent à faire par-dessus tout et consciemment ce n’est pas expressément soutenir l’existence de leur groupe (même s’ils
y contribuent immanquablement en renforçant des liens de solidarité), mais à
s’assurer que chacun puisse être repu et, qualitativement, bien nourri (horizon
de la Puissance, donc).
Enfin, si nous avons dit que les horizons de sens doivent être conçus comme
des projets, il nous faut admettre que les programmes assument également ce
statut. Un programme, en effet, est aussi un projet, puisque d’une part il a bien
une visée projective (il vise à réaliser la performance d’un horizon de sens), et
que d’autre part il requiert aussi la conduite de plusieurs activités, de même
que l’accomplissement d’une performance qui, en la circonstance, serait une
épreuve du fait qu’elle débouche sur l’acquisition d’une compétence permettant
l’enclenchement d’un autre programme — et ainsi de suite jusqu’au moment
de la performance finale qui accomplit l’horizon de sens. En somme, par ces
ultimes références à peine voilées à la sémiotique narrative13, notre intention
est surtout d’indiquer qu’il y aurait peut-être lieu — à l’aune des travaux de sémiotique conduits sur les pratiques et la culture depuis les années 2000 — de se
replonger dans les propositions fondatrices de Greimas, ceci pour les réévaluer
en les confrontant à la réalité du terrain sociologique et anthropologique.
13 Cf. A.J. Greimas, « La soupe au pistou ou la construction d’un objet de valeur », Actes
Sémiotiques-Documents, I, 5, 1979 ; rééd. in Du sens II, Paris, Seuil, 1983. E. Landowski, « D’une
pierre cent coups », in Avoir prise..., op. cit.
47
Bibliographie
Bergson, Henri, L’évolution créatrice (1907), Paris, P.U.F., 2007.
— La conscience et la vie (1911), Paris, P.U.F., 2011.
Coquet, Jean-Claude, La quête du sens, Paris, P.U.F., 1997.
— Phusis et Logos, Paris, Presses Universitaires de Vincennes, 2007.
Fontanille, Jacques, Pratiques sémiotiques, Paris, P.U.F., 2008.
— « Les types thématiques des schèmes de la pratique et la topologie anthropo-sémiotique », Actes Sémiotiques, 123, 2020.
— « L’instauration des mondes et la fabrique des vérités », Degrés, 182-183, 2020.
Greimas, Algirdas J., « La soupe au pistou ou la construction d’un objet de valeur »,
Actes Sémiotiques-Documents, I, 5, 1979 ; rééd. in Du sens II, Paris, Seuil, 1983.
Landowski, Eric, Passions sans nom, Paris, P.U.F., 2004.
— Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005.
— « Avoir prise, donner prise », Actes Sémiotiques, 112, 2009.
Perusset, Alain, Sémiotique des formes de vie. Monde de sens, manières d’être, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2020.
Rastier, François, « Anthropologie linguistique et sémiotique des cultures », in
id. et S. Bouquet (éds.), Une introduction aux sciences de la culture, Paris, P.U.F.,
2001.
Mots clefs : anthropologie, persévérance, sémiotique, sens.
Auteurs cités : Henri Bergson, Jean-Claude Coquet, Jacques Fontanille, Eric
Landowski, François Rastier.
Plan :
Introduction
1. Les caractères généraux du vivant
1.1. Une histoire d’énergie
1.2. Vers la puissance et bien plus
2. Les horizons de sens et leurs zones d’influence
2.1. Le déploiement de la vie
2.2. Les relations entre horizons de sens
Conclusion
Acta Semiotica
1, 2021
Analyses et descriptions
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54153
Appunti per una
sociosemiotica del
giardinaggio
Giorgio Grignaffini
Università IULM, Milano
Introduzione
La semiotica ha sviluppato numerose riflessioni e modelli di analisi dedicati
alle azioni del vivere quotidiano o, più esattamente, alla produzione di senso nel
quadro di qualsiasi tipo di interazione, non soltanto tra uomini, ma anche fra
soggetti e oggetti. Qui, la classe specifica di “oggetti” di cui si tratterà in quanto
“partners” dell’agire umano costituisce un tipo di attore poco investigato dalla
semiotica strutturale : le piante. Proveremo ad abbozzare qualche riflessione
sulle interazioni che si sviluppano tra le piante e chi coltiva orti o giardini. Non
lo faremo sulle basi di testi che descrivono tali azioni, neanche testi esemplari
quali, ad esempio, i manuali di giardinaggio o orticultura. Invece, è a partire
dell’osservazione “fenomenologica” (e delle proprie esperienze) di questa attività — il giardinaggio — che cercheremo di ritrovare nell’agire stesso dei soggetti,
nel loro “fare” o nelle loro “pratiche”, delle regolarità che possono essere modellizzate utilizzando gli strumenti semiotici.
L’oggetto giardino, è vero, è stato affrontato molte volte nell’ambito della semiotica strutturale. Ma l’attenzione si è concentrata soprattutto sull’analisi delle
dimensioni spaziali del giardino, delle relazioni che esso intrattiene con la nozione di “paesaggio”, o del tipo di fruizione che le sue caratteristiche prevedono
(funzionale o estetica, cognitiva o patemica). In un articolo che riassume i con-
49
tributi delle Giornate di studio “Semiotiche sincretiche e lo spazio del giardino”1,
Maria Giulia Dondero sottolinea come tra gli argomenti in discussione ci fossero
in primo luogo preoccupazioni di tipo tassonomico come la possibilità di “distinguere a priori tra la morfologia del giardino e, per esempio, quella dell’orto, del
parco e del paesaggio ; e come individuare le soglie tra città e giardino, oasi e
giardino, giardino e campagna, giardino ed edificio”2. La stessa autrice prosegue
osservando come la metodologia semiotica si fosse applicata all’oggetto d’analisi
seguendo sostanzialmente due approcci :
Si tratta di scegliere epistemologicamente tra due vie : se l’analisi semiotica parte
dalla configurazione morfologica del giardino, e considera le organizzazioni spaziali come guida e modello per i percorsi dell’osservatore, si giungerà a tracciare
percorsi simulacrali, a enumerare le possibilità di fruizione e prevedere gli effetti
di senso sui visitatori. Se invece si parte da un punto di vista più fenomenologico,
sono proprio le pratiche sociali ed esperienziali che in un certo luogo si compiono
o sono state compiute (ascoltare musica, odorare erbe, fiori e verdure, osservare
i giochi d’acqua delle fontane, le sculture, le architetture, soffermarsi sulle iscrizioni, etc.) ad individuare e costituire lo spazio del giardino e a differenziarlo dalle
altre forme di spazialità. (ibid.)
In tutti i casi — sia che si consideri il giardino come uno spazio in relazione
o in opposizione ad altri spazi, sia che si sottopongano all’analisi le strategie
enunciazionali inscritte nelle forme del giardino, sia, ancora, che ci si concentri
sul rapporto che il soggetto fruitore instaura con questo particolare spazio, riscrivendolo ogni volta che lo percorre — si tratta di prendere in considerazione il
giardino come un dato acquisito, il risultato finale di una pratica architettonica,
paesaggistica, artistica. In questa direzione vanno anche articoli importanti
come quelli di Hermann Parret e di Claude Zilberberg3, che ne riprende le premesse, dedicati al giardino come “forma di vita”. In entrambi i casi ad essere
al centro della riflessione sono alcune delle forme storicamente più diffuse
di giardino, quello all’italiana, alla francese, all’inglese e alla cinese : quattro
schemi di progettazione dello spazio, ognuno dotato di caratteristiche peculiari,
esteticamente prestabiliti e temporalmente situati.
Quello che invece cercheremo di fare in questa sede è di prendere in considerazione l’agire del coltivatore (giardiniere o orticoltore), per verificare in che
modo esso possa essere considerato a più livelli come attività dotata di senso e
quindi meritevole di un’analisi semiotica. Non quindi uno studio dei giardini
in quanto manufatti già realizzati, ma qualche spunto di riflessione sul fare del
giardiniere.
1 Bertinoro (FC), 10-11 dicembre 2004.
2 M.G. Dondero, “Approcci semiotici alla configurazione del giardino”, E/C, 2005, p. 1.
3 H. Parret, Le Sublime du Quotidien, Amsterdam, Benjamins, 1988 ; C. Zilberberg, “Le jardin
comme forme de vie”, http://claudezilberberg.org/portal/wp-content/uploads/2013/10/LeJardin-comme-forme-de-vie-copie.pdf.
50
1. Un inquadramento generale
1.1. “Natura e cultura”
La prima osservazione è quella che riguarda la qualificazione di chi agisce e il
suo ambito di azione, il giardino o l’orto4. Il soggetto che agisce in uno di questi
ambiti con l’obiettivo di ottenere dei risultati estetici o produttivi, lo definiremo
in questa prima fase genericamente “coltivatore”. Da un punto di vista antropologico, siamo all’interno di una categoria semioticamente basilare (anche se
oggi ci sembra per diversi aspetti necessario di oltrepassarla5), che si articola
sui due poli natura e cultura, in cui il coltivare è proprio agire sul primo termine
dell’opposizione per arrivare al secondo6.
Se da un punto di vista astratto “coltivare” (che deriva non a caso dalla stessa
radice linguistica di “cultura”) sarebbe proprio sottomettere la “natura” a un
ordine umano, nello specifico lavorare la terra, piantare piante, seminare e
raccogliere e tutte le altre attività che compie il coltivatore, sono tutte azioni
che non portano a sostituire la natura tout court con un elemento totalmente antropizzato : ciò significa soltanto che essa viene incanalata, piegata, sottomessa
alle necessità economiche, estetiche o esistenziali dell’uomo. In altre parole, se
proviamo ad articolare la riflessione su questa categoria semiotica potremmo
posizionare sui due termini contrari da una parte la Natura selvaggia, mai stata
a contatto con l’uomo, le foreste vergini, le profondità abissali degli oceani, le
lande desolate dei ghiacciai o dei deserti, mentre sul polo della Cultura, avremmo le città e tutte le infrastrutture create dall’uomo, strade, porti, aeroporti ecc.
Anche se nella nostra epoca sono sempre più rari i luoghi mai toccati dall’antropizzazione, e, al contrario, anche nei luoghi più decisamente modificati
dall’uomo è difficile non trovare più tracce della natura — se non altro per il
fatto che anche le megalopoli più mastodontiche devono comunque fare i conti
con le caratteristiche geologiche, orografiche, fluviali su cui sono costruite —,
possiamo per i nostri scopi estremizzare questi due poli antitetici.
Ma l’essenziale si gioca, in modi più sfumati, tra i termini subcontrari. Il
lavoro del coltivatore infatti si colloca a un livello che non è né quello di una
Natura incontaminata alla quale per definizione non ha accesso, né a quello di
4 Definiamo “giardino” un terreno, privato o pubblico, per lo più recintato, coltivato a piante
ornamentali e/o fiori, destinato a ricreazione e passeggio, mentre l’“orto” è un piccolo appezzamento di terreno, solitamente adiacente a un’abitazione, in cui si coltivano ortaggi o trovano
spazio alberi da frutto : entrambi possono essere l’oggetto delle cure del giardiniere dilettante.
Appannaggio degli agricoltori professionisti, in quanto destinati alla produzione in larga scala,
sono invece i campi coltivati (es. a cereali) e i frutteti intensivi.
5 Cfr. tra molti altri, Ph. Descola, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005 ; G. Ferraro et
al. (a cura di), Dire la natura. Ambiente e significazione, Roma, Aracne, 2015 ; G. Marrone, Addio
alla natura, Torino, Einaudi, 2011 ; id. (a cura di), Semiotica della natura, Roma, Meltemi, 2012.
6 Si può ovviamente paragonare questa operazione con quella del cuoco descritta da Greimas
come passaggio della materia prima naturale al piatto visto come oggetto culturale. Cfr. A.J.
Greimas, “La zuppa al pesto o la costruzione di un oggetto di valore”, in Del senso 2, Milano,
Bompiani, 1984, pp. 151-163.
51
una Cultura totalizzante in cui non vi sarà più spazio per alcun oggetto naturale7. Invece, il suo agire interviene al livello in cui questi due poli si contaminano
e ibridano, quello dei termini subcontrari della categoria. Al primo di questi
poli (Non Cultura) appartengono quegli spazi naturali non sottoposti a un ordine
culturale asfissiante, ma comunque utilizzati dall’uomo per i suoi scopi : ci riferiamo ai campi coltivati, ai frutteti, i vigneti, gli oliveti, finanche i boschi da cui
si ottengono frutti (le castagne o i funghi) o altre materie utili (come il legname
o il caucciù o il sughero). Sono spazi in cui l’uomo agisce, trasforma, indirizza gli
elementi naturali, ma che non per questo diventano totalmente culturalizzati : al
centro di essi vi è comunque l’elemento naturale, quello più importante perché è
alla buona riuscita della coltivazione che si subordina tutto il resto.
Al polo subcontrario opposto, quello della Non Natura, si situano invece gli
spazi che, pur ponendo il dato naturale come elemento fondamentale, in realtà
finiscono per sorpassarlo o trasformarlo in elemento antropizzato, mettendolo
al servizio di una valenza “culturale” — nel senso di ordinato e piegato alla necessità umana : ci riferiamo ai giardini o ai parchi delle città o delle abitazioni
(case, ville o castelli che siano). In essi la “natura” viene orientata alle esigenze
umane, trasformata in elemento di arredo, di ordine, di decoro (anche quando
nella progettazione dei giardini si vuole ricreare l’imprevedibilità della natura
selvaggia : è solo l’effetto di senso di un’operazione culturale).
Articolando ulteriormente i due termini subcontrari di questa categoria (Non
Cultura – Non Natura), possiamo trovare un termine neutro (etichettabile provvisoriamente come “incolto”) che ci può servire per includere altri spazi ibridi,
in cui la presenza dell’uomo e della natura si incontra o si scontra, dando luogo a
forme inedite. Ci riferiamo a quelli che vengono definiti “terrain vagues”8 (spazi
urbani liminari, indefiniti e incerti, che la natura si “riprende”) oppure brownfields (luoghi altamente antropizzati e inquinati, ma non più utilizzati — ferrovie
o fabbriche dismesse ad esempio — che l’uomo decide di rigenerare grazie
anche all’inserimento di componenti naturali) : in essi la dialettica tra attività
dell’uomo e resistenza o reattività della natura si esplica in molteplici modi che
meriterebbero di essere analizzati autonomamente.
Nel campo coltivato o nel frutteto l’opera dell’uomo è, in un certo modo, “al
servizio” della pianta, quasi come in una relazione di scambio in cui, mentre
la pianta “deve” produrre il più possibile, in compenso tutto viene studiato e
organizzato per “aiutarla”, dandole ciò che le consente di vivere e prosperare.
Orientamento al sole, vicinanza a fonti di irrigazione, spazi su cui poter muovere
le macchine da lavoro, disposizione delle piante, addirittura trasformazione del
terreno in funzione dell’accessibilità : tutto deve essere funzionale all’otteni7 Su questo tema, trattato con una sottile ironia, cf. Paulius Jevsejevas, “Loving Nature”, Actes
Sémiotiques, 123, 2020.
8 L’architetto e urbanista catalano Ignasi de Solà-Morales definisce i terrain vagues “luoghi
esterni, strani luoghi esclusi dagli effettivi circuiti produttivi della città. Da un punto di vista
economico, aree industriali, stazioni ferroviarie, porti, vicinanze dei quartieri residenziali
pericolose, siti contaminati (...) aree dove possiamo dire che la città non esiste più”. Quaderns
d’arquitectura i urbanisme, 212, 1996, pp. 38-39.
52
mento del migliore risultato. Nel giardino al contrario è la pianta ad essere al
servizio del disegno architettonico, del piano umano che permetta di ottenere
da essa la massima soddisfazione estetica e/o esistenziale.
Legata a questa categorizzazione degli spazi su cui il coltivatore interviene,
vi è la distinzione di ruolo sociale da lui incarnato : egli può essere un professionista o un dilettante, a seconda che sia retribuito o meno. Il professionista a
sua volta può essere retribuito in denaro oppure può ricevere il suo compenso
attraverso la vendita o lo sfruttamento di quanto ha coltivato (fiori, frutti, ortaggi
ecc.). Il dilettante è invece chi si dedica alla coltivazione per un proprio piacere
personale, ma ciò non esclude che vi possa essere un’intersezione con il professionista in quanto anche un dilettante può coltivare per raccogliere fiori o frutti.
In questo caso ad essere implicata è una categoria articolata sull’opposizione
“utilitario vs esistenziale”, per la quale recuperiamo la ben nota riflessione di
Floch a proposito della valorizzazione degli oggetti in pubblicità9.
Esisteranno quindi, (i), coltivatori che operano in base a valori utilitari (chi
cerca di rendere gli spazi coltivati più produttivi in senso proprio, cioè in grado
di produrre fiori o frutti o ortaggi, oppure di ottenere che siano rispondenti a
quanto l’architetto paesaggista ha disegnato) : la chiamiamo valorizzazione
pratica. Poi vi sono, (ii), coltivatori che agiscono sulla base di valori puramente
esistenziali, quali il piacere stesso del coltivare, dello stare all’aria aperta : il loro
è un agire che non si basa sull’ottenimento di un risultato sostanziale, quanto di
una pura soddisfazione personale (un modello letterario e poi cinematografico,
estremizzato di questa attitudine è rappresentato da Chance, il giardiniere del
romanzo Being There – Presenza10, che vive il giardinaggio in modo assoluto, non
curandosi del sé ma immergendosi completamente nel giardino) ; in questo caso
parliamo di una valorizzazione utopica.
A complessificare questa opposizione, ci sono poi i termini subcontrari :
(iii) il coltivatore che agisce negando i valori esistenziali, quindi vedendo nella
pratica della coltivazione solo un ritorno economico/pratico (ad es. ricavando
fiori o frutti o ortaggi da vendere oppure svolgendo il proprio lavoro sul giardino
in cambio di uno stipendio) : siamo nel caso di una valorizzazione critica. Opera
invece negando i valori utilitari, (iv), il coltivatore che agisce con una finalità
non puramente esistenziale, ma per ottenere dal giardino o dall’orto un risultato
di tipo estetico, come chi si impegna per avere il giardino più bello del quartiere
o per produrre i fiori o i frutti più apprezzati dai vicini, o anche per affermare
uno status sociale che lo distingua da chi non ha il giardino o non sa curarlo con
gli stessi risultati. Siamo nel caso della valorizzazione ludico-estetica.
9 J.-M. Floch, Semiotica, marketing e comunicazione. Dietro i segni, le strategie, Milano, Franco
Angeli, 1992.
10 J. Kosinski, Being There, San Diego, Harcourt, 1970. Il romanzo è stato portato sullo schermo
con successo nel 1980 da Hal Ashby con l’interpretazione magistrale di Peter Sellers.
53
1.2. Orti, giardini e altri terreni
Dalle riflessioni fin qui svolte possiamo procedere per interdefinire i luoghi in
cui si esercita il fare del “coltivatore” partendo dalle funzioni cui sono destinati
grazie all’opera del coltivatore.
In primis, una distinzione tra una funzione produttiva (di frutta o verdura o
sementi) vs una funzione estetica / sociale / ricreativa (come i giardini delle città
che sono stati ideati per garantire riposo e svago agli abitanti). In particolare,
all’interno di questa seconda area di funzioni rientra un altro tipo di produzione
immateriale : ci riferiamo al fatto che il giardino urbano o quelli appartenenti
a palazzi o castelli nobiliari, siano stati da sempre fonte di ispirazione di opere
poetiche o pittoriche, spazi quindi di creazione e non solo di ricreazione.
Al di fuori di queste due finalità (produttiva e sociale/ricreativa) sembrerebbero restare solo gli spazi naturali non coltivati ; ma in realtà anche su questi
ultimi è spesso possibile ravvisare la mano dell’uomo come accade nei boschi
che pur non essendo propriamente sottoposti a coltivazione sono comunque
oggetto di attività umana, sia per ricavare la legna, sia per garantire un controllo
del loro sviluppo in modo, ad esempio, da prevenire incendi o altre calamità
naturali (frane, inondazioni). Da questo punto di vista è interessante ricordare
come tra le attività di controllo della vegetazione vi possano essere pratiche non
direttamente riconducibili alla coltivazione, come accade nel bush, l’immensa
boscaglia che ricopre ampie zone del continente australiano : la popolazione
aborigena, per evitare il rischio di incendi devastanti e incontrollati dà alle
fiamme porzioni limitate di territorio seguendo una tradizione ancestrale.
Un’altra caratteristica comune ai luoghi coltivati è data dalla loro spazialità :
come detto in precedenza, qui non ci interessa analizzarla dal punto di vista
della percorribilità o dei punti di vista del progettista o del visitatore, ma in
quanto precondizione dell’azione del coltivatore. Coltivare un giardino o un orto
significa prima di tutto ritagliare dallo spazio circostante una porzione.
A seconda del tipo di valorizzazione che il giardiniere mette in opera, si
avranno diversi tipi di uso dello spazio che possiamo articolare su un continuum
che va da un intervento massimo a un intervento minimo. I coltivatori che si
situano al polo “culturalizzante” cercheranno di adattare lo spazio per ottenere
il massimo possibile dalle piante o in termini produttivi o in termini economici.
Al polo opposto possiamo vedere all’opera i coltivatori “utopici” o “ludico-estetici”, che invece interverranno nello spazio a seconda delle loro inclinazioni
estetiche ed esistenziali. Seguendo la riflessione di un filosofo-giardiniere
come Gilles Clément, se “il giardino è sempre il risultato dell’azione combinata
dell’uomo e della natura”, l’energia che il primo opera sulla seconda “dev’essere
collocata al posto giusto perché l’insieme dovuto al genio naturale divenga finalmente giardino”11. L’eccellenza del giardiniere, almeno di quello del futuro
— che nella descrizione di Clément richiama le figure dei coltivatori “utopici” e
11 G. Clément, Giardini, paesaggi e genio naturale, Macerata, Quodlibet, 2013, p. 43.
54
“ludico/estetici” — “capace di conservare e sviluppare la vita nel suo giardino”12,
si espliciterebbe proprio nel riuscire a trovare il giusto limite tra il proprio agire
e il “genio naturale”, compito ben più difficile da portare a termine rispetto a
“intervenire con violenza sull’insieme vivente al fine di far emergere unicamente il gesto finale dell’architettura”13. Questa riflessione ci permette di rileggere
il tema della spazialità nel giardino dal punto di vista dell’azione creatrice del
coltivatore tramite la categoria semiotica dell’aspettualizzazione : vorremmo
sostituire il termine usato genericamente da Clément “limite” con quello più
specifico di “soglia”. Come ricorda Fabbri, “mentre il limite è una demarcazione terminativa, la soglia è suscettibile di segmentazioni durative diverse. Ed è
inoltre possibile trasformare una soglia in limite — un terminativo in uno stato
— e il limite nell’incoativo di una soglia”14. A guidare il lavoro del giardiniere
— in antitesi a quello che fa l’agricoltore —, dovrebbe essere quindi la capacità
di contrassegnare lo spazio naturale, non costruendo “limiti terminativi”, cioè
imponendo alla spazialità naturale una umana, bensì introducendo “soglie durative”, in modo che il proprio intervento si accordi con la l’ambiente naturale :
“uno zoccolo, una demarcazione, un dislivello, un limite — anche fitto come la
bordura di un bosco — la cui forma si accordi sia al senso del progetto che si è
proposto sia al rispetto della vita”15.
L’attività del coltivare risente quindi del tipo di spazio su cui si applica e della
scelta di ottenere un risultato “naturalizzante” come accade per il giardino alla
cinese o all’inglese, o al contrario un risultato “culturalizzante” come accade per
quello francese o ancora di più per quello all’italiana. Si tratta infatti di ottenere dall’attività colturale — e quindi comunque da un intervento trasformativo
dell’ambiente naturale — diversi effetti di senso, uno che vuole ricostruire la
naturalità puntando su caratteri come il disordine, la “dégéométrisation”, l’altro
al contrario che vuole trasmettere il senso di un controllo razionale dello spazio
naturalistico, attraverso l’uso della geometria, dell’ordine, della simmetria16.
2. La pratica del giardiniere : una pluralità di forme dell’interagire
L’agire del giardiniere si definisce sempre in rapporto ad un’entità sincretica —
chiamata “giardino” — costituita da molti elementi : le piante (a loro volta divise
in alberi, fiori, arbusti, prato, frutti, ortaggi ecc.), il terreno su cui crescono,
le caratteristiche orografiche, climatiche in cui viene realizzato, gli elementi
architettonici come sentieri, costruzioni, fontane, muri, scalinate ecc. con cui
le piante sono in relazione. A rendere possibile l’azione del giardiniere esistono
12 Ibid.
13 Op. cit., p. 45.
14 P. Fabbri, “Supplemento a Claude Zilberberg”, Actes Sémiotiques, 123,2020, p. 1 (https://www.
unilim. fr/actes-semiotiques/6472).
15 Ibid.
16 Su questo argomento, cfr. C. Zilberberg, art. cit. p. 4.
55
poi gli attrezzi, ognuno dei quali serve a uno scopo specifico ; tra le competenze del giardiniere c’è anche la scelta dell’attrezzo giusto per ogni attività. Ma,
ovviamente, l’agire del Soggetto-giardiniere si esercita principalmente (sia
direttamente che indirettamente) sull’Oggetto-pianta”. Tuttavia, la peculiarità
essenziale di quell’“oggetto”, rispetto ad altri oggetti che qualifichiamo usualmente di “inanimati” su cui si esercita la nostra azione trasformativa, è quella di
essere un organismo vivente, caratterizzato da un ciclo vitale (nascita, crescita,
morte), dalla sua interazione costante con altri esseri viventi (dagli agenti patogeni che la possono infettare agli animali che se ne nutrono o le usano per
altri scopi, fino all’uomo che le ha sfruttate, adattate ai climi e agli habitat più
diversi, manipolate attraverso incroci o interventi sul materiale genetico). Quindi è un Oggetto dallo statuto particolare che rende l’interazione con l’uomo una
relazione quasi intersoggettiva : dal punto di vista delle competenze, anche se
le piante non hanno un “sapere” nel senso di una capacità cognitiva e riflessiva,
e nemmeno una volontà nel senso di intenzione cosciente, hanno senza dubbio
certi orientamenti, allo stesso modo che tutti gli esseri viventi17.
Occorre anche riconoscere ad esse, in modi diversi, un “potere” e un “dovere” :
in funzione dalla loro natura non possono non (o “devono”) evolversi secondo
traiettorie trasformative geneticamente determinate. Ma “possono”, di più, in
funzione dall’interazione con l’ambiente (fisico, animale, umano) diventare altro
da quanto previsto dai loro geni. Pensiamo a un albero da frutto che attraverso
abili interventi di potatura e adeguate concimazioni arriva a produrre un più
elevato quantitativo di frutti e di migliore qualità rispetto a quanto avrebbe fatto
in altri condizioni, e in particolare senza quegli aiuti artificiali, ossia “naturalmente” : si tratta di un “dover essere” della pianta che viene modificato e attiva
un “poter essere” indotto dalle cure dell’operatore umano che ad essa si dedica,
ma la cui riuscita non è deterministicamente prevedibile. A renderlo possibile è
l’intervento del Soggetto che agisce mettendo in campo un ventaglio di competenze : un “voler fare” (ottenere più frutti) che appoggiandosi a un “saper fare”
(tecniche colturali) rende possibile l’attualizzazione di un percorso alternativo
di sviluppo della pianta, piegata ai desideri dell’uomo.
L’attività di “coltivare”, sia quella del giardiniere che, a più larga scala, del
coltivatore in generale, rileva quindi di una dinamica complessa nel senso che
mette in gioco interazioni di ordine diversi. Il ricorso al modello interazionale
elaborato da Eric Landowski, che prenderemo qui come “grille de lecture”, ci
aiuterà a riconoscerle18.
17 Tra i molti testi scientifici che affrontano questo tema : S. Mancuso e A. Viola, Verde brillante,
Firenze, Giunti, 2013 ; U. Castiello, La mente delle piante. Introduzione alla psicologia vegetale,
Bologna, Il Mulino, 2019.
18 Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005. Trad. it., Rischiare nelle interazioni, Milano,
Franco Angeli, 2010.
56
2.1. L’operare e i suoi limiti
Cominciamo dalle attività più basiche di un giardiniere. Quando egli semina
o pianta, facendo essere nuove realtà, oppure quando pota o concima, modificando quindi lo stato di certi oggetti, il suo fare rientra nell’“operare”, nozione
definita nel suo principio elementare come un’“agire dall’esterno (generalmente
esercitando una forza) sulla localizzazione, la forma, la composizione o lo stato
di un oggetto”19. In questo modo, il soggetto “fa essere” un’altra realtà, e lo fa
attraverso l’applicazione di una serie di istruzioni d’uso codificate, approfittando delle regolarità di comportamento della materia prima, in questo caso delle
diverse piante su cui interviene. La Programmazione è appunto il regime interazionale fondato su questi principi. Interagiamo nel suo quadro ogni volta che
agiamo direttamente sul mondo materiale, per esempio spostando cose,
assemblandole o separandone le parti, realizzando cioè congiunzioni o disgiunzioni
col risultato di far essere nuove realtà (costruire o distruggere una casa, una città,
un paese) o di modificare gli stati di certi oggetti esistenti (accendere o spegnere
una lampada, congelare o scongelare del cibo). (Op. cit., p. 18).
Ma le piante non sono materia inorganica completamente determinata dalla
loro composizione fisico-chimica, e neppure macchine strettamente sottomesse ai loro programmi. La trasformazione di un oggetto inanimato (un pezzo
di legno morto, un blocco di marmo), se affrontato sulla base di un algoritmo
di azione corretto, ad esempio basato sulla conoscenza dei punti migliori sui
quali intervenire per ottenere un determinato taglio e degli attrezzi che meglio
si adattano alle varie operazioni, porta a un risultato univocamente determinato : se si svolge un certo programma di azione correttamente, si ottiene
“necessariamente” un certo risultato, proprio perché l’oggetto non può che subire questo programma. Non è il caso delle piante. L’ipotesi interpretativa che
vorremmo avanzare è che il giardiniere riconosca nell’“oggetto” su cui si trova
ad agire una sorta di competenza modale — quasi quella di un altro soggetto —,
che deriva dal riconoscere nella pianta la natura di essere vivente, certo “programmato” dalla sua struttura genetica e, quindi, anche “programmabile” attraverso operazioni trasformative, ma che offre una sorta di resistenza a queste
stesse operazioni.
2.2. Una sintassi dello scambio
Ci troviamo infatti di fronte ad un oggetto che non è inanimato, ma è dotato di
una serie di programmi di sviluppo che non sono interamente prevedibili, così
che la programmazione può rivelarsi una modalità di azione che non ottiene i
risultati previsti. L’agire del giardiniere deve tenere conto della natura peculiare
della pianta che oppone al programma dell’operatore una sua autonomia, un
“potere” proprio. Per ottenere il suo obiettivo, il Soggetto deve allora riconoscere
19 Rischiare..., op. cit., p. 18.
57
nella pianta la presenza di questa modalizzazione, cioè una dimensione parzialmente soggettiva, ricordando con Landowski, che
lo statuto attanziale di un attore qualunque, ovvero il tipo di competenza che gli
verrà riconosciuta, non è dato sul piano ontologico ma dipende da una costruzione
effettuata dall’osservatore (...). Gli elementi del mondo naturale, ciò che noi
chiamiamo le “cose”, sono a dire il vero ciò che sono per noi, ovvero delle entità
prive di motivazione e di ragione, solo in funzione dello sguardo oggettivante —
reificante — che proiettiamo abitualmente su di esse. (Op. cit., p. 30).
Il giardiniere esperto sa che non può considerare la pianta che si trova a
coltivare come un oggetto interamente programmabile, ma deve agire tenendo
presente che “il fare dell’altro attore (…) non è racchiuso nei limiti di un ruolo
tematico ma dipende dalle reazioni aperte di una ‘competenza’”20. Ora, in un modello di interazione tra soggetti umani, ad essere al centro della manipolazione
è il “volere” : “manipolare” l’altro è fargli “voler fare”. Ma questa modalità non
va presa alla lettera, come se il “volere” fosse una disposizione ontologicamente
riducibile a un’unica determinazione, ossia quella di un’intenzione cosciente di
sé stessa, cosa che renderebbe ovviamente difficile se non impossibile utilizzarla
per una pianta.
E tuttavia, come tutti gli esseri viventi, alle piante si può senza dubbio riconoscere una forma di “intenzionalità” : come minimo quella di continuare
a vivere e a riprodursi. Questo costituisce per noi l’equivalente sintattico di
una “forza di volontà” nelle piante. Ed è con questa particolare forma di volontà, questa “propensione”, direbbe forse l’antropologo François Jullien, che
il giardiniere può giocare21. Ritroviamo qui l’idea di una forma di scambio tra
giardiniere e pianta, cioè di “manipolazione” reciproca. Di fatto, solo nella
misura in cui il primo darà alla pianta ciò di cui essa ha bisogno, la seconda
offrirà al primo ciò che lui si attende. L’interazione funziona quindi come una
dinamica di scambi reciproci. Non ci sono, evidentemente, due soggetti che
sarebbero entrambi in grado di calcolare il valore dei rispettivi servizi. Neppure, ovviamente, viene stabilito alcun contratto in senso stretto, ma ciò non
impedisce che il “fare” del giardiniere sia sistematicamente sanzionato dalla
pianta. Se egli fornisce alla pianta ciò che essa (gli) “domanda” (nutrimento,
aerazione, luce, acqua ecc.), lei stessa lo ricompenserà con la promessa dei
suoi fiori e dei suoi frutti. Ma se invece il giardiniere non rispetta il proprio
“dover fare” — la sua missione, la sua responsabilità, il suo impegno — di fronte
alla pianta, questa non mancherà di sanzionarlo negativamente. La pianta è in
20 Op. cit., p. 45.
21 La nozione di propensione viene elaborata da François Jullien per spiegare una delle caratteristiche dominanti della cultura cinese, in opposizione all’impronta puramente casuale
e teleologica propria del pensiero occidentale : “Essa allude a un dispiegamento che non è
determinato da alcuna perdita né è segnato da alcuna vocazione (…) tant’è vero che è orientato
solo dal modo in cui la situazione è inclina a “pendere”, dal mondo in cui ne induce il prolungamento e ne produce il rinnovamento”. F. Jullien, Essere o vivere : Il pensiero occidentale e il pensiero
cinese in venti contrasti, Milano, Feltrinelli, 2016, p. 21.
58
qualche misura il destinatore / mandante del fare del giardiniere e allo stesso
tempo la sua istanza giudicante.
In un senso più generale, non è necessario che ci siano due soggetti coscienti di sé perché vi sia tra due entità una forma sintattica di interazione che
rileva della sintassi detta di “manipolazione”. Basta, per questo, la possibilità
di riconoscere la forma oggettiva di una relazione di scambio. In questo senso,
forme di produzione come l’agricoltura nel suo insieme, e anche l’allevamento
rappresentano forme di produzione di ricchezza basate sul mantenimento di un
equilibrio quasi contrattuale tra prestazioni oggettive, senza la necessità di nessun “accordo di volontà” formale. In altri termini, si potrebbe dire che abbiamo
qui a che fare con delle manipolazioni senza soggetti22.
2.3. Sentire l’altro
Ma il fatto che l’interazione non sia legata a un’autocoscienza ci apre, oltre la
manipolazione, la strada per definire un altro — un terzo — regime interazionale
all’opera nel rapporto tra il giardiniere e l’Oggetto delle sue cure : quello dell’aggiustamento. Quel regime, scrive Landowski, “non consiste né nell’adattarsi
unilateralmente a un altro attore né, al contrario, nel portare l’altro a piegarsi al
proprio volere”23.
Nel caso che stiamo trattando, abbiamo appena visto come si possa riconoscere alla pianta uno statuto particolare di oggetto che non può essere sottoposto
a un puro regime di programmazione, in quanto l’esecuzione di un certo tipo di
operazioni non porta necessariamente e sempre allo stesso risultato. Infatti,
nelle interazioni che rilevano dell’aggiustamento, l’attore con il quale si interagisce
si caratterizza certo, fra l’altro, per il fatto che il suo comportamento obbedisce a
una dinamica propria. Ma questa dinamica (...) non è riducibile (...) a delle leggi
prestabilite e oggettivabili. (Op. cit., p. 47 )
La pianta nella sua natura di essere vivo non risponde in maniera totalmente
prevedibile alle operazioni programmatrici che vengono compiute dal Soggetto ;
quest’ultimo invece, per agire in modo efficace, deve cercare di assecondarne
i ritmi e le direzioni di crescita, nutrendola o potandola, cioè cercare di “aggiustarsi” alla pianta, seguendo certo delle prescrizioni dettate dall’esperienza
e dalle conoscenze scientifiche, agronomiche o chimiche, ma sempre restando
in “ascolto”, osservando le reazioni alle proprie operazioni. Se a dominare la
forma programmatica dell’interazione è il principio della regolarità e invece
l’intenzionalità è base di ogni manipolazione strategica, alla base di ogni interazione in forma di aggiustamento vi è la sensibilità24. L’accezione con cui usiamo
il termine sensibilità è quella che Landowski definisce “reattiva” (in opposizione
22 Ringraziamo qui Eric Landowski per le sue indicazioni.
23 Rischiare, op. cit., p. 40.
24 Rischiare, op. cit., p. 60.
59
a quella “percettiva” che riguarda il modo in cui un soggetto prova le sensazioni
a contatto con il mondo esterno) : “sotto forma di questa sensibilità reattiva, la
competenza estesica può essere accordata all’insieme del regno animale (…), ma
anche al regno vegetale (…) e a una gran parte degli oggetti detti inanimati”25.
Aggiustarsi ad una pianta, significa allora mettere in opera una sensibilità che
si riconosce presente anche in essa : potare una rosa è operare in modo sensibile
attraverso l’osservazione attenta della struttura complessiva dell’arbusto, discriminando i rami più recenti da quelli più vecchi, in modo da rinforzare e rendere
più produttiva la pianta, adeguandola allo spazio in cui è inserita, portandola
a crescere su un muro o su un graticcio, o ad adattarsi alle piante che le sono
vicine. Per farlo il giardiniere deve continuamente avvicinarsi e allontanarsi :
da vicino per osservare i rami e tagliarli al punto giusto, rispettando gemme e
nodi, da lontano per valutare in che modo ogni azione compiuta agisca sull’intero organismo. L’essenziale è quindi, ancora una volta, la capacità di percepire,
di sentire, la “propensione” dell’altro. Qualsiasi “aggiustamento” è precisamente
basato su quella forma di intelligibilità del sensibile nella sua dinamica viva.
Questo continuo cambiamento di punto di vista può essere proficuamente
analizzato attraverso la categoria dell’aspettualizzazione che oscillerebbe tra una
totalità e una parzialità della “lettura” della pianta, ognuna di esse propedeutica
all’azione pragmatica del giardiniere (da lontano coglie un’enunciazione complessiva dell’albero, da vicino ne coglie l’articolazione puntuale, in un continuo
passaggio da un livello all’altro che modifica sostanzialmente il piano percettivo).
Possiamo dire che un tale tipo di coordinazione — una specie di dialogo tra uomo
e pianta — favorisce la mutua esecuzione e svolgimento (“l’accomplissement”) di
un processo evolutivo, ossia la creazione di un essere nuovo, al di là di quello
che il manuale di botanica consente di sperare. È come se entrambi, la pianta
e il giardiniere, si superassero reciprocamente grazie alla loro coordinazione in
atto. L’attenzione del giardiniere consente allora alla pianta di realizzare più del
suo programma geneticamente predeterminato, per attingere a un potenziale
fino ad allora non attualizzato.
2.4. Niente è mai garantito
Tuttavia, la relativa imprevedibilità del “fare” di ogni pianta lascia lo spazio a
un ulteriore regime di interazione tra essa e il giardiniere : quello dell’incidente.
Meglio di chiunque, un giardiniere conosce la possibilità che l’interazione porti
a risultati inaspettati a causa dell’irruzione di un elemento esterno a qualsiasi
controllo il Soggetto possa mettere in atto. L’incidente può portare tanto a esiti
negativi o catastrofici (nel caso del giardino pensiamo a eventi atmosferici estremi, incendi o invasioni di parassiti) quanto a sorprese gradevoli (come quando
spunta un fiore che non si era seminato o una pianta che sembrava morta inaspettatamente rinasce) ; l’incidente può anche essere il frutto inatteso di un’azione del giardiniere che credendo di ottenere un risultato di un certo tipo invece,
25 Ibid., p. 46.
60
per il subentrare di altri fattori, dà luogo a un risultato del tutto imprevedibile,
positivo o negativo che sia. Anche se può ignorare il suo nome, la “serendipità”
è l’amica imprescindibile del giardiniere. Se il regime della programmazione
era retto dalla regolarità, quello della manipolazione dall’intenzionalità, quello
dell’aggiustamento dalla sensibilità, “l’alea costituisce il principio fondatore di
un regime di senso e di interazione autonomo da porre sullo stesso piano degli
altri tre”26. Come ogni vero giardiniere sa perfettamente, l’incidente fa parte
integrante delle condizioni del mestiere. Non si può coltivare senza accettarne
l’eventualità. Per questo, il regime detto dell’incidente é allo stesso tempo, potenzialmente, quello dell’assenso all’imprevedibile27.
Infatti, a ben vedere, tra questo regime e quello dell’aggiustamento, i confini
sono molto sfumati, in quanto ogni volta che il giardiniere opera, dovendo confrontarsi con un oggetto che risponde a proprie logiche di sviluppo non del tutto
conoscibili e padroneggiabili da lui, accetta un margine considerevole di rischio
nella propria azione. L’alea può apparire nella pratica del giardinaggio in due
modi : i) come componente inevitabile e accettata a priori dell’azione — pensiamo alla nascita di frutta o verdura dalle forme bizzarre o al caotico sviluppo di
piante infestanti nonostante tutte le precauzioni messe in atto ; o, ii) come un
fattore del tutto inaspettato, in quanto legato al sopravvenire di elementi esterni
imprevedibili, sia in senso negativo come eventi meteorologici o malattie portate da parassiti importati da luoghi lontani, sia in senso positivo, come può essere
l’insperato manifestarsi di condizioni climatiche favorevoli o la nascita di un
fiore che non si era piantato ma è arrivato attraverso percorsi imperscrutabili a
comparire nel giardino.
In entrambi i casi però nel giardinaggio l’alea è uno dei principi fondamentali
dell’agire. Anzi si potrebbe affermare che il giardinaggio rappresenta il modo in
cui l’uomo cerca di ridurre l’impatto dell’alea negli spazi coltivati, scegliendo le
piante più adatte, piegandole alle proprie necessità invece di lasciarle in balia
del caso con cui la natura le porterebbe a svilupparsi. A fianco di questi due
modi in cui l’incidente appare come qualcosa che dall’esterno arriva a rendere
più o meno inutili le cure e le attenzioni di un giardiniere comunque attivo,
quest’ultimo può porsi di fronte all’alea con un altro atteggiamento, lasciando,
por così dire, che “il destino” si compia : attitudine di accettazione (fiduciosa o
meno) dell’inevitabile (e imprevedibile).
Siamo vicini a un atteggiamento mistico, di fusione con “la natura”, che
non appartiene al regime dell’aggiustamento, in quanto vi è la rinuncia alla
componente attiva insita in esso. Un esempio celebre di questo approccio alla
coltivazione e più in generale all’ambiente è quello rappresentato dalla vita e
dall’opera di Henry David Thoreau che nel suo Walden. Vita nei boschi afferma :
“Il vero contadino smetterà di angustiarsi, come gli scoiattoli, che non manifestano preoccupazione alcuna se i boschi daranno castagne o no, quest’anno ;
26 Rischiare, op. cit., p. 75.
27 Cfr. Rischiare, op. cit., p. 77, n. 5.
61
egli finirà il suo lavoro ogni giorno, rinunciando a ogni pretesa sul prodotto dei
suoi campi”28. Il lavoro nei campi è quindi portato avanti parallelamente allo
svilupparsi e al fruttificare delle piante, in un regime di assenso di quanto esse
produrranno.
2.5. Agronomi e agrofili
Dopo queste osservazioni riguardanti i regimi di interazione tra giardiniere e
pianta possiamo rileggere lo schema presentato in precedenza, riguardante i
modi in cui il soggetto umano valorizza il proprio intervento sul mondo vegetale.
Avevamo individuato quattro polarità (pratica, critica, utopica e ludico / estetica)
che ora possiamo rileggere alla luce delle quattro modalità di interazione appena descritte. Ci sembra possibile operare una sintesi tra le quattro tipologie di
coltivatori, raggruppando a due a due i termini : agronomi e agrofili29.
Da un lato avremmo quindi i coltivatori “pratici” e quelli “critici” che possiamo sussumere sotto la categoria degli “agronomi”. Ad unirli un’attitudine allo
sfruttamento “materiale” della natura, che diventa mezzo di produzione e di
guadagno economico, per ottenere il quale si utilizzano tecniche ben precise e
regolamentate. Dal punto di vista dei regimi di interazione a caratterizzare il loro
rapporto con la pianta saranno la programmazione e la manipolazione. Come
abbiamo visto, in questi due regimi il soggetto considera le piante nulla più che
“oggetti” che sottostanno a regolarità (botaniche) il cui sviluppo richiede solo
un ambiente adeguato (proprietà chimiche del suolo, umidità, temperatura, aerazione, ecc.). La loro azione si basa sulla conoscenza delle leggi dell’agronomia,
della botanica, della chimica e, negli ultimi anni, anche della genetica, applicando rigorosamente le quali il risultato produttivo ed economico è garantito.
I coltivatori che abbiamo invece definito “utopici” e quelli “ludico-estetici”
possono essere raggruppati sotto la definizione di “agrofili” : essi sono alla
ricerca di un contatto “esistenziale” o “estetico” con la natura, da cui non cercano di ricavare prodotti e vantaggi economici, affidandosi a un’interazione
con essa basata sui regimi dell’aggiustamento e dell’alea. Gli “agrofili” senza
necessariamente ignorare le “leggi” rispettate dagli “agronomi”, considerano la
pianta come un essere vivente a tutti gli effetti, dotato di un potenziale di sviluppo che rimane parzialmente aperto (cioè che probabilmente darà più del suo
“programma”), ma che si realizzerà solo andando oltre la semplice applicazione
dei principi di regolarità. Questa attitudine si manifesta attraverso una forma
sensibile di relazione con la pianta, che avviene o grazie all’attualizzazione
delle sue potenzialità tipica del regime dell’aggiustamento, oppure nel semplice
atteggiamento serendipico del coltivatore che si affida all’alea.
Anche se non è tra gli obiettivi di questo lavoro, sul rapporto tra agronomi
e agrofili si innesta il tema della manipolazione genetica delle sementi che vorrebbe imporre alla “propensione” naturale il determinismo causale, in nome
28 H.D. Thoreau, Walden. Vita nei boschi, Milano, Rizzoli, 1988, p. 165.
29 Devo questo prezioso spunto di ricerca a Eric Landowski.
62
di un’efficacia tecnologica. In realtà, in nome di una “programmazione” della
semente, trasformata in modo da dare con maggiore efficienza un frutto sempre
uguale e spesso anche sterile (per spingere al riacquisto della semente stessa
modificata), si accetta di introdurre un’“alea”, il rischio che questa trasformazione genetica possa dare luogo a fenomeni biologici imprevisti e potenzialmente
molto dannosi sia per l’ambiente che per l’uomo.
Si può riassumere l’insieme di queste osservazioni schematicamente cosi,
adattando alla sfera particolare dell’agricoltura un modello che riguarda la
produzione di beni in generale30 :
La produzione :
processi operatori
(l’aratura, la semina,
la cura, la raccolta).
Regime di programmazione.
Coltivatori “pratici”.
Il dono :
processi aleatori
(sorprese meteorologiche
o fioriture inattese)
Regime dell’incidente
Coltivatori “ludico-estetici”.
Agrofili
Agronomi
Lo scambio :
processi equilibrati
di transazioni reciproche.
(curare le piante /
ottenere buoni frutti).
Sintassi di manipolazione.
Coltivatori “critici”.
La creazione :
processi coordinati
di attualizzazione delle potenzialità.
(il giardino come
“accomplissement”).
Sintassi dell’aggiustamento.
Coltivatori “utopici”.
Regimi di produzione agricola
3. Temporalità e giardinaggio : dall’attesa alla sorpresa
Abbiamo visto come l’interazione tra uomo e pianta si svolge all’interno di uno
spazio che viene risemantizzato dalla loro relazione ; l’altro asse su cui si svolge
l’interazione, altrettanto importante da analizzare, è quello rappresentato dal
fattore “tempo”.
La prima cosa che si può osservare a questo proposito — e chiunque abbia
mai avuto anche una piccola piantina da balcone da curare potrà facilmente
riconoscersi in questa esperienza — è che le piante non retroagiscono immediatamente alle operazioni che vengono compiute sul suo corpo vegetale. Ogni
azione il giardiniere compia, o al limite anche ometta di compiere, produce un
30 E. Landowski, “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 2,
2019, p. 15.
63
effetto non immediato, ma verificabile in tempi diversi e spesso anche molto
dilatati.
Per affrontare semioticamente questa dimensione possiamo fare di nuovo
ricorso alla categoria analitica dell’aspettualità. La relazione tra Soggetto e
Oggetto nel caso del giardinaggio si svolge infatti secondo un regime temporale
che da una parte è scandito dall’intervento dell’uomo, che rappresenta quindi
il punto di origine dell’aspettualizzazione ; ma d’altra parte ogni operazione
che parte dall’uomo si deve confrontare ed adattare continuamente al tempo
naturale, sia quello esterno — il succedersi delle stagioni con le loro variazioni
climatiche e di illuminazione — che quello interno, i ritmi di sviluppo di ciascuna specie vegetale.
Rispetto al tempo esterno, l’azione del giardiniere è caratterizzata da un’aspettualizzazione iterativa : gli interventi sulle piante sono ripetuti ad ogni
stagione o comunque ad intervalli regolari (innaffiare, diserbare, potare, concimare ecc.) grazie alla sincronizzazione del proprio agire con quello della natura.
Ma sull’iteratività si innesta poi un altro regime aspettuale : se proviamo a considerare la temporalità dal punto di vista della pianta, possiamo ipotizzare che
essa si regoli su un regime aspettuale dominato dalla duratività. Come osserva
Gilles Clément :
per ragioni connesse alle stagioni, al ritmo dei fluidi nell’organismo delle piante,
all’incidenza energetica del sole, all’abbondanza o alla penuria dell’acqua, i vegetali si prendono il loro tempo. Si risolvono allo sviluppo solo quando tutte le circostanze necessarie per lo sviluppo sono presenti” (op. cit., p. 53).
Tuttavia, proprio perché ad essere così importante nell’interazione tra il
giardiniere e la pianta è il reciproco “aggiustarsi” dell’uno con l’altro, il primo
dovrà saper armonizzare le proprie cure alle variazioni climatiche impreviste
che si possono verificare durante le stagioni, oppure all’irrompere dei parassiti
o di altre malattie o all’intervento esterno di qualunque altro “incidente” possa
capitare in un giardino. Quindi sullo sfondo di un’interagire durativo e/o iterativo che porta a “conoscere” la pianta, a trovare con essa un giusto ritmo di azioni
o di pause, si innesta una puntualità, costituita dalle operazioni rese necessarie
da improvvisi mutamenti contestuali. Ma, tranne tali interventi puntuali, resi
necessari dall’irruzione di qualche incidente, il regime aspettuale dominante
è quello dell’iteratività e della duratività, l’unico che permette al giardiniere di
“conoscere” bene la sua pianta, di trovare con essa un adeguato ritmo di azioni
e di pause.
Ne deriva che dal punto di vista passionale, l’attività del giardinaggio é essenzialmente dominata dal sentimento dell’attesa. Questa riguarda anzittutto lo
sviluppo naturale della pianta. Quando semino un seme o metto a dimora una
pianta mi pongo nell’attesa di vederla spuntare dal terreno o produrre i primi
fiori o frutti, e poi ancora di osservarne lo sviluppo successivo e di conseguenza
di valutare anche quale impatto avranno queste trasformazioni sull’estetica
generale del giardino. L’attesa è quindi sentimento comune sia al giardiniere
64
agronomo che a quello agrofilo, in quanto anche chi padroneggia le tecniche
più evolute di coltivazione non può modificare i tempi di sviluppo delle piante.
Al massimo, può sforzarsi di pianificarli e di inserirli all’interno di routine produttive economicamente organizzate. Le coltivazioni intensive e meccanizzate
rappresentano la massima espressione dell’attitudine dell’agronomo, ma anche
in questo caso, la decisione su quando far partire il raccolto deriva dall’osservazione del grado di maturazione del prodotto considerato (frutti, cereali, verdure ecc.), che ha ampi margini di variazione anno dopo anno. L’esempio della
vendemmia in questo senso è esemplare : prima di dare il via alle operazioni
di raccolta dell’uva è necessario aspettare il momento in cui i grappoli hanno
raggiunto le caratteristiche migliori per dare origine al vino migliore.
Il giardiniere si deve quindi porre in relazione con le piante che sembrano
“dominare” il tempo, o meglio vivere in un tempo loro, indifferente al nostro,
nonostante tutti gli sforzi possiamo fare per controllarlo. Come ricorda sempre
Clément, le piante :
Attendono il momento adatto. Il momento buono. Senza credito né debito di tempo. In nessun preciso istante il tempo costituisce un investimento, un oggetto di
speculazione : esso è giusto, o non è affatto. L’esempio più valido, eppure quello sul
quale si è meno riflettuto, è il seme : la semente in sonno. Il seme trattiene il tempo.
In che misura, non lo sappiamo ; e nemmeno lui, che attende il momento adatto.
Trattiene e cancella il tempo. Tra l’istante della sua nascita dal frutto e il momento
della sua crescita, non succede niente. Niente, per settimane, mesi, anni. Talvolta
secoli. Questo niente cancella il tempo ma conserva la vita. (Op. cit., p. 54).
Il sentimento dell’attesa nasce quindi dalla relazione tra uomo e pianta e
mentre quest’ultima porta avanti il suo tempo, l’uomo deve regolarsi su di esso
quando agisce su di essa ed essere consapevole del fatto che ogni operazione
compiuta necessita di un tempo per poterne verificare i risultati. In questo caso
distinguiamo due possibili configurazioni aspettuali. i) L’attesa può riguardare
tempi limitati e prevedibili come quelli della crescita di un fiore o di un ortaggio :
in questo caso alla duratività si sovrappone una aspettualizzazione terminativa :
l’attesa porta a una conclusione, auspicabilmente positiva, come appunto lo
sbocciare di un fiore. ii) In altri casi, invece, l’agire del giardiniere si proietta
in una duratività “pura” : pensiamo alla progettazione e alla messa in opera di
un giardino monumentale in cui il lavoro del giardiniere non ha un punto di
arrivo, dopo il quale vengono “raccolti” i frutti (anche estetici) dell’attività, ma
questi ultimi proseguono per secoli modificando generazione dopo generazione
la configurazione del giardino stesso. In questo caso il gesto iniziale del giardiniere che, ad esempio, pianta una serie di piccoli alberelli a contornare un viale,
è proiettato in un futuro che supera la durata della vita umana. Il sentimento
dell’attesa, che prevede implicitamente un punto terminale in cui l’evento atteso
si verificherà, in questo caso lascia il campo a una protensione verso un futuro
non controllabile in termini individuali, provocando perciò un sentimento di
speranza. Ad essere centrale in questo caso è il gesto iniziale, lascito ideale per i
propri successori, e quindi a dominare è un’aspettualizzazione incoativa.
65
Ma, oltre le diverse forme dell’imprevedibile che abbiamo evocato, può
infine avvenire un altro tipo di incidente, che va ad introdurre una puntualità
diversa, e felice, sullo sfondo temporale dilatato e ripetitivo del giardinaggio.
Si tratta di una salienza percettiva, puntuale e inaspettata, che dà luogo allo
stato d’animo della sorpresa. Essa può essere di carattere “oggettivo”, quando
è la pianta a dare origine a qualcosa di inatteso, come lo sbocciare di un fiore
o l’apparizione di un frutto che non era atteso oppure che ci stupisce per una
particolare configurazione cromatica o iconica. Può essere invece di carattere
“soggettivo” : il giardiniere, anche se trascorre tanto tempo nel suo terreno
favorito e ne conosce perfettamente ogni pianta, ogni angolo, ogni prospettiva,
può trovarsi per un caso fortuito a cambiare il punto di vista e a cogliere nel suo
complesso o in una singola pianta delle configurazioni eidetiche o cromatiche
inattese, anche solo perché si è trovato a osservarli da una posizione inusuale
ovvero in un momento della giornata o dell’anno in cui la luce del sole appare
improvvisamente diversa dal solito.
Perché ciò accada, è necessaria come precondizione una disposizione d’animo del soggetto che permetta all’altro (in questo caso alla pianta o al giardino
nel suo insieme) di far breccia nelle azioni, nei percorsi o negli sguardi del giardiniere, che altrimenti rischiano di compiersi secondo schemi ripetitivi in grado
di desemantizzare il proprio operare. Chi si approccia ad essa con l’obiettivo di
programmare o manipolare, vedrà in ogni deviazione dal percorso voluto, in
ogni accidentale imperfezione, un problema da risolvere e non un momento
irripetibile di cui approfittare31. Solo chi si avvicina al giardino cercando un
aggiustamento o abbandonandosi alla propensione “incidentale” di quell’altro
vivente che sono le piante, può lasciare spazio all’incantamento estesico.
Lavori citati
Castiello, Umberto, La mente delle piante, Bologna, Il Mulino, 2019.
Clément, Gilles, Giardini, paesaggi e genio naturale, Macerata, Quodlibet, 2013.
Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.
Dondero, Maria Giulia, “Approcci semiotici alla configurazione del giardino”,
E/C, 2005.
Fabbri, Paolo, “Supplemento a Claude Zilberberg”, Actes Sémiotiques, 123, 2020.
Ferraro, Guido (a cura di), Dire la natura. Ambiente e significazione, Roma, Aracne,
2015.
Floch, Jean-Marie, Semiotica, marketing e comunicazione, Milano, FrancoAngeli,
1992.
Greimas, Algirdas J., “La zuppa al pesto o la costruzione di un oggetto di valore”,
Del senso 2, Milano, Bompiani, 1984.
— De l’Imperfection, Périgueux, Fanlac, 1987.
Jevsejevas, Paulius, “Loving Nature”, Actes Sémiotiques, 123, 2020.
31 Ci riferiamo ovviamente a A.J. Greimas, De l’Imperfection, Périgueux, Fanlac, 1987.
66
Jullien, François, Essere o vivere : Il pensiero occidentale e il pensiero cinese in venti
contrasti, Milano, Feltrinelli, 2016.
Landowski, Eric, Rischiare nelle interazioni (2005), Milano, Franco Angeli, 2010.
— “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 2,
2019.
Mancuso, Stefano e Alessandra Viola, Verde brillante, Firenze, Giunti, 2013.
Marrone, Gianfranco, Addio alla natura, Torino, Einaudi, 2011.
— (a cura di), Semiotica della natura, Roma, Meltemi, 2012.
Parret, Herman, Le Sublime du Quotidien, Amsterdam, Benjamins, 1988.
Thoreau, Henry D., Walden. Vita nei boschi (1854), Milano, Rizzoli, 1988.
Zilberberg, Claude, “Le jardin comme forme de vie”, http://claudezilberberg.
org/portal/wp-content/uploads/2013/10/Le-Jardin-comme-forme-de-viecopie.pdf.
Mots clefs : aspectualisation, manipulation, régimes d’interaction, plante, syntaxe interactionnelle.
Auteurs cités : Gilles Clément, Maria Giulia Dondero, Jean-Marie Floch, Algirdas
J. Greimas, Paulius Jevsejevas, François Jullien, Eric Landowski, Gianfranco
Marrone, Henry D. Thoreau.
Plan :
Introduzione
1. Un inquadramento generale
1.1. “Natura e cultura”
1.2. Orti, giardini e altri terreni
2. La pratica del giardiniere : una pluralità di forme dell’interagire
2.1. L’operare e i suoi limiti
2.2. Una sintassi dello scambio
2.3. Sentire l’altro
2.4. Niente è mai garantito
2.5. Agronomi e agrofili
3. Temporalità e giardinaggio : dall’attesa alla sorpresa
Acta Semiotica
1, 2021
Analyses et descriptions
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54155
The value of emptiness :
MUJI’s strategies*
Jean-Paul Petitimbert
Paris, ESCP Europe - CELSA
Setting the scene
This study is about the semiotic value that emptiness may, somewhat paradoxically, acquire in marketing, and more precisely in advertising and product design. Our interest for this topic arises from a global example that originates from
Japan — that of the MUJI firm, a corporate brand whose specificity is precisely
to put “emptiness” to the forefront of their outdoor poster campaigns by simply
showing vast empty landscapes. Such an approach strikingly contrasts with the
kind of advertising that regularly shows on the walls of western cities, whose
heavy tendency is on the contrary to lavishly occupy all the space available on
the surface of their posters and display a maximum number of verbal and non
verbal signs in order to loudly make their commercial messages come across.
Saturation would be the technical term to describe this expressive mode of persuasion.
From a semiotic standpoint, what can be said about these opposite advertising choices ? More broadly, what do they respectively mean ? In order to answer
these questions, we will rely on Eric Landowski’s socio-semiotic theory, which
basically articulates four regimes of interaction, meaning and risk, as summarised in the diagram below (Fig. 1). This semiotic model will serve us as a lens
* This article is a version, translated by the author and partly reshuffled, of J.-P. Petitimbert,
“Amor vacui. Le design d’objets selon MUJI”, Actes Sémiotiques, 121, 2018.
68
for the comparative analysis of the different types of advertising and marketing
practices under consideration :
Programming
(Causality)
Insignificance
Certainty
Accident
(Randomness)
Meaninglessness
Pure risk
Manipulation
(Intentionality)
Having a meaning
Safety
Adjustement
(Availability)
Making sense
Insecurity
Fig. 1. The socio-semiotic interactional model :
four regimes of interaction, meaning and risk.1
In the first place, it is a truism to state that the type of advertising that we
are used to is a highly manipulative enterprise. Indeed, the name of the game
in marketing discourse is to influence the prospective consumers and to make
them aspire to own the items that manufacturers produce and distribute on the
market and promote in their advertising campaigns. Over the years, admen have
developed a number of tools to achieve this goal.
Among these, one of the most pivotal is the creative brief, also called the
“copy-strategy” in the jargon of the profession, which is developped upstream of
the process of producing a piece of advertising, in the back offices of the communication industry. This kind of document that presides over the generation of
such campaigns is carefully thought out and meticulously designed on the basis
of market analyses and brand audits. A copy-strategy basically is a specification
form that is written for the attention of the creative department in charge of
inventing and executing the corresponding campaign. It is composed of several
pre-prepared boxes that must be filled by the strategist.
It will typically start with the “objective”, that is with the formulation of the
intention of the manipulator (or “sender), obviously to influence the market,
their attitudes and behaviours. The next box is the “target audience”, which
accommodates a definition or description of the recipient subject to be manipu-
1 Adapted from E. Landowski, Les interactions risquées, Limoges, PULIM, 2005, p. 72. The relationships symbolised by the orientated ellipse that joins the four positions of the diagram are
those defined by A.J. Greimas and J. Courtés in their semiotic dictionary, Semiotics and language.
An Analytical Dictionary, Bloomington, Indiana University Press, 1983, pp. 359-361.
69
lated, i.e. the persona of the typical consumer that the campaign is supposed to
attract and appeal to. It is followed by the description of the “insight” into the
needs or wants of this stereotypical target consumer. This “consumer insight”
is immediately followed by the advertising proposition, or “brand promise” :
this commitment is the heart of the message and states the object of value to
which the sender offers the subject to be conjoined. It is supposed to meet the
needs or wants described in the “consumer insight” section and therefore be
so desirable that it triggers its quest by the subject. Finally, the promise is substantiated by some sort of compelling argument or “supporting evidence”, also
called “reason-why” or “reason-to-believe”, supposed to make the proposition
credible, make the subject buy into the promise and start its quest. In standard
semiotic narrative analysis, this full set of clauses could very well be described
as a “contract.
Having said that, on top of being Manipulators, advertising strategists can also
be described as Operators, or more precisely Programmers. And indeed, those in
charge of strategy in the advertising industry are called “strategic planners”.
The main reason for this job title lies in the fact that their mission precisely
consists in planning programs, that is to say sequences of effects that the advertising should cause amongst the target audience. They call this the “expected
consumer response to the advertising”.
Therefore, as planned — so to speak — by the socio-semiotic interactional
structure, such an overtly manipulative vision of advertising leads to envisage
that it should conform to plans, i.e. comply with pre-prepared programs, or
“algorithms”, composed of a row of linear causes and effects logically ensuing
from one another. Most of these programmatic models are based on a trichotomy of steps (namely “Learn”, “Feel”, “Do”), respectively defining the cognitive,
affective and behavioural changes expected to happen within the recipients as
a consequence of being exposed to the advertising. Some agencies have even
refined this conceptual equipment further by playing the three-card trick with
the order in which the sequence of steps should happen, as they posit that there
is no universally working hierarchy of effects model. Instead, the order of Learn,
Feel and Do will depend on the type of purchase (either rational or emotional)
and the level of involvement of the targets in the various product categories.
For instance, paper towels trigger very low involvement, and are not very much
linked to feelings. On the contrary, a sports car is a feeling product, and has a
high involvement. So, they have come up with four different algorithms (either
Learn-Feel-Do, or Feel-Learn-Do, etc.) and four corresponding types of advertising (informative, affective, and so on).
From a socio-semiotic standpoint, we can say that the standard advertising
practice — or, say, advertising as we know it — is firmly grounded in what the
interactional theory describes as the “constellation of prudence”, since it is in
essence both manipulative and programmatic (Fig. 2) :
70
Programming
(Causality)
Insignificance
Certainty
Accident
(Randomness)
Meaninglessness
Pure risk
Manipulation
(Intentionality)
Having a meaning
Safety
Adjustement
(Availability)
Making sense
Insecurity
The
constellation
of prudence
Fig. 2. The socio-semiotic interactional model :
the constellation of prudence.
Having set the scene, we can now focus on our main topic, emptiness, as
illustrated by the MUJI brand advertising campaign. MUJI is a thriving Japanese
retail company, founded in the 1980’s, which sells a wide variety of household and
consumer goods that they manufacture themselves. They started selling a short
range of about fourty items and had no point of sale of their own at the time. Nowadays, they can claim to be a total lifestyle brand that offers clothing, homeware,
cosmetics, furniture, kitchen appliances, tableware, food items, household care
products, stationery, travel equipment, etc. Their products can be found in nine
hundred stores under their banner around the world (in twenty nine countries)
and their catalogue comprises more than seven thousand items. MUJI’s full name
— Mujirushi Ryōhin — can be literally translated to “good products no label”, or in
better English “unbranded quality goods”. But in spite of this “no label” ethos,
MUJI has significant brand recognition among consumers and professionals.
1. Advertising emptiness
Having that in mind, we can have a look at their corporate advertising. We will
mainly focus on their 2003 “Horizon” campaign, as examplified by the poster
that appears when following the link below2.
This rather amazing poster is the kind of advertising that heavily contratsts
with the classic billboards that we previously referred to. As one can see, there is
precisely not much to see, to look at or “to read”, if we use Landowski’s terminology, that differentiates “reading” from “grasping” as two distinct ways to access
2 https://a-g-i.org/design/muji-corporate-advertising-poster-2003-horizon/.
71
to the significance of an object3. It is mainly composed of a very distant skyline,
a vast empty spatial area or landscape, a solitary human being somewhere (allowing the beholder to get a flavour of the scale of the view) and a superimposed
brand logo on top. And that’s it : No headline, no tagline, no product or pack shot.
Conversely to the saturated clutters we can daily behold, this huge poster is in
fact pretty empty ! It is indeed intended to represent emptiness.
Such a poster, along with many others in the same vein produced by MUJI
over the years4, are quite reminiscent of, or even analogous to the most traditional Japanese visual art, the best example of which probably is the famous pair
of screens painted by Hasegawa Tohaku in the XVIth century, that can be seen by
following the link below5. It represents a pine forest covered in mist.
In the general economy of the picture, the blank empty spaces are in fact
much more important than those that are painted. They can be considered as a
kind of visual device that is instumental in allowing the eye of the beholder to
freely float around the trees and more importantly in triggering his imagination :
they invite the recipent to guess and create what they hide. Where does this
globally recognised Japanese artistic idiosyncrasy stem from ? And what does it
imply in semiotic terms, i.e. when it comes to what and how it signifies ?
One interesting explanation is given by Kenya Hara, MUJI’s art director, who
is in charge of designing MUJI’s communication campaigns and who not only
teaches design at Musashino Art University but also wrote several books about
it6. He regularly shares his insight into the brand philosophy and explains where
this concept of emptiness comes from in the form of lectures that he delivers
all over the globe, generally to audiences composed of designers or future designers, in design schools or design departments of prestigious universities (e.g.
UCLA), often on the occasion of the opening of a new store.
According to him, emptiness has a long history and stems from the ancient
Japanese religious beliefs and pratices of shinto. Shinto (or shintoism), as one
knows, is an animistic religion whose origins date back long before the Chinese
introduced buddhism into Japan (which only started in the 6th century AD). The
ancient Japanese believed that wisdom is to be found in nature. They did not
view it as wild but rather, in view of its abundant wealth, believed that it teaches
human beings how to lead rich and wealthy lives accordingly. More importantly,
they also believed that everything in nature, from trees and rocks, to rivers and
mountains, is possessed by spirits (or “gods”), called kami.
Because these kami, are invisible, it is hard to figure out where they are. The
Japanese refer to them as Yaoyorozu no kami, which literally means eight million
3 For more details on this distinction, see E. Landowski, “Une sémiotique à refaire ?”, Galáxia, São
Paulo, 26, 2013, p. 24. (http://revistas.pucsp.br/index.php/galaxia/article/view/16837/1301226).
4 Other examples at https://i.pinimg.com/originals/56/29/d9/5629d917baa542d16be08ee7fd
6d5252.jpg.
5 https://global.canon/en/tsuzuri/works/05.html.
6 See Kenya Hara, Designing design, Zürich, Lars Müller Libri, 2007, and also White, Zürich, Lars
Müller Libri, 2009.
72
gods, that is to say myriads of gods. So, kami, or gods, are infinite and ubiquitous. But, according to shinto beliefs, nature being very fickle and delicate, there
is no way to make an appointment with and visit these kami. The only thing
that can be done is to invite them as guests. Therefore, they invented a curious
type of structure, that is still common in Japan today. It is called shiro. It’s made
of four pillars or poles arranged in a square, with their tops joined by a straw
rope. Inside this area, there is nothing, it is empty. In fact, the whole device is
emptiness made manifest.
Once this structure is created, the kami, who see everything, cannot fail to
notice this empty space, and one or two of them may come to fill it, because
emptiness holds in itself the possibility of being filled. However, that does not
give any certainty that any kami will enter. They may enter. This “may” carries
great weight, because what people pray for is the possibility to interact with the
deity, the possibility to be heard and the possibility to be fulfilled. People visit
this type of shrine, and in its emptiness, they sense the potential presence of the
deity, pray and then leave with a sense of having potentially communed with a
god through this emptiness. To the shinto believer, that is good enough. This,
according to Hara, is the origin of a certain kind of Japanese communication.
Thus it seems that emptiness, considered as a potential receptacle for the
divine and therefore as a condition for a possible interaction with it, has taken
on its meaning and value in the Japanese culture and ethos. All in all, that is how
this idiosyncratic amor vacui was born and has become recognisably imbedded
in everything Japanese. It follows, according to K. Hara, that it is from this specific value bestowed to the vacuum by the Japanese shinto, viewed as a reserve
of interactional potentialities, that this ethics of emptiness was adopted by MUJI
since its creation.
And indeed, MUJI communicates on emptiness, or rather conveys this very
notion. Its advertising does not try to sing the praise of anything in particular.
It carries no specific message, no precise content. Not even about the MUJI
brand itself. The brand litterally has no strategy stricto sensu. It is not based on
a “creative brief” (with an objective, a target, a promise, a reason-to-believe, as
described above), it does not propose any contract and does not try to trigger any
particular algorithm or pre-planned sequence of consumer responses. So, how
does this unusual communication operate ? What is its mechanism ?
Obviously, this type of advertising resists the standard narrative decription.
It showcases no product (or object of value), and there is thus no Sender-Manipulator to semanticize it (that is to give it its value) and make the recipient-subject
want it and seek it, by relying on the implementation of a pre-established regular
sequence of effects. Unlike the standard advertising practice, MUJI’s campaigns
are therefore not grounded in the principles of intentionality (Manipulation) or
causality (Programming), but rather on the principle of availability. The mechanism consists in harnessing the potential of each interactant (the brand advert
and its audience). It appeals to the sensibility of the response given by recipients
to the sensible features of the advert. In other words, because it is not designed to
73
manipulate its beholders or make them comply with a pre-planned program, it
is legitimate to state that this kind of advertising counts on the regime of Adjustment, whereby the meaning of the campaign is literally produced and grasped
(but not “read”) in the interaction itself.
In K. Hara’s own words, MUJI advertising is designed to be a “creative receptacle”, and he often describes it as an “empty vessel”, ready to be filled, that
is capable of accommodating whatever the beholder’s mind will come up with :
its emptiness makes it a container, available for the content that will result
from its interaction with the recipients. That is to say that, on the one hand, the
advertising has the potential to trigger its beholders to draw on their potential
creative resources to make sense of whatever each of them feels MUJI to be. And,
on the other hand, because the ad is a receptacle, it equally has the potential
to accommodate the outcome of this process. As a matter of fact, according to
Hara, the success of a MUJI campaign is not measured by the correct reception
of a message by the recipents, but rather by its ability to conjure up a multiplicity
of images in their minds. The advertising value of this visual emptiness is that
the vacant spaces displayed on the posters offer an endless potential of receptive
capacity. This understanding of the concept of emptiness makes it a stance — a
readiness to receive inspiration and input from outside. Advertising this way is
analogous to posing one single question to as many people as possible and to be
wholly ready to accept the huge variety of answers from them.
One cannot help thinking here of the analyses of enunciation carried out in
a whole other field — that of the biblical texts — by Louis Panier and the CADIR
semiotic research group7. Their works make the hypothesis that the enunciation is sometimes identified through figures which, emptied of their thematic
content, no longer function as “signs” but as signifiers left to the discretion of
the enunciatee, almost un-interpretable or, at least, “available for other, unexpected, semantic investments”8. Greimas himself had noted this peculiarity in
his work on evangelical parables. He drew the conclusion that the peculiarity of
this type of text was “the transfer of responsibility to the enunciatee, the receiving
subject of the message, to whom it is incumbent to interpret it, to choose the
‘right answer’”9.
And as a matter of fact, in his talks Hara often states that some people will
view Muji as the standard bearer of a better, simpler way of life or will associate
the brand with naturalness. Others will adhere to its poetic refinement, or will
even believe that it represents the quintessence of Japanese minimalistic design.
7 CADIR : Centre pour l’Analyse du Discours Religieux, publisher of the journal Sémiotique et
Bible since 1975.
8 L. Panier, “Sens, excès de sens, négation du sens”, Nouveaux Actes Sémiotiques, 114, 2011
(https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/2587). (Our translation).
9 A.J. Greimas, “La parabole : une forme de vie”, in L. Panier (ed.), Le temps de la lecture. Exégèse
biblique et sémiotique, Paris, Cerf, 1993. (Our translation ; the stress and quotation marks are in
the original text).
74
Some will believe that it is a responsible brand that is ecologically friendly and
contributes to saving global resources. Lastly, others will just find it economical
because they view it as a rationally low priced brand with a purely functional
approach to products. However, conversely to standard advertisers who rely on
the measures of such elements of image to create messages designed to steer
their brand into a given direction, MUJI’s communication uses none of these
images or perceptions. Having generated them, the brand is also receptive to all.
But of course, by being so quiet, so empty, MUJI do put themselves in danger.
With the regime of Adjustment that they choose to implement, nothing is safe
(unlike the regime of Manipulation), nothing is certain or sure in terms of consumer response to the communication (as opposed to the regime of Programming). There is a high level of uncertainty attached to the regime of Adjustment.
It inevitably leads MUJI to run a major risk, that of falling into its neighbouring
regime, the hazardous regime of Accident, under the auspices of randomness.
This is precisely one of the characteritics that define Adjustment in the
socio-semiotic theory. Adjustment as a regime of interaction and significance
leading to the creation of unprecedented sense necessarily entails to embark
on its corresponding regime of risk, that Landowski labels “insecurity”, and
that we, in the context of other analyses, labelled “precariousness”10. Just as he
litterally puts it, Adjustment is indeed a regime of interaction “where the ‘best’
can only be achieved by responsibly taking the risk of the ‘worst’ and where the
mutual fulfillment of both partners borders the accident”11.
This kind of advertising takes a big risk from a marketer’s point of view : that
of misunderstanding, or even worse, the risk of perplexity, that is of triggering
no understanding at all, leaving beholders disconcerted and unable to precisely
“make sense” of what they are looking at. In that instance, the empty vessel
would accommodate only bewildered questions marks. And these disorientated
question marks could obviously be quicky replaced by negative remarks. This
kind of advertising may lead beholders to think of MUJI as a puzzling or even
esoteric brand, sending far-fetched, obscure, or incomprehensible messages.
This is not only a danger in terms of brand image, but also, given the size of
the communication budgets, a high financial hazard, meaning money possibly
unwisely spent on counterproductive advertising (a mortal sin in our neo-liberal
economies !).
Falling into the regime of Accident means that the communication may well
eventuate as meaningless to (some of) its recipients. This necessarily implies that
despite the brand’s efforts to embrace as many people as possible, this policy
inevitably leads to segment consumers and divide them into two types : on the
one hand, those who like to be helped, directed or guided and be told what to
understand (and who are precisely those likely to be puzzled or disconcerted by
10 J.-P. Petitimbert, “Entre l’ordre et le chaos. La précarité comme stratégie d’entreprise”, Actes
sémiotiques, 116, 2013 (https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/1437).
11 E. Landowski, “À quoi sert la construction de concepts ?”, Actes Sémiotiques, 117, 2014 (https://
www.unilim.fr/actes-semiotiques/5054#dialogue2). (Our translation).
75
this type of advertising) ; on the other hand, those who are more free-spirited,
more independent, and like to apprehend things by themselves (and who, on the
contrary, are likely to enjoy and happily adhere to this type of unusual advertising). We will come back to this dichotomy further, in our conclusion.
By responsibly taking this randomness and hazard into account, MUJI is
prepared to be endangered and give its assent to whatever happens as a result in
this unusual communication process. Therefore we can state that its advertising
encompasses both regimes of Adjustment and Accident, which is what Landowski describes as the “constellation of adventure” (Fig. 3), where the world of
significance is much less stable and reassuring than in the other constellation,
as it is not founded on immutable laws of causality, on contracts or instructions
that simply need to be followed to the letter. And indeed, it is probably not exaggerated to state that MUJI is somewhat of an “adventurous” brand.
Programming
(Causality)
Insignificance
Certainty
Accident
(Randomness)
Meaninglessness
Pure risk
The
constellation
of adventure
Manipulation
(Intentionality)
Having a meaning
Safety
Adjustement
(Availability)
Making sense
Insecurity
Fig.3. The socio-semiotic interactional model :
the constellation of adventure.
2. Designing emptiness
For MUJI, this regime of Adjustment not only applies to advertising, but also to
product design. In his talks, K. Hara often gives an enlightening example of what
emptiness means in product terms. His demonstration compares the handles of
two kitchen knives side by side : one is a Henckels knife from Germany, the other
is a Japanese traditional yanagiba sushi knife. The asymmetrical, curved and
ribbed shape of the handle of the Henckels knife is ergonomically designed, so
that when a hand grabs it, the fingers and the thumb naturally find their places.
Its high level of what ergonomists call “affordance” makes it a simple tool that
is very easy to hold and use. The object is carefully thought out and designed to
instruct the user what to do. Conversely, the handle of the yanagiba is a mere
76
smooth and flat wooden cylinder. As a consequence, the shape of the Japanese
handle doesn’t instruct users where to hold it, so that they can hold it anywhere,
and in any way they wish. This plain unadorned handle can accommodate the
wide variety of techniques of the Japanese sushi chefs.
At the end of the day, this concept of emptiness applied to product design is
a manifesto, a clear treatise against over-engineered objects. The German knife
is meant to be simple insofar as it is ergonomically designed to fit the palm and
fingers of the cook, to anticipate the user’s grip, giving the thumb a natural place
to rest, etc. But the Japanese chefs prefer a less programmed tool, in order to feel
free to hold it as they please. The yanagiba fits not so much the hand of the cook
as his skill. In that sense, the yanagiba is an empty object. In K. Hara’s own words :
A flat handle is not seen as raw or poorly crafted. On the contrary, its perfect
plainness is meant to say, “You can use me whichever way suits your skills.” The
Japanese knife accommodates the cook’s skill, not the cook’s thumb. (…) When an
object is empty, it is ready to receive any image or use. (…) Emptiness is the pursuit
of ultimate freedom.
Socio-semiotically speaking, this is what we can make of this comparison :
Both can be considered as beautiful objects and wonderful knives, but, from an
interactional standpoint, there is a clearcut difference. One falls into the regime
of Programming whereby you just need to follow the instructions, the other into
that of Adjustment, whereby you have to invent your own way to hold it.
K. Hara’s example of cooking knives is highly reminiscent of Jean-Marie
Floch’s brillant analysis of the difference between two types of multitask folding
knives : the Swiss Army knife (for engineers) and the Opinel knife (for bricoleurs)12. They contrast in exactly the same way as the Henckels and the yanagiba
knives. This is what Landowski wrote about J.-M. Floch’s analysis of the two
knives, in his article “Avoir prise, donner prise” :
As he [JMF] proceeds in the analysis of the two types of operations — those carried
out respectively by a “bricoleur”, with an Opinel, and an “engineer”, with a Swiss
knife — the interpretation that he proposes goes in a direction that is increasingly
close to what we, a few years later, defined in terms of Adjustment on the one hand,
and in terms of Programming and operations, on the other.13
He then continues, quoting the original French version of Floch’s article14 :
With regard to the Swiss knife, it is only a question of “automated action programs”
where the user “only provides effective energy” through “frozen gestural
syntagms”. With regard to the Opinel, an instrument “conducive to the expression
and realization of self”, Floch shows how it involves “the closest possible contact
12 J.-M. Floch, “Opinel — intelligence at knifepoint”, Visual identities, London, Continuum, 2000.
13 E. Landowski, “Avoir prise, donner prise”, Actes Sémiotiques, 112, 2009, section II.1.3 (https://
www.unilim.fr/actes-semiotiques/2852). (Our translation).
14 J.-M. Floch, “Le couteau du bricoleur. L’intelligence au bout de l’Opinel”, Identités visuelles,
Paris, P.U.F., 1995.
77
with the sensible world” and gives the user the opportunity to “experience an
æsthetic emotion (or allow it to be experienced)”. It is no longer a matter of trust
[ fiducie], mandate, delegation or manipulation ! but either (with the Swiss knife) of
exploitable regularities, or (with the Opinel) of sensibilities in contact. In the latter
case, the utilitarian function, while being fulfilled, is exceeded in a performance
which tends towards a form of æsthetic accomplishment, thanks to the adequacy
of the relationship that it assumes between the object and the one who practices
it. — This, even with an instrument as common as a knife !15
These comparisons and differences are in direct connection with Landowski’s distinction between two generic forms of use of objects : either utilise them
or practice them16. This leads to distinguishing two schools or two “philosophies”
of design17. The most traditional one posits that the designer’s job is to come up
with objects whose features have been optimised in order to increase their affordance and make the user’s life simpler. These we can call “useable” objects, or
“closed-ended”, easy-to-use objects. Another design school, notably represented
by K. Hara, posits that the designer’s task is on the contrary to come up with
“open-ended” undetermined objects (let us call them empty), in other words,
objects whose purpose remains as minimal as possible so that the user feels
himself free to creatively invent his own way to make use of them and can even
go so far as to make them deliver more than what they were intended for.
In order to further explain what the latter vision of the designer’s mission
implies, K. Hara has invented a word : “ex-formation”. This neologism designates
the opposite of the operations of information, which define the traditional task of
the designer who seeks to achieve affordance in the objects that he designs. Let
us dwell a moment on this notion.
“Ex-forming” an object entails to streamline it and get rid of any “frills” or
extras that more traditional designers could be tempted to include in it. It is a
careful process of elimination and subtraction of the gratuitous features unrelated to the basic and elementary function of the object. It means aspiring to
achieve modest and plain objects that end up as free of agenda and instructions
as possible. According to K. Hara, quoting his predecessor at MUJI Ikko Tanaka,
a designer should be firmly confident in this process as its outcome is “in no way
inferior to splendor”, and can even largely “surpass splendor”. That said, the operations of ex-formation have a limit that the designer cannot cross, that which
would constitute the nonsense, that is to say going so far as to make the object
unrecognisable and unknowable. Even if K. Hara uses the phrase “make things
unknown” to describe these operations, this does not mean that ex-formation
pursues the unintelligible. From a Platonist perspective, this entails to produce
the non-verbal manifestation of the (generic) idea of the object — no less, no
more. In semiotic terms, it is for the designer to produce an object whose confi15 E. Landowski, “Avoir prise, donner prise”, art. cit.
16 His definitions can be found in “Voiture et peinture : de l’utilisation à la pratique”, Galáxia,
XII, 2, 2012, (http://revistas.pucsp.br/index.php/galaxia/article/view/12945).
17 For further considerations on that matter, see Murilo Scoz, “Por uma sociossemiótica do design de interação”, Actes Sémiotiques, 121, 2018 (https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/6075).
78
gurative, taxic and functional description — according to the three components
which, for Greimas, determine all objects — can only be reduced to the smallest
irreducible set of elementary features which constitute the minimal definition
of the class to which it belongs18.
3. Going further : ethics and æsthetics
In the context of his brand analyses, J.-M. Floch often harnessed and adapted
Hjelmslev’s definition of signs with its two planes (inherited from Saussure), the
plane of expression and that of content, but above all its two strata per plane :
the stratum of the variable substances, and the stratum of the invariable forms
(Fig. 4.)19 :
Form of expression
Brand æsthetics, brand style,
cues and clues
(Invariable)
Plane of expression
(the sensible)
Substance of expression
Techniques, medias, raw materials
(Variable)
Brand signs
(products, packs, stores,
advertising, etc.)
Substance of content
Conceptual universes, sectors,
product categories
(Variable)
Plane of content
(the intelligible)
Form of content
Brand ethics, brand stance or philosophy
(Invariable)
Fig. 4. Helmslev’s description of signs,
adapted to brand analyses by J.-M. Floch.
18 A.J. Greimas, “Un problème de sémiotique narrative : les objets de valeur”, Langages, 31, 1973
(reed. in Du sens II, Paris, Seuil, 1983).
19 See J.-M. Floch, “Logiques de persuasion du consommateur et logiques de fidélisation du
client”, in AAVV, Comment parler au consommateur aujourd’hui et demain ?, Cahiers de l’IREP, 1998,
pp. 41-56.
79
Floch would define the substance of content of a brand as consisting of the
conceptual universes in which it operates. In other words, this substance of content covers the business sectors, the product categories, the markets or market
segments in which the brand manifests itself. As for the substance of expression
of a brand, it refers to the techniques, media or materials processed and wrought
by a given brand to manufacture its manifestations.
To Floch, the form of content of a brand is the level which accommodates
the way the brand considers and positions itself with regard to the conceptual
universes in which it operates. It is where brands assert their way of structuring
their environment as a whole. It is where they define their differences from
their competitors. This is also where the singularity of any brand lies, where
its “philosophy”, its “Weltanshauung” (worldview) or its relationship to others,
competitors and consumers alike, are deposited. It is this stratum that Floch
ended up calling the “brand ethics” and that is, in a way, the hard core of the
brand, its “stance”. The brand ethics gathers the conditions for a brand to be
loyal to itself. Let us remind that the notion of “ethics (derived from ethos, i.e.
mores), is defined as the way of organizing one’s conduct by tending towards the
realization of the values that one gives oneself. While morality is ‘exogenous’ (in
the order of duty), ethics is ‘endogenous’ (in the order of personal willpower)”20.
As for the form of expression, it is the perceptible level where the specific sensory characteristics of a given brand are located and translate into a unique style
(what marketers will simplistically refer to as the brand cues and identity clues).
Depending on the languages used by the brand, be they verbal or non verbal (e.
g. visual), these characteristics may be of various natures : rhythmic, melodic,
prosodic, etc. They will be applied to whichever substances of expression will
be chosen and processed by the brand to manifest itself. They will “mark” its
productions, endow them with a unique hand or touch, with an inimitable and
unmistakable craftsmanship. Floch labelled this stratum as the “brand æsthetics”. The brand æsthetics gathers the conditions for a brand to be recognised,
æsthetics being conceived here as “an approach to the world of the sensible, that
is to say of the senses, involving a ‘worldview’ and a certain relation of oneself
to the world [i.e. the pre-defined form of content], capable of communicating an
emotion”21. Therefore, for Floch, the essence of a brand is both a “stance” and a
“style”, or in other words the articulation of an “ethics” with an “æsthetics”, both
planes being by definition united22.
20 Id. and E. Roux, “Gérer l’ingérable : la contradiction interne de toute maison de luxe”, Décisions Marketing, 9, 1995, p. 20 (our translation).
21 Ibid., p. 21 (our stress, our brackets).
22 Floch’s definition of a brand, mostly exposed in his book Visual identities, was highly inspired
by the notions developed by Paul Ricœur, the French philosopher, in several of his works
(particularly in Soi-même comme un autre) about the concept of “narrative identity”. A narrative
identity is to be found at the crossroads of what the philosopher defines as one’s “truth towards
others” (parole tenue), and what he calls one’s “character” (caractère), each of these being the
resultant of a dialectic between two inner forces, ipse and idem, where one overrides the other
80
That said, when it comes to MUJI, if we apply Floch’s model, we can easily state that MUJI’s ethics can be summarised by the notion or philosophy of
“Emptiness”, considered as a reservoir of potentials as we saw it, insofar as MUJI
places this concept at the heart not only of its design practice, but also of its
relationship and interaction with its consumers and recipients. Symetrically, we
can also state that MUJI’s æsthetics is characterised by the art of “Ex-formation”,
that is the skill to carefully eliminate what is unnecessary from whatever the
brand embarks on, be it product, pack, advertising, etc.
The above conclusion can easily be substantiated by proceeding to a closer
analysis of one of MUJI’s posters (Fig. 5).
“EX-FORMATION”
MUJI’s form of expression, æsthetics, cues
and clues. Its style: No copy, no proposition,
no message, no tagline, no product shot,
as little information as possible.
Plane of expression
(the sensible)
Substance of expression
2D space, photography, words, typography,
layout, print techniques
MUJI’s advertising
(“Horizon” campaign, 2003)
Substance of content
The universe of advertising in general
and that of retailers and power brands
in particular
Plane of content
(the intelligible)
“EMPTINESS”
MUJI’s form of content, its ethics or
philosophy. Its stance : It is up to you to
invent what MUJI means and stands for,
to fill this empty vessel
Fig. 5. MUJI’s æsthetics and ethics :
2003 advertising campaign
The techniques, medias, raw materials that compose its substance of expression are obvious : a two dimensional space, photography, layout, words, typography and print techniques. The conceptual universes in which MUJI operates and
that compose its substance of content are not only composed of MUJI’s direct
and indirect competitors, retailers and power brands, but also of the world of
alternatively. Cf. J.-M. Floch, “Waterman and its doubles”, Visual identities, op. cit., and P.
Ricœur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990.
81
advertising as a whole. These substances are then taken charge of by the forms :
the ex-formation of the substances of expression results in a pared-down æsthetic style with no copy, no proposition, no message, no tagline, no product
shot and as little information as possible (i.e. the minimal set of features that
allow to grasp it as an advertising poster). This approach is the perceptible twin
of MUJI’s conceptual stance (or philosophy) of emptiness, according to which it
is up to the beholder to invent what MUJI means and stands for, and, in other
words, to fill this empty vessel. Finally, emptiness is about making space for the
potential of the reciever’s creative imagination to flourish. And as K. Hara puts
it, in this poster as well as in all of MUJI’s productions “there is nothing, and yet
there is everything”.
This analysis of MUJI’s corporate campaign is also applicable to their product
advertising. K. Hara’s considerate attention to the brand essence (its ethics and
æsthetics) is the main reason why he also develops very silent product campaigns,
simply showing beautiful shots of the products, either in close up or staged in
empty landscapes, reminiscent of the corporate communication. None of the
product ads gives any specific information, they show products in a way that
leaves full flexibility to the recipients to determine how they want to use them
(a piece of furniture may turn into a bookshelf, a bathroom or garage storage
unit, a display case, a garderobe, etc.). They all give their recipients the freedom
to develop their own way to assign a function to the objects and eventually to
mutually adjust to one another in a way which fully exploits their respective
potentials. This is how emptiness works in advertising : open-ended visuals that
wake beholders to this emptiness and trigger their imagination or creativity.
And in their stores, instead of naming a product with its intended purpose
or use — like, “coffee table”, “dinner table”, “kitchen table” or “bed side table”
— MUJI prefer neutral open-ended definitions such as “oak table”. This gives
clients the creative freedom to designate the ultimate purpose of the table by
themselves.
4. Ways of doing — ways of being
What precedes permits to state that the approach chosen by MUJI to design,
market and promote the objects that they manufacture introduces a shift in the
ageing world of standard marketing practice : a rejuvenating change of paradigm.
The old marketing paradigm has been so far carefully steered by anxious
marketers whose obsession about limiting risks led them to seek the safety of
manipulative strategies, that is strategies stricto sensu, whereby potential customers, supposed to have “expectations, needs and wants”, are made to aspire
to acquire and utilise products, whose values rest in their capacities to meet the
consumers’ assumed needs and make their lives simpler. Increased competition,
obeying the same logic and founding their propositions on the same so called
needs, also led them to develop products with a superiority, a “plus”, a stronger
“affordance” (that is more in-formation and more instructions) in a never ending
82
race where every brand strives to outdistance its adversaries on the same battleground with the same rules. Along the same line, their advertising agencies
have developed sharper and sharper communication tools and have come up
with mechanistic models and programs so as to make sure to automatically
meet their clients’ goals with a view to being as efficient as possible.
Although MUJI plays the game, they have infringed the rules and chosen
another battleground, so to speak. They are not in search of safety and certainty. They cultivate a sense of insecurity that borders hazard. This adventurism
translates in the fact that they do not rely on assumptions about their consumers’
needs or wants, but rather rely on the potential, availability and sensibility that
each of them has. As we saw, this means that they do not look for any “superiority” in their products, any greater “affordance”. On the contrary, they prefer less
programmed products, free of agenda and instructions. “Ex-formation” allows
them to come up with “empty”, practicable products that are “open-ended” and
therefore allow their users to develop their own way to make use and sense of
them. This is what we analysed in terms of Adjustment. This very same approach
has led them to develop an “open-ended”, “empty” type of communication whose
content and meaning is also to be invented by its recipients who are invited to
make sense of it by themselves. Advertising, conceived as an “empty vessel”, can
accommodate as many interpretations as possible, including question marks
and perplexed responses. In that sense it may fall into the hazardous regime of
Accident.
With this new paradigm, is it still question of choosing between more or less
pre-programmed objects, or does the nature of the choice itself change ? The
assumption that can be made is that this conception of marketing introduced by
MUJI in the general economy of brands cannot be reduced to a mere proposition
of new objects “in addition”, i. e. extra products on top of those already out there.
But it can rather be understood as a way of doing, and thereby, a way of being with
and through these objects, or even beyond, as a way to “live”, to “experience”
them, by practicing them.
What this broadening of paradigm therefore allows is the possibility of a
“meta-choice” (a notion proposed by Landowski in Passions sans nom23) whereby
instead of choosing things, one chooses oneself a self. According to Landowski,
when it comes to making choices, the subject can rely on two elementary options. First, he may “listen to what others say, to what the uses, norms, opinions,
tastes prevailing around him tell him” ; the task of designating what he does or
should like is then delegated to the “Other” ; his identity and status therefore
have an exogenous origin. Or he can “search for himself and by himself what the
objects of his desire are, and trust his own experience and feelings, in the direct
presence of the sensitive qualities of the external world, through the propriocep-
23 “Le goût des gens, le goût des choses”, Passions sans nom, Paris, P.U.F., 2004. More recently,
“Pour une sémiotique du goût”, Actes Sémiotiques, 122, 2019, section 3.3.2 (https://www.unilim.
fr/actes-semiotiques/6237).
83
tive apprehension that his own senses allow”. His identity and status in this case
have an endogenous origin.
It is not difficult to see to what respectively corresponds, in the present context,
each of these two selves that one can choose for oneself. In the standard brands’
camp (the constellation of prudence), we find the figure of the programmer, whose
plans have been anticipated by smart and shrewd marketers and designers, and
who has to conform to the “affordance” of the objects that have been thought out
in his stead, and thereby finds himself “programmed” in his turn. Choosing such
brands and being loyal to them is somehow equivalent to swearing allegiance to
them, acknowledging them with a transcendant authority that they impose all
the more easily as they do not need to use force to do so. The definition of the
ancient Roman cliens, in his freely consented relation of subjection and fidelity
to the auctoritas of the noble benefactor, fully corresponds to this type of subject.
Choosing this option for oneself amounts to defining oneself as a “client”, in the
most litteral, original and etymological sense of the term.
In the other camp, where MUJI sits (the constellation of adventure), we find
the figure of the “amateur” (or the “poacher”, to use Michel de Certeau’s terminology24), who denies any form of authority (and therefore is the antithesis of the
cliens). The amateur is a free-spirited improviser who, as a poacher, trespasses the fences of corporate territories and who, as a maverick, has a liking for
transgressing rules. He never takes things at face value but interprets, or rather
re-interprets them in his own way. He is somewhat of a resistant fighter against
the system. To him, any merchandise can be somehow turned into something
that it was not intended for. The amateur is also a pleasure seeker who, as Benoît
Heilbrunn, a famous French professor of Marketing, puts it, “in his quest of
singular sensory encounters, takes the path less travelled and for whom it’s all
about tackling the world head on to make it less insignificant and get rid of the
insipidity that inexorably lies in wait for it”25. Conversely to the programmer
who is happy to be influenced and dictated what to do (and be), the amateur
is a loose cannon. His open-mindedness, intrinsic sensibility and permanent
availability can happily accommodate such undetermined or “empty” objects as
MUJI’s products or advertising that impose nothing but, because they apparently
have no precise usage or meaning, are therefore available for many, including
and especially those of his own invention.
It is fair to say that MUJI’s approach somehow teaches marketers a good lesson. Despite its declared “no label” ethos, through its philosophy of “emptiness”,
MUJI behaves as a true brand worthy of the name. If markets today are more and
more saturated with products that are more and more undifferentiated and, as a
consequence, more and more insignificant, is it not because “standard” brands
24 M. de Certeau, L’invention du quotidien. 1 : Arts de faire, Paris, Gallimard,1990. (The French
term he uses is braconnier or braconnage).
25 B. Heilbrunn, “Retour de l’amateur”, in Médi(t)ations marchandes, Lormont, Le bord de l’eau,
2018, p. 45.
84
have been sleeping on their laurels and have fallen into some routine of thought,
like conforming to unquestioned ways of working, merely repeating “proven
successful” recipes, harnessing unimaginative consumer research methods, or
blindly sticking to “established wisdom”…?
Conclusion
We would like to briefly conclude with another quotation from the above mentioned specialist in brand management : according to Benoît Heilbrunn, a brand
worthy of the name
should not be reduced to a mere prose of production. It should rather be considered
from the angle of a poetics of creation, considering that creating has nothing to
do with producing. A brand mission should be about creating possibilities, about
liberating possibilities of life capable of increasing both our power of sensitivity and our
enjoyment of living. This is why a brand should absorb us in the order of life and not
in that of representation. Is it not this æsthetic / ethical awakening of brands that
could constitute a possible last defence against the lurking disenchantment of our
industrial economies ?26
Is this not precisely what MUJI has already been doing for some time now,
and in a rather admirable exemplary way ?
References
Certeau, Michel de, L’invention du quotidien, 1, Arts de faire, Paris, Gallimard,1990.
Floch, Jean-Marie, Identités visuelles, Paris, P.U.F., 1995. Engl. transl., Visual identities, London, Continuum, 2000.
— and Elyette Roux, “Gérer l’ingérable, la contradiction interne de toute maison
de luxe”, Décisions Marketing, 9, 1996.
— “Logiques de persuasion du consommateur et logiques de fidélisation du
client”, in AAVV, Comment parler au consommateur aujourd’hui et demain ?,
Cahiers de l’IREP, 1998.
Greimas, Algirdas J., “Un problème de sémiotique narrative : les objets de valeur”,
Langages, 31, 1973 (reed. in Du sens II, Paris, Seuil, 1983).
— “La parabole : une forme de vie”, in L. Panier (éd.), Le temps de la lecture. Exégèse
biblique et sémiotique, Paris, Cerf, 1993.
— and Joseph Courtés, Semiotics and language. An Analytical Dictionary, Bloomington, Indiana University Press, 1983.
Hara, Kenya, Designing design, Zürich, Lars Müller Libri, 2007.
— White, Zürich, Lars Müller Libri, 2009.
— Ex-formation, Zürich, Lars Müller Libri, 2015.
Heilbrunn, Benoît, “Ré-jouir : Pour une esth/éthique de la marque”, Rue Descartes, 91, 2017.
26 Id., “Ré-jouir : Pour une esth/éthique de la marque”, Rue Descartes, 91, 2017, p. 148 (our translation, our stress).
85
— Médi(t)ations marchandes, III, “Retour de l’amateur”, Lormont, Le bord de l’eau,
2018.
Landowski, Eric, Passions sans nom, Paris, P.U.F., 2004.
— Les interactions risquées, Limoges, PULIM, 2005.
— “Ajustements stratégiques”, Nouveaux Actes Sémiotiques, 110, 2007.
— “Avoir prise, donner prise”, Actes Sémiotiques, 112, 2009 (https://www.unilim.
fr/actes-semiotiques/2852).
— “Voiture et peinture : de l’utilisation à la pratique”, Galáxia, 24, 2012 (http://
revistas.pucsp.br/index.php/galaxia/article/view/12945).
— “Une sémiotique à refaire ?”, Galáxia, São Paulo, 26, 2013.
— “À quoi sert la construction de concepts ?”, Actes Sémiotiques, 117, 2014.
— “Pour une sémiotique du goût”, Actes Sémiotiques, 122, 2019 (https://www.
unilim.fr/actes-semiotiques/6237).
Panier, Louis, “Sens, excès de sens, négation du sens”, Nouveaux Actes Sémiotiques,
114, 2011 (https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/2587).
Petitimbert, Jean-Paul, “Entre l’ordre et le chaos. La précarité comme stratégie
d’entreprise”, Actes sémiotiques, 116, 2013 (https://www.unilim.fr/actessemiotiques/1437).
Ricœur, Paul, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990.
Scoz, Murilo, “Por uma sociossemiótica do design de interação”, Actes Sémiotiques,
121, 2018.
Key words : adjustment, advertising, æsthetics, brand, design, emptiness,
ethics, practice vs use, socio-semiotics.
Mots clefs : ajustement, design, esthétique, éthique, marketing, marque,
pratique vs utilisation, publicité, socio-sémiotique, vacuité.
Authors cited : Michel de Certeau, Jean-Maris Floch, Algirdas J. Greimas, Kenya
Hara, Benoît Heilbrunn, Eric Landowski, Louis Panier, Paul Ricœur.
Plan :
Setting the scene
1. Advertising emptiness
2. Designing emptiness
3. Going further : ethics and æsthetics
4. Ways of doing — ways of being
Conclusion
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54157
La pandémie :
hasard ou signification ?
Présentation du dossier
Existe-t-il un seul magazine grand public, une seule revue de sciences humaines,
sociales ou politiques qui, entre mars 2020 et février 2021, année interminable,
n’ait pas publié un numéro spécial sur l’actuelle pandémie ? Tout près de nous, le
thème a été abordé, entre autres, par Degrés, revue internationale de sémiologie
dont le dernier numéro, daté septembre 2020, avait été précédé, dès avril, dans
E/C (la revue de l’Association italienne d’études sémiotiques), par un « journal sémiotique de la pandémie »1. Dans ce contexte, le présent dossier, fruit du premier
Forum d’Acta Semiotica tenu en juin 2020, ne vient-il pas s’ajouter un peu tard
à une masse déjà suffisante d’interprétations, de commentaires et d’analyses ?
Ou peut-être, au contraire, un peu trop prématurément étant donné que pour
saisir en profondeur les divers aspects de ce drame qui se prolonge et sans cesse
rebondit, nous manquons toujours autant de recul.
Ou bien encore — mais là, ce sera au lecteur d’en juger —, la perspective
d’inspiration socio-sémiotique ici globalement adoptée permet-elle d’avancer
quelque chose qui n’ait pas encore été dit et redit, quelque chose de proprement
sémiotique et qui, dès le stade présent, justement en tant que sémiotique d’une
expérience collective encore en cours, parviendrait tant soit peu à mieux nous
éclairer par rapport à ce que nous sommes en train de vivre ?
1 A.M. Lorusso, G. Marrone et S. Jacoviello (éds.), Diario semiotico sul coronavirus, E/C, 31 mars - 2
mai 2020, avec une quarantaine de contributions de sémioticiens italiens. André Helbo (éd.),
Crise sanitaire et marqueurs sémiotiques. La variation, Degrés, 182-183, 2020, avec des contributions
d’A. Helbo, P. Bouissac, F. Jost, J. Fontanille, E. Landowski, G. Marrone, J.-J. Boutaud, F. Andacht
et M. Leone.
87
Mais que veut dire alors envisager sémiotiquement, ou socio-sémiotiquement, un phénomène de cet ordre, en tant qu’expérience en cours ? Par définition (puisque tel est l’objet même de notre discipline), c’est poser à son propos la
question du sens. Question en l’occurrence d’une dramatique pertinence puisque,
de fait, avant même de provoquer toutes sortes de perturbations sur une multitude de plans spécifiques — catastrophe sanitaire, dépression économique,
chaos social, désarroi moral, turbulences politiques — la pandémie a pour effet
un ébranlement général des savoirs, des croyances, des attentes, des systèmes
de valeurs — de tous les repères qui, il y a peu, étaient encore les nôtres. En un
mot, ce qu’elle provoque en premier lieu et sur le plan le plus général, c’est une
crise totale du sens.
D’où l’interrogation qui guide cette enquête dans son ensemble : sens ou nonsens ? Hasard ou signification ? Entre stupeur devant un tel « accident » (ou du
moins devant ce qui tend à passer pour tel) et quête d’un sens, comment raconter,
comment penser la pandémie ? Tel est le noyau de la réflexion menée dans les
quatre premières contributions du dossier ci-après. Celles qui suivent traitent de
trois espaces traditionnellement consacrés à des pratiques collectives ritualisées
— le stade, l’école, l’église — où la perte du sens est vécue en premier lieu comme
perte de la présence de l’autre, ou à l’autre. Les quatre dernières contributions
analysent différentes voies par lesquelles la dérégulation des régimes de sens, ou
leur hybridation sous la pression des circonstances, se traduisent, sur la scène
politique, par tout un éventail de stratégies tripolaires — gouvernants, virus,
gouvernés. Spécialement dans divers pays « émergents » (ou là plus crûment
qu’ailleurs), elles ont pour enjeu immédiat, à l’échelle humaine, individuelle et
collective, à la fois le pouvoir et le profit des uns, la survie, la misère ou la mort
des autres et, pour tous, le sens ou le non-sens de la vie.
Eric Landowski
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54158
Face à pandemia*
Eric Landowski
Paris, C.N.R.S.
Introdução
Que a vida seja feita de acidentes, pequenos ou grandes, felizes ou infelizes, eis
que isso se confirma mais que nunca. Do outro lado do mundo nasceu um vírus
particularmente perigoso que encontrou em alguns meses seu caminho até nós.
Um acidente se produziu, criando milhões de outros acidentes. Até o ponto de
que para ninguém, este ano, nada se passa como previsto. Mas se trata verdadeiramente de acidentes ?
Em semiótica, chama-se “acidente” o que acontece quando dois percursos
inteiramente independentes se cruzam — por exemplo quando uma telha, que
deverá um dia cair do telhado, se descola, por má sorte, justo no momento em
que um passante se encontra na sua trajetória. Certo, há também catástrofes premeditadas, como quando um pirotécnico programa uma bomba para explodir
na hora da passagem do trem. Mas em ambos os casos o que se passa de notável
se reduz ao choque de dois elementos que têm efeito um sobre o outro apenas
no instante mesmo de seu encontro, ou somente a partir deste instante. Nesse
sentido, essas são puras coincidências, fortuitas ou programadas. Ocorre diferentemente quando se entrechocam dois exércitos, duas equipes de futebol ou
dois jogadores de xadrez. Ao invés de pôr em relação forças cegas cujos trajetos
se cruzam por acaso ou por razões que elas ignoram, seu encontro se desenrola
à maneira de um diálogo estendido no tempo, feito de golpes e de contragolpes que se respondem, de truques, ameaças e respostas refletidas que supõem
* Traduzido do francês, “Face à la pandémie” (Degrés, 182-183, 2020) por Ana Claudia de Oliveira.
89
uma grande atenção recíproca, formas de reconhecimento, de compreensão e
mesmo de sensibilidade entre os protagonistas. Por convenção terminológica,
nós diremos que da co-incidência aparentemente sem sentido, passa-se então a
inter-ações complexas e carregadas de sentido1.
Essas duas noções, essenciais do ponto de vista sociossemiótico, parecem
muito úteis para refletir sobre a pandemia atual, e sobretudo, como será aqui o
caso, sobre as reações — as variações do sentido — que ela suscita. Desde que o
fenômeno é por todos os lados descrito como um afrontamento, uma “guerra”,
dizem mesmo alguns, entre dois “campos” — de um lado, o vírus, nós, do outro
— com que gênero de encontro, com que tipo de dinâmica estamos lidando ?
Coincidência ou interação ? Analisar o modo como cada um toma posição em
relação a esta questão, seja no discurso, seja através de comportamentos e de
práticas, deveria nos ajudar a compreender melhor tanto a diversidade das atitudes individuais face à presente crise, quanto a heterogeneidade das políticas
adotadas de um país ou de um meio cultural a outro, assim como os dilemas e as
contradições que se observa nesses diferentes níveis.
Pois se todo mundo está lidando, biologicamente, com o mesmo microorganismo, a forma como ele nos interpela, como vivemos esta experiência e respondemos a ela, varia enormemente em função de como, semioticamente, ou bem
assumimos o que pode parecer o não-sentido da coincidência à qual, segundo
alguns, seria devida sua aparição, ou bem construímos o sentido das interações
de vários tipos que, para outros, permitem compreender sua presença entre nós.
A crise sanitária é, também, uma crise eco-semiótica.
1. Coincidências
Comecemos pela ideia de coincidência. É ela, ao que parece, a mais difundida,
ao menos nos três países aos quais eu posso me referir diretamente : o Brasil,
a França e a Lituânia. Adotar esta perspectiva equivale a atribuir à aparição do
vírus e a seu poder destruidor um caráter essencialmente aleatório : do mesmo modo que, por uma coincidência “absurda” (ou seja, que não tem para nós
nenhum sentido), a telha pode cair do telhado, ou não, o vírus pode, ao acaso,
ou bem nos matar ou bem nos poupar. Isso depende unicamente de percursos
incontroláveis de ínfimas moléculas e da capacidade de resistência imunitária
própria a cada um, fator que é sem dúvida possível de avaliar em caso de doença
mas que não pode ser conhecido indivíduo por indivíduo na escala de toda uma
população.
Daí, em primeiro lugar, a tomada de consciência, inédita para muitos, de que
a morte de verdade existe. Ela está aí perto, ela poderia — ela pode — muito bem
chegar nos dias que vêm. Fórmulas meio estereotipadas como “a fragilidade da
vida”, “a precariedade das coisas humanas” (e ainda, mesmo que dramatizando
um pouco, essa frase de Paul Valéry, “Nós, civilizações, agora sabemos que somos
1 Cf. E. Landowski, “Aquém da interação, a coincidência”, Interações arriscadas, São Paulo, Estação das Letras e Cores, 2014, pp. 95-100.
90
mortais”), que sempre nos pareceram um pouco abstratas, um pouco vazias, de
repente tomam uma guinada concreta e começam a assustar. Depois, à medida
que o isolamento forçado se prolonga e que as atividades e os problemas do dia
a dia parecem perder a sua “urgência” costumeira, pouco a pouco se apagam
também a maioria dos marcos exteriores que davam à vida isso que, sem pensar
muito, chamavamos seu “sentido”. Até que a questão surja verdadeiramente : se
agora tudo o que importava se dissolve diante do fato de que permanecer vivo ou
morrer depende somente de uma minúscula coincidência, será que viver ainda
tem algum sentido ?
Face a tantas incertitudes, a maioria de nós, assim como os dirigentes que
nos governam, oscilamos entre duas atitudes opostas : ou bem tentar prevenir o
perigo, fazer o máximo para se precaver contra a possibilidade de “coincidências
infelizes” — o que leva gradativamente a reprogramar as condutas as mais diversas, ou mesmo a vida inteira — ou bem aceitar o risco de acidente, mesmo fatal,
e mudar o mínimo possível os hábitos “normais”.
1.1. Prevenir o perigo ?
Para os partidários da primeira opção, adeptos da prevenção, o vírus é um agressor, um “inimigo invisível” diante do qual a única resposta conveniente no estado
atual consiste em edificar tantas barreiras defensivas quanto possível. Mas não
é fácil se proteger contra um agente que desrespeita as constantes biológicas
conhecidas, aquelas regularidades que, só elas, nos permitiriam o circunscrever,
dando-nos o controle sobre ele. Com o vírus em questão, mesmo o pior não é
em efeito jamais certo, a tal ponto que ele parece não obedecer a nenhum outro
princípio de ação que o puro aléa. Para escapar ao risco puro que decorre disso
e encontrar uma relativa segurança, seria necessário conseguir passar o mais
rápido possível do que chamamos de regime interacional do acidente, no qual o
imprevisível se combina com o imparável e o ininteligível, a isso que representa
semioticamente o contrário, isto é, a um regime de programação das misteriosas
interações que ocorrem, neste caso, no plano biológico. É exatamente nesta
direção que caminha a busca por um remédio ou uma vacina. Infelizmente, o
grau de conhecimento das regularidades comportamentais do interactante em
suas relações com o corpo humano ainda está longe desse estágio.
Nestas condições, por falta de controle biológico eficaz sobre o antactante
(e por sua natureza, um vírus não parece se prestar a nenhuma outra forma de
preensão), o único meio para manter um mínimo de ordem face ao caos que
ameaça consiste em se dirigir rumo o outro lado, o da parte “agredida” — a população, enquanto sociedade civil. Sobre ela, sobre os comportamentos que a
população adota, tem-se, de fato, um controle possível, a um nível diferente do
biológico, sem dúvida, mas conexo — nomeadamente, o das práticas de higiene
e saúde. Esse controle pode, em princípio, ser exercido seja no modo democrático da persuasão e/ou da disuasão, “manipulando”, indivíduo por indivíduo,
doentes em potencial (o quer dizer todo o mundo !), seja de modo autoritário,
programando, ou reprogramando em massa as condutas cotidianas, seja ainda
91
por uma combinação dessas duas fórmulas2. Daí toda uma panóplia de medidas
graduadas — simples “recomendações”, “instruções” mais imperativas, regulamentações propriamente ditas acompanhadas de sanções e, eventualmente,
de uma aparelhagem tecnológica de monitoramento sofisticado. O objetivo não
podendo ser assim eliminar todos os riscos, ao menos espera-se conter o mal
dentro de certos limites, colocá-lo demográfica, espacial e temporalmente “sob
controle”. Dito de outro modo, dada a impossibilidade de lidar ofensivamente,
em seu próprio terreno, com o agente fator de problema, tenta-se controlar da
melhor forma possível o comportamento de suas possíveis vítimas, agindo de
maneira puramente defensiva para evitar o risco.
Todas essas medidas preventivas são conhecidas — à saciedade — mas qual
é o seu alcance ? De acordo com o bom senso que nos diz que a promiscuidade favorece a transmissão e que, sob o plano individual, ela deve ser evitada,
a “ciência” (médica, epidemiológica) acrescenta que, sob o plano coletivo, na
ausência de uma vacina, apenas o “distanciamento social” e a quarentena podem
diminuir a taxa de propagação. Para o leigo, trata-se basicamente de reformular em termos eufêmicos e eruditos a ideia que sugere desde sempre o medo
atávico do pestífero : “o inferno”, decididamente, “são os outros”. O sentido e
o valor do “viver junto”, parabenizado por todos os lugares até há muito pouco
tempo, torna-se no mínimo ambivalente ! Tanto mais que, se for verdadeiro que
a contaminação pode vir aleatoriamente de todo canto, é em relação com todas
as formas do “outro” que cabe se desconfiar, inclusive as pessoas mais próximas,
doravante tidas por vetores potenciais da doença. À reprogramação dos hábitos
ou das manias pessoais em matéria de higiene vai em consequência se superpor
um rearranjo parcial dos rituais de relações interpessoais. Uma nova proxêmica,
medida até o centímetro, instala-se nas cidades e até nas praias. O ônibus, ontem
superlotado, se metamorfoseia em carro particular com chofer. As profissões as
mais expostas são gratificadas de carapaças de astronautas. Fim do automatismo
dos apertos de mãos assim como dos beijinhos automatizados : cumprimenta-se
agora olhando-se reto nos olhos. O elegante véu, que os destaca — até recentemente, um índice de pertencimento considerado suspeito e mesmo proibido, ao
menos na França — muda de nome, de forma, de status e de função ao tornar-se
“unissex” : a “máscara”, ou, na realidade, a focinheira virou obrigatória. Tantos
meios improvisados para se interpor no caminho do agressor.
Mas chega rápido um momento crítico. Enquanto o perigo continua a ser
percebido como onipresente apesar destes dispositivos (e, talvez, também por
causa deles, devido ao seu carácter algo irrisório), as restrições que o poder
público é levado a impor, por falta de melhor, afetam gradualmente todos os
setores de atividade. Mesmo temporárias, moduladas e respeitadas apenas em
parte, elas logo encontram a resistência tanto daqueles que não levam muito
a sério a ameaça ou se cansam de ficar presos, quanto daqueles que veem na
paralisia econômica e no colapso do emprego uma desprogramação pior do que
2 Por um estudo comparativo das formas de controle em função das culturas políticas, cf., no
presente volume, F. Sedda, “O vírus, os estados, os coletivos : interações semiopolíticas”.
92
a própria onda epidêmica. Daí, basta apenas um passo para apresentar a saúde
da economia e a saúde (inclusive mental) da população como dois motivos de
preocupação autônomos, e pior, como dois programas antagônicos — a ponto de
que sua colisão vai em breve acabar constituindo um novo acidente no interior
mesmo do acidente. Ao menos em três países (Brasil, México, Estados Unidos),
esse falso dilema, demagogicamente explorado por chefes de Estado populistas,
vem adicionar à falta de sentido ligada ao aleatório da doença, uma aporia que
conduz no limite do puro não sentido.
Neste clima de tensão ao mesmo tempo que sobre um fundo de angústia e de
psicose obsessional que se espraia como se fosse um segundo contágio alimentado pela mídia3, a eficacidade das estratégias de prevenção aplidadas por diversos
regimes autoritários do Extremo Oriente (China, Coréia do Sul, Singapura), que
recorrem às tecnologias numéricas inquisitoriais as mais avançadas, tende a
aparecer um pouco por todos os lados como o supra sumo que se deveria imitar.
Tanto que, de modo surprendente em nossas latitudes democráticas e liberais,
é com o consentimento aparentemente majoritário das populações que se esboçam formas de vigilância inéditas (reconhecimento facial, localização pelo celular, etc.). Não há dúvida de que a nova ordem que se anuncia será fundada sobre
uma legitimidade de inspiração cívico-higienísta. No lugar de, como “antes”, nos
aconselhar mais ou menos gentilmente : “Para sua segurança, não faça isso...”,
hoje já começam a nos advertir : “Você está sendo vigiado. Sob pena de sanção,
pela saúde de cada um, para a sobrevivência de todos, faça assim …”. Finda um
refrão com tom ainda individualista — começa uma normalização disciplinar de
conotação moralizante que (“cientificamente”, ademais) faz de cada um de nós
um envenenador, um delinquente sanitário em potencial. A tal ponto que, como
nos belos dias das antigas burocracias de Estado, em certos países a delação se
considera de novo como a mais bela forma do civismo.
Mas sabe-se que em toda estrutura os contrários têm vocação de se reforçar
um ao outro. O fato de que por todos os lados do mundo o medo provocado pelo
acidente seja facilmente explorado para justificar uma programação securitária
em princípio ilimitada não será portanto surpreendente. Nada, infelizmente,
poderia ser mais conforme às postulações do modelo sociossemiótico4.
1.2. Aceitar o risco ?
No entanto, enxergar a pandemia como uma ameaça de coincidências tanto
catastróficas quanto aleatórias e insensatas não conduz necessariamente a uma
“sábia prudência”, mãe do consentimento com todos os dispositivos de controle
possível, sob pretexto de segurança. Ao contrário, devemos também levar em
3 Contágio não mais viral esse, e sim puramente semiótico, que resulta do efeito im-mediato da
presença do sentido, ou do não sentido, e não da mediação de um terceiro transmissor. Cf. E.
Landowski, “Deux types de contamination”, Passions sans nom, Paris, P.U.F., 2004, pp. 114-119.
4 Para abordagens distintas mas que vão no mesmo sentido, cf. notadamente G. Agambem, “Contagio” e “Chiarimneti”, Quodlibet, 11 e 17 de março de 2021 ; A. Comte-Sponville, “Laissez-nous
mourir comme nous voulons !” (entrevista), Le Temps, 20 de abril de 2020.
93
conta as reações que, fundadas sobre a aceitação do risco ou uma forma de assentimento ao inevitável, induzem a comportamentos transgressivos em relação às
tendências preventivas dominantes. Esta é, de fato, a resposta de uma proporção
importante da população em muitos países, e também, entre alguns, dos mais
altos dirigentes do Estado. Claro, conclusões idênticas não podem ser tiradas
nesses dois níveis, até porque o termo “aceitação” se presta a interpretações
muito diversas de um contexto a outro.
A rigor, não há verdadeira aceitação a menos que haja uma efetiva possibilidade de recusa. Ora, como sabemos, aqueles que estão mais expostos ao risco
de contaminação são majoritariamente pessoas que, por falta de recursos, de
melhores condições de trabalho ou de moradias adequadas, não podem fazer
de outra forma. No Brasil, como em outros países “emergentes”, para milhões
de habitantes, a “escolha” é entre arriscar a vida, quer ficando confinado em
bairros onde reina a pior promiscuidade, quer fazendo um trabalho “informal”
tanto mais exposto quanto mais é precário — modo de sobreviver enquanto se
espera a hecatombe oficialmente anunciada5. O que, em um contexto menos
constrangedor, poderia constituir um signo de indiferença diante o perigo, um
ato de coragem ou um gesto de desafio racional, aqui se reduz a uma forma de
resignação forçada diante de uma necessidade da qual não há nenhum meio de
escapar.
Isso, entretanto, não exclui formas de aceitação propriamente ditas, ou, de
uma maneira mais geral, de assentimento a alguma instância transcendente
cujos “decretos” insondáveis ultrapassam nosso entendimento e nossos poderes.
Segundo uma fórmula de Juri Lotman, o sujeito então “entrega-se” a um Outro
todo-poderoso. Este pode ser representado por alguma “força sobrenatural”,
pelo acaso (eventualmente rebatizado de “fatalidade”), ou por uma autoridade
soberana que se impõe sem limites6. O carácter aleatório atribuído ao desenvolvimento da pandemia e, consequentemente, a sua ininteligibilidade, têm o efeito
de favorecer e diversificar as atitudes deste tipo, alguns confiando secretamente
o seu destino a “Deus”, outros, para melhor ou para pior, à “sorte” ou ao “destino”,
outros ainda simplesmente consentindo à morte iminente.
A demagogia do governo brasileiro atual, e mais especialmente do presidente
em exercício, tira disso grande benefício. Ela baseia-se na confusão sistematicamente mantida entre o risco corrido por cada pessoa a título individual e aquele
que ameaça a população como um todo. Certamente, é possível que “por chance”
uma determinada pessoa, prudente ou não, escape da contaminação ; as probabilidades são bastante baixas, mas como elas não são nulas, qualquer um pode
fazer esta aposta. Se então se “aceita” a existência do risco, é por considerar que,
ao passo que, sem dúvida, ele ameaça “os outros”, por alguma razão misteriosa
não se pode, si mesmo, não escapar dele. Trata-se de uma espécie de fatalismo
reverso que prometeria, em suma, que numa selva sanitária isenta de qualquer
5 “Haverá mortos ? E daí ?”… “é a vida”, tomou o cuidado de advertir o presidente da República.
6 J. Lotman, “Deux modèles archétypes de culture : conclure un pacte et s’en remettre à autrui”,
in id. e B. Uspenski, Sémiotique de la culture russe, Lausanne, L’âge d’homme, 1990, pp. 140-155.
94
intervenção pública, a sorte sorriria aos mais ousados, tanto quanto na sociedade
desregulamentada do capitalismo ultraliberal ela sorri aos especuladores os menos escrupulosos7. Seja como for, extrapolar esse raciocínio para o plano coletivo
e (como foi o caso nos discursos e nas condutas de vários dirigentes políticos
de alto escalão) encorajar todos a se moverem livremente, em particular para
se manifestarem em massa contra instituições democráticas, somente conduz à
extensão do desastre, quaisquer que sejam os cálculos eleitorais subjacentes (e
arriscados, também) a este tipo de opção. Aceitar o aleatório, sobretudo quando
envolve o destino de outras pessoas, raramente é uma escolha inocente.
Mas, ao mesmo tempo que essas manifestações de um assentimento assumido (pelo menos aparentemente) face ao imprevisível ou ao inelutável, ocorre encontrar, em todos os níveis da sociedade, inclusive os mais altos, encenações que
são apenas simulacros da mesma atitude. Ao lado das “fake news”, a fake coragem
está no ar do tempo. “Não é uma gripezinha que vai nos assustar”, proclamaram,
com algumas variações, vários chefes de Estado. Sabendo que negar o perigo é,
em muitos casos, apenas uma maneira de tentar exorcizá-lo magicamente, com o
que estamos lidando aqui ? Denegação de machistas que reprimem a imagem do
que eles têm medo de ter medo, ou de valentões que supersticiosamente confiam
em sua “estrela”, contando desta forma com algum contra-poder sobrenatural
cuja ajuda parece mais aleatória ainda do que o infortúnio que ameaça ?
O fato é que, porém, além desse tipo de confissão disfarçada de fanfarronice,
e além de todos os cálculos políticos, uma forma de crença ingênua também não
pode ser descartada. Nem da parte do mestre da Casa Branca nem, em Brasília, de
um devoto do culto evangélico local, inspirado aliás por um guru meio astrólogo.
O absurdo chamando o absurdo, talvez devamos admitir que para fundar a temeridade sem limites desse tipo de demagogos, não há em definitivo nada mais que
uma certeza absoluta quanto à sua própria imunidade, hipertrofia monstruosa
do que é comumente recomendado como “autoconfiança”. Por uma dramática
incapacidade de hierarquizar o que está em jogo, é sobre a mesma aberração que
eles se apoiam, em plena crise, para argumentar em favor do retorno às “coisas
sérias”. Como se somente importasse a continuidade dos negócios (eleitorais em
primeiro lugar) e como se, jogando com o alea (o desafio da imunidade pessoal)
contra o alea (o risco epidemiológico global), poder-se-ia pretender que tudo vai
“como previsto”. Business as usual ! Um assentimento quase místico ao insensato
pode perfeitamente se aliar às mais pragmáticas das visões da vida.
2. Interações
Prevenir o perigo o mais meticulosamente possível ou, ao contrário, deixá-lo vir,
mesmo que seja negando-o, essas duas opções, por mais opostas que sejam, confluem, no entanto, em vários pontos. O primeiro, já sublinhado, é que o agente
7 A propósito das modulações socioeconômicas e políticas do regime do acidente (desregulação
ultraliberal e componente “bufão” do absolutismo), cf. E. Landowski, “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 2, 2019, pp. 18, 20-21.
95
epidêmico, o vírus incriminado, é visto em ambos os casos como um elemento
que nos concerne apenas por coincidência, devido a um obscuro acidente da
natureza suscetível de afetar toda a espécie humana e, sobre o plano individual,
por causa de encontros fatais possíveis, mas nunca certos. Segundo ponto, o
“agressor” é considerado como um elemento vindo de um mundo outro do que
o nosso, um mundo totalmente alheio. Não só porque vem de longe... da China !
mas sobretudo porque vem das profundezas deste país, de uma zona de submundo, no limiar entre uma “natureza” ainda primitiva e selvagem e uma modernidade que a está invadindo. Pelas mesmas razões, pensam muitos especialistas, é
na orla da floresta amazônica — atualmente objeto de intensa devastação — que a
próxima “zoonose” está se preparando. Terceiro ponto : dado que um fenômeno
considerado puramente acidental por definição não tem sentido, a questão de
saber se a irrupção desse intruso entre nós poderia significar algo não está posta,
e não tem que ser.
É provável que nenhum desses pontos, e sobretudo não o terceiro, seria contestado pela maioria dos pesquisadores que atualmente trabalham para tornar
esse vírus um objeto de estudo científico. Dado que são eles que formulam uma
das principais respostas da sociedade face à pandemia, entender a posição deles
é essencial para nós. Qual é a missão que lhes confiam as autoridades públicas
ou as empresas que os empregam e, indiretamente, a “opinião pública” ? Quais
são também os limites daquela missão ? Obviamente, a tarefa deles é decifrar a
estrutura do germe infeccioso e explicar o funcionamento do processo patogênico para controlá-lo e, desde que é ameaçador, para nos proteger (e certamente,
além disso, tirar lucro assim que possível no plano industrial e comercial). O
objetivo essencial não é, portanto, elucidar o que interessaria muito a um grande número de não especialistas (desde o “ homem da rua” até, por exemplo, o
semioticista), a saber, o sentido que tudo isso poderia ter. Para os pesquisadores
atrelados a seus instrumentos de observação, mensuração e experimentação,
essa não é a questão. Tudo o que eles precisam fazer é postular que o que um
vírus faz, e o que ele faz ao nosso corpo, está programado por certas regularidades, certas “leis” que precisam ser descobertas. Em outras palavras, no que diz
respeito à “Ciência” — na seu vertente mais positivista —, a questão do sentido
não é epistemologicamente relevante, não se coloca, não tem sentido8.
É nesse ponto que divergem as práticas e os discursos que ainda nos restam a
considerar. Do mesmo modo que a própria teoria semiótica, eles têm em comum
o fato de estarem fundamentalmente relacionados a problemáticas da interação,
e não da coincidência. Isso significa que o postulado de base muda completamente : o que está acontecendo — o que estamos vivendo — permanece certamente
analisável, em certos níveis, em termos de relações causais objetiváveis ou de
regularidades estatísticas, mas não por isso se presta menos, em outros níveis, a
8 Sobre as variações relativas ao grau de pertinência atribuido à questão do sentido nas principais
teorias científicas desde o começo do século XX, cf. J.-P. Petitimbert, “Régimes de sens et logique
des sciences. Interactions socio-sémiotiques et avancées scientifiques”, Actes Sémiotiques, 120,
2017 (https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/5914).
96
ser questionado como um conjunto de processos significantes. Esta outra forma
de pensar, que não é, em si, menos “científica” do que a precedente, fundamenta
várias abordagens situadas no cruzamento entre as ciências da natureza e a reflexão antropo-ecológica contemporânea. Simplificando, nós as reagruparemos
em duas grandes tendências. Uma privilegia a busca de uma origem inteligível do
fenômeno — e se, nessa perspectiva, a epidemia tem uma significação, é antes de
tudo porque nós nos consideramos parcialmente responsáveis por ela. A segunda
vai mais longe. Ela busca redistribuir os papéis, a ponto de que o “inimigo” de
hoje possa um dia ser reconhecido como parceiro de práticas, arriscadas como
veremos, que incluiriam esse terrível “outro” em dinâmicas interacionais de
ajustamento entre formas de vida interdependentes. Uma tal mudança leva a
repensar de uma maneira totalmente nova a questão do sentido — da significação
e da orientação — que pode ser atribuído ao tipo de experiência em curso.
2.1. Em busca de responsáveis
Mas retornemos um instante ao nosso ponto de partida. Aquela telha caída do
telhado, seria ela verdadeiramente um puro agente deste mau gênio que chamamos o Azar, figura antropomorfizada da alteridade por excelência9, tal como o
vírus, visto como agressor, seria o envio da Natureza, esse outro grande “Outro”,
de onde muitos dizem que ele emana ? A espécie humana e, em torno dela, por
todos os lados, forças ameaçadoras, um ambiente hostil que é imprescindível
dominar a todo custo, combater impiedosamente para sobreviver ou explorar
sem límite para prosperar : é essa visão dualista e prontamente maniqueísta que
as abordagens interacionistas colocam em questão. Isso, em particular, redefinindo o que é atribuível ao homem e o que depende da “natureza” — mesmo que
signifique começar por desconstruir essa noção mesma10.
A telha, o vírus : o paralelo é útil para compreender quem, face ao mistério do
que acontece, coloca a questão do sentido em termos de responsabilidades. Antes
de tudo, essa telha infeliz, não são homens que a conceberam, que a fabricaram,
a colocaram no lugar, a mantiveram — ou a negligenciaram ? Nessas condições,
se um dia ela se tornou perigosa, não será porque incorpora os possíveis erros
de seus construtores, o eventual descaso de quem a instalou ou a negligência de
quem devia cuidar dela ? O acaso, se intervém, vem somente em último lugar.
Da mesma forma, é realmente por uma mutação fortuita e puramente “natural”
que o vírus atual apareceu após vários outros ? Na verdade, não precisa ter sido
fabricado em um laboratório (como alguns inventores de conspirações fingem
acreditar) para que ele possa legitimamente ser considerado um subproduto da
indústria humana e, mais especialmente, de um trabalho — mais implacável do
que nunca nas últimas décadas — de devastação generalizada, levando, em todos
os continentes e mesmo agora para o meio dos oceanos, a destruição dos habitats
de milhares de espécies, animais e vegetais.
9 Sobre o estatuto semiótico do “azar”, cf. Interações arriscadas, op. cit., pp. 74-79.
10 Para uma crítica em termos semióticos cf. G. Marrone, Addio alla natura, Turim, Einaudi, 2011.
97
Eis o que nos ensina uma minoria de cientistas especializados no estudo dos
ecossistemas. O alerta foi lançado por eles há muito tempo, sem ser levado a
sério nem pelos líderes políticos nem pelos dirigentes da indústria que teriam
tido certos recursos para levá-la em conta. Embora esses pesquisadores geralmente sejam mantidos longe dos centros de poder, seus trabalhos estão ao
alcance de todos. De modo tristemente irônico, graças ao drama atual a própria
boa imprensa, de repente, começa a noticiá-los. Para quem tem curiosidade em
conhecer o conteúdo de suas análises, a atual onda epidêmica assume um aspecto totalmente novo. Não é mais um evento pontual e fortuito ou uma agressão
externa. É um episódio entre outros numa longa história que também é a nossa,
um episódio que era previsível, e previsto, porque se encaixa em uma cadeia de
processos interacionais inteligíveis.
As interações em questão são em parte diferentes daquelas que colocam
frente a frente indivíduos ou comunidades humanas ou mesmo animais, já que
em uma epidemia viral um dos protagonistas não possui nem o tipo de consciência reflexiva nem o gênero de intencionalidade que são “nossos”, e, por isso,
parece-nos “sem alma”, na fronteira entre o vivo e o inorgânico. Entretanto, isso
não impede o desenvolvimento de dinâmicas interativas complexas envolvendo,
por ambos os lados, o equivalente a estratégias, truques, armadilhas, camuflagens ou simulações que se respondem mutuamente. Visto por este ângulo, o
aparecimento do vírus, a sua própria existência, é o resultado provisório de uma
evolução pela qual somos co-responsáveis — o que não deixa de dar um sentido
verdadeiramente trágico ao que estamos vivendo.
Vemos aqui, de uma forma particularmente óbvia, que o que deveríamos
desistir de chamar de Ciência, no singular e com maiúscula, tem duas faces.
Na frente da cena midiática, ao mesmo tempo que as imagens incansavelmente
reproduzidas desse vírus na bola de um ouriço desfila sem parar o exército dos
cientistas de jaleco branco que o perscrutam a uma boa distância e cuja única
função é, ao que parece, o combater, o neutralizar — o “erradicar” se isso fosse
possível, assim como tantas espécies “nocivas” foram varridas do planeta. Mas
por trás da encenação dessas abordagens empíricas, há também outro discurso
científico. São esses os conhecimentos, as intuições e as interrogações sobre as
quais desembocam a reflexão de homens da ciência em busca não só de eficiência operacional mas também de inteligibilidade diante, neste caso, do quase
infinitamente pequeno no qual se enraiza o mistério de vida11. As respostas que
dão às nossas perguntas (ou a forma como as reformulam) não nos são menos
necessárias do que o progresso tecnológico, uma vez que são eles que nos podem
trazer o que, sobretudo nas actuais circunstâncias, também precisamos para
viver : simplesmente um pouco de sentido.
Essas respostas de especialistas não são as únicas, entretanto. Encontramos
também outra maneira de investir sentido lá onde paira o medo do insensato :
11 Ver por exemplo Ch. de Duve, Poussière de Vie, Paris, Fayard, 1996 ; M. Denton, Nature’s destiny. How the laws of biology reveal purpose in the universe, New York, Free Press, 1998 ; E. Morin,
Connaissance, ignorance, mystère, Paris, Fayard, 2017.
98
uma maneira não mais “científica”, mas alicerçada na racionalidade mítica (e
por isso certamente muito mais difundida). Ela consiste em ver na pandemia o
“flagelo de Deus”, como no passado na peste, e implorar, com a oração, a piedade
divina e a libertação. Ora, a oração também entra numa perspectiva interacional
doadora de sentido. Ao instalar um jogo complexo de relações entre sujeitos
e anti-sujeitos deste mundo e um “destinador” transcendente, ela substitui o
estupor afásico em face da coincidência acidental por um discurso sintática e semanticamente (em outras palavras, narrativamente) dos mais ricos, o da “culpa”,
do “arrependimento”, da “punição”, do “perdão”. Soma-se a isso até a promessa
de uma outra vida, “eterna”. Portanto, entende-se facilmente que ao nosso redor
a oração constitua uma das grandes respostas ao sofrimento presente, ainda que,
enquanto prática espiritual interior, não apareça, no plano social, com a mesma
evidência que outras.
Se buscarmos sintetizar essas observações, constatamos que do ponto de vista
que nos preocupa, o discurso científico standard (isto é, positivista) e o discurso
religioso, num certo nível, paradoxalmente se juntam, enquanto as perspectivas
ecosistêmicas se destacam de ambos e vão além deles. Esta ruptura se deve ao
fato de que, em termos ecosistêmicos, o fenômeno deixa tanto de ser considerado como extra- (ou infra-) humano — ou seja, de ordem estritamente “natural”
(o que justificava as abordagens em termos de causalidade ou de probabilidade
estatística) —, quanto de ser pensado como supra-humano ou “sobre-natural” e,
conseqüentemente, de ser entendido em termos míticos de punição que sanciona uma culpa. As abordagens sistêmicas, de fato, não apresentam mais mundos
separados e hierarquizados — não humano / humano / super-humano — mas um
único campo de interações dentro do qual todos os existentes se entrecruzam e
moldam uns aos outros. E, desde que a “natureza” não é mais o oposto do “humano”, o aparecimento do vírus deve ser entendido como o resultado de uma
infinidade de trocas em que estamos envolvidos, como unus inter pares.
Estas são algumas das lições mais instrutivas que inspiram o encontro com
esse vírus. Ao mesmo tempo que elas têm alcance explicativo, indicam uma
orientação para o futuro : são discursos incitadores (“manipuladores”), por vezes até militantes, que tendem a nos “fazer-fazer” — a nos fazer-fazer de outro
modo12. Como ? Fazendo melhor do que nós, europeus “naturalistas”13 (e nossos
seguidores de outros continentes), temos feito até agora : procurando ajustar-nos
aos parceiros, humanos ou não, de todas as nossas interações, em vez de nos
limitarmos a explorá-los — ou eliminá-los.
12 Cf. Cl. Calame, Avenir de la planète et urgence climatique. Au-delà de l’opposition nature / culture,
Fécamp, Lignes, 2015.
13 Tomando este termo segundo a acepção definida por Ph. Descola in Par-delà nature et culture,
Paris, Gallimard, 2005.
99
2.2. Incluir o outro
Ao lado dos regimes da programação, do acidente (possivelmente associado a
uma forma de assentimento à sua ocorrência) e da manipulação, aquele do “ajustamento” constitui o último componente de nosso modelo interacional, o mais
promissor em muitas áreas, mas também o mais delicado e exigente e, portanto,
o mais difícil de implementar. Nesse regime, o parceiro de interação, humano
ou não, animado ou não, é tratado de igual para igual, como um sujeito pleno,
co-habitante de um mundo comum. É isso pensável no caso que nos ocupa ?
Em vez de estabelecer barreiras defensivas contra o invasor ou preparar armas
capazes de destruí-lo um dia, pode-se conceber alguma estratégia em relação ao
vírus que não seja pura exclusão ?
O caso da Suécia, como o da Letônia, talvez permitam que a resposta seja sim.
Porque se a estratégia sanitária desses países tem sido tão mal considerada, em
particular entre os seus vizinhos, notadamente dinamarqueses e lituanos, é justamente porque ela deu o exemplo de uma conduta que pode ser considerada, em
termos de sintaxe interacional, como “ajustada” se não em relação ao vírus como
tal, pelo menos face ao seu modo de propagação. Em oposição às programações
preventivas dominantes na maioria dos outros países, essa era uma política
deliberadamente arriscada, sem se confundir com qualquer modo de aceitação
(desesperada ou bazófia, fatalista ou inconsciente) do puro risco. Sabendo que o
“risco zero” está fora do alcance, abstendo-se, portanto, de declarar um estado de
emergência ou algum lockdown, não impondo em nenhum momento qualquer
restrição generalizada à circulação de pessoas ou às atividades das empresas,
o governo optou, em particular na Suécia, por permitir que o agente patógeno
prolifere praticamente “como bem entender”, de acordo com a sua propensão14.
Isso um pouco como o general Kutusov, frente a Napoleão, permitiu que a
Grande Armada avançasse pelas planícies da Rússia, apostando acertadamente
que, ao seguir o seu impulso, o invasor logo se exauriria por conta própria. É
também segundo esta forma de ajustamento a base de provocações e esquivas
que o judoca aproveita a dinâmica do seu adversário, deixa-o ir em direção ao
que almeja e, enlaçando-se com o seu ímpeto, o retorna contra ele. Deixar o
outro conformar-se à sua propensão a fim de melhor o controlar, essa estratégia
à la Sun Zu (em oposição à resistência frontal, à la Clauzewitz) encontra, como
sabemos, uma espécie de tradução epidemiológica na ideia de imunidade coletiva por “efeito de rebanho”. Ao invés de espancar o inimigo (se for realmente uma
questão de guerra) ou de erguer muralhas para conter seus ataques, aguardar até
que ele se desfaça de si próprio por exaustão, estiolamento, extenuação — ou,
tratando-se de um agente contagioso, por inanição, à medida que baixa o número dos antactantes humanos não imunes, dos quais depende a sua persistência.
Todavia, por certa que seja a longo prazo, uma tal estratégia, aplicada com
todo o rigor diante da atual epidemia, teria sido humanamente tão custosa
14 Termo chave emprestado de Fr. Jullien. Cf. Traité de l’efficacité, Paris, Grasset, 1997 ; De l’Être
au Vivre. Lexique euro-chinois de la pensée, Paris, Gallimard, 2015.
100
(quase genocida) que nenhum governo podia assumi-la15. A Suécia, porém, não
se enquadrou, apesar de todas as objeções levantadas. Seria apenas porque seu
sistema constitucional tende a excluí-lo, ela não se resignou a impor uma programação uniforme dos comportamentos, como fizeram seus vizinhos. Sua originalidade consistiu em refinar uma das formas de interação que a ideia de ajuste
pode abranger quando o interactante representa um grande perigo. Enquanto a
estratégia à la Kutusov (ou à la Saddam Hussein) é um ajustamento de guerra, é
uma outra modalidade do mesmo regime, “para tempos de paz”, que os suecos
procuraram praticar com vistas a desenvolver uma forma relativamente aceitável
de “conviver” com o agente infeccioso, que límite a contaminação sem bloquear
a sociedade. Isso foi concretizado pela adoção de medidas cautelares pontuais,
tomadas localmente, no dia-a-dia e tendo em conta o grau de vulnerabilidade
muito variável dos diferentes segmentos da população, de maneira a ajustar-se o
mais possível às finas variações do processo de propagação viral. Embora muitos
especialistas e mais ainda líderes de opinião denunciem seu fracasso, esse modelo de equilíbrio dinâmico, entre laisser-faire e intervenção, tende, ao que parece,
a ser adotado hoje em muitas outras partes do mundo. Se sua aplicação parece
impossível nas áreas mais gravemente afetadas, e se em nenhum lugar teria sido
a resposta mais adequada no auge da primeira onda epidêmica, é aparentemente
a estratégia menos ruim em resposta às possíveis novas ondas.
Mas, face à pandemia, é sobre um outro patamar, mais teórico — o da biologia
— que se encontra o que se aproxima provavelmente ainda mais de formas de
ajustamento fundadas sobre o reconhecimento de uma interdependência entre
os protagonistas, autorizando a sua plena integração enquanto partes envolvidas
no quadro de certas formas de cooperação. Sabemos hoje que o elemento viral
não é de maneira alguma exterior a nós, mas que ele representa, mais do que
uma simples componente, uma condição original de nossa constituição e de
nossa existência como animais humanos. Com base nisso, tudo se passa como
se, independentemente de nós, os sujeitos, um tipo de ajustamento primeiro, de
ordem fisiológica, se efetuasse entre o vírus e o organismo de cada um, a doença
só conseguindo ter efetivamente atuação sobre aqueles que, por causas diversas
(idade, outras patologias, dados genéticos), lhe dão um suporte, enquanto que
ele deixa os outros em um estado “assintomático”. Além disso, o próprio princípio da vacina consiste grosso modo, como se sabe, em incorporar uma parcela do
agente patógeno, em dar-lhe domínio sobre nós para que o organismo aprenda a
detê-lo, permitindo-nos, em certa medida, viver em paz ao seu lado. O processo
equivale, portanto, a afastar a doença sem buscar “erradicar” o agente que a
causa — ao contrário, assumindo o risco de deixá-la cumprir sua função, talvez
no limiar do acidente (tudo, a esse respeito, sendo obviamente uma questão de
dosagem). Mas para ousar se engajar nesse tipo de interação com um parceiro
que é em si mesmo tão temível, é preciso mudar o olhar e conceder a esse outro
o que o medo impede de nele ver : um co-sujeito potencial.
15 O que não exclui sua aplicação por incompetência. Cf. F. Reinach, “Navegar ao sabor do virus”,
O Estado de São Paulo, 27 de junho de 2020.
101
Um novo imaginário pode tomar forma a partir daí. Idealmente, não haveria
mais, por um lado, a espécie humana, subitamente atacada, e, por outro, o inimigo, visto como a emanação de uma “Natureza” hostil que deveria ser aniquilada, ou dominada por completo a fim de subsistir. Sem nenhuma dúvida, o vírus
continua sendo um poder letal e ninguém se ilude de suavizá-lo. Mas ele deixa
de ser o mal absoluto, uma fatalidade ou uma punição. Primeiro, porque ele não
é mais o outro absoluto, um estrangeiro que para nos atacar teria transgredido
a fronteira entre dois mundos. Ele se torna uma co-presença a ser incluída na
busca de um equilíbrio dinâmico entre forças ou formas que se pressupõem
umas às outras.
Além disso, para compreender e admitir que mesmo este outro, este n° 19,
é, de certo modo, ele também, dos nossos, quiçá bastaria considerar que não
foi uma mera provocação na forma de piada, quando, numa época em que ainda ninguém, fora dos especialistas, falava de “vírus”, Greimas afirmou que “as
bactérias têm alma” ? Pois, o que é a “alma”, senão essa parte do outro, seja ele o
que for, que mesmo que tenhamos razões para temer por nossa sobrevivência,
faz parte de nossas condições de existência e contribui a dar sentido ao simples
fato de viver ?
Post-scriptum
Procuramos compreender como, segundo vias diversas, cada um procura compreender um fenômeno tão mais inquietante que, à primeira vista, a maneira
pela qual ele nos envolve nos ultrapassa e toca o incompreensível. Esse percurso,
o efetuamos nos deixando guiar pela lógica de um modelo que não deve nada às
circunstâncias presentes mas que permitiu, o esperamos, de as iluminar. Num
plano mais pessoal, tratou-se de uma experiência do pensamento, quase uma
viagem ao encontro de outras sensibilidades face à contingência. Medo, angústia,
derrelição, revolta, lassitude, indiferença, serenidade : ao passar sucessivamente
por cada um desses estados de alma, nosso olhar mudou. Inicialmente, a sensação de um fim talvez muito próximo dominava, e esta perspectiva colocava em
questão a própria credibilidade do sentido. Mas ao longo do caminho, à medida
que encontravamos novas variações na interpretação do fenômeno, ocorreu
uma forma de superação, um retorno (uma ressurreição ?) do sentido. Será que
o exercício da semiótica produz, às vezes, pequenos milagres ?
São Paulo, 1-16 maio de 2020
Taquaral, 15-28 julho de 2020
102
Anexo. Esquema interacional
Co-incidências
pontuais
sem sentido
Prevenir o perigo.
Erguer barreiras.
Vírus-inimigo.
(Programação)
Aceitar o risco.
Ignorar o vírus.
Vírus-fatalidade.
(Assentimento ao acidental)
Proteger-se
do perigo
Expor-se
ao perigo
Buscar um responsável.
Expiar culpas.
Vírus-castigo.
(Manipulação)
Incluir o outro.
Deixar proliferar.
Vírus-copresença.
(Ajustamento)
Inter-ações
contínuas
carregadas de sentido
Referências bibliográficas
Agamben, Giorgio, “Contagio” e “Chiarimenti”, Quodlibet, 11 e 17 mars 2020,
(https://www.quodlibet.it/giorgio-agamben-contagio).
Calame, Claude, Avenir de la planète et urgence climatique. Au-delà de l’opposition
nature / culture, Fécamp, Lignes, 2015.
Comte-Sponville, André, “Laissez-nous mourir comme nous voulons !” (interview), Le Temps, 20 avril 2020.
Denton, Michael, Nature’s destiny. How the laws of biology reveal purpose in the
universe, New York, Free Press, 1998.
Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.
Duve, Christian de, Poussière de Vie, Paris, Fayard, 1996.
Jullien, François, Traité de l’efficacité, Paris, Grasset, 1997.
— De l’Être au Vivre. Lexique euro-chinois de la pensée, Paris, Gallimard, 2015.
Landowski, Eric, “Deux types de contamination”, Passions sans nom, Paris, P.U.F.,
2004.
103
— Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005. Trad. port., Interações arriscadas,
São Paulo, Estação das Letras e Cores, 2014.
— “Avoir prise, donner prise”, Actes Sémiotiques, 112, 2009 (http://epublications.
unilim.fr/revues/as/2852). Trad. port., Antes da interação, a ligação, São Paulo,
Centro de Pesquisas Sociossemioticas, 2019.
— “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 2,
2019 (http://www.rifl.unical.it/index.php/rifl/issue/archive).
Lotman, Juri, “Deux modèles archétypes de culture : ‘conclure un pacte’ et ‘s’en
remettre à autrui’”, in id. et B. Uspenski, Sémiotique de la culture russe, Lausanne, L’âge d’homme, 1990.
Marrone, Gianfranco, Addio alla natura, Turin, Einaudi, 2011.
Morin, Edgar, Connaissance, ignorance, mystère, Paris, Fayard, 2017.
Petitimbert, Jean-Paul, “Régimes de sens et logique des sciences. Interactions
socio-sémiotiques et avancées scientifiques”, Actes Sémiotiques, 120, 2017
(https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/5914).
Reinach, Fernando, “Navegar ao sabor do vírus”, O Estado de São Paulo, 27 juin
2020.
Sedda, Franciscu, “Il virus, gli stati, i collettivi : interazioni semiopolitiche”, E/C,
2020.
Palavras-chave : acaso, acidente, assentimento, coincidência, interação, risco,
significação.
Mots clefs : accident, assentiment, coïncidence, hasard, interaction, risque,
signification.
Autores citados : Claude Calame, François Jullien, Algirdas J. Greimas, Juri Lotman, Franciscu Sedda.
Plan :
Introdução
1. Coincidências
1.1. Prevenir o perigo ?
1.2. Aceitar o risco ?
2. Interações
2.1. Em busca de responsáveis
2.2. Incluir o outro
Post-scriptum
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54160
L’accidente e il sistema. Forme
di narrazione dell’epidemia
Guido Ferraro
Università di Torino
Premesse
Presento qui riflessioni inevitabilmente parziali e provvisorie su un fenomeno
molto ampio, complesso, e ancora in pieno svolgimento. Senza ambire a una
sistemazione definitiva, vorrei porre in evidenza alcune direzioni d’analisi, sottolineando così la rilevanza di concetti e strumenti che la nostra disciplina può
mettere a disposizione ; si tratta, in primo luogo, di rivendicare alla semiotica un
ruolo centrale nell’analisi delle più rilevanti dinamiche socio-culturali. Sono inoltre convinto che comprendere meglio ciò che ci accade intorno e affinare i nostri
strumenti teorici siano le due facce dello stesso percorso di crescita scientifica.
L’articolo è organizzato in questo modo : dopo alcune notazioni iniziali, provo
a tratteggiare l’arco d’evoluzione dei modi in cui in questi mesi l’epidemia è stata
tradotta in racconto ; prendo poi più specificamente in esame due aspetti decisivi : i tipi di sapere coinvolti e il ruolo dell’accidentalità attribuita all’esplosione
della pandemia. Su tale base, cerco infine di mostrare come, nei discorsi diffusi,
si possa rilevare un processo di progressiva narrativizzazione dei fatti, a partire
da una sorta di confusa illeggibilità fino a una sistemazione in modelli di lettura
complessivi. Di tali modelli propongo infine una possibile classificazione organizzata, secondo uno schema che in certo modo richiama quello ben noto a suo
tempo proposto da Jean-Marie Floch1.
1 J.-M. Floch, “La génération d’un espace commercial”, Actes Sémiotiques-Documents, IX, 1987.
105
Un’ultima avvertenza : per quanto si tratti di un fenomeno di dimensioni
mondiali, l’andamento dell’epidemia e i modi della sua lettura sono stati in parte
diversi a seconda dei vari paesi. Il mio riferimento è in primo luogo alla vicenda
italiana, ma ho seguito anche la stampa internazionale e le configurazioni che gli
eventi hanno assunto in altri paesi, e di questa dimensione più ampia cercherò
di tener conto. Innanzi tutto, però, sottolineo due cose che mi hanno colpito, fin
dalle prime fasi di questa vicenda. La prima è il peso straordinario di quello che
diremmo un “non-sapere”, la seconda è la singolare tendenza a rimarcare da subito che questo sarebbe stato un evento epocale, tale da segnare un irreversibile
cambiamento — di questo secondo aspetto parlerò nel paragrafo seguente.
L’oscurità su ciò che avevamo di fronte era certo giustificata all’inizio : la
malattia era nuova, imprevista, sconosciuta, anomala. Del virus non si conosce
tuttora né tempo né modo d’origine (naturale o controllata in laboratorio ?), sono
fortemente discusse le terapie da impiegare, l’efficacia dei vaccini, l’effettivo ordine di grandezza dei contagiati, degli ammalati e delle vittime (che secondo alcuni
sarebbero molte di meno, secondo altri molte di più). Ne deriva un mutamento
importante in termini di rappresentazione del sapere e un impressionante crollo
di fiducia nelle capacità della scienza di cogliere il reale ; l’idea che non esistano
fonti sostanzialmente affidabili ha aperto la via, per un pubblico di dimensioni
senza precedenti, a una forma di sapere che segue mille percorsi, assumendo un
modello non a caso a sua volta virale della comunicazione.
C’è in proposito da sottolineare, per capire le osservazioni che seguiranno,
che i virus non costituiscono solo un’entità scientifica ma anche una categoria
concettuale che ha un posto importante nel nostro immaginario, sul quale esercita un’evidente fascinazione2. Entità invisibili e al tempo stesso onnipresenti, i
virus portano all’estremo il principio di non-classificabilità, non appartenendo né
al regno degli esseri viventi né a quello dei non-viventi, tanto da aver portato gli
studiosi a escluderli dai normali sistemi tassonomici, e a dubitare conseguentemente della stessa possibilità di una definizione del “vivente”. In effetti nulla
avvicina questi esseri a quello che pensiamo come essere vivente : non hanno
metabolismo né struttura cellulare, non consumano energia, non si nutrono o
respirano, non hanno organi di movimento né di riproduzione. Esseri dunque
che diremmo né vivi né non-vivi, si collocano effettivamente ai limiti del pensabile — come non ricordare in proposito l’ormai classica connessione proposta
da Mary Douglas tra i concetti di contagio / contaminazione e ciò che viola le
nostre abituali classificazioni3 ? Pur trattandosi di materiale biologico, i virus ci
si presentano come oggetti inanimati ; pur non avendo la capacità di riprodursi,
hanno quella di fabbricare copie di loro stessi costruendo parti staccate e poi
montandole insieme, capacità che il nostro immaginario lega a forme avanzate
di robot. Ma ciò che è forse più significativo è che i virus sono tanto letali quanto
2 V. in proposito il mio articolo “Generazione dei testi e irresponsabilità d’enunciazione. Da La
Jetée a Twelve Monkeys”, Lexia, 25-26, 2016, pp. 307-326.
3 Purity and Danger, Harmondwsworth, Penguin, 1970.
106
inconsapevoli e privi di volontà : non si spostano ma vengono trasportati, non
hanno identità stabile ma trasferiscono materiale genetico da un essere vivente
ad un altro. I virus insomma transitano, attraversano, distruggono ma senza
possedere alcuna qualificazione agentiva : sono perfetti per figurativizzare l’idea di un male inteso come impersonale processo di diffusione meccanica non
programmata, priva di volontà, progetto o centro d’origine. E diremmo allora
che non a caso i virus sono penetrati nel nostro immaginario nel momento in
cui ne stava uscendo l’idea tradizionale di un Destinante individuabile e forte ;
il Novecento ha elaborato l’idea di un mondo che non dipende da progetti consapevoli, ove una perversa forza di controllo e di dominio è inglobata nella “logica
delle cose” (le regole dell’economia innanzi tutto). L’idea di avere a che fare con
qualcosa di oscuro e indefinito, di cui è ignota la provenienza e da cui non sappiamo come difenderci, è dunque parte di un disegno narrativo nascosto nelle
profondità del nostro pensiero diffuso.
1. Eventi locali o mutamento di sistema ?
La seconda cosa che ha colpito (tanto me quanto, ho constatato, altre persone)
è che fin dall’inizio, prima ancora che si potesse appurare l’incidenza effettiva
dell’epidemia, da molte parti è stato detto che questo sarebbe stato, pur in modi
ancora non definiti, un evento epocale — senza che fosse chiara la ragione per
escludere l’ipotesi di un evento comunque transitorio, passato il quale il mondo
avrebbe potuto tornare all’ordine di prima. Notiamo però che queste premature
visioni di una “grande trasformazione” erano soprattutto concepite in termini
di mutamenti che investissero non tanto l’ordine fattuale del mondo quanto il
modo di concepirlo, dunque le categorie tramite le quali organizzarne la rappresentazione — cosa molto interessante dal punto di vista semiotico.
Tale tendenza si coniuga con riferimenti — significativi e non meno sorprendenti — al concetto di “normalità” : si dice che quello che pensavamo come
“normale” non ci apparirà mai più come tale ; si pensa dunque in termini di
trasformazione di sistema categoriale e non di fatti. Ad esempio, il numero di
aprile 2020 della rivista italiana MicroMega (rappresentativa di una certa sinistra
intellettuale) è uscito con il significativo titolo Dopo il virus un mondo nuovo ? In
particolare, l’articolo ivi pubblicato a firma di Denise Celentano (studiosa che
all’università di Montreal si occupa dei rapporti tra economia ed etica) sostiene
questo concetto chiave : “La pandemia sta rendendo più visibile quello che era
già davanti ai nostri occhi ma che non vedevamo, anzi che pensavamo fosse
normale quando normale non è”. Lo stato di emergenza, spiega, fa venire alla
luce tensioni sociali e diseguaglianze economiche, distorte gerarchie di rilevanza nella divisione sociale del lavoro e altri fenomeni che non erano percepiti
nello stato di normalità. La situazione attuale porterebbe dunque alla luce il
valore reale di certi fatti sociali : applicazione del meccanismo semiotico per cui
gli eventi tendono non a trasformare una situazione, bensì a rivelarne la natura
107
nascosta (meccanismo affine a quello che io lego al regime narrativo posizionale,
una variante del modello canonico4).
Altro esempio è quello di un articolo pubblicato sul Guardian del 7 aprile
2020, a firma di Rebecca Solnit, studiosa delle conseguenze culturali di eventi di
natura catastrofica. Il senso dell’articolo è sintetizzato nel titolo : The impossible
has already happened : what coronavirus can teach us about hope. Trattandosi di un
testo piuttosto lungo, ne riporto qui alcuni frammenti emblematici dalla parte
iniziale, poiché ne risulta un modello davvero significativo per quanto diremo in
seguito.
The future will not, in crucial ways, be anything like the past, even the very recent
past of a month or two ago. Our economy, our priorities, our perceptions will not
be what they were at the outset of this year. (...) Things that were supposed to be
unstoppable stopped, and things that were supposed to be impossible — extending workers’ rights and benefits, freeing prisoners, moving a few trillion dollars
around in the US — have already happened. (...) The word “emergency” comes
from “emergence” or “emerge”, as if you were ejected from the familiar and urgently need to reorient. The word “catastrophe” comes from a root meaning a sudden overturning. We have reached a crossroads, we have emerged from what we
assumed was normality, things have suddenly overturned. One of our main tasks
now (...) is to understand this moment, what it might require of us, and what it
might make possible. A disaster (which originally meant “ill-starred”, or “under a
bad star”) changes the world and our view of it. Our focus shifts, and what matters
shifts. What is weak breaks under new pressure, what is strong holds, and what was
hidden emerges. Change is not only possible, we are swept away by it. We ourselves
change (...). Even our definition of “we” might change, (...) we are finding another
version of who we are.
Colpisce soprattutto l’insistenza sui modi di lettura e percezione nel mondo :
insieme al ricorrere di termini relativi all’area della “percezione”, della “visione”,
della “consapevolezza”, del venire alla luce di ciò che era “nascosto”, si presenta l’idea di un radicale cambiamento nella percezione di noi stessi, di “chi noi
siamo”. E assai significativa è la considerazione sul termine “emergenza”, intesa
come uscita da un mondo che ci era familiare per entrare in una realtà nuova, che dobbiamo ora cercare di comprendere. Il vero scontro, è precisato nel
seguito dell’articolo, si svolge in termini di modelli cognitivi d’interpretazione
del reale : i conservatori guardano al mondo nei termini (neoliberali) di eventi
separati : “The idea that everything is connected is an affront to conservatives
who cherish a macho everyman-for-himself frontier fantasy”, laddove “The first
lesson a disaster teaches is that everything is connected.” Risultato della catastrofe è dunque rendere visibile quella struttura di connessioni profonde che
regge il reale. Conseguenti le conclusioni espresse nel capoverso finale :
4 In Teorie della narrazione (Roma, Carocci, 2015, pp. 85-93) rilevo che le fasi dello schema di Propp, come del modello canonico di Greimas, possono essere sottoposte, a livello testuale, a forme
di scorporazione o accentuazione, in chiave di strategie comunicative, ad esempio in ambito
pubblicitario. Distinguo su questa base quattro regimi narrativi : causale, posizionale, prospettico
e multiprospettico.
108
Hope offers us clarity that, amid the uncertainty ahead, there will be conflicts worth
joining and the possibility of winning some of them. And one of the things most
dangerous to this hope is the lapse into believing that everything was fine before
disaster struck, and that all we need to do is return to things as they were. Ordinary
life before the pandemic was already a catastrophe of desperation and exclusion for
too many human beings, an environmental and climate catastrophe, an obscenity
of inequality. It is too soon to know what will emerge from this emergency, but not
too soon to start looking for chances to help decide it. It is, I believe, what many of
us are preparing to do.
Si delinea una struttura narrativa che instaura un soggetto collettivo, un “noi”
del tutto nuovo, capace di percepire ciò che prima non era visibile : la “catastrofe”
che stava nascosta nella dimensione apparentemente ordinaria. È interessante
notare come sia ripreso qui il modello, considerato fondante nella cultura di
questo secolo, che ai più è stato presentato in forma narrativa nell’ossatura di
Matrix5. E come in quell’opera cinematografica, anche qui ha un ruolo centrale
la speranza in una mutazione del reale che potremmo contribuire a produrre.
Ricordiamo allora il senso che può essere riconosciuto al finale della trilogia
di Matrix, nel gesto con cui la bambina, che sappiamo essere fatta di scrittura,
gioiosamente a sua volta riscrive il mondo, inventando un’alba inverosimilmente
colorata : la logica soggiacente è che, se ci si rende conto di vivere in un mondo che non è materialmente dato ma costruito dai linguaggi, si può prendere
coscienza che questo mondo sia passibile non solo di lettura ma anche di una
nostra creativa riscrittura.
2. Una questione di architetture narrative
La vicenda del Covid-19 sta producendo un’enorme quantità di materiale narrativo, di grande interesse per gli studi semiotici : rileviamo forme di narrazione
molto differenziate, che disegnano anche un’interessante linea d’evoluzione. Uno
spazio narrativo tanto complesso richiede modelli teorici che ne consentano una
sintetica definizione tipologica ; io impiegherò una classificazione delle architetture narrative presentata nel mio libro Semiotica 3.0, e che qui richiamerò in
forma sintetica6. Non si tratta di una nuova o personale teoria della narrazione,
ma di una proposta di sistemazione effettuata a partire da quanto sappiamo,
sulla base delle ricerche compiute in semiotica, delle teorizzazioni che fanno
parte del nostro patrimonio di conoscenze, delle analisi di testi condotte da me
personalmente come da altri studiosi. Ricordiamo anche che, se qualche decennio fa vi era una forte aspirazione verso modelli generali e unificatori, l’accento
si è poi spostato sulla complessità, e dunque sulle articolazioni e sulla gamma
delle possibili varianti. Oggi possiamo ragionare su molte diverse architetture
narrative, trovando soprattutto affascinante lo studio di questa gamma di alternative e delle loro differenti valenze culturali. La mia esplorazione ha portato
alla proposta, provvisoria e perfettibile, di una sistemazione dei tanti possibili
5 V. G. Ferraro e I. Brugo, Comunque umani, nuova ed., Roma, Meltemi, 2018, pp. 230-233 e 239-242.
6 Roma, Aracne, 2019, Capitolo III.
109
modelli di architetture narrative in tre grandi classi, indicate semplicemente
come Alfa, Beta e Gamma (l’ordine è ininfluente).
Molto sinteticamente, la Classe Alfa corrisponde in sostanza al modello più
noto, che Greimas ha proposto a partire da una rilettura del lavoro di Propp.
Certo la riflessione sullo schema compositivo di Propp può essere oggi molto più
avanzata di quanto non fosse cinquant’anni fa, e sappiamo di conseguenza che la
macchina narrativa che regge la fiaba è assai più complessa, sottile e articolata
di quanto si pensasse7. Ma questo non fa che accrescere l’interesse del modello canonico greimasiano che ne è conseguito, il cui valore culturale ci appare
oggi ancora più forte e decisivo. Fondamentalmente, questo tipo di architetture
narrative si fonda sulla correlazione di due istanze (o principi, o forze), che possiamo indicare come istanza di Destinazione e istanza di Prospetticità, la prima
corrispondente a un principio di normazione e alle dinamiche della dimensione
istituzionale e sociale (come vedremo, non necessariamente proiettandosi in un
attante definito e passibile di attorializzazione), mentre la seconda si proietta
nel ruolo attanziale di un Soggetto, investendo la dimensione patemica e la forza
propulsiva di un volere.
La seconda classe di architetture narrative, o Classe Beta, usa la disposizione
narrativa per mostrare o spiegare l’organizzazione logica dell’esperienza e la sua
sensatezza, insomma per illustrare l’ordine del mondo (o eventualmente la sua
assenza). Non si tratta, per meglio spiegare, della “verità” in senso osservativo o
informativo, ma dell’ordine concettuale o categoriale del mondo ; trattandosi di
dimensioni cosmologiche, non c’è qui né prospettiva soggettiva né vero Soggetto
(se non su livelli decisamente secondari). Se la Genesi biblica può costituire un
tipico esempio, in semiotica pensiamo immediatamente ai fondamentali studi
sulle mitologie condotti da Claude Lévi-Strauss.
Infine la Classe Gamma raccoglie le architetture centrate su programmi narrativi di ricerca di una qualche effettiva “verità” : ci sono qui uno o più Soggetti,
indirizzati però non al fare ma a un puro sapere (non un “saper fare”). Esempi
molto semplici e molto diffusi possono essere quelli delle storie poliziesche, ma
naturalmente ve ne sono di meno elementari, a partire ad esempio da quelli che
hanno per protagonisti esploratori, astronomi o scienziati. Vedremo ora in che
modo questi riferimenti possano essere utili per studiare l’evoluzione dei modi
in cui l’epidemia è stata messa in racconto nei discorsi più diffusi.
3. Tre fasi : Classe Alfa – Gamma – Beta
Propongo ora un disegno schematico delle diverse fasi che, per mia osservazione,
si sono succedute nella realtà italiana (è ovvio che i fenomeni effettivi seguono
modi di successione meno schematici).
La prima fase è caratterizzata da un grande senso di paura ed angoscia, insieme
a stupore e quasi incredulità : una base oscura che, con effetti di caos e di inspiegabile, si oppone all’ordine e al senso che sono propri alle costruzioni narrative.
7 V. Teorie della narrazione, op. cit., Capitolo 2.
110
Tuttavia, queste iniziano inevitabilmente a disegnarsi, quasi spiccando su tale
fondo confuso ; sono racconti di struttura semplice che impiegano architetture
della prima classe : storie di medici eroici che si sacrificano per guarire i malati,
infermieri che abbandonano la loro famiglia per restare costantemente al loro
posto in ospedale, o anche racconti di dirigenti d’ospedale bravi o incapaci, e politici dalle decisioni spesso disastrose. Vediamo insomma Soggetti che affrontano
prove difficili, Destinanti che s’impegnano positivamente nell’esercizio della loro
autorità o che al contrario falliscono, e poi Danneggiamenti da rimuovere, Competenze possedute o mancanti, Performanze e Sanzioni... tutti elementi tipici
delle architetture di Classe Alfa. E in questi racconti aleggia, inevitabilmente, la
sinistra presenza dell’AntiSoggetto, il virus. Si rilevano in proposito soprattutto
due gruppi di storie : quelle che raccontano la lotta contro il virus e quelle centrate sull’origine di quest’ultimo e sul percorso di diffusione della pandemia : il
virus appare il nemico assoluto, avvolto in un alone di forte imponderabilità e
imprevedibilità. In quella fase, del laboratorio di virologia di Wuhan si parlava
di continuo, e bisogna riconoscere che i pipistrelli svolgevano a perfezione una
loro funzione simbolica terrificante, ma insieme tradizionalmente codificata
; l’aggiunta dei “malvagi cinesi” veniva bene a completare il pittoresco quadro
identitario dell’AntiSoggetto. Un mondo sotto attacco, che cerca disperatamente
di trovare i modi migliori per difendersi, e insieme un mondo sbigottito e confuso, alla ricerca di brandelli di senso : tale era l’immagine che offrivano i media, e
tale la percezione dominante nell’opinione diffusa.
Questa era, possiamo dire, una visione essenzialmente operativa, a base causale8 : cosa ha provocato l’epidemia, cosa può determinarne il superamento, chi
agisce positivamente per curare le persone malate e chi no, cosa è opportuno
fare per controllare una situazione così drammatica ? Questi sono tutti nuclei
generativi di storie cui il modello canonico si addice a pennello. E però la relativa
nitidezza di queste forme ha progressivamente iniziato a offuscarsi, da un lato
a causa dei sempre più sensibili segnali di fallimento della scienza ufficiale e
dall’altro lato per le crescenti oscurità e ambiguità che trapelavano dietro al laboratorio di Wuhan, non più soltanto chiuso nell’identità cinese ma, ohibò, anche
francese, europea, americana... fino alla sorpresa della duplicazione in negativo
di quello che ci appare come un personaggio davvero cinematografico (a partire
dal nome !) : il dottor Fauci, in America popolare beniamino della lotta al virus,
ma insieme sospettato di essere responsabile delle ricerche che potrebbero aver
condotto alla nascita del Covid-19, capace da un lato di diffondere messaggi rassicuranti, per poi negare credibilità ai test con i tamponi. Insomma, superando
lo stato iniziale d’indistinta confusione, il sospetto e l’ambiguità individuano i
loro bersagli, diventando marche caratterizzanti delle narrazioni della seconda
fase : il centro dell’attenzione si sposta dalla registrazione del fare agli interrogativi relativi al sapere, tra l’altro anche intorno alla vera natura della malattia. Si
racconta, ad esempio, della scoperta dell’errore terapeutico che aveva portato a
8 V. sopra, nota 2.
111
intervenire pesantemente sui polmoni, trascurando il ruolo decisivo dei problemi di circolazione sanguigna. Ed ecco che il vero “eroe” della storia non è più chi
si sacrifica a mettere in atto cure complesse e impegnative, ma chi scopre qual è
la vera natura del male. La ricerca della verità, dunque : in questa seconda fase le
storie centrali diventano quelle degli scienziati, soggetti appunto non del fare ma
del sapere. E le strutture narrative sono ora quelle dell’indagine, della rivelazione,
e in negativo dell’inganno.
Siamo così passati ad architetture proprie alla Classe Gamma, e queste storie per certi lati ricordano davvero strutture tipiche del poliziesco classico ; di
questo ritroviamo l’ossatura basata sulla dimensione cognitiva e la ricostruzione
del passato : in luogo della performanza trasformativa, c’è qui la raccolta di indizi, processo tipicamente frammentario e cumulativo, che conduce alla fine a
comporre quel disegno d’insieme che fornirà la soluzione del mistero. Tuttavia,
a differenza di quanto è tipico nel poliziesco classico — e più in analogia con un
certo genere cinematografico fra thriller e fantascienza — in questi racconti il
Soggetto di sapere né si identifica con le istituzioni né le rappresenta per sostituzione (Sherlock Holmes, per intenderci, si sostituiva invece all’ispettore Lestrade
e, pur sottolineandone l’incapacità, aiutava la polizia a trovare i colpevoli) : qui,
invece, il Soggetto al centro della vicenda si trova spesso in conflitto con le istituzioni, di cui scopre nei casi migliori le incapacità, nei casi peggiori la consapevole
intenzione d’ingannare l’opinione pubblica.
Entriamo nella terza fase : gli interrogativi sulla pandemia si ampliano a tematiche sempre più complesse : l’interazione tra malattie e rapporti di forza tra
superpotenze, la gestione interessata delle informazioni da parte di gruppi di
potere, l’influenza delle lobby farmaceutiche, e così via. L’ambiguità di soggetti e
istituzioni investe livelli imperscrutabili e globali : ad esempio, Bill Gates passa
dal ruolo di benefattore a quello di sinistro personaggio mirante a trar profitto da
un’epidemia di cui era preventivamente a conoscenza, o di cui sarebbe addirittura
responsabile, magari con lo scopo ultimo di impiantare microchip sottocutanei
capaci di controllare l’intera umanità. Le vicende ipotizzate possono davvero
ricordare quelle di certa narrativa fantascientifica, ma bisogna riconoscere
come si sia constatata in questi mesi la possibilità di vedere trasformato in realtà
quotidiana quanto prima si vedeva appunto raccontato nei film di fantascienza.
Le congetture vanno molto al di là dei possibili dati di fatto, nulla sembra più
impossibile, si ragiona per ipotesi di radicali trasformazioni del mondo come lo
conoscevamo... come vale per i racconti fantascientifici, riscontriamo ormai le
caratteristiche tipiche delle architetture narrative di Classe Beta, atte a sviluppare
interrogativi che investono dimensioni globali, quasi cosmologiche. Non a caso,
gli stessi soggetti coinvolti finiscono per svaporare sempre più, dissolvendosi in
entità più grandi e indefinite, che più che un nome hanno etichette oscure e
generiche : le “grandi multinazionali”, i “grandi gruppi finanziari”, ma si pensi
anche a espressioni come Big Pharma o Deep State. E anche un settimanale
moderato come il Time esce con il titolo a tutta copertina : The Great Reset.
112
4. Due tipi di sapere
Le elaborazioni narrative ora accennate evidenziano diversi tipi di rapporti con
il sapere, facendone una categoria al tempo stesso centrale e complessa. Partiamo dai dati osservativi, schematizzando una serie di posizioni rilevate come
particolarmente diffuse.
1. Il caso più semplice è quello di chi pensa che su questi fatti sia disponibile
una conoscenza corretta e accettabile, fornita dai media cosiddetti mainstream.
Tuttavia, la presenza della più complessa configurazione che considereremo al
punto 5 rende tale posizione meno diffusa e più difficile da riconoscere di quanto
sembrerebbe.
2. Opposto, e strutturalmente poco più complesso è l’atteggiamento così sintetizzabile : “Capisco, da questo disordinato sovrapporsi di discorsi divergenti,
che al momento nessuno possiede conoscenze valide in proposito”. Tale atteggiamento rimanda a un assoluto non-sapere che coinvolge ogni attante e parte in
gioco ; l’architettura narrativa vede una parallela e molteplice ricerca di conoscenza (tipica storia di Classe Gamma) concludersi, almeno per il momento, con
un fallimento.
3. Parzialmente diversa è la posizione per cui “Qualcuno probabilmente dispone di una conoscenza affidabile, ma la confusione delle voci è tale che non sia
possibile alle persone comuni capire chi davvero la possieda” : una posizione
sostanzialmente neutrale, sorta di sospensione del giudizio. L’architettura narrativa, qui più complessa, suppone che vi sia un piano ove il percorso cognitivo
raggiunge il suo successo (qualcuno effettivamente possiede il sapere), ma che
tale piano sia offuscato da un secondo piano narrativo, ove si svolge uno scontro
polemico di natura discorsiva ; sintetizzando tale condizione nell’espressione
“non so chi sa” si evidenzia pienamente la presenza di questi due tipi di sapere.
C’è qui consapevolezza della costruzione sociale della conoscenza, con i suoi
modi di rielaborazione e distribuzione. Segnalo in proposito che, se siamo da
tempo consapevoli che la Manipolazione si fondi tipicamente su un far-sapere,
non abbiamo però ancora chiarito quanto e quando l’operazione del Destinante
si ponga a livello di informazioni sul mondo oppure di trasformazione delle
categorie di lettura del mondo — ci torneremo nel seguito.
4. Atteggiamento più segnato da diffidenza verso i centri di potere è quello
di chi ragiona così : “Se media ufficiali e istituzioni mi spingono a pensare A,
mentre altre fonti più indipendenti presentano elementi che sostengono non-A,
sono portato a pensare che A sia più probabilmente falso, e non-A più vicino al
vero”. Insomma, il discorso a fatica diffuso da chi dispone di pochi mezzi avrebbe per ciò stesso valenze di qualità e sincerità superiori a quello diffuso da chi
controlla la maggior parte dei media. Il conflitto tra le fonti enunciative viene
qui rappresentato come gerarchizzato, e di conseguenza tale da mettere in opposizione Soggetti di sapere e Soggetti di potere. La presenza di episodi di “censura”
(libri non più disponibili all’acquisto, filmati cancellati da YouTube, forme varie
di “lockdown dell’informazione”), unito alla sorprendente assenza di qualsiasi
indagine sul laboratorio di Wuhan, e in parallelo con episodi di imbarazzata
113
secretazione di dati da parte del governo (questo ricorrente quanto meno in
Italia), fornisce in tale prospettiva più d’una “prova” dell’effettiva presenza di una
volontà di nascondere, o quanto meno di limitare l’accesso a componenti rilevanti
di “verità”. Il nostro non sapere diventa così l’obiettivo che si suppone perseguito
da alcuni, e di conseguenza l’oggetto intorno al quale tendono a ruotare molte
narrazioni — d’altra parte, tutta questa vicenda non discende forse da una pratica
di censura, con le accuse di voler diffondere fake news rivolte a Li Wenliang, il
medico le cui scoperte avrebbero davvero potuto bloccare all’origine l’espandersi
dell’epidemia ? Questa appare insomma per troppi versi una storia fondata su
occultamenti e censure.
In questo modo, la ricerca di un sapere di base, tipica dei racconti di Classe
Gamma, viene incorporata all’interno d’una vicenda più larga, che riconosciamo di Classe Alfa, dove una sorta di AntiDestinante userebbe il virus e la sua
rappresentazione mediatica, fortemente patemizzata, per realizzare invece una
radicale trasformazione della realtà (indicata spesso con l’espressione Grande
Reset), disegno che ovviamente viene tenuto nascosto dalle istituzioni, ma che
altri si impegnano a rivelare. Abbiamo così tre configurazioni narrative che si
includono l’una nell’altra. Dalla più esterna alla più interna : 1) la vicenda di chi
viene a sapere, e si sforza di far sapere, 2) come un AntiDestinante stia attuando
una performanza tesa a trasformare la società, 3) grazie anche alla diffusione di
un falso sapere, solo apparentemente scientifico, sulla natura della pandemia.
Si noti che in questo quadro, fortemente patemizzato, il far credere si avvale
in misura importante del far sentire, in una dimensione emozionale decisamente
inquietante. Questa prospettiva vede la realtà fattuale come creazione dei media : si pensi alla tesi, che circola diffusamente anche tra rappresentanti delle
istituzioni, per cui è la pressione psicologica esercitata dai media a spingere le
persone verso comportamenti irrazionali che intasano gli ospedali e bloccano il
sistema sanitario, aumentando così sia il numero delle vittime sia l’immagine di
una catastrofe ingovernabile, e di conseguenza incrementando ulteriormente il
livello di paura, e così di seguito. Ma la semiotica possiede validi modelli teorici
per comprendere come una tale condizione patemica possa generare mondi possibili la cui forza è capace di piegare ogni più ragionevole rappresentazione del
reale. Questo genere di paura agisce come un meccanismo mitizzante fondato
su dinamiche di natura differenziale9 (la situazione attuale soggiace alla tensione
che la relaziona a una condizione alternativa fortemente negativizzata) : un
meccanismo che facilmente sorregge la generazione di architetture di Classe
Beta, tipicamente fondate proprio sull’uso della dimensione virtuale come base
per definire il reale (questo è ad esempio tipico dei racconti mitici studiati da
Lévi-Strauss). L’immaginario diventa lo stampo che s’imprime sull’esperienza e
la forgia a sua propria immagine.
È in effetti difficile non citare in proposito il nome di Lévi-Strauss, ma questo
caso più degli altri ci mostra come, per chi fa analisi semiotica, sia essenziale
9 Per la concezione differenziale dei processi patemici v. G. Ferraro, Teorie della narrazione, op.
cit., pp. 221-228.
114
non solo saper formulare valide descrizioni strutturali dei racconti ma anche
cogliere la complessità dei modi in cui le costruzioni narrative si affiancano e
si contrappongono sulla scena culturale, dei modi in cui esse evolvono, si includono le une nelle altre, si riprendono, si rispondono e si negano, secondo una
prospettiva inaugurata appunto dalle preziose intuizioni di Lévi-Strauss, ancora
troppo spesso ignorate.
5. Segnalo infine la diffusione di una posizione del tipo : “Penso che quello che
dicono i media in buona parte non sia vero e che molte critiche loro rivolte abbiano fondamento, ma decido di crederci ugualmente”. Si tratta, essenzialmente, di
un meccanismo di difesa nei confronti di un’angoscia cognitiva, già segnalato
tra l’altro a proposito dei fatti dell’11 settembre, soprattutto tra i cittadini americani : la versione ufficiale della vicenda appariva troppo inverosimile, e insieme
contraddetta da elementi fattuali, tuttavia vi erano ragioni per mantenerla su
un piano di rappresentazione pragmatica delle dinamiche tra i soggetti in gioco
(in relazione in particolare all’importanza della lotta al terrorismo) e di scelte
sul piano valoriale (difesa dell’identità nazionale e della bontà dei suoi principi
ideali). In Italia circola la battuta scherzosa “Mi vengono in mente pensieri che
non condivido”, ma bisogna riconoscere che è piuttosto drammatica la condizione di chi si divide tra, diremmo, soggetto dubbioso e soggetto spaventato, e
quindi tra una dimensione di (non)sapere e una di voler credere. Aderire a ciò in
cui non si crede consente tra l’altro di non distaccarsi dalla strada principale
e non apparire “diversi”, e su un piano più operativo di non intralciare ciò che
comunque è possibile in termini di un agire (forse) difensivo, come indossare le
mascherine eccetera. Abituati a considerare ogni tipo di sapere come valorizzato
positivamente, ci accorgiamo invece, di fronte a questo caso di voler-non-sapere,
che non è sempre così.
L’apparente contraddizione che sembra caratterizzare in particolare quest’ultimo atteggiamento non è esattamente tale, poiché sappiamo di dover distinguere almeno due forme di sapere radicalmente differenti. Ora, le conoscenze
scientifiche per loro natura non si presentano, o non dovrebbero farlo, come “la
verità”, ma come una successione di approssimazioni, ipotesi e riaggiustamenti
(con tutti i limiti a suo tempo segnalati da Imre Lakatos, s’intende). Vediamo
che è ad esempio possibile a uno scienziato prestigioso denunciare difficoltà, e
anche errori compiuti da “noi scienziati”, come ha fatto John Ioannidis in occasione della sua partecipazione al recente Festival della Scienza di Bologna. Ma
potrebbe fare la stessa cosa un politico ? Politici e media (e di conseguenza anche
molti rappresentanti della scienza quando diventano personaggi televisivi) hanno bisogno di offrire all’opinione pubblica una forma di conoscenza formulata
in termini di effettive, solide “verità”. Gestire tale modalità di rappresentazione
pubblica, in questo caso particolarmente malsicura, può dar luogo a impostazioni comunicative ingenue e sdrucciolevoli. I grandi media, dobbiamo constatare,
sembrano non rendersi conto del danno a lungo termine provocato dalla messa
in ridicolo di prestigiosi studiosi di virologia o detentori di premi Nobel. È chiaro
che per la persona comune sono difficilmente comprensibili tanto la squalifica
115
che colpisce gli esperti riconosciuti nel settore quanto le goffe giravolte che hanno tolto credibilità a un’istituzione come la World Health Organization, o anche
la dichiarazione d’irrilevanza comminata ad associazioni che raccolgono centinaia di medici e biologi, o ancora la constatazione che lo stesso autorevolissimo
studioso viene un giorno presentato come modello di riferimento affidabile,
simbolo consacrato della lotta al virus, e il giorno dopo messo al bando per avere
soltanto espresso qualche cautela tratta dalle sue esperienze di laboratorio10. È
tutto un sistema di autorizzazione del sapere e dei suoi canali ufficiali che viene
di fatto minato, e le conseguenze andranno in senso esattamente contrario a
quanto sarebbe nelle intenzioni di questi media.
Il piano della scienza e quello della sua rappresentazione sugli organi d’informazione divergono sempre più. Sappiamo ad esempio che ci sono molte ragioni
che spiegano come una seria rivista scientifica possa pubblicare un articolo che
serio non è, ma il caso del malaugurato Lancet Gate e dei suoi contenuti definiti
“fake” ha avuto un effetto moltiplicato e devastante, anche perché i politici hanno comunque insistito a rifarsi ai contenuti dell’articolo (relativo all’efficacia di
possibili farmaci) anche dopo che gli stessi autori ne avevano negato la validità.
Media e politici sembrano sottostare anche troppo alla necessità retorica di semplificare e ridurre ogni cosa a termini elementari, ciò che in situazioni complesse
rischia di tradursi in una posizione di debolezza : ci si costringe a far riferimento
a un insieme limitato di dati e di argomenti, nonché all’uso di etichette goffe
(“negazionista”, “complottista” e simili), più adatte a una chat adolescenziale :
atteggiamento in effetti debole, quando dall’altra parte ci si trova di fronte a studiosi comunque preparati, medici che ragionano su esperienze dirette e filosofi
dalle intriganti argomentazioni, nonché di fronte a dati analitici presentati in
abbondanza e grafici statistici dall’apparenza inoppugnabile (ma questa, si sa,
è una capacità straordinaria che i grafici statistici esibiscono nelle più diverse
situazioni). Tutto questo, inevitabilmente, concorre a definire la struttura di modelli alternativi per la narrazione del reale – scenario per noi semiotici davvero
intrigante da studiare.
In termini di strutture semiotiche sottostanti, comprendiamo che la sfasatura
è reale e profonda : mentre la scienza pone un valore assoluto nel sapere, i politici (e il loro riflesso nei media) partono dall’esigenza di raggiungere risultati.
Nei nostri termini, collochiamo ai poli opposti di un asse il sapere come valore di
base (o conoscenza, per evitare bisticci terminologici), e dunque come oggetto di
valore finale di un programma narrativo, e il sapere come valore d’uso, sapere per
fare. Ma, mancando la consapevolezza di questi modelli semiotici, la duplicità di
tali strategie di valorizzazione entra in collisione agli occhi dei destinatari : non
è forse il sapere sempre “la stessa cosa” ?
Ci è noto che certe opposizioni rischiano di apparire troppo rigide e schematiche, e che la loro effettiva pertinenza rispetto ai fenomeni culturali può dipende10 Particolarmente clamoroso è stato in questo senso in Italia il caso di Andrea Crisanti, professore e direttore del Dipartimento di microbiologia all’università di Padova, nonché presidente
del gruppo scientifico del programma Marie Curie dell’Unione Europea.
116
re da una loro declinazione graduale. Anche questa opposizione può presentarsi
tanto ridotta a termini più deboli quanto (come mostreremo nel paragrafo finale)
ingigantita fino a definire concezioni del mondo anche radicalmente alternative. L’accentuato dominio del saper fare sul conoscere conduce a privilegiare la
dimensione pragmatica : sono i risultati dell’agire a sanzionare la validità della
conoscenza, sicché al limite la “realtà” non è che il riflesso del potere esercitato
dalla forza trasformativa. Sul versante opposto, sono invece le categorie astratte
della conoscenza a dominare, sicché è sufficiente cambiare queste ultime perché,
leggendolo in altro modo, diventi di conseguenza un altro il “mondo reale”. Ma di
queste posizioni vedremo più avanti le concrete, attuali realizzazioni.
Consideriamo ora invece un caso (importante nel contesto degli eventi di cui
parliamo) in cui l’opposizione tra i due tipi di sapere si presenta ben riconoscibile e però più sfumata. Restando all’interno della categoria dei medici, si rileva
un’opposizione tra quelli impegnati sul campo nella lotta al virus e quelli più
impegnati su versanti di ricerca (studio di farmaci, protocolli terapeutici, eccetera). Nel primo caso si privilegia un saper fare immediato, locale e tangibile, che
collega direttamente i sintomi osservabili alle risposte terapeutiche, intese come
capaci di agire sulle condizioni del malato in maniera in certo senso meccanica :
così, se è evidente che il paziente non riesce a respirare, si cerca con gli strumenti a disposizione di fornirgli l’ossigeno che gli manca (siamo in quello che chiamo
regime narrativo causale). Nell’altro caso vediamo invece in azione un sapere che
fa riferimento a una visione d’insieme, capace di cogliere analogie e connessioni
con fenomeni non immediati (precedenti fenomeni epidemici), e per questa via
pensare forme di cura più globalizzanti, difficilmente concepibili da parte di
chi lavora in ospedale con la più forte pressione d’urgenza : difficile spiegare a
quest’ultimo che un’ossigenazione forzata può condurre a morte il suo paziente
perché il nocciolo del problema non è quello che superficialmente sembrerebbe,
difficile spiegargli che il virus non produce direttamente le conseguenze immediatamente osservabili ma colpisce globalmente più organi e funzioni. Vediamo
qui come una grammatica di lettura dell’esperienza che diremmo, con Floch, di
tipo “utopico” (centrata sui valori di base) si differenzi da una grammatica “pratica” (centrata sui valori d’uso). Quest’ultima ricorda per certi aspetti il procedere
del detective del racconto poliziesco : interessato all’accertamento di una verità
particolare e locale, punta sulle capacità d’osservazione e su indizi frammentari che l’intuito coglie qua e là (caratteri tipici dei racconti di Classe Gamma),
laddove la prospettiva “utopica” procede costruendo sistematicità, registrando
coerenze e stabilendo isotopie, dunque superando architetture narrative di tipo
lineare causale.
La relazione tra le due forme di “sapere” può certo essere discussa in termini
filosofici, o più utilmente ad esempio in una prospettiva alla Bruno Latour, ma in
questa sede vorrei sottolineare che (come in parte abbiamo già visto con i cenni
alle nozioni di Floch) una prospettiva propriamente semiotica possiede suoi specifici strumenti per comprendere come la collettività elabori le sue rappresentazioni del mondo. Una direzione di lavoro auspicabile, ma che qui posso soltanto
117
segnalare, è quella di un’indagine sui modi in cui il sistema dell’informazione
costruisce e trasforma l’immagine condivisa del reale. Siamo convinti che sia
così, ma sono ancora da analizzare con precisione i modi in cui questo avviene,
cioè le condizioni e i processi per cui una comunicazione di natura meramente
informativa (cioè puramente sintattica, relazionale) si traduca in una comunicazione di natura costruttiva, vale a dire capace di ridefinire identità e valori delle
categorie in gioco11. Vorrei però ora considerare una terza direzione importante
d’impiego degli strumenti semiotici.
5. La questione dell’accidentalità
La vicenda della pandemia pone anche questioni importanti intorno alla “accidentalità” degli eventi, concetto affascinante la cui storia recente parte dall’Illuminismo, ove si trattava — significativo per la situazione odierna ! — di negare
l’idea che le vicende umane dipendessero dal disegno di un ordine trascendente
(un’istanza di Destinazione)12. L’opposizione tra i due poli che possiamo dire
dell’accidentale e del sistemico è fondamentale per una teoria della narrazione.
Già Roland Barthes aveva toccato il tema nel lontano 1966, con l’articolo sulla
Structure du fait divers13, ove sottolineava l’attrazione esercitata su molte persone
da notizie che appaiono inspiegabili, perché non sembra esserci connessione
logica tra cause ed effetti o perché si presenta una mera coincidenza. Tale attrazione, notiamo, risulta tanto più singolare in quanto normalmente ci sforziamo
di convincerci di vivere in un mondo spiegabile e regolato dalla logica ; è vero
però che siamo in mille modi affascinati dalla accidentalità, dall’imprevisto,
dalla verità psicologica del disordine14. Quanto meno bisogna considerare non le
sole dimensioni dell’anomalo e dell’accidentale ma le coppie oppositive accidentale / sistemico, anomalia / normalità. Gli organi d’informazione, del resto, non ci
presentano mere collezioni di fatti strani ma gestiscono un complesso e sottile
meccanismo d’assegnazione degli eventi lungo l’asse che va dal massimo dell’accidentale al massimo del sistemico (questo domina ad esempio nell’ambito delle
notizie economiche).
La semiotica dispone di propri strumenti per studiare le relazioni tra sistemi
organizzati e combinazioni locali (è anzi nata proprio con la distinzione tra il
11 Molto in breve, un chiarimento : l’enunciato informativo “Il passaporto è nella tasca” fa riferimento a specifiche occorrenze delle due categorie concettuali che presuppone, ma su cui
non fornisce alcuna informazione, non toccando né cos’è un “passaporto” né cos’è una “tasca” :
l’informazione concerne solo una connessione locativa puramente relazionale tra le due entità.
“Il passaporto è nella tasca dei ricchi” invece, nonostante la forma superficialmente simile,
rimanda non a singole occorrenze ma, correlando la categoria “passaporto” a quella dei “ricchi”,
ne determina un mutamento, una ridefinizione che ci guida a pensare diversamente un certo
aspetto del mondo.
12 V.B. Richardson, Unlikely Stories : Causality and the Nature of Modern Narrative, Cranbury (N.J.),
Associated U.P., 1997.
13 In R. Barthes, Essais critiques, Paris, Seuil, 1964, pp. 188-97.
14 V. Teorie della narrazione, op. cit., pp. 258-sgg.
118
livello sistemico della langue e quello evenemenziale della parole), ma va anche
segnalato il fatto — molto rilevante a dispetto della sua fuorviante ovvietà — che
tutti connettono l’accidentale con l’assenza di senso, laddove la presenza di senso
corrisponderebbe a quanto è classificabile e/o logicamente connesso. Uno dei
pochi casi recenti d’approfondimento di quest’area tematica è la ricerca di Eric
Landowski sui modi dell’aleatorietà15. Dal momento che la semiotica della narratività è molto centrata sull’idea di un Programma Narrativo formulato da soggetti
consapevoli, il fatto che il regime dell’accidentalità si ponga in opposizione con
quello della programmazione ne fa, non a caso, il regno del non-aver-senso. Nel
modello di Landowski, l’accidentalità si posiziona però come termine contraddittorio rispetto al regime di manipolazione, vale a dire che promuovere effetti
di accidentalità è anche un modo per costruire discorsivamente la certezza di
una non-manipolazione : si tratterebbe di ciò che avviene per caso, e che può aver
dietro, al massimo, un ruolo di attante catalizzatore, ma non quello di un Soggetto, o Destinante. L’allestimento di un effetto di accidentalità può dunque mirare
alla costruzione discorsiva della negazione di una manipolazione. E questo è ciò
che secondo alcuni è concretamente avvenuto nella vicenda di cui ci occupiamo.
Ovviamente, non è il “mondo in se stesso” ad essere caotico o sensato : sono i
discorsi e le configurazioni narrative a disegnarne l’ordine o a negarlo.
Vediamo dunque come questo processo sia osservabile nel caso della successione delle diverse fasi di lettura della pandemia. Schematizzando : in partenza
dominava la sensazione di trovarsi di fronte a un’epidemia sostanzialmente accidentale, percepita come senza senso. Non a caso, è stata molto citata in questa
fase la cosiddetta “teoria del Cigno Nero”16, teoria debole e ingenua ma buona
per i mass media, che con questa metafora rinvia a ciò che è improbabile e imprevedibile, ma sempre pronto a intervenire nelle vicende umane. In questa fase
le storie, conseguentemente, prendono perlopiù il loro senso dal fatto di narrare
di personaggi “eroici” che, affrontando un nemico tanto ignoto quanto fortuito,
offrono una disperata opposizione a quella che è riconosciuta come drammatica
e irriducibile accidentalità (le caratteristiche simboliche sopra riconosciute ai
virus assumono qui un ruolo determinante).
Con il tempo, questa visione della accidentalità si suddivide in più prospettive
possibili. Ci si chiede se l’esplosione dell’epidemia sia da considerare davvero così
completamente accidentale, imprevedibile e priva di responsabilità : potrebbe
anche essere che l’epidemia, pur se accidentale, fosse comunque prevedibile, oppure solo marginalmente accidentale, come nel caso in cui il virus fosse sfuggito
a un laboratorio, involontariamente sì ma non senza responsabilità per questa
fuga, per non dire del caso in cui il virus fosse non mero frutto di un matrimonio
tra caso e natura ma risultato di un effettivo progetto umano. E comunque, pur
se accidentale è stata l’origine, non lo è la decisione politica di occultarne l’esistenza e così favorirne la diffusione. L’effetto di accidentalità progressivamente
15 Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005.
16 Teoria proposta da N. N. Taleb in The Black Swann, New York, Random House, 2007.
119
s’indebolisce e si riduce : vediamo gli esseri umani appunto impegnati a cercare
di tradurre una mera sequenza di fatti in una struttura dotata di senso. E per
questa via si può passare, in effetti, dalla cronaca alla Storia, assumendo una
visione assai più ampia : anto l’origine quanto la diffusione del virus possono
essere effetto di una globalizzazione forzata, di dissennate politiche antiecologiche, delle condizioni disastrose in cui in molti paesi sono stati ridotti i sistemi
pubblici di sanità. Ciò che in un primo momento aveva potuto apparire come
accidentale e imprevedibile diventa tassello coerente di un sistema complessivo,
chiamando in causa una dimensione sempre più decisiva di agentività e responsabilità umana. Poteri, progetti, e dietro a questi sistemi di valori, assiologie.
Un mondo da ripensare, da ridefinire secondo nuove categorie : siamo appunto
ai racconti di classe Beta, ove la narrazione degli eventi è solo la superficie di
un’argomentazione sull’ordine costitutivo del mondo.
La successione di queste tappe è rivelatrice, in ottica sociosemiotica. Abbiamo visto come il corpo sociale, muovendo da una condizione in cui dominano
inafferrabilità e assenza di senso, inizia a collocarvi all’interno alcuni frammenti narrativi, come dei segnaposto di qualcosa di umano e dotato di senso.
Queste strutture crescono, si collegano, si ampliano, rendendo così il mondo
più compiutamente raccontabile, mentre parallelamente si passa da storie che
espongono un agire a storie che narrano la ricerca di un sapere. Distribuendo
sulla superficie sconnessa del mondo una rete di connessioni comprensibili, lo
si avvolge in un disegno retto dalla sintassi narrativa : si delineano programmi
narrativi, conflitti, Soggetti definiti. Ma, salendo progressivamente di livello, si
evidenzia sempre più come tali programmi e tali volontà poggino su valori, tali
da comporre alla fine assiologie sistematiche capaci di dare un senso a ogni cosa,
sicché nulla vi è più di meramente fortuito. Trovo affascinante vedere come il
pensiero diffuso possa tendere a seguire passo dopo passo una strada che corrisponde, livello per livello, a una risalita del nostro percorso generativo: da un’identificazione di semplici connessioni sintattiche locali si passa al riconoscimento
di schemi narrativi organizzati, per arrivare poi, sul “livello profondo” diciamo,
al riconoscimento di specifici valori, e infine al di là di questi all’identificazione
di quei più complessi sistemi assiologici che ne reggono la distribuzione. Certo, i
fenomeni osservabili non sono così netti e lineari, e soprattutto questo percorso
non vale per tutti ; in termini di sociologia dei processi culturali possiamo anzi
osservare che parti diverse del corpo sociale si arrestano all’uno o all’altro stadio
di questa risalita verso i livelli profondi delle strutture generative. Ma oggi, giunti
alle fasi conclusive di questo percorso (possiamo forse dire di essere di fronte a
una sorta di quarta fase ?) vediamo delinearsi con chiarezza alcune interpretazioni complessive e strutturate della vicenda, visioni puntate ormai verso il futuro :
quando, dalla pandemia, saremo usciti.
120
6. Conclusione : partendo dalla fine
Inizio questa conclusione considerando due opposte linee interpretative globali,
l’una tesa verso un futuro completamente trasformato e l’altra verso un confortante ritorno al passato, poiché a questo punto la lettura del presente sembra
prendere senso soprattutto dal modo in cui s’immagina il dopo-epidemia — seguendo il principio, ben noto in semiotica, per cui il senso è legato primariamente al modo in cui una storia si conclude. Avverto che, per ragioni di evidenza
teorica, presenterò queste prospettive nella loro versione più netta ed estrema,
anche se come sempre nel mondo reale ne troviamo più spesso versioni parziali
e smorzate.
La prima strada muove da una lettura, piuttosto diffusa, che vede in quanto
sta accadendo una moderna versione del mito di Prometeo : abbiamo creduto
troppo nelle nostre capacità di dominio tecnologico sul mondo, fino a rischiare
la nostra stessa rovina. È dunque necessario ritornare a una condizione di equilibrio, potremmo dire di giuste misure e giuste distanze tra antropizzazione e universo naturale. L’esplosione del virus dipende dal fatto che abbiamo invaso spazi
naturali appartenenti ad altre specie — si noti il riferimento a una suddivisione
del mondo in spazi eterogenei concettualmente e simbolicamente definiti. Solo se
torneremo a rispettare la natura, tenendo anzi conto della nostra stessa natura di
specie animale legata all’ambiente, potremo evitare ulteriori catastrofi. Questo
atteggiamento presenta molti caratteri propri alle costruzioni narrative di tipo
mitico, che sappiamo essere molto adatte a elaborare un’immagine semiotizzata
del mondo : più in particolare, vi scorgiamo una variante attualizzata che, senza
parlare propriamente di un’età dell’oro, propone comunque il ritorno a un equilibrio e a un’armonia propri a un tempo passato.
L’altra posizione rifiuta all’opposto ogni ambiguità tra progresso verso il futuro e ritorno a condizioni precedenti. Saranno, a salvarci, le nostre capacità
d’avanzamento tecnologico, pur se le vediamo per troppi versi ostacolate ; di
fatto, come notano alcuni, esse stridono con tratti umani restati in buona misura
invariati dalla preistoria : siamo ancora troppo “animali”, dominati da passioni
rozze e bisogni elementari. Affiorano, su questa base, posizioni più esplicite : il
fatto che tutti si sentano appartenere alla stessa specie di Mozart o Leonardo occulta la distanza tra l’inettitudine dei molti e la natura speciale di un’indubitabile
élite. Spetta a quest’ultima, che sola possiede capacità di progettazione a lungo
termine, trovare la soluzione. Leggiamo che la ricerca del vaccino, sorta di Santo
Graal della nostra era, potrebbe essere solo il primo passo per l’introduzione di
modificazioni biologiche capaci di battere nuovi tipi di virus e altre patologie,
sicché il nostro DNA diventerà modificabile e controllabile via rete : sarà l’inizio
dell’era post-umana, da molti citata, o come anche si dice del Mondo 2.0. I più
arditi si spingono nell’immaginare il seguito : informatizzazione totale, riconoscimento facciale onnipervasivo e controllo su ogni aspetto della vita personale,
protesi digitali, dilagare delle grandi multinazionali, abolizione della maggior
parte dei ruoli lavorativi, più netta e funzionale distinzione tra le élite e la popolazione comune, e così via. Non possiamo sapere cosa accadrà di fatto — ma è
121
vero che alcuni di questi processi appaiono già in corso, e che sono anche capi
di governo ad ammonirci che siamo di fronte a un radicale mutamento della
nostra società ; in ogni caso, ciò che conta per noi è che questo genere d’ipotesi è
entrato a far parte dell’immaginario contemporaneo. Il modello narrativo resta
ancora quello classico della modernità : siamo collocati in un punto di crisi che
segna una tappa decisiva lungo un percorso che ci proietta sempre più verso
un futuro trasformato e definito dal nostro saper-fare e poter-fare. E si noti che,
come in tutte le architetture di Classe Alfa, viene al centro la definizione del
rapporto tra individuo e collettività. Qui, però, il Destinante di stampo liberale
cui la modernità ci aveva abituati cede il passo a una forma sempre più oscura,
impersonale e remota. Quella, forse, cui il sinistro dominio del virus ci sta in
questi mesi abituando ?
In termini che ci consentano una migliore modellizzazione semiotica,
possiamo notare che la prima prospettiva poggia sul principio per cui noi già
possediamo un sapere chiave, un modello ideale del mondo : è poi la concreta
realtà attuale a dover essere riportata a quel modello e alle sue sostanzialmente
atemporali categorie. Definirla posizione “mitizzante” non appare fuori luogo,
anche se mi sarebbe venuto da chiamarla “utopica”, se il termine non fosse già
stato preso... In effetti però, a pensarci, le analogie con gli utopici di Floch sono
davvero molto forti, a partire dal punto essenziale per cui sono i significati a
dominare sulle cose, indipendentemente dalla loro capacità funzionale. Come i
nostri “mitizzanti”, gli “utopici” del modello flochiano amano le tradizioni e desiderano vivere in un mondo coerentemente organizzato, ricco di valori e di senso
della comunità. L’utopico al supermercato, se vi si riflette, acquistando prodotti
vuole acquistare “mondi” semanticamente organici, e alla struttura commerciale chiede che siano allestiti piccoli universi coerenti — quello ad esempio dove il
pane sfarina e profuma, è posto nelle ceste di vimini, maneggiato da inservienti
con grembiuli in sintonia, eccetera. Si chiedono isotopie, effetti di sistema :
perché il complesso dei valori e delle categorie semiotiche domina sui caratteri
funzionali degli oggetti, sulla loro capacità di fare.
La seconda prospettiva sostiene al contrario che, essendo la realtà in costante
e progressiva trasformazione — essendo anzi la realtà per definizione non statica ma intrinsecamente trasformativa — si debba seguire l’opposto principio di
adeguare le nostre categorie alle nuove realtà, in modo che il nostro pensiero sia
conforme ad un mondo sempre più efficiente e sicuro (questa posizione, che
direi “tecnocratica”, riprende dunque il principio di un assoluto dominio delle
competenze pragmatiche). L’analogia con i consumatori “pratici” del modello di
Floch è ben percepibile, dato che in entrambi i casi si privilegia l’efficacia dei
valori d’uso ; certo però, rispetto a quegli antenati, i nostri attuali “tecnocrati”
appaiono come dei pratici, come si dice, on steroids.
Ma la definizione di queste posizioni, tra loro contrarie, ci consente d’introdurre nel modello anche le due altre posizioni, non meno interessanti, che si
presentano quali rispettivi contraddittori. Con un’avvertenza, però. Sappiamo che
i “quadrati semiotici” non sempre obbediscono alla forma logica prevista all’ori-
122
gine ; in particolare, non vi è implicazione tra gli elementi sui lati del quadrato (o
“deissi”). In questo caso, va osservato che la conflittualità fra le posizioni risulta
spinta all’estremo : qualunque altra prospettiva si pensa come in contraddizione
con la posizione “tecnocratica”, e lo stesso si può dire per la posizione “mitizzante”. In questo caso la stessa presupposizione che, sui lati del nostro quadrato, può
anche teoricamente valere, è però anch’essa generatrice di un fiero dissenso !
Superando l’effetto immediato di questa conflittualità, concentriamoci però sulle
condizioni logiche, quelle che reggono poi le architetture narrative.
Le quattro posizioni
La negazione della posizione mitizzante è ampiamente espressa dalle tante
fonti d’informazione alternative : altro che ritorno al mondo precedente, qui il
punto fondamentale è quello di negare l’esistenza stessa di una “realtà di prima”.
Esattamente nel modo in cui i “critici” di Floch negavano la prospettiva degli
“utopici”, questi “iper-critici” in prospettiva nettamente controcorrente mettono
in dubbio lo stato delle cose. Non si tratta per loro di una questione ideologica
bensì per così dire percettiva : il mondo in cui ci troviamo non è quello in cui avevamo creduto di vivere né quello che la narrazione ufficiale va confezionando.
È singolare constatare quanto tale posizione sia (involontariamente) sorretta e
rinforzata da media e tecnocrati vari, sia per la loro imbarazzante rigidità sia per
123
l’abitudine ad attribuire al campo alternativo grandi nomi di studiosi ed esperti non del tutto allineati, con il risultato di accrescere prestigio e valore delle
opinioni avversarie. Davvero, la posizione “controcorrente” appare in questo
modo presupporre quella “tecnocratica” cui pure si oppone, e del resto non a
caso la costruzione del sapere alternativo si fonda in larga misura sui dati disponibili, spesso dati ufficiali, dichiarazioni di personaggi istituzionali, addirittura
ricerche sperimentali pubblicate su riviste scientifiche (ma ignorate dai grandi
media). Ne vengono tratte conclusioni in certo modo azzardate, ma fondate su
procedimenti tesi a mostrare, dati alla mano, che la realtà di fatto non è quella
distorta dai media. Questi sono indubbiamente i nipotini arrabbiati dei “critici”
flochiani : è come se questi ultimi, a furia di fare attenzione a non farsi ingannare
dalla pubblicità, a leggere i dati precisi sulle etichette, a badare al concreto e a
ragionare con la loro testa, fossero giunti a conclusioni, sulla tendenza dilagante
all’inganno, che i loro predecessori avrebbero potuto in effetti anche approvare,
pur trovandole forse alquanto eccessive.
Infine, abbiamo già incontrato nell’articolo di Rebecca Solnit la posizione che
esplicitamente nega il principio della primarietà del fare — e insieme prende
le distanze dalla posizione che diciamo “mitizzante”, cioè dall’idea (che pure in
fondo presuppone) di un possibile ritorno all’indietro. Secondo quest’ultima
prospettiva, ciò di cui vi sarebbe ora bisogno, quasi a modo di una subitanea
rivelazione, è un differente sistema categoriale, un altro modo di leggere il mondo ;
non si tratta di trasformare operativamente le cose ma di diventare noi stessi
diversi, sì che diverso sia il modo in cui pensiamo il reale (si ricordi l’affinità
con le basi di Matrix). Tra il prima e il dopo non c’è continuità ma catastrofe, ai
successi del poter fare si contrappone l’avvento dell’impossibile, all’oscenità del
reale si oppone la speranza. Questo accento su una trasformazione del sistema
categoriale mi fa etichettare questa prospettiva come ipercostruttivista — e notiamo anche la parziale sovrapposizione, da manuale, di alcuni tratti delle due
posizioni che nello schema valgono come sub-contrari.
Certo, in questo caso non c’è vera corrispondenza con i “ludici” di Floch, né
d’altra parte il tema l’avrebbe reso possibile. Le due prospettive sul mondo, per
quanto differenti per vari aspetti, occupano però la stessa area nel modello, anche
perché fondamentalmente caratterizzate dal rifiuto di riconoscere una valenza
primaria all’utilità delle cose, piuttosto che al loro soggettivo significato. Il “ludico”, certo, mantiene un atteggiamento distaccato e sdrammatizzato, al contrario
di quanto avviene in questo caso, ma si mira comunque essenzialmente alla
costruzione di un proprio mondo diverso : anche chi al supermercato acquista
una salsa esotica invece che una scatola di spaghetti, e un CD musicale invece
che una bottiglia d’olio per friggere, esprime a suo modo una forma di dissenso
e il desiderio di vivere in un mondo differente, non confuso con la mortificante
“normalità”. Anche se i ludici non parlano di un “risveglio”, sembrano escludere
anche loro, come i nostri “ipercostruttivisti”, la possibilità di compromessi o posizioni intermedie — coerentemente, del resto, con il principio che concepisce
programmi narrativi che ignorano le fasi centrate su valori utilitari.
124
Come si vede, le due posizioni collocate sul lato sinistro vedono il reale come
punto di riferimento primario, pur se ciò che è realtà per gli uni non lo è affatto
per gli altri, mentre le altre due posizioni considerano decisivi non i fatti ma le
categorie tramite le quali li leggiamo, spostando dunque il loro reciproco dissenso al livello del sistema categoriale, considerato come primario. Da sottolineare
anche (e da approfondire in termini semiotici) che le due prospettive collocate in
posizione di subcontrari mettono parimenti in crisi quel fondamento di tenuta
psicologica e sociale che Anthony Giddens chiama sicurezza ontologica – la fiducia nella continuità delle cose, delle routine sociali, della persistenza nel tempo
della nostra stessa identità, e di tutto ciò che pensiamo come “mondo reale”17.
Ci si potrà chiedere, in conclusione, quanto questo modello possa essere considerato nuovo, e applicabile ad altre situazioni. Il modello che propongo non è
stato costruito a partire da quello di Floch, bensì a partire dall’osservazione dei
fatti, cioè nel nostro caso dall’osservazione dei testi e dei flussi discorsivi, ma la
modellizzazione dei dati è stata svolta tramite le categorie di un modo di pensare
specificamente semiotico. Non mi ha quindi stupito di avere potuto a posteriori
constatare questa affinità, tanto più che sul modello di Floch ero in varie occasioni tornato, appunto per evidenziarne la profondità concettuale e le possibilità di
sviluppo18. Certo, alla crescente consapevolezza della complessità dei fenomeni
studiati dobbiamo rispondere con un affinamento dei nostri strumenti che ne
valorizzi tutte le possibilità : è questo ciò che intendo quando parlo di una nuova
fase di avanzamento della semiotica, una Semiotica 3.0. Nel corso delle riflessioni
condotte in queste pagine, abbiamo visto come possano validamente sostenere
il nostro lavoro gli strumenti di teoria narrativa di cui disponiamo, ma anche
come quelle nozioni e quei metodi possano dar vita a nuovi sviluppi, tali da
rendere palese, in particolare, l’enorme potenziale racchiuso nell’insegnamento
di Greimas, che resta così tuttora vivissimo. Abbiamo però anche constatato la
presenza di forme di processi culturali, o potremmo dire di grammatiche, che si
allontanano da un’interpretazione del mondo congruente con modelli narrativi
lineari : non è in gioco una trasformazione legata ad eventi a livello locale, bensì
la trasformazione di quell’involucro categoriale che di quegli eventi definisce
l’identità
Possiamo riportare tale modo di vedere a un modello teorico di derivazione
topologica, estremamente raffinato, suggerito da Lévi-Strauss nei suoi studi sui
sistemi narrativi visti come sistemi di pensiero, e che io ho provato a riprendere
in maniera più sistematizzata, indicandolo come Teoria dei campi semiotici19.
Secondo questo modello teorico, infatti, persino nel caso in cui una certa entità
resti oggettivamente la stessa, essa può mutare di valore e d’identità in dipendenza dalla trasformazione del campo di riferimento in cui è inserita, cioè del
sistema di coordinate culturali che ne controlla la generazione e la lettura. Un
17 Modernity and Self-Identity, Cambridge, Polity Press, 1991.
18 V. G. Ferraro, Semiotica 3.0, op. cit., pp. 297-304.
19 Cfr. G. Ferraro, Teorie della narrazione, op. cit., pp. 212-218.
125
modello teorico di questo genere (ancora da studiare come si connetta con la
teoria sociologica dei campi, propria alla tradizione che muove da autori come
Pierre Bourdieu e Anthony Giddens) consente di forgiare strumenti di analisi
più adeguati alle posizioni che occupano il lato destro del nostro quadrato. Ma
ciò che comunque è sicuro è che, come vediamo, abbiamo ancora molti frutti da
raccogliere, da quanto hanno seminato i nostri maestri.
Opere citate
Barthes, Roland, Essais critiques, Paris, Seuil, 1964.
Douglas, Mary, Purity and Danger, Harmondwsworth, Penguin, 1970.
Ferraro, Guido, Teorie della narrazione, Roma, Carocci, 2015.
— “Generazione dei testi e irresponsabilità d’enunciazione. Da La Jetée a Twelve
Monkeys”, Lexia, 25-26, 2016.
— Semiotica 3.0, Roma, Aracne, 2019.
— e Isabella Brugo, Comunque umani, nuova ed., Roma, Meltemi, 2018.
Floch, Jean-Marie, “La génération d’un espace commercial”, Actes Sémiotiques-Documents, IX, 1987.
Giddens, Anthony, Modernity and Self-Identity, Cambridge, Polity Press, 1991.
Landowski, Eric, Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005.
Richardson, Brian, Unlikely Stories : Causality and the Nature of Modern Narrative,
Cranbury (N.J.), Associated U.P., 1997.
Taleb, Nassim Nicholas, The Black Swann, New York, Random House, 2007.
Parole chiave : accidentalità, architetture narrative, campi semiotici, evento /
sistema, forme del sapere, passione, regimi narrativi, sistemi di categorizzazione.
Mots clefs : accidentalité, archtecture narrative, champ sémiotique, événement
vs système, formes du savoir, passion, régime narratif, système de catégorisation.
Autori citati : Roland Barthes, Pierre Bourdieu, Mary Douglas, Jean-Marie Floch,
Anthony Giddens, Algirdas J. Greimas, Imre Lakatos, Eric Landowski, Bruno Latour, Claude Lévi-Strauss, Vladimir Propp, Brian Richardson, Nassim Nicholas
Taleb.
Plan :
Premesse
1. Eventi locali o mutamento di sistema ?
2. Una questione di architetture narrative
3. Tre fasi : Classe Alfa – Gamma – Beta
4. Due tipi di sapere
5. La questione dell’accidentalità
Conclusione : partendo dalla fine
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54167
Apocalyptic features
of political discourses
about the pandemic*
Francesco Galofaro
Università di Torino
Introduction
This article is dedicated to the presence of apocalyptic themes and functions in
European political discourse at the time of coronavirus. We shall mention two
opposite examples : a radical leftist position, expressed by the Italian post-Marxist philosopher Franco Berardi, and a moderate conservative discourse by the
President of the European Commission Ursula van der Leyen. Political language
lacks categories to frame such a rare and catastrophic event. But politicians,
intellectuals, and religious leaders have the duty to provide a meaning to the
pandemic in order to propose actions referring to possible future scenarios. In
order to do so, they retrieve interpretations from their cultural tradition. Unexpected as it may be, both the public figures we shall later quote, the leftist and
the centrist, refer to one and the same source, namely the Book of Revelation,
also known as the Apocalypse of John1. This classic of western religious literature
* This article is part of the research project NeMoSanctI (New Models of Sanctity in Italy
(1960s-2000s) A Semiotic Analysis of Norms, Causes of Saints, Hagiography, and Narratives),
which has received funding from the European Research Council (ERC) under the European
Union’s Horizon 2020 research and innovation programme (grant agreement No 757314).
1 Regarding translation, critical apparatus and the reconstruction of the historical background,
we base on La Bible de Jérusalem, Paris, Cerf, 1998 (3rd ed.).
127
addresses a theodicy problem. It refers to the early persecutions against Christians, trying to explain why God allows them, despite the worshippers’ loyalty.
However, if on the one hand the Apocalypse describes terrible catastrophes and
violence, on the other hand it shows the foundation of a new world, giving hope
to the Christians.
The theoretical interest of the analysis lays in the relation between the
borrowing of overcoded forms of the content2 and the attempt to cope with a
socio-semiotic context featured by a lack of meaning or significance : basing
on a semiotic approach to interaction, we shall see how the Apocalypse allows
politicians to interpret the pandemic as an opportunity for a moral change. In
particular, in the discourses composing our corpus, the search for a form of
adjustment between humans and the virus is identified with the Second Advent :
from the ruins of the old world a new one will be constructed. In this context,
the rediscovery of the apocalyptic discourse assumes the functions of both providing a meaning and controlling risk.
As we shall see, Eric Landowski’s interactional model provides clues in this
domain3. It helps to interpret these borrowings from the religious discourse as
the attempt to cope with an “accident” involving two subjects, contemporary
society on one side, and, on the other side, an abstract ethical instance whose
supposed existence is called for by the empirical existence of the virus : the
conflict with this instance is interpreted as the cause of the pandemic. This also
suggests a connection between Landowski’s regimes and the analysis of the
explosion proposed by Juri Lotman4. Political apocalyptic discourse, whose goal
will be our principal research question, appears as the attempt to react to the
accident by performing a manipulation of the public opinion.
1. The apocalyptic thematic
Apocalyptic features may appear in all political discourses, from far-right to
green radical movements5. For example, according to the latter, the pandemic is
a sort of punishment for Western lifestyle. A critical review of scientific papers
published by the Italian ONG Legambiente reports many different hypotheses,
according to which the contagion spreads with pollution :
2 U. Eco, A Theory of Semiotics, Bloomington, Indiana University Press, 1976.
3 Cf. Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005. Landowski’s model inter-defines four
regimes of interaction, meaning, and risk : programming, manipulation, adjustment, and
accident (see Appendix, fig. 1). It also defines the syntagmatic relations linking these regimes,
thereby allowing to outline various trajectories of transformation. On this dynamic aspect,
see for example J.-P. Petitimbert, “Anthropocenic Park : ‘humans and non-humans’ in sociosemiotic interaction”, Actes Sémiotiques, 120, 2017.
4 J. Lotman, Culture and Explosion, Berlin, New York, De Gruyter, 2009.
5 On the wide presence of apocalyptic discourses in contemporary media cf. V. Idone Cassone,
B. Surace, M. Thibault (eds.), I discorsi della fine. Catastrofi, disastri, apocalissi, Roma, Aracne,
2018.
128
With regard to studies on the spread of viruses in the population, there is solid
scientific literature that correlates the incidence of cases of viral infection with
concentrations of atmospheric particles.
On the contrary, the quarantine would favour a healthier air.
Likely, the containment measures of the virus, above all the decrease in the
circulation of private cars and traffic, have further helped to decrease the
concentration levels of fine particles in the air6.
In the considered text, “Nature” substitutes “God” in the role of the sender of
the pandemic, interpreted as a negative sanction. Unfortunately, while Christian
god is infinitely good and forgiving, “Nature” is not.
There are three reasons why the Book of Revelation is a good source of borrowings to political discourse : thematic, symbolic, and structural ones.
Firstly, a thematic motive. The Apocalypse presents different topics which
can be related to the present situation. For example, the prophetic vision stages
an ecological catastrophe :
Then the first angel sounded his trumpet, and hail and fire mixed with blood were
flung to the earth. A third of the earth was burned up, along with a third of the
trees and all the green grass. Then the second angel sounded his trumpet, and
something like a great mountain burning with fire was thrown into the sea. A third
of the sea turned to blood, a third of the living creatures in the sea died, and a third
of the ships were destroyed. Then the third angel sounded his trumpet, and a great
star burning like a torch fell from heaven and landed on a third of the rivers and
on the springs of water. The name of the star is Wormwood. A third of the waters
turned bitter like wormwood oil, and many people died from the bitter waters.
(Revelation 8, 7-11).
Furthermore, the apocalypse connects pandemic, economic crisis and war :
And when the Lamb opened the fourth seal, I heard the voice of the fourth living
creature say, “Come !” Then I looked and saw a pale horse. Its rider’s name was
Death, and Hades followed close behind. And they were given authority over a
fourth of the earth, to kill by sword, by famine, by plague, and by the beasts of the
earth. (Revelation 6, 7-8).
Second : the figurative apparatus of the Apocalypse invites the interpreter
to activate a symbolic reading superimposed to it, because of its density and
persistence :
The textual implicature signaling the appearance of the symbolic mode depends on
the presentation of a sentence , of a word , of an object, of an action that, according
to the precoded narrative or discursive frames, to the acknowledged rhetorical
rules, to the most common linguistic usage, should not have the relevance it
acquires within that context.7
6 https://www.legambiente.it/wp-content/uploads/2020/04/Linquinamento-atmosferico-altempo-del-Coronavirus.pdf
7 U. Eco, Semiotics and the Philosophy of language, Bloomington, Indiana University Press, 1986,
p. 158.
129
But holy scriptures are featured by a peculiar figurative rationality8. Figures
in the Apocalypse represent pluri-isotopic connectors, related to a number of
themes and possible readings. For this reason, the problem of the Church has
always been to tame and reduce the symbolic meaning of the Books.
The mystic is the “detonator” of the symbol, but immediately afterward a public
“elaborator”, who establishes certain collective and understandable meanings of
the original expression, is needed.9
A third reason why political discourse borrows an apocalyptic point of view
on the present reality to provide it with a meaning can be found in the composite
structure of the Book of Revelation, which blends two different discursive configurations10 : Epistle (Revelation 1-3) and Prophecy (Revelation 4 - 22) as we shall
see later. The Epistle has an almost explicit political character :
To the angel of the church in Ephesus write (...) I know your deeds, your labour,
and your perseverance. I know that you cannot tolerate those who are evil, and you
have tested and exposed as liars those who falsely claim to be apostles. Without
growing weary, you have persevered and endured many things for the sake of My
name. But I have this against you : You have abandoned your first love. Therefore,
keep in mind how far you have fallen. Repent and perform the deeds you did at
first. But if you do not repent, I will come to you and remove your lampstand from
its place. But you have this to your credit : You hate the works of the Nicolaitans,
which I also hate. (Revelation, 2, 1-6)
As the speeches that political leaders address to their community (activists,
voters), the sender commits his charisma to settle disputes, to warn against
flawed ways of thinking, and to appeal to unity.
In the terms proposed by Guido Ferraro, the structure of apocalyptic literature can be considered a beta-class architecture, whose function is cosmological11.
But in the Apocalypse we also find the values of the other two architectures considered by Ferraro , i.e. alpha and gamma-classes. The Alpha-class architecture
is the trajectory of realisation of the subject analysed in detail by Greimas, as
the core of his narrative syntax. In the Book of Revelation, the subject’s loyalty
during troubled times will be rewarded, in the end. The gamma-class architec-
8 L. Panier, « Des figures dans les récits : La guérison de la femme courbée in Lc 13, 10-17 », in
Camille Focant and André Wénin (eds.), Analyse narrative et bible, Leuven, Leuven University
Press, 2005, pp. 425-430.
9 U. Eco, Semiotics and the Philosophy of language, op. cit., p. 146.
10 Discursive configurations are “micro-narratives with an autonomous syntactic/semantic
structure, which can be integrated in larger discursive units and acquire thereby functional
significations corresponding to their positions in these larger units”. A.J. Greimas and J.
Courtés, Semiotics And Language : An Analytical Dictionary, Bloomington, Indiana University
Press, 1982, p. 49.
11 G. Ferraro, Semiotica 3.0 : 50 idee chiave per un rilancio della scienza della significazione, Roma,
Aracne, 2019, pp. 93-138. See also, in the present volume, G. Ferraro, “L’accidente e il sistema.
Forme di narrazione dell’epidemia”.
130
ture operates a passage from secret to truth, from not appearing to appearing12.
In the proper sense, gamma-class architectures are immanent to crime fiction.
These narrations do not focus on action, as would Greimas’s canonic trajectory,
but on knowledge (who did what has been done ? and how ?). Perhaps this simile between the Book of Revelation and detective stories is far-fetched, but the
composite character of the structure of the Book of Revelation presents some
analogies, starting from the key-role of the narrator-witness.
2. Prophecy in two opposite political discourses
In secular society, axiology and narrative architectures typical of archaic
religious discourse re-emerge. An interesting example is provided by Marxist
discourse. The relation between economic crisis and war appears in Lenin’s
analysis of imperialism13. While Marxist philosophers tried to address this problem from a materialistic point of view, the isomorphism with the apocalypse
nevertheless allowed an eschatological element to enter Marxist propaganda.
See, for example, the Marxian alternative “either socialism or barbarism”.
A manifest example of apocalyptic categories incorporated by post-Marxist
political discourse is provided by the Italian philosopher Franco Berardi :
Everything has stopped forever, I don’t know if you’ve noticed. Economists,
professional illusionists, talk about a fall of 10%. (...) I think the collapse is much
deeper and much longer than you dare to think. This is by no means to say that the
pandemic caused the collapse of the global economy: it only revealed it. We were
continuing to believe in the possibilities of growth, expansion and so on, but it was
over thirty years ago, neoliberalism replaced impossible growth with extraction
and destruction. We were running on emptiness, and the pandemic simply
revealed to us that there is no path under our feet but the abyss. [Our translation].14
In the above paragraph, pandemic has the function to unveil the truth about
capitalism. Furthermore, the virus is a punishment, and we must atone for our
sin. In Berardi’s interview, the sin is thematized as a “missed” rebellion : “In the
absence of a revolutionary break that changes the mode of production and the
distribution of resources, the profit of some is much more important than the
life of all”. Another element echoing the Apocalypse is represented by figurative
rationality, a concatenation of figures which leads to a transformation :
I am speaking of the civil war that is brewing between the apparatus of the
American federal state and the armed supremacist militias. I am talking about the
internal breakdown in the army and the opposition between the FBI and armed
12 In his contribution to the present issue, Paolo Demuru recognises two isotopies connected to
the apocalypse : the prophetic announcement of pain and the salvific value. According to our
analysis, there is a third value : the revelation of the truth.
13 Cf. V.I. Lenin, Imperialism, the Highest Stage of Capitalism, London, Penguin Classics, 2010.
14 Interview published by the online magazine fanpage.it : https://www.fanpage.it/cultura/
il-diario-del-lockdown-di-bifo-svegliatevi-ragazzi-lapocalisse-e-in-corso/. Despite the imminent apocalypse, Berardi promotes his new book, a diary of the lockdown.
131
Trumpist militias. I’m talking about the secession of states like California and
New York from a state in full disintegration. I am talking about an army of tens of
millions of unemployed who like crazy grasshoppers will strike American society.
In five years, the United States of America, as a federal state, as an entity unitary,
will no longer exist.
The “disintegration” of the United States will avenge Berardi, loyal worshipper
and prophet : “I will no longer be alive to rejoice, but you who will be, remember
my prediction that day, and then please make a toast to my memory”. Berardi’s
perspective seems tragic, but a new covenant or a second advent can be found in
his conclusive appeal to young people :
Human heritage can only be saved by the autonomy of a thousand intelligent
communities, technologically hyper-gifted, emotionally affectionate, and capable
of defending themselves by any means necessary.
The presence — or absence — of an eschatology is crucial, allowing us to
distinguish between those political discourses whose only goal is manipulation
from other political discourses, in which manipulation is but a first move, opening
the way for a further step (either programming or adjustment). On a similar line,
it is possible to draw a distinction between tragic and optimist post-Christian
philosophies. While an eschatological perspective is absent in Nietzsche and
Sartre, its presence in Marxist thought gives a meaning to the present struggles
and more broadly to human destiny as a whole15.
A second example of apocalyptic political discourse is provided by Ursula
von der Leyen’s speech at the European Parliament Plenary on the presentation
of the programme of activities of the German Presidency of the Council of the
EU (July 8th, 2020)16. The goal of the Commission was to get legitimacy in order to
play a role of sender, organising the answer of the individual European nations
to the pandemic through moral suasion. In this framework, according to von
der Leyen’s speech, the sins people must atone are represented by individualism
and short-sightedness : “Admittedly, to begin with, many were looking inwards,
at the small things, and not enough at the bigger picture and from all angles”.
The catastrophic situation is described with even worse figures than in Berardi’s
interview :
And in the last six months, more than 100,000 lives have been lost in Europe because
of Covid-19. We have entered the worst recession since almost 100 years. The Summer Forecast from yesterday shows a contraction of more than 8% this year with
only a partial rebound next year. This crisis is deeper and it is way broader than the
one ten years ago.
This sacrifice acquires a meaning in an eschatological perspective. The virus
is interpreted as an opportunity to change :
15 Cf. G. Girardi, Marxismo e cristianesimo, Assisi, Cittadella, 1976, pp. 36-37.
16 https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/SPEECH_20_1302.
132
The Corona crisis has made us think in new and different ways about the values
of solidarity and community. We are thinking in new and different ways about the
great value which a united Europe brings, which must be recreated every day. (...)
We pulled ourselves together and started to see things afresh through European
eyes, and to feel things with a European heart.
The second advent, the new covenant, is then represented by the long-term
program of the European Union, Next Generation EU :
And if we want to come out stronger from this crisis, we must all change for the
better. There is not a single Member State that is exempted from that. We must
all change to the better. And this is also what European people expect from us.
They are certainly very different in their individual expectations. But they are
completely united in wanting to drink clean water, to breathe fresh air, to see their
children grow up in nature. And what they certainly do not want is that politics
contributes to increase flooding, heat waves, droughts and the loss of millions of
species — and this is a very real scenario in case of non-action. And therefore,
economic recovery is inseparable from the European Green Deal, as well as
digitalisation and resilience.
Thus, New Europe will be green and digital. Other long-term goals listed by
the President are Research, Innovation, Migration, Foreign Policy, Security. In
short : the best possible world17.
3. The pandemic between accident and explosion
As already suggested by Paolo Demuru, a theoretical synthesis connecting
Landowski’s regime of the accident and Lotman’s notion of explosion would be
advisable, in view of a comprehensive model of cultural change :
Both Landowski’s accident and Lotman’s explosion designate a break in the
gradual evolution of the history of individual and/or collective subjects (cultural
community, social groups and organisations, political institutions, nation-states)
that leads to a phase of semantic indeterminacy whose resolution will later be the
object of dispute between competing intentionalities.18
From this point of view, the pandemic may be considered as a particular case
of explosion :
At the moment of explosion, eschatological ideas, such as the affirmation of the
proximity of Doomsday, of world revolution, regardless of whether it begins in
Paris or St Petersburg, and other analogous historical facts are significant not for
the fact that they generate the “last and decisive battle” beyond which must come
the reign of God on earth but rather for the fact that they induce an unprecedented
tension in popular forces and introduce dynamic elements to the apparently
static layers of history. Humanity characteristically evaluates these moments in
categories which are either positive or negative.19
17 About “the pillars of the New Europe”, cf. https://ec.europa.eu/info/live-work-travel-eu/
health/coronavirus-response/recovery-plan-europe/pillars-next-generation-eu_en.
18 P. Demuru, “Between Accidents and Explosions : Indeterminacy and Aesthesia in the
Becoming of History”, Bakhtiniana 15, 1, 2020, p. 85.
19 J. Lotman, Culture and Explosion, op. cit., pp. 17-18.
133
However, a comparison between European and Russian examples of political, cultural, and semantic discontinuity allows Lotman to distinguish between
a ternary (i.e. mediated) and a binary model of cultural change. As Lotman
pointed out,
In ternary systems, ex-plosive processes rarely penetrate all layers of culture. As a
rule, what occurs in this instance is the simultaneous combination of explosion in
some cultural spheres and gradual development in others.20
Lotman is not re-proposing the timeworn opposition between reform and
revolution ; he is rather comparing different types of revolutions : “When passions were high in the National Assembly and the theatre, in the streets of Paris
close to the Palais royal life was merry and far removed from political life”21. On
the contrary, in Russian culture, “At the level of self-description we encounter
the idea of the complete and unconditional destruction of existing developments
and the apocalyptic generation of the new”22.
If this analysis is correct, we can ask whether the pandemic political crisis
represents a ternary or a binary scenario. In fact, even if European culture is
not considered binary by Lotman, the complete stop to almost every kind of
economic activity and social relation and the slow re-opening reminds more of a
binary system, thus justifying its description in apocalyptic terms.
4. Apocalypse vs Exodus
The presence of apocalyptic features and structures in opposed political discourses can be considered a hierophany, i.e. the re-emersion of the sacred in our
ordinary, profane world23. In the absence of already encoded forms of content
for the pandemic — a case of undercoding24 — political discourse brings back the
ready-made traditional ones from religious discourse — a case of overcoding.
For example, as we wrote above, in the Book of Revelation we find a connection
between pandemic and economic crisis : the four Knights of the Apocalypse
are identified with plague, famine, war and the antichrist. The source of the
connection between epidemic, starvation and conflicts is prophetic literature,
for example in Ezekiel (6, 11-12) : they are considered as a punishment for the
sins and idolatry of the Jewish people. The concatenation gives meaning to these
events. This peculiar structure can help the receiver of political discourse to cope
with the absence of meaning involved by the spread of the virus and its absurd
consequences, which we can consider as a case of accident in the perspective of
20 Ibid, p. 172.
21 Ibid, p. 173.
22 Ibid.
23 Cf. M. Eliade, The Sacred and the Profane : The Nature of Religion, New York, Harper Torchbooks, 1961.
24 U. Eco, A Theory of Semiotics, op. cit.
134
the semiotics of interaction. In other terms, the apocalyptic framework reveals
a moral sender behind the virus, allowing the reader to reinterpret the relation
with the virus and finding a meaning in terms of political theology.
But the Apocalypse is neither the only religious model borrowed by political
discourse, nor the most common. Michael Walzer25 distinguishes three different
political models :
i) Eternal return : a mythical, cyclical cosmology in which terrestrial political
models are justified as a mirror of the divine hierarchy. This model is obviously
conservative ;
ii) Exodus : an historical, linear model whose subject is the people, leaded by
a non-charismatic authority. Walzer distinguishes among two different points of
view on the “promised land”. From the point of view of the people, it represents
a secular objective which can be reached through political struggle, while, from
the point of view of the leaders (Moses and the Levites), it implies also to renew
the people’s culture with the objective to abolish slavery and oppression. The
real objective of the leaders is to abolish the difference between laity and clergy
: they aim to form a people of clerics. Walzer’s reading of the exodus is heavily
influenced by Lenin ;
iii) Messianism : the kind of promised land is not a secular objective, set in a
historical dimension : it is spiritual and disembodied. It is the promise of a renewal of humanity by God, or a return to Eden. Thus, the realization of promise
is no more subordinated to a necessary political effort (in the case of the exodus,
forty years in the desert, etc.).
According to Walzer, while exodus is a politically realist model, millennialism is typical of radical political culture and explains its many failures. In
his perspective, apocalypse represents the end of the history, and the advent
of the perfect society. Furthermore, messianism waits for a charismatic leader,
while exodus aims to organization : Moses, defined by Walzer as a good union
representative, subdivides Jews in functional groups of thousand, hundred, fifty
and finally ten men. On the contrary, charismatic messiahs represent the defeat
of the political model shaped in the Exodus.
However, if we look at the political speeches we analysed, we can see how
the effectiveness of the apocalyptic model seems provided not by the messianic
expectation of a charismatic leader, but rather by its character of suspension of
time (Berardi: “Everything has stopped forever”). The crisis involves both a cyclical and a linear time : on the one hand, the cyclical time of capitalist economy
and of the reproduction of capital (von der Leyen : “we have entered the worst
recession since almost 100 years”), and, on the other hand, the linear time of
progressive views on capitalism (Berardi : “We were continuing to believe in the
possibilities of growth, expansion and so on”). In Appendix, fig. 2, we posit the
temporal topology of the apocalypse as a neutral term : neither a circular nor a
linear time. The neutral term has the function of rising above the considered ca-
25 M. Walzer, Exodus and Revolution, New York, Basic Books, 1985.
135
tegory, to declare its irrelevance or to neutralise it26 : our case seems particularly
interesting, since the neutralised category is no less than that of temporality.
According to the Italian historian and philosopher Furio Jesi, the suspension of
historical time is usually functional to the adoption of extraordinary political
means including the temporary suppression of the rule of law27. As a matter of
fact, exceptional political instruments and “soft authoritarian” measures have
been adopted in many countries besides Italy28.
5. Programmed futures
Apocalyptic references are not only functional to manipulation (the virus seen
as a punishment for our sins). In fact, the function of apocalyptic literature is
mainly consolatory. The Apocalypse and the texts that inspired it, such as the
book of Daniel, are aimed at a minority persecuted because of the truth they
profess. The Apocalypse is an optimistic book :
Here we face the typical Christian paradox, according to which suffering is never
seen as the last word but rather, as a transition towards happiness ; indeed,
suffering itself is already mysteriously mingled with the joy that flows from hope.29
For this reason, the borrowing of apocalyptic structures by political discourse is functional to announce and justify a new programming phase. In van
der Leyen’s speech this is the Next Generation EU programme, while in Berardi’s
interview the new program is represented by “a form of life based on equality and frugality”. In both cases, we deal with a program based on a logical
argument according to which we have access to only two possible futures30. In
the first case, an euphoric outlook is related to an ethical reaction, while in
26 F. Marsciani, “Impertinenza e neutralizzazione”, in Minima semiotica, Udine, Mimesis, 2012,
pp. 155-169.
27 F. Jesi, Spartakus : The Symbology of Revolt, Kolkata, Seagull Books, 2014.
28 On October 6th, 2020, the Italian Government prolonged the emergency state to January 30th,
2021. It is the first time in the history that this instrument of government has been extended to
the whole national territory. Its use was previously limited to disaster areas.
29 J. Ratzinger, “John, the Seer of Patmos”, http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/
audiences/2006/ documents/hf_ben-xvi_aud_20060823.html.
30 I use the expression “possible future” as a particular case of possible word. Semiotics turned
its attention toward the notion of possible world to integrate Greimas’s narrative model, which
is intensional, with an extensional semantics, capable of locating narrative reference in a
fictional world (see U. Eco, Lector in fabula, Milano, Bompiani, 1979). Ugo Volli criticised Eco’s
point of view on possible worlds : the logical notion of possible world is a formal structure,
whereas Eco’s possible world is material (see U. Volli, “Mondi possibili, logica, semiotica”, Versus, 19-20, 1978, pp. 123-148). Volli was undoubtedly right. However, I use a more formal notion
of possible world that tries to link Greimas’s and Kripke’s notion of modality. However, there is
a difference with Kripke’s semantics. While scholars in modal logic try to describe the different
acceptations of modal operators in language, in my perspective, modal structures and models
are specific to each text. See also F. Galofaro, “Presuppositional terms and Kripke semantics”,
in A. Gałkowski and M.W. Kopytowska (eds.), Current Perspectives in Semiotics : Signs, Signification, and Communication, Berlin, Peter Lang, 2018, vol. 1, pp. 135-154.
136
the second one a dysphoric outcome is related to the presence of the same unethical behaviours which are linked to the pandemic in the present world (see
Appendix, fig. 3). In this model, both q → p and (p → q) hold : in other terms, if
we want a positive turn, then this implies a necessary change in our behaviour ;
at the same time, a change of behaviour leads necessarily to a positive future.
In van der Leyen’s speech, the ethical behaviour is represented by “a re-discovered sense of collective responsibility” and “public investments”, linked to
“reforms”. In the euphoric future, European people will “drink clean water”,
“breathe fresh air”, “see their children grow up in nature”, while the dysphoric
one is represented as “increase flooding, heat waves, droughts and the loss of
millions of species”. In Berardi’s interview, the ethical condition is a change
of “expectations, behaviours, priorities”, while the euphoric outcome is represented by “a thousand intelligent communities, technologically hyper-gifted,
emotionally affectionate, and capable of defending themselves by any means
necessary”. In spite of the difference in the superficial interpretation of the
crisis, the two speeches share the same immanent deterministic, mechanistic
logic, which allows us to consider the sender of the political apocalyptic speech
as a programming subject. Thus, the Apocalypse also has the function that
Ferraro attributes to alpha-class architectures, at least from the point of view of
the realisation of the enunciator.
Conclusion
The Apocalypse provides a model hardwired in western culture, linking meaning and political action in a teleological perspective, allowing decision makers
to manage with the lack, in political language, of categories and schemas concerning the unforeseen.
The apocalyptic reading seems allowed by an isomorphism between the
structure of the narration in the Book of Revelation and the binary model of
explosion described by Lotman. The Apocalypse is an empty structure ; each
leader may freely fill in its formal positions with almost any actor. For example,
according to one’s political position, the Antichrist may just as well be ideologically assimilated with fossil capitalism, Chinese communism, or simply the
selfish behaviour of one’s own nation-state.
Thus, political leaders appropriate the apocalyptic discourse to reshape or
rebuild their identity in a period of crisis. More precisely, the teleological explanation of pandemic as an opportunity acts on different levels : broadly at the
level of meaning-making (why does God allow his worshippers to suffer ?) and
more specifically at both the pathemic (hope for social change) and moral (final
battle against evil forces) levels.
In comparison to Lotman’s notion of “explosion”, Landowski’s regimes of interaction represent a more morphodynamic model. After the apparent absurdity
of the break corresponding to the pandemic, the apocalyptic reading provides
an eschatological meaning to it, dignifying in a moral sense the suffering and
137
the reaction of the people in terms of efforts to recover lost grounds31. As we
wrote above, the apocalyptic model foresees that a change of behaviour leads
necessarily to an utopian future, to the perfect society and to the end of the history. Thus, the apocalyptic logic justifies in moral terms the opening of a new
programming phase.
If semiotics aspires to become a general theory of culture, it cannot be
content with the simplistic proposal of another philosophy of history among
others. In the history of culture, we meet many syntagmatic philosophies of
history, interpretations aimed at providing a meaning to a merely factual series
of stochastic events. These theories select an iterative phenomenological trait of
political experience and use it as a constant selected by other features, considered as variables. For example, according to Plato’s political circle, each form
of government degenerates, thus creating the premises for change : monarchy
(tyranny) — aristocracy (oligarchy) — democracy (demagogy). These theories
can be considered as transformational algorithms32. On the opposite side, paradigmatic philosophies (e.g. Marxism) propose dialectic algorithms regulating the
transformation of values on a system33. But algorithms express only a fixed order
of changes (they are programmed relations, both in Greimas’s and Landowski’s
sense). If we consider syntagmatic transformation and paradigmatic dialectics
as two distinct dimensions of a matrix, we can still think of a comprehensive
theory of culture capable of understanding the stabilisation or the becoming
unstable of matrices. From our point of view, the trajectory accident-adjustment
in Landowski’s schema represents an advancement in this direction.
In fact, the adoption of the apocalyptic logic described above implies a risk :
fighting the pandemic with a programming strategy seems a quite rigid, mechanistic answer. Being a biological entity, the virus does not necessarily adhere to
our schedules : its behaviour is not deterministically predictable. Furthermore,
unlike the promised land of the exodus, the new world of the apocalypse does not
imply engagement and struggle. Some consequences are visible in Italy, where
the three phases foreseen by the program of the government to oppose the virus
dramatically failed : the reopening of the touristic sector during summer and
of public services such as the schools allowed the return of the virus, and the
rigidity of the political priorities of the government caused a tragic delay in the
reaction, and 16.750 deaths in November.
The rigidity of the programmed strategies is reinforced by the binary opposition between good and evil forces figurativised by the “Armageddon”, precluding
31 A moral reading of pandemics characterises many literary representations both in
ancient and in contemporary times. However, a peculiarity of contemporary literature
is the absence of a moral sender. Cf. J. Ponzo, “L’epidemia nell’immaginario letterario
italiano degli anni ’80 : Cerami e Angelini”, communication to the XLVIII symposium of
the Italian Association for Semiotics (AISS) (October 2020) https://www.youtube.com/
watch?v=61MpKh8_mK8&list=PLSTiiR_8LfDIdplELq8hEj-fskFOAz_oH&ind ex=5&t=12s&ab_
channel=AssociazioneItaliana StudiSemiotici.
32 Cf. A.J. Greimas and J. Courtés, op. cit., p. 11.
33 Ibid.
138
the possibility of tactics34 and agreements. Probably, as Landowski suggests, a
more flexible approach based on local policies of adjustment between the spread
of the virus and the specific characteristics of the population would be more
advisable35. Unfortunately, at the moment this is an improbable scenario, not
only because of the emergency of the current situation but also because of the
elephantine slowness of so many bureaucratic procedures designed to safeguard
partisan interests.
References
BJ, La Bible de Jérusalem, Paris, Cerf, 3rd ed., 1998.
De Certeau, Michel, L’invention du quotidien 1 : arts de faire, Paris, Gallimard,
1990.
Demuru, Paolo, “Between Accidents and Explosions : Indeterminacy and
Aesthesia in the Becoming of History”, Bakhtiniana, 15, 1, 2020.
— “Caos, teorias da conspiração e pandemia”, Acta Semiotica, 1, 2021.
Eco, Umberto, A Theory of Semiotics, Bloomington, Indiana University Press,
1976.
— Lector in fabula, Milano, Bompiani, 1979.
— Semiotics and the Philosophy of language, Bloomington, Indiana University
Press, 1986.
Eliade, Mircea, The Sacred and the Profane : The Nature of Religion, New York,
Harper Torchbooks, 1961.
Ferraro, Guido, Semiotica 3.0 : 50 idee chiave per un rilancio della scienza della
significazione, Roma, Aracne, 2019.
— “L’accidente e il sistema. Forme di narrazione dell’epidemia”, Acta Semiotica,
1, 2021.
Galofaro, Francesco, “Presuppositional terms and Kripke semantics”, in Artur
Gałkowski and Monika Weronika Kopytowska (eds.), Current Perspectives in
Semiotics : Signs, Signification, and Communication, Berlin, Peter Lang, 2018,
vol. 1.
Girardi, Giulio, Marxismo e cristianesimo, Assisi, Cittadella, 1972.
Greimas, Algirdas J. and Joseph Courtés, Semiotics And Language : An Analytical
Dictionary, Bloomington, Indiana University Press, 1982.
Idone Cassone, Vincenzo, Bruno Surace and Mattia Thibault (eds.), I discorsi della
fine. Catastrofi, disastri, apocalissi, Roma, Aracne, 2018.
Jesi, Furio, Spartakus : The Symbology of Revolt, Kolkata, Seagull Books, 2014.
Landowski, Eric, Rischiare nelle interazioni (2005), Milano, FrancoAngeli, 2010.
— “Face à pandemia”, Acta Semiotica, 1, 2021.
Lenin, Vladimir Ilich, Imperialism, the Highest Stage of Capitalism, London,
Penguin Classics, 2010.
34 On the opposition between strategy and tactics, see M. De Certeau, L’invention du quotidien
1: arts de faire, Paris, Gallimard, 1990, pp. 125-134.
35 “Face à pandemia”, Acta Semiotica, 1, 2020.
139
Lotman, Juri, Culture and Explosion, Berlin, De Gruyter, 2009.
Marsciani, Francesco, “Impertinenza e neutralizzazione”, in Minima semiotica,
Udine, Mimesis, 2012.
Panier, Louis, “Des figures dans les récits : La guérison de la femme courbée in
Lc 13, 10-17”, in Camille Focant and André Wénin (eds.), Analyse narrative et
bible, Leuven, Leuven University Press, 2005.
Petitimbert, Jean-Paul, “Anthropocenic Park : ‘humans and non-humans’ in
socio-semiotic interaction”, Actes Sémiotiques, 120, 2017.
Ponzo, Jenny “L’epidemia nell’immaginario letterario italiano degli anni ’80 :
Cerami e Angelini”, 2020 AISS XLVIII symposium, Future past, https://
www.youtube.com/watch?v=61MpKh8_mK8&list=PLSTiiR_8LfDIdplELq8hEjfskFOAz_oH&index=5&t=12s&ab_channel=AssociazioneItalianaStudiSemiotici.
Ratzinger, Joseph, “John, the Seer of Patmos”, http://www.vatican.va/content/
benedict-xvi/en/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060823.html.
Volli, Ugo, “Mondi possibili, logica, semiotica”, Versus, 19-20, 1978.
Walzer, Michael, Exodus and Revolution, New York, Basic Books, 1985.
140
Appendix
Make-Be
Make-happen
Make-arise
Regime of
interaction :
PROGRAMMING
founded on
regularity
(thematic role)
Causal
regurality
Mythical
probability
Symbolic
regurality
Mathematical
probability
Regime of
interaction :
ACCIDENT
founded on
randomness
(catastrophic role)
Regime of meaning :
the “insignificant”
Regime of meaning :
“absurdity”
Regime of risk :
security
Regime of risk :
pure risk
Discontinuity
I
Continuity
III
Constellation
of
“prudence”
IV
Non-continuity
II
Non-discontinuity
Regime of
interaction :
MANIPULATION
founded on
intentionality
(modal competence)
Regime of
meaning :
“having a meaning”
Consensual
motivation
Perceptive
sensibility
Decision-making
motivation
Reactive
sensibility
Constellation
of
“adventure”
Regime of
interaction :
ADJUSTMENT
founded on
sensibility
(aesthetic competence)
Regime of
meaning :
“making sense”
Regime of risk :
limited
Regime of risk :
insecurity
Make-want
Make-feel
Make-Do
Fig. 1. Landowski’s regimes of interaction and meaning
(Source : P. Demuru, “Between Accidents and Explosions”,
Bakhtiniana, 15, 1, 2020, p. 88).
141
Exodus :
linear time.
Eternal return :
cyclical time.
Suspension of
cyclical time.
Suspension of
linear time.
Apocalypse :
suspension of time.
Fig. 2. Temporal topology of theological-political models.
0
¬p, ¬q
1
2
¬p, ¬q
p, q
Fig. 3. The internal logic of the political apocalyptic arguments.
In the present world 0, an unethical behaviour (¬p) is related to a dysphoric condition such as pandemic and economic crisis (¬q). According to the apocalyptic
logic, there are only two possible futures we can access : in the future world 1,
the unethical behaviour and the dysphoric condition persist, while in the future
world 2 an ethical behaviour (p) is adopted, leading to a euphoric condition (q).
In this scenario, q → p and (p → q) hold. Graphic generated with modal logic
playground (http://rkirsling.github.com/modallogic/?model=AS1,2;AS;Ap,qS;;).
Keywords : accident, explosion, interaction, pandemic, political discourse, religion, possible words, political theology
Mots clefs : accident, discours politique, explosion, interaction, mondes possibles, pandémie, religion, théologie politique.
142
Authors quoted : Michel de Certeau, Paolo Demuru, Umberto Eco, Mircea Eliade,
Guido Ferraro, Algirdas J. Greimas, Furio Jesi, Eric Landowski, Juri Lotman,
Louis Panier, Jenny Ponzo, Ugo Volli, Michael Walzer.
Plan :
Introduction
1. The apocalyptic thematic
2. Prophecy in two opposite political discourses
3. The pandemic between accident and explosion
4. Apocalypse vs Exodus
5. Programmed futures
Conclusion
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54168
Crises et mondes :
Réflexions viro-sémiotiques
en août 2020
Per Aage Brandt
Case Western Reserve University
Nous vivons depuis le siècle dernier des crises planétaires. En particulier, i) la
crise organique des cascades de virus d’origine animale et des maladies virales
qui nous hantent, et surtout du dernier virus en date qui impacte la planète
entière de manière forte et dure, matériellement et immatériellement ; ii) la
crise climatique qui détruit des villes entières, rase des territoires et détériore les
conditions de vie partout, augmentant la migration de misère. On sait que ces
deux crises ne sont pas sans rapports entre elles, ni sans rapport avec iii) la crise
économique du capital sauvage qui impose aux entreprises et aux Etats d’ignorer
plus que jamais les dégâts que la production, les transports, la consommation,
les déchets, bref les marchés causent globalement au niveau organique comme
sur le plan climatique. On sait cela, au moins depuis le début de ce siècle ; on sait
bien que c’est la logique radicale de l’argent, de l’économie capitaliste devenue
mondialement sauvage, qui est à l’origine de ces dégâts et de ces crises. Les
crises se renforcent mutuellement, de toute évidence. Mais rien n’est fait pour
arrêter les dégâts, et on ne sait même pas s’il y a véritablement quelque chose à
faire. Alors, les discours s’affolent tant et si bien que nous vivons, de plus, iv) une
crise identitaire qui risque de dissoudre toute solidarité entre les populations et
entre leurs composantes culturelles, déclenchant des fureurs et des délires sans
limite dans l’ordre de la subjectivité. Les quatre crises mentionnées — organique,
144
climatique, économique, identitaire, mais il peut y en avoir d’autres encore —
sont globales, ce qui ne s’était jamais vu. Il y a bien de quoi s’interroger.
Protection
La mondialisation récente avait créé une condition globale, celle de la dominance
absolue et universelle, économique, politique et idéologique de l’argent. Il est vrai
que la référence à l’argent est générale au moins depuis le début de l’histoire du
capitalisme, voire de l’économie en général, et de l’« économie générale » (au sens
de Georges Bataille), comme référence à l’instance qui plus que d’autres oriente
la vie sociale toute entière, dans la mesure où elle offre, de manière imaginaire
comme au niveau matériel, aux populations, aux classes, aux clans, aux familles
et aux individus une condition élémentaire et une mesure de la viabilité de la
vie. Car l’argent protège, pour ainsi dire religieusement ; il faut donc désirer en
avoir pour pouvoir se protéger contre les maux de tous ordres, et sa recherche
devient même le motif moderne de toute une discipline académique (economics),
destinée à instruire et à orienter techniquement et idéologiquement les nations,
leurs industries, leurs Etats, leurs institutions, leurs systèmes d’éducation, leurs
partis politiques, et la culture globale. Le sens existentiel de l’argent comme
« valeur » est clairement lié à sa puissance inhérente : la protection apparemment universelle1.
Or on voit clairement, pourtant, que l’argent ne peut plus protéger contre ces
maux. Loin de protéger contre les effets des crises organique et climatique, il
les produit, ostensiblement. Les agents de la politique économiste ont cru à la
protection monétaire contre les dangers organiques et climatiques jusqu’au
moment où les dirigeants eux-mêmes se sont trouvés ébranlés, contaminés ;
certains y croient bien sûr encore. L’argent, référent de cinq siècles de vie sociale
et d’échanges partout sur la planète, donc sur l’entière sociosphère mondiale,
ne peut plus protéger personne contre la mort et la misère, ni riche ni pauvre.
Surtout pas les pauvres, bien entendu, mais ces derniers commencent à voir
que le rêve de l’argent est inutile. C’est dire que l’argent est en train de perdre
son prestige, son statut de pôle orientant absolu à travers toutes les cultures socio-sphériques. On imprime des billets, les banquiers et les politiciens inventent
des prêts gigantesques pour les grandes entreprises, mais rien ne sauve encore ni
les corps menacés, ni la production des sociétés. L’argent est en train de perdre sa
pertinence comme référence absolue ; il est actuellement en train de révéler son
impuissance fatale devant le besoin urgent de réorganiser les structures sociales
ébranlées. L’argent va devenir l’obstacle majeur, alors qu’il est présent partout, et
que personne ne sait comment l’arrêter ou le remplacer par quoi que ce soit. C’est
donc la confusion, sinon la panique, une panique nouvelle, presque silencieuse,
1 Nous discutons ce rôle de l’argent dans le chapitre « The Meaning and Madness of Money »,
in Cognitive Semiotics. Signs, Mind, and Meaning, Londres, Bloomsbury, 2020. Voir aussi « Oikos,
Physis, Bios », in P.A. Brandt, The Music of Meaning. Essays in Cognitive Semiotics, Newcastle upon
Tyne, Cambridge Scholars, 2019, et « Ecologie et sémiotique », in id., Les petites machines du sens.
Essais de sémiotique cognitive, ResearchGate, 2020.
145
discrète comme une dépression nerveuse. Depuis le début de notre siècle, on
voit déjà cette panique froide se généraliser. Si l’argent ne protège plus, qui donc
ou quoi donc va protéger les êtres humains ? La solidarité, dit-on, en pensant
à l’humanisme classique ; cependant, homo œconomicus ne le connaît pas, cet
humanisme ; il ne l’a jamais accepté. Les postmodernes de la vie académique ne
le connaissent plus ; c’est bien plutôt la communauté, le principe communautaire, l’identitaire qui va avec le communautaire, et va sembler pouvoir servir de
protection. On cherche son refuge dans l’identité néo-religieuse, néo-ethnique,
néo-raciale, néo-sexuelle, et on pratique ainsi une sorte de solidarité restreinte,
communautaire, comme repère offrant ce sens protecteur que l’argent a perdu.
Cette mutation sémiotique, que la sémiotique récente de l’« actant collectif »2
semble d’ailleurs avoir mal comprise, mène directement aux affrontements entre
identités, car les identités s’attaquent mutuellement, par nécessité — et c’est la
« racialisation » de toutes les identités, leur politisation, et — ce qui est aussi grave
que les violences qui s’ensuivent — une réorientation qui mène directement à la
dégradation du langage et surtout de l’énonciation.
Les concepts et les mots se « racialisent ». Si on est « blanc », par exemple,
on ne peut parler que « blanc », et on ne peut surtout pas s’adresser aux non‘blancs’. Si on est « femme », on parle « femme », si on est « noir », « noir », si
on est musulman, on est censé parler « musulman », si on est « non-binaire »,
on parle « non-binaire », etc. ; personne ne peut en somme parler en dehors de
son identité protectrice sans offenser d’autres identités. Les mots deviennent des
armes, on veut faire taire ceux et celles des autres. Cela revient à dire qu’on ne
peut plus parler. Il risque de ne plus y avoir de sujet de l’énonciation, mise à part
l’identité qui s’adresse à elle-même devant personne. On peut s’exprimer, mais
l’expression perd sa charge de véridiction, sa vocation intentionnelle de dire-levrai, indispensable au dialogue.
Les sciences humaines et sociales s’occupent de la pensée et du discours des
êtres et des entités, des structures conceptuelles qui traversent les cultures à
travers les lieux et les temps. Dans certains pays, en particulier les Etats-Unis,
ces disciplines ne sont presque plus possibles, parce que ce sont désormais les
corps « racialisés » qui s’expriment par la parole et l’écriture, et que les corps
s’expriment selon leur seul pouvoir de parler. Cela produit en conséquence une
crise de la vérité, dans la mesure où la vérité s’oppose au pouvoir. Le fake, le feint,
le faux, la fable tendent à occuper le devant de la scène, parce que cette implosion du langage véridictoire donne libre cours à des fabulations identitaires. La
raison critique résiste encore, mais elle agonise. Elle risque de dégénérer en une
raison cynique — une pensée mourante et qui laisse mourir.
Et pourtant, le virus n’est pas fake, puisqu’il tue. Cette évidence de la mort est
insistante et devrait pouvoir nous ouvrir les yeux.
2 Le séminaire de sémiotique de « l’Ecole de Paris » avait programmé ces dernières années une
réflexion sur l’actant collectif en vue de rendre compte du sens narratif dans le social, mais
sans se préoccuper de la problématique identitaire de ces « actants collectifs ».
146
Ecologie. Les espaces
La pandémie peut nous faire comprendre que l’espace écologique, organique et
inorganique, de notre espèce — les échanges avec le monde non-humain sur
lequel elle s’appuie et qu’elle néglige et pollue pour satisfaire ses besoins toujours
croissants en eau, énergie, sable, pierres, métaux, terrains, terres cultivables,
mers, flore, faune — a été lui-même mondialisé, est devenu dramatiquement
planétaire. La planète est désormais un seul grand espace écologique où tout se
tient, ou se dissout.
A son tour, l’espace social est parallèlement devenu mondial : le virus circule
là où l’humanité circule, c’est-à-dire partout ; et l’espace discursif et informationnel
a été mondialisé par la technologie digitale vite répandue sur l’ensemble des
espaces culturels locaux. La dimension politique de l’espace social présente
maintenant un dilemme radical connu mondialement : soit sauver le fondement
de tout le reste, la santé — et en général, le vivant — , soit sauver et maintenir le
système que nous appelons économique, visant la croissance aveugle des capitaux
et la reprise de toutes les activités collectivement reconnues comme relevant du
« travail », et finalement ré-assurer le contrôle, par la richesse concentrée, sur
les masses appauvries. Si on sauve « l’économie », cette économie, on sacrifie son
fondement ; si on sauve — ou agit en espérant sauver — le fondement, il faut effectivement sacrifier la logique cynique de l’argent libre, ses pratiques destructrices
et aveugles, et trouver politiquement une manière de produire et de distribuer
qui soit compatible avec la vie planétaire. Si l’argent doit faire partie de cette
post-économie, son empire doit être fortement réduit et strictement limité aux
fonctions vitales. Cette nouvelle limitation semble d’ailleurs présupposer une
régionalisation qui interdira l’existence des capitaux-sans-frontières, c’est-à-dire
par nature hors d’atteinte de toute régulation légale.
Finalement, l’espace symbolique, devenu mondial, est lui-même réduit à l’un.
Ce sont partout les mêmes instances qui apparaissent derrière les lieutenants
historiques du pouvoir : les banques, les temples, les casernes, c’est-à-dire les
agents souverains des violences (policières, militaires) et des croyances (religieuses, identitaires) — instances mises au premier plan par la misère viro-écologique, viro-discursive, viro-politique, viro-économique, et partout supposées
assurer la sécurité — un mot renvoyant à toutes sortes de protection et à toutes
sortes d’angoisse. La culture, et en particulier l’art, bien que partiellement absorbés par les réseaux digitaux, devraient sans doute représenter une dimension
alternative du symbolique ; mais ils semblent ou bien sombrer dans le silence et
la confusion, ou bien soutenir la violence (cf. les jeux vidéo, le rap, la sci-fi, les
sports monétarisés).
La superposition et l’interpénétration mutuelle de ces trois espaces, l’écologique, le politico-économique et le symbolique, tous planétaires, sont des effets
de la mondialisation lente mais sont devenus très visibles grâce au virus actuel.
On en meurt partout, aucune protection ne semble suffire, et ni le travail, ni le
discours, ni l’argent ne protège plus personne, au contraire. Partout, l’humanité devrait donc devenir humaniste — pour des raisons matérielles, et non pas
147
seulement par philosophie. On en appelle certes, ici ou là, à la solidarité, mais
on cherche surtout cette protection disparue, car l’angoisse est plus forte que
l’ouverture d’esprit. Et les pouvoirs ne sont pas vraiment au pouvoir, parce qu’ils
n’arrivent plus à protéger nos « formes de vie »3.
Sémiotique
La sémiotique devrait sortir de son immanentisme théorique et pratique. Elle
devrait découvrir et explorer la structure de ces espaces superposés qui définissent et constituent son contexte transcendant4. Ce contexte ne se réduit pas
au discours, et pas non plus à l’espace social. C’est fondamentalement l’écologie
planétaire qui doit être prise en compte. Le sens intentionnel présuppose en
effet trois espaces superposés : l’intentionnalité existentielle (la perspective
organique de la mort), l’intentionnalité épistémique (la recherche de la vérité,
indispensable à l’imaginaire politico-social) et l’intentionnalité symbolique
(la dynamique « dialectique » et déontique de l’autorité et de la liberté). Sans
ce triple fondement, universel, ni langage ni cultures ne sont possibles. De
nouveaux modèles plus sensibles au vécu multiple et à la pensée de ce vécu
sont appelés à réaliser un rationalisme à la hauteur de la nouvelle humanité,
désormais viralement unifiée.
Un premier signe mondial émerge, au niveau des comportements : la salutation par le coude. Une nouvelle forme de communication aussi : le zoom, l’écran, le
langage planétaire. Et, comme en une revanche dialectique, les contacts humains
viennent au premier plan, dans la mesure où ils apparaissent désormais avant
tout comme des facteurs de contamination ; si des pays entiers doivent s’isoler,
ce n’est plus par nationalisme mais pour éviter les foyers de viro-positivité que
les contacts directs risquent de faire naître. Une sémiotique des masques, avec
ses règles fluctuantes, fera sans doute du visage un nouveau privilège réservé à
l’intimité ou à la cérémonie à proximité réduite, et fera de l’apparition cachée,
masquée, une nouvelle condition de l’échange verbal, gestuel et émotionnel
encore mal étudiée. Dans ce nouveau contexte, le visage démonstrativement ouvert est déjà devenu un trait distinctif signalant la revendication sauvage d’une
indépendance antisociale, radicalisant l’idée de « liberté »...
Allons-nous pouvoir modifier nos systèmes collectifs, restaurer suffisamment
la planète et sortir des crises superposées sans sombrer dans des naufrages
encore pires, encore à découvrir ? Parler de crises est une manière peut-être
3 Expression de Giorgio Agamben (2016), qui proteste, en 2020, contre les nouvelles mesures
protectrices et veut privilégier la protection des formes de vie culturelles acquises (cf. Homo
sacer — L’intégrale 1997-2015, trad. M. Raiola, Paris, Seuil, 2016). Voir l’excellente lecture critique
de ce projet bio-politique par Estelle Ferrarese : « Le projet politique d’une vie qui ne peut être
séparée de sa forme. La politique de la soustraction de Giorgio Agamben », Raisons politiques,
57, 2015.
4 Les espaces en question forment ainsi un nœud correspondant, à beaucoup d’égards, à
l’ensemble lacanien des ordres symbolique, imaginaire et réel. Dans cette discussion, c’est à
l’articulation même de la sociosphère planétaire que nous nous référons, mais les instances se
répètent à toutes les échelles, jusqu’à celle de la vie et du vécu individuels.
148
trop optimiste de suggérer qu’il s’agit d’événements transitoires, alors qu’il s’agit
plutôt d’un monde tout nouveau5. On peut constater qu’il est déjà devenu commun
de sentir que le virus fait la différence entre deux mondes qui ne se ressemblent
pas beaucoup. Il y a un « avant » et un « maintenant ». Le virus est devenu un
agent révolutionnaire, l’instigateur d’une révolution mondiale potentielle dont
on ne connaît pas encore le programme. Il s’agit maintenant de savoir comment
et avec quelle encre sera écrit ce programme.
Références
Agamben, Giorgio, Homo sacer — L’intégrale 1997-2015, trad. M. Raiola, Paris,
Seuil, 2016.
Bataille, Georges, La part maudite précédé de La notion de dépense, Paris, Minuit,
1967.
Brandt, Per Aage, The Music of Meaning. Essays in Cognitive Semiotics, Newcastle
upon Tyne, Cambridge Scholars, 2019.
— Cognitive Semiotics. Signs, Mind, and Meaning, Londres, Bloomsbury, 2020.
— Les petites machines du sens. Essais de sémiotique cognitive (nouvelle version),
ResearchGate, 2020.
Ferrarese, Estelle, « Le projet politique d’une vie qui ne peut être séparée de sa
forme. La politique de la soustraction de Giorgio Agamben », Raisons politiques, 57, 2015.
Guevara, Ernesto, El socialismo y el hombre nuevo, Mexico, Siglo XXI, 1979.
Mots clefs : argent, crise, espace (écologique, social, symbolique), protection.
Auteurs cités : Giorgio Agamben, Georges Bataille, Estelle Ferrarese, Ernesto
Guevara.
Plan :
Protection
Ecologie. Les espaces
Sémiotique
5 Les révolutionnaires du XXe siècle voulaient créer un nouvel homme, un hombre nuevo (E.
Guevara, El socialismo y el hombre nuevo, Mexico, Siglo XXI, 1979). Il ne s’agit plus de cela, mais
bien plutôt de la création d’un nouveau monde. Cette nouvelle création révolutionnaire est l’effet
du battement d’ailes d’un tout petit papillon viral et n’a rien d’héroïque.
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54169
Igrejas fechadas :
rezar na pandemia ?
Rafael A. Alves
Universidade de São Paulo/FFLCH
PUC-SP, Centro de Pesquisas Sociossemióticas
Introdução
Entre muitos outros efeitos, a imposição do isolamento social destinado a diminuir a propagação do novo coronavírus teve por consequência a interrupção de
atividades que costumam reunir grande número de pessoas. Notadamente no
Brasil a partir do mês de março de 2020, crentes em geral foram impedidos de
participar fisicamente das celebrações prescritas por suas instituições religiosas.
Para os católicos, tais medidas impossibilitaram o cumprimento “presencial” da
principal de suas obrigações — participar semanalmente da missa dominical,
um rezar institucionalizado. Segundo o dicionário Houaiss, rezar é ao mesmo
tempo “celebrar”, “dizer” e “fazer”. Na missa, é, mais precisamente, celebrar
dizendo — enunciando juntos a fala sagrada —, e também fazendo — cumprindo
juntos os gestos prescritos pelo ritual. Todos juntos no mesmo espaço, ao mesmo
tempo físico e sagrado, que é a igreja. Com o isolamento, foram suprimidos, portanto, dimensões essenciais do rezar na missa, celebração constituída por um
tempo e um espaço compartilhados pela comunidade reunida dos crentes. Dai
a questão : sendo excluída a interação em copresença entre fiéis e celebrantes
num mesmo espaço-tempo, como rezar na pandemia ?
Começaremos por analisar a missa na sua forma tradicional, enquanto
experiência estésica, procurando compreender a centralidade de tal ritualização do rezar na construção da identidade do fiel católico. Procuraremos, em
seguida, depreender as estratégias de reconstrução de uma forma de interação
150
entre celebrantes e fiéis durante o período de proibição considerado. E, por fim,
tentaremos analisar nessa perspectiva um momento de oração conduzido pelo
Papa Francisco e retransmitido pelas mídias como exemplar das estratégias
de criação de um substituto do presencial no remoto, por meio da produção de
novas formas midiáticas de encenação do sensível.
1. A missa como experiência estésica
Para iniciarmos uma reflexão sobre os modos do rezar na pandemia, é preciso
estabelecer paralelos com a mesma prática tal como era realizada tradicionalmente antes das medidas de distanciamento social. Como era rezar antes de as
igrejas terem de fechar suas portas ? Quais regimes de produção de sentido eram
mobilizados nesse tipo de interação com o sagrado institucionalizado nos ritos
da missa ?
A fim de identificarmos as dimensões semioticamente mais relevantes que
condicionam o sentido da participação em uma missa tradicional, por comparação com as transmitidas remotamente, não vamos recorrer a textos que
descrevam o ritual nem proceder à analise de uma dada missa gravada antes da
pandemia. Uma gravação assim poderia oferecer somente uma visão muito parcial do vivido. Ora, o que precisamos identificar no presente caso são justamente
as dimensões vividas da experiência mesmo, tais como o sentido da copresença
com os outros fieis ou o sentir do ambiente espacial, sonoro, olfativo desse lugar
sui generis que é uma igreja. Isso, por definição, escapa a todo e qualquer vídeo.
Por essa razão, objetivando apreender os elementos estruturais que condicionam os efeitos de sentido da situação vivida dentro da igreja durante uma missa,
vamos nos basear, por pouco ortodoxo que possa parecer, em lembranças da
nossa própria experiência. Isso, evidentemente, não para evocar impressões
subjetivas evanescentes, mas focalizando-nos sobre os elementos objetivos e
analisáveis que são os componentes figurativos e plásticos dessas experiências.
Entre os fieis católicos, a celebração da missa é o ponto central da vivência da
fé. Por meio do escutar a “Palavra de Deus” (leituras bíblicas), partilhar os bens
materiais (ofertório) e consumir a eucaristia (pão consagrado) — programa geral
de toda missa — é que o batizado na Igreja Católica Apostólica Romana interage,
inteligível e sensivelmente, com o que o constrói como fiel e, paralelamente, com
o que constrói a sua fé. Esse vivido no rito, portanto, não é tomado aqui como
realidade apriorística, mas como construção interativa. É pelo modo como cada
fiel se inscreve na relação com os demais fiéis e com o padre (e com o templo)
que se criam discursivamente um espaço e um tempo próprios desse programa
de vivência do sagrado, em que o fiel vai interagir, portanto, com um construto
da sua própria fé.
Nessa articulação discursiva, também a categoria actancial — o “eu” e o
“outro” — se define e se presentifica. Trata-se, portanto, de presença como efeito
de sentido dessas relações discursivas, conforme propõe Landowski1. No caso
1 Presenças do outro, São Paulo, Perspectiva, 2002, p. 69.
151
da celebração da missa, trata-se de uma presença com alta densidade estésica,
em torno da qual se articulam formantes do plano da expressão — elementos de
uma arquitetura característica e bastante específica do templo (frequentemente
com pé direito mais alto), as cores de vitrais que projetam a luz do externo no
interno, um cheiro inconfundível de incenso e flores, sons de um coral, de uma
orquestra ou de uma pequena banda, os gestos exagerados e desacelerados do
padre no momento da consagração, destacados pelo movimento do excesso de
panos nos paramentos que cobrem seu corpo. Antes mesmo de se tornarem distintivos inteligivelmente, esses elementos e gestos concorrem para fazer sentido,
em ato, sensivelmente, no desenrolar da celebração.
Como num teatro ou num cinema, a arquitetura de uma igreja tende a destacar os atores dos quais depende mais ativamente o desenrolar da ação litúrgica.
No caso da igreja, o destaque está no altar que, como o palco do teatro ou a tela
do cinema, reclama para si todas as atenções — seja pela centralidade de sua
localização no espaço, pela maior iluminação que recebe ou pela disposição dos
bancos voltados para ele. É clara, portanto, a diferença entre os papéis a serem
exercidos por quem está no altar, destacado, e, pelo contrário, por quem ocupa
o restante da chamada assembleia. Em catedrais góticas, por exemplo, todas as
janelas são projetadas para que a luz do sol incida com maior intensidade, e por
maior período de tempo ao longo do dia, no altar, deixando a nave, onde estão
distribuídos os bancos dos fiéis, mais escura. Inevitável homologar o excesso
de luz no altar à presença de Deus e sua escassez nos bancos à falta de Deus.
A oposição entre sagrado e profano está, portanto, dada já nessa disposição do
espaço de uma igreja2.
Na nave, os bancos estão dispostos de maneira tal que os fiéis passam a
formar, sentados lado a lado, um único ator daquele enunciado missa. Não se
distinguem por suas alteridades. Pelo contrário, a identidade do conjunto de fiéis
em uma igreja lotada se define justamente pela homogeneização das diferenças
individuais desses fiéis. É verdade que seria possível identificar diferentes tipos
de fiéis que se destacam nesse corpo, mas aqui interessa essa característica
unificadora dos gestos no ritual da missa, de um modo tal que mesmo os não
iniciados passam a fazer junto imitando os gestos dos fiéis que são assíduos — por
eles contagiados3.
Em geral, a roupa de cada fiel não se destaca (pelo respeito ao sagrado, deve-se evitar o uso de peças muito coloridas ou estampadas, decotes ou shorts
que deixem ver o corpo mais do que se possa considerar aceitável), ainda que a
“roupa de domingo”, com seu requinto particular, seja tomada como apropriada
enquanto “roupa da missa”. Ao narrar uma missa, o escritor Guimarães Rosa
2 Disposição topológica que tecnicamente podemos chamar de “semi-simbólica”. Cf. J.-M. Floch
et F. Thürlemann, verbete “semi-symbolique”, in A.J. Greimas et J. Courtés (orgs.), Sémiotique.
Dictionnaire raisonné de la théorie du langage II, Paris, Hachette, 1986, pp. 203-206 ; e J.-M. Floch,
Petites Mythologies de l’œil et de l’esprit, Paris-Amsterdam, Hadès-Benjamin, 1985, p. 79.
3 Sobre a noção de presença contagiosa, cf. E. Landowski, Além ou aquém das estratégias, a
presença contagiosa, São Paulo, Ediçoes CPS, 2005.
152
anotou que “saía da gente toda ali uma vontade de respeito, um suor de paz,
de roupa nova e dia diferente (...)”4. “Roupa nova” e “dia diferente” marcam a
excepcionalidade e a solenidade da participação na missa.
Somado a esse procedimento de apagamento dos traços identitários dos fiéis,
espera-se dos que frequentam regularmente o rito uma forma de conhecimento
somaticamente interiorizado das sequencias gestuais que correspondem à cada
fase da celebração (levanta-se para ouvir a leitura do Evangelho, senta-se para
ouvir a pregação do padre, dão-se as mãos para a oração do “Pai Nosso” e, se o
corpo permitir, ajoelha-se depois de receber a eucaristia). São gestos automatizados (algumas vezes, mesmo dessemantizados) que, no conjunto, performam
como um grande e único corpo.
São diversos os modos como cada fiel pode colocar-se em relação com esse
conjunto significante e passar a integrar esse “corpo” da igreja. Está estabelecido entre os católicos uma diferença entre participar ativamente e assistir
passivamente a celebração da missa5. Semioticamente, podemos homologar tais
modos aos conceitos opostos de hábito e de rotina. Em Da imperfeição, Greimas,
ao refletir sobre a mobilização do sensível na construção do sentido, atribui o
sem sentido à repetição que caracteriza a rotina6. Reinterpretando essa proposta
de Greimas, Landowski, em Passions sans nom, opõe à repetição automatizada
da rotina o hábito, redefinido como repetição criadora de sentidos7. Se a surpresa
instala uma novidade, as repetições do hábito assumido são vividas com uma
consciência que ressemantiza o objeto a cada nova interação8.
Muitos documentos da Igreja insistem na orientação para que os fiéis participem ativamente da missa. O parágrafo 48 da Constituição Sacrosantum Concilium,
sobre a liturgia, afirma que :
(...) a Igreja com diligente solicitude zela para que os fiéis não assistam a este
mistério da fé como estranhos ou espectadores mudos. Mas cuida para que bem
compenetrados pelas cerimônias e pelas orações participem consciente, piedosa e
ativamente da ação sagrada, sejam instruídos pela Palavra de Deus, saciados pela
mesa do Corpo do Senhor e dêem graças a Deus.9
Participar pressupõe engajamento e compromisso no atuar juntos, fiéis entre
si e com o celebrante. Assistir, pelo contrário, é uma atitude inscrita numa regularidade mais ou menos automatizada na qual o sentido se perdeu. Não pretendemos aqui esgotar a descrição das marcas discursivas que distinguiriam esses
4 J. Guimarães Rosa, Manuelzão e Miguilim (Corpo de baile), Rio de Janeiro, Nova Fronteira, 2001.
5 Cf. José Antonio Pagola, Para católicos, assistir à missa não é o mesmo que participar dela, https://
domtotal.com/noticia/1452298/2020/06/para-catolicos-assistir-a-missa-nao-e-o-mesmo-queparticipar-dela/.
6 Greimas fala de significação dessemantizada. Cf. Da Imperfeição, São Paulo, Hacker, 2002, pp.
23-30.
7 Cf. “Pour l’habitude”, Passions sans nom, op. cit., pp. 149-158.
8 Ibid., p. 157.
9 Compêndio do Vaticano II, Petrópolis, Vozes, 1968 (29ª edição), p. 279 (grifos nossos).
153
dois modos de estar presente na missa, mas assumimos que são dois modos que
pressupõem a presença física, efetiva, do fiel no templo. Há alguns momentos da
celebração em que os fiéis são especialmente, e sensivelmente, mobilizados e é
fundamental a sua copresença no mesmo tempo e espaço do padre e dos outros
fiéis — explicitamente o abraço da paz, a oração do Pai Nosso e, principalmente,
o momento da comunhão.
Não há uma prescrição para que a oração do Pai Nosso seja feita de mãos
dadas, mas o gesto é muito comum e importante na construção de sentido daquele momento da missa, especialmente no Brasil. Ao ouvir do padre a frase
“obedientes à palavra do Salvador e formados por seu divino ensinamento,
ousamos dizer...”, fórmula que antecede a oração, os fiéis já estendem as mãos
uns aos outros. Há um contágio reativo entre eles e, mesmo os que não estão
acostumados a frequentar missas, dão-se as mãos para rezar. É uma oração que
traz mesmo um sentido de unidade familiar. A primeira frase, “Pai Nosso que
estais nos céus...”, coloca todos os fiéis em uma comunhão fraterna, como filhos
do mesmo “pai nosso”, e as mãos dadas reforçam expressivamente esse sentido
de união dado no conteúdo da oração.
Logo em seguida, na continuidade do rito, no gesto do abraço da paz, os fiéis
reconhecem-se a si e aos outros como partes de uma comunidade, mesmo de
uma família. Ainda que a recomendação formal da Igreja seja que se cumprimente com moderação apenas as pessoas que estão sentadas mais próximas,
não é raro ver quem circula por toda a extensão do templo distribuindo abraços
mais afetuosos. No verbal oral, o padre diz “A paz do Senhor esteja sempre convosco”, ao que os fiéis respondem, em uníssono, “o amor de Cristo nos uniu”. A
frase seguinte dita pelo padre é mesmo uma ordem, marcada por um vocativo :
“Irmãos e irmãs, saudai-vos em Cristo Jesus”.
Ponto central da celebração, o rito da comunhão é marcado por gestos eloquentes do padre, que repete os gestos de Jesus Cristo na última ceia. Tomando
para si o cálice com vinho e a hóstia, o padre ergue esses objetos lentamente e,
ao proferir a benção, eles se tornam, para os católicos, o próprio corpo e sangue
de Jesus. Tanto não se trata de uma metáfora ou de um recurso retórico para
explicitar alguma ordem de representação, que a Igreja chama esse momento
da celebração de transubstanciação. A substância vinho transforma-se na substância sangue e a substância da hóstia se transforma na substância corpo. É o
apogeu da unificação10. Ao comungar, cada fiel se alimenta do corpo literal de
Jesus Cristo e funde seu próprio corpo ao dele. O fiel, portanto, constrói em ato,
na copresença com o padre, o ponto mais alto de uma possível comunhão com
Deus. Do ponto de vista de quem tem fé, comungar é integrar-se carnalmente
com Jesus, filho de Deus.
10 Por razoes óbvias, a comunhão, esse momento da transmissão do corpo do Cristo aos fieis,
constitui por natureza o momento mais crítico do ponto de vista das transmissões midiáticas da
missa. Contrariamente ao que pode advir na ficção literária, a hóstia não pode passar “do outro
lado da tela” ! É também neste ponto que a Igreja se posiciona contrariamente à possibilidade
de participação na missa por meio dos meios de comunicação — falta o que é mais central no
rito, ou seja, a comunhão de fato entre fiel e Deus por meio do consumir a eucaristia.
154
Uma igreja, como edifício, é, por si, uma construção que reitera figurativamente um caráter transcendental — as torres que culminam no crucifixo e apontam para o alto, o formato e o cromatismo especial da fachada que se destacam
nos cenários urbanos, a centralidade da localização (pensemos nas igrejas que
ficam na praça principal das cidades, e que se tornam o ponto de referência
para um fazer social). Além disso, o edifício de uma igreja deve ser dedicado
exclusivamente ao uso do serviço religioso. Isso se faz por meio de uma benção
especial, que só pode ser presidida por um bispo, na qual as paredes do templo
são ungidas com óleo abençoado. O altar, local em que se renova o sacrifício de
Cristo, recebe atenção especial nessa celebração. Tais procedimentos tornam
aquele espaço um espaço sagrado próprio para a realização dos ritos.
Rezar na igreja tem, portanto, uma configuração própria e instala um percurso de interação fortemente acentuado — é na igreja que estão reunidos os
elementos próprios que possibilitam uma experiência de viver o sagrado inteligível e sensivelmente. Do lado do “inteligível”, é por um procedimento de leitura
que o fiel compreende várias figuras dispostas no templo — o altar centralizado,
a cruz, algumas imagens de santos que tem importância para aquela comunidade específica. Durante a missa, esses elementos simbólicos também estão
fortemente presentes, notadamente nos próprios gestos do rito que se ligam
a uma memória que constrói um efeito de tradição. Mas para além da leitura
possível desses elementos que têm uma significação previamente codificada, o
fiel presente em uma igreja tem a oportunidade de apreender sentidos outros ao
interagir sensivelmente com o edifício. Enquanto ambiente, o edifício se impõe
também como um “corpo”. Imediatamente, ou seja, sem necessidade de conhecimento de algum código de leitura, ele faz sentido por sua simples presença11.
As grandes dimensões que as igrejas frequentemente tem impõem ao fiel uma
consciência da sua pequenez e finitude diante das “coisas de Deus”. Greimas
já apontava para esse caráter julgador das linguagens do divino em relação ao
humano, afirmando que
(...) o sagrado finda por subjugar o cotidiano narrativizado ou narrativizável, por
quebrar seu ritmo “natural” de duas maneiras : transcendendo-o ou sustentando-o,
afirmando o frenesi do mundo ou insinuando a anulação do sujeito.12
De fato, participar da celebração dominical da missa na igreja rompe o ritmo
cotidiano do sujeito, suspendendo-o e o isolando do resto do mundo.
O sonoro e o olfativo de uma celebração corroboram esse deslocar-se do
mundo. Os cânticos em uma missa são colocados de modo tal que conduzem o
sujeito em oração numa projeção corporal que facilita a realização do programa
exigido em cada parte do rito. Nos momentos de louvor, a música é festiva e faz o
corpo mexer-se também festivamente ; nos momentos de contrição, as músicas
11 Sobre a diferença entre significação e sentido, cf. E. Landowski, Antes da interação, a ligação,
São Paulo, Edições CPS (Documentos de Estudo, 8), 2019, p. 25.
12 Da Imperfeição, op. cit., p. 87.
155
tendem a ser mais melódicas e lentas, colaborando para uma postura de reflexão
e submissão do sujeito ao sagrado. Pelo olfato, o perfume de incenso e flores
característico das igrejas também é de uma ordem diferente da do cotidiano do
sujeito.
A articulação dessas expressividades — dimensão exagerada que desreferencializa o sujeito em relação ao seu corpo (no Mosteiro São Bento, no centro de São
Paulo, por exemplo, um conjunto de imagens em tamanho natural que retrata a
crucificação de Jesus dá a impressão de ser bem menor, em função da distância
a que está colocado em relação aos fiéis), sonoridade e odores que suspendem
ou ao menos diminuem a percepção do sujeito em relação ao resto do mundo,
acentuando o seu estar presente ali naquele instante — explica a proposição da
missa como experiência estésica.
Quando, em meados de março, a Justiça de diversas cidades e Estados
brasileiros determinou a proibição da presença física de fiéis em celebrações
religiosas, a Igreja Católica se viu diante de um dilema teológico-moral : como
garantir a manutenção da identidade dos fiéis católicos, tão intimamente ligada
à copresença em comunidade, sem descuidar da saúde dos outros ? Seria possível
midiatizar essa experiência do rezar como vivência do sagrado ?
2. A missa midiatizada
Não é de hoje, nem é consequência da pandemia, que missas são transmitidas pelos meios de comunicação. Começou com o rádio, passou para a TV e atualmente
está, também, nas redes sociais. O tema envolve uma questão litúrgico teológica
também antiga : qual a validade de uma missa acompanhada pela mídia, em
que os fiéis não tem possibilidade de comungar ? Em geral, considera-se a missa
transmitida válida apenas como recurso para auxiliar na evangelização. Sem
possibilidade de comunhão, trata-se de uma missa inválida para o fiel, que não
cumpre seu preceito semanal (o dever participar da missa aos domingos imposto
a todo católico batizado). Na Enciclopédia da Eucaristia, o teólogo Arno Schilson
assume ser possível uma “participação de alguma qualidade do espectador (crente)
na transmissão de uma celebração eucarística”13. Não se trata, portanto, da participação com a qualidade plena, mas de parte da qualidade. Voltaremos a isso.
Estendendo a reflexão que Schilson faz sobre a transmissão da missa pela
televisão e pelo rádio também à transmissão pela internet, compreendemos que
todos esses dispositivos...
(...) tem a particularidade de poder ultrapassar o tempo e o espaço, sendo assim
[capazes] de transformar fundamentalmente as condições da comunicação
humana fundada na presença física imediata [e sendo capazes] de transmitir
ultrapassando os limites do espaço e de alterar o tempo por uma difusão diferida.14
13 Cf. A. Schilson. “A missa na televisão e na rádio”, in M. Brouard (org.), Eucharistia : Enciclopédia eucarística, São Paulo, Editora Paulus, 2006, p. 726. (Grifo nosso).
14 Ibid., p. 726.
156
Do ponto de vista semiótico, importa investigar quais as características
dessa capacidade de ultrapassar o tempo e o espaço, como essas possibilidades
instauram novas formas de interação e como essas novas formas engendram
significações e/ou sentidos.
Em primeiro lugar, o que se tem na missa midiatizada ? Uma tela, diante da
qual o fiel passa a ser, necessariamente, espectador15. Há no mínimo dois níveis
de enunciação — o primeiro refere-se ao da missa em si, celebrada pelo padre
no espaço da igreja. O segundo é o da mídia que veicula tal missa. Entendemos,
desde logo, que o efeito de presença será tanto mais efetivo para o fiel espectador
quanto mais o enunciador de um desses níveis levar em consideração o enunciatário instalado do outro lado da câmera.
O fiel espectador interage com esse segundo nível enunciativo por meio das
imagens em movimento e do som. Consideramos neste estudo transmissões
de missas realizadas pelo Facebook sem incluir os comentários que alguns
internautas deixam nos vídeos durante as transmissões. Tais comentários
podem ser tomados como uma das interações possíveis com a missa midiatizada,
a interação discursivizada e prescrita pela rede social, mas que está já num
outro nível de enunciação, em que há uma transitividade mais explícita entre
enunciador e enunciatário16. A própria Igreja assumiu a complexidade dessa
comunicação ao afirmar que :
O caráter interativo e bilateral da internet já está ofuscando a antiga distinção entre
aqueles que comunicam e os destinatários da comunicação, e dando forma a uma
situação em que, pelo menos potencialmente, cada um pode desempenhar ambas
as funções.17
Ana Claudia de Oliveira propõe depreender as marcas que o enunciador deixa no discurso como índices de um caminho possível de interação com aquele
objeto :
Com os usos dos sistemas, ou linguagens, uma série de escolhas são realizadas
para dizer, mostrar, a organização do discurso. O processo comunicacional
15 Seria tema igualmente relevante, e que aqui deixaremos de lado, uma reflexão a partir do
ponto de vista do padre celebrante. No lugar dos fieis, o que ele tem sob os olhos a não ser,
no meio de uma igreja vazia, somente uma câmera e uns técnicos ? Nem sequer a imagem de
três ou quatro interlocutores numa tela de computador, como acontece com o professor dando
um curso a distância. Não apenas pelos fieis mas pelo padre também, portanto, se coloca essa
questão : como rezar em tais condições ?
16 Ana Claudia de Oliveira propõe homologar os regimes de sentido e risco de Landowski a
interações que se manifestam já no nível discursivo do percurso gerativo de sentido. Ela divide
essas interações entre intransitivas (sem possibilidade de intercâmbio das funções de enunciador e enunciatário) e transitivas (em que enunciador e enunciatário trocam de papéis numa
dinâmica em ato). Cf. A.C. de Oliveira, “As interações discursivas”, in id. (org.), As interações
sensíveis. Ensaios de sociossemiótica a partir da obra de Eric Landowski, São Paulo, Estação das
Letras e Cores/CPS, 2013, pp. 235-249.
17 Documento “Igreja e internet”, do Pontifício Conselho para as Comunicações Sociais, 22 de
fevereiro de 2002 (https://cutt.ly/XjwRe7g). (Grifos nossos).
157
instaura percursos do sentir o sentido, assim como percursos de articulação lógica
dos elementos integrantes (...) da significação18.
O uso dos meios audiovisuais para a transmissão da missa via internet
instala percursos possíveis de interação nesse nível mesmo e passa por certas
estratégias daquele enunciador na mobilização de seu enunciatário. Trata-se,
portanto, de compreender como as estratégias de uso do audiovisual inscrevem
um determinado tipo de fiel.
Ao analisar as formas da propaganda populista, Landowski mostra como,
nesse contexto, as estratégias do contágio sensível (que, em princípio, remetem
ao regime de ajustamento19) servem enquanto “programas de uso” colocados ao
serviço de um “programa principal” mais abrangente, da ordem da manipulação (“fazer votar” em tal direção). Dai a fórmula “manipular por contágio”20. Em
alguns casos, um tal processo pode se dar numa relação de copresença física
face a face direta entre candidato e eleitores, tal como acontece por ocasião de
comícios organizados durante uma campanha eleitoral. Mas, na sua imensa
maioria, os cidadãos nunca encontraram de perto, “em carne e osso”, nenhuma
das grandes figuras públicas do mundo político.
Entretanto, apesar disso, todos os “conhecem”, “sentem” o “jeito” deles, seu
modo de falar e se comportar, como se fossem familiares mais próximos. Ora,
isso se dá exclusivamente por meio das telas de TV ou de computador, que, de
fato, permitem a cada um, a cada espectador da mídia, apreender as mesmas
qualidades plásticas características dos homens públicos — o tom, o ritmo, a hexis
corporal característica de cada um deles — que são susceptíveis de contagiarem
os participantes como em um comício. Isso significa que o “contágio” sensível
não se limita a casos de contato imediato. Ele transita também pela mídia, uma
vez que sua tecnologia seja suficientemente sofisticada para permitir perceber o
essencial dessas qualidades estésicas em jogo na copresença direta.
Partindo do princípio de que é possível que interações mediadas pela tela
do computador mobilizem o sensível por meio das suas qualidades plásticas,
temos de distinguir teoricamente, para ambos os tipos de relação — presencial
ou remota — estabelecida com a celebração, modos de acompanhamento basicamente distintos. Como já apontamos, o fiel presente na igreja pode acompanhar
a missa de dois modos diferentes. A sua presença efetiva (e só ela) lhe permite
participar ativamente, no sentido de co-atuar num face a face direto com o celebrante, os outros fieis e o ambiente (presença realizada). Mas a sua presença
factual, física, não exclui a eventualidade dele se limitar em assistir passivamente,
num acompanhamento sem fervor nem envolvimento, “descomprometido” em
relação com o aqui-agora da celebração — quase como se ele não estivesse aí
(presença virtualizada). Por outro lado, embora a participação ativa, no sentido
18 “As interações discursivas”, art. cit., p. 235.
19 E. Landowski, Interações arriscadas (2005), São Paulo, Estação das Letras e Cores/CPS, 2014,
pp. 246-260.
20 Cf. E. Landowski, “La politique-spectacle revisitée : manipuler par contagion”, Versus, 107, 2008.
158
concreto que acabamos de indicar, seja por definição excluída para o fiel remoto que acompanha a missa apenas olhando uma tela, fica para ele, contudo, a
possibilidade de assistir não passivamente à liturgia, isto é, com fervor, envolvendo-se sensivelmente com a celebração, mesmo que à distância e sem contato.
Nesse sentido, tanto a audiência remota quanto a presença efetiva podem ser
“engajadas”, cada uma a seu modo. Mas ainda fica uma última possibilidade : do
mesmo modo que o fiel fisicamente presente na igreja pode ficar mentalmente
“alhures”, seguindo a celebração de modo desatento (assistindo passivamente),
o fiel remoto arrisca — ainda mais, provavelmente — participar não ativamente,
olhando a tela do computador ou da TV e, neste sentido, “acompanhando a missa”, com certeza, mas de modo distraído, descomprometido, como se fosse um
espetáculo qualquer.
O seguinte esquema (que inclui alguns elementos adicionais que serão justificados mais adiante) interdefine essas posições :
Estar presente na igreja :
presença efetiva
Participar ativamente
Presença realizada
O fiel engajado
Assistir passivamente
Presença virtualizada
O fiel desatento
Acompanhar
a missa
com fervor :
um “hábito”
Acompanhar
a missa
sem fervor :
uma “rotina”
Assistir não passivamente
Audiência engajada
O fiel interativo
Participar não ativamente
Audiência descomprometida
O fiel espectador
Estar presente pela mídia :
audiência e efeitos de presença
Antes da pandemia, a missa transmitida era apenas a missa regular, celebrada para os fiéis presentes no templo, com câmeras que veiculavam a celebração
como um enunciado inteligível a ser lido pelo fiel enunciatário presente pela
mídia. Não havia preocupação, no nível da enunciação do padre e nem no nível
da enunciação da mídia, com esse fiel espectador ausente do templo, mas presente na celebração — o padre celebrava para o fiel presente na igreja e a câmera
apenas registrava a ação com um efeito de narração em terceira pessoa. Com a
imposição do isolamento social, a missa transmitida passou a ser para o fiel a
159
única possibilidade de participar da missa — de participar, ou apenas assistir ?
Isso é a questão crucial que vamos agora tentar compreender.
Houve um movimento grande por parte da Igreja para encontrar caminhos
de oferecer as celebrações durante esse período de fechamento. Algumas
transmissões seguiram sendo apenas a colocação em vídeo da missa que estava
sendo realizada para um público presente na igreja — auxiliares, outros padres,
coroinhas. Em tais celebrações, o fiel enunciatário, agora instalado como espectador, encontra-se na posição de um receptor discursivamente passivo. Ele não é
convocado a interagir, nem a rezar junto propriamente dito. Ele está convidado
a assistir sem participar ativamente. São inúmeros os exemplos desse procedimento, que seguiu ativo na pandemia. Em alguns casos, o enquadramento faz
ver que o padre celebra para um grupo reduzido de fiéis presentes na igreja. Em
outros, o foco está no padre, que segue, no entanto, celebrando como que para
o vazio. Em todos esses casos, não há, no enunciado da missa ou da mídia que a
transmite, nenhum elemento capaz de instalar um fiel que possa ser mobilizado
a rezar junto. Esse fiel é apenas espectador.
Por outro lado, muitas paróquias adaptaram as transmissões prevendo a presença dos fiéis do outro lado da câmera. Tomamos como exemplo os procedimentos empreendidos por algumas paróquias brasileiras para compreender quais
estratégias possibilitam esse efeito de presença que se configura por um assistir
não passivamente essas celebrações. Já em 21 de março, apenas um dia após a
proibição da presença de fiéis durante as celebrações no Estado de São Paulo,
o padre da Paróquia Nossa Senhora do Bom Parto (São Paulo, capital), celebrou
uma missa que foi improvisadamente transmitida pela página da paróquia no
Facebook21. A improvisação pode ser verificada de modo bastante explícito na
figuratividade dos recursos audiovisuais usados de maneira amadora — o cenário da celebração não está inteiramente enquadrado no vídeo, com a imagem
projetada na vertical (uma marca de que a gravação era feita por um smartphone)
recortando ora parte do altar, ora parte de um outro padre que concelebrava. As
imagens são oscilantes, com momentos de aproximação e distanciamento do
celebrante.
Olhando diretamente para a câmera e instalando um enunciatário em copresença, numa relação eu-tu, ainda que mediada, o padre inicia o vídeo circunscrevendo o momento histórico : “Cumprindo ordem judicial de não celebrar a
missa para o público, estamos aqui na capela da Paróquia Nossa Senhora do
Bom Parto, ao vivo, para celebrar essa eucaristia”. Em seguida, ele lê algumas
intenções recebidas com pedidos de oração, entre elas a de uma moradora próxima da paróquia, “falecida vítima do coronavírus”. Dando nome a uma vítima
da epidemia, o discurso mobiliza e faz acender o sinal de alerta num momento
em que as pessoas ainda demonstravam maior preocupação com a doença. Na
sequência da fala, antes de dar início de fato à missa, o padre explica a presença
dos outros dois padres na celebração (um deles é o que está responsável pela
21 Ver em https://cutt.ly/ch64dM5.
160
filmagem) e do leigo que faria a parte do canto (todos vivem na mesma casa
paroquial e estão tomando “as precauções conforme as orientações dadas pela
força sanitária e política do Brasil”).
Ele lamenta o fato de não poder estar “junto de vocês, juntos da nossa comunidade”, explicitando, num primeiro plano, a relação eu-tu já mencionada, mas
acrescentando um componente afetivo ao especificar quem são os fiéis previstos
como enunciatários daquela celebração — não quaisquer fiéis, mas aqueles da
“nossa comunidade paroquial”. Manter esse vínculo comunitário é tão fundamental que o padre reitera que as celebrações online são “uma maneira de nos
aproximarmos e estarmos juntos como uma única família, uma única casa,
a Igreja, casa de todos”. Para iniciar a celebração, o padre chama o “canto de
abertura”. É possível ouvir o toque do violão e a câmera se distancia do celebrante, revelando uma visão mais ampla da capela. Vê-se, então, a presença de um
homem tocando o instrumento de cordas ao lado esquerdo do padre.
O vídeo tem pequenas falhas aparentemente causadas por problemas de conexão da internet. Num momento da transmissão, quem opera a câmera aciona
inadvertidamente a função selfie e deixa-se flagrar com parte do rosto cortado.
De volta à espacialização do local da missa, com a imagem mantida num enquadramento aberto, é possível ver detalhes daquela capela : trata-se de uma igreja
menor (não é o templo principal da paróquia), com um pé direito baixo. Esse foi
um procedimento usado com bastante recorrência pelas paróquias brasileiras
analisadas — transmitir a missa não na grandiosidade do templo principal, mas
em alguma capela menor da própria igreja. Tal recurso contribui para que o fiel
que acompanha a missa pela internet tenha uma sensação de maior proximidade
com tal celebração.
Na capela escolhida pela Paróquia do Bom Parto, é possível identificar um
altar rústico de madeira que tem como fundo um painel de azulejos dourados. O
chão traz um elemento de grande destaque : incrustrado no piso, sob a proteção
de um vidro e com iluminação própria, um enorme crucifixo de madeira com
a figura de Jesus pregado nele. A plasticidade de tal peça será usada ao longo
da celebração por quem conduz a transmissão — em momentos que exigem
silêncio e oração, a câmera permanece enquadrando o rosto do crucificado de
madeira.
Não há uma preocupação em mostrar a espacialidade da igreja como excepcional. Mesmo que em alguns momentos a câmera focalize o crucifixo incrustado
no chão — um elemento que chama atenção esteticamente —, os enquadramentos
amadores não estabelecem uma relação sensível com os fiéis instalados naquele
enunciado. Se o visual fica deficiente, em compensação, o sonoro do canto de
entrada contribui para que o fiel espectador entre em conjunção com aquele
momento do rezar institucionalizado. O fato de usar os recursos enunciativos do
audiovisual de maneira estratégica, levando em consideração a presença de um
fiel espectador, faz com que tal celebração tenha um componente de mobilização
sensível do enunciatário — que é, inclusive, convidado a participar ativamente
da missa em diversos momentos.
161
Essa preocupação com a presença de um fiel espectador do outro lado da câmera é o traço discursivo que melhor projeta o efeito de interatividade. Esse mecanismo fica bastante evidente na missa transmitida por outra paróquia da capital
paulista, a Santo Antônio de Vila Mazzei, no dia 22 de março22. Logo no início da
transmissão, o padre olha diretamente para a câmera — ou seja, diretamente
para o enunciatário daquela missa transmitida — e explica que a celebração
remota é uma forma de cuidado com a vida das pessoas. Em seguida, ele pede
que os fiéis compartilhem o link daquele vídeo e convoquem os conhecidos para
também acompanhar a missa e, antes mesmo de iniciar a celebração, passa a ler
uma série de orientações da Conferência Nacional dos Bispos do Brasil (CNBB)23.
São prescrições que manipulam os fiéis a realizarem ações de preparação para
a missa, algumas mais abstratas — por exemplo, “preparar a mente”, pois “não
é uma transmissão qualquer” e “preparar o teu espírito”, para entrar no clima
como se estivessem entrando numa igreja — e outras mais concretas — como
“preparar teu corpo”, sugerindo que os fiéis se levantem da cama e se vistam
adequadamente, e “preparar a tua casa”, com indicação de que seja arrumada
uma mesa com toalha, vela, crucifixo e imagens de santos.
Em uma série de trabalhos em que problematiza os modos de presença
durante as transmissões ao vivo da televisão, Yvana Fechine mostra como a
simultaneidade do tempo compartilhado entre enunciador e enunciatário nas
transmissões ao vivo faz sentido na caracterização muito específica desse tipo
de transmissão24. Nas transmissões da missa pelo Facebook, a única marca discursiva que indica que o vídeo é o da transmissão de algo que está acontecendo
naquele mesmo tempo é uma espécie de carimbo vermelho com a expressão
“ao vivo” que fica no canto superior esquerdo da tela. É verdade que a própria
Igreja tem regras que orientam para que a missa seja sempre transmitida ao
vivo, nunca gravada. No Facebook, no entanto, as transmissões ao vivo podem
permanecer disponíveis para que os internautas assistam quando quiserem.
Tais gravações não podem ser editadas e ficam disponíveis exatamente como
foram transmitidas. Gerados a partir de uma transmissão ao vivo, tais vídeos
permanecem como um simulacro do “ao vivo”.
No momento mesmo em que se está ocorrendo a celebração, o fiel internauta
pode construir um simulacro de presença mais palpável. Em tais casos, a sua intenção de oração é “compartilhada”, naquele mesmo tempo, pelo padre que está
celebrando, de tal modo que se pode projetar um efeito de sentido de efetividade
e concretude de que aquela intenção está sendo “levada em conta” pelo padre.
22 Disponível em https://cutt.ly/8h64r77.
23 Trata-se, na verdade, de um conjunto de dicas organizado pela Diocese de Jundiaí, interior
do Estado de São Paulo, republicado pelo site da CNBB. Cf. https://cutt.ly/bjqr4m1.
24 Cf. Y. Fechine, Televisão e presença. Uma abordagem semiótica da transmissão direta, São Paulo,
Estação das Letras e Cores-CPS, 2008 ; id., “Ainda faz sentido assistir à programação da TV ?
Uma discussão sobre os regimes de fruição na televisão”, in A.C. de Oliveira (org.), As interações
sensíveis, op. cit. ; “Interações discursivas em manifestações transmídias”, in Y. Fechine et al.
(orgs.), Semiótica nas práticas sociais. Comunicação, artes, educação, São Paulo, Estação das Letras
e Cores/CPS, 2014.
162
Mas tal sentimento pode ser igualmente construído se o internauta assiste inadvertidamente uma celebração gravada sem saber que ela é gravada. Como as
marcas discursivas mostram a celebração como se fosse ao vivo, com exceção da
falta do carimbo “ao vivo”, parece-nos que, do ponto de vista da construção do
efeito de presença, não tem grande relevância a celebração estar sendo de fato
ao vivo ou apenas aparecer como sendo ao vivo.
Num outro movimento de estratégias para oferecer as celebrações aos fiéis
impedidos de estarem presentes fisicamente nas igrejas, algumas paróquias
passaram a transmitir as missas tendo como cenário o quarto ou a sala de estar/
TV das casas dos padres. Com um altar improvisado, tais missas convidam o
fiel, além de rezar, a entrar na intimidade dos celebrantes e conhecer uma parte
dela. Na celebração transmitida no dia 27 de março, por exemplo, o padre da
Paróquia Nossa Senhora do Bom Parto estava na sala da sua casa — o que se
revela pelos móveis que compõem a cena. No início da transmissão, ele usa
alguns minutos para explicar a origem das imagens colocadas ao fundo do altar
montado provisoriamente naquele ambiente. A câmera acompanha o movimento de suas mãos, que vai destacando vários objetos, notadamente uma fotografia
em que o padre aparece com uma família negra e um pote de vidro em que está
depositada areia do local onde foram martirizados os protomártires do Brasil25.
Outras paróquias recorreram a mecanismos e estratégias parecidos. É bem
provável que muitos fiéis não se deixem mobilizar e também assistam distraidamente a essas missas em que o celebrante enuncia-se preocupado com a
efetividade da “presença” do fiel enunciatário do outro lado da tela. Mas como
explicamos anteriormente, nossa preocupação é identificar qual é a figura do
“enunciatário modelo” (lembrando a expressão de Umberto Eco26), tal como a
constroem as escolhas discursivas do enunciador. Ao projetar-se como um eu, o
padre se relaciona diretamente com um tu, ou seja a figura do fiel instalada no
enunciado e construída por ele. Não se trata do padre mesmo ou do fiel de carne
osso que pode assistir a missa, quer compenetrado, quer apenas deixando a tela
ligada enquanto realiza outros afazeres, mas desse sujeito semiótico complexo
que é forjado no próprio discurso.
Recorrendo ainda a outra estratégia discursiva, a Paróquia São Roque de
Taquarituba, município do interior de São Paulo, foi das primeiras a lançar mão
da impressão em tamanhos grandes de fotografias enviadas pelos fiéis. Já no
dia 20 de março, antes mesmo de os clubes de futebol comercializarem “totens”
para ocupar arquibancadas vazias, a referida igreja transmitiu uma celebração em que, no momento do salmo, a câmera circulou entre os bancos vazios
mostrando a “presença” dos fiéis, simulada nas fotografias impressas. Antes de
a transmissão mostrar as imagens, o padre explicou que era uma forma de as
pessoas sentirem-se em comunhão física com a paróquia27.
25 Sobre os protomártires, ver https://cutt.ly/qjqenZ5.
26 Sobre “leitor modelo”, cf. U. Eco, Lector in fabula (1979), São Paulo, Perspectiva, 1988.
27 Vídeo disponível em https://cutt.ly/yjwSx2b.
163
Na missa celebrada na Quinta-feira Santa, 9 de abril, dia em que os padres refazem o gesto de Jesus de lavar os pés dos discípulos, a Paróquia Nossa Senhora
do Bom Parto também fez uso de fotografias, que foram dispostas ao redor do
altar para figurativizar os fiéis enunciatários daqueles ritos transmitidos pela
internet. Sobre a iniciativa, o padre explicou :
Rezamos e celebramos aqui e vocês participam conosco. Saudável ideia foi a ideia
de convidá-los pelas redes sociais, vocês, os membros aderentes da Paróquia Nossa
Senhora do Bom Parto, a enviarem suas fotografias e nós as pusemos aqui ao redor
do altar, ao redor dessa mesa sagrada, já que não podemos estar tão juntos, a não ser
por mecanismos que nós adaptamos o uso justamente para essa celebração, trazer
a imagem de vocês e de quantos mais para as próximas celebrações quiserem e,
assim, nos sentirmos bem próximos, bem juntos uns dos outros.
Assim como na paróquia de Taquarituba, a transmissão mostra os detalhes
das fotos enviadas de maneira tal que é possível aos fiéis reconhecerem-se naquelas imagens dispostas ao redor do altar ou nos bancos. É um dispositivo de
ordem simulacral que, supostamente, recoloca o fiel no espaço físico do padre.
Há obviamente nesta “astúcia” — neste “fazer de conta” — algo quase infantil,
que, porém, por falta de outra solução, talvez seja uma resposta mínima à demanda de “presença” sob sua forma mais ingênua.
Fotografias dos fiéis ocupam os bancos vazios da Paróquia São Roque
de Taquaritiba, no interior de São Paulo. (Foto de divulgação da paróquia).
Parece ser essa ilusão que o padre da Bom Parto tenta reforçar ao estabelecer
um paralelo entre, por um lado, a situação enunciva da qual ele fala (a dos judeus
martirizados) e a situação enunciativa, aquela vivida pelos seus destinatários do
momento presente da celebração :
164
A primeira leitura de hoje para nós se tornou ainda mais familiar porque judeus na
escravidão do Egito trancaram-se em casa e pintaram com sangue do cordeiro os
umbrais das portas das suas casas para que o anjo da morte quando passasse, devorador, poupasse quem naquela casa marcada estivesse. E nós estamos em casa
para nos poupar também, pessoal e coletivamente.
O objetivo dessa construção é explicitamente incentivar os fieis a se relacionar com aquela missa de um modo ativo e dinâmico, ou seja passar da posição
de espectador passivo a espectador interativo, de um crente que participa. Mas
antes do crer religioso (que talvez não precise de tais simulacros), tal estratégia pressupõe um “crer” de ordem bem diferente, que se assemelha ao crer de
qualquer espectador no teatro ou no cinema, que consente em entrar no jogo da
ficção. Sabe-se que é ficção, e porém entra-se no jogo, acreditando por um momento (ao menos pela duração do espetáculo) no que se reconhece como sendo
pura fantasia ou fantasma. Fica por se perguntar até que ponto tal procedimento, com seu caráter deliberadamente simulacral, funciona no presente caso, em
que além de crer na verdade pretendida de algum relato enunciado, trata-se, em
suma, de crer na própria presença dentro de um espaço fictício. Até que ponto o
dispositivo consegue fazer os enunciatários entrarem num tal jogo ?
Um último procedimento, encontrado com menor frequência, é a inclusão
dos fiéis no próprio enunciado da missa por meio de videoconferência28. Nessa
modalidade, o fiel entra na transmissão para fazer as leituras e os cânticos da
missa diretamente da sua casa e sua imagem é compartilhada na mesma tela
que a do celebrante. É mais um recurso que simula a presença do fiel que acompanha a missa pela internet, criando um efeito de mais dinamicidade uma vez
que esse fiel pode se reconhecer naqueles que aparecem no vídeo.
No esquema introduzido mais acima já apareciam, no eixo inferior, os dois
modos de acompanhamento que resultam dos efeitos de presença que a tecnologia
atualmente oferece para suprir a impossibilidade de presença efetiva. Tanto
no polo da “presença efetiva” quanto naquele dos “efeitos de presença”, articulam-se modos de interação que se apresentam seja como “rotina” — repetições
automatizadas e desprovidas de significação —, seja como “hábito”, repetições
conscientes e desejadas porque criadoras de novas possibilidades de sentido.
Participar da missa pressupõe o compartilhar ativo do espaço e do tempo entre
o padre enunciador e o fiel enunciatário. Constrói-se aí o papel do fiel engajado,
que aproveita todas as condições inerentes à missa na igreja. Em oposição a ele
está a figura do fiel desatento, cuja participação rotineira na missa dessemantizou
os gestos do rito. Ele assiste passivamente a tudo.
Fora da participação ativa, no eixo dos subcontrários (o dos “efeitos de presença” gerados pelo acompanhamento midiatizado), está a figura do fiel espectador instalado pela missa enunciada em terceira pessoa : o fiel apenas assiste
28 Exemplo dessa utilização pode ser verificado na transmissão da missa da capela do Colégio
La Salle São João, em Porto Alegre (https://cutt.ly/FjwC2Ei) e, também, na transmissão da missa de encerramento do acampamento promovido pela Associação Missionária Amanhecer na
cidade de Gravatá, no Pernambuco (https://cutt.ly/9jtiu6P).
165
à distância o que se passa num lá da igreja. Ao contrário, quando a negação é
a da passividade do assistir (e não mais a do aspecto ativo do participar), pode
aparecer a figura do fiel interativo. Nesse caso, o fiel que acompanha a missa
remotamente encontra-se efetivamente mobilizado pelas qualidades plásticas
do ritual midiatizado, qualidades capazes de incentivá-lo a construir o sentido
em ato, na relação com o rezar do padre. A produção de um tal efeito de presença
por detrás da tela supõe, da parte do produtor da transmissão, um uso de grande
qualidade técnica dos recursos tanto estéticos quanto estésicos do audiovisual,
bem como de astúcias enunciativas bem pensadas.
3. A benção na praça vazia
Olharemos agora para um outro modo de rezar mais específico e excepcional,
fora da missa, mas ainda institucionalizado. Um rezar que se manifestou como
súplica — pedido — a Deus pelo fim da pandemia e que foi, desde o início, pensado
para ser um rezar midiatizado.
Papa Francisco caminha sozinho a praça São Pedro, em Roma, vazia, no dia 27 de março de
2020, durante benção Urbi et Orbi extraordinária pelo fim da pandemia
(Vídeo completo em https://cutt.ly/JjwBO1N)
Apesar de, no nível da ação desse rezar, não ser possível depreender a
instalação direta de uma relação eu-tu entre enunciador e enunciatário, no nível
da organização das linguagens da mídia que veiculou tal rezar, no entanto, há
uma forte preocupação com esse enunciatário implícito por detrás das telas : é
para ele e, sobretudo, com ele, em primeira e última instância, para quem o Papa
rezava — ainda que, no nível do discurso, Francisco não se dirigisse diretamente
a esse fiel previsto. Trata-se da transmissão pelo Youtube do canal Vatican News
166
em português do “Momento extraordinário de oração em tempo de pandemia
presidido pelo Papa Francisco”, com a benção Urbi et Orbi29. Escolhida pelo jornal
O Estado de S. Paulo como “uma das cenas mais icônicas destes novos tempos”30,
a imagem do Papa Francisco cruzando, sozinho e com passos frágeis, a praça
São Pedro vazia, em Roma, num fim de tarde chuvoso, marcou simbolicamente
o início das medidas mais severas de isolamento social. Era 27 de março de
2020, e as pessoas ainda conheciam muito pouco ou quase nada sobre o novo
coronavírus. As quarentenas compulsórias determinadas por governos de
diferentes países já começavam a transformar cenários famosos de grandes
cidades do mundo, que passavam a mostrar-se vazios. Ao substituir a visão de
ruas e praças geralmente lotadas pela da ausência de qualquer movimento de
pessoas, essas cenas explicitam, por assim dizer, a figurativização espacial da
fobia do contato, do medo da contaminação.
O momento protagonizado pelo Papa solitário projeta-se, ao mesmo tempo,
como representativo desse distanciamento social compulsório e como ruptura
do medo do contágio, figurativizando a esperança expressa no ato de Francisco
que, apesar da idade, sai do seu próprio isolamento e reza pela fim da enfermidade que assola o mundo. Ao anunciar, alguns dias antes, que conduziria tal
“momento de oração” pelo fim da doença, Francisco afirmou que gostaria de
“responder à pandemia do vírus com a universalidade da oração, da compaixão, da ternura”31. Nesse convite, feito durante tradicional oração dominical do
Ângelus já reconfigurada — no lugar do Papa na janela abençoando o povo na
praça, viu-se Francisco “enjaulado”32 na biblioteca do Palácio Apostólico, sem a
presença do povo —, ele exortou “todos a participar espiritualmente [da benção]
através da mídia” (grifo nosso).
O convite desse rezar “através da mídia” é exemplar da reconfiguração forçada que a Igreja Católica precisou empreender em suas práticas de vivência da
religiosidade que, em princípio e por natureza são, como procuramos mostrar
ao longo deste estudo, essencialmente coletivas e presenciais. Diferentemente
de outras tradições, que promovem uma experiência mais individual da fé, a
prática católica valoriza o aspecto comunitário da vivência religiosa enquanto
ritual compartilhado no espaço de uma igreja. Isso remonta à convivência dos
apóstolos relatada nos evangelhos.
A benção Urbi et Orbi (ou seja, à cidade de Roma e ao mundo, em latim) é
uma oração especial que só pode ser concedida pelo Papa ordinariamente em
três ocasiões — logo após sua eleição, ao fim de um conclave, na Páscoa e no
Natal. Por meio dessa benção, os fiéis que cumprem alguns requisitos prescritos
29 Vídeo da transmissão disponível em https://cutt.ly/ZjrnT1j.
30 Em “Retrospectiva 2020”, edição de 27 de dezembro de 2020, Caderno Especial, p. A.
31 Texto completo do discurso disponível em https://cutt.ly/Fg5AdWE.
32 Expressão usada pelo próprio Papa quando precisou, no início de março, mudar seus compromissos na praça para o formato de videoconferências transmitidas a partir da biblioteca do
Palácio Apostólico. Ver em https://cutt.ly/zjrWVod.
167
pela Igreja recebem a indulgência plenária, que é a “remissão, diante de Deus, da
pena temporal devida pelos pecados já perdoados quanto à culpa”33. Tratava-se,
portanto, de um momento excepcional, ou, como o próprio título já indicava,
extraordinário34. Essa excepcionalidade também pode ser depreendida a partir
de um olhar para o conjunto do programado pela Igreja — a benção especial
aconteceu apenas uma semana antes da Páscoa, quando já havia, pela regularidade, uma Urbi et Orbi prevista, e que, de fato, foi realizada. Com tal gesto,
Francisco projeta a atuação daquela como um objeto de valor extraordinário no
espaço-tempo do seu destinatário. Ademais, ao mesmo tempo que a benção tem,
tradicional e socialmente, uma significação, ela pode fazer sentido de um modo
diverso, em ato, pois está inscrita numa ruptura do programado35.
A repercussão do momento foi ampla. No mundo todo, além das transmissões
pela internet nos vários canais do Youtube do Vatican News, com compartilhamento simultâneo em centenas de outros canais e redes sociais católicos, emissoras da chamada grande imprensa também exibiram quase a íntegra da oração.
No Brasil, por exemplo, além de estar em todos os canais católicos de televisão, a
benção Urbi et Orbi do dia 27 de março foi exibida pelo canal fechado de notícias
Globo News até o momento em que o Papa parou para rezar em silêncio, pouco
antes da benção eucarística, já quase no fim da oração extraordinária.
No Youtube do Vatican News em português que analisaremos aqui, a transmissão teve a duração de uma hora, cinco minutos e 48 segundos e não era
possível aos internautas escreverem comentários nem durante e nem depois
do ao vivo, pois a função havia sido desabilitada pelo veículo. Projeta-se desde
logo um destinador programador, que não quer dividir a responsabilidade daquela enunciação com seus enunciatários. O vídeo tinha, no momento de nossa
análise, pouco mais de 393 mil visualizações. Nos primeiros quase seis minutos
da transmissão, a edição intercala imagens que mostram diferentes ângulos da
praça, valorizando o seu amplo espaço vazio que costumeiramente está ocupado
por fiéis nessas ocasiões de presença do Papa. Além disso, alguns ângulos estão
sob um filtro que é o das lentes molhadas das câmeras, intensificando o gesto
do Papa : além de romper com a ausência necessária das pessoas em ambientes
públicos para impedir a propagação do vírus para o qual o próprio Francisco
constitui-se como grupo de risco, ele o faz em meio a chuva.
Enquanto aguarda-se a chegada do Papa nesses minutos iniciais da transmissão, um locutor, cujo timbre é conhecido, entre os católicos brasileiros,
como o “da voz do Papa no Brasil”, vai explicando os elementos figurativos que
compõe o cenário da benção especial – notadamente uma imagem de Nossa
33 Sobre a prática de conceder indulgências na Igreja Católica, ver Catecismo da Igreja Católica,
São Paulo, Edições Loyola, 2000, parágrafos 1.471-1.484.
34 2020 foi um ano de momentos excepcionais. No dia 5 de abril, a rainha Elizabeth fez circular
sua quinta “mensagem extraordinária” em 68 anos de reinado. Assim como a benção do Papa,
tal discurso figurativiza as rupturas que a pandemia causou nas narrativas do mundo.
35 Cf. Eric Landowski, “Modos de presença do visível”, in A.C. de Oliveira (org.), Semiótica Plástica, São Paulo, Hacker, 2004, pp. 111-112.
168
Senhora e um crucifixo de madeira com o Cristo nele pregado. O locutor explica
que são dois objetos sacros muito importantes : a imagem de Nossa Senhora é a
do ícone Salus Populi Romani (que significa “Protetora do Povo Romano”), “ícone
muito amado pelos romanos, e um dos mais (...) venerados ícones marianos,
que se encontra na Basílica de Santa Maria Maior” ; ele teria sido levado a Roma
por Santa Helena, mãe do imperador Constantino. O outro objeto é o crucifixo
da Igreja de São Marcelo, ao qual são atribuídos dois milagres. O primeiro, no
ano de 1519, foi o de ser a única peça salva de um grave incêndio que consumiu
todo o edifício da igreja. Desde então, segundo o locutor, o povo se reúne às
sextas-feiras diante dele para rezar (a benção acontecia justamente em uma
sexta-feira). O segundo milagre, que tem uma significação mais acentuada no
contexto da pandemia, data de 1522, quando Roma foi tomada por uma peste
que dizimava todos os seus cidadãos. O crucifixo foi levado da Igreja de São
Marcelo até a Basílica de São Pedro. As autoridades da época tentaram impedir
a procissão por medo do contágio, “mas o desespero coletivo falou mais alto”.
Crentes italianos atribuíram ao gesto o fim quase imediato da doença. Como em
1522, o Papa quis levar o crucifixo até a basílica para pedir pelo fim da pandemia — ainda que essa exposição em praça pública representasse um perigo de
contaminação para ele próprio.
A benção pode ser analisada em cinco partes : a oração inicial, as leituras
bíblicas, a homilia com a reflexão do Papa, a adoração e a benção eucarística,
concedida “à cidade e ao mundo”. É interessante sublinhar aqui que tal benção
foge às regras de validade de um ato litúrgico midiatizado. Ao refletir sobre o
tema, o teólogo Leomar Brustolin, atualmente bispo auxiliar na Arquidiocese de
Porto Alegre, sublinha que a Igreja “reconhece como suficiente a copresença dos
fiéis por rádio, televisão ou internet para a aquisição da indulgência. A ressalva
que se faz, nesse caso, é que a ação litúrgica não seja gravada, mas transmitida
ao vivo”36. Aqui, novamente nos questionamos se do ponto de vista semiótico
há diferença significativamente relevante entre o ao vivo propriamente dito e o
simulacro do ao vivo, projetado pela disponibilização de uma gravação gerada a
partir de uma transmissão ao vivo que não sofreu nenhuma edição. Concordamos
com os já citados estudos de Yvana Fechine sobre a configuração temporal das
transmissões diretas pela TV, mas parece-nos, como já afirmamos, que se um
fiel assiste inadvertidamente uma gravação gerada a partir de uma transmissão
ao vivo, as marcas discursivas ali presentes irão mobilizar esse fiel enunciatário
igualmente como se ele estivesse vendo aquilo de fato ao vivo.
Diferentemente de outras bênçãos em que o Papa está na sacada da basílica
ou na janela do palácio apostólico, neste rezar excepcional Francisco ocupa —
também excepcionalmente — o lugar dos fiéis, no meio da praça, e o vazio ali
instalado dá uma imagem de solidão no espaço, de isolamento no sentido mais
literal da palavra, que figurativiza de modo hiperbólico o distanciamento social
36 L. Brustolin, “Eucaristia na era digital : a questão da presença e da participação”, Telecomunicação, 42, 2, 2012.
169
de cada um no momento mesmo da celebração. Assim, essa benção de 27 de
março nos parece exemplar do uso estratégico da dimensão estésica para mobilizar sensivelmente o enunciatário na sua relação com a tela do computador, da
TV ou do celular. Para além do conteúdo sensível que o Papa engendra nas suas
falas — comparando, por exemplo, a pandemia com um momento de mar revolto, narrado no evangelho, em que Jesus havia sido convocado para acalmar as
tormentas — é a própria colocação em vídeo daquele rezar que faz sentir aqueles
sentidos.
Já no início da homilia, Francisco recorre à metáfora do entardecer e do cair
da noite para se referir à pandemia37, como fez Susan Sontag ao falar do câncer e
da tuberculose em ensaio originalmente publicado em 1978 : “a doença é a zona
noturna da vida”38. Essa metáfora colocada no discurso coincide com as imagens
veiculadas da praça : vê-se no vídeo a cidade de Roma escurecendo com o cair
da noite. Essa homologação entre o dito do Papa e o dizer do vídeo sensibiliza o
enunciatário que assiste a benção ele próprio com medo desse entardecer causado
pela pandemia.
Apesar de não interagir diretamente, olho no olho — olho na câmera — com
o fiel enunciatário que assiste à benção, Francisco assume o falar desse enunciatário. O uso da primeira pessoal do plural — do nós — do Papa não é o do
plural majestático que se instala como autoridade distante, mas o do nós que
integra Papa e fiéis num único ator que está sofrendo as mazelas do vírus :
“a nossa fé (...) é fraca e sentimo-nos temerosos”, confessa o Papa. Francisco
aceita também como sua a condição de “vulnerabilidade” na qual se encontram
os fiéis e compartilha seu atuar com o atuar desses enunciatários a quem se
dirige, reconhecendo que o coronavírus “deixa a descoberto as falsas e supérfluas seguranças com que construíamos os nossos programas, os nossos hábitos e
prioridades” (grifos nossos).
A alternância de diferentes ângulos produzidos pelas câmeras contribui
para projetar efeitos que, por assim dizer, “fazem sentir” o estado de alma do
outro, no caso a força da concentração piedosa enquanto paixão vivida pelo Papa
em nome de todos que o assistem e, no limite do simbolismo, em nome de toda
a humanidade. Sentimentos que se opõem às “paixões tristes”39 figurativizadas
por outras autoridades políticas40. Os enquadramentos instalam o enunciatário
ora como espectador de olhar distante, objetivante, ora como observador-participante, quase numa relação de copresença. A partir dai a tendência é que se
37 O texto da homilia pode ser lido em https://cutt.ly/LjrHtAE.
38 Cf. S. Sontag, Doença como metáfora. AIDS e suas metáforas, São Paulo, Companhia das Letras,
2007, p. 11.
39 Expressão de F. Dubet em O tempo das paixões tristes, São Paulo, Vestígio, 2020.
40 Como, por exemplo, as banalizações das mortes causadas pela pandemia protagonizadas
pelos presidentes do Brasil e dos EUA. Franciscu Sedda analisa comparativamente o semantismo
da linguagem do Papa Francisco em relação a de políticos italianos, no texto “Imprevedibile
Franciscus”, in A.M. Lorusso e P. Peverini (orgs.), Il racconto di Francesco. La comunicazione del
Papa nell’era della connessione globale, Roma, Luiss University Press, 2017, p. 51.
170
estabeleça uma forma de “fazer juntos” (figurativizada também no uso do nós
pelo Papa) apesar da não-presença figurativizada pelo vazio da imensa praça.
Os ângulos alternados entre próximo do Papa — instalando um sujeito íntimo
— e distante, instalando um sujeito que tem a vista privilegiada da praça vazia,
criam dinamicidade na transmissão da benção. Acompanhar, logo no início
da transmissão, os passos frágeis do Papa idoso ecoa aquela fragilidade do fiel
enunciatário que participa da benção pela mídia. Esse compartilhar as vicissitudes do próprio corpo com as do corpo do Papa coloca enunciador e enunciatário
em face a face, num sentir até certo ponto compartilhado.
Vemos, portanto, que a transmissão da benção lança mão de uma grande variedade de recursos disponíveis para criar esses efeitos de mobilização sensível.
O silêncio do Papa entrecortado com a chuva aumenta essa densidade sensível da
cena midiatizada. Em certo momento da oração, o Papa caminha em direção ao
ícone de Nossa Senhora. A câmera acompanha seus passos, e é como se (graças
ao saber fazer do editor) fosse o próprio enunciatário acompanhando a lenta
progressão do Papa. No plano seguinte, o fiel vê o Papa em close com o olhar fixo
para Nossa Senhora. A perspectiva então muda, focalizando agora o quadro. É
quase como se olhássemos para a Virgem com o Papa. Francisco põe as mãos no
ícone — e logo vai repetir o mesmo gesto na cruz de madeira. Esse tocar focalizado rememora a devoção popular do tocar objetos sagrados e de novo integra
o enunciatário que assiste a benção no próprio enunciado da benção. Outros
enquadramentos com close no crucifixo tido como milagroso mostram a água
da chuva escorrendo pelo corpo de Jesus, projetando o simulacro de que ele está,
de novo, sangrando. Essas plasticidades, valorizadas por diferentes ângulos da
câmera, têm o poder de nos fazer apreender estesicamente um sofrimento :
aquele, para um cristão, do próprio Cristo, e que é também o sofrimento do
Papa, ali representando a humanidade, pela nova e letal doença.
Conclusão
Sabemos que a força da ligação estésica (da “prise”) que o dispositivo tradicional
de qualquer igreja (ou da maioria delas) exercita não somente sobre os crentes,
mas também sobre todo visitante desse gênero de edifício, é o resultado de uma
elaboração arquitetônica coletiva de muitos anos — em alguns casos, mesmo de
muitos séculos. Ao passar subitamente, hoje, para um gênero de espaço-tempo
de natureza inteiramente diversa, quer dizer remota, surge a necessidade de se
encontrar meios de captação sensível comparáveis senão equivalentes no plano
da comunicação midiatizada, ou seja da “presença” como efeito dos arranjos
plásticos e enunciativos mobilizados nessas novas interações.
Frequentemente, o enunciado da missa midiatizada apareceu ainda longe do
que se pode esperar nesse domínio, mesmo que algumas estratégias tenham
conseguido mobilizar sensivelmente o fiel, tanto do ponto de vista tecnológico
quanto do ponto de vista religioso. Ainda que tais modos mediados de rezar
tenham sido reconhecidos como fundamentais para manter os vínculos entre
171
fiéis e celebrantes durante os períodos mais críticos do isolamento social, o
Vaticano, em comunicado de agosto de 2020 intitulado “Voltemos com alegria à
Eucaristia!”, ressalta que, para a Igreja Católica, a “dimensão comunitária tem
um significado teológico” importante41. O documento reforça, ainda, que :
Por muito que os meios de comunicação desempenhem um prestimoso serviço em
prol dos doentes e de quantos estão impedidos de se deslocar à Igreja, e prestam
um grande serviço na transmissão da Santa Missa no tempo em que não era possível celebrar comunitariamente, nenhuma transmissão se pode equiparar à participação pessoal ou a pode substituir. (Grifos nossos).
A transmissão da benção extraordinária do Papa Francisco talvez nos indique o caminho mais certo rumo um objetivo que, apesar de tudo, não pode
deixar de ser problemático na sua essência mesma : simples paradoxo que essa
presença almejada na ausência, esse querer ser juntos na separação mantida ?
Ou verdadeira aporia ? Aí, de qualquer forma, encontra-se um enorme desafio,
tanto no plano dos estudos semióticos, quanto no plano da imaginação criativa
necessária aos responsáveis pela comunicação religiosa.
Obras citadas
Brustolin, Leomar, “Eucaristia na era digital : a questão da presença e da participação”, Telecomunicação, 42, 2, 2012.
Fechine, Yvana, Televisão e presença. Uma abordagem semiótica da transmissão
direta, São Paulo, Estação das Letras e Cores-CPS, 2008.
— “Ainda faz sentido assistir à programação da TV ? Uma discussão sobre os regimes de fruição na televisão”, in A.C. de Oliveira (org.), As interações sensíveis,
São Paulo, Estação das Letras e Cores-CPS, 2013.
— “Interações discursivas em manifestações transmídias”, in Y. Fechine et al.
(orgs.), Semiótica nas práticas sociais. Comunicação, artes, educação, São Paulo,
Estação das Letras e Cores/CPS, 2014.
Floch, Jean-Marie, Petites Mythologies de l’œil et de l’esprit, Paris-Amsterdam,
Hadès-Benjamin, 1995.
Greimas, Da Imperfeição (1987), São Paulo, Hacker, 2002.
— e Joseph Courtés, Dicionário de semiótica, São Paulo, Cultrix, 1983 ; reed., São
Paulo, Contexto, 2008.
Guimarães Rosa, João, Manuelzão e Miguilim (Corpo de baile), Rio de Janeiro, Nova
Fronteira, 2001.
Landowski, Eric, Presenças do outro (1997), São Paulo, Perspectiva, 2002.
— Passions sans nom, Paris, P.U.F., 2004.
— Interações arriscadas (2005), Estação das Letras e Cores/CPS, São Paulo, 2014.
— Além ou aquém das estratégias, a presença contagiosa, São Paulo, Ediçoes CPS,
2005.
41 Comunicado da Congregação para o Culto Divino e a Disciplina dos Sacramentos, 15 de
agosto de 2020 (https://cutt.ly/tjtiex7).
172
— “La politique-spectacle revisitée : manipuler par contagion”, Versus, 107, 2008.
— Antes da interação, a ligação (2009), São Paulo, Ediçoes CPS, 2019.
Oliveira, Ana Claudia de, “As interações discursivas”, in id. (org.), As interações
sensíveis, São Paulo, Estação das Letras e Cores-CPS, 2013.
Sedda, Franciscu, “Imprevedibile Franciscus”, in A.M. Lorusso e P. Peverini
(orgs.), Il racconto di Francesco. La comunicazione del Papa nell’era della connessione globale, Roma, Luiss University Press, 2017.
Sontag, Susan, Doença como metáfora. AIDS e suas metáforas, São Paulo, Companhia das Letras, 2007.
Palavras chave : estesia, midiatização, pandemia, presença, redes sociais, rezar.
Mots clefs : esthésie, médiatisation, pandémie, présence, prier, réseaux sociaux.
Auteurs cités : Leomar Brustolin, François Dubet, Umberto Eco, Yvana Fechine,
Jean-Marie Floch, Algirdas J. Greimas, Eric Landowski, Ana Claudia de Oliveira,
Arno Schilson, Franciscu Sedda, Susan Sontag.
Plan :
Introdução
1. A missa como experiência estésica
2. A missa midiatizada
3. A benção na praça vazia
Conclusão
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54174
Critique sémiotique de
l’enseignement numérique
Massimo Leone
Université de Turin, Université de Shanghai
Introduction
La pandémie de l’année 2020 a radicalement transformé de nombreuses activités
humaines. Exerçant un impact sans précédent sur les croyances, les émotions et
les actions, elle a bouleversé des communautés, ébranlé des institutions et modifié des styles de vie. Le monde numérique n’a pas été exclu de ces changements.
Au contraire, à bien des égards, il en a été le centre. Déjà avant la pandémie,
une partie importante de la vie humaine avait sa représentation, son reflet ou sa
contrepartie dans le monde numérique, mais de nombreux comportements et
activités se situaient encore de manière prioritaire en dehors de la sphère numérique, comme les fêtes, les voyages, ou les cérémonies, même si seuls très peu
d’entre eux ne laissaient aucune trace dans la sphère numérique et, surtout, dans
les réseaux sociaux. Il ne suffisait pas de souffler les bougies d’un gâteau d’anniversaire, d’explorer les temples d’Angkor Wat ou d’être témoin à un mariage, il
était aussi de plus en plus socialement significatif d’associer ces expériences de
la vie non-numérique à une sorte d’empreinte, souvent déformée, généralement
auto-glorifiante, dans l’univers numérique. Ce besoin social était si impérieux
que la relation de cause à effet, ainsi que l’équilibre des priorités esthétiques
qu’elle impliquait, avaient commencé à basculer : les fêtes, les voyages et les
cérémonies devaient être organisés de manière à préprogrammer la possibilité
d’en laisser un impact numérique approprié dans les réseaux sociaux. Lorsque
ce réarrangement n’était pas possible (parce que la fête était trop triste, parce
174
qu’il y avait trop de monde à Angkor Wat, ou parce que le marié n’était pas si
beau), alors diverses méthodes populaires et répandues venaient à l’aide, les
« filtres » numériques étant parmi les plus courantes et prêtes à l’emploi. Il
suffisait d’ajouter un peu de lumière à la scène des bougies sur le gâteau d’anniversaire, d’effacer numériquement les autres touristes de l’entrée du temple,
ou de rajeunir le visage du marié pour produire, sur les réseaux sociaux, des
simulacres numériques qui amélioraient la qualité souhaitée des tranches de
vie représentées, promettant ainsi un avantage social, en termes de statut et de
sympathie, pour les protagonistes du matériel affiché.
1. Critique des pratiques générales du numérique
1.1. De la dépendance numérique à la sensibilisation numérique
La grande majorité des utilisateurs des réseaux sociaux ont été passionnés par
ces pratiques esthétiques, avec plus ou moins de talent pour créer un sentiment
de distinction sociale numérique. Certains ont été extrêmement habiles à améliorer la représentation numérique de leurs vies sans donner l’impression de le
faire, ou du moins sans donner l’impression d’en faire trop, tandis que d’autres,
moins habiles, tombaient irrémédiablement dans le piège du kitsch. Dans les
deux cas, l’effet final dépendait d’une combinaison de facteurs et, surtout, de
la mise en correspondance ou, au contraire, de la désadaptation entre le style
numérique de l’auteur des « post » et le goût numérique de leur public, sachant
que dans l’arène bariolée des réseaux sociaux on est toujours un peu kitch pour
quelqu’un d’autre. Le degré zéro du kitsch, d’ailleurs, n’y existe pas vraiment,
en dépit des efforts pathétiques de ceux qui déclarent régulièrement qu’ils vont
« abandonner Facebook car il n’est plus ce qu’il était », quitte à y réapparaître
quelques semaines plus tard, ou de ceux qui proclament leur intention « d’éviter
tout narcissisme sur Facebook » tout en excluant comiquement de la gamme du
narcissisme la publication redondante de photos de leurs enfants à l’aspect pas
particulièrement exceptionnel... ou encore de ceux qui emploient du temps et de
l’énergie à fabriquer des « post » sophistiqués (coins de maison mignons et une
quantité affreuse de selfies avec animaux sauvages ou au bord de précipices, etc.)
qui disparaissent ensuite en quelques secondes de l’attention de leurs lecteurs. Il
est impossible d’être présent dans les réseaux sociaux, d’y produire des avatars
et des simulacres, et d’y atteindre simultanément le degré zéro du kitsch, car ces
plateformes numériques sont un océan qui dévore tout, avale tout, mâche tout,
et crache tout, transformant chaque contenu par le fait même qu’il a été placé
dans un cadre numérique, exerçant une puissance de mise en forme irrésistible.
Rester loin des réseaux sociaux n’est pas une solution non plus étant donné
que les moindres actes de chacun se trouvent inévitablement traduits, quoique
de manière indirecte, par quelque sorte de représentation numérique. A l’ère
de Facebook, publier un livre sans aucune annonce dans le web (par l’auteur,
la maison d’édition, la librairie) demande un effort énorme, une stratégie de
réticence que, suite à Wikileaks, même les services secrets ne peuvent plus se
175
permettre. La gamme des stratégies rhétoriques et des styles esthétiques dans
Facebook est apparemment ample, depuis ceux qui prétendent que « d’habitude
je ne poste rien, en raison de mon humilité, mais voici tout de même la couverture de mon nouveau livre », jusqu’à ceux qui affichent des images d’eux-mêmes
pendant qu’ils écrivent un livre, lorsqu’ils en lisent les épreuves, lors de la préparation de la couverture, et ainsi de suite, avec un post à chaque présentation de
livre, à chaque fois que le livre est mentionné dans un journal, etc. L’ensemble
de ces stratégies confirme la dépendance de la vie non-numérique vis-à-vis de
la vie numérique et l’incapacité de la première à subsister sans être affectée par
la seconde, dont l’hypertrophie a désormais atteint presque tous les aspects de
l’existence, de la naissance à la mort et même au-delà.
1.2. L’hypertrophie numérique pendant le confinement
Qu’est-il arrivé à cette hypertrophie avec la pandémie de 2020 ? Comme il fallait
s’y attendre, la situation sans précédent d’une grande partie de la population
mondiale confinée à domicile par la loi a eu des conséquences également sur la
relation entre le monde de l’expérience physique et son homologue numérique.
Lorsque des conditions techniques appropriées étaient disponibles, toutes les
activités impliquant une interaction humaine qui pouvaient être numérisées ont
été numérisées, avec pour conséquence une re-numérisation des pratiques qui
étaient déjà partiellement ou totalement dans la sphère numérique. Les différents cas peuvent être disposés dans une matrice combinatoire. Les relations qui
n’impliquaient aucun contact numérique dans la vie pré-pandémique ont dû être
numérisées en partie ou complètement ou bien elles ont dû être abandonnées.
En Italie, aller à la pizzeria du coin était une activité non-numérique, du moins
dans l’interaction entre le propriétaire et le client. Pendant la pandémie, seule
la livraison est devenue licite, et aussi numérisée que possible, ce qui signifie
que la numérisation a permis une interaction fluide entre le propriétaire et le
client via un intermédiaire, le « rider », service d’intermédiation numérique qui
était déjà disponible avant la pandémie mais s’est considérablement développé
depuis. Dans ce cas, cependant, ce qui était partiellement numérisé n’était pas
l’expérience elle-même de manger une pizza mais celle de l’acheter physiquement dans une pizzeria ou celle de la consommer sur place. Il est pléonastique
de rappeler qu’avec la pandémie, seules les activités humaines liées aux sens
dont les stimuli pouvaient être assez facilement numérisés purent subir un
tel processus. L’expérience d’entrer dans une parfumerie et d’y renifler divers
échantillons, par exemple, ne pouvait pas être numérisée et dut s’arrêter jusqu’à
la fin du confinement, pour redémarrer, avec d’innombrables précautions,
après le confinement. De même, l’expérience humaine de se trouver immergé
dans l’eau chaude d’un spa avec une multitude d’autres êtres humains dut être
interrompue, et dans ce cas aussi elle n’a été reprise qu’à un stade ultérieur, avec
des protocoles rigides de stérilisation. D’autres expériences, impliquant pour la
plupart la proprioception et le sentiment parfois enivrant de se retrouver coincé
au milieu d’une foule, ont été complètement arrêtées et n’ont jamais pu être re-
176
prises : faire partie d’une vague humaine géante dans un stade lors d’un match
de football ; recevoir le corps d’un chanteur de rock sautant sur le public depuis
la scène lors d’un concert ; frotter son corps contre ceux de dizaines d’étrangers
dans un club bondé — toutes ces activités sont devenues impossibles et illégales
dans de nombreuses sociétés, et personne ne sait si et quand elles seront à nouveau autorisées ; probablement, elles ne le seront jamais tant qu’une vaccination
ne sera pas disponible et largement mise en œuvre, et ne reprendront probablement pas de la manière habituelle. La seule exception dans cette catégorie
de comportements est représentée par des types de multitudes humaines qui
prennent forme illégalement, ou aux frontières de la légalité, comme dans les
nombreux affrontements entre manifestants et forces de police qui se sont
produits dans le monde pendant la pandémie, bien que très rarement lorsque
la pandémie était à son apogée ; dans ces circonstances également, cependant,
la plupart des manifestants portaient des masques médicaux, à l’exception des
manifestants « négationnistes » protestant contre les masques eux-mêmes (bien
que certaines situations paradoxales se soient également produites, avec des
manifestants masqués manifestant contre les masques).
1.3. Le traumatisme subreptice de l’enseignement en ligne
Le changement des comportements humains et même des habitudes a été très
généralement vécu comme pénible ; pour certains, l’impossibilité de sentir
son corps « emporté par la foule » a été traumatisant, du moins pour ceux qui
considéraient ces expériences comme essentielles dans leur vie sensorielle et
émotionnelle. Le changement a été si radical qu’il était impossible de ne pas le
remarquer. Il était évident pour tout le monde que la rencontre avec des milliers
d’autres danseurs à un concert de rock n’était plus possible. Dans d’autres cas,
cependant, le changement a été plus subtil mais aussi plus subreptice ; on a eu
l’impression de pouvoir continuer à faire ce qu’on faisait avant la pandémie, car
une infrastructure et un protocole de numérisation étaient déjà en place, quitte
à se rendre vite compte que la version numérique de l’activité auparavant partiellement ou même totalement incarnée n’était pas exactement la même.
L’enseignement a été certainement un exemple important dans cette catégorie. Avant la pandémie, des formes de didactique en ligne ou mixte existaient
déjà. De nombreuses universités pouvaient déjà s’appuyer sur des plateformes
numériques pour faciliter la transmission des contenus des enseignants aux
étudiants, et le passage des retours didactiques dans les deux sens. Il y avait
même des universités dont la totalité de l’enseignement était constituée par la
fourniture de contenus en ligne, même si elles conservaient encore une forme
d’interaction en face à face (les universités en ligne continuaient à donner des
cours particuliers et dans certains cas à examiner les étudiants en présence).
Dans les universités traditionnelles, cependant, l’enseignement reposait principalement sur l’activité séculaire de l’enseignant qui allait dans une salle de
classe, y trouvait des étudiants, et leur enseignait. Ainsi, même dans les universités qui pouvaient déjà s’appuyer sur des plateformes, des réseaux, des logiciels
177
et des protocoles d’enseignement en ligne, l’interruption soudaine et forcée de
toute forme d’interaction en face à face a été une sorte de choc. Non seulement
l’enseignement, mais aussi les heures de bureau, les activités de laboratoire,
les séminaires, les examens, les diplômes, les discussions de thèse de doctorat,
jusqu’aux concours d’embauche de nouveaux professeurs ont dû soudainement
passer à la version en ligne. Inévitablement, le changement a été accompagné
par une attitude récalcitrante, résistante, et même hostile de la part de beaucoup, surtout lorsque la réintroduction prudente de certains enseignements en
présentiel est devenue une question de choix, impliquant inévitablement des
options personnelles en termes de risque mais aussi en termes d’idéologie de
l’éducation. La plupart des réactions au changement étaient néanmoins émotionnelles, compte tenu de la situation de stress grave dans laquelle elles avaient
pris forme. Les enseignants, les élèves, et les parents ont approuvé ou critiqué,
accepté ou résisté, toléré ou combattu, selon leur humeur personnelle et, souvent, sans un examen approfondi de ce qui était réellement en train de changer.
Le fait que l’enseignement soit, du moins apparemment, principalement
fondé sur les sens, assez facilement numérisables, de la vue et de l’ouïe a conduit
à la négligence générale d’autres aspects sémiotiques de l’expérience didactique
moins visiblement modifiés par le changement. Si on avait adopté une idéologie
de l’enseignement comme le simple transfert de notions de l’enseignant à l’élève,
la version en ligne aurait pu être vécue comme satisfaisante ; il n’est pas surprenant que, parmi ceux qui partageaient cette idéologie, les plaintes se soient
concentrées avant tout sur des questions de transmission, telles que la rapidité
de débit du réseau, la fiabilité des plateformes ou la possibilité de contrôler les
étudiants lors des examens.
1.4. L’urgence d’une considération sémiotique
Mais en l’occurrence une compréhension simplement linguistique (voire « multimodale ») du phénomène ne suffit pas. Si on se concentre uniquement sur les aspects verbaux de l’enseignement, ou d’ailleurs sur ceux qui sont liés uniquement
à l’ouïe et à la vue, alors la numérisation est susceptible d’être considérée comme
une question purement technique et non comme une question profondément anthropologique. Une perspective sémiotique, au contraire, de façon intrinsèque
prend en compte des aspects de la pratique d’enseignement qui impliquent
d’autres sens et dimensions, dont l’altération lors de la digitalisation imposée par
la pandémie a été plus clandestine ; mais il n’est pas à exclure que cela puisse avoir
un impact durable et profond sur l’expérience existentielle d’être un enseignant,
d’être un étudiant. Considérer attentivement la sémiotique de l’enseignement
en ligne signifie encourager l’évaluation rationnelle d’un tel impact, au-delà de
tout excès émotionnel et idéologique dans l’observation, la stigmatisation ou, au
contraire, la minimisation des conséquences du confinement anti-pandémique
sur les modalités par lesquelles la culture et les connaissances sont transmises
de génération en génération. Pour la première fois probablement dans l’histoire,
pendant une période de plusieurs mois (et qui pourrait se prolonger bien davan-
178
tage), la transmission institutionnelle d’information non-génétique entre les générations a été entièrement déléguée à la communication en ligne, sans aucune
sorte d’interaction en face à face. Une analyse sémiotique de ce phénomène sans
précédent vise à éviter au moins partiellement l’excès idéologique consistant à
vanter les vieilles traditions d’enseignement ou à les dénigrer selon des réflexes
idéologiques automatiques. Quelles sont donc les principales caractéristiques de
l’enseignement exclusivement en ligne ?
2. La spatialité comme condition fondamentale de l’enseignement
2.1. La centralité sémiotique de l’espace dans l’enseignement
Tout d’abord, l’enseignement en ligne implique une sémiotique de l’espace qui
est très différente par rapport à celle de l’enseignement traditionnel. Diverses
formes d’enseignement à distance ont existé dans l’histoire ; on pourrait en fait
suggérer que le début de la possibilité d’enseigner et de recevoir un enseignement sans aucune interaction face à face coïncide avec le début de l’écriture ;
l’invention de cette technique et l’opportunité extraordinaire de retranscrire à
travers une forme graphique le son et le sens d’une voix vivante impliquaient
aussi la possibilité de transmettre le contenu d’un enseignement loin dans l’espace et le temps. Plus récemment, de nombreux médias modernes, du service
postal à la radio, ont élargi le spectre de l’enseignement à distance, avec diverses
formes d’institutionnalisation, depuis les cours d’enseignement supérieur radiophoniques des années 1950 jusqu’aux universités en ligne actuelles.
Cependant, toutes ces modalités d’enseignement et d’apprentissage à distance
ont toujours été considérées comme complémentaires et, à vrai dire, secondaires
par rapport à un cadre plus traditionnel impliquant la présence d’un ou plusieurs
enseignants, d’un ou plusieurs élèves, partageant le même temps et le même
espace. Ces deux éléments, qui sont en réalité deux dimensions, temporelle
et spatiale, doivent toujours être pris en compte lorsqu’on parle des effets sémiotiques de l’enseignement en ligne et, plus généralement, de la digitalisation
de toute activité. Il est faux de dire, en effet, que la numérisation fonctionne à
son meilleur avec deux des cinq sens, la vue et l’ouïe, tandis qu’elle fonctionne
encore, mais imparfaitement en ce qui concerne le toucher et l’odorat, et plus du
tout avec le goût, tout en restant par ailleurs toujours en difficulté avec la proprioception. Ce n’est là qu’une partie de la vérité. Le cadre de la réflexion devrait
effectivement inclure aussi le temps et l’espace. La numérisation modifie profondément les dimensions temporelles et spatiales dans lesquelles les activités
humaines se déroulent habituellement. Dans le cas de l’enseignement, le fait que
l’enseignant et l’élève partagent le même espace n’est pas seulement accessoire.
Au contraire, l’espace constitue un élément sémiotique inévitable et essentiel
dans la construction du contexte communicatif de l’enseignement, ainsi que
des conditions de son énonciation. L’espace (de même, on le verra, que le temps
de l’enseignement) peut difficilement être pensé en termes purement abstraits.
Quand on dit qu’un enseignant partage le même espace physique qu’un élève,
179
ces deux partenaires ne sont pas imaginés dans le vide mais dans un lieu, c’està-dire entourés d’un espace matériel. L’enseignement peut prendre place dans
divers types de « lieux », et l’histoire a enregistré de nombreuses variations dans
la matérialisation physique de l’espace abstrait d’enseignement dans des lieux
spécifiques : de la rue à la place, des couvents aux jungles.
Mais aujourd’hui, dans les pays technologiquement avancés, la plupart imagineront sans doute l’enseignement comme inextricablement lié à l’idée et au
concept d’une salle de classe. Pour ma part, en tant que professeur, si j’imagine
l’enseignement, je tends à me voir en train d’enseigner dans une salle de classe,
bien que ma première leçon universitaire ait en réalité eu lieu dans une salle
de cinéma, à Sienne, et qu’il me soit parfois arrivé d’enseigner dans des lieux
alternatifs : des bois aux montagnes, des prisons aux hôpitaux. Une salle de
classe, cependant, ne doit pas être conçue exclusivement comme un espace physique, doté de son mobilier stéréotypé. Encore une fois, la plupart des individus
contemporains meubleraient probablement leur classe imaginaire avec une
chaire et un tableau noir, des rangées de tables et de chaises ou de pupitres. Ils
imagineraient la salle de classe comme une pièce bien éclairée et carrée, avec
quelques objets fonctionnels accrochés aux murs, ou bien comme un vaste amphithéâtre. Cela n’a pas vraiment d’importance. D’un point de vue sémiotique,
la phénoménologie spatiale d’une scène d’enseignement n’est constituée ni par
la forme ou la taille de la salle ni par la qualité et la quantité des meubles s’y
trouvant ni par la technologie pédagogique disponible, des vieux tableaux noirs
aux projecteurs les plus modernes. Rien de tout cela n’est indispensable. Bien
entendu, un enseignant peut être attaché à certains de ces éléments et envisager
de mieux enseigner si la salle de classe a une certaine forme et une certaine
taille ; si le mobilier est d’un certain type ; si une certaine technologie est disponible. J’aime moi-même donner mes cours dans une petite salle de classe avec
des meubles essentiels et un tableau noir traditionnel. Pourtant, encore une fois,
en examinant la question en profondeur, tout cela n’est pas du tout essentiel. La
dimension spatiale de la salle de classe n’est pas construite sémiotiquement et
ne fonctionne pas essentiellement sur la base de ces éléments.
2.2. Un réseau d’attentions
Une salle de classe est faite de regards. L’espace d’enseignement se compose à
partir de parcours de regard. Cela pourrait être dit de manière plus abstraite,
pour tenir compte du fait que la spatialité de l’enseignement peut prendre forme
même en l’absence de regards scopiques, par exemple dans le cas d’un cours
pour étudiants aveugles. En effet, ce qui est fondamental dans ces regards qui
construisent la sémiologie de la spatialité de l’enseignement n’est pas réellement la vue : les yeux de l’enseignant, ainsi que les yeux des élèves, ne sont que
l’incarnation d’un principe plus abstrait sous-tendant le fonctionnement des
regards constructeurs d’espace, ce principe étant en fait la directionnalité. La
directionnalité est l’élément clé derrière la constitution du lieu où se déroule
l’enseignement.
180
Une salle de classe n’est en réalité rien d’autre que l’incarnation physique,
à travers une série de figures (chaises, tables, tableaux, etc.), d’un réseau de
vectorialités. Les figures pourraient bien changer (les étudiants assis sur le sol,
les enseignants debout sur un bureau comme dans le film La Société des poètes
disparus, des rétroprojecteurs au lieu de tableaux noirs, etc.), mais la structure
de directionnalités orientées que ces figures manifestent doit être présente. Bref,
et essentiellement, la spatialité de l’enseignement est constituée par le fait qu’un
esprit humain ou, généralement, plusieurs, se dirigent à travers leurs corps, et
donc aussi à travers leurs sens de l’ouïe et de la vue, vers une source commune
de connaissances. L’espace d’enseignement résulte d’une convergence physique
d’attentions incarnées. Dans le réseau des regards — un réseau de directivités
qui n’est en fin de compte qu’un réseau d’attentions incarnées — regards qui composent la spatialité de l’enseignement, une asymétrie spatiale abstraite subsiste,
même lorsque l’enseignant est silencieux, même quand il n’a pas encore parlé ou
a fini de le faire ; de plus, le réseau subsiste même lorsque l’enseignant n’est plus
là, lorsque les élèves sont sortis ; lorsqu’on entre dans une salle de classe universitaire vide, on a souvent l’impression que les mots potentiels de l’enseignement
persistent dans l’air vide, on a le sentiment que la tension du désir de savoir qui
sous-tend le réseau de l’enseignement est toujours là, vibrant dans l’espace de la
classe, même lorsqu’elle est vide.
Par ailleurs, comme c’est souvent le cas avec la fonctionnalité, ici aussi elle
se transforme fréquemment en terrain de relation sémiotique : le parapluie est
bien un objet dont la morphologie résulte de la nécessité de se protéger des agents
dangereux tombant du haut à cause de la force de gravité (pluie, neige, grêlons,
mais tomates dans des concerts ratés ou avec des publics hostiles, dont la rage
remplace la force de gravité), pourtant cette morphologie se transforme alors en
signifiant (ou en representamen, dirait Peirce) de la fonction qui est à son origine :
un parapluie devient un signe de la nécessité de se protéger de quelque chose (au
point que la superstition dans le sud de l’Italie voit les parapluies laissés ouverts
à la maison comme un mauvais présage, le signe d’un mal à venir contre lequel
on est censé se protéger moyennant un parapluie). De même, la salle de classe
existe en tant que lieu parce que sa morphologie a évolué dans le temps pour
être spatialement et sensoriellement adaptée à la constitution effective de ce
réseau de directionnalités orientées qu’est finalement l’espace d’enseignement ;
pourtant, dans la culture où elle a pris sa forme, cette morphologie devient un
signe de sa fonction ; dès qu’on pénètre dans un espace aménagé en lieu d’enseignement, en salle de classe, on a le sentiment que c’est un lieu d’enseignement,
que cet espace doit être un espace où des esprits, à travers des corps, se dirigent
vers d’autre esprits afin de permettre la transmission systématique de connaissances, le passage d’une culture de génération en génération, la constitution de
la mémoire non-génétique de l’humanité.
181
2.3. La spatialité de la classe en tant que matrice de rôles éducatifs
Mais il y a plus. Ce n’est pas seulement qu’en entrant dans une salle de classe, on
a l’impression que l’enseignement et l’apprentissage s’y déroulent. En y entrant,
on a aussi le sentiment que soi-même on fera partie de ce réseau de directivités
orientées, de ce lieu de regards qui établissent la spatialité de l’enseignement.
Cela n’arrive pas seulement aux étudiants, mais aussi aux enseignants. En tant
qu’étudiants, en franchissant le seuil de la salle de classe — seuil symbolique
mais aussi physiquement et architecturalement matériel, qui sépare la salle de
classe du monde extérieur, du couloir par exemple — on entre dans un espace
mais aussi dans un lieu, c’est-à-dire dans un espace physiquement et sémiotiquement agencé de manière à favoriser la transformation des corps en corps
apprenants, en corps qui s’orienteront pour faciliter le passage des informations
du corps de l’enseignant vers eux. De la même manière, en passant le même
seuil, l’enseignant voit son personnage complètement changé : il n’est plus un
individu, il devient un enseignant. On pourrait suggérer qu’un enseignant en
est toujours un, même en dehors de la classe et qu’une salle de classe n’est pas
nécessaire pour que quelqu’un devienne et agisse comme un enseignant ; cela
semble évident dans la déformation professionnelle, assez fréquente, qui fait que
les enseignants parlent en tant que tels même lorsqu’ils sont entre amis, sur un
ton de conférence parfois ennuyeux. Mais si cette déformation professionnelle
existe, de même le ton ennuyeux qui en résulte, c’est parce qu’ils ont tous deux
pris forme par l’enseignement et qu’ils ont été créés précisément dans le cadre
de ce réseau orienté de directionnalités qu’est la spatialité de l’enseignement.
En d’autres termes, il est vrai qu’on peut être enseignant en dehors de la classe,
et que souvent on l’est même malgré soi, mais l’assurance professionnelle de
l’enseignant est aussi une conséquence de la spatialité dans laquelle elle a été
créée.
2.4. La classe comme lieu sacré
L’idée que ce réseau de directionnalités orientées, cette structure asymétrique
d’attention puisse avoir lieu en dehors d’un lieu est une sorte de rêve idéaliste ;
il implique le préjugé d’une parole qui puisse devenir enseignement, éducation,
mémoire, et finalement culture, tout en restant totalement immatérielle. Cela
semble reproduire, dans le domaine de l’éducation, le vieux rêve d’un sacré qui
resterait tel sans entretenir aucun rapport avec un lieu précis. Mais y-a-t-il un sacré sans lieu sacré ? Dans les cultures religieuses qui nous sont les plus proches,
ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de sacralité catholique sans espace catholique
sacré, sans lieux catholiques. Mais c’est aussi vrai pour le protestantisme, qui a
su purger de la religion chrétienne les idées de relique, de sainteté, d’icône, mais
pas celle de lieu. Les protestants ont aussi leurs temples.
Il est impossible d’exclure l’idée que la manière dont de nombreuses cultures
ont imaginé l’espace du sacré — comme essentiellement et inextricablement lié
à la possibilité de circonscrire certains lieux, à la possibilité de séparer le lieu
182
du sacré de l’espace profane — a profondément influencé la manière dont les
mêmes cultures ont imaginé et créé la spatialité de l’enseignement. On pourrait
même suggérer que les deux tendances, une certaine manière d’imaginer le sacré comme inséparable d’un espace circonscrit, d’un lieu sacré, et une certaine
manière d’imaginer l’enseignement comme se déroulant (à la fois physiquement
et conceptuellement) dans une salle de classe ne sont en fait que deux manifestations d’une même dynamique profondément ancrée dans l’anthropologie
humaine, dont l’une des fonctions et des résultats les plus fondamentaux serait
la possibilité de conférer un rôle spatial à des êtres humains désignés. Il est vrai
que le prêtre n’est pas nécessairement celui qui peut accéder à l’espace sacré,
mais le fait qu’il puisse le faire est essentiellement lié à sa transformation en un
personnage qui n’est plus simplement un individu mais quelqu’un qui incarne
une fonction. Voilà pourquoi il faudrait peut-être suggérer que l’existence d’un
seuil (et un seuil est souvent normatif, c’est une ligne symbolique mais aussi une
spatiale qu’on ne peut franchir que dans des circonstances spécifiques) est en
réalité fondamentale pour la création de ce réseau de directionnalités orientées,
de cette structure d’attention qu’est l’enseignement.
L’enseignement a besoin d’une salle de classe, mais la salle de classe a besoin
d’un seuil, d’une ligne plus ou moins matérielle marquant le début et la fin du cercle
de l’enseignement, ou tout au moins le périmètre au-delà duquel un enseignant ne
cesse pas, bien sûr, de l’être (parce que cela ne serait pas possible), mais cesse
d’agir comme tel. La porte de la classe qui se ferme avant le début de la leçon est
comme les lignes qui délimitent le terrain de football. Pour pouvoir jouer, il faut
que ces lignes soient là. Afin que l’enseignement ait bon jeu, à la Gregory Bateson,
avec ses rôles appropriés d’enseignant et d’élève, la porte de la classe doit être
fermée. Cela n’est pas incompatible avec les idéologies prônant la démocratisation
de l’enseignement. Et, simultanément, souligner l’importance de cette porte fermée n’est pas nécessairement conservateur non plus. Les voix qui, en particulier
à partir de la seconde moitié du XXe siècle, ont proclamé la nécessité idéologique
d’ouvrir la salle de classe au monde extérieur et ont promu l’abolition de toutes les
lignes circonscrivant son emplacement (une tendance parallèle s’est manifestée
dans les religions), ont profondément mal interprété les idées d’ouverture et de
démocratisation ; elles étaient, en effet, des voix idéologiquement nuisibles ; elles
proposaient d’ouvrir un lieu en le dissolvant. Mais avoir accès à un désert n’affranchit pas du tout ; prôner la démocratisation de la spatialité de l’enseignement ne
doit pas signifier supprimer la porte ou les murs de la classe ; c’est une manière
très simpliste et, en fait, démagogique d’éluder le problème.
Au contraire, une éducation démocratique implique la construction d’une
salle de classe assez grande pour laisser entrer tout le monde. Dissoudre le
périmètre symbolique de l’éducation, qui est aussi un périmètre architectural,
dans l’illusion d’un espace d’enseignement qui ne devienne jamais un lieu, qui
s’étende à toute la spatialité concevable du monde, signifie diluer ce réseau de
directionnalités orientées, cette structure d’attention qui est constitutive à la fois
de l’enseignement et de l’apprentissage. L’éducation a besoin de salles de classe
183
tout comme la religion a besoin de temples parce que la fonction de transmission
de la culture d’une génération à l’autre, la transformation de l’information en
nouvelles connaissances, et de ces connaissances en culture est aussi délicate
et sacrée que la fonction du prêtre. La spatialité matérielle de la salle de classe
est essentielle pour soutenir symboliquement la formation délicate du rôle de
l’enseignant tout comme la spatialité matérielle du temple l’est pour soutenir
symboliquement la constitution non moins fragile d’un rôle qui est plus qu’un
personnage, et en fait plus qu’un individu. Car, de même que le rôle de médiateur
religieux est de relier deux dimensions par ailleurs séparées et mutuellement
intouchables, celle de la transcendance et celle de l’immanence, de même le
rôle de l’enseignant est de présider au passage, également transcendantal, de la
culture de génération en génération. L’enseignement est le sacerdoce d’une telle
transcendance. Et la salle de classe est son temple.
3. Un temple numérique pour l’enseignement ?
3.1. L’intentio auctoris des lieux d’enseignement en ligne
Mais qu’en est-il de la possibilité d’un temple numérique de l’enseignement, de
l’apprentissage et de l’éducation ? Un tel temple des chiffres peut-il réellement
fonctionner ? Et si ce n’est pas le cas, quelles sont les raisons profondes d’un tel
échec ? Dire que l’enseignement en ligne n’a pas de spatialité serait inexact. Rien
n’est dépourvu de spatialité, pas même le temps, comme l’indique la physique
contemporaine. La spatialité de l’enseignement en ligne est évidemment différente de celle de l’interaction en face à face entre enseignant(s) et élève(s) : pure
trivialité tant qu’on n’entreprend pas d’analyser cette spatialité en profondeur
dans toutes ses composantes. Tout d’abord, l’enseignement en ligne comporte
lui aussi un espace physique. Enseignants et étudiants ne se connectent pas à
partir d’un vide mais depuis un espace matériel qui est inévitablement meublé
d’une série de figures, chacune conférant une nuance sémiotique particulière à
l’espace lui-même, le transformant ainsi en lieu doté d’une personnalité, avec un
rôle spatial et parfois même actoriel (selon la terminologie de Greimas). Dans la
plupart des cas, en particulier pendant la pandémie, le lieu physique des enseignants et des élèves a été un espace privé, généralement leurs propres domiciles.
Ici, la célèbre distinction formulée par Umberto Eco entre trois types d’intentio (ou intentionnalité signifiante) est fort utile. Cet espace physique domestique
de connexion est chargé, d’abord, d’une intentio auctoris, c’est-à-dire du sens
que « l’auteur » de l’espace lui-même veut lui attribuer pour qu’il soit reçu par
son public potentiel et ensuite par ses observateurs réels. C’est là une première
différence importante avec l’espace de la salle de classe, lieu créé lui aussi,
d’une certaine manière, mais dont l’auteur est pour l’essentiel impersonnel et
collectif. La forme et le mobilier de la salle de classe sont déterminés par des
réglementations nationales et locales, des règles administratives, des besoins et
des initiatives bureaucratiques plus ou moins conformes à une certaine « mode »
dans le public et, en particulier, dans l’architecture scolaire. Pour qui a un œil
184
exercé, il ne sera pas très difficile, en entrant dans une salle de classe pour la
première fois, de déterminer avec un certain degré de précision à quelle époque
et à quel style elle appartient. Les souvenirs personnels et, par conséquent,
l’imaginaire de la salle de classe sont probablement façonnés autour du script
visuel et architectural caractérisant une salle de classe à une certaine époque
(chaises de bois plus ou moins fatiguées et bureaux en résine mélamine-formaldéhyde sont probablement centraux dans l’imaginaire de classe de ceux
qui y sont entrés pour la première fois dans les années 1970). Ensuite, ce lieu
d’enseignement et d’apprentissage mis en forme par une mode publique, institutionnelle, bureaucratique, et architecturale est au moins partiellement modifié
par les comportements et surtout par les « pratiques d’écriture » des utilisateurs,
ce qui pourrait être vu, suivant Michel de Certeau, comme infléchissant l’espace
public par des touches personnelles. Il faut cependant dire, en quelque sorte en
ligne avec de Certeau, que ces infléchissements n’échappent jamais complètement à la mode (les graffitis sur les tables de classe, et même les chewing-gums
collés par en-dessous suivent des tendances de mode spécifiques bien que pour
la plupart inconscientes, évoluant au fil du temps). Les vêtements des élèves accrochés aux murs, leurs livres et cahiers, leurs stylos et crayons, ainsi que leurs
propres corps, complètent le mobilier visuel de la salle de classe, qui pourtant
résulte toujours d’une instance collective, jamais personnelle. Cela est prouvé
de manière spectaculaire chaque fois qu’une réglementation publique pour
l’organisation de la salle de classe est contredite par une initiative personnelle
ou corporative. Un exemple typique, en Italie, est la décision périodique de telle
ou telle personne de retirer le crucifix ou l’image du président de la République
des murs d’une salle de classe, où ils doivent obligatoirement figurer selon la loi.
L’espace physique de l’enseignement et de l’apprentissage en ligne est au
contraire, par définition composé de deux lieux distincts, celui de l’enseignant
et celui — ou plutôt ceux — des élèves, l’un et l’autre agencé selon une intentio
auctoris majoritairement privée. Lorsque la caméra web est allumée, montrant
partiellement l’arrière-plan derrière l’enseignant ou l’élève, ce qu’on peut voir
est généralement un lieu non pas public et collectif mais privé et personnel.
La mode s’y insinue comme toujours, avec ses diverses tactiques de distinction,
y compris la distinction de l’indistinction ostentatoire. Mais c’est une mode
assez permissive, qui n’est pas filtrée par les réglementations étatiques et les
règles administratives mais interprétée selon une logique multiforme obéissant
à une gamme beaucoup plus large de facteurs sociologiques et en particulier
socio-économiques. Alors que la salle de classe est l’espace de la classe, où tous
partagent le même lieu avec le même niveau de distinction esthétique et, donc,
socio-économique, l’espace, ou plutôt les nombreux lieux d’enseignement en
ligne constituent un espace de classe, dans le sens de catégorisation et classement
socio-économiques et de pouvoir. Bien sûr, il y a des classes plus riches et plus
pauvres, avec des meubles plus vétustes ou plus récents, une technologie plus ou
moins avancée, de la papeterie plus sophistiquée ou plus banale, des gens plus
ou moins bien habillés, mais tous ceux qui partagent physiquement l’espace de
185
la salle de classe sont confrontés au même lieu, entourés par lui, et chacun est
invité à le considérer non pas comme son propre espace éducatif individuel mais
comme l’espace éducatif d’un groupe, d’une petite communauté rattachée à la
communauté sociétale plus large qui a été déterminante dans la formation de ce
lieu d’apprentissage lui-même.
Cet effet de communauté sémiotique de la classe a été considéré si important
que, dans certaines circonstances — par exemple dans les classes italiennes
à plusieurs époques historiques —, un tablier a été imposé aux enfants (et à
leurs familles) afin que leurs vêtements individuels ne nuisent pas, avec leur
inévitable zest de distinction, à l’homogénéité de classe dans la classe. Lorsque
cette classe physique homogène est fragmentée et diversifiée en de nombreux
lieux physiques hétérogènes de connexion, ceux-ci deviennent immédiatement
et inévitablement autant d’objets d’interprétation et, potentiellement, de distraction. Un élève peut certes « interpréter » l’espace de la salle de classe en y
entrant pour la première fois, mais au fil des heures, des jours et des semaines,
cet espace cesse d’être un objet d’interprétation porteur de nouvelles sémiosis
et se transforme en un arrière-plan neutre, banalisé, qui devient l’incarnation
spatiale, sensorielle et visuelle de sa fonction.
Ce processus se comprend mieux par comparaison, encore une fois, avec une
église. En entrant pour la première fois dans une église catholique, l’attention
pourrait bien être attirée par la nouveauté du lieu, de sa morphologie, de ses
aménagements plastiques, de ses meubles et de ses personnages ; pourtant,
messe après messe dans la même église, tout cela aussi se transforme inévitablement en un espace banalisé ; même l’église la plus somptueuse, même la
basilique Saint-Pierre au Vatican, devient le lieu de sa fonction, non plus un objet
à interpréter à travers une nouvelle chaîne d’interprétants, mais une habitude,
le contenant spatial d’une cérémonie. Au contraire, lorsque l’espace physique de
la classe est fragmenté en ses homologues en ligne, on n’est jamais entièrement
sûr du type de contexte susceptible d’apparaître en arrière-plan de l’interlocuteur. Cela devient matière à interprétation et, par conséquent, également l’objet
d’une gamme de stratégies de communication et d’effets de sens. Il a été curieux
de voir, lors du confinement et de la multiplication des activités en ligne qui
s’ensuivit, combien d’enseignants, et parfois même d’étudiants, ont choisi de se
placer devant la webcam avec un fond d’étagères emplies de livres. La nouvelle
habitude esthétique s’est rapidement transformée en tendance de mode, puis
en cliché et, avec la vitesse frénétique habituelle du web, en objet d’ironie sous
la forme de memes. Le cliché, comme d’habitude, a également donné lieu à un
anti-cliché qui, bien que plus sophistiqué dans ses intentions, s’est à son tour
facilement transformé en une autre tendance de mode « outsider », contre-culturelle (ou plutôt contre-classe), puis en nouveau cliché ; les jeunes chercheurs qui
ne possédaient pas une grande bibliothèque, ou qui en possédaient une mais
adoptaient un style de distinction « outsider », se sont mis à délivrer de manière
ostentatoire des conférences et des leçons depuis leur cuisine, le chauffe-eau
apparaissant dans leur dos comme une sorte de clin d’œil bobo.
186
En tout cas, le passage de l’habitude spatiale publique et collective à la
représentation spatiale privée et personnelle réintroduit, dans la spatialité de
l’enseignement en ligne et de sa sémiotique, une dynamique de classe, dans
le sens de classement socio-économique. De nombreux professeurs avaient la
possibilité d’enseigner à partir de leurs bureaux privés, visuellement et acoustiquement bien isolés du reste de la maison, à l’abri des intrusions potentielles
des membres de leur famille et en particulier des enfants. Occasionnellement,
certains de ces enfants, ou des chats, fervents et austères, passaient élégamment
devant la caméra, mais c’était l’exception, comme un signe de distinction supplémentaire, encore plus sophistiqué, sachant que le bureau d’un « savant » ne
peut aller sans un chat et un minimum de chaos, bien sûr contrôlé et toujours
« artistique ». Le chaos menaçant l’espace de connexion en ligne des enseignants
ou étudiants moins aisés, avec des familles plus nombreuses et plus bruyantes,
était en revanche d’un genre totalement différent : un chaos impossible à apprivoiser, menaçant ou compromettant sans cesse l’audition et la concentration
du locuteur autant que de ses interlocuteurs, impossible en tout cas à prendre
pour un signe volontaire de distinction mais immédiatement vécu, au contraire,
comme une nuisance.
3.2. L’intentio lectoris des lieux d’enseignement en ligne
Même pour ceux qui disposaient d’une bibliothèque à montrer en arrière-plan
ou qui pouvaient transformer son absence en signe de distinction style bobo,
le résultat sémiotique — l’effet de sens — de la disposition des lieux dans l’interaction n’était jamais sûr. La théorie de l’interprétation d’Eco est claire à ce
sujet : l’intentio auctoris, la visée de sens de l’auteur ne coïncide pas toujours avec
l’intentio lectoris, c’est-à-dire la façon dont le destinataire finit par s’approprier le
sens attaché à un message par son destinateur. Par exemple, les bibliothèques
des professeurs snobs qui cherchaient à afficher grâce à elles leur distinction et
leur haute culture pouvaient être lues comme de pures marques d’arrogance ;
de même, les jeunes chercheurs affichant le chic du va-comme-je-te-pousse
pouvaient être perçus comme de simples malappris. De plus, dans cette communication particulière, un degré zéro de l’arrière-plan n’était pas possible ;
certaines plateformes de visioconférence offraient la possibilité de transformer
son arrière-plan en une image floue, voire de le remplacer par un scénario tropical, mais dans les deux cas il n’y avait aucun moyen d’éviter d’être perçu comme
quelqu’un dont l’image d’arrière-plan réelle aurait quelque chose d’inapproprié,
quelque chose à cacher. De même, éteindre sa caméra n’était une option acceptable que si elle était accompagné de l’excuse que la connexion était déficiente.
Certes il pouvait arriver que ce soit effectivement le cas. Surtout au début
du confinement, les enseignants, les étudiants et les responsables des établissements scolaires pouvaient rêver de mettre en place une sorte de nouveau panoptique dans lequel tous les professeurs et tous les élèves pourraient effectivement
être visibles les uns aux autres et se regarder comme s’ils se trouvaient dans
l’espace physique d’une salle de classe, avec pour seules limites les inévitables
187
angles des caméras. Mais on s’est vite rendu compte qu’un tel panoptique était
un rêve illusoire de numérisation pré-pandémique ; le débit de la connexion était
dans la plupart des cas insuffisant pour permettre aux gens de montrer l’image
en mouvement de leur visage ; la plupart ont été surpris par le confinement avec
une connaissance plus que limitée ou nulle des outils de vidéoconférence et d’enseignement en ligne ; ils se sont en outre souvent trouvés dans des endroits sans
connexion ou avec une connexion insuffisante. La première lacune a été traitée à
la hâte par des cours d’introduction intensifs, souvent complétés par des conseils
fébrilement recueillis auprès de parents, amis ou collègues plus experts ; mais
la seconde était beaucoup plus difficile à combler car il a été difficile et, dans
de nombreux cas, très coûteux d’organiser une connexion Internet par fibre.
Une nouvelle différence de classe est donc apparue dans la classe numérique, où
on s’est mis très vite à redouter les individus à connexion lente, avec leur vidéo
fragmentaire, leur voix intermittente et leurs messages de plus en plus associés
à de mauvaises conditions de livraison. Corrélativement, un nouveau type de
bluff a commencé à avoir lieu, dans lequel il était très facile d’éviter de montrer
son visage en vidéo, ou même de parler, ou de sauter une réunion entière, avec
l’excuse que « la connexion Internet est mauvaise aujourd’hui ».
3.3. L’intentio operis des lieux d’enseignement en ligne
La sémiotique souligne ensuite que l’échange de sens n’implique pas seulement
une intentio auctoris et une intentio lectoris mais aussi une intentio operis, à savoir
le sens qui se dégage de la structure même du message compte tenu de la communauté d’interprètes où il circule. Il est évident que quelle que soit la manière
dont les enseignants et les étudiants peuvent organiser l’espace physique de leur
interlocution virtuelle, quel que soit le contexte qu’ils choisissent et la stratégie
qu’ils pourraient adopter, ils ne peuvent rien contre une limite intrinsèque de
l’intentio operis de l’enseignement en ligne : le domicile personnel n’est pas une
école ; le bureau privé d’un professeur n’est pas une université ; la cuisine d’un
étudiant n’est pas une salle de classe.
Or, quelle que soit la façon dont la rhétorique de la rencontre virtuelle entre
l’enseignant et l’élève cherche à souligner sa normalité, quels que soient les efforts ou les astuces visant à faire comme s’il n’y avait pas de rupture par rapport
à l’interaction en classe en face à face, il est impossible que pendant la pandémie
les enseignants et les élèves oublient qu’ils sont en ligne depuis leur domicile
parce qu’un virus pernicieux les empêche de se retrouver là où ils étaient censés
le faire, c’est-à-dire dans un lieu désigné, à cet endroit que l’histoire, la culture,
et surtout le résultat de leur sédimentation, c’est-à-dire une communauté d’interprètes, détermine comme l’espace où l’éducation doit réellement s’accomplir : à
savoir dans le seul lieu où les individus puissent être transfigurés en enseignants
et étudiants, où ils peuvent se rencontrer non pas en tant qu’individus avec leurs
bibliothèques et leurs cuisines, leurs chats, leurs enfants et leurs conjoints
mais en tant qu’acteurs sociaux — en tant qu’incarnations de macro-fonctions
culturelles, en tant que destinateurs et destinataires dans un processus narratif
188
intégrant plusieurs générations dans le processus de transmission de la mémoire non-génétique de l’humanité à travers le temps. La cuisine d’un étudiant
et le bureau privé d’un savant ont certes des portes, mais franchir ces portes ne
comporte pas le rituel d’efficacité symbolique qui est nécessaire pour faire fonctionner la transformation d’une personne en un enseignant, d’un individu en
un élève. Il se peut qu’en ligne un enseignant soit, ou plutôt reste un enseignant,
mais en ce cas ce ne peut être qu’en vertu de la mémoire de ce qu’il était dans le
monde physique, avant la pandémie, quand il entrait dans la classe et se trouvait
transfiguré en une incarnation de la fonction de l’enseignement. Avec le temps,
et si l’impossibilité de revenir à l’enseignement présentiel persistait, une telle
mémoire pourrait devenir de plus en plus ténue, s’estomper progressivement,
jusqu’à n’être plus qu’une relique culturelle, jusqu’à ce qu’elle soit évacuée de la
communauté d’interprètes et de leur sémiosphère.
4. Temporalité et actorialité d’un vivre ensemble
4.1. La temporalité partagée de l’enseignement
Ainsi donc, la transfiguration des individus en enseignants et élèves est garantie par la présence d’un espace physique socio-culturel dans lequel une telle
transfiguration est censée s’opérer à la fois littéralement et métaphoriquement.
Mais elle est aussi garantie par le fait que la matérialité d’un tel espace implique
que le rituel de franchissement du seuil, la pénétration symbolique au-delà de
la porte de la salle de classe, prend du temps : pour les élèves comme pour les
enseignants, le rituel s’accomplit et ne peut s’accomplir que dans une temporalité
partagée. Une salle de classe, en effet, n’est pas seulement une spatialité participative pour la transmission culturelle ; c’est aussi une temporalité partagée pour
la construction de la mémoire intergénérationnelle. En entrant dans le même
temple symbolique au même moment, les enseignants et les étudiants respectent
une loi non-écrite selon laquelle une communauté ne reconstruit pas toute sa
sémiosphère ex-novo à chaque génération mais s’insère au moins partiellement
dans la sémiosphère transmise par les époques précédentes.
Bien que de plus en plus sophistiquée, la spatialité virtuelle de l’enseignement
en ligne ne fournit pas aux participants une expérience liminale efficace. Malgré
la prolifération des dénominations métaphoriques cherchant à masquer la différence entre spatialité réelle et spatialité virtuelle de l’enseignement, entrer dans
une « salle virtuelle » n’implique pas la même sémiotique que l’entrée dans une
salle de classe. On peut évidemment souligner, comme cela se produit actuellement dans de nombreux cours universitaires virtuels à travers le monde, que
« les enseignants et les étudiants » pénètrent dans l’espace virtuel de l’éducation
pour partager une leçon ; en réalité, quelle que soit la force de cette rhétorique
de la liminalité virtuelle, les enseignants et les étudiants continueront à être
incarnés et auront le sentiment irrésistible que leur vraie personnalité, ainsi que
leur esprit, ne vont en réalité nulle part, à travers aucun seuil, dans aucun espace
partagé, mais restent exactement là où ils sont, dans l’espace privé, personnel
189
et idiosyncratique de leur bureau ou de leur cuisine, partagé avec personne
d’autre, sauf ceux (conjoints, enfants, animaux de compagnie) qui se trouvent
là par inadvertance alors qu’ils devraient être ailleurs. Certains des moments
les plus gênants que les plateformes de visioconférence ont connu ces derniers
mois, notamment dans les situations d’enseignement et d’apprentissage, ont
précisément été liminaires.
4.1.1. Une proxémique maladroite
Dans le monde non-numérique, la distance corporelle globalement adoptée
comme défense contre la propagation du virus a partout radicalement modifié la
proxémique humaine ; l’un de ces changements est particulièrement frappant :
les procédures traditionnellement développées par les cultures pour signifier le
début et la fin d’une interaction entre deux ou plusieurs interlocuteurs ne sont
plus viables ; il est déconseillé, mal vu ou même illégal d’embrasser, serrer la
main ou toucher l’interlocuteur d’une quelconque manière potentiellement dangereuse. Cela a conduit à une sorte d’impasse sémiotique partout où le début et la
fin d’une conversation sont marqués par des signes non-verbaux spécifiquement
destinés à cette fonction. Du même coup, les expressions faciales et les gestes
n’impliquant pas de contact sont devenus de plus en plus emphatiques en vue de
remplacer la fonction sémiotique, maintenant perdue, du toucher.
Dans la plupart des proxémiques éducatives, l’entrée de l’enseignant dans
l’espace symbolique partagé de la classe était marquée par des signes. Dans les
circonstances les plus formelles, les étudiants se levaient, reconnaissant l’arrivée non de l’individu mais de l’acteur social qu’il personnifiait, exactement de la
même manière que l’arrivée du prêtre, l’autorité religieuse, est saluée lorsqu’il
entre dans l’espace sacré de l’église. Mais même dans les proxémiques éducatives
les plus démocratisées, voire démagogiques, une forme de salutation marquait
le début de l’interlocution entre enseignants et élèves. Sur les plateformes numériques de visio-conférence, au contraire, on peut toujours entrer dans la « salle
virtuelle » en tant qu’avatar privé, invisible et non entendu par quiconque jusqu’à
ce qu’on décide d’activer la caméra et le microphone. Le résultat est que même
l’espace virtuel partagé de la classe en ligne peut être « privatisé » à volonté à
tout moment ; à tout moment, l’avatar peut se transformer en fantôme et être là
sans y être réellement. Qui plus est, toute absence sera toujours par définition
excusable, en tant qu’imputable à tel ou tel problème technique.
4.1.2. Stratégies de distraction
Tout enseignant, ainsi que tout étudiant, a eu l’expérience d’une leçon ennuyeuse
pendant laquelle l’esprit de l’étudiant à un moment donné quitte cognitivement
la salle de classe et commence à vagabonder ailleurs, à l’extérieur, dans un autre
monde imaginaire, où des choses plus intéressantes se produisent. L’histoire de
la spatialité éducative pourrait d’ailleurs être écrite en considérant les opportunités de distraction offertes aux étudiants de chaque culture et génération.
190
Les novices d’un couvent ne pouvaient laisser échapper leur esprit qu’en secret,
puisque même la position de leur corps était strictement réglementée, de sorte
que détourner le regard du livre n’était pas permis ou était même puni. Dans
les écoles modernes, les possibilités de distraction ont augmenté à travers les
deux voies de fuite caractéristiquement offertes aux étudiants : les toilettes et
la fenêtre. Pour échapper à une leçon ennuyeuse ou à un examen imminent,
l’étudiant pouvait soit simuler un besoin pressant, soit regarder par la fenêtre
(ou encore s’amuser du spectacle offert par les autres étudiants).
L’introduction des téléphones portables et autres appareils de communication
numérique à distance a considérablement multiplié la gamme des échappatoires
possibles : tout enseignant, depuis les années 2000, a eu à lutter pour retenir l’attention d’élèves qui, à tout instant, pouvaient plonger dans leurs smartphones.
Pourtant, la distraction avait encore une limite, déterminée par le corps même
des étudiants. Ils regardaient leurs smartphones, mais ils étaient toujours physiquement là, dans l’espace éducatif partagé de la classe. Avec la pandémie, la
salle de classe étant devenue virtuelle, la fenêtre numérique à travers laquelle les
étudiants peuvent désormais échapper à la salle de classe est devenue presque
aussi grande que la salle de classe elle-même ; elle a, en fait, remplacé la salle
de classe. Si bien que le rapport entre concentration et distraction a été inversé.
Désormais, une leçon virtuelle est un arrière-plan en ligne sur lequel on peut
revenir de temps en temps lorsqu’on s’ennuie des d’autres activités virtuelles.
Les deux dimensions, en outre, celle de la concentration sur la leçon et celle
de la distraction, se brouillent de plus en plus ; dans le passé, les élèves pouvaient dessiner des images amusantes de l’enseignant, mais le risque d’être pris
et puni était encore très élevé ; maintenant, pendant la pandémie, ils peuvent
post-produire sur place en direct une leçon numérique en y ajoutant des effets
spéciaux amusants que l’enseignant ne verra jamais ; jamais auparavant il n’a
été plus facile de parodier les enseignants et l’enseignement. Les leçons en ligne
risquent constamment de se transformer en intermittences amusantes dans un
flux continu de divertissement et de jeux virtuels.
Face à cette perspective tragi-comique, sinon même tout simplement tragique,
de nombreux enseignants ont déjà renoncé à l’illusion de la spatialité virtuelle
partagée de l’éducation et ont plutôt opté pour un enseignement asynchrone ;
si les étudiants quittent maintenant la salle de classe à leur guise, proposer des
cours enregistrés au lieu de cours en direct les incitera peut-être à revenir vers
les cours, du moins à l’approche de la période des examens.
4.1.3. Les dangers de l’asynchronicité
L’éducation en ligne asynchrone met cependant en danger un aspect de l’expérience didactique qui a été également mis en péril dans le passage de la classe
réelle à la classe virtuelle. Les enseignants se plaignent souvent lorsqu’ils ont
trop d’élèves. Cela implique en effet beaucoup de travail en termes d’examens,
de discussions, de remise de diplômes, etc. Pourtant, tout en se plaignant du
nombre excessif, les enseignants en sont aussi, généralement, fiers, surtout si
191
leurs cours ne sont pas obligatoires mais librement choisis ; et ils se sentent au
contraire mal à l’aise quand le nombre de leurs élèves diminue trop. Ils rêvent
d’Oxford, où ils s’imaginent des professeurs assis dans leurs bureaux avec une
demi-douzaine de disciples, mais ils ne sont pas satisfaits lorsqu’une salle de
classe semble trop vide.
S’il en est ainsi, c’est parce que l’enseignement n’a certes pas besoin de la
spatio-temporalité, de la matérialité et de la proprioception d’une foule : l’enseignement adressé aux foules a toujours eu quelque chose de suspect, quelque
chose qui ressemble plus à l’endoctrinement qu’à l’enseignement, plus à un comice politique ou à un sermon religieux qu’à une leçon. De fait, l’enseignement
s’adresse par nature à des esprits individuels, non à des esprits qui auraient
tendance à se perdre dans l’indistinction d’une identité collective. Cependant, si
l’enseignement n’est pas pour les foules, il n’est pas non plus pour les individus ;
l’enseignant n’enseigne pas à des personnes uniques, du moins pas dans le cadre
habituel de l’éducation contemporaine. L’enseignement et l’apprentissage individuels appartiennent principalement à des époques passées, où les enseignants
étaient des tuteurs pour les héritiers de familles aisées. Il est vrai que c’est
une situation qui tend à se reproduire périodiquement, lorsque les inégalités
socio-économiques (et aujourd’hui aussi technologiques) distinguent à nouveau
des apprenants individuels privilégiés face à une majorité de la population sans
accès à l’éducation.
Dans l’école démocratique, cependant, comme dans l’université démocratique, si les professeurs n’enseignent pas à la foule, ils n’enseignent pas non plus
aux individus — ils enseignent à des groupes humains particuliers qui portent
le nom spécifique de « classes ». Combien d’élèves devrait-il alors y avoir dans
une classe ? Il n’est pas possible de le définir, mais certainement pas les 5.000
individus que, par exemple, Facebook fixe comme limite au nombre d’« amis »
qu’on est autorisé à avoir dans ce réseau social ; le nombre idéal d’une classe,
en effet, est celui qui permet une coordination spatio-temporelle, physique, et
proprioceptive raisonnable au sein de la micro-communauté constituée par
l’enseignant et les étudiants. Les cours qui ont lieu dans deux espaces séparés,
l’un avec la conférence proprement dite, et l’autre avec une vidéo-projection en
direct de la première sur grand écran, créent déjà une inégalité inacceptable
entre les privilégiés qui peuvent voir les enseignants en chair et en os et ceux qui
ne le peuvent pas.
Mais la visibilité de l’enseignant par les élèves ne détermine pas à elle seule la
taille idéale d’une classe. C’est aussi l’inverse. S’il est important que l’enseignant
puisse voir ses élèves, il l’est tout autant qu’il ne les considère pas simplement
comme des individus, mais comme des membres d’une classe. Qu’est-ce que
la classe, en effet, si ce n’est un groupe où chacun est censé apprendre en tant
qu’individu, en tant qu’esprit individuel, tout en se trouvant placé en condition
de le faire en coordination avec d’autres étudiants ? Le fait regrettable qu’avant
la pandémie il y ait eu des universités qui pour des raisons économiques étaient
obligées d’entasser dans les salles de cours un nombre excessif d’étudiants
192
n’exclut pas qu’à l’autre extrême, l’inverse, c’est-à-dire un enseignement individuel, soit également à éviter. Si de toute évidence l’enseignement traditionnel
implique généralement une interaction en face à face, cette dynamique ne
devrait jamais se limiter à la relation entre le visage individuel de l’enseignant
et celui de l’élève à qui il s’adresse. Pour les enseignants, c’est d’ailleurs une expérience commune que de voir les visages des élèves non pas en tant que visages
individuels mais comme une entité mystérieuse, collective en même temps que
composée d’individus — une sorte d’hydre (bienveillante). Il serait inapproprié,
pour un enseignant, de regarder le visage d’un élève en particulier pendant une
leçon entière, car cela impliquerait immédiatement que ce visage a été isolé de
la classe et transformé en objet privilégié d’observation, en altérant ipso facto la
relation visuelle et interactive avec le reste de la classe. Même lorsqu’un élève se
distingue du groupe, par exemple en posant une question, mieux vaut (et c’est ce
qui est généralement conseillé) ne pas répondre en s’adressant uniquement au
visage de la personne qui a posé la question, mais plutôt partir de là pour ensuite
balayer d’un regard plus englobant le reste de la classe.
4.2. Apprendre à vivre ensemble
Tout ce qui précède découle du fait que les individus d’une classe apprennent
mieux que les individus seuls ; ou du moins, ils apprennent différemment. La
différence est le résultat de la spatio-temporalité particulière qui est créée par la
matérialité de la salle de classe, elle-même liée à certaines conditions d’espace
et de temps. A la vérité, en temps normal, sans la menace d’un virus, il n’est pas
bien difficile de donner naissance à une salle de classe et d’y faire la classe :
cela ne requiert qu’un temps limité de réunion, un espace limité de réunion, un
enseignant, un groupe d’étudiants, et une règle conversationnelle essentielle,
selon laquelle l’enseignant doit pouvoir exercer un contrôle prédominant sur la
prise de parole dans la classe. Bien sûr, comme c’est de plus en plus à la mode
surtout aux États-Unis, les étudiants peuvent participer et fournir eux-mêmes la
parole de la leçon ; pourtant, si l’enseignant était incapable d’au moins encadrer
de telles contributions, l’idée même de la leçon commencerait à s’effondrer et
l’exercice relèverait alors d’une catégorie de discours différente, celle de la discussion entre étudiants.
D’autres conditions sont accessoires mais tout de même importantes pour
co-déterminer le résultat final de la classe. L’enseignant est généralement autorisé à se lever et se déplacer à l’intérieur de la classe, tandis que les étudiants ne
le sont généralement pas ; une scène de classe au cours de laquelle l’enseignant
serait tranquillement assis et parlerait alors que ses élèves se promèneraient
tout autour serait pour le moins inhabituel ; elle donnerait l’impression que la
hiérarchie discursive essentielle de la classe, qui est incarnée, symbolisée et
ritualisée notamment par le contrôle des mouvements du corps, a été bouleversée. Bien sûr, certains pourraient rêver, comme il a été fait, d’une classe où les
élèves parlent et les professeurs écoutent, où les premiers se déplacent et les
seconds restent immobiles, le tout produisant une subversion complète de la
193
sémiotique habituelle de l’éducation ; mais ces légitimes utopies de subversion
seraient inconcevables et en fait insignifiantes si elles ne faisaient contraste
précisément avec la norme qu’elles contredisent. Il s’agit donc là de provocations
bienvenues, prônant plus de liberté et d’égalité dans l’éducation, mais qui déboucheraient probablement sur un chaos insupportable et surtout non-fonctionnel
si elles étaient adoptées comme normes paradoxales (et anarchiques). De même,
le théâtre expérimental qui lutte pour la suppression du « quatrième mur » et
voudrait abolir toute séparation entre les acteurs et les spectateurs est un signe
avant-coureur d’une liberté créative qui ne peut fonctionner comme telle qu’en
contraste avec le théâtre traditionnel.
4.3. L’effroyable silence de l’enseignement en ligne
Un espace et un temps limités produisant à la fois un cadre spatio-temporel,
un individu incarnant le rôle de l’enseignant, un groupe d’individus incarnant
le rôle des élèves, des règles déterminant la constitution du discours verbal et
non-verbal dans la salle de classe : ce sont là des éléments simples mais essentiels pour donner naissance à cet effet de communauté d’apprentissage sur lequel
reposent l’éducation et l’enseignement. Certains de ces éléments peuvent être
traduits sous forme numérique, d’autres non. D’où une profonde altération de la
scène éducative. Du fait de la pandémie, je peux me réunir à un moment donné
avec mes étudiants sur une plateforme numérique, et une telle plateforme peut
bien avoir certaines fonctions cherchant à reproduire, au format numérique, les
règles du discours qui régissent l’échange conversationnel des leçons hors ligne.
L’expérience que la plupart des utilisateurs ont de ces simulacres numériques
de règles conversationnelles est cependant assez aliénante. Lever la main
dans ces plateformes en cliquant sur l’icône correspondante n’est pas la même
chose que lever la main dans une salle de classe, un geste avec une tradition
très ancienne et un sens profondément incarné ; faire taire numériquement,
de façon volontaire ou involontaire, des étudiants bruyants pendant une leçon
numérique a toujours quelque chose de vaguement censurant, sans parler de ces
séminaires numériques dans lesquels l’enseignant seul peut parler alors que les
étudiants sont confinés dans des limbes silencieux dont ils ne peuvent sortir que
s’ils y sont autorisés. Pendant une vraie leçon, les étudiants sont censés rester
silencieux et écouter l’enseignant mais, grâce à Dieu, ils ne sont pas obligés de
le faire ; leur silence est volontaire, même à l’école primaire, ce qui signifie qu’il
est le sous-produit acoustique d’un choix moral, de l’adhésion à un système de
valeurs, de l’intériorisation de la croyance que, dans cet espace et dans ce temps,
mieux vaut rester silencieux et écouter quelqu’un d’autre, ce quelqu’un d’autre
étant l’enseignant. Sur les plateformes numériques, les étudiants peuvent certes
adhérer au même credo pédagogique et rester silencieux, mais ce silence est
toujours médiatisé, et donc robotisé, par l’action volontaire de couper le son
de leurs microphones. Cette intermédiation du silence introduit, comme toute
intermédiation, la possibilité d’un simulacre vide : les élèves sont-ils inaudibles
parce qu’ils ont réellement décidé d’écouter leur professeur, ou le sont-ils parce
194
qu’ils ont mis en sourdine l’appareil leur permettant de parler, et qu’au lieu de
prêter attention au cours ils sont en train de parler à quelqu’un d’autre dans un
ailleurs numérique qui est à jamais exclu de l’espace virtuel de la conversation
didactique, à jamais incontrôlable par elle ? Le corps et la voix de l’enseignant
s’adressent aux avatars des élèves mis en sourdine — mais pendant ce temps,
où sont, derrière eux, les corps et les esprits réels ? Confiné à un visage et à
une voix, incapable de se déplacer, de se lever, et même de faire des gestes sans
entraves, l’enseignant parle à un vide dont le contenu humain présente la même
incertitude que toute la sphère numérique.
Dans le monde pré-pandémique, l’enseignant avait peur que les élèves ne
prêtent pas réellement attention, il craignait cette possibilité, qui est l’échec
intrinsèque de tout enseignement, raison pour laquelle une série de stratégies
étaient mis en place pour exorciser cette peur. Dans le monde post-pandémique,
cette crainte est devenue une panique. L’enseignant est constamment terrifié
à l’idée que les élèves ne soient pas là, que ce soit parce que leurs esprits sont
ailleurs, parce que leurs yeux sont ailleurs, ou même parce que leurs corps sont
ailleurs. Car même leurs avatars numériques peuvent être ailleurs, perdus à
cause d’une regrettable panne technique dont les effets sont toujours découverts
trop tard, alors que trop de discours réels ont déjà été prononcés, prononcés au
vent numérique, comme un message dans une bouteille que personne ne sera
jamais en mesure de retrouver.
Conclusion
Malgré la création d’un cadre temporel et la simulation numérique d’une interaction spatiale, l’enseignant se sent seul. Peut-être que l’élève aussi se sent seul. Ils
se sentent tous les deux l’un sans l’autre. Cela se produit parce que l’espace qu’ils
habitent et sont censés partager est désormais désincarné. C’est un espace qui
ne peut pas transformer le temps d’enseignement en synchronicité. Certes, les
avatars se réunissent tous en même temps, mais être tous en ligne, enseignants
et étudiants, sur la même plateforme éducative pendant les mêmes deux heures
n’équivaut pas à de la synchronicité. Il ne peut y avoir synchronicité que lorsque
des corps sont physiquement convoqués en même temps dans le même espace,
de sorte que ce temps devient de l’espace partagé et que cet espace devient du
temps partagé.
La synchronicité est en effet plus que la simultanéité. Cela signifie que, dans
ces deux heures passées par un groupe d’esprits et leurs corps respectifs dans
l’espace d’une salle de classe, ils sont absorbés par la même contemplation, qui
est étymologiquement l’acte mental de partager un temple, d’être ravis par la
pensée à la fois mentale et physique d’une résonance. Lorsque l’enseignement
réussit, les esprits des élèves résonnent les uns avec les autres, et tous ensemble
ils résonnent avec celui de l’enseignant ; les corps, dans cette circonstance, deviennent l’incarnation quasi mystique d’une symphonie d’esprits. Seuls les très
mauvais enseignants n’ont jamais connu un tel moment dans leur vie professionnelle, et tous ceux qui en ont fait l’expérience, même une seule fois, admettront
195
probablement qu’il constitue un sommet de satisfaction existentielle, une sorte
d’extase didactique. Dans ces circonstances, les esprits de tous ceux qui sont
en classe sont augmentés par leur résonance avec les autres esprits, ils en sont
énergisés, ils transcendent les limites des corps pour atteindre une dimension presque surhumaine. Ce n’est cependant pas la condition surhumaine de
Nietzsche, celle d’individus subjuguant d’autres individus mais l’extase sublime
à travers laquelle le langage permet aux esprits humains de se projeter au-delà
d’eux-mêmes, au-delà de l’espace et du temps, à travers les générations.
Mots clefs : enseignement, espace, intentio auctoris/operis/lectoris, numérique,
sacralité, synchronicité.
Auteurs cités : Gregory Bateson, Michel de Certeau, Umberto Eco, Algirdas J.
Greimas.
Plan :
Introduction
1. Critique des pratiques générales du numérique
1.1. De la dépendance numérique à la sensibilisation numérique
1.2. L’hypertrophie numérique pendant le confinement
1.3. Le traumatisme subreptice de l’enseignement en ligne
1.4. L’urgence d’une considération sémiotique
2. La spatialité comme condition fondamentale de l’enseignement
2. 1. La centralité sémiotique de l’espace dans l’enseignement
2. 2. Un réseau d’attentions
2. 3. La spatialité de la classe en tant que matrice de rôles éducatifs
2. 4. La classe comme lieu sacré
3. Un temple numérique pour l’enseignement ?
3.1. L’intentio auctoris des lieux d’enseignement en ligne
3.2. L’intentio lectoris des lieux d’enseignement en ligne
3.3. L’intentio operis des lieux d’enseignement en ligne
4. Temporalité et actorialité d’un vivre ensemble
4.1. La temporalité partagée de l’enseignement
4.1.1. Une proxémique maladroite
4.1.2. Stratégies de distraction
4.1.3. Les dangers de l’asynchronicité
4.2. Apprendre à vivre ensemble
4.3. L’effroyable silence de l’enseignement en ligne
Conclusion
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54175
Estádios vazios :
o torcer em pandemia*
Pedro Vasconcelos
Universidade Federal do Ceará
PUC-SP, Centro de Pesquisas Sociossemióticas
Introdução
O futebol de espetáculo, matriz dominante entre as versões dessa modalidade,
caracteriza-se pela organização global e monopolista, a excelência performática, a intensa divisão social do trabalho e, sobretudo, a presença de público, cuja
particularidade é vincular-se ao evento-jogo a partir de um referencial patêmico :
o clube do coração1. Isso faz do espectador esportivo um “torcedor” — sujeito
que apoia deliberadamente um dos lados em disputa e que protagoniza, nos estádios, experiências intersomáticas e intersubjetivas. Em 2020, essa configuração
tradicional sofreu os impactos da pandemia. Ao longo do primeiro semestre,
as principais competições acabaram suspensas ou canceladas mundo afora.
Quando os campeonatos de futebol começaram a retornar com novos protocolos
decorrentes das recomendações de distanciamento social, já na metade do ano,
as arquibancadas tiveram de ficar vazias.
* Agradeço as contribuições ao artigo de Yvana Fechine, além de Fabiane Marroni, João Ciaco
e Marcos Carvalho, respectivamente, coordenadora e integrantes do ateliê “Semiótica e Mídia
na Cultura Participativa”, do Centro de Pesquisas Sociossemióticas.
1 A.S. Damo, Do Dom à Profissão. Uma etnografia do futebol espetáculo a partir da formação de
jogadores no Brasil e na França, Tese, Programa de Pós-Graduação em Antropologia Social,
Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, 2005.
197
A resolução imediata dos clubes e das ligas foi tentar suprir tal ausência,
recuperando a participação dos torcedores, agora remota, e mantendo parte
da atmosfera espetacular. A nível nacional, identificamos duas ações-chave : i)
confecção de “totens”2 com imagens impressas dos fãs, a quem se ofereceu a
possibilidade de comprar um lugar nas arquibancadas por meio do envio de fotos
posteriormente inscritas em peças de acrílico, plástico ou papelão ; de maneira
adicional, utilizaram-se sons gravados das torcidas no sistema de alto-falantes ;
ii) uso de videoconferência para transmitir, ao vivo, a imagem dos apoiadores
em telões posicionados ao redor do campo.
Ainda que compartilhem propósitos semelhantes, essas estratégias têm natureza distinta, como justificaremos ao longo do artigo. Nosso objetivo, assim,
é identificar e descrever os modos de presença construídos em ambos os casos,
considerando que existe algo no lugar do público de “carne e osso”. Vamos assumir o conceito de presença desenvolvido pela sociossemiótica e adotar como operadores analíticos duas situações interativas que explicam a dinâmica habitual
das partidas de futebol e, por isso, servem de parâmetro : a relação do torcedor
com seus pares e a relação do torcedor com os demais atores que frequentam as
arenas (atletas, árbitros, técnicos e torcida adversária).
1. Notas sobre o torcer
O torcedor de futebol é produto da modernização do esporte, que teve início na segunda metade do século 19. Conforme Valter Bratch, dentro das escolas públicas
inglesas, elementos corporais das classes subalternas, heterogêneos por definição,
foram racionalizados e padronizados, ganhando estatuto oficial como expressão
hegemônica da cultura do movimento3. Nas palavras do sociológico Pierre Bourdieu, nessa passagem, os jogos populares, produzidos pelo povo, regressaram sob
forma de evento para o povo4. Houve aí uma primeira cisão entre prática e consumo, reafirmada durante o século 20 com a emergência do esporte-espetáculo.
Embora hoje o futebol seja intensamente exercitado nas várzeas, nas peladas e
nas escolas, apenas um pequeno número de pessoas domina técnicas específicas
a ponto de ultrapassar o amadorismo e alcançar os circuitos profissionais, não só
“para a satisfação de si, mas para o deleite da comunidade”5. O indivíduo integra o
esporte de alto-rendimento majoritariamente enquanto público.
No padrão brasileiro, contudo, não basta acompanhar as disputas de maneira desinteressada ; o torcedor precisa estar próximo a determinado time, como
2 “Totem” se refere aqui ao termo empregado por clubes de futebol em suas campanhas de
marketing durante a pandemia do novo coronavírus, e não ao conceito clássico cunhado na
Antropologia.
3 V. Bracht, Sociologia crítica do esporte : uma introdução, Ijuí, Editora Unijuí, 2005.
4 P. Bourdieu, Questões de sociologia, Lisboa, Fim do Século, 2003.
5 A.S. Damo, Para o que der e vier : o pertencimento clubístico no futebol brasileiro a partir do Grêmio
Foot-Ball Porto Alegrense e seus torcedores, Dissertação, Programa de Pós-graduação em Antropologia Social, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, 1998, p. 30.
198
fã e integrante de uma comunidade de sentimento. Para Arlei Sander Damo, o
pertencimento clubístico, que designa a principal modalidade de adesão às emoções do jogo em nosso país, promove um vínculo identitário intenso, duradouro
e exclusivo6. Esse “processo gradativo de educação sentimental” costuma iniciar
na infância, quando o neófito vai aprendendo a gostar de certos elementos, a
cultuar ídolos do passado e do presente, a respeitar as cores da agremiação, a
cantar o hino — enfim, a assimilar uma ou mais culturas torcedoras7.
Singularidades à parte, existem dois princípios que sempre são ensinados.
Primeiro, o amor eterno. Trocar de time configura tabu ; via de regra, a fidelidade
está acima de tudo, não se admitindo que os laços afetivos variem de acordo com
a situação. Em segundo lugar, compartilha-se a alteridade. Retomando as ideias
de Damo, a paixão por um clube significa, em medida equivalente, o desdém ou
o ódio pelo seu contrário : “dizer-se gremista é (...) dizer-se anti-colorado e não-flamenguista, palmeirense, santista”8. Está aí o caráter agonístico do esporte ;
se um time representa as elites, o adversário simbolizará o povo ; se um é dos
brancos, o oposto será dos negros.
A identidade e a alteridade se fortalecem o tempo todo, no dia a dia, mas
majoritariamente no ritual significante do jogo de futebol :
É o momento e o lugar da permissividade, dos contatos verbais e corporais mais
intensos e extremos, da subversão dos espaços, do ritmo das ruas e da ocupação
dos equipamentos urbanos, trens, ônibus e metrôs : irrupção de solidariedades,
preferências, vontades gerais de grupos que se identificam e se contrapõem.9
Nessas circunstâncias, o sujeito se junta a uma coletividade que vibra, grita,
ameaça e sente a atmosfera do estádio e dos corpos que lá se reúnem. Nutre,
também, um espírito de co-atuação e de participação direta, acreditando que as
próprias condutas são capazes de modificar o resultado das partidas e o desempenho dos atores implicados.
Torcer por um clube de futebol é das atividades emocionalmente mais intensas da
sociedade contemporânea e das mais pretensiosas. É imaginar poder agir à distância para que alguma coisa aconteça da forma esperada (...).Torcer supõe alterar a
configuração de um evento, moldar um fato para adequá-lo ao espaço do desejo.10
A arquibancada é lugar de múltiplas performances, a nível cognitivo, patêmico e estésico, sobre as quais vale comentar. Admite-se, de início, que os apoia6 Ibid.
7 A.S. Damo, “Paixão partilhada e participativa : o caso do futebol”, História. Questões & Debates,
57, 2012, p. 60 (https://bit.ly/2XUkJtN).
8 A.S. Damo, Para o que der e vier, op. cit., p. 23.
9 L.H. de Toledo, “Por que xingam os torcedores de futebol ?”, Cadernos de Campo, 3, 3, 1993, p. 21.
10 H. Franco Júnior, A dança dos deuses : futebol, cultura e sociedade, São Paulo, Companhia das
Letras, 2007, p. 311. Apud A. dos Santos, A consolidação de um monopólio de decisões : a Rede Globo
e a Transmissão do Campeonato Brasileiro de Futebol, Dissertação, Programa de Pós-Graduação
em Ciências da Comunicação, Universidade do Vale do Rio dos Sinos, São Leopoldo, 2013, p. 79.
199
dores atuam conforme um pensamento estratégico. Dotados de competência
modal, eles organizam seus movimentos em função dos objetivos a cumprir e do
terreno a percorrer. Essa intencionalidade se figurativiza no que Damo chama
de “práticas do torcer” e Luiz Henrique de Toledo denomina “falas torcedoras”11.
São vaias, xingamentos, cânticos e gritos de guerra, de teor satírico, jocoso,
ofensivo e grotesco que funcionam narrativamente como sanções positivas ou
negativas a depender do “alvo”, podendo, ao mesmo tempo, instigar ou desmotivar ações subsequentes. Músicas de incentivo e de afirmação, por exemplo,
exaltam atributos de potência e virilidade, enquanto protestos e intimidação
exprimem fraqueza, não raro através de homofobia e misoginia. O importante
a se reconhecer aqui é que há cálculos enunciativos, os quais podem levar da
conciliação à discórdia, dentro de uma gramática das trocas cognitivas.
Porém, o torcer aciona simultaneamente sentidos estésicos, cuja existência
depende da co-presença entre os actantes12. Incorporada à semiótica discursiva
desde os anos 1990, a noção de “presença” designa uma modalidade de encontro
na qual o contato direto, face a face, instaura sentido por si, em ato, independentemente de sistemas axiológicos predeterminados ou circulação de valores.
“Não havendo como localizar na superfície das coisas as marcas de discursos
inteligíveis que nos seriam direcionados, nós nos deixamos impregnar pelas
qualidades sensíveis inerentes às coisas mesmas”13.
Essa abordagem reconhece o poder significante do corpo, sua virtude organizadora e ativa, que comunica uma espécie de sentido minimal : “O que toca então
o observador, o que contamina, é a percepção do próprio princípio dinâmico
daquilo que dá a ver e sentir”14. A ele compete “um fazer resultante das afetações
sensoriais”15 — a “disposição para capturar efeitos de sentido oriundos das qualidades plásticas próprias aos objetos apreendidos em sua presença imediata,
qualquer que seja o estatuto actorial”16.
De volta às circunstâncias do jogo, nessa forma de relação,
O espetáculo aparente não será mais de duas individualidades ou de dois campos
bem diferenciados e que sucessivamente se fustigam, mas, antes, a unidade
dialética de um só corpo a corpo, totalizando as intervenções pontuais ; não mais
o espetáculo dos choques sucessivos e alternados de duas partes que conservam
11 A.S. Damo, “Paixão partilhada e participativa”, art. cit. ; L.H. de. Toledo, art. cit.
12 Cf. E. Landowski, “A carta como ato de presença”, Presenças do outro (1997), tr. port. São Paulo,
Perspectiva, 2002. A.C de Oliveira, “Estesia e experiência do sentido”, Cadernos de Semiótica
Aplicada, 8, 2, 2010, p. 10 (https://bit.ly/2Ccbe1w).
13 E. Landowski, “Sociossemiótica : uma teoria geral do sentido”, Galáxia, 27, 2014, p. 13 (https://
bit.ly/2XIlhmm).
14 E. Landowski, “Modos de presença do visível”, in A.C de Oliveira (org.), Semiótica plástica, São
Paulo, Hacker, 2004, p. 109.
15 A.C de Oliveira, “Estesia e experiência do sentido”, art. cit., p. 10.
16 “Sociossemiótica”, art. cit., p.17.
200
sua autonomia, mas o equilíbrio íntimo de seus movimentos acoplados, como se, a
uma distância suficiente, a luta se tornasse uma dança.17
A estesia partilhada nas arquibancadas instaura “uma massa orgânica unida
na experiência de alguma paixão”18 ; um ser vivente, que se descobre (ou se
redescobre) “habitado por crenças e gostos comuns, carregado de memória, e
suscetível de atrações assim como de repulsões coletivas imediatas”19. Além das
estratégias possíveis, os torcedores se realizam conjuntamente e, como sublinha
Yvana Fechine, interagem pela comunhão recíproca naquele espaço-tempo particular,
(...) gritando em uníssono em intervalos ritmados, gesticulando, sentando e levantando ao mesmo tempo, fazendo as mesmas coreografias com uma harmonia de
bailarinos ensaiados. Não importa se o sujeito não faz parte da torcida organizada
de um dos times em campo, não importa nem mesmo se não conhece bem os hinos ou códigos de comportamento próprios àquele ritual, sem sequer se dar conta,
num instante, ele pode ser co-movido : “contaminado” pelo sentimento do outro,
tomado pela mesma emoção, levado pelo mesmo comportamento, envolvido na
mesma celebração dotada de um fim em si mesmo.20
O som dos cânticos e dos instrumentos musicais, os movimentos a estremecer o estádio, a “proximidade que une os corpos-sujeitos”, tudo cria um ambiente
dinâmico capaz de contagiar os actantes em relação21. Há algo que passa entre
eles, e do público ao campo, estimulando ou intimidando atletas, treinadores e
árbitros, apenas porque :
Sentir o sentir do outro é, em muitos casos, já prová-lo em sua própria conta, como
se, por uma espécie de performatividade da copresença sensível, a percepção das
manifestações somáticas de certos estados vividos por outros tenha o poder de nos
fazer experimentá-los.22
Para resumir, o ritual do jogo, que reserva aos fãs o lócus da arquibancada, é
um universo potente onde se desenvolvem autênticos processos de coordenação
interactancial direta e/ou mediada. Daí a importância desses atores na constituição do espetáculo, que não pode ser reduzido ao embate entre dois adversários.
Trata-se principalmente de uma celebração em ato, cujo sentido se perde, pelo
menos em parte, sem o público. Por conta do novo coronavírus, o futebol teve de
lidar com a ausência física desse elemento diferenciador.
17 E. Landowski, A Sociedade Refletida, São Paulo, Educ/pontes, 1992, p. 180.
18 E. Landowski, Aquém ou além das estratégias, a presença contagiosa, São Paulo, Edições CPS,
2005, p. 37.
19 Presenças do outro, op. cit., p. 197.
20 Y. Fechine, “Televisão e estesia : considerações a partir das transmissões diretas da copa do
mundo”, Significação, 29, 17, 2002, p. 25.
21 Aquém ou além das estratégias, op. cit., p. 37.
22 “Sociossemiótica”, art. cit., p. 17.
201
2. Experiências, torcida e pandemia
Em março de 2020, as maiores competições esportivas do planeta foram paralisadas após a pandemia atingir todos os continentes. No Brasil, a despeito dos
elevados índices de contágio, o Campeonato Estadual do Rio de Janeiro voltou
em junho e os demais, em julho ou agosto; porém, invariavelmente, sem público
in loco. Times que costumavam reunir milhares de pessoas a cada partida começaram a encarar ambientes silenciosos, estáticos e incolores.
Vieram da Europa as ações pioneiras daquilo que ficou conhecido, no discurso midiático, como “torcidas virtuais” e que o futebol brasileiro tem adotado na
forma de campanhas de marketing, diante da necessidade de arrecadar verbas.
Com base em casos representativos de clubes nacionais, analisaremos aqui
duas estratégias que buscam recuperar o efeito de presença perdido pela falta
do torcedor.
2.1. Totens e sons pré-gravados
A primeira experiência é a dos totens personalizados — peças de acrílico, plástico ou papelão nas quais são inscritas imagens dos apoiadores, que precisam
aderir às iniciativas e comprar esse espaço nas arenas. Cabe aos times de futebol
convocá-los, como fizeram, por exemplo, Clube Atlético Mineiro, Fortaleza Esporte Clube e Clube do Remo :
O Atlético é movido pela força da Massa e se recusa a entrar em campo sem ela.
Como forma de sentir o calor da torcida mesmo em jogos de portões fechados, o
Galo conta [...] com bonecos personalizados de torcedores nas arquibancadas do
Mineirão23.
Quando o futebol voltar, a alma do Castelão estará vazia. Vazia das cores, dos cantos, da força da torcida mais espetacular do Brasil [...]. Nos jogos do Fortaleza, sem
presença de público, no Campeonato Cearense, Copa do Nordeste e Copa do Brasil,
será estendido um mosaico 3D nos setores Bossa Nova e Superior Central. Nele,
cada torcedor poderá ter uma foto permanente ajudando a colorir o estádio e mostrar aos nossos atletas que sempre estaremos com eles. O mosaico crescerá junto
com o engajamento da torcida. Quanto mais torcedores se engajarem, maior ficará
o mosaico. Além de contribuir com o clube, você, de alguma forma, estará com a
gente no estádio24.
O grito, empurro e a festa das arquibancadas sempre fizeram a diferença durante
os 90 minutos de jogo, mas devido à pandemia da Covid-19, este apoio será diferente
no retorno aos jogos do restante da temporada, com os portões fechados. O Clube
do Remo contará com a vibração do Fenômeno Azul de uma maneira inusitada
[...]. O torcedor do Leão poderá garantir seu lugar na arquibancada com a venda
dos totens25.
23 Marque presença nos jogos do Galo com seu boneco personalizado, Clube Atlético Mineiro :
https://bit.ly/2YozRzY.
24 Sempre estarei aqui : https://bit.ly/3j861I3.
25 Campanha Sempre estarei contigo. Clube do Remo : https://bit.ly/2Ejo27f.
202
Depois de encomendadas e produzidas, as peças ficam nas arquibancadas
durante alguns jogos. A Figura 1 mostra, respectivamente, ações do Remo,
quando começou a instalar os totens em julho de 2020, e do Atlético Mineiro, em
partida contra o América/MG no dia 02 de agosto.
Figura 1. Totens do Clube do Remo (Arena Baenão – Belém/PA, https://bit.ly/3gtpd1e)
e do Atlético/MG (Estádio Mineirão – Belo Horizonte/MG, https://bit.ly/34tT9HZ).
A singularidade desses objetos, em sua dimensão plástico-figurativa, é
serem configurados à semelhança do torcedor, não de maneira genérica, mas
representando pessoas específicas, com correspondência no mundo social. Os
clubes-enunciadores organizam a visualidade a partir do que Jean-Marie Floch
denomina iconização, processo capaz de criar efeitos de realidade26. Se adaptarmos os estudos de Algirdas J. Greimas sobre determinados estilos de pintura,
ocorre aí um projeto deliberado de fazer-parecido27.
Aprofundemos agora a ideia de similaridade. Estamos diante de peças em
que tudo, à exceção do matérico, aponta para uma corporeidade familiar, tão
transparente e tão verídica quanto possível. O dispositivo cromático mimetiza
os tons da pele humana, a que se acrescentam as cores da camisa de cada time.
Os traços são inteiramente anatômicos, considerando-se tamanho, aparência e
gestualidade. O recorte das silhuetas, inclusive, desenha os indivíduos.
Interessa também a localização dos totens na espacialidade das arquibancadas : posicionados sobre as cadeiras ou sobre o cimento, voltados para o campo
e em postura de assistir o que acontece nele. A Figura 2 traz um novo exemplo,
agora do Fortaleza, que ilustra bem tal perspectiva : enquanto o jogo se desenrola
entre os atletas, a torcida de plástico “acompanha” os lances no fundo.
26 J.-M. Floch, “Imagens, signos, figuras. A abordagem semiótica da imagem”, Cruzeiro
Semiótico, 3, 1985 ; id., Les formes de l’empreinte, Périgueux, Fanlac, 1986.
27 A.J. Greimas, “Semiótica figurativa e semiótica plástica”, Significação, 4, 1984 (https://bit.
ly/3fLuwbI).
203
Figura 2. Fortaleza contra Botafogo (RJ), partida válida pelo Campeonato Brasileiro
de 2020 no dia 16 de agosto. Fonte : Leonardo Moreira / Fortaleza EC.
Na tentativa de aproximar-se um pouco mais do ritual esportivo, muitos
clubes se valem ainda da reprodução de sons nos alto-falantes dos estádios. Em
geral, um operador contratado exclusivamente para esse fim seleciona uma
série de áudios tipicamente relacionados à torcida mandante, dos mais neutros
aos mais intensos. A veiculação de cada som pré-gravado depende da dinâmica
da partida, com seus altos e baixos. É assim que o operador do Atlético Mineiro
define o trabalho : “Eu procuro imaginar como a torcida se comportaria em cada
um dos momentos do jogo para poder soltar as gravações”28.
A soma desses elementos nos autoriza a dizer que os totens, com auxílio
dos áudios, são representantes do torcedor, pois o invocam e fazem advir seu
simulacro. Ao operar peças que “reenviam indefinidamente a outra coisa que
elas mesmas”29, os clubes emulam presenças, isto é, presentificam quem foi
alijado do ambiente esportivo, tornando “visível (...) algo que estava no espaço
enuncivo, fora da situação de enunciação”30. Têm-se encenações do corpo, que
“remetem a seres de carne e osso postulados por trás da imagem, a corpos reais,
por definição inacessíveis”31. Essa torcida substituta:
se faz presente para chamar uma presença “outra” para além da figuração que lhe
dá. (...) Essa falta estruturalmente programada, não podemos esperar suprimi-la
28 M. Maoli, entrevista, O Estado de São Paulo, 5 ago. 2020 (https://bit.ly/3l8jYah).
29 Presenças do outro, op. cit., p. 140.
30 J.L. Fiorin, As astúcias da enunciação : as categorias de pessoa, espaço e tempo, São Paulo, Ática,
1999, p. 290.
31 Presenças do outro, op. cit., p. 140.
204
a não ser imaginariamente, por meio do consumo de outros simulacros da mesma
natureza, seguindo sempre os mesmos percursos de leitura propostos como
promessa de um gozo que eventualmente será real.32
Como os totens são da ordem do simulacro, eles se impõem enquanto presença simulada, que, de maneira aparentemente paradoxal, aponta para uma
ausência de base. E, sobretudo pela condição de simulacro, os objetos não têm a
capacidade de replicar todas as características dos indivíduos a que se referem.
Pensando-se na relação original do torcedor com os demais integrantes do
jogo, é plausível cogitar a manutenção de certa atmosfera ritual. As peças e os
sons constituem positividades – as únicas realidades materiais associadas ao
torcer que permaneceram in loco. Ao preencherem espaços, evitam, portanto,
que atletas, treinadores e árbitros atuem diante de um completo vazio. Mas as
potencialidades param aí ; afinal lidamos com uma distinção entre pessoa e
coisa que precisa receber contornos semióticos.
O torcedor empírico, além de corpo que se dá a provar, é um sujeito de intencionalidade e de sensibilidade perceptiva, por vivenciar o mundo exterior e
sentir as variações internas que afetam seu próprio estado. As peças de acrílico,
plástico ou papelão não pensam e não sentem ; falta-lhes competência modal
e estésica. Se muito, verifica-se uma sensibilidade reativa : reação a impulsos
mecânicos ou elétricos que permite algum modo de ajustamento interactancial,
porém, muito próximo a interações programadas, nas quais as condutas sempre
obedecem a leis estáveis33. Basta avaliar que são incapazes de responder às modulações do jogo ; estão imunes a gols, lances inusitados, faltas violentas e erros
de arbitragem — o que impede qualquer interferência direta sobre os resultados.
Recuperando uma das configurações que Landowski descreve ao investigar
o estatuto semiótico do público em espetáculos (esportivos, políticos, culturais
etc.), cria-se uma distância fundamental entre atores e auditório34. As arquibancadas passam a reunir uma justaposição de espectadores abstratos, que isoladamente representam “apenas outros tantos exemplares de um tipo (...) de caráter
transcendental, para não dizer fictício”35.
O segundo tipo de relação que adotamos como operador analítico, a do torcedor com seus pares, registra fenômeno similar. De fato, os totens se posicionam lado a lado, presentes uns aos outros, mas não mantêm contato dinâmico.
Diferente das situações habituais, quando desaparecem os limites entre as
instâncias, é impossível admitir que organizem cálculos estratégicos conforme
as circunstâncias, que integrem coletividades em torno de um ideal e que se
contagiem pelo sentimento de estar juntos. Pelo contrário : mantêm feição indi-
32 Ibid.
33 Cf. E. Landowski, Interações arriscadas (2005), tr. port. São Paulo, Estação das Letras e Cores,
2014, pp. 21-45.
34 Presenças do outro, op. cit., cap. 7, “Regimes de presença e formas de popularidade”.
35 Ibid., p. 196.
205
vidualista, figurando, no máximo, como totalidade partitiva — cada um no seu
assento — sem que formem um corpo orgânico e integral. São, para resumir,
objetos estáticos, uma espécie de presença morta. Essa experiência de ocupação
exclui a oportunidade de interações em ato — práticas discursivas que emergem
no se fazendo de uma situação única36. Até a reprodução de sons da torcida, escolhidos enquanto as disputas se desenrolam, tem efeito residual devido ao caráter
pré-gravado dos áudios.
Ao contrário, ao passarmos à outra forma de ação sob responsabilidade dos
clubes durante a pandemia, a existência de uma temporalidade comum vai constituir o principal elemento definidor, que ajuda a distinguir ambas as iniciativas.
2.2. Telões em transmissão ao vivo
Além dos totens, alguns estádios utilizam telões para transmitir, ao vivo, em
uma espécie de mosaico, a imagem dos fãs torcendo desde o ambiente doméstico. A ideia veio da Europa, fez sucesso na Liga Norte-Americana de Basquete
(NBA) e chegou ao futebol brasileiro pelo Sport Club Corinthians Paulista37, que
nos servirá de exemplo (Fig. 3).
Figura 3. Telão do Corinthians em partida contra o Fortaleza, na Neo Química Arena
(26/08/2020). Fonte : Perfil do Programa Fiel Torcedor no Instagram (https://bit.ly/3n4Efhs).
36 Y. Fechine, Televisão e presença. Uma abordagem semiótica da transmissão direta, São Paulo,
Estação das Letras e Cores, 2008.
37 O Corinthians é um clube paulistano fundado em 1910. Conquistou a Copa Libertadores
da América em 2012, foi campeão brasileiro 7 vezes e venceu o Campeonato Paulista em 30
oportunidades.
206
Durante as partidas em casa, o time aciona três telões posicionados ao redor
do campo. O maior deles, de 100m², foi instalado exclusivamente para a campanha. Na hora do jogo, a área é preenchida por centenas de apoiadores38, com suas
sonoridades, expressões e gestos síncronos. A fim de estabelecer protocolos, o
Corinthians criou um código de conduta, obrigando o uso de camisas da agremiação e proibindo “linguajar inapropriado”39.
O que interessa neste caso, e o diferencia do anterior, é a concomitância das
performances : atletas, corpo técnico, arbitragem e torcedores atuam — e se
veem — na mesma duração, ao longo da qual o conteúdo se organiza. Nela, o
próprio tempo assume estrutura significante, e as relações vão se definindo
processualmente. Tem-se uma forma em aberto que dá lugar a instabilidades e
oscilações.
A partir das pesquisas de Yvana Fechine sobre transmissões diretas, cabe
postular a produção de um sentido de espacialidade implícito à concomitância
temporal, que, “ao colocar todos os participantes em um mesmo agora, transforma as suas distintas posições espaciais físicas em um mesmo aqui”40. E mais :
“é no tempo, portanto, que se constrói, virtualmente, o espaço discursivo do
encontro”41. Diante da disjunção básica decorrente da distância física, onde se
localizaria esse campo que permite interações, e não tem correspondência no
mundo natural ? Ou, como questiona Fechine, “qual é a natureza desse espaço
que, semioticamente, reúne as instâncias de produção e de recepção quando,
empiricamente, elas só podem estar, graças à mediação técnica que as institui,
separadas ?”42. Trata-se, segundo a autora, de um lugar simbolicamente criado
pela relação que se estabelece no presente da enunciação entre sujeitos que ocupam as posições A e B, mas “participam de uma atividade comum em um tempo
específico e compartilhado”43. É, enfim, uma esfera de interlocução definida por
uma situação comunicativa.
O esforço para se neutralizar as distâncias temporais e espaciais tem como
resultado a instauração de um efeito de contato. Assim, aqueles que se encontram no estádio de futebol e os torcedores das salas virtuais experimentam um
tipo de copresença. Estes, embora diante de telas, passam a outro ambiente, que
não é mais o seu cotidiano, nem a arquibancada propriamente dita, e sim um
lugar intersubjetivo de acesso direto.
Lidamos agora com interações vivas, aproximando indivíduos que partilham
uma só duração. Os lances do jogo afetam imediatamente quem os acompanha
de casa, a exemplo do que costuma ocorrer quando há veiculação direta pelo
38 Estima-se que os telões do Corinthians possam receber até 5 mil torcedores simultaneamente.
Mas, para participar, precisa-se estar associado a algum dos planos de fidelidade do clube.
39 Corinthians proíbe verde... ESPN Brasil, São Paulo, 18 ago. 2020 (https://bit.ly/35axvII).
40 Televisão e presença, op. cit., p. 136. Os grifos são da autora.
41 Ibid., p. 193.
42 Ibid., p. 135.
43 Ibid.
207
rádio ou pela televisão. A diferença, com os telões, é que as respostas do público
retornam ao campo, incidem sobre o evento e incrementam, em parte, o sentido
de participação.
A concomitância também sustenta a relação dos torcedores entre si, pois,
além de estarem na mesma temporalidade da partida e de seus protagonistas,
eles a acompanham todos juntos, simultaneamente. Constitui-se uma comunidade imaginária a partir do sentimento de que algo se atualiza neste instante
tanto aqui quanto lá : “eu vejo o que os outros estão vendo no momento em que
estão vendo”44. Ao analisar as transmissões televisivas da Copa do Mundo de
2002, Y. Fechine defende que esse modo de contato é capaz de gerar sentidos
estésicos, apesar de não ser estritamente somático. Isso ocorre porque a assistência compartilhada em torno de uma representação possibilita um sentir
junto, que deriva para um ser junto — nesse caso, ser apoiador, com as emoções e
as dificuldades correspondentes.
Logo, a experiência do telão melhor se aproxima do espetáculo esportivo
tradicional ; por situar os indivíduos naquele espaço-tempo, menos como encenações inacessíveis do corpo e mais como potência em ato, ela os reúne na
sua face de totalidade integral, sensível e volitiva, similar à que se configura
habitualmente.
3. Reconfigurações e permanências
Para concluir, nosso objetivo é localizar ambas as iniciativas já caracterizadas
em uma sintaxe mais ampla de ocupação / desocupação dos estádios e presença /
ausência de público. Comecemos pela oposição entre os cenários que parecem os
mais extremos : por um lado, arenas com capacidade total e ampla participação
in loco de torcedores ; por outro, portões fechados à força de alguma contingência
e arquibancadas completamente vazias, sem campanhas de substituição.
Possível antes da pandemia, o primeiro caso permite que apareçam os regimes de presença e de interação esboçados no Tópico 2 : ao longo do ritual significante do jogo, os sujeitos estão presentes de “corpo e alma”, afetando quem
fica ao seu lado e quem trabalha no campo. A todo instante, desenvolvem-se
múltiplas performances, sobretudo aquelas que apelam à ação somática, graças
a qual existe contágio (no sentido semiótico) recíproco.
Em contrapartida, o cenário oposto não traz qualquer traço possível de presença: na falta da torcida, afastada pelas medidas de distanciamento social, e
de seus substitutos providenciados pelos clubes, é como se a partida de futebol
acabasse após as quatro linhas, com pouco para ver, ouvir ou sentir além disso.
A partir dessa categoria fundamental, sugerimos dispor as duas configurações do torcer que nasceram durante a pandemia, e que analisamos aqui, como
termos intermediários, no eixo dos subcontrários, em um quadrado semiótico :
44 Ibid., p. 14.
208
Configuração tradicional
Torcedor presente nas
arquibancadas
Lockdown
Torcedor completamente
ausente
ESTÁDIO OCUPADO
ESTÁDIO VAZIO
Torcida
“viva”
Torcida
“morta”
ESTÁDIO NÃO VAZIO
ESTÁDIO NÃO OCUPADO
Experiência durante
a pandemia
Torcedor no telão
Experiência durante
a pandemia
Totem do torcedor
Configurações do torcer durante a pandemia.
Como mostra o diagrama, a existência dos telões nega a posição “falta de público / estádios vazios”, uma vez que coloca o apoiador, de forma mediada, mas
em si, dentro desses espaços. Simultaneamente, tende ao arranjo tradicional por
compartilhar com ele uma qualidade básica, identificada na dêixis positiva : o
caráter vivo das condutas. Tanto nas arquibancadas quanto nas “salas” virtuais,
os fãs, suspensos “às reações abertas de uma competência”45, coordenam dinâmicas que se desenvolvem em situação e criam sentidos inéditos.
Importante, porém, ressaltar a principal diferença entre as duas iniciativas
localizadas à esquerda do quadrado. O processo de aproximar os indivíduos
através de telas possibilita algum contato interactancial no decorrer dos jogos,
mas também causa limitações. As arquibancadas estão intimamente associadas
à expressão de corporeidades que se encontram e se ajustam — um efeito difícil
de reconstruir em face de distâncias propriamente físicas.
Passando ao lado direito, a experiência dos totens se afasta das configurações
precedentes, pois a estaticidade substitui a dinamicidade. Forjados à semelhança de seus compradores, os simulacros buscam representá-los em anatomias
familiares. Contudo, sem recuperar a vibração e o movimento dos indivíduos a
que se referem, ficam reduzidos à natureza morta, como “torcedores” que não
torcem. O que lhes impede de assumir a posição “estádio vazio” no diagrama é
o efeito de volume criado por sua simples presença. Ainda que os totens sejam
“quase nada” ou “apenas uma coisa”46, cabe a eles, e apenas a eles, preencher
momentaneamente o espaço físico do torcedor.
De um ponto de vista geral, o que tem acontecido no âmbito esportivo projeta
um novo momento, com repercussões sobre as formas de sociabilidade cotidiana. Para parte da população, a pandemia tornou tudo ainda mais remoto : lazer,
45 Interações arriscadas, op. cit., p. 49.
46 Presenças do outro, op. cit., p. 176.
209
estudo, trabalho. Até uma atividade historicamente atrelada à pulsão somática,
como o torcer, ganhou versões diferidas. Parece-nos, portanto, uma problemática que pede atenção semiótica, em especial quando o debate aponta para a
complexificação dos modos de presença e para novos regimes de significância.
Obras citadas
Bourdieu, Pierre, Questões de sociologia, Lisboa, Fim do Século, 2003.
Bracht, Valter, Sociologia crítica do esporte : uma introdução, Ijuí, Editora Unijuí,
2005.
Damo, Arlei Sander, Para o que der e vier : o pertencimento clubístico no futebol brasileiro a partir do Grêmio Foot-Ball Porto Alegrense e seus torcedores, Dissertação,
Programa de Pós-graduação em Antropologia Social, Universidade Federal
do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, 1998.
— Do Dom à Profissão : uma etnografia do futebol espetáculo a partir da formação
de jogadores no Brasil e na França, Tese, Programa de Pós-Graduação em Antropologia Social, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre,
2005.
— “Paixão partilhada e participativa : o caso do futebol”, História. Questões &
Debates, 57, 2012 (https://bit.ly/2XUkJtN).
Fechine, Yvana, “Televisão e estesia : considerações a partir das transmissões
diretas da copa do mundo”, Significação, 29, 17, 2002.
— Televisão e presença : uma abordagem semiótica da transmissão direta, São Paulo,
Estação das Letras e Cores, 2008.
Fiorin, José Luiz, As astúcias da enunciação : as categorias de pessoa, espaço e tempo,
São Paulo, Ática, 1999.
Floch, Jean-Marie, Les formes de l’empreinte, Périgueux, Fanlac, 1986.
— “Imagens, signos, figuras : a abordagem semiótica da imagem”, Cruzeiro Semiótico, 3, 1985.
Franco Júnior, Hilário. A dança dos deuses. Futebol, cultura e sociedade, São Paulo,
Companhia das Letras, 2007.
Greimas, Algirdas J., “Semiótica figurativa e semiótica plástica”, Significação, 4,
1984 (https://bit.ly/3fLuwbI).
Landowski, Eric, A Sociedade Refletida, São Paulo, Educ/pontes, 1992.
— Presenças do outro. Ensaios de sociossemiótica, São Paulo, Perspectiva, 2002.
— “Modos de presença do visível”, in A.C. de Oliveira (org.), Semiótica plástica,
São Paulo, Hacker, 2004.
— Aquém ou além das estratégias, a presença contagiosa, São Paulo, Edições CPS,
2005.
— Interações arriscadas, São Paulo, Estação das Letras e Cores, 2014.
— “Sociossemiótica : uma teoria geral do sentido”, Galáxia, 27, 2014 (https://bit.
ly/2XIlhmm).
Oliveira, Ana Cláudia de, “Estesia e experiência do sentido”, Cadernos de Semiótica Aplicada, 8, 2, 2010 (https://bit.ly/2Ccbe1w).
210
Santos, Anderson dos, A consolidação de um monopólio de decisões. a Rede Globo e
a Transmissão do Campeonato Brasileiro de Futebol, Dissertação, Programa de
Pós-Graduação em Ciências da Comunicação, Universidade do Vale do Rio
dos Sinos, São Leopoldo, 2013.
Toledo, Luiz Henrique de, “Por que xingam os torcedores de futebol ?”, Cadernos
de Campo, 3, 3, 1993.
Palavras chave : concomitância, espetáculo, presença, público, sentido estésico,
totalitade integral / partitiva.
Mots clefs : concomitance, présence, public, sens esthésique, spectacle, totalité
intégrale / partitive.
Autores citados : Arlei S. Damo, Yvana Fechine, Jose Luiz Fiorin, Jean-Marie
Floch, Algirdas J. Greimas, Eric Landowski, Ana Cláudia de Oliveira, Anderson
dos Santos.
Plan :
Introdução
1. Notas sobre o torcer
2. Experiências, torcida e pandemia
2.1. Totens e sons pré-gravados
2.2. Telões em transmissão ao vivo
3. Reconfigurações e permanências
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54176
O vírus, os estados,
os coletivos : interações
semiopolíticas
Franciscu Sedda
Universidade de Cagliari
Premissa
O presente artigo foi publicado inicialmente em italiano em 15 de abril de 20201.
Ele foi escrito, por assim dizer, “no calor do momento”, ou, se preferirmos, “ao
vivo”, enquanto o evento da pandemia explodia e ia se desenvolvendo. A análise
almejava captar a resposta dos diversos Estados-nação, entendidos enquanto
atores coletivos, diante de um evento imprevisto (ainda que não totalmente
imprevisível) como aquele representado pelo vírus. No momento da tradução
do texto para o português, nos pareceu apropriado e útil não atualizar seus
conteúdos. Tal escolha responde à intenção de mostrar como este trabalho pretendia (e pretende ainda) falar não apenas da relação entre os Estados-nação
e a imprevisibilidade, como também dos limites e das potencialidades de uma
análise semiótica feita “em ato”, enquanto o processo que ela pretende investigar
acaba de emergir e o horizonte de seu desenvolvimento está ainda aberto, se não
totalmente indefinido.
1 F. Sedda, “Il virus, gli stati, i collettivi : interazioni semiopolitiche”, E/C, revista da Associação
italiana de estudos semióticos (www.ec-aiss.it). O autor agradece a Micaela Altamirano pela
tradução para o português e Paolo Demuru pela leitura, comentários e revisão do texto.
212
Introdução
O coronavírus se apresentou em nossas vidas como um verdadeiro “acidente”,
não só porque seu surgimento não foi humanamente programado, como teriam
desejado os teóricos da conspiração que surgem como fungos diante de todo
acontecimento trágico e inesperado, mas também porque a extensão de seus
efeitos é tal que se apresenta como sem precedentes para a imensa maioria das
pessoas que vivem no planeta hoje.
A Covid-19 foi imediatamente interpretada como um fenômeno planetário,
porém o curso de seu desenvolvimento e as condições geopolíticas concretas
do mundo atual favoreceram uma resposta de base estatal. A coordenação e a
liderança assumidas, no plano científico, por entidades transnacionais como a
Organização Mundial da Saúde não impediram que a resposta imediata ao vírus
tenha sido em muitos aspectos local, evidenciando, entre outras coisas, o problema da função e manutenção das instituições supranacionais, como a União
Europeia, e recolocando no centro da discussão o valor da cooperação internacional, tensionada entre explosões de solidariedade e movimentos atribuíveis a
formas mais ou menos explícitas de soft power.
Se por um lado a crise, ao dar centralidade à ciência e à pesquisa médica, enfatizou a dimensão global e cooperativa da resposta, por outro lado a concretude
das escolhas institucionais feitas para enfrentar a ameaça representada pela
Covid-19 tornou tangível a desunião do mundo, ou pelo menos suas discordâncias institucionais, as diferenças culturais de governos e sociedades diante do
risco. E, especificamente, um risco inesperado, peculiar, invisível, como aquele
produzido por um vírus que pode se espalhar de forma assintomática.
É significativo, neste sentido, que no espaço de poucas semanas o debate sobre
a Covid-19 tenha acolhido reconstruções histórico-antropológicas sobre a forma
como locais e culturas específicas responderam no passado às pandemias. Daí
nossa ideia de tentar uma indagação semiótica sobre o tema, que toma como
referência o modelo dos regimes de sentido desenvolvido por Eric Landowski
em seu livro Interações Arriscadas e em outros trabalhos mais recentes, que aqui
adequaremos às nossas exigências2. Utilizaremos, portanto, a grelha de análise
que se baseia na oposição entre uma interação programada e uma aleatória e que
se desenvolve identificando as posições de uma interação manipulatória (não-aleatória) e outra por ajustamento (não-programada). Explicaremos melhor conceitos e termos no decorrer do artigo ; no entanto, devemos prontamente notar
uma diferença com a abordagem landowskiana, que também pode ser lida como
uma especificação ou um avanço do modelo : ao passo que este implicitamente
se refere a interações entre dois termos, a interação que o acidente pandêmico
desencadeou põe em jogo pelo menos três termos. Com efeito, não se limita à
relação entre a ação do vírus e a resposta dos Estados, mas convoca, diante e
dentro desses últimos, os governados. Em outras palavras, o vírus sempre nos
2 Cf. Interações arriscadas (2005), São Paulo, Estação das Letras e Cores, 2014.
213
força a redefinir a relação entre governantes e governados e, portanto, a forma
do coletivo como um todo.
Isso é visto muito claramente na diferença entre respostas ao vírus de tipo
programador ou aleatório, por um lado, e respostas manipulatórias ou de ajustamento, por outro. Os dois primeiros, apesar de contrários, nesta conjuntura
tendem a estar unidos pelo fato de tratar os governados de forma objetivante :
o Estado, diante do vírus, os trata em ambos os casos como um objeto passivo,
uma população sobre a qual atuar no caso da programação, ou um conjunto de
indivíduos e facções abandonados em sua condição de fragilidade e relativa desorganização no caso da aleatoriedade assumida como modo de ação.
Já nos casos da manipulação e do ajustamento, o vírus é o gatilho para trazer
à tona duas outras modulações subjetivantes da relação entre governantes e governados : no caso da manipulação, a instauração do coletivo como povo dotado
de uma vontade de coagir ou mobilizar, no caso do ajustamento a instauração de
uma cidadania dotada de sensibilidade partilhada e autônoma. O esquema que
relatamos abaixo tem como objetivo resumir parte dos resultados que surgirão
da análise. No entanto, algumas especificações devem ser feitas.
A primeira é que nosso trabalho tem um objetivo mais exploratório que teórico. Portanto, visa aproveitar “no calor do momento” o arcabouço semiótico
para captar aspectos da experiência inesperada na qual estamos imersos. Como
se verá, isso significa também permitir que surjam dúvidas e problemas de tipo
metodológico e teórico, cujas soluções são apenas sugeridas, hipotetizadas ou
adiadas para outro tipo de trabalho.
A segunda questão é que uma visualização mais precisa, melhor do que a aqui
apresentada, deveria conseguir dar conta da dimensão dinâmica e complexa das
interações políticas em jogo. Deste ponto de vista, o esquema deve ser entendido
como um “campo” — saturado de relações, tensões, figuras — dentro do qual
operam posicionamentos e movimentos3. Retornaremos a essas questões no
item 6.
Todos esses avisos nos dão a oportunidade de retornar a algumas questões
teóricas gerais. Em primeiro lugar, o fato de que os quatro regimes — aleatoriedade, ajustamento, manipulação e programação, com as relativas respostas
ao risco (negação, convivência, contenção, eliminação), os relativos modos de
interação (confusão, responsabilização, motivação, controle) e de formação de
coletivos (individualidade, cidadania, povo, população) — na prática acontecem
em conjunto e em níveis diversos. Veremos, por exemplo, como cada escolha feita
pelas instituições convoca ou implica como pano de fundo alguma pressuposição
no que refere à sensibilidade, aos hábitos de seus próprios governantes. É também evidente que os mesmos modos de interação entre vírus, Estados e coletivos
estão sujeitos a uma dimensão processual e, portanto, à possibilidade de variar ao
longo do tempo, em função das situações e contingências. Daí, por exemplo, a
3 Para um exemplo nosso, veja o campo sociossemiótico construído a partir da oposição entre
as posições de “cidadão” e “consumidor”, em Imperfette traduzioni. Semiopolitica delle culture,
Roma, Nuova Cultura, 2012, cap. 3.
214
passagem gradual ou repentina entre diferentes lógicas (da aleatoriedade para
programação, da manipulação para ajustamento, etc.) ; a sensação geral de estar
diante de um processo incerto de ajustamento (não apenas entre sensibilidades
mas também entre vontades humanas ou não humanas, como aquela representada pelo vírus) ; a possibilidade de que a própria mutabilidade das escolhas de
ação institucional possa provocar um efeito global de aleatoriedade que replica
de fato a lógica do acidente que as desencadeou.
No entanto, parece-nos claro que existem dominantes, ou seja, lógicas que de
Estado para Estado tendem a se impor como diretrizes na resposta ao vírus e na
gestão da relação entre governantes e governados. Essas lógicas são ao mesmo
tempo linguagens, ou seja, formas de moldar a resposta ao risco, o modo de interação entre governantes e governados, a forma do coletivo, mas ao mesmo tempo
a forma das polaridades, dos pontos que orientam a ação, tendências, transformações. Vamos agora examinar essas dominantes com mais detalhes. Antes,
porém, queremos sublinhar que nos concentraremos nas reações imediatas, ou
pelo menos relativas aos primeiros momentos da crise, implementadas pelos
Estados : nomeadamente, aquelas em que a exposição ao acidente tornou mais
evidentes as diferentes modalidades culturais e políticas — ou, como preferimos
dizer, semiopolíticas — para lidar com ele4.
[China]
[India, UK]
[USA, Brazil]
Individuality
Confusion
Denial
Population
Control
Elimination
[South Korea]
[?]
Containment
Motivation
People
[Italy]
Coexistence
Empowerment
Citizenship
[Germany,
New Zealand]
[Sweden]
4 As presentes elaborações baseiam-se nas múltiplas e fragmentárias visões e leituras induzidas
por este tempo de crise. Relataremos apenas aquelas das quais extraímos algumas citações.
215
1. Entre autoritarismo e tecnocracia :
a programação da China e da Coréia do Sul
China e Coreia do Sul foram os primeiros países a enfrentar o coronavírus e
parecem ser os primeiros a conter seus efeitos. Daí uma discussão acalorada
sobre os métodos e significados de suas políticas. Na verdade, ambos se situam
no campo da programação, ou seja, uma ação que trata os governados como um
objeto sobre o qual operar para se contrapor ao risco ; entretanto, esses programas apresentam diferenças cuja análise abre para reflexões mais amplas sobre
o tema do controle de dados e da corporeidade, bem como da segurança e da
liberdade em um mundo cada vez mais complexo.
1.1. A programação autoritária da China
No caso da China, este modo de ação certamente explorou os meios de tecnologia
que encontraremos também no modo de ação da Coréia do Sul ou do confinamento que seria posteriormente operado na Itália e em muitos outros países.
No entanto, o mais impressionante é que esse modo de ação na China parece
agir mais diretamente sobre os corpos. As imagens de pessoas que foram violentamente colocadas em quarentena confirmam essa tendência de agir sobre o
controle do corpo ; uma ideia que também é reforçada por ações institucionais
de longo prazo na República Popular da China, como a “política do filho único”.
A violenta arregimentação dos corpos encontra apoio, ao mesmo tempo, nas
notícias relativas ao tratamento reservado pelo Estado aos médicos que denunciaram a propagação da epidemia. Essa reação inicial, composta de descrédito
e censura, reforça a ideia de uma resposta autoritária à crise. Ao mesmo tempo,
esta forma de programação projeta sua luz para trás, evidenciando como sua
radicalidade é também uma tentativa de remediar uma condição inicial de
aleatoriedade, dada não tanto pelo efeito surpresa do vírus como um evento
inesperado, mas devido à recusa em reconhecer o inesperado como tal :
No início, seu regime [de Xi Jinping] parecia estar caminhando para uma espiral
de crise, interna e internacional. O encobrimento das notícias sobre o contágio em
Wuhan, as censuras e as mentiras, a perseguição aos heroicos médicos que deram
o alarme : tudo isso determinou uma verdadeira catástrofe, obviamente sanitária,
mas também política. Apesar do poder dos meios de censura, o descontentamento
e os protestos sobre a má gestão da emergência foram galopantes também dentro
da China.5
Assim Federico Rampini reconstrói aquela primeira fase que a ação de programação subsequente tentou ao mesmo tempo superar e esconder, conseguindo até certo ponto fazê-la ser esquecida e transformando o governo chinês, na
opinião pública internacional, de culpado pela disseminação de vírus a sujeito
virtuoso no confronto e na oferta de apoio a outros países.
5 F. Rampini, “La lezione di Confucio”, Il Venerdì di Repubblica, 27 de março de 2020, p. 22.
216
1.2. A tecnoprogramação sul-coreana
No caso da Coreia do Sul, a ênfase recai sobre o controle dos corpos por meio
da mediação do contact tracing, um sistema de rastreamento algorítmico que
reconstrói a rede de contatos de pessoas infectadas tanto por meio de entrevistas
como por meio de imagens de câmeras de segurança, dos dados dos cartões de
crédito e dos smartfones. Tudo para poder interceptar e isolar mais infectados
antes que eles possam espalhar ainda mais o vírus.
Trata-se, portanto, de uma programação tecnocrática, que levanta dilemas e
expectativas de grande importância, mas resumidas pela diferença que Yuval
Noah Harari vê nas formas de ação da China, por um lado, e da Coréia do Sul
(mas também de Taiwan e Cingapura) por outro. As várias medidas impostas aos
cidadãos pelo governo chinês, incluindo a obrigação de relatar a temperatura
corporal, são de fato vistas pelo intelectual israelense como uma possível porta
de entrada para uma normalização do rastreamento de dados biométricos e,
portanto, como mais um passo na invasão do corpo e sua privacidade, o que pode
levar à rastreabilidade de estados de espírito e sensações, bem como à previsibilidade de preferências e comportamentos. O risco é que regimes autoritários,
iliberais ou nas mãos de governos de extrema direita, dentre os quais Harari
inclui também o Israel de Netanyahu, possam tomar como certas essas formas
de controle, que podemos definir infra-corpóreas, mesmo depois de terem voltado
à normalidade, não mais pela emergência sanitária, mas com o propósito de
monitorar e manipular consensos e consumos.
Onde está, então, a peculiaridade da Coréia do Sul, Taiwan, Cingapura ? De
acordo com Harari,
embora esses países tenham usado aplicativos de rastreamento em certa medida,
eles também se concentraram sobre um maior número de testes de saúde,
sobre informações corretas e sobre a colaboração de uma opinião pública bem
informada.6
Tudo ao contrário da China, que teria simplesmente se concentrado no “monitoramento generalizado e punição severa”. É claro que, mesmo assim, o limite
entre uma programação autoritária e uma tecnocrática parece borrado, assim
como parece incerta a possibilidade de realizar na prática a medida corretiva
proposta por Harari : um acesso aos dados a ponto de permitir a uma população “motivada e consciente” contra-controlar os governantes, examinando o
uso adequado dos dados coletados. Voltaremos a alguns desses dilemas ao final
deste item.
6 N.Y.Harari, “Il mondo dopo il virus”, Financial Times, trad. nossa, a partir da tradução italiana
in Internazionale, 27 de março de 2020, p. 20.
217
1.3. Biopolítica e eliminação do risco
Apesar das distinções, e tendo em conta o que outros definiram como os limites do
modelo sul-coreano,7 parece-nos que tanto os modos de ação chinês como sul-coreano não prevêem, ou não colocam em primeiro plano, uma intencionalidade,
uma sensibilidade ou uma possibilidade de ação inesperada ou inventiva por
parte dos próprios governados. Estes são de fato instituídos como uma população,
um todo indistinto e quantitativo, função de uma ação governamental — misto
de “estado policial” e de “tecnoburocracia” — que em troca desse tratamento
objetivante garante a saúde, a vida mesmo, ao coletivo. Estamos, portanto, no
campo da biopolítica e diante de uma tentativa de eliminar o risco inerente não
só à relação entre o vírus e o coletivo, mas também o relativo à interação entre
governantes e governados : em troca da segurança em relação ao vírus, estes
cedem parcial ou plenamente sua capacidade de agir e sentir com autonomia.
1.4. Sensibilidades presumidas ou induzidas
Certamente, se esse regime de ação e interação pode ser eficaz e se pode pensar
em colocá-lo em prática, é também porque pressupõe uma sensibilidade que se
conforma com ele quase naturalmente, que o baseia a priori e o torna eficaz
em ato.
Bastará simplesmente acenar a todos os discursos sobre a ética coletiva da
China nutrida pelo senso de harmonia confucionista como prática incorporada
e valor dominante ; ou à normalização do controle algorítmico em uma sociedade como a sul-coreana que fez da fusão entre o vivido e a tecnologia um dos
símbolos de seu surgimento no cenário global, a ponto de se falar do vício em
tecnologia como uma verdadeira doença nacional.
A programação e a sensibilidade, portanto, perseguem-se e buscam apoiar
uma à outra. O fato é que a programação é aqui a dominante, usufruindo uma
sensibilidade implícita ou talvez instaurando-a ao mesmo tempo em que a evoca
como pressuposto das escolhas do governo.
1.5. Contágio chauvinista
Interessante ainda é como esses programas chineses e sul-coreanos, também
pelo tempo recorde de enfrentamento e contenção do vírus, geraram de imediato debates e posicionamentos em cadeia no resto do mundo.
A China, por exemplo, prestou-se a ser uma fonte de evocação por parte das
forças políticas europeias que, embora não aspirem abertamente a cenários
autoritários, têm, no entanto, aproveitando-se dos sucessos chineses para defender um modelo de Estado forte e seguro, dotado de plenos poderes para poder
intervir na vida dos cidadãos e também no fechamento rígido das fronteiras.
7 Cf. J. Won Sonn, “I limiti del modello sudcoreano”, The Conversation, trad. nossa, a partir da
tradução italiana in Internazionale, 27 de março de 2020, pp. 29-30.
218
Não se deve banalizar o fato que aqueles que podem explorar o modelo chinês
de gestão do vírus são os mesmos que provavelmente apontaram a China e os
chineses à zombaria pública nos estágios iniciais da crise, a fim de despertar e
capitalizar em um sentido nacionalista a fobia pelo outro “infectado” que vem de
fora. Os mecanismos discursivos do populismo xenófobo exploram igualmente
bem tanto o conflito em direção a uma alteridade decididamente móvel e situacional (pense na Liga antigamente nortista contra os sulistas, depois separatista
contra os italianos, depois cristã contra os muçulmanos, depois italiana contra
os migrantes, então, novamente italiana contra os chineses etc.) quanto o contágio de chauvinismo mútuo : ou seja, a possibilidade de validar o sucesso doméstico
no espelho dos sucessos de outros nacionalismos xenófobos, de validar a própria
identidade política como o caso local-nacional de um tipo de identidade política
bem-sucedida ao redor do mundo, isto é, em outras esferas locais-nacionais.
Pensemos na eficácia desse jogo de espelhos comunicativo — dado pela evocação de seus respectivos sucessos — entre o Front National de Le Pen, a Lega de
Salvini, o alt-right de Trump, a extrema direita de Bolsonaro, no âmbito do qual
Steve Bannon age como embaixador de uma espécie de “internacional paradoxal” da direita, baseada na primazia dos Estados Unidos sobre as outras nações.
Trata-se de um uso dos simulacros de uma ideologia comum, ou mesmo do contato direto entre formações, funcional a um contágio semiótico : a possibilidade
de infundir, por intermédio do simulacro, humores e sensações positivas em
torno da própria posição ideológica, ativando na opinião pública uma profecia
que visa sua própria “autorrealização” por meio da construção de uma analogia
com os sucessos já obtido pelos outros.
1.6. Vigiar ou proteger : inovação tecnológica
e a esquerda globalista
Por outro lado, o papel e o significado do modelo sul-coreano são diferentes.
Este, como dito anteriormente, demanda uma reflexão sobre os limites da relação entre democracia e tecnologia. Se por um lado, de fato, aparenta a enésima
frente em que as liberdades civis e a privacidade parecem poder ceder, por outro
nutre as expectativas de uma democracia à altura da complexidade do mundo de
hoje. Uma democracia que encontra na inovação tecnológica a resposta aos males
da contemporaneidade, inclusive os causados pela própria tecnologia.
Esse modelo poderia estar associado, no Ocidente, ao que podemos definir de
esquerda globalista ou talvez, de forma mais neutra, àquela parte da classe dirigente que, transitando transversalmente pelos diferentes níveis de governança
territorial, estatal ou supranacional, vê a política como um prática técnico-administrativa e encontra nas ferramentas informáticas-estatísticas (aplicadas
tanto à segurança quanto à economia) um meio para responder de forma objetiva
e competente aos desafios que se colocam a um mundo ao mesmo tempo heterogêneo e interconectado.
A alternativa que a resposta ao risco da Coréia do Sul coloca diante de nós
poderia ser resumida, misturando Foucault e Harari, na fórmula supervisionar
219
ou proteger. O mito ou o projeto de uma tecnologia sob controle humano, institucional, capaz tanto em situações de emergência quanto no cotidiano de aprimorar as possibilidades dos cidadãos e do governo — por exemplo, protegendo o
coletivo de vírus e ataques ou agilizando a burocracia e facilitando processos de
tomada de decisão — em vez de tornar eles e seus dados vítimas do apetite das
multinacionais ou das próprias forças políticas.
1.7. Serendipidade ?
Concluindo esta incursão no contexto da programação, vale a pena retornar à
reação imediata ao acidente produzido pelo coronavírus. Os países do Extremo
Oriente nos colocam diante da aleatoriedade desse tipo de evento em sua forma
mais pura. Vimos como a China inicialmente negou a si mesma e à comunidade
internacional o significado e a dimensão do que estava acontecendo, tornando,
posteriormente, uma rígida programação a forma mais eficaz para se recuperar
tanto em termos sanitários quanto de credibilidade (pelo menos em termos de
gestão da crise) perante a opinião pública internacional.
O caso sul-coreano, por outro lado, nos expõe a outro tipo de situação que
evidencia o vínculo complexo e o limite incerto entre a previsibilidade das crises e
a aleatoriedade dos eventos. A resposta rápida e eficaz da Coreia do Sul dependeu
também do fato de todo o sistema de prevenção desenvolvido pelo Estado após
as crises da SARS de 2003 e da MERS de 2005 ter sido testado com uma simulação em dezembro mesmo. O vírus, portanto, encontrou a Coreia do Sul à sua
espera. Um golpe de sorte ou uma demonstração de que os apelos científicos,
que durante anos alertaram sobre nos prepararmos para uma pandemia global,
poderiam realmente prevenir o risco ? É inevitável ver neste evento um certo
grau de serendipidade, mas também a confirmação secular do lema Ajuda-te que
o céu te ajudará.
2. Exposição, confusão, indiferença : formas da aleatoriedade
na Grã-Bretanha, Estados Unidos e Brasil
Do lado oposto do modelo e das formas de lidar com o inesperado, temos uma
resposta ao acidente do vírus que realmente segue, imita ou reproduz sua lógica. É uma modalidade de interação, com o vírus e com os governantes, muitas
vezes retraída, mas não menos relevante justamente por se situar sob a égide da
aleatoriedade.
No entanto, sob este rótulo se situam modos parcialmente diferentes de ação
e significação. Para compreender seu alcance, é necessário antes de tudo sublinhar a diferença entre acidentes programados e acidentes involuntários : enquanto
os primeiros seguem a lógica acidental do vírus ao mesmo tempo que tentam
direcioná-la a um resultado esperado, os últimos parecem evitar assumir o
modo de ação do vírus como seu, mas acabam, na verdade, reproduzindo seus
efeitos. Em outras palavras, no primeiro caso o risco inerente é levado em conta
220
na interação entre humanos e vírus, no segundo acaba por se expor (e expor os
governados) ao risco do vírus justamente por ser negado ou subestimado.
2.1. O risco programado da Grã-Bretanha de Boris Johnson
Uma forma de risco programado é o inicialmente previsto pela Grã-Bretanha, ou
seja, a ideia de Boris Johnson de dar rédea solta ao coronavírus, mesmo à custa
de inúmeras mortes, para alcançar rapidamente aquela imunidade disseminada
que entrou no jargão popular por meio da imagem da imunidade de rebanho. Um
risco assumido abertamente a fim de garantir a estabilidade do tecido socioeconômico britânico. Esse regime de interação pode ser reconduzido àquela forma
de aleatoriedade que Landowski chama de probabilidade matemática.8 A aposta
inicial de Boris Johnson foi, na verdade, baseada em um cálculo, tanto sobre
os efeitos potenciais do vírus na população quanto sobre sua curva evolutiva
e, ainda, sobre as consequências socioeconômicas relacionadas. É, portanto,
numa forma de aposta em um cenário e não noutro e, desta forma, nas relativas relações custo/benefício, que o risco pode ser assumido e ao mesmo tempo
transformado em uma forma de programação.
No entanto, isso não seria possível sem uma modelização matemática que,
mesmo partindo do curso de epidemias anteriores, torna tais apostas pensáveis
e minimamente críveis. Bruno Latour, escrevendo no Le Monde, enfatizou o
papel constitutivo da estatística nesta crise9. Com sua abordagem usual, ele argumentou efetivamente que o vírus se constitui como um fenômeno pandêmico
justamente pela possibilidade, agora disponível, de medir global e instantaneamente sua evolução. Ao mesmo tempo, torna-se um ator unitário, socialmente
identificável mesmo fora dos circuitos científicos, graças às imagens das curvas
de evolução e dos gráficos de disseminação que, sendo relançados de mídia em
mídia, tornam sua existência e sua ação perceptíveis a nível popular, tanto em
escala global, bem como de modo desagregado em outra escala. Ampliando o
campo, seria possível comparar esse papel da modelização matemática relativa
ao vírus aos modelos usados na área financeira para fazer apostas para o futuro.
Na verdade, o mercado financeiro há muito aposta no risco, como no caso da
compra de derivativos ou de investimentos na possibilidade de ocorrência de
desastres naturais de diversos tipos.
Nesse sentido, não é de se estranhar que uma certa potencialidade, uma
certa lógica economicista e de alguma forma darwinista aplicada ao coronavírus, seja levada em consideração e talvez mesmo inicialmente aplicada : essa é
efetivamente parte da sensibilidade liberal e das forças conservadoras que mais
abertamente encarnam seu espírito.
Certamente é por acaso, mas a suposição dessa sensibilidade aberta ao risco
se materializou em máximo grau no momento em que Boris Johnson foi internado na terapia intensiva por causa do coronavírus. Essa incorporação do risco se
8 Interações arriscadas, op. cit., pp. 78-80.
9 “La crise sanitaire incite à se préparer à la mutation climatique”, Le Monde, 25 de março de 2020.
221
oferece ao olhar coletivo, a posteriori, como uma cadeia de causa e efeito : o indivíduo que hipotetizou uma exposição coletiva ao vírus o contraiu. Obviamente,
essa reconstrução narrativa pode resultar tanto nas formas de retaliação irônica
quanto nas de um heroísmo que aproxima os poderosos das pessoas comuns que
lutam contra o vírus na linha de frente — médicos, enfermeiros, voluntários
etc. O alcance democratizador do vírus encontra aqui, precisamente onde aparentava mais evidente uma sensibilidade elitista, senão cínica, uma aparente
confirmação narrativa. Na realidade, esse evento único oculta a ambiguidade
inerente ao próprio estatuto democratizante do vírus. Se é verdadeiro que todos
estamos expostos, é igualmente verdade que a Covid-19 fez explodir as contradições planetárias e tornou evidentes as pequenas e grandes desigualdades sociais
que marcam o presente10, como demonstram os estudos que nos EUA atestam a
maior incidência do vírus entre minorias afro-americanas e latinas mais pobres
em comparação com a população branca11.
2.2. O caos e o acaso : a propagação do risco nos EUA de Trump
e no Brasil de Bolsonaro
Dentre aqueles os quais chamamos riscos involuntários poderia incluir as atitudes
dos EUA de Donald Trump e do Brasil de Jair Bolsonaro, assim como as da China
no início da crise. No entanto, o estatuto da natureza involuntária deste risco não
isenta os governos de responsabilidades, mas, se possível, enfatiza o seu papel.
Precisamente porque o risco do qual o vírus é portador não é considerado real,
ele é a causa de uma condição saturada de incertezas e um prenúncio de novos
acidentes. Poderíamos, portanto, dizer que enfrentamos um risco involuntário,
mas causado. Tanto Trump como Bolsonaro não dando crédito ao vírus e seu
perigo, não tendo posto em prática uma estratégia clara de contenção, de fato
se prestam à acusação de terem favorecido sua disseminação. Vamos reiterar :
aqui está precisamente a ausência de um agir programático ou estratégico, mas
também poderia se dizer de um agir claro, para fazer a diferença e nos conduzir
no campo da lógica do acidente.
O que precisa ser focalizado é que essa condição de aleatoriedade não se refere simplesmente à disseminação do vírus entre a população, mas remete a uma
condição político-institucional mais ampla. Em outras palavras, esses atores políticos transferem o sentido da aleatoriedade a que o vírus expõe a população ao
nível do funcionamento da sociedade como um todo : ao fazer isso, sua própria
conduta torna-se “o vírus” que provoca novos acidentes semiopolíticos.
No caso de Trump, a crítica a esse modo de (in)ação levou a uma série de
reviravoltas já clássicas, completadas por tweets autocongratulatórios (e contraditórios) sobre suas habilidades de tomada de decisão. Como escreveu Ed Yong,
10 “Le impreviste rivoluzione del Covid-19”, in A. Guigoni e R. Ferrari (orgs.), Pandemia 2020. La
vita quotidiana in Italia con il Covid-19, Danyang, M&J Publishing House, 2020.
11 I.X. Kendi, “What the Racial Data Show”, The Atlantic, 6 de abril de 2020.
222
Convencer um país inteiro a ficar em casa voluntariamente por semanas não é fácil, e visto que não havia diretrizes claras da Casa Branca, os prefeitos, os governadores e os empregadores tiveram que decidir por si próprios. (...) uma coordenação
bem definida é essencial (...). Em vez disso, Trump muitas vezes minimizou a gravidade da situação, dizendo aos cidadãos que “tudo está sob controle” quando não
era o caso, e alegando que as infecções estavam “caindo quase a zero” quando na
realidade estavam aumentando. Ele até propôs o uso de medicamentos que ainda
necessitam ter sua eficácia comprovada.12
Igualmente no caso do presidente brasileiro, estamos diante de uma série de
acidentes em cascata — não apenas aqueles relacionados à propagação do vírus,
mas também os de origem institucional causados pela (não) gestão da pandemia
em curso. Essa múltipla “acidentalidade” é representada de maneira icástica pelas imagens do presidente apertando a mão e tirando selfies com seus apoiadores,
enquanto vários estados da República federativa já haviam ordenado o isolamento em casa para seus cidadãos, gestos que geraram acusações de cientistas (“É
uma loucura. Não há justificativa para esse tipo de comportamento” ; “Ele está
fazendo uma aposta perigosa ...” ; “Tudo o que ele diz e faz tem forte impacto
nas pessoas ...” ; “Precisamos de um discurso unitário”; “Está confundindo as
pessoas”13) e os relativos enxames de polêmica online e protestos ruidosos das
varandas — os chamados panelaços.
O acidente nesses casos se apresenta como ação pessoal — em franco contraste com as escolhas adotadas por outros atores institucionais legitimados e
determinados a seguir as diretrizes ditadas pela OMS e pelo discurso científico
— que gera incerteza sobre a conduta individual a se manter diante do vírus ;
ou como ação política que gera contradições entre partes do corpo social que se
encontram profundamente divididas sobre o significado do vírus e sobre como
lidar com ele. Em ambas as situações, o que resulta é, portanto, uma sensação
de caos que expõe novamente ao acaso.
2.3. Absolutismo de retorno
Se esse caos é politicamente sustentável, é somente graças a dois pressupostos.
O primeiro é que a mutabilidade arbitrária das decisões desses líderes, tão forte
a ponto de fazer suas ações parecerem provocações deliberadas, é parte fundamental daquela estética política “fora da caixa” que favoreceu seu surgimento
e aprovação14. Isso permite caracterizar esse regime político, segundo uma
12 E. Yong, “La superpotenza malata”, The Atlantic, trad. nossa, a partir da tradução italiana in
Internazionale, 3 de abril de 2020, p. 22.
13 Cf. T. e D. Phillips, “Bolsonaro dragging Brazil towards coronavirus calamity, experts fear”,
The Guardian, 12 de abril de 2020.
14 F. Sedda e P. Demuru, “La rivoluzione del linguaggio social-ista : umori, rumori, sparate,
provocazioni”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 1, 2019 ; ids, “Social-ismo. Forme
dell’espressione politica nell’era del populismo digitale”, Carte semiotiche-Annali, 6, 2020.
223
fórmula inteligente de Landowski, como uma forma de absolutismo15. Ou melhor
ainda, diríamos, um absolutismo de retorno, em que os “príncipes”, por mais que
eleitos democraticamente, elevam o “capricho” a um estilo de governo, bem
como a uma causa ou a uma consequência da própria aprovação. De tudo isso
resulta um estado de contínua ameaça do acidente — real ou potencial.
No entanto, isso não teria acontecido se o correspondente desta forma de vida
não fosse a transposição da expectativa religiosa para o campo político que Juri
Lotman, estudando o estatuto divino e o comportamento errático dos czares,
definiu como o confiar a si mesmo um poder que assim ganha um estatuto “divino”, oposto ao modelo contratual de relação entre governantes e governados que
funda uma ideia “laica” de política16. Não entraremos aqui nas complexas hipóteses sobre as condições históricas, culturais, psicológicas que podem favorecer
o surgimento dessa relação. No entanto, é interessante observar como a lógica
dos seguidores fanáticos — aqueles que se tornam quase indistinguíveis dos bots
— repropõe no mundo contemporâneo a ideia de uma devoção unilateral, uma
confiança quase cega no “imperador” do momento. No Brasil, Marvel Pereira,
colunista do jornal O Globo, chegou a acusar Bolsonaro de atuar como “um líder
místico que leva seus seguidores ao suicídio coletivo”17.
A crise da pandemia, como ocorre na maioria das crises percebidas como um
“ataque de fora”, pode reacender essa dinâmica de confiança : não é por acaso
que a aprovação imediata ao presidente Trump, empenhado em um trabalho árduo de comunicação para rotular a Covid-19 como um “vírus chinês”, se mostrou
em crescimento. Além disso, essa dinâmica pode facilmente estender-se a quem
se coloca na posição de agente da “salvação” coletiva, como pareceram atestar
as inesperadas formas de enamoramento e seguimento nas redes sociais que no
momento da crise envolveram a figura até então anódina do chefe do governo
italiano Giuseppe Conte.
Permanece, no entanto, a questão se é possível pensar um acidente político
do tipo positivo. As reflexões recentes de Landowski parecem não deixar espaço para essa possibilidade18. Entretanto, não é difícil pensar em figuras de
líderes políticos que basearam sua carga carismática na inventividade e em um
estilo de ação política em muitos aspectos imprevisível, capaz de surpreender
e desconcertar tanto seus adversários quanto seus seguidores. Um caso emblemático é certamente o de Gandhi, não surpreendentemente lembrado como
contraexemplo por comentaristas sobre as estratégias de Modi e seu governo
diante da chegada do vírus à Índia. Voltaremos a isso falando sobre as formas de
ajustamento sensível diante do risco e da crise.
15 E. Landowski, “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 1, 2019.
16 Cf. J.M. Lotman, Testo e contesto. Semiotica dell’arte e della cultura, Roma-Bari, Laterza, 1980.
17 In T. e D. Phillips, art. cit.
18 “Politiques de la sémiotique”, art. cit.
224
2.4. Rebanhos, facções, indivíduos : formas do caos
Deixando em aberto as considerações teóricas mais gerais e voltando ao nosso
percurso relativo à gestão semiopolítica do coronavírus, é preciso dizer que o
risco e o acidente também podem ser gerados por incompetência, indecisão,
incapacidade de agir, como talvez tenha acontecido na Espanha : nesses casos,
como veremos, ainda estamos inseridos em uma tentativa de manipulação, isto
é, de uma ação estratégica que, no entanto, falha. Os casos da Grã-Bretanha, do
Brasil e dos EUA nos parecem nada mais do que uma manipulação fracassada
ou ineficaz. Estes, na verdade, ao se exporem ao risco, geram não apenas mais
incidentes semiopolíticos, mas articulam, de modo correlato, uma identidade
específica dos respectivos governados.
No caso da Grã-Bretanha, a escolha da ação, surgida enquanto os demais
estados envolvidos no combate ao vírus optaram por formas de programação
ou manipulação, parece remeter a uma ideia de excepcionalidade que vem sendo
marcada e impulsionada pela recente conclusão do processo Brexit. Também
aqui, portanto, uma sensibilidade — um estado humoral e, ao mesmo tempo,
mental — parece fazer parte da escolha do modo de interação : no entanto, parece
ainda mais profundamente referir-se a uma lógica posicional e opositiva, a uma
busca por distinção. Sobre o nome a ser dado ao coletivo resultante nos debruçaremos mais adiante. No entanto, é preciso já dizer que na lógica do acidente as
figuras que tornam o coletivo concebível tendem a se pluralizar mais facilmente,
em consonância com sua natureza intimamente elusiva e polimórfica.
No caso do Brasil, o caos gerado parece tratar o coletivo como um conjunto de
facções : o que na época de Lula era Um País de todos, um país de todas as partes
que o compunham, já com Bolsonaro encontra-se articulado segundo um modelo polarizador que se reproduz em vários níveis19. As ações de Bolsonaro diante
do vírus parecem confirmar e reforçar essa modelagem paradoxal do coletivo,
unido sobretudo por sua conflituosa desunião. Certamente não se pode descartar que o atual presidente, pelo menos inicialmente, quisesse se entregar àquela
sensibilidade cotidiana, generalizada, que faz do contato e do saber “ter o jeito”
se virar uma tendencia de fundo da forma de vida dos brasileiros20. Um saber
viver que mesmo nas condições mais difíceis euforiza a liberdade e a estetização
das vivencias cotidianas, tornando plausível, senão popular, deixar as coisas
seguirem por si mesmas na direção certa, talvez sob a proteção divina, como
atestam os encontros evangélicos que enquanto transgrediam todas as regras de
distanciamento faziam da oração um instrumento de salvação do vírus.
No caso dos Estados Unidos, a forma do coletivo estabelecida pelas ações
de Trump parece referir-se, ainda mais do que a um corpo social fragmentado
19 Cf. P. Demuru, “Simboli nazionali, regimi di interazione e populismo mediatico : prospettive
sociosemiotiche”, Estudos semióticos, 15, 1, 2019 ; F. Sedda e P.Demuru, “La rivoluzione del
linguaggio social-ista”, art. cit.
20 Cf. P. Demuru, Essere in gioco. Calcio e cultura tra Brasile e Italia, Bologna, Bononia University
Press, 2014.
225
segundo uma lógica partidária, a uma ideia de sociedade formada por uma série
de indivíduos essencialmente livres para determinar o modo de ação adequada
para sua proteção. É muito fácil corroborar com essa abordagem lembrando
as imagens de estadunidenses fazendo fila em frente às lojas de armas, mais
do que em frente aos supermercados, com o avanço do medo do vírus. Embora
esses exemplos brasileiros e americanos sejam certamente parciais e banais,
remetem a uma força dos estereótipos ; à sua capacidade de condensar ideologias
e estilos de vida difundidos, que em condições de crise podem ser politicamente
ativados ou oferecer suporte a determinadas políticas. Não é difícil, de fato, ver
o confiar no divino ou na força das armas como um correlativo do investimento
no risco. Ou ainda mais precisamente, se nos permitem utilizar esse termo, um
incitamento involuntário ao risco : correr riscos acreditando que se protege.
Os casos da Grã-Bretanha, do Brasil e dos EUA nos mostram que, onde a lógica
do risco prevalece, a individualidade passa a ser uma característica dominante.
Porém, onde é reconduzida a uma dimensão programática, assume uma forma
totalizante, ao passo que, onde sustenta a lógica do risco, assume uma fragmentação. Portanto, pode-se dizer que, no caso da Grã-Bretanha, estamos diante de
um individualismo holístico, enquanto nos Estados Unidos e no Brasil estamos
diante de um individualismo partitivo. No que tange ao nível atorial, no caso da
Grã-Bretanha, essa dinâmica se resolve na oscilação entre a imagem do império,
uma figura nostalgicamente removida do debate sobre a excepcionalidade britânica e seu papel planetário, e a imagem, mais prosaica e talvez mais correta,
do rebanho, uma massa indistinta mas pronta a seguir o seu pastor, sempre de
acordo com o estereótipo, já que a ideia seria desmentida por quem tem uma
cultura agro-pastoril (ou pelo menos viu o cartoon britânico Shaun a ovelha). Nos
outros dois casos, ao invés disso, nos deparamos com as facções brasileiras e com
os indivíduos estadunidenses : formas de uma fragmentação que agudizando o
conflito social, temendo um retorno ao estado de anarquia, tornam a figura de
um líder leviatã ainda mais indispensável.
A situação não é paradoxal visto que se o caos foi semioticamente associado
à ideia de uma massa tendencialmente amorfa, como aquela que o senso comum
associa ao rebanho, por outro lado ele tem um equivalente menos evidente na
individualização extrema, conflitante, não comunicante, como mostramos em
nossa análise semiopolítica da descrição do campo de concentração de Primo
Levi21.
2.5. Negacionismo e vagueza
A lógica do acidente, como vimos, é dominada por figuras “individualistas”. No
entanto, o que nos parece mais relevante aqui, como já antecipamos, é que a
dimensão caótica acidental é dada, mais ainda do que pela entrada repentina
do vírus nas várias semiosferas, pela resposta oferecida diante do vírus : uma
resposta que quando não esteve ausente, foi vaga ou vacilante.
21 Cf. Imperfette traduzioni. Semiopolitica delle culture, Roma, Nuova Cultura, 2012.
Pensemos nas recentes intenções de Trump de reabrir os EUA sem nem mesmo ter respeitado um verdadeiro confinamento e enquanto o país apresentava o
maior número de contágios do mundo. A atitude trumpiana em relação ao vírus
rima em profundidade com o que o presidente dos Estados Unidos sustentou
com relação à questão da emergência climática : um substancial negacionismo alimentado, em momentos, por reviravoltas desorientadoras. A crise induzida pela
pandemia também destacou as escolhas feitas por Trump em questões sanitárias : o escritório de preparação para pandemias, que fazia parte do conselho de
segurança nacional, foi fechado por seu governo em 2018.
Quando o vírus chegou aos EUA, o fato mais surpreendente não foi, portanto, a chegada da pandemia em si, mas a incapacidade do país mais avançado
do mundo de oferecer as respostas mais basilares : “Que um país na vanguarda
do campo da biomedicina como os Estados Unidos falhasse em criar um teste
diagnóstico muito simples era, literalmente, inimaginável”22. Ou, para citar
Alexandra Phelan, da Universidade de Georgetown : “Nenhuma simulação,
até onde eu sei, considerou a possibilidade de que havia problemas com os
testes”23.
Daí aquela cadeia de erros, para usarmos os termos de Yong, e, então, aquele
caos em cascata, aquela imprevisibilidade causada, a qual mencionamos antes.
Se tratava, portanto, de uma espécie de serendipidade negativa, inversa àquela
positiva sul-coreana ? Ou um caos politicamente induzido pelas escolhas negativas de Trump e sua administração ? Este não é o lugar para responder. Afinal,
também hipotetizar ou comprovar uma correlação entre as escolhas de Trump
e a crise em que o coronavírus lançou os EUA — no momento o lugar com mais
infectados do mundo — não implica, pelo menos no curto prazo, perda de credibilidade e aprovação do atual presidente aos olhos de seus eleitores, seus “fiéis”.
O que nos parece útil aqui é aproveitar esse caso para refletir mais profundamente sobre a dinâmica da imprevisibilidade. Parece-nos que esse cenário nos
oferece uma forma de irmos além do paralelismo com as mudanças climáticas :
perante estas, o que nos assusta não é tanto que o tempo mude ou que possam
ocorrer catástrofes atmosféricas, mas mais sutilmente o fato de não existir (mais)
um ritmo reconhecível em suas transformações. Não nos habituamos a tempo à ideia
de que “já não existem mais estações amenas” de forma que hoje nos parece que
num dia, todos os dias, todas as estações podem acontecer. É assim mesmo ?
Provavelmente não, mas a percepção de que os eventos carecem de previsibilidade — aquela previsibilidade que os torna controláveis cognitivamente,
emocionalmente, praticamente — nos dá uma sensação de acidente constante. O
mesmo vale para a turbulenta instabilidade das esferas políticas (e geopolíticas)
que explodiram desde o fim da ordem criada pela Guerra Fria24. No entanto,
22 E. Yong, “La superpotenza malata”, art. cit., p. 20.
23 Citado por E. Yong, art.cit.
24 Cf. J. Rosenau, Turbulence in World Politics. A Theory of Change and Continuity, Princeton,
Princeton University Press, 1990.
227
nada se comparado às atitudes erráticas de alguns dos principais líderes atuais,
como precisamente Trump ou Bolsonaro, tornadas ainda mais evidentes pelo
caso Covid-19 : quanto mais seu agir e comunicar criam ou transmitem um sentimento de instabilidade subjacente, mais a imprevisibilidade tende a se tornar
uma presença constante e um ator importante na vida de seus cidadãos e do
planeta como um todo.
3. O povo a motivar ou mobilizar : as manipulações da Itália
e da Alemanha
Uma outra forma de enfrentar o vírus é definida como manipulação, entendida
segundo Landowski como uma ação estratégica que fundamenta a interação na
defrontação entre subjetividades, ambas movidas por uma dimensão intencional-motivacional. É o que acontece na maioria dos Estados democráticos e para
o qual se dirigem de forma geral mesmo os países que inicialmente sustentaram
a lógica do risco. Não podendo ou não querendo implementar medidas puramente repressivas ou tecnocráticas, não conseguindo sustentar uma situação
de abertura inicial ao acidente, esses Estados se concentram sobre uma ação
de convencimento das pessoas de modo que respeitem uma série de regras de
autossegregação, distanciamento, higiene.
3.1. Uma vez feita a Itália, tem que fazer-fazer os italianos
O quanto isso se baseia na capacidade do Estado de fazer-fazer, de convencer seus
cidadãos a fazer, é revelado pela enorme quantidade de ação comunicativa e
legislativa desenvolvida ad hoc na Itália para inculcar regras que de outra forma,
muito provavelmente, não seriam seguidas porque pressupõem uma sensibilidade social adversa em relação às próprias regras e, portanto, à renúncia a um
estilo de vida específico. Basta dizer que só no período da Páscoa na Itália foram
impostas 13.000 sanções relacionadas ao não cumprimento das regras impostas
pelo governo, dados relatados por Sebastiano Messina no La Repubblica de 14 de
abril, enquanto na Nova Zelândia, sobre cujo civismo voltaremos adiante, em 8
de abril apenas 45 pessoas foram multadas25. Desta tensão entre manipulação e
sensibilidade, mesmo as entidades, no fim das contas, aliviaram as penalidades
aos infratores dispondo-se a uma abertura a um regime de adaptação (inclusive
normativo) aos hábitos dominantes, que, no entanto, desaguou no caos burocrático das autocertificações e, portanto, na geração de novas tensões, novas
incertezas, novas formas de aleatoriedade.
A estratégia manipulatória, aliás, mais do que abordar o vírus, se baseia aqui
em um jogo simulacral entre governantes e governados : estes últimos tornam-se, efetivamente, alvos de uma comunicação, inicialmente institucional e aos
poucos cada vez mais autoproduzida pelas publicações informativas, empresas,
25 Ver I. Artiaco, “Il caso Nuova Zelanda, che in due settimane ha (quasi) sconfitto il Coronavirus”, fanpage.it, 8 de abril de 2020.
228
particulares, que visam mobilizá-los. E, para isso, os instaura no jogo simulacral
como uma subjetividade dotada de intencionalidade e vontade unitária. O resultado é uma ênfase na figura do povo, que pode ser carregada tanto de valores
nacionalistas (como no apelo inicial de italianos contra “os chineses”), bem como
patrióticas, como na posterior enfatização das virtudes cívicas dos italianos, cujo
aplauso coral para o pessoal de saúde, a música compartilhada de varanda em
varanda, de tela em tela, seria o aspecto visível.
O mais recente tweet de um dos principais nomes do jornal La Repubblica,
Luca Bottura, é um testemunho sintético do quanto essas lógicas foram levadas
ao extremo : “Quem está cheio da publicidade motivacional sobre o orgulho italiano, retuite ou coloque um coração #covid19”, que obteve mais de 6.000 curtidas em poucas horas (4 de agosto). O tom sempre irônico de Bottura não diminui
essa sensação de estratégia que se tornou excessiva. Principalmente porque o
próprio Bottura, com todos os outros nomes do La Repubblica, havia, no ápice da
crise, participado dessa ativação do patriotismo italiano, por exemplo, por meio
do especial Agora cabe a nós — O momento da unidade.
Por outro lado, dentro de um mesmo Estado a lógica manipulatória pode ser
refratada em diferentes níveis e, portanto, evidenciar as tensões internas entre
as partes do coletivo que, por razões ideológicas ou territoriais, históricas ou
contingentes, se sentem depositárias de uma vontade própria e que, por sua vez,
podem instaurar a si mesmas na interação como um povo no povo ou como outro
povo. O amargo conflito entre Estado central e a região da Lombardia (e também
com a do Vêneto) é, nesse sentido, sintomático. Na verdade, não se trata apenas
de uma questão de olhar e de escala analítica, mas do fato que as crises colocam
à prova os laços “voluntários” que constituem o Estado-nação, mesmo onde a
presença de uma vontade coletiva possa parecer dada e estabelecida.
3.2. Uma vontade distribuída : a Alemanha (e a Nova Zelândia)
Nesse sentido, se mostra interessante o caso da Alemanha, em que o Estado agiu
recomendando uma série de restrições que são, no entanto, da competência dos
16 diferentes Länder, os estados que compõem a República Federal, com seus 400
institutos de saúde pública. Isso deu origem a soluções às vezes conflitantes, de
modo que, enquanto em Berlim ainda era possível comprar um livro na livraria,
não se podia mais fazer piqueniques nos parques, ao passo que em Baden-Württemberg a regra era exatamente oposta. Embora inicialmente estigmatizada sob
o olhar exterior como paquidérmica ou anárquica, a situação alemã não só não
causou a proliferação do acidente pandêmico, mas se mostrou capaz, a médio
prazo, de impelir uma particular forma de resiliência, tal que a complexidade
causada pelo acidente foi respondida colocando em movimento um sistema de
respostas igualmente complexo e variado.
O caso alemão é interessante para nossa discussão porque é habitado por
uma alma dupla. Por um lado, solicita a imaginação de um corpo fortemente organizado, precisamente porque é descentralizado, e disciplinado, precisamente
porque é movido por uma vontade que se torna concreta e efetiva. Nesse sentido,
229
surge como a concretização de uma ideia cívica de povo, a qual não é produzida
bajulando-o, oferecendo-lhe ad hoc um simulacro positivo ao qual se conformar,
apoiado pelo simulacro oposto das sanções que, caso contrário, inevitavelmente
se seguiriam (dinâmica nacionalista italiana “da vara e da cenoura”) ; ao contrário, parece ser um “povo” precisamente porque valida a ideia de uma interação
bem-sucedida entre uma vontade coletiva e uma vontade distribuída, entre um
governo que soberanamente recomenda e aqueles governados que livremente
assumem e dão substância a essa vontade : um paradoxo alimentado por um
trabalho de motivação mútua que a emergência ressalta, mas não necessariamente cria. Por outro lado, isso nos leva a enxergar no caso alemão um modelo
fortemente institucionalizado de ajustamento recíproco. Ou, se se preferir, um
modelo de ajustamento entre sensibilidades institucionais.
No rastro da Alemanha poderíamos situar com proveito o caso da Nova Zelândia, capaz de merecer o elogio do Washington Post que falou de um sucesso baseado em uma estratégia não de contenção, mas de eliminação do vírus possibilitada
pela combinação entre ciência e liderança. O Estado oceânico liderado pela jovem
dirigente Jacinda Ardern de fato usufruiu sua condição de insularidade para
blindar o país e impor prontamente as medidas restritivas recomendadas pelos
cientistas. Essas medidas se tornaram efetivas por meio de um civismo generalizado e da colaboração bipartidária entre a maioria progressista e a oposição
conservadora. O exemplo dado pela classe dirigente tornou as duras medidas
adotadas ainda mais credíveis. Mesmo o ministro da saúde, David Clark, uma das
poucas pessoas flagradas violando o confinamento, renunciou imediatamente e
fez uma anistia pública declarando que era “um idiota” — comportamento que
lhe rendeu a recusa da renúncia.
3.3. O primado do Estado e da cidadania
O regime manipulatório, em seu conjunto, reafirma a primazia da política
estadista, sua capacidade de mobilizar e orientar os coletivos convocando seu
nacionalismo ou patriotismo, valendo-se da organização institucional da vontade, potencializando a autoridade e o consenso em torno de um governo ou
liderança. Não se trata sempre do mesmo tipo de manipulação, mas em certa
medida o que está sempre em jogo é a ideia de uma vontade em ação da qual o
Estado é o eixo decisivo.
Poderíamos dizer que no caso do ajustamento, no qual nos concentraremos
para concluir esta exploração, é a sensibilidade da cidadania, que já emerge
nos casos apenas vislumbrados, que se torna ainda mais central. Como se na
passagem da manipulação para o ajustamento, o centro de gravidade mudasse
dos governantes para os governados. No entanto, é difícil fazer uma distinção
clara e talvez o que realmente caracterize os dois regimes seja o fato de que no
segundo a relação entre governantes e governados se apresenta mais dialética e
baseada na premissa de uma relação complexa de confiança mútua que, apesar
de uma ligação de interdependência, faz da chamada sociedade civil um ator
autônomo, dotado de uma sensibilidade que não somente pode ser estimulada,
230
mas ela mesma estimula as escolhas do Estado. Além de ser o controlador dessas
escolhas, como sugeriu Harari.
Veremos agora o quão difícil é atingir este último cenário, especialmente em
um contexto de crise inesperada como a induzida pela pandemia, mas também
como é necessário pensar sobre isso e talvez até mesmo defini-lo como um horizonte a ser perseguido.
4. Sensibilidade a valorizar-se : Grécia, Índia, Suécia
O ajustamento é uma forma de relação paritária, em que duas sensibilidades
se realizam explorando juntas as potencialidades uma da outra. Ao passar de
relações inter-corpóreas, como a dança, um exemplo clássico no modelo de Landowski, para a política, sua aplicação corre o risco de torná-la um regime “utópico”. Em que termos, de fato, podemos pensar em um governo que se modifica e
cresce a partir da transformação da sensibilidade de seus governados ? E como
pensar em tal ajustamento diante do acidente, isto é, quando as sensibilidades
são convocadas por uma contingência radical ? Vimos como o tema da sensibilidade se insinua em todos os outros regimes. Para dar uma explicação mais
detalhada, consideraremos primeiro o caso particular da Grécia, que também
nos mostra o quanto as interações se complexificam com o andamento da crise.
Veremos depois dois casos, os da Índia e da Suécia, que nos permitirão explorar,
de modo mais abrangente, os paradoxos e peculiaridades do ajustamento.
4.1. Grécia no espelho da Itália : ajustamento como
modelização analógica ?
Os acontecimentos italianos que analisamos anteriormente nos dão a oportunidade de nos debruçar sobre um caso, o da Grécia, que pelas conexões que
estabelece nos permite refletir sobre a ligação entre contágio e ajustamento, ao
mesmo tempo em que mostra como o avanço da crise muda ainda mais o foco
das relações : ao jogo tríplice entre vírus, Estado e coletivo se some efetivamente
a interação entre Estados e entre coletivos, tanto na forma de um olhar que um
Estado dirige a outros Estados para decidir o que fazer, quanto pelo modo como
um coletivo, espelhando-se em outros coletivos, molda seus humores, suas expectativas, seu comportamento.
As políticas manipulatórias implementadas pela Grécia, semelhantes às da
Itália, seriam de fato realizadas, de acordo com alguns analistas, segundo o que
poderíamos definir como uma modelização sensível. Filippos Filippidis, pesquisador do Imperial College London, observou no site Greek Reporter :
A Grécia teve, em certo sentido, a sorte de testemunhar o drama enquanto ocorria
em um país, a Itália, do qual Atenas se sente próxima, semelhante e familiar. A
Europa não levou o caso chinês a sério porque é “muito longe” e “muito diferente”.
Em vez disso, para todos os gregos, a Itália era impossível de subestimar. Assim,
231
o governo reagiu de forma mais rápida e eficaz do que a maioria dos parceiros
europeus.26
A Grécia, com seu estilo de vida caloroso tão parecido com a Itália, potencialmente difícil de administrar justamente pelo hábito dos corpos em contato,
frequentando espaços públicos, teria encontrado no “vivido” italiano o elemento
no qual se basear, uma modelização eficaz não apenas para uma compreensão
cognitiva de seu valor, mas também para uma consonância mais profunda, uma
espécie de con-sentimento capaz de gerar consenso acerca de medidas impopulares.
As manipulações gregas foram certamente eficazes graças à possibilidade de
usufruir a antecipação da chegada da crise : um fator aleatório que, aliás, suscita
em muitos cientistas a procura de fatores causais atualmente desconhecidos que
determinam a temporalidade, intensidade e formas de circulação do vírus que,
como lembrou a bióloga Siddhartha Mukherjee, só podem ser obtidas “medindo
o vírus dentro das pessoas”27. Fato que renova, ainda que sob a égide da ciência,
as tensões entre a privacidade dos corpos e a necessidade de seu controle. Porém, as manipulações gregas, conforme a reconstrução que vimos, encontram
um gatilho e uma legitimidade na sintonia “natural” de um coletivo com uma
outra experiência.
Essa naturalidade remete, em um nível superficial, ao mecanismo da metáfora
narrativa que faz da história de uns a parábola eficaz para os outros ; em profundidade, ao invés disso, a situação questiona um raciocínio analógico não verbal,
não representacional28, que nos permite apreender a estrutura que sustenta esse
jogo (mediado) entre sensibilidades : ou seja, uma analogia do tipo “se eles são
como nós e tiveram de fechar tudo, então devemos também fechar (embora isso
vá contra a nossa sensibilidade e de momento não pareça necessário fazê-lo)”.
O caso da Grécia no espelho da Itália, portanto, nos permite pensar quanto
e como no momento do risco muitas escolhas quanto à modalidade de ação (ou
um certo nível de escolha) ocorrem por meio de uma modelização analógica, que
alguns também poderiam definir como inconsciente : um corpo social ajusta-se
ao outro, encontrando na trama de estereótipos, imagens, histórias, experiências alheias, na correlação profunda com elas, a forma efetiva de redefinir sua
própria sensibilidade.
Há, no entanto, um aspecto a sublinhar : a Grécia pode mudar sem que isso
mude a Itália. Essa, portanto, parece ser mais uma influência unilateral do que
um ajustamento recíproco : um contágio no sentido estrito ao invés de um contágio
no sentido semiótico. Sendo assim, tentemos observar outros casos que podem
nos aproximar da ideia semiótica de ajustamento.
26 Cf. T. Kokkinidis, “Greece Emerges as International Model for Coronavirus Early Response”,
Greek Reporter, 30 de março de 2020.
27 S. Mukherjee, “Il virus fuori e dentro di noi”, The New Yorker, 26 de março 2020, p. 25.
28 Cf. P. Fabbri, La svolta semiotica, Bari, Laterza, 1998 ; I. Pezzini (org.), Semiotic efficacity and
the effectiveness of the text. From effects to affects, Turnhout, Brepols, 2001 ; G. Marrone, Corpi
sociali, Torino, Einaudi, 2001.
232
4.2. Ajustamento como compaixão : a Índia de Modi
no espelho de Gandhi
No universo da política, pode-se se talvez vislumbrar uma forma de ajustamento
— ou, pelo menos, uma de suas dimensões — sob o aspecto de um ajustamento
mal sucedido. É o caso da Índia, onde o governo Modi decretou repentinamente o
fechamento do país, dando apenas quatro horas de prévio aviso, desencadeando
a fuga em massa de trabalhadores pendulares das cidades para o campo e colocando em dificuldade multidões de pessoas pobres que de repente se viram sem
nada para viver. O que alguns observadores criticaram foi a falta de compaixão
da parte do governo nacionalista hindu, uma categoria moral, individual, que
pressupõe não apenas a capacidade de sentir o sentir do outro, mas também de
antecipar as consequências de suas próprias ações :
A Índia poderia aprender com países como Coréia do Sul e Taiwan, que lutaram
contra o vírus sem fechar completamente o país. Precisamos considerar a
possibilidade de um passo atrás. O Estado não tem a compaixão, a capacidade
e a vontade de apoiar a todos, ricos e pobres. Não há melhor momento para
lembrar Mahatma Gandhi. Quando estamos em dúvida e confusos, aconselhava,
precisamos pensar na pessoa mais vulnerável que conhecemos e nos perguntar se
nossas medidas vão melhorar sua vida e torná-la mais livre.29
Não é por acaso que esta concepção de um Estado capaz de sentimentos morais, bem como de um comportamento ditado por uma capacidade de prever,
ou melhor, de pré-sentir imaginativamente o sentimento dos outros, surge de
forma tão explícita no contexto indiano e em conexão com a figura de Gandhi
que atribuía à individualidade do Estado as mesmas características morais da
individualidade pessoal.
Num contexto alimentado por esta sensibilidade ideológica, face a uma programação que se expõe de forma tão brutal às imagens do drama dos corpos em
fuga ou famintos, o questionamento da (in)sensibilidade do Estado e das suas
escolhas leva a acolher a possibilidade de uma política que deve saber modificar
a si mesma baseada em um sentir popular ao mesmo tempo imaginado, compartilhado e em devir.
Pode ser útil notar, extraindo outro fragmento da massa de posições desencadeadas pela crise do coronavírus, que a categoria da compaixão também foi
questionada por Barack Obama em discurso dirigido a administradores locais
dos EUA. A frase que se espalhou pelo mundo — “Speak the truth. Speak it clearly. Speak it with compassion. Speak it with empathy for what folks are going
through” — parece salientar uma abordagem da crise em que os governantes devem saber modificar sua própria atitude em relação ao sentir das pessoas a fim
de poderem alcançar objetivos comuns. O corpo político e o corpo da cidadania
se veriam então envolvidos em um trabalho de ajustamento recíproco.
29 H. Mander, “L’India si è fermata e i più poveri moriranno”, The Indian Express, trad. nossa, a
partir da tradução italiana in Internazionale, 27 de março 2020, pp. 27-28.
233
Além disso, essa compaixão é a causa e o efeito de um discurso verdadeiro, claro e sem distorções (“the biggest mistake any of us can make in these
situations is to misinform”) sobre a própria crise. Se esta afirmação obviamente
joga para derrubar os traços da posição falsa, vaga e distorcida de Trump, ao
mesmo tempo parece ressaltar que apenas um modo de ação capaz de entrar em
uma interação de ajustamento sensível pode efetivamente se abrir para outros
regimes, como o da manipulação.
De maneira mais geral, e como logo veremos, o ajustamento na política
parece se correlacionar dentro do discurso político não apenas com o tema
da compaixão, mas também com o da confiança mútua. Para compreendê-lo,
vamos voltar mais uma vez às ações do governo indiano diante do vírus e de
sua própria comunidade. Arundhati Roy descreveu sua forma e seu sentido da
seguinte maneira : “Os métodos de Modi definitivamente dão a impressão de
que ele considera os cidadãos uma força hostil que não pode ser confiável e à
qual se deve emboscar de repente”30. Vemos aqui, em negativo, as qualidades
que fazem um ajustamento. E também podemos ver como uma conduta política
incapaz de entrar em um regime de ajustamento parece se recompensar com um
investimento na interação aleatória. Isso nos leva de volta ao comportamento
errático de Trump e Bolsonaro, mas, ao mesmo tempo, abre uma questão teórica
de grande importância.
4.3. Ajustamento e aleatoriedade : diferença ou
complementaridade ?
Do ponto de vista do modelo landowskiano, o ajustamento e a álea estão efetivamente em uma relação de complementaridade, ao passo que essas reflexões
parecem colocá-los em uma relação de contradição.
Uma primeira explicação desse efeito óptico é que essa aleatoriedade é frequentemente vista por seus críticos, como Roy e Mander no caso da Índia, como
resultado de uma programação. Veremos melhor ao concluir, quando, ao falar
das posições complexas oferecidas pelo modelo, situaremos o caso indiano (mas
o raciocínio talvez seja válido também para os casos de Trump e Bolsonaro) no
âmbito da programação do risco, de sua calculada exploração caótica-acidental.
Desse ponto de vista, o ajustamento sensível proposto por seus observadores
críticos aparece como uma tentativa de contradizer essa lógica que superficialmente mostra-se aleatória, mas que em maior profundidade seria programada.
Em segundo lugar, deve-se notar que, de um certo ponto de vista, embora
de modo diverso, os regimes interacionais da responsabilização e da confusão
deixam entrever um espaço de complementaridade baseado em uma osmose, ou
em um certo grau de reversibilidade, entre governantes e governados. Ou seja, a
lógica da confiança mútua, que veremos exaltada no caso seguinte, e aquela de
uma confiança difusa, embora em nossa análise pareçam claramente distintas,
30 A. Roy, “L’altra pandemia”, Financial Times, trad. nossa, a partir da tradução italiana in
Internazionale, 10 de abril 2020, p. 18.
234
em outros casos, e a partir de outras perspectivas, poderiam em certa medida se
conjungir. Claro, pode-se dizer facilmente que a confusão é apenas uma ficção
de osmose que reforça o poder absolutista do líder, ou que a confiança mútua
da responsabilização não derruba realmente as distâncias entre governados e
governantes. Porém, se pensarmos no modo como, nas formas de controle, o poder se dá como esfera completamente separada, ou como, na motivação, a ação
parte resolutamente dos governantes, então a aproximação ou sobreposição entre governantes e governados — que a partir do dialogismo da responsabilização
pode chegar à mística da unidade própria da confusão — pode se tornar mais
perceptível e plausível, pelo menos como um efeito de sentido produzido por meio
das diferentes práticas discursivas.
Em terceiro lugar, o próprio tema da individualidade, que nos casos analisados
tende a formas de isolamento esclerótico e conflituoso, em outros aspectos e em
outros casos, está, ao invés disso, na base da própria ideia de responsabilidade :
a ideia de cidadão ativo, enquanto informado, autônomo, responsável por suas
escolhas e por isso mesmo detentor de algum poder e participante dos processos
transformadores do coletivo, é um clássico que não precisa ser aprofundado aqui.
Assim, mesmo um exame rápido mostra como o espaço, aqui disjuntivo, entre ajustamento e a aleatoriedade poderia ser ocupado conjuntamente em outro
lugar.
Retomando positivamente o tema do ajustamento veremos agora um exemplo
que nos leva a pensar a cidadania como uma força dotada de uma autonomia responsável e dialógica, capaz de fundar com o governo, com aqueles que ocupam
temporariamente o seu cargo, um regime de ajustamento. Ou, como diremos, de
co-cidadania.
4.4. Ajustamento como crescimento da responsabilidade
compartilhada : a Suécia
Se poderia pensar que o único ator estatal que real e voluntariamente praticou
um ajustamento com a chegada do vírus é a Suécia. O Estado efetivamente interveio deixando quase todas as atividades sociais abertas, mas recomendando
às pessoas um certo tipo de comportamento prudencial. Essa escolha foi feita
e valorizada não apenas com base em uma série de opiniões científicas : ela
decorre de uma tradição cultural anti-quarentena e de uma sensibilidade social
compartilhada, que informa tanto o campo da proxêmica entre os indivíduos, a
normal gestão do espaço público, as relações inter-geracionais e entre a cidade
e o campo, bem como a diferente concepção da relação riscos / benefícios que
sustenta o senso comum (laico, senão ateu) da maioria da população sueca31. A
partir daqui, partindo desse pressuposto de uma sensibilidade a que as escolhas
político-sanitárias devem se conformar, desenvolve-se uma estratégia baseada
na ideia de “ajustamentos progressivos” entre as necessidades de saúde e as de
31 Cf. S. Modeo, “Ma perché la Svezia ha lasciato tutto aperto per il Coronavirus, per settimane ?”,
Corriere della Sera, 2 de abril 2020.
235
estabilidade socioeconômica do país, a ser construída mais uma vez a partir da
reação situacional às exigências e contingências do momento.
É claro que podem surgir dúvidas e objeções de que uma pura sensibilidade
reativa32 esteja em jogo aqui e, portanto, que alavancar uma sensibilidade coletiva atestada nada mais é do que uma forma mais sutil de programação. Isso não
pode ser descartado e nos leva de volta, em termos gerais, ao fato de que todo
regime de sentido é habitado por tensões contraditórias que o empurram para
outros regimes33.
Vale, portanto, voltar à questão inicial : em que termos podemos pensar um
governo que se modifica e cresce a partir da transformação da sensibilidade de
seus governados ? Já se disse que essa utopia é exatamente o que se condensa no
apelo populista à democracia direta, à possibilidade de governantes e governados
estarem em uma espécie de simbiose transformadora contínua. Landowski
acertadamente criticou a possibilidade de que se trate de um verdadeiro “ajustamento”34, assim como nós, anteriormente, havíamos mostrado que a tradução
para a prática desse modelo na verdade impossibilita o processo decisório próprio da política35. O ajustamento populista, portanto, parece estar reduzido ou a
uma “retórica”, um apelo instrumental ao sentimento do povo que recai de fato
nos regimes manipulatórios, ou à sua programação, talvez apoiada na leitura
algorítmica de tendências online e, portanto, na possibilidade de “sintonizar-se”
sobre os humores coletivos36.
Contudo, levando o raciocínio às suas consequências extremas, deve-se observar que as condições de interação entre governantes e governados implementadas pelas redes sociais permitem de fato um jogo contínuo de ajustamento de
sensibilidade recíproco, em que se faz a distinção entre quem influencia e quem
é influenciado basicamente indiscernível. Certamente, pode-se reclamar que
hoje essa nova dinâmica se apresenta a nós como opaca em suas modalidades
profundas ; que mais do que uma relação entre sensibilidades, aparece como
um contágio entre humores ; e, sobretudo, que é evidente que o “potencial” que
este ajustamento atinge é muitas vezes “negativo” e “destrutivo”. Também no
caso da Covid-19, por exemplo, a relação entre redes e política, entre fake news,
enxames de opiniões, ações políticas, tem favorecido preconceitos anti-chineses
ou chauvinismos anti-solidariedade e anti-europeus. Não há, portanto, espaço
para um ajustamento positivo no campo político ? A questão do crescimento
das responsabilidades e capacidades coletivas, ligadas à capacidade de inovação
32 Interações arriscadas, op. cit., pp. 51-52.
33 Ibid., pp. 82-85.
34 “Politiques de la sémiotique », art. cit.
35 Cf. F. Sedda, “L’emersione del nuovo o l’elogio della semplicità. Da Berlusconi a Papa
Francesco, passando per Bersani, Grillo e Renzi”, in I. Pezzini e L. Spaziante (orgs.), Corpi
mediali. Semiotica e contemporaneità, Pisa, ETS, 2014.
36 F. Sedda e P. Demuru, “Da cosa si riconosce il populismo. Ipotesi semiopolitiche”, Actes
Sémiotiques, 121, 2018 ; id., “La rivoluzione del linguaggio social-ista”, art. cit. ; id., “Social-ismo.
Forme dell’espressione politica nell’era del populismo digitale”, art. cit.
236
política e à rotatividade da classe dirigente, poderia fornecer uma contrapartida
positiva que, embora seja mais teórica do que prática, ainda encontra nos países
escandinavos algumas possibilidades de exemplificação, também reforçadas
pela taxa de felicidade individual e apreço pela política, que é constantemente
medida em lugares como a Suécia ou a Dinamarca.
Tudo isso considerado — portanto sem subestimar as imperfeições e contradições que também habitam o contexto escandinavo —, a Suécia pode legitimamente
aparecer como um caso de ajustamento, alimentado em particular pela confiança
mútua entre governantes e governados que estabelece a possibilidade de que a
crise leve ao exaltar o potencial cívico e político, a capacidade de representação
e inovação recíproca, formas cada vez mais desenvolvidas de crescimento ao
mesmo tempo interdependente e autônomo entre governos e governados, em vez
de ver o país desmoronar sob o peso do inesperado e da emergência.
5. Orientar-se na complexidade
5.1. Dinâmicas em andamento e bússolas semiopolíticas
O que acabamos de dizer não exclui, é claro, que a Suécia possa passar do campo
do ajustamento para o da manipulação (mas isso não seria também, naquele
contexto, um sinal de ajustamento ?), tal como na Itália já se pensa uma estratégia de ajustamento para permitir uma reabertura parcial das atividades. Da
mesma forma, vimos como certos países podem aproveitar a crise para passar
de situações manipulatórias a outras de tipo programatório, como no caso da
Hungria, levantando a suspeita fundamentada de que tal programação mire no
pleno estabelecimento puro e simples de políticas autoritárias, bem mais que na
segurança sanitária. Por fim, não é impensável que certos Estados possam recair, por escolha ou por incapacidade, em uma situação caótica, em que a lógica
do acidente se impõe. O temor que surge cada vez que se pensa que a reabertura
das atividades possa desencadear “segundas ondas” do vírus remete a este tipo
de imprevisibilidade — ou seja, à impossibilidade de prever o ressurgimento ou
não daquela situação inesperada que deu vida à crise.
Isso nos permite reiterar que as quatro modalidades principais que usamos
para descrever o campo de interações desencadeadas pelo vírus não devem ser
entendidas como identidades fixas, mas como posições relativas, polaridades
que orientam escolhas e movimentos, um pouco como pontos cardeais em uma
bússola. Na prática, porém, essas modalidades não só se sucedem, mas, como
vimos, coexistem e se estratificam, definindo hierarquias ou articulações locais,
ou vão compor uma arquitetura em que uma das modalidades é utilizada para
apoiar outras.
5.2. Respostas ao risco
Dadas essas premissas, vamos, então, tentar traçar um quadro resumido. Ou
melhor, dar forma à nossa bússola. Em primeiro lugar, vimos como se apresen-
237
tam quatro maneiras de lidar com o risco. Vamos alinhá-las começando com a
abordagem que maximiza o risco.
A escolha mais arriscada é aquela que podemos definir negação e que com vários graus e formas vimos em ação nas escolhas de Bolsonaro e Trump : negar o
risco, deixando que o acaso, o acidente, representado pelo vírus, possa provocar
mais aleatoriedade, tanto a nível sanitário como a nível da sociedade em geral.
A segunda escolha é o que podemos definir como convivência : um regime
que se abre a uma forma de ajustamento entre os atores humanos e o ator não
humano representado pelo vírus, que vimos praticada na Suécia. O vírus surge,
assim, como uma força cuja presença não é totalmente incompatível com aquela
outra força representada pela vida socioeconômica do país. Essa segunda força
deve ser capaz de se modular em correlação com a arriscada presença do vírus.
A terceira escolha, praticada por exemplo na Itália, subverte esse conjunto
de forças. Podemos defini-la contenção. O vírus é uma presença, mas o risco de
sua circulação deve ser contido sacrificando a força da vida socioeconômica, a
chamada “normalidade”. O bloqueio da maioria das atividades econômicas e o
confinamento dos corpos nas próprias casas passam a ser a forma de minimizar
o risco sem que isso signifique pensar em eliminá-lo, já que a contenção visa
antes “ganhar tempo”, como se costuma dizer, principalmente em vista da identificação de uma vacina.
O quarto modo de ação pode ser chamado de eliminação. A atitude visa eliminar por completo o risco, mesmo ao custo, como vimos ao falar da China, de
sacrificar as liberdades mínimas e básicas, como a intangibilidade do próprio
corpo, a expressão do dissenso, o sigilo dos próprios dados vitais. Embora esta
modalidade de resposta possa, em certas condições, maximizar a segurança em
relação ao risco representado pelo vírus, ela afeta, no entanto, outros valores
cuja preservação, na esfera democrática, se considera imprescindível, mesmo
em contextos de crise.
5.3. Modos de interação entre governantes e governados
A essas quatro formas de resposta ao risco representado pelo vírus correspondem quatro modos de interação entre governantes e governados.
No caso da eliminação, a forma de interação é o controle, ou seja, o tratamento
dos governados como uma totalidade indistinta e um objeto passivo sobre o qual
atuar para melhor administrar o risco, custe o que custar. No caso da contenção,
podemos falar de motivação37 : o governo, e as instituições em geral, produzem
uma série de ações (legislativas, comunicativas etc.) para convencer os cidadãos
a fazerem algo que, de outra forma, provavelmente não fariam.
37 O termo “motivação” (assim como os a seguir, “convivência” etc.) tem obviamente equivalentes que podem enfatizar tal ou outro aspecto : vimos, por exemplo, como no caso da manipulação também poderíamos falar de “mobilização”. No entanto, esse termo associado à ideia
de contenção pode parecer incongruente, enquanto a motivação indica melhor o acionamento
de uma vontade, como a de ficar em casa, que de outra forma permaneceria inativa ou ausente.
238
No caso da convivência a modalidade de interação pode ser definida como
responsabilização : os governantes contam mais com recomendações do que com
ordens, confiam na capacidade de agir de forma autônoma e responsável por
parte dos governados, incluindo aqueles governados muito particulares que são
os atores delegados localmente para exercer poder e tomar decisões (como os
Estados dentro das Repúblicas federais, ou as Regiões, ou os institutos de saúde
pública ...).
No caso de negação, a forma da interação é a confusão, termo que merece
uma explicação mais detalhada. Por um lado, tende a enfatizar um dos efeitos
que vimos emergir de uma ação de negação do risco : as posições negacionistas
são de fato posições vagas e vacilantes, que tendem a se contradizer; daí o efeito
confuso que introjetam nas pessoas sobre as respostas ao risco. Confusão que
também se fortalece quando, em uma sociedade democrática e interconectada,
as pessoas, por meio dos canais de comunicação, percebem alternativas credíveis de escolha em relação às indicadas pelos detentores do poder. No entanto,
mais profundamente, a ideia de confusão nos parece indicar a tendência dos
governantes “negacionistas” de criar uma relação de con-fusão entre eles e seus
governados (ou pelo menos uma parte deles). Resulta a geração de uma confiança
que faz dos líderes — que não por acaso aqui mais do que alhures se apresentam
no cenário social com nome próprio (América “de Trump”, Brasil “de Bolsonaro)
e corporeidade exposta38 — o espelho dos humores e expectativas coletivas. A
confusão é, portanto, tanto uma modalidade, desejada e procurada, de interação
quanto o efeito paradoxal dessa interação que, ao negar o risco, o maximiza.
5.4. Figuras do coletivo
Chegamos agora às figuras do coletivo que resultam dessas diferentes formas de
responder ao risco e construir a relação entre governantes e governados.
No caso da eliminação-controle, trata-se de um coletivo tratado como população, ou como uma corporeidade nua, uma totalidade qualitativamente indistinta
que, portanto, se presta a ser tratada “numericamente”, despojando os corpos
de qualquer individualidade (pensemos também, neste sentido, nas diferenças
relativas ao anonimato dos mortos, isto é, à sua redução a números, que se alastrou na opinião pública do Estados democráticos).
No caso da contenção-motivação, o coletivo se estabelece como um povo, ou
como um sujeito dotado de uma vontade unitária a ser mobilizada, inclusive por
um discurso de sedução que incentive a corresponder a uma imagem positiva de
si projetada por meio de práticas discursivas institucionais e não institucionais.
No caso do vínculo convivência-responsabilização temos a cidadania, sobre
a qual é necessário discorrer um pouco mais. Através da distinção entre povo
e cidadania nos focamos efetivamente, seguindo Benveniste, não somente a
sublinhar a diferença entre demos e civitas, isto é, entre uma totalidade em certa
38 Cf. P. Demuru e F. Sedda, “Social-ismo. Forme dell’espressione politica nell’era del populismo
digitale”, art. cit.
239
medida compacta (e, portanto, mais estática) e uma difundida (e, portanto, mais
dinâmica), mas acima de tudo para traduzir civis não apenas como “cidadão”,
mas mais exatamente como “concidadão”39. Esta interpretação benvenistiana
enfatiza, no interior da civitas, a dimensão da reciprocidade, ou melhor, de um
coletivo fruto de uma coparticipação que é ao mesmo tempo responsabilizante
e afetivamente marcada. (Ver a conexão que Benveniste estabelece com a raiz
sânscrita śeva e o termo grego philos, ambos ligados ao sentimento e ao ideal da
amizade). Por estas razões, a ideia de cidadania — ou, melhor, de co-cidadania —
parece-nos referir a essa dimensão sensível própria do ajustamento. Pode-se
dizer, portanto, que se o demos é portador de uma vontade, por mais apaixonada
que seja, a civitas é portadora de uma sensibilidade, ainda que conscientemente
assumida.
No caso da conexão negação-confusão, podemos falar do surgimento da
figura da individualidade. Este termo, como já vimos, refere-se em particular ao
coletivo como conjunto de elementos em conflito, não comunicante, separados,
como tais arautos de uma condição exponencialmente arriscada, tanto no que
diz respeito ao vírus quanto no que diz respeito à relação dos governados com o
poder, bem como ainda nas relações internas do próprio coletivo.
5.5. Agenciamentos complexos
O fato de que o campo semiopolítico possa se orientar de acordo com essas
polaridades não impede ventos do sudeste e passagens para noroeste. Ou, dito
em outras palavras, que se pode e deve pensar em posições complexas. Limitemo-nos a dois âmbitos e a alguns exemplos : aquele que combina programação
e acidente, por um lado, e aquele que mistura manipulação e ajustamento, por
outro.
Vimos no caso da Grã-Bretanha como se pode imaginar um risco programado
(que segundo algumas revelações recentes parece ter sido hipotetizado também
por Trump) : assumir o risco como eixo de sua estratégia, justificando-o dentro
de uma cadeia específica de previsões e ações / paixões. Resumindo em nossas
próprias palavras, “muita gente vai morrer, vamos chorar pelos nossos entes
queridos, mas vamos sair mais cedo e não sacrificaremos nossas vidas e nossa
economia”.
Podemos, no entanto, também falar de uma programação do risco. Se trata
de uma posição escorregadia porque obviamente remete a todas as narrativas
conspiracionistas e conspiratórias sobre algum planejamento e disseminação
direcionada do vírus. No entanto, também caem neste campo as hipóteses sobre
o uso instrumental que um governo pode fazer da presença do vírus no âmbito da
coletividade. Arundhati Roy, por exemplo, denunciou abertamente o governo de
Narendra Modi de ter explorado o vírus, inclusive por meio da mídia e fundações
por ele controladas, para fins de enriquecimento, de fortalecimento da própria
39 Cf. E. Benveniste, Le vocabulaire des institutions indoeuropeennes. 1. Economie, parenté, societé,
Paris, Minuit,1969, pp. 258-259.
240
liderança narcisista, bem como para aprofundar preconceitos anti-muçulmanos
dentro da Índia, sobre o qual em boa parte se baseia sua aprovação :
A mídia do regime inseriu a história da Covid-19 na campanha venenosa que realizam sem parar contra os muçulmanos. Eles descobriram que uma organização
chamada Tablighi jamaat, que organizou um comício em Nova Delhi antes do
anúncio do bloqueio total, “está espalhando o contágio por toda parte”. Usando
essa notícia para culpar e demonizar os muçulmanos. O tom geral [da história]
sugere que eles inventaram o vírus e estão deliberadamente espalhando-o como
uma forma de jihad.40
Em outras palavras, este como tantos outros exemplos, nos lembra que o
vírus e o risco que ele representa podem se tornar uma ferramenta dentro de
uma ação programada para outros fins.
Vimos que pode haver cruzamentos entre programação (controle) e manipulação (motivação), como no caso da Coréia do Sul e de outros países que,
embora operando com um forte controle tecnológico, ainda assim perseguiram
o caminho de informar e motivar seus cidadãos. Mais difícil é encontrar neste
momento uma posição que pressupõe ajustamento e aleatoriedade, justamente
porque as análises realizadas até aqui nos levaram a associar o primeiro a um
sentido de responsabilização e o segundo a um sentido de confusão. No entanto,
os modelos também são úteis quando deixam posições vazias, o que por sua vez
pode nos ajudar a ver o que acontece diante de fenômenos vagos, ambíguos,
paradoxais, inéditos e menos fáceis de apreender.
Finalmente, parece útil recordar a posição complexa que combina motivação
e ajustamento. Um bom exemplo disso é o discurso proferido em 11 de abril
pelo presidente alemão Frank Walter Steinmeier, que foi amplamente divulgado
por seu contraste com a tão repetida metáfora de “estar em guerra” e o apelo
contextual à solidariedade europeia e internacional :
Peço a todos vocês [alemães] que continuem a confiar — pois aqueles que governam nos níveis federal e regional estão cientes de que têm uma grande responsabilidade. No entanto, as decisões sobre o que fazer, quando e como as restrições
podem ser abrandadas não dependem apenas de políticos e especialistas. Em vez
disso, elas dependem de todos nós, da nossa paciência e disciplina, agora, em um
momento em que isso pesa mais do que nunca. O grande esforço que estamos a
fazer nestes dias, não o fazemos porque existe uma mão de ferro para nos obrigar,
mas porque somos uma democracia vital com cidadãos responsáveis. Uma democracia na qual confiamos uns nos outros para ouvir fatos e argumentos, para agir
com bom senso, para fazer a coisa certa. Uma democracia, em que cada vida conta
e em que cada um tem um papel indispensável : do trabalhador da saúde ao chanceler federal, do Comitê Científico aos pilares visíveis e invisíveis da sociedade, aos
caixas de supermercado, aos motoristas de ônibus e caminhões, em padarias, no
campo ou na coleta de lixo. Vocês estão se superando. Sou grato a vocês. E é claro
que sei que todos nós desejamos a normalidade. Mas o que isso significa ? Só voltar
o mais rápido possível à velha rotina, aos velhos hábitos ? Não, o mundo será dife-
40 A. Roy, “L’altra pandemia”, Financial Times, trad. nossa, a partir da tradução italiana in
Internazionale, 10 de abril 2020, p. 20.
241
rente. Como vai ser ? Depende de nós. Vamos aproveitar as experiências, as boas e
as más, que todos nós temos, todos os dias, nesta crise.41
Nesta longa passagem, volta uma evidente estratégia de motivação, mas
também o apelo à responsabilização, à confiança mútua e à capacidade de mudar, governantes e governados, por meio da crise, de alguma forma “graças”
a ela. Parece-nos um bom exemplo, entre muitos, de como uma sensibilidade
motivada e uma motivação sensível podem se cruzar e o risco pode se tornar
não apenas um inimigo a ser negado ou derrotado, mas uma presença por meio
da qual repensar as muitas relações que marcaram o presente que acaba de
passar e convocar todos a produzir novos presentes. Um verdadeiro teste para a
humanidade.
Referências bibliográficas
1. Obras de semiótica e antropologia
Benveniste, Emile, Le vocabulaire des institutions indo-européennes. 1. Economie,
parenté, societé, Paris, Minuit,1969.
Demuru, Paolo, Essere in gioco. Calcio e cultura tra Brasile e Italia, Bologna, Bononia University Press, 2014.
— “Simboli nazionali, regimi di interazione e populismo mediatico : prospettive
sociosemiotiche”, Estudos semióticos, 15, 1, 2019.
— e Franciscu Sedda, “Il corpo social-ista”, Actes Sémiotiques, 123, 2020.
Fabbri, Paolo, La svolta semiotica, Roma-Bari, Laterza, 1998.
Landowski, Eric, Interações arriscadas (2005), São Paulo, Estação das Letras e
Cores, 2014.
— “Politiques de la sémiotique”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 1,
2019.
Lotman, Juri M., Testo e contesto. Semiotica dell’arte e della cultura, Roma-Bari,
Laterza, 1980.
Marrone, Gianfranco, Corpi sociali, Torino, Einaudi, 2001.
Pezzini, Isabella (org.), Semiotic efficacity and the effectiveness of the text. From
effects to affects, Turnhout, Brepols, 2001.
Rosenau, James, Turbulence in World Politics. A Theory of Change and Continuity,
Princeton, Princeton University Press, 1990.
Sedda, Franciscu, Imperfette traduzioni. Semiopolitica delle culture, Roma, Nuova
Cultura, 2012.
— “L’emersione del nuovo o l’elogio della semplicità. Da Berlusconi a Papa
Francesco, passando per Bersani, Grillo e Renzi”, in I. Pezzini e L. Spaziante
(orgs.), Corpi mediali. Semiotica e contemporaneità, Pisa, ETS, 2014.
41 A tradução completa (para o italiano) está disponível no seguinte site : https://www.ilfoglio.
it/esteri/2020/04/13/news/un-banco-di-prova-per-la-nostra-umanita-il-discorso-di-frankwaltersteinmeier-312759/.
242
— “Le impreviste rivoluzione del Covid-19”, in A. Guigoni e R. Ferrari (orgs.),
Pandemia 2020. La vita quotidiana in Italia con il Covid-19, Danyang, M&J Publishing House, 2020.
— e Paolo Demuru “Da cosa si riconosce il populismo. Ipotesi semiopolitiche”,
Actes Sémiotiques, 121, 2018.
— e Paolo Demuru, “La rivoluzione del linguaggio social-ista : umori, rumori,
sparate, provocazioni”, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio, 13, 1, 2019.
— e Paolo Demuru, “Social-ismo. Forme dell’espressione politica nell’era del
populismo digitale”, Carte semiotiche. Rivista internazionale di Semiotica e
Teoria dell’Immagine-Annali, 6, 2020.
2. Artigos de imprensa
Artiaco, I., “Il caso Nuova Zelanda, che in due settimane ha (quasi) sconfitto il
Coronavirus”, fanpage.it, 8 de abril de 2020.
Harari, N.Y., “Il mondo dopo il virus”, Financial Times (trad. it. in Internazionale,
1351, 27 de marzo de 2020, pp. 18-21).
Havelock, N., “New Zealand isn’t just flattening it’s coronavirus curve, it’s
squashing it”, The Washington Post, 7 de abril de 2020.
Kendi, I.X., “What the Racial Data Show”, The Atlantic, 6 de abril de 2020.
Kokkinidis, T., “Greece Emerges as International Model for Coronavirus Early
Response”, Greek Reporter, 30 de marzo de 2020.
Latour, B., “La crise sanitaire incite à se préparer à la mutation climatique’”, Le
Monde, 25 de março de 2020.
Mander, H., “L’India si è fermata e i più poveri moriranno”, The Indian Express
(trad. it. in Internazionale, 1351, 27 de marzo de 2020, pp. 27-28).
Modeo, S., “Ma perché la Svezia ha lasciato tutto aperto per il Coronavirus, per
settimane?”, Corriere della Sera, 2 de abril de 2020.
Mukherjee, S., “Il virus fuori e dentro di noi”, The New Yorker (trad. it. in Internazionale, 1353, 10 de abril de 2020, pp. 24-28).
Nicastro, A., “Coronavirus, perché la Grecia ha così pochi morti e contagi?”,
Corriere della Sera, 8 de abril de 2020.
Oltermann, P., “Germany’s devolved logic is helping it win the coronavirus race”,
The Guardian, 5 de abril de 2020.
Phillips, T. e D. Phillips, “Bolsonaro dragging Brazil towards coronavirus calamity, experts fear”, The Guardian, 12 de abril de 2020.
Rampini, F., “La lezione di Confucio”, Il Venerdì di Repubblica, 27 de marzo de
2020, pp. 22-23.
Roy, A., “L’altra pandemia”, Financial Times (trad. it. in Internazionale, 1353, 10 de
abril de 2020, pp. 16-20).
Won Sonn, Jung, “I limiti del modello sudcoreano”, The Conversation (trad. it. in
Internazionale, 1351, 27 de março de 2020, pp. 29-30).
Yong, E., “La superpotenza malata”, The Atlantic (trad. it in Internazionale, 1352,
3 de abril de 2020, pp. 19-22).
243
Palavras chave : acaso, acidente, ajustamento, cidadania, confiança, controle,
convivência, motivação, negacionismo, povo, programação, responsabilização.
Mots clefs : accident, ajustement, citoyenneté, confiance, contrôle, hasard,
motivation, négationnisme, peuple, programmation, responsabilisation, vivreensemble.
Auteurs cités : Emile Benveniste, Paolo Demuru, Paolo Fabbri, Eric Landowski,
Jurij Lotman, Gianfranco Marrone, Isabella Pezzini.
Plan :
Premissa
Introdução
1. Entre autoritarismo e tecnocracia : a programação da China e da Coréia do Sul
1.1.A programação autoritária da China
1.2. A tecnoprogramação sul-coreana
1.3. Biopolítica e eliminação do risco
1.4. Sensibilidades presumidas ou induzidas
1.5. Contágio chauvinista
1.6. Vigiar ou proteger : inovação tecnológica e a esquerda globalista
1.7. Serendipidade ?
2. Exposição, confusão, indiferença : formas da aleatoriedade na Grã-Bretanha,
Estados Unidos e Brasil
2.1. O risco programado da Grã-Bretanha de Boris Johnson
2.2. O caos e o acaso : a propagação do risco nos EUA de Trump e no Brasil
de Bolsonaro
2.3. Absolutismo de retorno
2.4. Rebanhos, facções, indivíduos : formas do caos
2.5. Negacionismo e vagueza
3. O povo a motivar ou mobilizar : as manipulações da Itália e da Alemanha
3.1. Uma vez feita a Itália, tem que fazer-fazer os italianos
3.2. Uma vontade distribuída : a Alemanha (e a Nova Zelândia)
3.3. O primado do Estado e da cidadania
4. Sensibilidade a valorizar-se : Grécia, Índia, Suécia
4.1. Grécia no espelho da Itália : ajustamento como modelização analógica ?
4.2. Ajustamento como compaixão : a Índia de Modi no espelho de Gandhi
4.3. Ajustamento e aleatoriedade : diferença ou complementaridade ?
4.4. Ajustamento como crescimento da responsabilidade compartilhada :
a Suécia
5. Orientar-se na complexidade
5.1. Dinâmicas em andamento e bússolas semiopolíticas
5.2. Respostas ao risco
5.3. Modos de interação entre governantes e governados
5.4. Figuras do coletivo
5.5. Agenciamentos complexos
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54178
Caos, teorias da
conspiração e pandemia
Paolo Demuru
São Paulo, Universidade Paulista
Centro de Pesquisas Sociossemióticas
Introdução
Um traço central do discurso político de Jair Bolsonaro é a ameaça do advento
iminente da catástrofe, do caos, de um futuro aparentemente apocalíptico. Seja
ao longo de sua campanha eleitoral, seja, de modo mais enfático, ao longo de 2019
e 2020, diante do avanço da pandemia de Covid-19, o trigésimo-oitavo presidente
da República Brasileira insistiu em prospectar o espectro e as consequências
dramáticas de um golpe definitivo por parte dos poderes ocultos que sempre
decidiram, segundo ele, o destino do mundo e do país. Qual é a lógica dessa
estratégia ? Quais são seus escopos ? Porque o novo coronavirus contribuiu para
que se tornasse ainda mais frequente e intensa ? Como o discurso presidencial
sobre a pandemia se encaixa nesse quadro de temas, figuras, valores, investimentos estésicos e passionais ? E de que maneira a abordagem semiótica pode
jogar luz sobre seu funcionamento ?
Minha hipótese é que o modo como o presidente gerenciou discursivamente
a pandemia consiste em reduzi-la a mais uma possível catástrofe planejada pelo
“establishment” com o fim de derrubá-lo e “acabar com o Brasil”, para usarmos
umas de suas imagens recorrentes. Bem entendido, a catástrofe à qual o ex-capitão do exército brasileiro se refere não é sanitária. Pelo contrário, o caos que
ele vislumbra no imediato horizonte da nação é, antes de mais nada, econômico
— escolha que se adapta de maneira mais coerente à sua narrativa a respeito dos
245
planos de dominação do Brasil por parte das supostas “elites globalistas” que
agem nacional e internacionalmente contra o “povo”.
Para desvendar as engrenagens deste mecanismo, proponho refletir, inicialmente, sobre a cifra aspectual do discurso catastrofista de Bolsonaro, marcada,
como a maioria das narrações populistas contemporâneas, pela sobreposição
entre incoatividade e duratividade1. Para o chefe de Estado, o desastre está sempre para começar, embora seja, ao mesmo tempo, em ato, e em ato há tempo.
Trata-se de um paradoxo discursivo peculiar, que remente, por sua vez, à questão
da relação entre previsibilidade e imprevisibilidade2. Em seguida, deter-me-ei
no papel da indeterminação semântica na configuração semiótica da catástrofe
segundo o atual presidente. Como nas mais clássicas teorias da conspiração3, o
flagelo vislumbrado por ele emerge sobre um pano de fundo de figuras, temas e
valores diversos e nebulosos, espécies de “significantes vazios”4 utilizados, para
usarmos os termos de Umberto Eco, conforme a lógica da “semiose hermética”5.
Por fim, abordarei o papel das paixões e da estesia no futuro bolsonarista. No
que tange a este aspecto, há duas questões que devem ser consideradas : por um
lado, o elo entre o anúncio da catástrofe iminente e as paixões do medo6 ; por
outro lado, a articulação entre estas e outras configurações passionais mais indefinidas, isto é, abalos e trepidações estésicas responsáveis pelo alastramento,
no corpo social, da crença relativa à chegada do cataclismo político, econômico
e social7.
O corpus no qual se funda a análise é constituído por tweets extraídos do
perfil do presidente entre 2015 e 2020 a partir da search API do Twitter, com
algumas referências pontuais a outros atores e mídias sociais da cena política
brasileira contemporânea. A análise foi conduzida com base em um arcabouço
teórico-metodológico que combina a semiótica discursiva e a sociossemiótica
de linha francesa8, com as reflexões do último Lotman sobre o tema da ex-
1 F. Sedda e P. Demuru, “Da cosa si riconosce il popuslimo. Ipotesi semiopolitiche”, Actes Sémiotiques, 121, 2018.
2 Cf. J. Lotman, La cultura e l’esplosione. Prevedibilità e imprevedibilità, Milano, Feltrinelli, 1993.
3 Cf. M. Leone (org.), Complotto / Conspiracy, Lexia, 23-24, 2016 ; M. Butter e P. Knight (org.), The
Routledge handbook of conspiracy theory, Oxford, Routledge, 2020.
4 E. Laclau, On populist reason, London, Verso, 2005.
5 U. Eco, I limiti dell’interpretazione, Milano, Bompiani, 1990.
6 J. Lotman e B. Uspenskij, Tipologia della cultura, Milano, Bompiani, 1975 ; J. Lotman, “La
caccia alle streghe. Per una semiotica della paura”, E/C, 2008 ; I. Pezzini, Le passioni del lettore,
Milano, Bompiani, 1998 ; R. Bodei, Geometria delle passioni. Paura, speranza e felicità : uso politico,
Milano, Feltrinelli, 1991 ; D. Barros, Margens, periferias, fronteiras : estudos linguísticos-discursivos
das diversidades e intolerância, São Paulo, Editora Mackenzie, 2016 ; Y. Fechine, “Passions et
présence dans le populisme numérique brésilien”, Actes Sémiotiques, 123, 2020.
7 E. Landowski, Passions sans nom, Paris, PUF, 2004.
8 Cf. A.J. Greimas e J. Courtés, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage,
Paris, Hachette, 1979 ; id., “Le contract de véridiction”, Du Sens II, Paris, Seuil, 1983 ; id., De
l’Imperfection, Périgueux, Fanlac, 1987 ; id. e J. Fontanille, Sémiotique des passions, Paris, Seuil,
1991. E. Landowski, Passions sans nom, op. cit. ; id., Les interactions risquées, Limoges, Pulim,
246
plosão9 e de Eco sobre a semiose hermética. Minha intenção é proporcionar,
a partir da correlação entre micro e macro-configurações de sentido10, uma
leitura quanto mais ampla e complexa de um fenômeno igualmente denso e
facetado.
1. Inimigos passados, presentes e futuros
Assim afirmava Jair Bolsonaro em um vídeo publicado em seu perfil Twitter em
dezembro de 2015 : “graças à mentira, ao populismo e ao clientelismo, o Brasil
chegou hoje ao caos econômico e moral. Sabemos que a causa de nossos problemas é o Foro de São Paulo, cujos integrantes visam o poder absoluto”. Em 2015,
o atual presidente era ainda um representante do assim chamado “baixo clero”,
gíria que designa a camada de parlamentares pouco influentes que povoam, há
anos, a Câmara dos Deputados. Conhecido por suas aparições no programa de
televisão CQC e por seus disparates sobre o comunismo, os direitos dos afro-brasileiros e da comunidade LGBTQI+, o então deputado federal havia se afirmado
como um verdadeiro “bufão” da política, isto é, um sujeito cuja linguagem,
gestualidade e atitudes derrisórias com relação a seus colegas e adversários manifestavam uma recusa explicita dos códigos éticos e estéticos das instituições
republicanas11.
Foi no dia 17 de abril de 2016, no entanto, que ele emergiu como um potencial
candidato para as eleições presidenciais de 2018. Durante a sessão da Câmara
dos Deputados que teria sancionado a abertura do processo de impeachment
de Dilma Rousseff, ele justificou seu voto a favor da incriminação da então presidente da República com as seguintes palavras : “para a família e a inocência
das crianças (...), contra o comunismo, para nossa liberdade e contra o Foro de
São Paulo”. Pouco depois, o vídeo do voto tornou-se viral, sendo repetidamente
compartilhado nas redes sociais, e a hashtag #BolsonaroPresidente atingiu o
primeiro lugar na lista dos trending topics do Twitter12.
Mas o que é o Foro de São Paulo ? Por que Bolsonaro o cita constantemente ?
Por que o identifica como um dos “males” do Brasil ? E o que ele tem a ver com os
temas e os escopos da presente pesquisa relativa à gestão presidencial da crise
sanitária ou, mais exatamente, à sua exploração política?
2005. I. Pezzini, Le passioni del lettore, op. cit. G. Marrone, “Fragmentos de um discurso político.
Intervenções críticas”, Estudos Semioticos, 1, 25, 2019, entre outros.
9 J. Lotman “Nella prospettiva della rivoluzione francese” (1989), in L. Gherlone (org.), Dopo
la semiosfera, Milano, Mimesis, 2014 ; Cercare la strada. Modelli della cultura, Venezia, Marsilio,
1994 ; La cultura e l’esplosione, op. cit.
10 F. Sedda, Imperfette traduzioni. Per una semiopolitica delle culture, Roma, Nuova Cultura, 2012.
11 E. Landowski, “Regimes de presença e formas de popularidade”, Presenças do Outro, São
Paulo, Perspectiva, 2002 (cap. 7).
12 https://www.em.com.br/app/noticia/politica/2016/04/26/interna_politica,756459/apoio-ecriticas-levam-bolsonaro-mito-no-twitter-ao-topo-dos-trend.shtml.
247
Fundado em 1990 na homônima cidade brasileira, o Foro de São Paulo é uma
organização que reúne alguns entre os mais expressivos partidos e movimentos
da esquerda latino-americana, desde o Partidos dos Trabalhadores (PT) até o
Partido Comunista Cubano. Objeto de diversas teorias da conspiração elaboradas nos circuitos da extrema direita brasileira, o Foro de São Paulo foi muitas
vezes indicado como o autor oculto de um plano de domínio do continente latino-americano, que levaria, em breve, ao declínio econômico e social do Brasil13.
Na esteira de tais insinuações, Bolsonaro descreveu repetidamente o Foro de
São Paulo como “o motor principal das transformações históricas do continente
(...) uma engenheira de alienação [que fortalecia] um esquema de poder que
se alimentava de sua própria invisibilidade”, para retomarmos as palavras de
um vídeo publicado em seu perfil em outubro de 201714. Mesmo após a eleição
de 2018, o trend narrativo seguiu inalterado. Em outubro de 2019, diante da
possível vitória de Alberto Fernandez, herdeiro de Cristina Kirchner, no pleito
presidencial argentino, Bolsonaro alertava assim seus seguidores : “ATENÇÃO !
O Foro de São Paulo segue com seu plano de trazer instabilidade a toda América
Latina”15.
2. À beira de uma eterna catástrofe
O que revela, aos olhos do semioticista, esta obsessão para o Foro de São Paulo ?
Qual é a sintaxe e a semântica temporal deste discurso ? E o que ela tem a ver
com as mais recentes declarações do presidente sobre a pandemia ? Estamos
aqui diante de uma articulação íntima e profunda entre incoatividade e duratividade16, ou melhor, entre uma “quase-incoatividade” e uma “eterna duratividade”.
A catástrofe bolsonarista oscila amiúde entre o “já aqui” e o “ainda não”, entre
o “desde sempre” e o “a qualquer momento”. É este o paradoxo aspectual que
define sua cifra temporal, o seu primeiro e peculiar traço distintivo.
As referências ao Foro de São Paulo não são a única diretriz através da qual
se desenvolve este contínuo vai e vem aspectual. Diversos são os temas e os
objetos nos quais e por meio dos quais ela se manifesta. Tomemos por exemplo
o texto compartilhado por Bolsonaro em sua rede de Whatsapp em 17 de maio
de 2019. Nele, um autor anônimo prospecta, no imediato futuro, uma verdadeira
“explosão nuclear (...) uma ruptura institucional irreversível, com desfecho
imprevisível. É o Brasil sendo zerado, sem direito para ninguém e sem dinheiro
para nada”17. No entanto, continua o escritor desconhecido, a “disfuncionalide”
13 Vejam-se, a este proposito, as declarações de Cabo Daciolo, candidato à Presidencia da
República em 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=7ANqSdWvTlo.
14 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/921849037757796359.
15 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1188120331350937600.
16 Cf. A.J. Greimas e J. Courtés, op. cit. Sobre as recentes declinações do tema da aspectualidade
veja-se M. Leone (org.), Aspettualità / Aspectuality, Lexia, 27-28, 2017.
17 https://politica.estadao.com.br/noticias/geral,bolsonaro-compartilha-texto-de-autordesconhecido-que-fala-em-pressoes-para-governar,70002832941.
248
que aflige o Brasil de 2019 possui raízes antigas, assim como suas prováveis e devastadoras consequências, as quais não chegaram ainda a seu estado derradeiro :
faz 519 anos, conclui o analista, que o Brasil é um país “moribundo”, uma nação
perenemente à beira de um apocalipse política, ética, econômica e social. Como
veremos, a pandemia é mais um momento desta longa apocalipse.
Entre março e abril de 2020, quando se registra o primeiro aumento de casos
de Covid 19 no país, o refrão catastrófico é reproposto com a mesma insistência
e vigor. Em 25 de março, no dia seguinte à publicação do decreto que instituía
o começo do distanciamento social no estado de São Paulo, Bolsonaro posta
em seu perfil do Twitter um vídeo de uma entrevista na qual afirma : “Brasileiros, acordem e enfrentem a realidade (...) se não acordarmos e enfrentarmos
a realidade, em poucos dias, e quero ser bem claro, em poucos dias, poderá ser
tarde demais” (destaque nosso)18. Em 16 de Abril de 2020 declara de ter em mãos
um dossiê, redigido pelos órgãos de inteligência, que provaria a existência de
um plano elaborado pela Corte Suprema Brasileira, pelo Presidente da Câmera
dos Deputados Rodrigo Maia e pelo Governador do Estado de São Paulo João
Doria com o objetivo de derrubá-lo19. No dia 19 de abril, publica um vídeo no
qual o presidente do Partido Trabalhista Brasileiro, Roberto Jefferson, seu mais
recente aliado, revela alguns supostos detalhes do “plano”20, um projeto cuja
realização conduziria rapidamente, cela va sans dire, “à ruína” e “à depressão”
do país. No entanto, na grande maioria das declarações de Bolsonaro sobre a
pandemia, o caos não está simplesmente atrás da esquina. Pelo contrário, “está
aqui”, “agora” e “diante” dos brasileiros. Pense-se no vídeo sobre a carência de
alimentos no mercado de Belo Horizonte, postado por Bolsonaro em 1 de abril,
que foi imediatamente etiquetado como fake news pelas maiores agências de
checagem nacionais.
Tais exemplos mostram como o discurso de Bolsonaro oscila entre um futuro
catastrófico figurativizado como uma “bomba” pronta para explodir e cuja explosão está, todavia, acontecendo, e acontecendo há tempo : “está na hora (...) de por
fim ao sistema falido que impera há décadas no Brasil”, posta em 2 de outubro de
201821. Retomando as reflexões de Lotman sobre o conceito de “explosão”, poderíamos dizer que o futuro bolsonarista situa-se em uma “dimensão atemporal”,
na qual “o ontem”, “o hoje” e “o amanhã” confundem-se reciprocamente22. Para
Bolsonaro o “futuro” nunca é apenas “futuro” ; é, ao mesmo tempo, “passado”,
“presente” e “futuro”, uma temporalidade que “já foi”, “é” e “logo (novamente)
será”. Esta declinação aspectual do futuro abre espaço para duas observações
analíticas ulteriores.
18 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1242788888508272641.
19 https://www1.folha.uol.com.br/colunas/painel/2020/04/bolsonaro-diz-ter-dados-de-inteligenciade-plano-de-maia-doria-e-stf-contra-ele.shtml.
20 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1252011618050990085.
21 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1047287005892292608.
22 La cultura e l’esplosione, op. cit., p. 35.
249
A primeira concerne os regimes de sentido e interação dentro dos quais se
inscreve e transita o discurso presidencial. A este propósito, o ex-capitão pode ser
definido como um verdadeiro “actante joker”, possuidor, conforme argumenta
Landowski23, de um “papel catastrófico” por excelência : um verdadeiro “presidente acidental”, para dizê-lo em outras palavras. No entanto, os acidentes cujas
consequências inimagináveis ele não para de profetizar são sempre, em alguma
medida, “programados”, ordenados por alguém que, como nas mais clássicas
teorias da conspiração, tece, organiza e desenvolve a trama de um plano secular.
A segunda diz respeito ao constante estado de alerta e urgência no qual
Bolsonaro, cumprindo seu papel de Destinador “Messias” do povo brasileiro, se
coloca e coloca os seus seguidores. Como aponta Fechine, o estilo do discurso
bolsonarista é um estilo paranoico, que se manifesta “como uma ansiedade e
uma tensão com um estar-por-vir : nada aconteceu ou está acontecendo, mas
algo ameaçador pode estar sendo gerado neste exato momento”24. Diante desse
risco, Bolsonaro está sempre pronto e atento, como se vivesse (e fizesse viver) no
âmbito de um persistente estado de incitação e excitação, isto é, em um universo
de ansiedades e tensões parecidas com a “espera do inesperado” à qual se refere
Greimas em Da Imperfeição : trata-se do estado de ânimo do sujeito que almeja o
advento de um acidente estésico suscetível de ressignificar, ainda que por alguns
instantes, a sua usurada cotidianidade.
3. Entre previsibilidade e imprevisibilidade
Do quadro acima emerge uma outra caraterística desse discurso catastrofista,
a saber o elo indissolúvel entre previsibilidade e imprevisibilidade : o desastre
anunciado é sempre, ao mesmo tempo, certo e incerto.
Em primeiro lugar, a catástrofe bolsonarista é imprevisível por três razões :
não se sabe exatamente (i) quando ela se realizará ; (ii) o que ela causará ; (iii)
como acontecerá. Sabe-se apenas que : (a) está sempre muito próxima ; (b) será
algo de muito grave e disfórico ; (c) o impacto será forte, mas de uma força a priori
não comensurável. É o caso da “explosão nuclear” prospectada pelo autor anônimo
da mensagem de Whatsapp antes discutida, mas também de outras numerosas
afirmações feitas via redes sociais. Escreve por exemplo Bolsonaro no dia 27
de março de 2019, comentando as dúvidas do Congresso relativas à aprovação
das reformas do sistema previdenciário : “negar que hoje temos um problema
que pode gerar uma catástrofe econômica que afetará a todos, principalmente
os mais pobres, seria total irresponsabilidade com a população brasileira”25.
Durante os primeiros meses da pandemia, Bolsonaro insiste na mesma tecla.
Assim afirma em 25 de março de 2020 : “se a política de isolamento continuar,
23 Les interactions risquées, op. cit.
24 “Passions et présence...”, art. cit., p. 11 (trad. nossa).
25 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1111028040648351749.
250
teremos o vírus e o caos juntos”26 (destaque nosso). E poderíamos continuar citando muitos outros exemplos.
Os filhos do presidente seguiram quase sempre seus passos. Diz Carlos Bolsonaro no dia 25 de outubro de 2018 : “Andrade [então ministro da agricultura
do governo Temer], está literalmente prometendo quebrar o Brasil congelando
preços como fez Dilma Rousseff. A catástrofe é anunciada ainda existe gente
aplaudindo. Inacreditável!”27. Em muitas outras ocasiões, utiliza a palavra “caos”
de forma parecida com o pai28. Entretanto, o que seria, quando e como se daria
este “caos” nunca é inteiramente revelado.
Esta leitura é, todavia, parcial. Paralelamente, o futuro avassalador é — e há
de ser — inteiramente previsível, já escrito, parte, ou escopo último, de um plano
segredo e secular, seja este do Foro de São Paulo ou de outros sujeitos menos
conhecidos e definidos. O inimigo autor da suposta conspiração é escolhido com
argucia e precisão conforme as exigências do momento. Durante as eleições de
2018, por exemplo, os Antissujeitos do Brasil eram Lula e o PT, fundadores do Foro
de São Paulo e principais expoentes do socialismo internacional. Após o voto, ao
longo de 2019 e 2020, o leque de opositores torna-se mais amplo, passando a incluir, entre outros, o Supremo Tribunal Federal, o governador do Estado de São
Paulo João Doria, o do Rio de Janeiro Wilson Witzel e Slavoj Zizek, responsável,
de acordo com o Ministro das Relações Exteriores, Ernesto Araujo, da difusão
do assim chamado “comunavirus”, bem mais concreto e perigoso de seu quase
homônimo coronavirus29. Em alguns momentos da narrativa bolsonarista, tais
inimigos agem de maneira conjunta, ao mesmo tempo e de comum acordo. Cabe
citar, neste sentido, um vídeo emblemático publicado por Bolsonaro no Twitter
em outubro de 2019, no qual um leão (Bolsonaro) é circundado por uma manada
de hienas prontas para atacá-lo : o PT, o PSDB, o PCDB, o Supremo Triunal Federal, a Folha de São Paulo, a Rede Globo e até o PSL, seu próprio partido, entre
muitos outros30.
Cumpre-se, aqui, um quiasmo alético-epistémico, que nos remete imediatamente ao tema da imprevisibilidade. Segundo as leis que regem o discurso
bolsonarista não é apenas o futuro a ser imprevisível, mas também o passado.
Se, pois, por um lado, a catástrofe é continuamente anunciada como um evento
iminente, por outro lado, o fato de que o responsável da ruína futura pode ser
uma vez Fulano, outra Sicrano e outra Beltrano projeta e envolve o passado em
uma nebulosa de possibilidade todas, a priori, igualmente prováveis.
Um olhar mais atento ao conceito lotmaniano de “explosão” pode nos ajudar
a visualizar e compreender melhor este mecanismo. Como procuramos mostrar
26 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1242786257354309632.
27 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1242786257354309632.
28 https://twitter.com/search?q=%22caos%22%20(from%3Acarlosbolsonaro)&src=typed_query.
29 https://twitter.com/ernestofaraujo/status/1252811093405122566.
30 https://www.youtube.com/watch?v=Rd0H4x4MblM.
251
em outras ocasiões31, para Lotman o termo “explosão” possui, ao menos, duas
possíveis acepções. Em primeiro lugar, “interrompe a cadeia das causas e dos
efeitos e projeta, na superfície, um espaço de eventos igualmente prováveis,
dos quais é impossível dizer, em princípio, qual se realizará”32. Por outro lado,
designa um processo de explosão de sentido — de novos significados, metáforas,
analogias — que emerge e se configura como o resultado da tradução do que
antes se julgava intraduzível. Ou seja, a geração de uma serie de “combinações
semânticas inesperadas, impossíveis ou proibidas em uma fase precedente”33.
Como afirma Lotman, o critério que permite determinar a natureza explosiva de um processo consiste na imprevisibilidade de princípio de um evento. O
evento que se realiza e aquele que não se realiza são, no momento da explosão,
variantes intercambiáveis34. No entanto, isso é verdadeiro apenas quando se
observa a explosão do presente para o futuro, isto é, no momento em que ela
acontece, no qual todas as estradas podem ainda ser percorridas. Ao contrário,
quando se observa a cadeia dos eventos em direção inversa, do ponto de vista de
um sujeito que olha o passado a partir do futuro, é normal atribuir ao elemento
imprevisível uma “motivação adicional retroativa”35.
Em um texto intitulado “Na perspectiva da revolução francesa”, Lotman
expõe de maneira ainda mais clara esta aparente contraditoriedade : “o olhar
retrospectivo que se dirige do momento da explosão rumo ao que a precedeu é
capaz de reconfigurar todo o curso da história e influenciar novamente o futuro.
O passado não acaba nunca : por isso o futuro é sempre suscetível de renascer e
renascer sob formas inesperadamente diversas”36.
São quatro, portanto, os pontos centrais do raciocínio lotmaniano : (i) no
momento em que se realiza, a explosão é imprevisível ; (ii) quando a se observa
a posteriori, de frente para trás, a explosão adquire um sentido preciso, sendo
catapultada em uma rede de relações de causa-efeito ; (iii) consequentemente,
o passado é um deposito inexaurível de possibilidade, que pode ser sempre modificado ; (iv) um novo passado pode fazer renascer o futuro em formas ainda
diversas.
A semântica temporal do populismo de Bolsonaro enquadra-se nesta lógica.
Enquanto antes transitávamos entre a “quase-incoatividade” e “eterna-duratividade”, agora oscilamos, com o mesmo vigor, entre o “óbvio” e o “imponderável”.
A explosão bolsonarista, além de se manifestar, ao mesmo tempo, como um
evento “já realizado”, “em ato” e “no horizonte”, é também, simultaneamente,
“conhecida” e “desconhecida”, “dada” e “não dada”. É esta a invariante do catas31 P. Demuru, “Between Accidents and Explosions : Indeterminacy and Aesthesia in the
Becoming of History”, Bakhtiniana, 15, 1, 2020.
32 Cercare la strada, op. cit., p. 35 (trad. nossa).
33 Ibid., p. 93.
34 Ibid., p. 96.
35 Ibid., p. 37.
36 “Na perspectiva...”, art. cit., p. 172.
252
trofismo de Bolsonaro. Mudam as causas, os responsáveis e os temas da conspiração marxista, socialista, globalista, internacionalista e assim por diante,
mas o jogo de fundo entre previsibilidade e imprevisibilidade, entre o certo e o
incerto, permanece idêntico e inalterado37.
Não é casual que muitos ex-colegas, aliados ou ministros que decidiram
abandonar Bolsonaro tenham entrado na lista dos conspiradores “de esquerda”.
O nome mais significativo neste sentido é aquele de Sergio Moro, ministro da
Justiça do governo Bolsonaro e juiz responsável pela prisão de Lula no âmbito
da Operação Lava-Jato. Moro pediu demissão no dia 24 de abril de 2020, sendo
logo etiquetado como “comunista” por alguns internautas da rede bolsonarista38.
Como se ele também tivesse sempre sido parte do “sistema” contra o qual luta
Bolsonaro, como se o tivesse, também ele, traído e enganado.
Alea iacta est. E pouco importa que se jogue o dado para frente o para trás,
pois o passado é tão imprevisível quanto o futuro. Como dizia Eco em relação
à semiose hermética, em um universo discursivo em que vale tudo e não existe
uma ordem temporal estabelecida, ao princípio racional do post hoc ergo propter
hoc substitui-se aquele — oportunista — do post hoc ergo ante hoc39.
4. Vazios e segredos : dentro a indeterminação
Chegamos aqui ao problema da indeterminação. Também neste caso, o fenômeno é complexo e mutável. Diversos são os aspectos que caracterizam a indeterminação que rege o discurso de Bolsonaro sobre catástrofes, caos e teorias da
conspiração. Em primeiro lugar, a indeterminação concerne ao quando. Sabe-se
que algo de potencialmente desastroso acontecerá, mas não se sabe exatamente
quando. Os exemplos acima citados atestam de maneira exaustiva essa lógica.
Em segundo lugar, a indeterminação diz respeito ao que. Sabe-se que algo de
potencialmente desastroso acontecerá, mas não se sabe exatamente o que
acontecerá : o colapso econômico ? Roubos e saques ? Violência urbana ? Nada
é precisado. Antes de qualquer possível detalhe existe apenas o “caos total !”,
muitas vezes acompanhado pelo ponto de exclamação.
Em terceiro lugar, a indeterminação tange ao como, isto é, à extensão e a
intensidade da catástrofe. Sabe-se que algo de potencialmente desastroso acontecerá, mas não podemos antever seu alcance e impacto. O choque pode ser
sempre maior e mais grave que o previsto. A este propósito, cabe ressaltar que a
pandemia se tornou mais um recurso fundamental para revigorar a vagueza do
catastrofismo bolsonarista. Afirma, por exemplo, o presidente em 30 de março
de 2020 : “temos dois problemas que não podem ser dissociados : o vírus e o desemprego. Ambos devem ser tratados com responsabilidade. Mas se o remédio
37 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1111735343190024192.
38 https://twitter.com/search?q=%22moro%20comunista%22&src=typed_query.
39 I limiti dell’interpretazione, op. cit., p. 45.
253
for demasiado o efeito colateral será muito mais desastroso”40. Prevalece aqui
uma lógica tensiva. Parafraseando Claude Zilberberg, poderíamos dizer que o
desastre bolsonarista coloca-se em um campo tensivo regido pela articulação
entre o “mais” e o “ainda mais”41. Nesse espaço discursivo, a extensão e a intensidade do mal que está por vir ultrapassam constantemente seus limites, sem
nunca poderem ser fixadas de maneira pontual e definitiva.
Em quarto lugar, a indeterminação refere-se ao quem. Sabe-se que algo
potencialmente desastroso acontecerá, mas nem sempre os responsáveis da
catástrofe são identificados com precisão. O leque de conspiracionistas que, segundo Bolsonaro, tramam contra o Brasil e os brasileiros é, como vimos, amplo
e diverso. No entanto, se em algumas circunstâncias os culpados pelo desastre
são explicitamente apontados e nomeados, em outras as coisas funcionam de
modo diferente.
Escreve Carlos Bolsonaro no Twitter no dia 9 de setembro de 2019 : “só vejo
todo dia a roda girando em torno do próprio eixo e os que sempre nos dominaram continuam nos dominando de jeitos diferentes !”42. E no dia 8 de setembro,
elogiando a reação do pai diante do avanço da epidemia no Brasil : “o Presidente
se mostra novamente um Líder ! Conduz mais um problema contra “tudo” e
“todos”, com inteligência e visão de ÁGUIA”43. O que isso significa ? Quem são
“os que sempre nos dominaram continuam nos dominando” ? O que quer dizer
“contra tudo” ? E quem seria os “todos” contra quem Bolsonaro conduz sua batalha ? Não há, nem deve haver, uma resposta certa a estas perguntas. O que se
busca é a ambiguidade, a implantação da dúvida, a criação e a perpetuação de
um enigma.
As artimanhas discursivas por meio das quais se constrói uma aura de mistério em torno dos traidores da pátria não param por aqui. As fileiras de inimigos
dos Bolsonaros são compostas por sujeitos como o “establishment”, o “sistema”,
o “mecanismo” e assim por diante, utilizados como verdadeiros “significantes
vazios”, no sentido de E. Laclau44, isto é, como termos dentro dos quais podem
conviver e no âmbito dos quais podem ser reconduzidos, vez por vez, atores
específicos diversos : “o jogo sujo continua... como sempre falamos ; seremos
nós contra todo o sistema e diariamente teremos que desarmar diversas bombas, enquanto os corruptos nadam de braçada !”45 ; “poderosos se levantaram
contra mim. É uma verdade. Eu estou lutando contra um SISTEMA, contra o
ESTABLISHMENT”, repete com insistência nos primeiros meses da pandemia
de COVID 1946.
40 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1244576384271503360.
41 C. Zilberberg, La structure tensive, Liège, Presse de l’Université de Liège, 2012.
42 https://twitter.com/CarlosBolsonaro/status/1171201933891244033.
43 https://twitter.com/CarlosBolsonaro/status/1247962389762510849.
44 Cf. E. Laclau, op. cit.
45 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/940370784425529346.
46 https://twitter.com/jairbolsonaro/status/1253795629777764353.
254
De um ponto de vista sociossemiótico, dois são os aspectos desta estratégia
que é importante evidenciar. O primeiro é que naquele “tudo”, naquele “todos”,
no “sistema”, no “establishment” e em todos os outros termos vagos que definem os maiores antissujeitos de Bolsonaro há espaço para “qualquer coisa” e
“qualquer um” : o PT, Lula, Dilma, a China, a OMS, o PSDB, os governadores, o
Supremo Tribunal Federal, Sergio Moro, etc. Lembremos do vídeo do leão anteriormente citado, no qual boa parte destes sujeitos conspiravam contra o atual
Presidente do Brasil47. O segundo aspecto é que a indeterminação bolsonarista
responde, como antecipamos no fim da seção anterior, à lógica da “semiose hermética” postulada por Eco. Trata-se, pois : (i) de um discurso enigmático para o
qual muitas coisas podem ser, ao mesmo tempo, verdadeiras e falsas48 ; de um
discurso paradoxal que, de modo parecido ao que acontece nos textos alquímicos, ao mesmo tempo que diz revelar um segredo continua, ao menos em parte
ocultando-o49 ; de um discurso que identifica a verdade com aquilo que não é
dito, ou com aquilo que é dito de modo obscuro50 ; de um discurso que produz um
deslizamento irrefreável do sentido da verdade, para o qual toda interrogação
dos símbolos e dos enigmas não deve nunca chegar a uma verdade última, mas
simplesmente deslocar o segredo alhures51.
Neste sentido, as reflexões de Eco ecoam aquelas de Greimas sobre a “camuflagem subjetiva”, um tipo de manipulação discursiva própria, entre outros,
do discurso parabólico, segundo o qual, para ser aceito como “verdadeiro”, um
texto deve parecer “segredo”52. Uma comunicação que Greimas define “hermético-hermenêutica”, na qual o sujeito da enunciação manifesta-se em primeira
pessoa como um “Eu” fiador da verdade, sugerindo a existência de um nível de
leitura “anagógico” do texto, que “pede” para ser continuamente decifrado.
Segundo os raciocínios de Eco e Greimas, pode-se dizer, portanto, que o
discurso hermético coloca a verdade em um futuro inalcançável, à qual se deve
constantemente se aproximar, mas nunca chegar. No entanto, de maneira em
certo sentido paradoxal, ao passo que a oculta deslocando-a no tempo, o mesmo
discurso diz revelar “A Verdade”. Bem entendido, a revela de forma obscura,
construindo a imagem de um leitor modelo competente, capaz de ler nas entrelinhas, membro de um pequeno grupo de iniciados que “sabem”. Mas, de todo
modo, alega revelar “A verdade”. Trata-se, conforme aponta Eco, de uma das
estratégias de manipulação mais eficazes da semiose hermética : o segredo deve
ser, ao mesmo tempo, velado e desvelado. Um pouco como acontece nos textos
47 Claudio Paolucci refletiu em detalhe sobre este tipo de relações “e-e”, nas quais termos contrários e contraditórios coexistem no mesmo plano. Cf. Strutturalismo e interpretazione, Milano,
Bompiani, 2010.
48 I limiti dell’interpretazione, op. cit., p. 43.
49 Ibid., p. 78.
50 Ibid., p. 44.
51 Ibid., p. 47.
52 “Le contract de véridiction”, Du Sens II, op. cit., p. 108.
255
do alquimista Antoine-Joseph Pernety, nos quais se passa de signo em signos, de
símbolo em símbolo, sem nunca poder identificar com precisão os percursos e
os processos que levariam à “Verdade”, sem que, “A verdade” possa ser, uma vez
por todas, alcançada53.
O mesmo vale para Bolsonaro. No discurso dele, a verdade é antes de tudo
uma tensão semiótica rumo a um futuro inatingível, assim como o futuro é uma
tensão semiótica rumo a uma verdade inacessível. À verdade última nunca se
pode chegar : a se pode apenas roçar, perseguir por via assintótica. Não por
acaso, uma das citações preferidas de Bolsonaro é o salmo de João 8:32 : “E conhecereis a verdade, e a verdade vos libertará”, escrito no futuro do presente do
indicativo. Mas qual seria a verdade que “nos libertará” ? Bolsonaro não o diz, ou
o diz, muitas vezes, de maneira obscura e parcial (poderosos se levantaram contra
mim. É uma verdade. Eu estou lutando contra um sistema, contra o establishment). É
aqui que residiu, até agora, a eficácia de seu discurso : no fato de se colocar como
um “Eu” fiador de uma “Verdade” a ser initerruptamente (e nunca inteiramente)
desvelada. Uma verdade dentro qual convivem temas, figuras, objetos, sujeitos
e valores diversos e até potencialmente contraditórios, suscetíveis de serem
rearranjados conforme as exigências do momento (um dia o inimigo da nação é
o PT, outro dia o STF, outro Doria, outro Sergio Moro, outro o PSL, outro a OMS,
outro o Sistema, outro todos juntos ao mesmo tempo). No fundo, como dizia Eco,
o poder de quem anuncia conhecer e querer revelar um “segredo” é exatamente
este : possuir um segredo vazio54.
5. Paixões e humores futuros
Em seu estudo sobre a semiose hermética, Eco discute ainda sobre o “excesso
de maravilha” decorrente da superinterpretação dos indícios fornecidos por
um determinado texto ou discurso55. Eco enfrenta essa questão no quadro das
coordenadas definidas por seu problema de pesquisa : os limites e os excessos
da intepretação. A maravilha não o interessa enquanto sentir e/ou paixão, mas
como faísca capaz de engendrar leituras suspeitosas e paranoicas do mundo.
Um assunto, portanto, de natureza lógico-cognitiva. No entanto, as páginas
sobre o excesso de maravilha convidam a enquadrar o problema do discurso
hermético a partir de uma outra perspectiva, que leve em consideração as suas
qualidades estético-passionais, também fundamentais no discurso político contemporâneo56.
53 I limiti dell’interpretazione, op. cit., p. 84.
54 Ibid., p. 85.
55 Ibid., p. 87.
56 Vejam-se, a este propósito, os dossiês organizados por E. Landowski, Populisme et esthésie,
Actes Sémiotiques, 121, 2018 e Dimensions sémiotiques du populisme, Actes Sémiotiques, 123, 2020 ;
G. Marrone, Languages of politics / Politics of languages, Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio,
13, 2, 2019 ; D. Bertrand et al., Forme semiotiche dell’espressione politica, Carte Semiotiche Annali,
6, 2018 ; A. Bueno e O. Fulaneti, Discursos políticos na contemporaneidade, Estudos Semióticos, 1,
15, 2019.
256
Ora, na ideia de catástrofe caótica e conspiratória promovida por Bolsonaro,
humores, afetos e paixões com nome e sem nome jogam um papel de primeiro
plano. Como já observamos, o futuro próximo que se prospecta no horizonte
é sempre “desastroso”, “trágico”, “tremendo”. Cabe então se perguntar : quais
são as consequências desta articulação temático-figurativo-aspectual no plano
estésico-passional ?
Uma primeira resposta : o medo. O medo é uma típica paixão do futuro57.
Teme-se sempre algo que está por vir, as consequências de ações e passadas
e presentes nos dias que virão. Contundo, como observa Marrone retomando
Delumeau, o medo é também uma paixão que oscila entre determinação e indeterminação, entre o vago e o preciso58. Pode-se temer algo específico (Lula,
João Doria, os chineses, o Supremo Tribunal Federal) e, ao mesmo tempo, algo
indefinido (a catástrofe, o fim, a morte, sem saber exatamente do que se trata).
Mas o medo desemboca aqui na angústia, paixão incerta por excelência, sem
uma causa precisa, responsável pela caída do sujeito na espera perene de um
mal impreciso, suscetível de se manifestar a qualquer momento59. A angústia é,
portanto, sob o perfil aspectual, uma paixão durativa.
É este o caso da catástrofe e do caos bolsonarista. Um futuro indeterminado e
ameaçador envolvido em uma nuvem de angústia. A imprevisibilidade e a vagueza que caracterizam o futuro segundo Bolsoanro alimentam essa sensação. Dizer
que algo terrível esta para acontecer sem revelar, no entanto, do que exatamente
se trata, é uma estratégia eficiente para manter viva a tensão. Mais do que isso :
o continuum da inquietude é atravessado pela insurgência de paixões pontuais
como, por exemplo, o pavor e o terror. Há sempre, na maneira como Bolsonaro
anuncia a catástrofe a vontade e a exigência de atordoar e desconcertar de modo
hiperbolicamente negativo e disfôrico.
Como na análise de Greimas sobre o senhor Palamor de Calvino, estamos
aqui diante de um guizzo, isto é, da emergência repentina de algo que perturba
os sentidos e o sentido da vida60. Há, todavia, uma diferença entre esse caso e o
que estamos analisando. Enquanto nos textos analisados por Greimas o acidente
estésico emerge sobre um pano de fundo de monotonia, atonicidade e usura
perceptiva, no caso de Bolsonaro o pavor e o terror surgem de um substrato
emocional já fortemente excitado. É o constante estado de inquietude ao qual se
refere Y. Fechine, que transforma os seguidores de Bolsonaro em um exército de
57 Cf. D. Barros, Margens, periferias, fronteiras, op. cit. ; R. Bodei, Geometria delle passioni. Paura,
speranza e felicità : uso politico, op. cit. ; J.L. Fiorin, “Algumas considerações sobre o medo e a
vergonha”, Cruzeiro Semiótico, 16, 1992 ; I. Pezzini, Le passioni del lettore, op. cit. ; D. Salerno,
Terrorismo, sicurezza, post-conflitto. Studi semiotici sulla guerra al terrore, Padova, Libreria
Universitaria, 2012 ; G. Marrone, “Fragmentos de um discurso político”, art. cit.
58 Cf. G. Marrone, “Fragmentos”, art. cit., p. 4. J. Delumeau, La peur en Occident, Paris, Fayard,
1978.
59 CF. G. Marrone, art. cit., p. 4.
60 Da Imperfeiçao, op. cit.
257
soldados sempre alertas61, ou o estado de ânimo do sujeito paranoico que espera
que uma profecia funesta se realize62.
Entramos aqui em um universo em que as paixões até agora descritas começam a se confundir, desembocando em uma esfera tímica cujos contornos são
menos definidos. Para usarmos os termos de Landowski, passa-se das “paixões
com nome” às “paixões sem nome”. O adepto do bolsonarismo vive em um constante estado de fibrilação. O que domina é uma estesia intensa e indecifrável a
priori, um borbulhar contagioso, uma espécie de “massa tímica em movimento”63, cujas trajetórias não são inteiramente mapeáveis. Como foi recentemente
observado, trata-se de uma caraterística fundamental do atual populismo de
direita, no qual o sensível, os humores e as paixões sem nome jogam um papel
de primeiro plano64.
Diante desse quadro, emerge um problema teórico sobre o qual, futuramente, será importante refletir : aquele da passagem da timia e da estesia às paixões
socialmente reconhecidas e nomeadas. Por enquanto baste observar, no que
concerne ao caso de Bolsonaro, duas coisas. A primeira é que existe uma relação
de determinação recíproca entre estesia a indeterminação semântica. Quanto
mais aumenta a primeira, mais aumenta a segunda. Quanto mais imprevisível
será o efeito da catástrofe iminente, maior será a intensidade estésica de sua
espera. A segunda é que o “susto” não define apenas o advento do desconhecido,
como também do que já se sabia que ia acontecer. Segundo as leis que regem o
discurso de Bolsonaro, o “espanto” circunda também o concretizar-se do fato
previsível. Assusta-se não apenas diante do “não sei o que está-por vir”, como
também perante ao “sabia”. Não por acaso, uma das estratégias preferidas de
Bolsonaro diz respeito à urgência : “URGENTE ! ABSURDO !, escreve-se muitas
vezes, em maiúsculo, quando se compartilha uma “notícia bomba” no Twitter
ou no Whatsapp. E pouco importa se a notícia seja ou não, de fato, uma bomba.
O que importa, conforme a lógica tensiva do “mais” e do “ainda mais” à qual
nos referíamos nas seções anteriores, é aumentar a tensão e a carga estésica em
circulação no corpo social, alimentar seu contínuo alastramento.
A pandemia de Covid cumpriu, aqui, um papel fundamental. Como vimos, foi
graças a ela que o atual presidente do Brasil conseguiu fazer com que, ao longo
de 2020, cargas estésicas e passionais se alastrassem com força no corpo social
brasileiro, ressoando e revigorando a isotopia do catastrofismo que, há tempo,
marca seu discurso político-escatológico.
61 Y. Fechine, “Passions et présence...”, art. cit.
62 U. Eco, I limiti dell’interpretazione, op. cit. ; R. Bodei, op. cit.
63 E. Landowski, Présences de l’Autre, op. cit., p. 210.
64 E. Landowski (org.), Populisme et esthésie, op. cit., Dimensions sémiotiques du populisme, op. cit.
G. Marrone (org.), Languages of politics / Politics of languages, op. cit.
258
Conclusão
Temos procurado entender melhor as tramas e as engrenagens nas quais se
funda a articulação entre o caos, as teorias da conspiração e ameaça de um
iminente futuro catastrófico no discurso de Jair Bolsonaro. Em particular, observamos como : (i) o futuro distópico de Bolsonaro oscila entre incoatividade e
duratividade, configurando-se como uma dimensão atemporal que é, ao mesmo
tempo, “passado”, “presente” e “futuro”. Para Bolsonaro, a catástrofe, seja ela
causada pelo Foro de São Paulo, seja pela pandemia do novo coronavirus ou pela
China, está sempre para começar embora esteja, simultaneamente, acontecendo há bastante tempo ; (ii) o futuro distópico de Bolsonaro é, em igual medida,
previsível e imprevisível : imprevisível porque não se sabe exatamente ao que
conduzirá, quando se realizará, quão violento será e quem será o responsável
pelo desastre ; previsível por que, conforme as exigências do momento, pode ser
atribuído a um complô antigo elaborados por atores específicos ; (iii) tanto o futuro, quanto o passado são, em Bolsonaro, altamente indeterminados : a verdade
futura prometida pelo ex-capitão é um segredo vazio, que pode ser preenchido
como convém ; (iv) o futuro distópico de Bolsonaro é atravessado por um estado
de exitação constante, no qual convivem e se alternam paixões com nome e sem
nome : angustia, ansiedade, inquietude, pavor e humores imprecisos, tensões
indefinidas e picos extáticos. O bolsonarista convicto está sempre alerta, pronto,
mas nunca completamente, para a catástrofe que está por vir, diante da qual
pode sempre se maravilhar, mesmo quando, a posteriori, as coisas parecem ser
mais obvias de quanto inicialmente pareciam.
A pandemia de Covid 19 inseriu-se nesse quadro intensificando o discurso
catastrofista-conspiratório do ex-capitão do exército brasileiro. Aos poucos,
tornou-se mais um recurso para reforçar à adesão à sua narrativa escatológica.
Sendo descrita como uma outra possível causa de iminentes flagelos e desastres
planejados pelos “sistemas” e pelos “establishments” que governam o Brasil,
serviu para consolidar, inteligível e sensivelmente, a crença sobre o (constantemente) próximo “fim da nação”. Diante deste cenário, Bolsonaro cumpre um
dúplice papel temático, agindo como um oráculo do caos ao mesmo tempo que
como o providencial messias salvador da pátria. Um programador de acidentes – sociais, econômicos, sanitários, pouco importa – cuja duração, dimensões
e intensidade ele mesmo afirma não saber, ainda que se diga preparado para
vislumbrá-los e enfrentá-los.
Referências bibliográficas
Barros, Diana de, Margens, periferias, fronteiras : estudos linguísticos-discursivos
das diversidades e intolerância, São Paulo, Editora Mackenzie, 2016.
Bertrand, Denis e Juan Alonso (orgs.), Forme semiotiche dell’espressione politica,
Carte Semiotiche Annali, 6, 2018.
Bodei, Remo, Geometria delle passioni. Paura, speranza e felicità : uso politico, Milano, Feltrinelli, 1991.
259
Bueno, Alexandre e Oriana Fulaneti (orgs.), Discursos políticos na contemporaneidade, Estudos Semióticos, 1, 15, 2019.
Butter, Michael and Peter Knight (org.), The Routledge handbook os conspiracy
theory, Oxford, Routledge, 2020.
Delumeau, Jean, La peur en Occident, Paris, Fayard, 1978.
Demuru, Paolo, “Between Accidents and Explosions : Indeterminacy and Aesthesia in the Becoming of History”, Bakhtiniana, 15, 1, 2020.
Eco, Umberto, I limiti dell’interpretazione, Milano, Bompiani, 1990.
Fechine, Yvana, “Passions et présence dans le populisme numérique brésilien”,
Actes Sémiotiques, 123, 2020.
Fiorin, Jose Luiz, “Algumas considerações sobre o medo e a vergonha”, Cruzeiro
Semiótico, 16, 1992.
Greimas, Algirdas J., “Le contract de véridiction”, Du Sens II, Paris, Seuil, 1983.
(Trad. port., Dilson Ferreira da Cruz, Do sentido II, São Paulo, EDUSP-Nanquim, 2014).
— De l’Imperfection, Périgueux, Fanlac, 1987. (Trad. port., A.C. de Oliveira, Da
Imperfeição, São Paulo, Hacker, 2002 ; 2a ed. aumentada, São Paulo, Estação
das Letras e Cores-CPS Editora, 2017).
— e Joseph Courtés, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage,
Paris, Hachette, 1979. (Trad. port., Alceu Dias et al., Dicionário de semiótica,
São Paulo, Cultrix, 1983. Reed., São Paulo, Contexto, 2008).
— e Jacques Fontanille, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme,
Paris, Seuil, 1991. (Trad. port., Maria José Coracini, Semiótica das paixões, São
Paulo, Ática, 1993).
Laclau, Ernesto, On populist reason, London, Verso, 2005.
Landowski, Eric, “Régimes de présence et formes de popularité”, Présences de
l’Autre, Paris, PUF, 1997. (Trad. port., Presenças do outro, São Paulo, Perspectiva, 2003).
— Passions sans nom, Paris, PUF, 2004.
— Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005. (Trad. port., Luiza H. Oliveira
da Silva, As interações arriscadas, São Paulo, Estação das Letras e Cores, 2014).
— (org.), Populisme et esthésie, Actes Sémiotiques, 121, 2018.
— (org.), Dimensions sémiotiques du populisme, Actes Sémiotiques, 123, 2020.
Leone, Massimo (org.), Complotto / Conspiracy, Lexia, 23-24, 2016.
— (org.), “Aspettualità / Aspectuality”, Lexia, 27-28, 2017.
Lotman, Juri M., “Nella prospettiva della rivoluzione francese” (1989), in L. Gherlone (org.), Dopo la semiosfera, Milano, Mimesis, 2014.
— La cultura e l’esplosione. Prevedibilità e imprevedibilità, Milano, Feltrinelli, 1993.
— Cercare la strada. Modelli della cultura, Venezia, Marsilio, 1994.
— “La caccia alle streghe. Per una semiotica della paura”, E/C, 2008.
— e Boris A. Uspenski, Tipologia della cultura, Milano, Bompiani, 1975.
Marrone, Gianfranco, “Fragmentos de um discurso político. Intervenções críticas”, Estudos Semioticos, 1, 25, 2019.
260
— (org.) Languages of politics / Politics of languages, Rivista Italiana di Filosofia del
Linguaggio, 13, 2, 2019.
Paolucci, Claudio, Strutturalismo e interpretazione, Milano, Bompiani, 2010.
Pezzini, Isabella, Le passioni del lettore, Milano, Bompiani, 1998.
Salerno, Daniele, Terrorismo, sicurezza, post-conflitto. Studi semiotici sulla guerra
al terrore, Padova, Libreria Universitaria, 2012.
Sedda, Franciscu, Imperfette traduzioni. Per una semiopolitica delle culture, Roma,
Nuova Cultura, 2012.
— e Paolo Demuru, “Da cosa si riconosce il popuslimo. Ipotesi semiopolitiche”,
Actes Sémiotiques, 121, 2018.
Zilberberg, Claude, La structure tensive, Liège, Presses de l’Université de Liège,
2012.
Palavras chave : acidente, actante joker, catástrofe, discurso político, estesia,
explosão, indeterminação, paixão, populismo, previsibilidade vs imprevisibilidade.
Mots clefs : accident, actant joker, catastrophe, discours politique, esthésie,
explosion, indétermination, passion, populisme, prévisibilité vs imprévisibilité.
Auteurs cités : Umberto Eco, Yvana Fechine, Algirdas J. Greimas, Eric Landowski, Juri Lotman, Gianfranco Marrone, Franciscu Sedda, Claude Zilberberg.
Plan :
Introdução
1. Inimigos passados, presentes e futuros
2. À beira de uma eterna catástrofe
3. Entre previsibilidade e imprevisibilidade
4. Vazios e segredos : dentro a indeterminação
5. Paixões e humores futuros
Conclusão
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54179
Uma dinâmica
interacional complexa
Yvana Fechine
Universidade Federal de Pernambuco
PUC-SP, Centro de Pesquisas Sociossemióticas
Introdução
Tratando constantemente, no seu discurso e nas práticas, a pandemia da covid-19 no Brasil como uma “gripezinha”, o presidente da Republica, J. Bolsonaro,
foi um dos chefes de Estado a adotar um comportamento pautado pelo negacionismo e anticientificismo. Ele atacou as quarentenas decretadas por governos
municipais e estaduais, estimulou a população a desobedecer às orientações das
autoridades sanitárias do seu próprio Governo, vetou leis que fixavam medidas
para proteger grupos vulneráveis, participou de protestos contra o Congresso
Nacional e o Supremo Tribunal Federal por contrariarem suas decisões e passou
a agir como “garoto propaganda” da cloroquina, substância sem eficácia comprovada. No auge da pandemia, ele demitiu dois Ministros da Saúde e colocou no
lugar deles um general sem competência na área. Quando o Brasil ultrapassou
os 100 mil mortos, ele respondeu com um famoso “E daí ?”.
Por esse comportamento, ele foi considerado, na imprensa estrangeira, o pior
líder mundial a enfrentar a pandemia. Em 31 de março de 2020, The Guardian
destacou que ele representava “um perigo para os brasileiros”. Em um editorial
do dia 14 de abril de 2020, o Washington Post considerou as suas ações como “de
longe, o caso mais grave de improbidade”. Na mesma semana, no Corriere della
Sera, recebeu nota 2 em uma escala que vai de zero a 10 num ranking que avaliou
a atuação de onze líderes mundiais na crise. Em 15 de maio, quando o Brasil já
262
apresentava uma das maiores taxas de contaminação do mundo, ele foi severamente criticado pelo Financial Times. Num editorial do mesmo mês, Le Monde o
acusa de politizar de modo irresponsável a crise de saúde.
Essa péssima imagem internacional contrastava fortemente com as pesquisas
nacionais de opinião que indicavam uma estabilidade na sua popularidade, com
pelo menos um terço dos entrevistados aprovando seu Governo. No decorrer
da pandemia, ele não apenas recuperou uma parte da popularidade que tinha
quando foi eleito, mas, passados oito meses da chegada do novo coronavírus ao
Brasil, esta havia até aumentado. Como explicar então esse aparente paradoxo ?
1. Uma estranha combinação entre regimes interacionais
Para grande parte dos analistas políticos, essa popularidade foi o resultado direto
do pagamento, ao longo de seis meses, de um auxílio de R$ 600 reais às parcelas
mais pobres da população e aos trabalhadores prejudicados pela paralisação
das atividades econômicas impostas pelas medidas de distanciamento social.
É inegável o potencial que uma política de transferência de renda possui para
inflar a popularidade dos governantes, especialmente em países com grandes
desigualdades sociais e com processos políticos marcados pelo clientelismo,
como o Brasil.
Mas, seria esse auxílio financeiro a única, ou mesmo a principal razão, para
o êxito popular do comportamento presidencial nessas circunstâncias ? Parece-nos que a explicação não pode ser tão simples. Além do cálculo eleitoreiro
— em termos semióticos, da “manipulaçao” — que consiste em, de certo modo,
“comprar” o favor popular por uma medida pontual de ajuda, cabe enxergar a
estratégia presidencial nas suas mais diversas dimensões. Por isso, sem relativizar o peso que tem o dinheiro no bolso em momentos de crise não apenas sanitária, mas econômica, proponho aqui pensarmos também a importância capital
da comunicação do presidente, na qual ele se valeu de uma curiosa conjugação
entre regimes de sentido e de interação.
1.1. Modelo e procedimento de análise
Por terem a conquista ou a renovação dos seus mandatos como objetivo a priori,
políticos raramente conseguem manter uma interação com seus eleitores que
não seja da ordem da manipulação. Modo de interação bem descrito pela gramática narrativa, a manipulação remete às relações contratuais entre os actantes :
um fazer o outro fazer, a partir das suas volições e motivações. Isso implica em
um sujeito manipulado a partir dos conteúdos postos em circulação por um
sujeito manipulador. Essa lógica transacional — troca de mensagens, de simulacros, “de objetos de valor” etc. — pressupõe um contrato, explícito ou não, entre
sujeitos. No modelo interacional proposto por Eric Landowski, a manipulação é
descrita como o regime orientado pelo princípio da intencionalidade, porque, na
sua base, há uma lógica da motivação recíproca — uma motivação com caráter
fundamentalmente “econômico”, um “cálculo” relativo ao valor dos “serviços”
263
reciprocamente prestados por cada parte envolvida no “contrato” — no nosso
caso, um “cálculo” e um “contrato” políticos1.
Além da manipulação, o modelo interacional prevê três regimes alicerçados
em outros princípios : a programação, fundada na regularidade dos fenômenos,
e — o que aqui mais nos interessa — os do ajustamento e do acidente. Se a manipulação depende do contrato entre os sujeitos, no regime de interação por “ajustamento”, a maneira pela qual um ator influencia um outro passa pelo contato.
Depende, antes de mais nada, da presença de um ao outro. Busca-se, neste quadro, um fazer junto possibilitado pelo fato de que os protagonistas sentem juntos
(uma emoção, um sentimento, uma sensação ou mesmo um tipo de intelecção)
ou, pelo menos, têm a capacidade de sentir mutuamente os respectivos estados
afetivos, passionais ou até mesmo somáticos por alguma forma de contágio sensivel (e, neste contexto, não viral) . É na própria interação entre os interactantes,
alçados agora à condição de parceiros, que os comportamentos, papeis, posições
emergem pouco a pouco, a partir do ajustamento de um ao outro instaurado nesse seu contato. Em outras palavras, o princípio do ajustamento é a sensibilidade
recíproca.
O regime do acidente, que também se define como aquele de um eventual assentimento diante do que é acidental, imprevisível, do inescapável, ininteligível,
do inexplicável, está fundado, antes de mais nada, no princípio da aleatoriedade.
Se a programação pressupõe uma ordem previsível (no plano tanto social quanto natural), com comportamentos ou atuações predeterminadas, o regime do
acidente (e do assentimento que pode acompanhá-lo) se define, ao contrário, a
partir do que representa o máximo de não-regularidade, ou seja, o acaso — quer
no sentido do álea matemático e estatístico, quer no sentido “místico” dos fatalistas ou dos supersticiosos. Diante da ruptura das regularidades de qualquer
natureza, que nos coloca frente ao inevitável e, em certa medida incontrolável,
resta, como o nome sugere, o assentimento frente ao que se manifesta, muitas
vezes e inclusive, como algo transcendente.
Assumindo como pressuposto que a manipulação é, por excelência, o regime
que sustenta as interações dos políticos com seus eleitores, é a partir dele que
vamos começar a pensar o comportamento do atual presidente brasileiro. Para
tal, utilizaremos, enquanto nosso corpus, suas postagens do Facebook, plataforma na qual costuma se dirigir aos seus seguidores por meio de transmissões ao
vivo (lives) quase diárias. Seguimos sistematicamente essas transmissões entre
abril e agosto de 2020. Todavia, não vamos referenciar postagens específicas,
preferindo tratar das situações e efeitos mais gerais identificados no período de
observação. De forma complementar, o monitoramento do perfil do presidente,
por meio de registro em diários, foi ainda apoiado pelo acompanhamento das
repercussão de suas postagens e de outros pronunciamentos públicos (entrevistas, pronunciamentos oficiais etc.) noticiados por jornais e portais na internet.
1 Cf. E. Landowski, Interações arriscadas (2005), São Paulo, Estação das Letras e Cores - CPS,
2014, pp. 25-30.
264
1.2. A questão teórica em pauta
A análise dos posicionamentos do presidente sobre a pandemia mostrou que as
estratégias manipulatórias para convencer seus seguidores a apoiar suas ideias
envolveu, em diferentes momentos, um apelo aos demais regimes de interação.
Landowski já mostrou como a política não mobiliza apenas pelo apelo à racionalidade ou passionalidade, mas, cada vez mais, recorre a um contágio estésico que
se constitui de modo oposto à persuasão cognitiva e à manipulação patêmica2.
O contágio estésico não depende de argumentos ou promessas eleitorais (contratos), e sim de um estar junto, de um sentir-se junto (contato), de um modo de
presença de um ao outro.
Ao descrever esse modo de interação ora como uma “manipulação por
contágio”, ora como um “ajustamento sensível”, o autor recorre à conjugação
dos dois regimes — manipulação e ajustamento — para explicar a estratégia
populista de extrema direita3. A observação do comportamento do presidente
brasileiro, no decorrer da pandemia, indicou, no entanto, uma manifestação
mais complexa dessa conjugação de regimes, apontando para uma possibilidade
teórica que Landowski havia proposto ao apresentar inicialmente o seu modelo
interacional. Inicialmente, para dar conta da passagem de um regime a outro no
decorrer de um mesmo ou de distintos processos interacionais, o autor colocava
os quatro regimes e seus respectivos princípios na forma de uma elipse que
indicava um percurso geral conduzindo sintagmaticamente de um regime para
outro segundo uma dada ordem (indicada pelas flechas do esquema)4. Mas, a
seguir, notando o que havia ainda de demasiadamente esquemático no modelo,
ele postula a possibilidade de “processos de mutações, dentro de cada regime”, de
tal modo que caberia prever “pequenas elipses que articulariam a lógica interna
de outros tantos percursos de transformação” no interior de cada um deles,
conforme indicado neste segundo diagrama :
“Diagrama 2” apresentado in Interações arriscadas, op. cit., p. 85.
2 Cf. “La politique-spectacle revisitée : manipuler par contagion”, Versus, 107, 2008.
3 Cf. “Crítica semiótica do populismo”, Galáxia, 44, 2020.
4 Cf. Interações arriscadas, op. cit., Diagrama 1, p. 80.
265
Conceber um processo interacional que se molda dessa forma implica em
admitir, no caso das interações políticas, não apenas uma manipulação por
ajustamento, mas também uma manipulação que opera em conjugação não
apenas com o regime com o qual se aproxima tendencialmente, a programação,
mas inclusive com seu contraditório, o assentimento. É isso o que parece estar
indicado nas pequenas elipses superpostas em cada uma das posições (regimes)
da elipse maior que sintetiza o modelo interacional simplificado.
A partir daí, raciocinando nos mesmos moldes da gramática narrativa, podemos supor a existência de um “regime de base” da interação em prol do qual
os demais regimes se manifestariam como “regimes auxiliares” a serviço do
princípio geral que rege a relação entre os interactantes. Teremos, neste caso,
uma interação complexa, na qual a manifestação global de um regime dominante
passa pela ativação “auxiliar” de um outro ou — mais interessante no presente
caso — de uns (ou de todos) os outros.
No entanto, ao invés de pensarmos em termos de uma hierarquização, na
qual um “regime de base” teria a função principal, pode ser até mais produtivo
pensarmos essa conjugação em termos de uma relação entre uma instância englobante e outras englobadas — um modo de organização de categorias, por sinal,
muito caro à semiótica. Nessa perspectiva, o “regime de base” define o princípio
englobante da interação, enquanto os “regimes auxiliares” funcionariam como
princípios englobados dando lugar a uma dinâmica interacional que depende
necessariamente de sua articulação. É somente nesta articulação que se compreende o sentido de determinadas interações, pois, como tudo que se organiza
na lógica englobante / englobado, um regime está contido no outro e, fora dessa
relação, não pode ser plenamente compreendido. O desafio é entender como se
dá essa inter-relação entre regimes.
O próprio Landowski indica a necessidade de verificar a hipótese dessa dinâmica dentro de cada regime, a partir de “corpus textuais precisos” ou de “práticas
empiricamente observáveis”5. É seguindo por esse caminho, que pretendemos
apontar como, de modo alternado ou concomitante, Bolsonaro sustentou suas
estratégias manipulatórias ao longo da pandemia em princípios que caracterizam ora o ajustamento, ora assentimento, ora a programação. Podemos, por esse
caminho, tratar de uma manipulação por ajustamento, de uma manipulação por
assentimento, de uma manipulação por programação e, como não podia deixar de
ser, da manipulação “pura”, por si só. A descrição de cada uma das configurações
que resultam dessa conjugação de regimes depende, no entanto, da alternância
paradoxal dos papeis assumidos pelo chefe de Estado. De acordo com o que é
mais conveniente para seu “cálculo” eleitoral, ele comporta-se ora como “presidente”, ora como “não presidente”. Como se elegeu posando do político “antissistema” e “contra tudo que está aí”, ele não hesita em desconsiderar, quando lhe é
conveniente, o cargo que ocupa, seja opondo-se às medidas impopulares do seu
próprio Governo, seja culpando os demais poderes ou governantes. É nesse jogo
5 Ibid., p. 85.
266
de papeis, sustentado por procedimentos deliberados de desinformação, que
Bolsonaro lastreia essa complexa dinâmica interacional com seus apoiadores.
2. Regimes de interação entre Bolsonaro e apoiadores
na pandemia
2.1. O fazer manipulatório de base
É quando Bolsonaro assume mais claramente o papel de presidente que sua
manipulação política se torna mais evidente. Ele insistiu exaustivamente, em
todas as suas postagens e pronunciamentos públicos, na necessidade de manter
as atividades econômicas em funcionamento, a despeito das orientações das autoridades de saúde recomendando o distanciamento social e, portanto, a suspensão temporária dos serviços e do comércio, o fechamento temporário de escolas
e espaços públicos, entre outros. Nas lives diárias que fez entre abril e agosto
de 2020, o presidente não perdia a oportunidade de sugerir aos apoiadores que
os efeitos do novo coronavírus na economia eram tão devastadores quanto da
saúde, convidando-os ao “cálculo” de vantagens e desvantagens. Na contramão
do que pregava o seu Ministro da Saúde na época, Luiz Henrique Mandetta, que
apelava para os brasileiros ficarem em casa, o presidente chegou a autorizar a
veiculação de uma campanha oficial — “Brasil não pode parar” — defendendo o
fim do confinamento. Para convencer os apoiadores, ele insistia que os brasileiros teriam que escolher entre manter as medidas de distanciamento social ou
os empregos. Tratava-se, evidentemente, de um falso dilema que ele insistia em
repetir, escondendo a possibilidade do Governo adotar outras medidas econômicas para manutenção de empregos e renda (medidas alternativas que foram
descartadas porque contrariavam o controle de gastos públicos exigidos pelo
Mercado). O que importa, no entanto, é que, independentemente de serem falsos
ou verdadeiros, os argumentos do presidente pretendiam convencer à população
do “preço” do isolamento social.
Ao mesmo tempo em que criticava o isolamento social, Bolsonaro procurava
também insistentemente persuadir à população a usar a cloroquina. Depois
de autorizar que o laboratório do Exército investisse milhões na produção do
medicamento, mesmo sem estudos científicos conclusivos a respeito, Bolsonaro
passou a se comportar nas redes sociais como um verdadeiro garoto propaganda
da cloroquina para justificar o investimento e a inclusão do medicamento nos
protocolos do Ministério da Saúde. Dessa vez, os falsos argumentos do presidente apelavam para disseminação da dúvida. Ele alegava que do mesmo que
não existia ainda pesquisas comprovando que a cloroquina curava a covid 19,
também não havia estudos comprovando que não curava. Instalada a dúvida,
o presidente argumentava que caberia ao doente decidir se tomava ou não a
cloroquina e, para reforçar à crença no medicamento, dava o testemunho pessoal de que o remédio funcionou pra ele (pois também contraiu a doença). Nas
redes sociais, apoiadores já se referiam à cloroquina e a uma das suas variantes,
a hidroxicloroquina, como o “remédio de Bolsonaro”. Mais uma vez, importa
267
aqui menos o mérito da discussão — a eficácia ou não da cloroquina — e mais o
fazer manipulatório do presidente que, às custas da desinformação, convenceu
os seus apoiadores que o Governo podia fornecer um “remédio milagroso” para
a doença, desde que fosse solicitado pelos prefeitos, prescrito pelos médicos e
aceito pelo paciente.
2.2. Iterações programadas e robotização do político
Embora seja difícil de quantificar, as declarações do presidente criticando o
isolamento social e promovendo a cloroquina operavam com o automatismo
próprio da programação. As inúmeras transmissões ao vivo pela web feitas em
frente ao Palácio do Alvorada, onde o presidente costumava parar para conversar com seus apoiadores, invariavelmente acabam voltando, com os mesmos
discursos ensaiados, a estes dois temas, seja quais fossem os assuntos na ordem
do dia. O emprego de argumentos simplistas, sustentados por algumas poucas
frases de efeito, parecia mesmo feito sob medida para a iteração almejada. Os
milhares de comentários provocados por postagens repetitivas testemunhavam
também uma reprodução mecânica das mesmas ideias sobre a pandemia, usando
frequentemente, e inclusive, as mesmas expressões empregadas pelo presidente
ou reproduzindo as hashtags difundidas por robôs da internet.
A utilização de robôs programados para alavancar os assuntos convenientes
e as hashtags de apoio ao presidente foi um procedimento flagrado por estudiosos de redes sociais e amplamente divulgado pela mídia6. Com seu exército de
boots, Bolsonaro constrói, antes de mais nada, um simulacro de interação. Ao
mesmo tempo em que contribuem para a encenação de sua popularidade, esses
ciborgues estimulam os usuários humanos a aderir à mesma “onda de apoio”
como se fossem parte de uma espécie de “massa domesticada”, sem juízo de
valor próprio, que se comporta como um rebanho guiado pelo presidente. Por
esse comportamento obediente, independentemente de quais sejam os assuntos,
os seus apoiadores passaram a ser taxados de “gado”, um apelido que deu origem
a inúmeros memes e hashtags em resposta às suas postagens. No Facebook, o
meme “EuSouGadodoBolsonaro” aparecia frequentemente na caixa de comentários de sites de notícias, em postagens que faziam referência ao presidente7.
A expressão contida no meme é um desdobramento da frase “Eu sou um robô
do Bolsonaro” com a qual aliados do presidente satirizavam as acusações de
que o apoio recebido nas redes sociais, assim como os ataques virtuais aos seus
opositores, eram feitos por boots da internet8.
Em que pese seu caráter depreciativo ou satírico, as expressões “gado bolsonarista” ou “robô do Bolsonaro” acabam indicando o tipo de interação “progra6 https://veja.abril.com.br/blog/radar/pf-descobre-o-que-muitos-imaginavam-os-robosbolsonaristas/.
7 https://ultimosegundo.ig.com.br/brasil/2020-06-22/bolsonaristas-erram-ao-acionar-robos-edeclaram-apoio-ao-presidente-ate-2016.html.
8 https://www.museudememes.com.br/sermons/eu-sou-um-gado-do-bolsonaro/.
268
mada” mantida com ao menos uma parte de seus seguidores no Facebook. No
que dizia respeito à pandemia, o negacionismo presidencial foi tão internalizado
ou “assumido” pelos seus seguidores que os comentários às suas postagens pareciam fazer parte de uma espécie de “algoritmo” de comportamento sustentado
por determinações preexistentes, estáveis e cognoscíveis dos valores do outro.
Esse comportamento previsível está condicionado à regularidade no papel
temático de “bolsonarista”, designação dada aos apoiadores incondicionais do
lider. Mesmo quando o presidente desafiava as evidências científicas em relação à evolução com informações distorcidas ou quando suas declarações eram
desmentidas por autoridades da Organização Mundial de Saúde, os seus apoiadores continuavam a repeti-las. As hashtags do tipo #FechadosComBolsonaro ou
#BolzonaroTemRazao, que acompanhavam frequentemente os comentários às
postagens do presidente, exemplificavam igualmente esse papel “programado”
no processo interacional marcado por uma fidelidade dogmática diante da autoridade incontestável do “mito”, modo pelo qual o presidente é tratado pelos
bolsonaristas.
2.3. A retórica do contato direto : ajustamento a serviço
do fazer manipulatório
Essa obediência cega e automática, que beira a insignificância (nos termos do
modelo interacional), ganha sentido justamente quando o presidente se despe
desse papel e aposta no contato não apenas passional, mas pessoal, com seus
apoiadores. Coloca-se no lugar do “pai de família” impedido de garantir o sustento da família porque as medidas de distanciamento social provocaram a paralisação das atividades econômicas. Expressa sua solidariedade com os pequenos
comerciantes, prestadores de serviço autônomos, vendedores ambulantes e
com várias outras categorias de trabalhadores informais que perderam renda
durante a pandemia. Apesar das recomendações de distanciamento social, o
presidente investiu, ao longo de toda a pandemia, no contato direto e no “corpo
a corpo” com populares. Sem máscaras, abraçando ou apertando a mão de eleitores, ele visitou áreas de comércio informal, frequentou padarias, lanchonetes,
lojas e postos de gasolina. Como já mencionado, também provocou inúmeras
aglomerações em frente ao Palácio da Alvorada, onde todo dia recebia grupos
de apoiadores para sessão de fotos e conversas informais que, invariavelmente,
terminavam culpando prefeitos e governadores pela perda de renda e empregos
provocada pelas medidas de distanciamento social.
Todos esses momentos eram impreterivelmente registrados em vídeos ao
vivo ou gravados veiculados pelo Facebook do presidente, repetindo um procedimento que o presidente já adotava, antes da pandemia, e por meio do qual
ele constrói o simulacro dessa uma “ligação pessoal” e laço emocional com
seus eleitores. Na pandemia, Bolsonaro explorou igualmente suas redes sociais
digitais como um “lugar” de encontro diário e cotidiano com seus seguidores,
construindo o simulacro de uma reciprocidade enunciativa por meio da qual
269
se sentem como se pudessem ter contato direto com o presidente9. Não se trata,
evidentemente, de um encontro “face a face”, como ocorre com aqueles com os
quais Bolsonaro conversa nas ruas ou em frente ao Alvorada. Mas, o “lugar” de
interação instaurado, sobretudo pelas transmissões ao vivo pelas redes sociais,
constrói igualmente o tipo de copresença necessário ao sentir-se junto e o sentir
junto que constituem o ajustamento a serviço do fazer político manipulatório
de Bolsonaro. Para promover esse tipo de interação, Bolsonaro não hesitou em
desrespeitar o isolamento social saindo às ruas para o “corpo a corpo” com seus
eleitores a pretexto de escutar suas necessidades. As transmissões ao vivo pela
web desses momentos serviam não apenas para desafiar o “fique em casa”, apregoado pelo “sistema”, mas para encenar suas afinidades com o “povo”10.
Pouco importavam as declarações repetitivas, esvaziadas e sustentadas por
clichês, pois o que as transmissões ao vivo desse encontros promoviam era,
antes de mais nada, o efeito de proximidade com um presidente que, de igual
para igual, aparentava sentir o mesmo que cada um dos que ali se reuniam. Na
sua revolta contra o “sistema” — que, neste caso, era representado também pelas
próprias autoridades de saúde —, viam em Bolsonaro um parceiro com o qual
se identificavam e podiam desabafar suas queixas, sem atribuir, no entanto,
qualquer responsabilidade ao presidente pelas dificuldades enfrentadas pelo
País. Incapaz de propor alternativas para gerar emprego e renda e determinado
a jogar o custo das medidas impopulares de distanciamento social na conta dos
prefeitos e governadores, o que Bolsonaro tinha a oferecer era uma forma de
“empatia” (não em relação com as vítimas do novo coronavírus, mas com os
prejudicados pela paralisia econômica). Nas lives em frente ao Palácio, ele se
comportava com aquele “cara comum” com quem se podia falar da situação do
país, mas também com quem podiam fazer piadas e brincadeiras para se distrair
em meio aos problemas. A reciprocidade que Bolsonaro estabelecia com os seus
apoiadores nessas conversas descontraídas, feitas sob medida para divulgação
nas suas redes sociais, estendia-se também aos milhares que acompanhavam os
vídeos. Embora esses encontros “casuais” fossem claramente planejados, a espontaneidade e o improviso assumidos pelo chefe de Estado sugeria sua aposta
em um sentido que emergia da e na interação mesma entre eles.
2.4. A resignação compartilhada
Essa ligação sensível, quase íntima, tornava-se ainda maior porque, mais que
valores e sentimentos, Bolsonaro demonstrava partilhar com seus apoiadores da
mesma fé. Frequentemente, as lives davam lugar a momentos coletivos de oração
com grupos de católicos ou, de evangélicos, embora estes últimos fossem mais
9 Sobre esta “ligação direta” do presidente com seus apoiadores, cf. Y. Fechine, “Passions et
présence dans le populisme numérique brésilien”, Actes Sémiotiques, 123, 2020 (https://www.
unilim.fr/actes-semiotiques/6545).
10 https://www.correiobraziliense.com.br/app/noticia/cidades/2020/03/29/interna_cidadesdf,841066/
jair-bolsonaro-visita-comercio-no-df-mesmo-apos-recomendacao-de-isolam.shtml.
270
constantes. O apelo à fé religiosa ganhou um lugar relevante na interação entre
o presidente e os grupos bolsonaristas, levando-os a lidar com a doença como
algo da ordem do transcendente, do inesperado ou do imponderável próprios ao
regime do acidente ou assentimento. Neste caso, o assentimento manifestava-se,
sobretudo, como um certo conformismo e resignação diante de um vírus cujo
comportamento parecia aleatório e, por isso, o contágio só podia ser acidental.
Nessa perspectiva, não havia muito o que fazer a não ser contar com a sorte ou
com a “proteção divina”. Esse comportamento esteve também intrinsecamente
associado à convicção de que o novo coronavírus foi algo enviado pelo “Mal”,
termo que indicava uma instância transcendental, o antisujeito do Bem encarnado na figura de Deus. Diante do que não tem explicação nem motivação claras,
restaria aceitar desígnios de Deus — ou do Diabo.
Se há algo de transcendente nessa nova “peste” que abateu a humanidade,
não há o que se cobrar de um presidente que, ao se apresentar como um homem temente a Deus — um crente, como seus seguidores —, demonstrava a
mesma resignação. É com base nesse assentimento que ele declarou repetidas
vezes em entrevistas ou nas lives pelo Facebook que quase todas as pessoas
iriam ser contagiadas, sugerindo, como já citamos, que não havia o que fazer
frente ao inevitável. “Esse vírus é como uma chuva, vai atingir você”, pregava
o presidente11. Declarações dessa natureza costumavam ser feitas ao tratar do
número crescente de mortos. Não raro, ele completava esse tipo de comentário
lembrando que há pessoas morrendo todos os dias das mais variadas causas,
pois este “é o destino de todo mundo”12. Ao mesmo tempo em que alegava que
esse tipo de risco é “da vida”, ele próprio também se colocava na posição de quem
estava sujeito ao mesmo destino : “amanhã vou eu”13. A inoperância presidencial
diante da maior crise sanitária da história do Brasil era tamanha que em uma de
suas lives, ao ser questionado sobre o fato do Brasil ter ultrapassado a China em
mortos, Bolsonaro acrescentou uma pitada de cinismo : “Lamento. Quer que eu
faça o quê ? Eu sou Messias, mas não faço milagre”, disse, fazendo referência ao
próprio sobrenome (Jair Messias)14.
O assentimento assim demonstrado diante da ação do novo coronavírus
foi, sem dúvida estratégico, pois colaborou para que sua interação com seus
apoiadores fosse, nos momentos mais difíceis da pandemia, pautada pelo mesmo regime interacional. Diante de uma força maligna e desconhecida, quase
sobrenatural — um vírus devastador que não se sabe bem nem como chegou
nem como vai desaparecer —, o que podem os homens, pobres mortais ? Resta
11 https://noticias.uol.com.br/politica/ultimas-noticias/2020/07/07/e-como-uma-chuva-vaiatingir-voces-diz-bolsonaro-sobre-covid-19.htm.
12 Live amplamente repercutida pela mídia, 2 de junho de 2020 : https://g1.globo.com/politica/
noticia/2020/06/02/e-o-destino-de-todo-mundo-afirma-bolsonaro-apos-lamentar-mortes-porcoronavirus.ghtml.
13 28 de abril, https://g1.globo.com/politica /noticia/2020 /04/28/e-dai-lamento-quer-que-eufaca-o-que-diz-bolsonaro-sobre-mortes-por-coronavirus-no-brasil.ghtml.
14 https://www.facebook.com/jairmessias.bolsonaro/videos/224343575329801/.
271
apenas apelar para o Messias verdadeiro, já que o poder para combater o vírus
é transcendente, vem do Céu. Não por acaso, foram inúmeras as lives em que
os grupos religiosos que se concentravam em frente ao Alvorada, dispostos a
participar de suas transmissões ao vivo, rezavam junto com o presidente pelo
País. O apelo ao transcendente foi tão recorrente que, em uma das transmissões,
depois de conversar com líderes religiosos, ele anunciou que faria a convocação
para um dia nacional de jejum para livrar o País do “Mal”15. A convocação foi,
de fato, realizada por meio de vídeo publicado nas redes bolsonaristas, no qual
o presidente aparece ao lado de vários pastores evangélicos, arregimentando o
“exército de Cristo para a maior campanha de jejum e oração já vista no país”16.
2.5. Reversibilidades : para além do assentimento e do acidente,
a volta à manipulação
Uma relação ancorada numa transcendência de qualquer ordem — as forças
do Bem ou do Mal, a vontade de Deus ou do Diabo — não determina necessariamente apenas uma atitude de assentimento, embora seja uma resposta
bastante comum àquilo que escapa à razão, ao que não é explicável e, por isso,
não faz sentido. Procurar o sentido que falta pode também conduzir à busca
de responsabilidades ou de intencionalidades. Retorna-se então ao regime da
manipulação que, quando envolve a fé religiosa, também pode se dar no domínio da transcendência. É o que ocorre, por exemplo, quando o crente tenta
negociar com Deus, fazendo promessas (uma oferenda qualquer) ou se impondo
um sacrifício em troca de benção ou de uma graça17. O jejum religioso revela
essa relação quase “contratual” de Bolsonaro e seus seguidores com “Deus” para
resolver o problema da pandemia. Esse caráter manipulatório se manifesta também quando o crente busca encontrar no transcendente uma explicação para o
que, racionalmente, escapa a sua compreensão, mas que pode, de todo modo,
ser motivado (ou seja, intencional) : neste caso, a causa pode ter sido, inclusive,
o pecado cuja consequência foi o aparecimento do novo vírus, precisamente
encarado por muitos bolsonaristas como um castigo divino. Neste “cálculo” da
fé, o arrependimento ou o sacrifício (o jejum) funcionam como a moeda de troca
com Deus.
Diante da pandemia, tudo o que o presidente tem a oferecer à Nação é, em
suma, uma bem encenada profissão de fé. Quando faltam argumentos (mesmo
os falsos), Bolsonaro apela novamente para a tríade certeira da campanha —
Deus, família e pátria —, uma campanha constantemente realimentada pelos
15 2 de abril, https://www1.folha.uol.com.br/poder/2020/04/bolsonaro-faz-chamado-parajejum-religioso-neste-domingo-contra-coronavirus.shtml.
16 4 de abril, https://www.facebook.com/jairmessias.bolsonaro/videos/1568812446600579/?e
pa=SEARCH_ BOX. Cf. também https://www1.folha.uol.com.br/poder/2020/04/bolsonaro-fazchamado-para-jejum-religioso-neste-domingo-contra-coronavirus.shtml.
17 Cf. E. Landowski, “Shikata ga nai ou Encore un pas pour devenir vraiment sémioticien !”,
Lexia, 11, 2012.
272
pastores e padres conservadores que batem às portas do Alvorada e reforçam o
messianismo presidencial. Na Páscoa, a pretexto de celebrar e orar pelo Brasil,
o presidente aproveitou para, mais uma vez, relembrar, com voz embargada, a
facada que levou durante a campanha de 2018 e que contribuiu para construir
sua imagem de predestinado por Deus para governar o Brasil porque sobreviveu ao atentado “por milagre”18. Alternando entre o papel de perseguido (por
adversários políticos que queriam lhe tirar do cargo) e “profeta” (que previu os
problemas do povo e anteviu a “cura” com a cloroquina), Bolsonaro construiu
com êxito, durante a pandemia, a narrativa do herói que — depois de poupado
por Deus — salva o povo da miséria provocada pelas medidas de isolamento que
paralisavam a economia. Assim chegou até a ser comparado por alguns apoiadores a Moisés, enviado por Deus para guiar o povo.
O negacionismo frente à pandemia, no entanto, não foi alimentado apenas
pelo insistente apelo à religião. As redes bolsonaristas foram encorajadas a
explorar as chamadas teorias da conspiração que costumam atribuir aos fenômenos mais diversos causas ocultas, cercando de mistério aquilo que não se
entende, não se sabe ou não se quer enfrentar. É fácil identificar na dinâmica
interacional entre Bolsonaro e seus apoiadores, a passagem do que é da ordem
do assentimento à manipulação : anulam a álea com explicações fantasiosas
que, ao apontar um culpado, um inimigo ou um conspirador, restituem a ordem
narrativa “natural” da pandemia. Nesse programa narrativo, basta descobrir
a conspiração (um complô internacional) e eliminar o conspirador para que o
mistério seja esclarecido e se encontre algum sentido no caos.
No caso, a China seria a responsável. O filho do presidente (e um dos seus
costumeiros porta-vozes), o deputado Eduardo Bolsonaro, o então ministro da
Educação e até o seu ministro das Relações exteriores, amparados pelo silêncio
conivente de Bolsonaro, fizeram postagens que culpavam esse país por ter fabricado o vírus em laboratório como parte de um plano mirabolante para quebrar
os mercados e assumir a liderança na economia mundial19. Sem qualquer censura do presidente, o chanceler Ernesto Araújo chegou mesmo a defender em um
blog pessoal que a pandemia provocada pelo “comunavírus” podia estar sendo
usada para “instaurar o comunismo, o mundo sem nações nem liberdade, um
sistema feito para vigiar e punir” ; o chanceler também sugeria que as ações
globais propostas pela Organização Mundial da Saúde são o primeiro passo na
construção do que ele chamava de uma “solidariedade comunista planetária”20.
Recupera-se assim o “inimigo perfeito” para a extrema direita do bolsonarismo :
18 Live com líderes cristão em 12 de abril, https://www.facebook.com/jairmessias.bolsonaro/
videos/2310194 34802932/?epa=SEARCH_BOX.
19 https://www1.folha.uol.com.br/mundo/2020/03/embaixador-da-china-no-brasil-reage-aeduardo-e-diz-que-deputado-nao-tem-visao-internacional.shtml ; https://www.bbc.com/
portuguese/brasil-51963251 ; https://noticias.uol.com.br/politica/ultimas-noticias/2020/04/04/
coronavirus-weintraub-usa-cebolinha-para-provocar-china-e-web-nao-perdoa.htm ; https://
piaui.folha.uol.com.br/lupa/2020/08/04/coronaverificado-origem-covid/.
20 https://www.correiobraziliense.com.br/app/noticia/politica/2020/04/22/interna_politica,847129/
comunavirus-em-blog-pessoal-araujo-fala-em-plano-comunista-mundial.shtml.
273
o comunismo. Há, nessa narrativa conspiracionista, um sujeito-herói bem definido (Bolsonaro e os bolsonaristas) que precisa desmascarar um anti-sujeito (a
China comunista) para que o problema pareça resolvido. A “China comunista”
não foi, porém, o único inimigo eleito pelo bolsonarismo durante a pandemia.
Os “inimigos” mais plausíveis e denunciados insistentemente foram governadores e prefeitos que adotaram as medidas de isolamento social, respaldados por
uma decisão do Superior Tribunal Federal (STF), que reconheceu seus poderes
para isso.
Todavia, a exploração de fake news foi apenas a face mais evidente do uma
retórica da desinformação construída para convencer os milhões de seguidores
nas redes sociais a aderir ao negacionismo e anticientificismo21. Nada contribuiu tanto nessa retórica quanto as meias verdades do presidente. Uma das mais
frequentes era a afirmação, repetida insistentemente em suas lives, de que o
Supremo Tribunal Federal determinou que as ações de combate ao coronavírus
eram responsabilidade de Prefeitos e Governadores, e não do Governo Federal.
O que o STF decidiu foi que Estados e Municípios poderiam estabelecer medidas
na área da Saúde, mas não eximiu o Governo Federal de adotar medidas para
conter a propagação do vírus, como pregava o presidente para justificar a sua
inoperância.
3. Uma dinâmica interacional complexa
A retórica da desinformação na qual Bolsonaro defendeu com êxito suas posições durante a pandemia está intrinsecamente associada ao fazer crer próprio do
regime da manipulação. Diante de uma situação tão extraordinária, como uma
pandemia, o fazer persuasivo não se sustenta apenas no raciocínio argumentativo inerente a um exercício retórico, mesmo quando este é sustentado pela
desinformação. Diante da ameaça de um vírus que coloca o mundo inteiro num
estado permanente de perplexidade, o ato persuasório também não consegue
ser afiançado pelo éthos do enunciador nem pelo páthos do enunciatário, embora
ambos concorram para o convencimento22. O que fazemos ou não fazemos, como
agimos ou não agimos diante do que nos espanta ultrapassa a lógica modal. O que
parece mais desafiador na comunicação populista, e que tentamos aqui apontar
a partir do caso brasileiro, é como entender a estratégia manipulatória da política em uma situação em que, a depender do momento, se desliza do sentido para
o não sentido. Nela, as interações entre os sujeitos e destes com o vírus e com
a doença ganham tamanha complexidade que só podem ser compreendidas a
partir de uma conjugação de regimes e do movimento elíptico de um ao outro
previsto no modelo interacional.
21 Detalhei os procedimentos adotados nessa retórica em uma série de spots para Rádio
Universitária Paulo Freire, emissora da Universidade Federal de Pernambuco. Cf. Coronavírus
em xeque, Recife, Universidade Federal de Pernambuco, Rádio Universitária Paulo Freire,
Interprogramas, 2020, https://sites.ufpe.br/rpf/ category/coronavirus-em-xeque/cex-artigos/.
22 Cf. J.L. Fiorin, Argumentação, São Paulo, Contexto, 2015, pp. 70-74.
274
3.1. Escolha de base
Já assumimos aqui, previamente, a hipótese de que o “regime de base” que orientou a interação entre Bolsonaro e seus apoiadores, também durante a pandemia,
foi o da manipulação. Se a existência de um “regime de base” pressupõe a sua
combinação com um ou mais que concorrem para a sua consecução, é preciso
também identificar a dinâmica a partir da qual estes “regimes auxiliares” se
movimentam e se articulam “dentro” ou a serviço desta interação global. Seja
qual for a perspectiva lógica adotada para pensar essa conjugação, que ainda
nos desafia do ponto de vista teórico, coloca-se para o analista a questão de
encontrar um ponto de partida para o movimento elíptico dos regimes no seio
desta interação de “base”, ou englobante. A organização dos regimes no modelo
interacional por meio de uma elipse não é um elemento de menor importância
no esquema teórico proposto por Landowski, nem tampouco pode ser tratada
meramente como outra forma de representação gráfica para a correlação entre
categorias já prevista pelo quadrado semiótico. A elipse, forma sem começo nem
fim aparentes, aponta uma lógica — o movimento contínuo — e um problema :
por onde começar ?
O ponto de partida nem sempre é fácil de estabelecer23. Por vezes, mas não
necessariamente, seu estabelecimento pode convocar um olhar diacrônico sobre
o objeto analisado. Mas é preciso admitir que, provavelmente sempre, há algo de
arbitrário nessa escolha — uma arbitrariedade que, contudo, pode ser justificada, ou pelo menos ser epistemologicamente justificável, na medida em que, na
semiótica, o exercício de análise envolve, antes de mais nada, a construção do
próprio objeto analisado, e, portanto, a escolha hipotética de determinado nível
ou escala de observação, de acordo com o caso. Nisso já consiste a semiotização
do objeto. Ora, quando o que está sob o escrutínio do analista são processos
interacionais, este desafio se impõe de modo mais evidente. Foi amparado por
esse “método”, pressuposto no modelo interacional, que nos propomos a pensar
a dinâmica elíptica e complexa dos regimes na relação entre Bolsonaro e seus
apoiadores.
Nas interações de natureza política, a manipulação — não por acaso um regime primordial na narratividade — parece ser o mais vocacionado para essa
conjugação com os demais. Se consideramos a manipulação como um sistema
englobante, que pressupõe outros regimes englobados e necessários ao seu fazer
persuasivo, parece coerente elegê-lo também como ponto de partida em nosso
percurso de análise.
3.2. O círculo estratégico
No caso da pandemia no Brasil, o presidente Bolsonaro foi o principal agente de
uma retórica da desinformação à serviço do negacionismo e anticientificismo e
23 Sobre o caráter problemático da escolha de um “ponto de partida”, cf. Interações arriscadas,
op. cit., p. 70.
275
com os quais alimentou suas interações manipulatórias. Cultivado no terreno
fértil da desinformação, aliada à religião, o dogmatismo do senso comum, que
caracteriza o bolsonarismo, manifestou-se também durante a pandemia, como
uma fidelidade cega ao presidente.
Decorre daí a adesão automática a todas as ideias e posições do presidente, dando lugar aos comportamentos irrefletidos e condicionados próprios da
programação. Mas essa lealdade e respaldo irrestritos ao presidente perderiam
logo o sentido se não fosse o contato direto, e mesmo o “corpo a corpo”, que
também marca a relação de Bolsonaro com seus apoiadores. Por isso, sua presença e prontidão nas redes sociais são fundamentais na sua estratégia política.
Embora os encontros “casuais” com apoiadores fossem claramente planejados,
a espontaneidade e o improviso assumidos por Bolsonaro sugeria sua aposta em
um sentido que emergia da e na interação mesma entre eles. É assim que, da
programação, a interação entre Bolsonaro e seus apoiadores se move rumo ao
ajustamento. Para agir com e como os outros, nem sempre bastam as estratégias
passionais. Por vezes, o que (co)move mais é o “espírito de corpo”, o sentimento
de ser parte de um todo coeso que sente o mesmo e, justamente por isso, constrói
o sentir-se junto que caracteriza o ajustamento. Pode-se dizer que, paradoxalmente, durante a pandemia, manter este “corpo a corpo” junto aos apoiadores, nas
ruas e nas redes, foi mesmo a principal ocupação do chefe de Estado, já que sua
maior preocupação era para manter sua popularidade.
A passagem do ajustamento ao assentimento não é difícil — parece mesmo
quase natural — quando o apelo à religiosidade possui uma centralidade na dinâmica interacional, como ocorre no bolsonarismo. No catolicismo, por exemplo,
a fé convida à comunhão, carrega o apelo a fazer parte de um só corpo com Cristo e com os cristãos. Em um tipo de interação marcada pelo fundamentalismo
religioso, como já identificamos no populismo de Bolsonaro, o espanto diante do
desconhecido e incontrolável posto pela pandemia remete, de imediato, a tudo
que é da ordem do transcendente, místico e até um tanto mágico. A consequência
desse modo de interação dos sujeitos com o vírus e entre eles (presidente e apoiadores) resulta no fatalismo e conformismo que, estrategicamente, justificavam
a inoperância do Governo, já que não havia mesmo como evitar “o destino”, o
acaso e a inevitabilidade do contágio.
Para que um sujeito consiga escapar dessa situação caótica e perigosa instaurada pelo vírus é preciso inventar a figura mítica de um destinador (Deus, o
Mal, um conspirador) que restitua o sentido àquilo lhe parece um tanto absurdo.
Reconhecido um destinador, instala-se o regime da manipulação fundado na
crença e na fidúcia que, no caso de Bolsonaro, envolve um certo messianismo24,
que ecoou também durante a pandemia. Desde a campanha eleitoral, Bolsonaro assumiu o papel de um sujeito enviado por Deus para cumprir a missão
de mudar o Brasil. Além de reforçada pelo apoio dos religiosos conservadores,
essa imagem de predestinado por Deus, foi ainda mais reforçado pelo tema
recorrente da facada da qual se salvou, “por milagre”. Esse messianismo deriva
24 Cf. Y. Fechine, “Passions et présence...”, art. cit.
276
fácil, especialmente em momentos de insegurança e medo, para uma espécie de
glorificação de quem é portador de uma “salvação” qualquer.
Ao invés de tomar medidas efetivas de combate ao novo coronavírus, Bolsonaro encarregou-se de construir “inimigos” para enfrentar, garantindo sua
posição de “herói” na batalha para defender “os pais de família” que perderam
emprego e renda. Nada melhor do que teorias da conspiração para forjar um
herói ! Toda sua retórica da desinformação foi também, em grande parte,
dirigida ao enfrentamento desses “inimigos” — prefeitos, governadores, cientistas, ministros do STF e até dois dos seus Ministros da Saúde, demitidos por
discordarem de suas posições. Foi esta, de modo geral, a estratégia contratual
e englobante de Bolsonaro, mas, no interior dela, os diversos procedimentos
retóricos empregados às custas de falsos argumentos constituíam, por si sós,
práticas manipulatórias englobadas na dinâmica mais geral de interação. Ainda
que, aos olhos de alguém menos atento à dinâmica interacional, o modo de agir
do presidente pareça regido pela fragmentação e incoerência, há, no plano mais
global uma coesão subjacente à sua comunicação política : explorando todos os
regimes, em sintonia com os “humores” ou juízos manifestos por seus seguidores na redes sociais, o que Bolsonaro faz é renovar os contratos firmados com a
parcela radical, mas também a mais fiel, do seu eleitorado.
Conclusão
Com a manipulação, retornamos ao ponto de partida que elegemos para descrever a dinâmica interacional, indicando o reinício de um processo de transformações das interações previsto pelo modelo. Da manipulação à programação e,
desta, ao ajustamento, que, por sua vez, leva do assentimento à manipulação, e
assim continuamente, em conformidade com o movimento sugerido pela elipse
que organiza o modelo e indica a passagem de um regime a outro a depender do
quê está sendo posto em relação e a cada momento. O que o comportamento presidencial durante a pandemia evidenciou foi, na perspectiva da teoria semiótica,
a necessidade de explorarmos ainda mais as passagens e combinações entre os
regimes para, a partir da análise de corpus os mais diversos, depreendermos
as “lógicas” envolvidas em suas conjugações. Na perspectiva da comunicação
política, reconhecer e descrever a complexidade dessa dinâmica interacional
que sustenta uma popularidade, mesmo nos contextos mais adversos, parece
ser também uma necessidade para enfrentar a dinâmica do populismo nas interações sustentadas pelas redes sociais digitais.
Obras citadas
Fechine, Yvana, “Passions et présence dans le populisme numérique brésilien”,
Actes Sémiotiques, 123, 2020 (https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/6545).
— Coronavírus em xeque, Recife, Universidade Federal de Pernambuco, Rádio
Universitária Paulo Freire, Interprogramas, 2020 (https://sites.ufpe.br/rpf/
category/coronavirus-em-xeque/cex-artigos/).
277
Fiorin, Jose Luiz, Argumentação, São Paulo, Contexto, 2015.
Landowski, Eric, “La politique-spectacle revisitée : manipuler par contagion”,
Versus, 107, 2008.
— “Shikata ga nai ou Encore un pas pour devenir vraiment sémioticien !”, Lexia,
11, 2012.
— Interações arriscadas (2005), São Paulo, Estação das Letras e Cores - CPS, 2014.
— “Crítica semiótica do populismo”, Galáxia, 44, 2020.
Palavras chave : elipse (vs quadrado), populismo, programa de base vs de uso,
regimes de interação.
Mots clefs : ellipse (vs carré sémiotique), populisme, programme de base vs
d’usage, régimes d’interaction.
Plan :
Introdução
1. Uma estranha combinação entre regimes interacionais
1.1. Modelo e procedimento de análise
1.2. A questão teórica em pauta
2. Regimes de interação entre Bolsonaro e apoiadores na pandemia
2.1. O fazer manipulatório de base
2.2. Iterações programadas e robotização do politico
2.3. A retórica do contato direto : ajustamento a serviço do fazer manipulatório
2.4. A resignação compartilhada
2.5. Reversibilidades : para além do assentimento e do acidente, a volta
à manipulação
3. Uma dinâmica interacional complexa
3.1. Escolha de base
3.2. O círculo estratégico
Conclusão
Acta Semiotica
1, 2021
Forum-Dossier
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54180
Contamination sensible
et responsabilité par temps
de pandémie
Anouar Ben Msila
Université de Meknès
Préliminaires
La présente contribution se veut une lecture sémiotique de la pandémie de
Covid-19. Celle-ci est envisagée comme processus de sens et sont postulés opératoires les concepts et procédures élaborés par A.J. Greimas, mais aussi par
J. Fontanille (corps et passions), E. Landowski (sensible et interactions) et Cl.
Zilberberg (tensif et événement). De fait, même si nous ne perdons pas de vue
certains traits biologiques du virus en question, ce n’est pas l’aspect clinique,
nosographique qui nous retient, mais le fonctionnement de la pandémie en tant
que langage et discours au sein de la vie sociale. C’est cela que nous interrogerons
afin d’en saisir et d’en articuler le mode et les conditions de signification.
Notre interrogation portera tant sur le parcours pandémique lui-même (vie
naturelle du virus) que sur les discours se tissant sur lui. Ceux-ci sont pluriels
quant à leur type ou expression : ils sont d’ordre sanitaire, politique et médiatique. Si nous ne nous sommes pas fixé un corpus bien précis, c’est parce que
nous manque encore le recul nécessaire, sachant que la pandémie continue de
sévir partout dans le monde. Toutefois, ces différents discours sont aujourd’hui
si connus, si « entendus » qu’on en identifiera facilement la source. Et ce sont
ceux qui appartiennent à la sphère socioculturelle française qui nous préoccupent en particulier, ne serait-ce que parce que le français reste notre langue
de recherche et d’enseignement.
279
Nous commencerons par dessiner, à grands traits, le contexte d’apparition de
la pandémie, pour ensuite aborder l’aléa ou l’imprévu qui semble la caractériser.
Puis nous proposerons une conception de la contagiosité que nous inspire le
fonctionnement intrinsèque de la covid-19 : le coronavirus, s’il se transmet par
voie virale, peut « se contracter » également sur le mode du sensible — sémiotiquement parlant. Il en résulte deux types de contaminations, l’une infectueuse,
l’autre, sensible, constitutives de la contagion. Antonin Artaud, pour qui la peste
« se propage » plutôt par la voie « spirituelle » ou psychique, nous vient en aide
pour étayer notre propos1. C’est la théâtralité, à travers le rôle actantiel ou les
« dramatis personae », qui constitue le point de rencontre de cette approche
dramaturgique et de la sémiotique. Nous terminerons par un volet où l’altérité,
l’éthique et la responsabilité pour autrui tiennent une place centrale. Le port
du masque imposé nous amène, presque naturellement, à invoquer Emmanuel
Levinas, qui place le visage et l’éthique sous-jacente au cœur de son œuvre philosophique2. Le visage, aux antipodes du masque, est le lieu de jonction entre cette
philosophie et la sémiotique. Il sera montré que les discours sanitaire, politique
et médiatique se développent de telle sorte que le face-à-face levinassien le cède
au « masque-à-masque » de distanciation. Et qu’à la responsabilité pour autrui se
substitue la responsabilité d’autrui, réductrice parce que moralisatrice.
Un mot sur la forme de la lecture ici proposée. Les pages qui suivent se situent
à mi-chemin entre la théorie sémiotique, ardue, et l’« écriture » quelque peu
« gratuite » (asociale ou jouissive3). D’où l’allure narrative que prend l’ouverture
et la technicité mesurée (soft) de l’ensemble de l’étude.
1. Contexte global : d’un imprévu l’autre
A peine l’an 2020 commence-t-il que semble prendre fin tout un monde, et à
peine sortis de l’ivresse des fêtes de fin d’année que l’insouciance nous quittait
progressivement : un coronavirus, la covid-19 plus précisément, entame sa propagation de par le monde. Mais on n’y prête guère d’attention, comme si nous
voulions l’ignorer, comme si nous étions dans le déni. Or, à en croire les discours
officiels, le 24 janvier, ce virus fait son apparition sur le territoire français, et le
14 février en meurt le premier patient, un Chinois en l’occurrence. C’est alors
que la ministre de la Santé démissionne, le 16 février, pour se porter candidate
à la mairie de Paris. Au même moment, la conseillère de Santé à l’Elysée, préférant soutenir son époux dans la campagne des mêmes élections municipales,
quitte ses fonctions... On le voit, la politique au jour le jour paraît l’emporter sur
le sanitaire, le régir et le réguler. Pourtant, comme l’a jadis souligné Antonin
1 Antonin Artaud, « Le théâtre et la peste », Le théâtre et son double, Paris, Gallimard-Idées, 1964.
pp. 19-45.
2 Voir Totalité et infini (1961), Paris, Kluwer academic-Le Livre de Poche, 2012, pp. 203-277.
3 L’asocialité et la jouissance d’écriture sont prises dans l’acception de Roland Barthes dans Le
plaisir du texte, Paris, Seuil (Points), 1973, p. 70.
280
Artaud, une épidémie sert souvent de toile de fond à des projets de changements
politiques décisifs :
La peste de 1502 en Provence, qui fournit à Nostradamus l’occasion d’exercer pour
la première fois ses facultés de guérisseur, coïncida aussi dans l’ordre politique
avec les bouleversements les plus profonds, chutes ou morts de rois, disparition
et destruction de provinces, séismes, phénomènes magnétiques de toutes sortes,
exodes de Juifs, qui précèdent ou suivent, dans l’ordre politique ou cosmique, des
cataclysmes et des ravages dont ceux qui les provoquent sont trop stupides pour
prévoir, et ne sont pas assez pervers pour désirer réellement les effets.4
On prétendait maîtriser la situation, arguant la bénignité du virus, osant
la comparaison avec la grippe saisonnière, tandis que jour après jour le virus
gagne du terrain, que la vitesse de sa diffusion est de plus en plus inquiétante.
A notre surprise, la covid-19, et c’est là sa première caractéristique, se diffuse,
et curieusement, systématiquement, n’épargne aucun continent, voire aucun
pays. C’est la mondialisation du virus, qui fait écho à la globalisation du monde.
Désormais les morts se comptent par milliers et par million le nombre de personnes contaminées, variant entre testés positifs et cas malades. On prend enfin
conscience de la gravité de la situation. On réalise qu’il s’agit de pandémie, et
ce mot s’impose à nous, envahissant notre langue, nos différents écrans et nos
foyers. Aujourd’hui, l’hiver approche à grands pas et le virus circule toujours
parmi nous. Certes il est visiblement moins virulent qu’au printemps 2020, mais
par le truchement du discours des savants, des politiques et des médias le spectre
d’une seconde vague, qui serait aussi haute, plane toujours.
Pour tenter de comprendre cette pandémie, d’en construire une signification
appropriée, commençons par dessiner le contexte de son apparition. Et c’est le
contexte sociopolitique qui nous retient le plus. Nous partons de l’idée que la
situation pandémique que nous vivons aujourd’hui reste inédite, et si elle l’est, ce
n’est pas tant par le type du virus, par sa nature propre, que par les conséquences
qui en ont découlé et les décisions politiques qui ont été prises, et ce depuis le
début jusqu’aujourd’hui. La conséquence majeure de la pandémie, c’est en effet
le confinement généralisé, à l’échelle planétaire, et l’arrêt économique, mais
aussi social et culturel qu’implique ce retrait de la vie pratique et quotidienne.
Jamais nous n’avons vu, sauf par temps de guerre, les écoles fermer leurs portes.
Il y eut, de par le passé, le ZIKA (2013), le MERS-Cov (2012), le H1N1 (2009), le
SARS-Cov (2003), et dans un passé un peu plus lointain, la grippe de Hong Kong
(1968) et la grippe asiatique (1957). Mais la vie continuait son cours, comme si
de rien n’était, ou presque. Situation inédite donc que celle de la covid-19. Ce caractère inédit, nous le rangeons sous le terme d’« événement » selon l’acception
sémiotique du terme. En effet, est événementiel ce qui advient de façon imprévue
et qui, en advenant, transforme la situation où il survient. On ne s’y attend pas,
on n’en a pas prévu, encore moins anticipé, l’arrivée et l’effet de sens provoqué.
Claude Zilberberg l’aborde en termes de tensivité :
4 « Le théâtre et la peste », op. cit., p. 24.
281
sur le mode familier : quand l’événement est là, il est déjà trop tard ! l’événement
ne peut être saisi que comme affectant, que comme bouleversant ; il suspend momentanément le cours du temps, mais rien ni personne ne saurait empêcher que
le temps bientôt ne reprenne son cours et que l’événement n’entre insensiblement
dans les voies de la potentialisation, c’est-à-dire d’abord en mémoire, puis au fil
du temps en histoire, de sorte que, grossièrement formulé, l’événement gagne en
visibilité, en intelligibilité ce qu’il perd insensiblement en acuité.5
A la différence du faire (performance) s’accomplissant suivant les modes
d’existence allant de la potentialisation à la réalisation, l’événement surgit en
sens inverse, passant du mode réalisé au mode potentialisé. Ainsi en va-t-il de la
pandémie actuelle. Elle advient, surprend le monde, qui n’attend à présent que
son retrait, son inscription dans le souvenir et dans la narration d’une temporalité révolue.
Mais qui reste attentif à l’actualité mondiale remarquera que la covid-19
n’est pas le seul événement des dernières années. Sur le plan politique, il y eut
plus d’un imprévu, plus d’un événement. Parmi eux, on retient l’élection de D.
Trump (Etats-Unis) en novembre 2016 et celle d’E. Macron (France) en mai 2017.
L’opinion américaine et internationale donnait pour favorite H. Clinton, jusqu’au
coup de théâtre survenu la veille des élections, celui de l’apparition de courriels
(mails) « compromettants » se rapportant à la candidate démocrate. Le monde
virtuel (le net) s’impose alors et avec force, faisant basculer la donne politique,
influant sur le résultat attendu de l’élection présidentielle.
2. Retour en force du réel
L’un des traits principaux de la pandémie est la relation de conflictualité entre
le réel et le virtuel. Cette conflictualité s’inscrit jusque dans l’approche de la
pandémie aussi bien par les savants et les politiques que par les médias. Et le
nœud du conflit s’origine justement dans des instances de prévisions ayant une
relation étroite, voire organique avec le virtuel, à savoir la modélisation pandémique élaborée par l’Imperial College of London et la Fondation Bill Gates,
instances toutes deux connues pour leurs programmes hautement numériques.
La virtualité est donc doublement marquée : d’un côté, par le modèle théorique
et hypothétique lui-même (contenu) formulé par ces deux instances, et de l’autre,
par la nature et le support des formulations (expression) des prévisions avancées
par ces mêmes instances.
D’après les déductions en question, des statistiques ont été avancées bien
avant le surgissement de la pandémie : on prévoyait 50 millions de morts de
par le monde, 500 000 en France de même qu’en Suède. Or, la réalité infirme ces
chiffres vus trop à la hausse : jusqu’aujourd’hui, le nombre des décès enregistrés
reste heureusement bien au-dessous des prévisions des modélisateurs. Il y a
donc relation conflictuelle entre modélisation virtuelle, et réalité concrète, la
réalité de tous les jours. Or, de cette relation de conflit en découle une autre,
5 Eléments de grammaire tensive, Limoges, PULIM, 2006, p. 142.
282
entre les décisions politiques et la réalité de la pandémie. Comme les politiques
se sont appuyés, pour leur majorité, sur les modélisations de l’Imperial College
de Londres et celles de la Fondation Gates, et que ces prévisions se sont avérées
en décalage par rapport à la réalité sanitaire, les décisions prises ont été peu
appropriées à la gestion pratique de la crise. D’où l’incompréhension, sans cesse
croissante, des citoyens face aux décisions prises par les responsables politiques.
D’où également leur perplexité due aux contradictions souvent frappantes de
la stratégie adoptée par la gouvernance dans la gestion de la pandémie. Les
discours contradictoires sont le fait non seulement des politiques, mais aussi
des scientifiques et des médias, ce qui accentue la perplexité et le désarroi du
citoyen en quête, pour le moins, d’un savoir cohérent et d’une solution efficace et
pérenne, sinon d’une vérité rassurante et d’une résolution définitive de la crise.
Voici un cas précis de contradiction : celui des indicateurs pandémiques.
Pour rendre compte de cet aspect contradictoire, souvenons-nous du principe
d’empirisme de Louis Hjelmslev : une théorie n’est scientifique que si elle répond
aux critères de simplicité, d’exhaustivité et de cohérence6. Qu’en est-il pour ce
qui est de l’approche de la pandémie ? A en juger d’après la perplexité du citoyen,
le principe de simplicité semble faire défaut. Sans doute cette lacune est-elle
due au manque d’un savoir, scientifique, nécessaire à une bonne compréhension
du fonctionnement de la covid-19, à une connaissance suffisante de la vie virale
de ce pathogène dans l’organisme et au sein de la vie sociale. Cela est d’autant
plus vrai que ce virus mute constamment. Mais la confusion chez le citoyen
s’explique surtout par une insuffisance dans l’argumentation et la communication : on entend un propos et son contraire. Le caractère imprévisible du virus y
est sûrement pour quelque chose ; il n’empêche qu’on serait en droit d’attendre
davantage d’effort argumentatif et communicatif, plus de travail pédagogique
pour convaincre le citoyen de la véracité des informations scientifiques comme
de l’opportunité des prises de décisions politiques.
Le deuxième critère, celui d’exhaustivité, reste plutôt, quant à lui, en suspens :
en raison de l’aspect imperfectif de la pandémie, qui est encore en cours de
déroulement, il est difficile de l’observer de façon absolue. Il s’agit donc d’une
difficulté objective, inhérente à la cinétique du virus lui-même, marquée par
l’imprévisibilité. Cela dit, depuis l’apparition de la pandémie en novembre 2019,
dix mois se sont écoulés, et pourtant il semble qu’il n’est toujours pas facile d’avoir
une vue précise sur le fonctionnement de la vie virale en question. Ne serait-il
pas temps de mettre en avant une vision plus claire du problème, sachant que ce
n’est pas le premier coronavirus en date ?
A la différence du premier et du deuxième critère, le troisième, celui de cohérence, n’est pas observé, et il incombe aux décideurs d’en assumer la responsabilité. Mais d’abord, à quoi ce principe se ramène-t-il sur le plan clinique à propos
de la covid-19 ? Il concerne les trois indicateurs pandémiques que sont le taux
de contamination, le taux de réanimation et le taux de mortalité (ou létalité).
6 L. Hjelmslev, Prolégomènes à une théorie du langage (1943), trad. Paris, Minuit, 1971, p. 19.
283
Dans un premier temps, en mars / avril, en France, ces trois indicateurs ont été
régulièrement et conjointement pris en considération. D’où la cohérence relative de l’approche clinique de la pandémie. Mais dès la fin de l’été, commence
à apparaître un flottement dans la méthodologie : seuls le premier et deuxième
critères sont retenus et mis en avant tant dans les discours que dans les images,
tant par les politiques que par les médias. Comme il n’en est pas de même de l’indicateur de mortalité, pourtant primordial, la cohérence devient toute relative
et partielle.
L’ampleur d’une pandémie se mesure en effet au nombre de morts qu’elle
cause. Ainsi donc, l’unicité des critères n’est pas respectée et la cohérence de
la démarche s’en trouve altérée. « La cohérence, on le sait, reste un des rares
critères de vérité que l’homme ait imaginés », écrivait naguère Greimas en
s’appuyant sur la théorie hjelmslevienne du langage et sur le concept de « sens
négatif »7. Si la non-observance du premier et du deuxième indicateur affecte
la valeur argumentative et communicative du discours, le non-respect du troisième critère porte atteinte au raisonnement même, à la portée scientifique du
discours.
Comment expliquer ce non-respect des indicateurs pandémiques, des trois
pris dans leur solidarité ? Nous avançons l’idée de l’excès de prudence résolument
recommandée par les responsables politiques relayés en cela par les savants et
les médias. La crainte du déferlement d’une « seconde vague » (la « première »
étant, toujours pour la France, celle de mars / avril) les pousse à être fort dissuasifs, quitte à ce que s’ensuive un manquement aux critères scientifiques garants
de la cohérence globale de l’approche. C’est ainsi qu’on contribue, corrélativement, à créer une atmosphère d’angoisse générale parmi la population et à
susciter chez le citoyen une peur quasi-permanente. A trop vouloir persuader, à
sans cesse inciter à une prudence préconisée à tout propos, on finit par inhiber,
par dissuader tout un chacun d’agir en toute conscience et responsabilité. Et on
sait que la peur est un état d’âme qui mine le sujet et qui fait entrave à l’initiative
et à l’action.
3. De la contamination infectueuse à la contamination sensible
Le concept de contagiosité, avec les régimes de sens qu’il implique, se révèle
pertinent. Cela est d’autant plus vrai que la covid-19 se caractérise par un taux
de contamination jugé élevé, ramené en moyenne au Risque 3 (une personne
affectée en contamine trois), alors que le taux de mortalité reste heureusement
plus réduit : meurent 4% des personnes contaminées. Une précision sémiotique
s’impose toutefois : ce n’est pas parce qu’il s’agit de pandémie que la notion de
contagiosité acquiert toute sa pertinence, mais parce que la vie du sens elle-même,
quelle qu’en soit l’expression et indépendamment de sa nature, se fonde sur la
contagiosité, principe fondamental de la sémiotique du sensible8. La joie, tout
7 A.J. Greimas, Du sens, Paris, Seuil, 1970, p. 9.
8 Cf. E. Landowski, Passions sans nom, Paris, PUF, 2004 (2e partie, « La contagion du sens »).
284
comme la tristesse, loin d’être à caractère pandémique, font bel et bien l’objet de
contagion. Comment ce régime de sens se présente-t-il dans la covid-19 ?
Il existe deux types de contagion : l’une strictement infectueuse, virale,
l’autre sensible, passionnelle ou pathémique. La première, la seule couramment
reconnue, consiste en la transmission d’un virus par une personne affectée à
une autre personne, qui le devient à son tour. La covid-19 est connue pour son
hyper-contagiosité comparativement à d’autres infections respiratoires. C’est
d’ailleurs par ce trait distinctif que les politiques, à l’échelle mondiale, justifient
le recours au confinement généralisé (mesure drastique remontant, comme on
le sait, à des temps très anciens). Mais ce n’est pas ce type de contamination, qui
relève de l’approche clinique, qui nous intéresse le plus ici. C’est plutôt le second
type, en raison de son caractère opératoire et heuristique en termes de surcroît
d’intelligibilité non seulement de la pandémie actuelle, mais de toute épidémie.
Une conception sensible, ou passionnelle, de la contamination de la covid-19 est
en effet tout à fait plausible.
Pour étrange que cela puisse paraître, ce type de virus est susceptible d’être
transmis sur le plan des pathèmes ou des états d’âme. De quelle façon ? Auparavant, deux exigences s’imposent à nous, l’une théorique, l’autre pratique. Eric
Landowski, l’initiateur du régime sémiotique de la contagion, nous invite à distinguer la contagion infectueuse (virale) ou biologique de la contagion sensible,
et nombreux sont les exemples concrets de la seconde9. Parmi eux, le rire et ce
qui relève en général de la dimension esthésique. Et l’auteur d’affirmer :
La seconde forme de contagion, qu’on pourrait appeler par contraste affective et
non plus infectueuse — la contagion conçue comme partage immédiat des affects
du corps et de l’âme —, implique un continuum du pâtir qui ne saurait être que de
l’ordre de l’« union » entre des corps-sujets.10
Pour notre part, ce que nous proposons, c’est l’inscription de la contamination sensible au sein même de la contagion infectueuse de telle sorte qu’il y a
continuité entre les deux types de contagion. La contagion infectueuse devient un
pôle sémiotique générique subdivisible en deux sous-pôles spécifiques contradictoires : contamination infectueuse versus contamination sensible. Autrement
dit, il peut en être de la covid-19 comme des pathèmes et des états d’âme tel que
le rire, capable de « contaminer » indépendamment de tout virus au sens biologique du terme. « Car, on le sait, voir rire tend par soi-même à faire rire : tout se
passe alors comme s’il y avait une sorte de performativité de la coprésence »11.
Ainsi en va-t-il du coronavirus dont la contamination peut advenir sans qu’il y ait
transmission biologique du virus. Elle procèdera alors du sensible. Proposition
difficile à soutenir, nous en convenons, mais en apparence seulement. Pour s’en
9 Ibid., « Deux régimes de contamination », pp. 114-119.
10 Ibid., pp. 127-128. Sur le concept d’« union » (vs « jonction »), ibid., pp. 57-68.
11 Ibid., p. 114.
285
convaincre, un détour par l’œuvre d’Antonin Artaud s’avère nécessaire. C’est là
la seconde exigence, pratique, que nous évoquions plus haut.
En abordant la peste sous forme d’un théâtre, Artaud en vient à la thèse qu’en
plus de la contamination infectueuse, dont il doute par ailleurs, intervient un
autre mode de contamination, qu’il qualifie de « spirituelle », ou « psychique ».
En voici l’idée principale, fructueuse pour nous :
Quels que soient les errements des historiens ou de la médecine sur la peste, je
crois qu’on peut se mettre d’accord sur l’idée d’une maladie qui serait une sorte
d’entité psychique et ne serait pas apportée par un virus. Si l’on voulait analyser
de près tous les faits de contagion pesteuse que l’histoire ou les Mémoires nous
présentent, on aurait du mal à isoler un seul fait véritablement avéré de contagion
par contact, et l’exemple cité par Boccace de pourceaux qui seraient morts pour
avoir flairé des draps dans lesquels auraient été enveloppés des pestiférés, ne
vaut guère que pour démontrer une sorte d’affinité mystérieuse entre la viande de
pourceaux et la nature de la peste, ce qu’il faudrait encore analyser de fort près.12
Au-delà de la négation par Artaud de toute contamination, en cas de peste, par
l’intermédiaire d’un contact physique (infection virale), c’est la contamination
« spirituelle » qui nous intéresse et qui s’apparente à la contamination sensible
ou passionnelle — en termes sémiotiques. D’ailleurs, et c’est fort curieux, Artaud
lui-même compare la peste à un état d’âme, celui de la colère naguère étudiée
par Greimas : « Comme la colère blanche, la peste la plus terrible est celle qui
ne divulgue pas ses traits »13. Entendons par « traits » les lésions et séquelles,
strictement organiques. Par quoi s’explique la contamination « spirituelle »
chez Artaud ? Ce dramaturge soutient qu’il en est de la peste comme du théâtre,
ce qui nous ramène au sensible et à l’esthésie : « (...) de cette liberté spirituelle,
avec laquelle la peste se développe, sans rats, sans microbes et sans contacts,
on peut tirer le jeu absolu et sombre d’un spectacle que je m’en vais essayer
d’analyser »14.
Comment la « théâtralité » de la peste se manifeste-t-elle ? Elle se traduit par
la démesure, l’excès des sentiments et une exacerbation du sensible qui, au fond,
se déploient en pure gratuité : « Tout dans l’aspect physique de l’acteur comme
dans celui du pestiféré, montre que la vie a réagi au paroxysme, et pourtant, il
ne s’est rien passé »15. Exubérante, la contamination « spirituelle », dans le cas
de la peste, correspond, sémiotiquement parlant, à un simulacre, comme dans
un spectacle monté sur scène. Et c’est le trait simulacral, la théâtralisation, qui
garantit à la fois l’excès de délire et la communication, la transmission de ce
délire excessif : « Il importe avant tout d’admettre que comme la peste, le jeu
théâtral soit un délire et qu’il soit communicatif »16.
12 « Le théâtre et la peste», op. cit., pp. 24-25.
13 Ibid., p. 27.
14 Ibid., p. 31.
15 Ibid., p. 34.
16 Ibid., p.37.
286
Qu’en est-il à présent de ces éléments au sujet de la covid-19 ? Il ne s’agit pas
pour nous de reproduire littéralement la conception d’Antonin Artaud mais d’en
retenir l’état d’esprit ou plutôt l’état d’âme, à savoir l’excès et la communication,
qui nous paraissent appropriés au cas qui nous préoccupe. Nous ne concevons
pas non plus la contamination sensible en termes logiques de vrai / faux, mais
selon la problematique sémiotique de la véridiction (être / paraître). Artaud luimême conforte l’idée d’un jeu de positions véridictoires : « L’esprit croit ce qu’il
voit et fait ce qu’il croit : c’est le secret de la fascination »17.
De par le monde, dans leur gestion de la crise sanitaire, les responsables politiques n’ont eu de cesse de tenir un discours excessif et de prendre des mesures
marquées tout autant par l’excès. L’hygiénisme, le confinement total, le couvrefeu, le séparatisme humain, le moralisme, les contradictions scientifiques et
politiques trop flagrantes, voire les mensonges au sujet des masques et des tests
par exemple, la sur-médiatisation de la pandémie, sont autant de mesures spectaculaires qui confèrent de la théâtralité à l’atmosphère pandémique et qui contribuent à installer inexorablement une peur collective, un état d’âme anxiogène
généralisé, à tel point que les citoyens, éprouvant une peur quasi-permanente, se
transmettent ce sentiment les uns aux autres, ne se contaminant plus, dès lors,
que sur le plan passionnel ou sensible. Or la peur, on le sait, est tout aussi nocive
et contaminatrice que le virus proprement dit. L’affolement des politiques devant
une situation difficilement gérable finit par toucher la masse des citoyens plongés
dans la confusion et scientifiquement démunis. La file d’attente interminable devant les laboratoires d’analyses pour s’assurer de sa « négativité » est révélatrice
de cette frayeur montée de toutes pièces. Tout se passe comme si la population
devenait tout simplement hypocondriaque. Les citoyens incarnent-ils, malgré
eux et à leur insu, le rôle de comédiens (ou de tragédiens) dans une mise en scène
qu’on s’efforce de faire passer pour vraisemblable ?
4. Visage masqué : de la responsabilité pour autrui à la
responsabilité d’autrui
Désormais, le Citoyen, et partout dans le monde, s’est vu imposer un certain
nombre de restrictions manifestement sanitaires, mais qui, à y regarder de près,
ont partie liée avec l’amenuisement des libertés publiques. Ces mesures restrictives se rangent sous la bannière de la « distanciation sociale » ou des « gestes
barrière ». Fait l’objet d’injonction (prescriptions et interdictions) ce qui touche à
la socialité et à l’humain, à la présence au monde et à autrui.
Et le geste le plus spectaculaire, c’est celui du port du masque. Cette contrainte
ne cesse d’ailleurs de provoquer des remous dans plus d’une société, notamment
celles qui n’y sont pas habituées, contrairement à celles d’Extrême-Orient qui
ont précédemment été victimes d’autres épidémies. Le masque comporte plus
d’une signification. Il fonctionne d’abord comme un signal épidémique, puisqu’il
indique un état de crise sanitaire. Ensuite, il correspond à un signe clinique
17 « Le théâtre et la peste », op. cit., p. 37.
287
dont le signifiant est constitué par des symptômes (fièvre, etc.) et le signifié par
l’infection de covid-19. Enfin, limitant mécaniquement la prise de parole et la
liberté d’expression, le masque est aussi, politiquement, un symbole. En somme,
bien qu’assez efficace cliniquement, il n’est pas « innocent ». De toutes les couleurs, rendant la parole inaudible, il est l’opposé du « gilet jaune », qui visualise
une voix contestataire18. Et si le masque nous retient plus particulièrement, c’est
parce qu’il touche à l’altérité, dimension constitutive de l’humanité même de
l’être humain. Or, l’altérité, indissolublement liée au visage, est foncièrement
politique : elle concerne le vivre ensemble au sein de la Cité.
S’il est un penseur qui a plus qu’aucun autre abordé le visage, au point d’en
faire l’épine dorsale de son œuvre, c’est bien Emmanuel Levinas. « L’idée importante quand j’évoque le visage d’autrui, la trace de l’infini, ou la parole de Dieu »,
écrit-il, « est celle d’une signifiance de sens qui, originellement, n’est pas thème,
n’est pas objet d’un savoir, n’est pas être d’un étant, n’est pas représentation »19.
De ce propos, nous retenons deux significations intimement liées. Autrui est
visage et c’est par le visage qu’il apparaît incomparable, dans son altérité non
réductible. Ensuite, le visage ne se réduit pas à une physionomie ; il est plutôt
une « voix » qui ouvre à l’éthique, en ce sens qu’il signifie une recommandation :
« tu ne violenteras point autrui ». Le visage n’est donc pas représentation, il n’est
ni objet de savoir ou de discours, ni thème abstrait, mais figure, c’est-à-dire
apparition, « épiphanie ». Nous dirons même qu’autrui, vu son visage, est bel
et bien rencontre. Autrui advient : il est événement dans la mesure où, inattendu, son apparition transforme le Moi, le dissuade de faire acte de violence. En
abordant l’éthique de Levinas, J. Fontanille caractérise d’ailleurs l’épiphanie
en termes d’intensité, ce qui lui permet de différencier le visage (intense) de la
physionomie (« extense ») et de mettre l’accent sur l’effet décisif qu’il produit sur
la relation interhumaine20. Qu’est-ce à dire ?
Face à autrui, le Moi encourt le risque de le violenter, violence qui s’explique
par le dénuement d’autrui, par sa vulnérabilité signifiée par la nudité de son
visage. Or, pour paradoxal que cela puisse paraître, le risque de violence de la
part du Moi est aussitôt détourné par le visage même d’autrui. Du fait de l’intensité qu’exerce le visage sur le Moi, celui-ci cesse toute violence à l’encontre
d’autrui. C’est ainsi que la menace de mort se transforme en une promesse, en
une initiative de vie. En d’autres termes, la relation d’altérité s’accomplit sous le
regard d’autrui, dans un face-à-face où le Moi devient responsable pour autrui.
Non plus seulement le Moi est responsable de l’Autre, mais pour l’Autre, il devient
responsable de la responsabilité de ce dernier. Et c’est l’Autre lui-même qui responsabilise le Moi. La relation d’altérité procède de l’éthique, et autrui ne tient
plus la position d’objet, mais celle de sujet.
18 Les « gilets » de couleur jaune ont constitué le signe de ralliement d’un vaste mouvement
social de protestation apparu en France en octobre 2018.
19 Altérité et transcendance, Paris, Fata Morgana-Le Livre de Poche, 1995, p. 171.
20 J. Fontanille, Pratiques sémiotiques, Paris, PUF, 2008, pp. 251-252.
288
Qu’en est-il au temps de la covid-19 ? Comme le visage est désormais masqué,
il risque d’y avoir une diminution de l’intensité qu’il crée, d’autant plus que les
« gestes barrières » prescrits atténuent considérablement la possibilité de rencontre et de face-à-face garants d’altérité et de responsabilité pour autrui. Il y a
donc un risque de repli sur soi et, implicitement, un éventuel rejet de l’Autre21.
Preuve en est qu’à l’éthique est substituée la morale, voire le moralisme. L’éthique,
on le sait, repose sur une conception de la responsabilité qu’on peut cerner sur
le plan des modalités sémiotiques par la conjonction du /devoir-faire/ et du
/vouloir-faire/, accompagnée par la surdétermination de la modalité déontique
par la modalité volitive. En société en général, le sujet se doit d’agir et veut résolument ce devoir d’agir qu’il assume pleinement. D’où la liberté d’action qui le
caractérise.
A la différence de la visée éthique, la morale se ramène à un ensemble d’injonctions, spécifiées en prescription (/devoir-faire/) et interdiction (/devoir ne
pas faire/). D’où la réduction affectant la liberté d’agir du citoyen. Au temps du
coronavirus, la part de responsabilité du citoyen semble de plus en plus réduite
et sa marge de liberté d’agir rétrécie. A force de subir, des mois durant, des
mesures drastiques venant s’ajouter à des consignes d’hygiène élémentaire, le
citoyen éprouve l’impression d’être infantilisé, et donc peu responsable. Et si
la responsabilité fait l’objet de doute, sinon d’atteinte, il est difficile d’être responsable non seulement de soi, mais aussi pour autrui. La relation d’altérité,
sous-tendue par l’éthique, risque alors d’être rompue, tout comme le lien social
qu’elle suppose.
Au lieu de la responsabilité pour autrui, il est désormais question de responsabilité d’autrui. Le citoyen répond d’autrui, il devient responsable, sur le plan
sanitaire, de ce qui arrive aux autres : par son irresponsabilité supposée, par
son manquement aux mesures restrictives préconisées, il causerait la contamination des autres, sinon la mort de certains d’entre eux. Le face-à-face (visage
ou altérité incomparable) le cède alors au « masque-à-masque » (anonymat et
indifférence) et l’éthique au moralisme.
Pour finir
Nous nous sommes limité à l’élucidation des aspects les plus saillants, selon nous,
du mode de fonctionnement pandémique, principalement son caractère imprévu et aléatoire, le caractère sensible autant qu’infectueux de la contamination,
et la mise en place du moralisme et de la méfiance vis-à-vis de l’Autre, au lieu
de l’éthique et de la rencontre d’autrui en toute responsabilité. Ce qu’il importe
de souligner aussi, c’est le caractère solidaire de ces trois aspects, « solidarité »
qui participe de ce qu’on peut ranger, sémiotiquement parlant, sous le terme de
« discours ». Est en effet « discursif » ce qui se produit en situation incarnée et
sensible, provocant une transformation décisive dans le cours même du sens : le
sens du sens lui-même, le sens du monde et le sens d’autrui. Et c’est le « discours »
21 Cf. B.-H. Lévy, Ce virus qui rend fou, Paris, Grasset, 2020, pp. 53-86.
289
qui relie, transversalement, les trois « sensibilités » sémiotiques ponctuant
notre lecture : celles de J. Fontanille, d’E. Landowski et de Cl. Zilberberg. Par
le « discours », se rejoignent, respectivement, l’intensité du visage, la contamination sensible et la tensivité de l’événement. L’arrière-plan étant l’expérience
esthésique greimassienne.
Références bibliographiques
Artaud, Antonin, « Le théâtre et la peste », Le théâtre et son double, Paris, Gallimard-Idées, 1964, pp.19-45.
Barthes, Roland, Le plaisir du texte, Paris, Seuil, 1973.
Fontanille, Jacques, Pratiques sémiotiques, Paris, PUF, 2008.
Greimas, Algirdas J., Du sens, Paris, Seuil, 1970.
— De l’Imperfection, Périgueux, Pierre Fanlac, 1987.
— et Jacques Fontanille, Sémiotique des passions. Des états de choses aux états d’âme,
Paris, Seuil, 1991.
Hjelmslev, Louis, Prolégomènes à une théorie du langage (1943), trad. Paris, Minuit,
1971.
Landowski, Eric, Passions sans nom, Paris, PUF, 2004.
Levinas, Emmanuel, Altérité et transcendance, Paris, Fata Morgana-Le Livre de
poche, 1995.
Levinas, Emmanuel, Totalité et infini. Essai sur l’extériorité (1961), Paris, Kluwer
Academic-Le Livre de Poche, 2012.
Lévy, Bernard-Henri, Ce virus qui rend fou, Paris, Grasset, 2020.
Zilberberg, Claude, Eléments de grammaire tensive, Limoges, PULIM, 2006.
Mots-clés : aléa, contagion, contamination (infectueuse vs sensible), responsabilité.
Auteurs cités : Antonin Artaud, Roland Barthes, Jacques Fontanille, Algirdas J.
Greimas, Louis Hjelmslev, Eric Landowski, Emmanuel Levinas, Bernard-Henri
Lévy, Claude Zilberberg.
Plan :
Préliminaires
1. Contexte global : d’un imprévu l’autre
2. Retour en force du réel
3. De la contamination infectueuse à la contamination sensible
4. Visage masqué : de la responsabilité pour autrui à la responsabilité d’autrui
Pour finir
Acta Semiotica
1, 2021
Bonnes feuilles
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54183
Bonnes feuilles
Présentation de la rubrique
Bonnes feuilles — définition : en termes d’imprimerie, pages tirées définitivement.
Par extension, extrait d’un livre qui vient de paraître, ou à paraître à bref délai,
et qu’une revue ou un journal propose en primeur à ses lecteurs, avec la permission de l’auteur et de l’éditeur, en vue de participer à sa promotion en raison de
l’intérêt particulier qu’il présente dans le domaine couvert par la publication.
En l’occurrence, par sa portée et sa clarté, l’introduction aux Ocho ensaios de
arqueosemiótica, volume collectif organisé par Roberto Flores, à paraître prochainement aux éditions de l’Escuela Nacional de Antropologia e Historia, à Mexico,
nous a paru constituer un document des plus utiles pour la compréhension des
problèmes épistémologiques et méthodologiques que pose d’une manière générale, en sémiotique, la construction de l’objet.
La rédaction
Apresentação da rubrica
Bonnes feuilles — definição : em francês, no vocabulário das gráficas, páginas
definitivamente impressas. Por extensão, extrato de um livro que acaba de ser
publicado, ou ainda no prelo, e que uma revista ou um jornal, com a permissão
do autor e da editora, propõe aos seus leitores para promovê-lo, levando em
conta a relevância da publicação.
Neste caso, por seu alcance e clareza, a introdução dos Ocho ensaios de arqueosemiótica, coletânea organizada por Roberto Flores, a ser publicada em
breve pela Escuela Nacional de Antropologia e Historia, no México, parece-nos
constituir um documento dos mais úteis para o entendimento dos problemas
epistemológicos e metodológicos levantados, de modo geral, na semiótica, pela
construção do objeto.
A redação
Acta Semiotica
1, 2021
Bonnes feuilles
DOI 10.23925/2763-700X.2021n1.54184
Ocho ensayos de arqueosemiótica.
Introducción e Índice.
Roberto Flores (coord.),
México, ENAH, 2021 (en prensa).
Con las contribuciones de Göran Sonesson, Socorro C. de la Vega Doria, Emmanuel
Alejandro Gómez Ambriz, Martín Cuitzeo Domínguez Núñez, Roberto Flores,
Eric Landowski, Alejandro Olmos Curiel, Manar Hammad.
Introducción, por Roberto Flores
Ante la imposibilidad de dirigirse en persona al pasado, sólo hay dos puertas que
permiten acceder a su conocimiento: las fuentes escritas, testimonios lingüísticos que nuestros antepasados nos han legado, y lo que los arqueólogos han dado
en llamar la cultura material, restos que han sobrevivido al asedio del tiempo y a
los embates de los humanos. Ambas vías de acceso constituyen formas diferenciales de acceso a la información que exigen la instrumentación de estrategias
específicas de lectura e interpretación. En ningún caso constituyen evidencias
irrefutables que ofrecen inmediatamente un acceso al conocimiento, sino que
deben ser interrogadas, cuestionadas en su consistencia y su valor informativo.
En ese sentido, ambas, y no sólo la primera de ellas, deben ser consideradas como
textos plasmados en una lengua que es preciso conocer para saber descifrar.
Cuando se trata de textos escritos en versiones antiguas de una lengua aún
existente, el lector podrá conformarse —aunque lo hace a su cuenta y riesgo—
con utilizar su propia competencia lingüística para realizar la lectura. Pero
tratándose de lenguas desaparecidas, de escritura ignota, es preciso desarrollar técnicas de desciframiento y hacer gala de ingenio para llegar a un saber
certero. Por lo tanto, la comprensión de textos en lengua natural está sujeta al
conocimiento que se tenga del “código” lingüístico.
292
Pero, cuando se trata de la cultura material, ese “código” —si es posible llamar
así al sistema de la lengua— o no existe bajo la misma forma que la gramática y
el vocabulario de una lengua o se encuentra presente de manera fragmentaria,
sin que sea posible apelar a la competencia preexistente del políglota para lograr
su lectura. La primera dificultad atañe el hecho de que esos restos son vagos,
ambiguos y ofrecen analogías fáciles, aunque engañosas, con elementos que
conforman nuestro propio entorno. Una simple silla es entonces susceptible de
ser interpretada a la luz de nuestra familiaridad con objetos análogos en nuestra
sociedad —una sociedad en la que proliferan las sillas, pues ha favorecido el trabajo estacionario que se realiza, la más de las veces, en posición sedente. ¿Pero
qué ocurre en el caso de sociedades en donde ese tipo de ocupación es menos
prevaleciente o en donde el uso de ese mueble es reservado a ciertos estamentos
de la sociedad o a ciertas circunstancias precisas? En tal caso, el investigador
estaría mal encaminado si quisiera comprender el papel que juega ese artefacto
en una cultura a la luz de otra que le es ajena.
Se objetará quizá que el ejemplo está mal escogido, pues tratándose de los
asientos, su morfología, su factura y su existencia depende de un hecho considerado universal: la adopción de la postura sedente para descansar el cuerpo a
cierta altura del suelo sin perder la posición vertical. La objeción parece tanto
o más aceptable por cuanto apela a una fórmula aparentemente natural. En tal
caso las consideraciones culturales son desechadas en provecho de un principio
general que excluye todo relativismo. Pero una exclusión que se apoya en una
petición de principio no podría constituir un argumento a contrario serio: los
hechos naturales tienen la capacidad de subsistir sin detrimento de una naturaleza cultural que los impregna y los modifica hasta la médula. El acto de sentarse presenta una variabilidad extrema y se realiza en una gran diversidad de
circunstancias como para que sea posible considerarlo un mismo acto, a fortiori
natural.
La segunda dificultad consiste en reconocer que la cultura material subsiste
bajo la forma de una colección heteróclita de fragmentos cuyo principio de unidad y coherencia debe ser reconstruido. Todo ocurre como si el lector se encontrara frente a un conjunto disperso de textos, ninguno de los cuales se presenta
en entero, y con los que es preciso lidiar para llegar a obtener una visión de
conjunto. Como piezas sueltas de un rompecabezas, los restos materiales deben
ser, no sólo leídos e interpretados, sino que previamente a esa lectura deben ser
armados, con todas las dificultades e incertidumbres que esa empresa conlleva.
En esas circunstancias, la tarea de un arqueólogo consiste en obtener los elementos pertinentes de un contexto de excavación (contexto arqueológico) para
constituir con ellos un texto susceptible de integrar un contexto sistémico1. La
tarea no es sencilla pues no se trata de situar determinados elementos en un panorama preexistente, sino de construir el panorama mismo a partir de elementos
con los que se cuenta. La construcción del contexto, y no la contextualización,
1 M.B. Schiffer, “Archaeological Context and Systemic Context”, American Antiquity, 37, 2, 1972.
293
constituye así una tarea central, que condiciona la lectura y comprensión del
material obtenido.
Frente a esta dificultad, el arqueólogo se encuentra en una posición similar a
la del semiotista, quien debe construir su objeto de análisis como una condición
previa al examen de los procesos de significación. Más que reconocer un signo,
ambos deben construir el signo: el resto material, como cualquier otra magnitud significante, debe hacernos señal antes de poder ser signo. Ese resto debe
señalarse a través de su contextura significante, su contextura plástica derivada
de una materialidad elocuente. La tarea del arqueólogo, como la del semiotista
consiste entonces en cuestionar la consistencia del significante para poder llegar
al significado.
Lo que ocurre con el signo y el texto, también ocurre con el contexto. Éste
no es un dato o un conjunto de datos inmediata y directamente disponibles al
investigador, para que sitúe los elementos que desea comprender. El contexto
debe ser construido. Quizá se entienda mejor este procedimiento si en lugar de
emplear la palabra contexto se le llama “escenario”. Para que las piedras hablen,
es preciso que lo hagan en un escenario, en un entorno en el cual se tornen
elocuentes y ofrezcan la información que poseen. Un artefacto aislado es un
artefacto mudo, que calla su origen, su identidad, su función, su simbolismo,
su emblematicidad. Ese artefacto debe ser situado en situaciones específicas
que le den vida, en el cual pueda funcionar, cualquiera que sea su utilidad. Ese
entorno es variado: puede ser uno estereotipado, prescrito o uno novedoso, creativo o de circunstancia. En todo caso, los escenarios requieren ser explicitados y
multiplicados para que el carácter multiforme y polivalente de los artefactos se
manifieste. Lo mismo que ocurre con los artefactos es susceptible de ocurrir con
otros elementos de la cultura material.
Y ya que estamos planteando el paralelo entre especialistas de la cultura
material y especialistas de los lenguajes, cabe plantear lo que constituye el tema
central del presente volumen. La cultura material es susceptible de ser considerada como un lenguaje conformado por un conjunto de textos que los semiotistas
abordan en provecho de los arqueólogos bajo el rubro de una arqueosemiótica.
La constitución de esta subdisciplina se sitúa en las fronteras de las dos disciplinas ya constituidas: el estudio del pasado a través de los restos materiales y
el estudio del lenguaje a través de sus textos. Se trata de una disciplina híbrida,
cuyo injerto debe hacerse “pegar” para que dé frutos. En ese sentido debe ser objeto de cuidados especiales que garanticen el éxito del trasplante. No se trata de
adosar una disciplina a otra y esperar que automáticamente, y sin intervención
de por medio, se pongan a dialogar; la arqueosemiótica no debe contentarse con
ser una disciplina auxiliar que esté permanentemente a disposición de otros
usuarios y que ofrezca respuestas inmediatas a preguntas que o no le interesan
o interesan más a quien la plantea que a quien la responde. Ciertamente es posible limitarse a un aprovechamiento parásito de las tesis de la semiótica, pero
eso significa restringir y acotar el alcance de sus propios intereses. Bajo tales
circunstancias no podría ni siquiera hablarse de una arqueosemiótica, sino de
294
una simple semiótica aplicada (a reserva de que esa aplicación pueda a su vez
considerarse simple y no una tarea compleja).
La semiótica tiene que desplegar sus propias tesis y sus propios objetivos para
que sea de plena utilidad a la arqueología, para llegar a constituir un matrimonio
bien avenido. Esta latitud que debe respetarse en el estudio de los lenguajes debe
hacerse sin detrimento del respecto debido a su contraparte: si la arqueología
debe permitir la realización plena de la semiótica, a su vez, ésta debe la mayor
consideración a los intereses arqueológicos, a su saber en el manejo, análisis
y contextualización de las evidencias materiales. Sólo entonces será posible
hablar de una arqueosemiótica de pleno derecho.
En la actualidad son pocos, aunque su número va en incremento, las publicaciones que reivindican su pertinencia arqueosemiótica. Las razones de esa
escasez no son claras: quizá se deba al predominio de otros enfoques teóricos, a
la dificultad que existe en definir con claridad en qué consiste un análisis semiótico, a lo abstruso que resulta para el lego la conceptualización en los estudios
del lenguaje, a su lejanía con respecto a otros enfoques analíticos, a la diversidad
de intereses o a la dificultad en asumir los resultados de los análisis desde otros
campos. O quizá se deba a que el surgimiento de nuevos campos de investigación
es lento, pues supone el establecimiento de nuevos paradigmas que no todos
comparten.
Para algunos autores la comprensión del significado del resto material es
central en el quehacer arqueológico : Preucel reivindica a la arqueología como
una empresa semiótica2 ; desde posturas post procesuales Hodder aboga por
otorgar un papel central a la actividad interpretativa3 ; Tilley ha buscado integrar a sus investigaciones la experiencia perceptual4 ; estos y otros autores han
subrayado la importancia del dato cualitativo frente a la estadística. La empresa
arqueosemiótica se sitúa en medio de controversias que, las más de las veces, se
presentan como disyuntivas maniqueas: objetivismo del método frente a la subjetividad del pensamiento; privilegio del dato cuantitativo frente al cualitativo ;
el papel de central del dato frente a la influencia de la teoría ; el materialismo
como garantía de objetividad versus la idealidad del simbolismo ; validez de la
estructura frente a las explicaciones causales, etc.
No es este el lugar para emprender un balance crítico de las distintas posiciones epistemológicas, basta con señalar algunas de las tesis que le dan su
carácter singular a la arqueosemiótica (aunque en el seno de ella tampoco halla
un absoluto consenso).
En primer lugar, el carácter central del concepto de signo, o más precisamente
de la función semiótica. Ya sea en su versión triádica (representamen, objeto e interpretante) o diádica (significante, significado), más que ser una entidad, el signo
es la concreción, la fijación de un proceso alrededor de un conjunto unitario de
2 R.W. Preucel, Archaeological Semiotics, Oxford, Blackwell, 2006.
3 I. Hodder, Interpretación en Arqueología. Corrientes actuales, Madrid, Crítica, 1988.
4 C. Tilley, The Materiality of Stone: Explorations in Landscape Phenomenology, Oxford, Berg, 2004.
295
rasgos fenoménicos: una presencia sensible se asocia a un contenido inteligible,
aunque también pasional. El dato es signo no tanto por lo que es, sino por lo que
aparenta: más bien dicho, el dato es lo que aparenta. Toda la dificultad consiste en
saber reconocer esa apariencia en el momento en que se torna presente: es decir,
la presencia es circunstanciada. Esta característica hace del signo una magnitud
en acto, vigente en un momento dado, en un aquí y ahora. El signo es signo porque
hace signo (señala, indica), para emplear la traducción literal de la expresión en
francés. De ello resulta que un signo no posee significado, sino que significa, o
produce una significación. Esa significación no es inamovible sino sujeta a las
condiciones de vigencia del signo: un objeto será significativo de una manera en
su contexto de origen —situado en otra época y lugar— y de otra en su contexto de
análisis. La concepción dinámica de la significación supone que su captación se
arraiga en las culturas que lo manipulan, sea una cultura aborigen o una cultura
adventicia. De modo que, en lugar de entender la semiótica como el estudio de
los signos, debe asumirse como el estudio de los sistemas de significación, si se
quiere subrayar el carácter estructural del hecho semiótico, o como el estudio de
los procesos de significación, si se busca presentar su carácter dinámico.
Segundo, el carácter relacional del signo que hace descansar su valor y
significación en el conjunto de vínculos que mantiene con otros signos. Esta
característico ha permitido que la “Escuela de París” defina su objeto de estudio
como un sistema de significación, más que como una entidad aislada. Las magnitudes semióticas adquieren su sentido, establecen su semiosis, en virtud de
su entorno: ese entorno es de dos tipos, por un lado, el entorno inmediato que
permite que las magnitudes se asocien unas con otras para constituir textos. El
análisis se torna entonces en una descripción textos constituidos por la relación
entre signos. De hecho, la estructura relacional se ve así convertida en el centro
de la atención semiótica: los sistemas de significación son entonces sistemas
de relaciones. Aunque no todos asignan un papel central a este principio, debe
asumirse que los sistemas de relaciones constituyen objetos legítimos de indagación semiótica, como sucede con los diagramas, esos hipoiconos que Peirce
reconoce. El segundo entorno está constituido por las circunstancias en que se
produce la semiosis, lo que algunos llaman contexto, pero no el contexto de los
arqueólogos que en realidad es otro nombre del texto mismo, sino un entorno
en que los signos y los textos llegan a ejercer su función semiótica. Ese entorno
no es una explicación que se adosa a la existencia del signo, sino la condición de
existencia del signo mismo, no bajo el modo causal, sino bajo las modalidades de
la actualización del sentido.
Tercero, la dependencia de los significados con respecto a la acción y la corporalidad humanas. En el estudio de los lenguajes, la significación ha dejado
de ser considerada una mera conceptualización abstracta, campo exclusivo de
la inteligencia y la razón, para descansar en una concepción más anclada en la
experiencia de un ser humano, inscrito de cuerpo y alma en el mundo, dotado de
una capacidad de interrelación con su entorno. El signo y el texto se ven así provistos de una carnalidad, de una sustancialidad que, por ser material, permite el
296
acceso a otras disciplinas de carácter explicativo, pero que, por su dependencia
con respecto a las formas significantes, adquiere una expresividad que está al
servicio de la significación.
Con estas breves precisiones se podrá entender que las dicotomías objeto de
litigio en el quehacer arqueológico dejan de tener sentido, pues un acercamiento
no opera en detrimento del otro, sino a favor de una ampliación del horizonte.
Dar a César lo que es de César, lo que no impide abonar a la empresa del Señor.
El presente volumen colectivo presenta ocho ensayos en torno a los acercamientos semióticos en arqueología. Cinco de ellos son obra de arqueólogos
interesados en el estudio de la significación de los restos de la cultura material y
cuatro lo son de semiotistas con trabajos publicados en otros ámbitos distintos
al arqueológico. La disparidad de la suma se refleja en el hecho de que uno de
ellos (Hammad) conjuga su trabajo arqueológico con investigación semiótica de
larga data.
Las contribuciones han sido divididas en cuatro apartados que no buscan
cubrir ni siquiera mínimamente el campo de estudios, sino que agrupan los
textos en torno a tres temáticas distintas: los dos primeros textos son aportes
teóricos generales al hecho arqueológico; los siguientes dos presentan modelos
de análisis de imágenes; luego, otros dos abordan la temática de los objetos y, los
últimos, sendas prácticas culturales desde las evidencias arqueológicas.
Reputado especialista en una rama boyante de los estudios semióticos, como
es la semiótica cognoscitiva, Sonesson aboga por una semiótica en arqueología
que aproveche los avances de múltiples disciplinas y los instrumente al confrontarlos con el dato empírico surgido del trabajo de recuperación de los textos del
pasado. Desde esa perspectiva aborda la cuestión de la imagen en arqueología,
una imagen que no se limita a aquella que se proyecta sobre un plano bidimensional, sino que incluye aquella que es producto de un acto de percepción, lo que
le permite distinguir entre una imagen objeto, una imagen como cosa y el sujeto
o tema de la imagen. Recurre a las categorías del signo en Peirce para plantear el
tema de la iconicidad, crucial en los estudios arqueológicos, pues, en ese campo,
el reconocimiento y la categorización de los objetos y de las imágenes es altamente problemático y pone en tensión los modelos de análisis. Finalmente propone
un modelo comunicativo no basado en la simple transmisión de mensajes, para
abordar el problema de lo que llama “la inconmensurabilidad” del signo que se
produce cuando los mensajes emitidos no coinciden con los recibidos, debido a
las distancias temporales, espaciales y culturales. Como se verá más adelante,
el concepto de comunicación es crucial para la comprensión de las estrategias
semióticas de análisis, pero un concepto redefinido y contrapuesto a las visiones
tradicionales surgidas de la teoría de la información.
Por su parte, de la Vega pugna por una semiótica realizada desde una perspectiva hermenéutica. La propuesta de la autora parte de una reflexión del objeto
concreto de análisis arqueológico, que no está limitado al artefacto o fragmento
obtenido durante la excavación, sino que lo constituye el contexto: un contexto
que se desglosa, siguiendo a Schiffer, en contexto arqueológico y sistémico, pero
297
que también es preciso completar al operar sobre el primero de ellos, lo que
desde mi parecer, constituye un verdadera reducción semiótica que presenta
diferencialmente al contexto al hacer variar o tiempo o espacio, mientras que
la dimensión complementaria permanece constante. Resulta estimulante esta
propuesta en la medida en que parece hacer eco a la propuesta hecha antaño
por Greimas para la semántica léxico en donde contexto (lingüístico) y lexema
se alternan como variables y constantes en el momento en que se constituye un
corpus (momento en que se reduce la infinita variación de lo real). Por último,
con el calificativo de “reflexiva”, la autora plantea el problema ya abordado por
Sonesson en términos comunicativos, de los límites en la interacción entre un
sujeto del análisis con el objeto de estudio.
La segunda parte, se abre con un trabajo teórico sobre una temática específica, como es la función de artefactos utilitarios. Son de sobra conocidas las
dificultades e inconsistencias que plantea esa noción al ser utilizada en distintas
disciplinas y con respecto a distintos temas de estudio. Más que intentar una definición unitaria, ni siquiera restringida al ámbito semiótico, Flores se apoya en
un modelo comunicativo de confrontación de mensajes para plantear la función
como un caso en donde se confrontan simulacros de utilización de los artefactos.
Este modelo busca articular presuposicionalmente la presencia de restos materiales en contextos arqueológicos con su utilización efectiva en escenarios de
tanto de producción como de uso.
Sin hacer referencia directa a la arqueología, pero abordando ciertamente
la cuestión de la diversidad cultural, Landowski ofrece una nutrida reflexión
acerca del uso de los objetos. Con pasos mesurados va planteando el surgimiento
de la relación entre sujetos y objetos, que parte desde la constitución misma de
ambos y que se refleja en su adecuación en el momento de la utilización, adecuación que es posible preguntarse si surge del propio objeto o si es impuesta por el
sujeto. Aunque su campo de reflexión interroga a la modernidad, la cuestión es
de relevancia para la arqueosemiótica, no sólo porque la arqueología industrial
y de la contemporaneidad ha adquirido ya sus cartas de nobleza, sino por la
existencia, por una parte, de múltiples casos de objetos enigmáticos, cuyo uso
no ha llegado a nuestros días, pero también, por el otro, debido a que es posible
que, hasta los objetos más familiares para el arqueólogo, ofrezcan sorpresas
en cuanto a su función y empleo. De especial importancia es la propuesta de
elaboración de una gramática de las operaciones con los objetos centrada en
estrategias interactivas de ajuste.
La tercera parte se inicia con un trabajo sobre la cerámica arqueológica, de la
que hay múltiples ejemplos de recipiente ricamente decorados que constituyen
un problema al momento de caracterizarlos como objetos semióticos: ¿se trata
de artefactos o de imágenes? Como lo ha planteado Fontanille con respecto a las
bullas mesopotámicas en donde una esfera de barro actúa como soporte de un
texto5. La dificultad reside en que objeto y decoración se condicionan mutua-
5 J. Fontanille, Prácticas Semióticas, Lima, Universidad de Lima, 2016, capítulo 2, apartado 3.
298
mente: la superficie tridimensional determina el sentido de la lectura de las imágenes y las imágenes pueden llegar a modificar la percepción del objeto. Gómez
Ambriz aborda estas dificultades desde la operación de segmentación, primer
paso de la lectura de imágenes, para hacer de la proyección semiótica (análoga a
la geométrica y la cartográfica) un recurso heurístico de la descripción. Con ello
demuestra la plasticidad semiótica de las formas que se contrapone a la rigidez
propia de los materiales.
En el llamado arte rupestre, es frecuente encontrar estudiosos ávidos por
conocer métodos semióticos de lectura e interpretación. Sin embargo, ese entusiasmo se ve atemperado por la frecuente escasez, e incluso inexistencia, de
datos contextuales que soporten las descripciones. En esos casos, el semiotista
se ve llevado a aprovechar al extremo los instrumentos del análisis plástico de
las imágenes, para obtener un máximo de correlaciones y regularidades para
una eventual interpretación. Domínguez aborda el caso de las petropinturas
plasmadas en formaciones rocosas a diferencia del estudio de Gómez Ambriz,
en este caso el soporte se presenta como una formación de un paisaje intrínsecamente abierto, por lo que la estrategia de análisis centrada en la segmentación
no parece favorecer la lectura. En su lugar, se plantea una tarea de reconocimiento y clasificación plástica de formas, cuyos agrupamientos son abordados,
subsecuentemente, como productos de un acto enunciativo. Los resultados,
necesariamente limitados, dada la dificultad del tema, muestran los criterios
plásticos que guiaron la composición de los conjuntos gráficos.
La cuarta parte del volumen está constituida por el análisis semiótico de
prácticas culturales a partir de evidencias arqueológicas. El primer análisis es
el de un juego mesoamericano, el k’uilichi ch’anakua. La dificultad que se aborda
reside en el hecho de que, si bien se conocen los elementos materiales que se
empleaban en ese juego, además de juegos similares en Mesoamérica, que en
Occidente serían considerado como un juego de mesa, las reglas y condiciones
del juego, tal como era practicado antaño, son desconocidas: por lo que el estudio
debe hacerse a partir de descripciones parciales, de los materiales empleados y
de las reglas que, en algunos casos, como el k’uilichi, son seguidas en la actualidad por parte de comunidades indígenas. El análisis espacial del dispositivo y
los recorridos que ofrece permiten al autor efectuar correlaciones con creencias
cosmológicas y rituales que ilustran la vigencia de una práctica cultural a lo
largo del tiempo.
Hammad aborda otro enigma arqueológico desde la semiótica, pero situado
en un espacio lejano al de la América prehispánica. Se trata del descubrimiento
recurrente de tesoros vikingos en la península escandinava, conformados de
monedas de plata acuñadas desde lugares tan lejanos como África del Norte y
Mesopotamia, durante la Alta Edad Media. Son múltiples las preguntas que se
suscitan ante estos hallazgos: éstas se refieren tanto al motivo de su enterramiento, a la razón de que fuera la plata el metal privilegiado, el trayecto seguido
por esas monedas, los sujetos que las enterraron, etc. El autor utiliza la semiótica
como un patrón descriptivo que guía las interrogantes y permite responderlas
299
al caracterizar el enterramiento de tesoros como una transformación narrativa
que pone en juego el valor de los objetos. La amplitud del ensayo responde a la
amplitud de los espacios involucrados en la acuñación, transporte, atesoramiento y entierro de las monedas. El análisis de las relaciones de conexidad, yuxtaposición e inclusión entre esos espacios permite el despliegue de la circulación
del objeto de valor y, más aun, su constitución como objeto valorizado en esos
distintos ámbitos. De este modo la semiótica construye su propio objeto de valor,
cuyas fronteras no se limitan a las de una hoja de papel o un lienzo, sino que se
muestran como coextensivas a las de una cultura a lo largo de varios siglos y, al
hacerlo, demuestra su propio valor como disciplina.
A la luz de la reseña anterior, debe quedar claro que el propósito de este volumen no es ofrecer un panorama exhaustivo de una disciplina ya constituida,
sino de mostrar vías de ingreso a un horizonte, aún ignoto, de preguntas acerca
del significado de la cultura material. Un significado múltiple, diverso que no se
reduce a los sentidos simbólicos, sino que, como ya se dijo, alcanza la función
de los objetos, su categorización y reconocimiento, su identidad étnica, su valor
emblemático como signo de estatus social, etc. Todos esos sentidos deben ser
identificados, descritos y detallados no sólo en sí mismos, sino también en sus
interrelaciones. La consistencia de las magnitudes semióticas, desde las más
grandiosas y monumentales, hasta las más humildes y cotidianas, debe ser
abordada, al lado de las relaciones que mantienen esas magnitudes entre ellas
(piénsese en ese ballet de utilería que es una cocina), o con los sujetos que las
producen y manipulan e, incluso, las relaciones intersubjetivas que se establecen con la mediación de los objetos.
El horizonte de conocimiento es amplio y la tarea es compleja: enfrentarla
supone el ejercicio de una actividad analítica rigurosa. No basta con proceder
mediante yuxtaposición y amalgama, sino que es preciso librarse a una alquimia sutil que combine los elementos para producir resultados válidos. No basta,
por ejemplo, con adosar a una teoría de la historia o a una sociología una simbología, sino que debe dejarse la posibilidad de que todos estos acercamientos se
modifiquen y enriquezcan a la luz de lo que los demás le proponen. Sólo así se
podrá avanzar en el conocimiento de la complejidad humana desde la variedad
disciplinaria por la que Sonesson pugna, cuyas especificidades se entretejen y
suturan6 en el marco de una composición plural.
Bibliografía
Fontanille, Jacques, Prácticas Semióticas, Lima, Universidad de Lima, 2016.
Hodder, Ian, Interpretación en Arqueología. Corrientes actuales, Madrid, Crítica,
1988.
Parret, Herman, Sutures sémiotiques, Limoges, Lambert Lucas, 2006.
Preucel, Robert W, Archaeological Semiotics, Oxford, Blackwell, 2006.
6 H. Parret, Sutures sémiotiques, Limoges, Lambert Lucas, 2006, p. 10.
300
Schiffer, Michael Brian, “Archaeological Context and Systemic Context”, American Antiquity, 37, 2, 1972.
Tilley, Christopher, The Materiality of Stone: Explorations in Landscape Phenomenology, Oxford, Berg, 2004.
Índice del volumen
Introducción, por Roberto Flores
Parte 1 — REFLEXIONES EPISTEMOLÓGICAS
1. Göran Sonesson El retorno del homo pictor. A propósito de la semiótica
cognoscitiva de objetos distantes en el tiempo y/o el espacio
2. Socorro C. de la Vega Doria Semiótica reflexiva para la investigación
arqueológica
Parte 2 — ESTUDIOS DE IMÁGENES
3. Emmanuel Alejandro Gómez Ambriz Entre los objetos y las imágenes. Estudio
arqueosemiótico de una vasija chalchihuiteña de Durango
4. Martín Cuitzeo Domínguez Núñez Manifestaciones Gráfico Rupestres del
Cañón del Chicamocha en Colombia. Algunas reflexiones metodológicas desde
la semiótica visual y la iconografía.
Parte 3 — EL USO DE ARTEFACTOS
5. Roberto Flores La función de los objetos
6. Eric Landowski El asir y lo asible
Parte 4 — PRÁCTICAS CULTURALES DESDE LA ARQUEOSEMIÓTICA
7. Alejandro Olmos Curiel Lectura semiótica al k’uilichi ch’anakua
8. Manar Hammad 500 000 Dírhams en Escandinavia, de la moneda móvil
a la renta de la tierra